"Si seulement je pouvais changer le passé"

Alexander venait d'avoir le rapport de Koyubi à propos de Myrielle. Elle était à l'infirmerie. A l'infirmerie ? A cause de qui ? A cause de quoi ? C'était évident, elle lui avait dit, mais elle lui avait dit aussi que ses jours n'étaient pas en danger, qu'elle vivrait alors pourquoi l'infirmerie ? Le préfet de Poufsouffle courait le long des couloirs en direction de ce lieu. Il s'excusait auprès des élèves qu'il bousculait, pretextait une urgence... Enfin il y arriva. Dans une chemise de nuit blanche, sur un lit tout aussi blanc, les cheveux rouges de Myrielle donnait au métis l'impression de voir une tâche de sang. Il porta la main à son visage, reprennant son calme, elle était là, elle respirait, il ne devait pas se laisser aller à ses hallucinations nourrit par des fantasmes morbides de leur enfance.

Une femme aux cheveux roux s'approcha de lui.

- Vous venez pour voir mademoiselle Symphonie ? Dit elle au jeune métis qui se demandait bien qui elle était. Je suis la mère de Clément Myu, la nouvelle tutrice de mademoiselle Symphonie. Rajouta-t-elle comme pour répondre à la question imprononcée de Alex.
- C'est exact, je me nomme Alexander Shinku, je suis un ami de mademoiselle Symphonie. Comment va-t-elle ?
- La fièvre est encore forte mais elle dort, elle sera sur pied dans quelques jours.
- Excusez ma question mais savez vous... ce qui s'est passé ?

Car il l'ignorait, il avait juste réussi à savoir qu'un camarade de la rousse l'avait emmené ici la journée précédente.

- Je ne sais pas trop, elle est venue au départ juste pour ses mains, elle avait tapé dans un chêne apparement. On ignore pourquoi mais ce que je sais c'est que l'infirmière n'avait pas terminé les bandages qu'elle s'apercevait que Myrielle faisait de la fièvre. Elle l'a déshabillé et elle a vu que des cicatrices mal soignés étaient rouges... c'est un simple mauvais coup de froid mais elle était déjà affaiblie. On m'a appellé à cause des marques mais...
- C'est son frère, les traces de coups sont dû à son frère aîné.

La mère de Clément jeta un regard intrigué au préfet, évidemment elle le savait Myrielle l'avait avoué entre deux crises, mais elle ne pensait pas que d'autres personnes étaient au courant.

- Elle l'a dit quand l'infirmière l'a interrogé, monsieur Symphonie devrait être bientôt arrêté.
- Mais ça n'explique pas ses mains, pourquoi aurait elle tapé dans un...

Il ne termina pas sa phrase.

*Irving*

- Excusez moi, je repasserais la voir plus tard. Je suis enchanté d'avoir fait votre connaissance.

Il salua madame Myu et s'en alla très vite. Il parcouru les couloirs en long et en large avant de trouver celui qu'il cherchait.

- Irving !

Il attrapa le préfet de serpentard par l'épaule et avant qu'il ai eu le temps de réfléchir à ce qu'il faisait lui collait un coup de poing. Alex n'avait pas énormèment de force, c'était un "petit" coup de poing mais l'acte lui même restait surprenant de sa part. Il bougea sa main endolori, lâchant de l'autre son "collègue". Il n'était vraiment pas fait pour les batailles. Il y avait aussi de très fortes chances pour qu'il y perde des points mais sa maison était celle de la tolérance, ses camarades lui pardonnerait. Reprenant une respiration pour récupérer son calme habituel il finit par expliquer son geste.

- Je l'ai fais à la place de Myrielle parce qu'elle n'osera jamais vous frapper. Vous pouvez être fier de vous...

Il serra les poings, il était peut être plus en colère contre lui même que contre Irving. Il avait déchargé ses responsabilités sur le serpentard mais ça n'avait fait qu'empirer la situation, il aurait mieux fait de se méfier dés le départ et de s'en occuper seul. Il était le seul à pouvoir comprendre Myrielle, le seul à savoir ses souffrances, le seul à y avoir assister.

- Je m'enlève 10 points pour vous avoir frapper, considérez monsieur Irving que nous sommes quitte.

Dardant le serpentard de ses yeux bleu il avait repris toute sa contenance. Il y avait des mots qu'il ne prononçait pas, des mots de haine mais aussi d'adieu. Irving était maintenant extérieur à leurs affaires, il ne devrait plus s'en mêler, plus jamais, Alexander n'en avait peut être pas l'air mais il n'était pas aussi clément que Myrielle... Il ne pardonnerait pas aussi facilement qu'elle au préfet de serpentard de s'être immisser dans leur vie pour la compliquer et finalement s'en débarasser... c'était du moins la raison qu'Alex invoquait en lui même mais la vraie raison c'est qu'il ne supportait pas de voir Myrielle faible. Cette idée l'insupportait parce qu'elle était son épée de Damoclès, elle pouvait décider de sa vie ou de sa mort mais de ce fait elle devait rester forte... et elle ne devait plus souffrir, c'était tout ce que la conscience d'Alex lui demandait... seulement ça.

Il tourna les talons, ne sachant pas trop si Irving ou un autre le retiendrait. Il s'en moquait, il était dans son bon droit et il venait de s'octroyer la punition qu'un acte de violence méritait selon le réglement. Il s'assumait, il irait d'ailleurs s'excuser plus tard auprès de ses camarades. Il était sûr qu'ils comprendraient... qu'ils comprendraient même sans qu'il leur explique... Ils étaient de vrais poufsouffle... eux...

[HJ : Je ne suis pas sûre que Isaac réponde donc répond un peu qui veut, même un serpentard vengeur, j'assume mon acte lol]

Dawn et Isaac revenait d’une rencontre assez houleuse avec des élèves qui se disputaient la personne qui sortirait championne du Tournoi des Trois Sorciers. Le premier groupe vantait le courage de Potter face à la seconde tâche, les autres préféraient clamer le mérite de Diggory, n’étant pas un tricheur. S’enchainèrent des insultes gratuites sur la coupe des quatre maisons, considérant les Poufsouffle comme les chouchous des professeurs en dehors de Rogue bien sûr, et les Gryffondor, petits protégés du Directeur. Les préfets furent amenés à sévir au niveau des points enlevés car les deux clans en étaient venus aux mains. Une fois séparé, la jeune fille et lui quittèrent les étages pour poursuivre leur chemin vers la Grande Salle.

« Vraiment… je n’avais jamais vu ça. » dit-il tout en surveillant par-dessus son épaule si les gamins ne revenaient pas à la charge.

Continuant de bavarder avec sa collègue, ils passèrent à l’étage du dessous. Des pas rapides se firent entendre mais rien d’alarmant selon le jeune préfet qui sourit à son amie après une remarque bien placée sur le comportement du survivant. Son nom fut hélé dans le couloir ce qui provoqua l’arrêt de la marche. Mais la voix était plus proche qu’il ne le pensait. Derrière lui, quelqu’un le prit à l’épaule pour l’amener à se retourner, ce qu’il fit, et sans avoir eu le temps de réagir, il se vit offrir un coup de poing en plein dans la jugulaire, occasionnant une bonne morsure à l’intérieur de la joue, et une petite giclée de sang crachée dans le mouvement. Sa tête reprenant place, il découvrit le préfet de Poufsouffle lui annonçant qu’il agissait pour Myrielle.

Le réflexe d’Isaac fut de faire barrage à Dawn avec son bras, la retenant derrière lui pour qu’elle ne s’en prenne pas à l’abruti qui se tenait devant, et dire qu’Isaac avait eu de l’estime pour lui. Il ne valait guère mieux qu’un sang-de-bourbe. « Laisse le parler… » demanda-t-il à la jeune fille en passant le revers de sa main au coin de ses lèvres pour en ôter le sang qui coulait. Fier de lui ? Être quitte ? De quoi voulait-il parler ? De Myrielle sans nul doute. Isaac eut pour réaction de s’avancer sur lui prêt à l’attraper par le col de chemise pour le fracasser contre le mur, mais il se contenta d’imaginer la scène et regarda le jeune asiatique partir.

Secouant la tête de gauche à droite, en s’emparant d’un mouchoir au lieu de sa chemise pour éponger son menton et le reste, il prit sa collègue par le bras pour qu’elle ne tienne pas compte de ce qu’il venait de sa passer. Dans sa tête tout allait trop vite, il méritait cette raclée, mais ce n’était pas les affaires de Shinku. Vraiment, qu’il crève et tout le monde serait tranquille… Il était la source même de la vie toute tracée de Myrielle, alors qu’elle n’était encore que bébé. Et c’est Isaac qui devait en faire les frais ? Non, il n’avait pas de remords, ni de regrets, sa décision de rompre ne pouvait attendre. Elle aurait d’avantage souffert avec les problèmes dont le préfet de Serpentard devait faire face. Cependant… « Vas-y, dis-moi… je suis lâche de l’avoir quittée. » … « Un beau salop, un égoïste, bien sûr … » … « C’est ce que je suis… même ton copain le pense… », parla-t-il en faisant des gestes en l’air, pris d’une furie impossible à contenir pour finir à passer sa main dans ses cheveux, l’autre posée sur sa hanche faisant des allé-retours sur la largeur du couloir.

« Qu’est-ce qu’ils croient tous… » … « Que pendant quatre ans je me suis amusé à jouer la comédie » … « Je l’aime, tu comprends, et pour ça, il est mieux que je la tienne à distance de moi. » … il avait marché d’un pas rapide vers elle et s’empara du visage de son amie, laissant sur ses joues des traces de sang encore fraiches. Il était entré dans un état de colère, d’incompréhension, de révolte, … Une phase de sa personnalité qui avait le don d’effrayer sa petite amie, ainsi que son amie présente. Tout ce qu’il voulait, était de la libérer.

[HJ: Et quelqu'un va enchaîner alors ne répondez pas de suite après. Merci]

Dawn. Pourquoi agissait-elle de la sorte avec lui ? Seule à le comprendre, à pourvoir calmer ses tourments, ses colères que même la jeune fille qu’il libéra n’arrivait pas à contrôler. Que se passait-il pour que tout change de la sorte. Les paroles de sa collègue vinrent s’éprendre dans ces veines comme une dose de calmant injectée par intraveineuse.

Alors qu’elle chercha à faire comprendre à Shinku qu’il était le mal venu dans cette histoire, Isaac la retint à nouveau par le poignet avec douceur, son front toujours posé contre celui de la belle. « Il… il n’en vaut pas la peine. », mumura-t-il sans même regarder dans sa direction, ses yeux fixant la trachée dénudée qui se présentait à lui.

Fermant les yeux, il raya tout de sa tête, il ne voulait plus être accusé de la tristesse de Myrielle. Si elle ne comprenait pas que c’était pour son propre bien, tant pis. Il n’avait pas la force de se battre pour lui faire entendre la vérité. Redressant la tête, son nez frôla la joue de la jolie russe. Le bleu encore intense de colère de ses yeux se mêla au bleu plus clair, et plus doux de sa compagne. La blancheur de ses mains toujours en contact avec le daim des gants qu’il portait, le jeune homme renforça l’étreinte, la tirant légèrement vers lui. Que faisait-il ? Avait-il perdu la tête ?

Délicatement, il vint poser sa joue contre la sienne, glissant sons visage jusqu’à ce que ses lèvres soient assez proche du creux de son oreille pour lui murmurer : « Nous ferions mieux de nous éviter durant un moment… ». Et refit le même manège en sens inverse, venant embrasser sa joue. Reculant sa tête légèrement inclinée, il croisa à nouveau son regard. Retenant son geste, il manqua de l’embrasser.

Prenant de la distance par rapport à elle, il marchait en arrière jusqu’à ce que ses mains quittent les siennes. Voilà, tout contact venait d’être rompu, il pouvait partir. Mais quelque chose le retenait, l’empêchait de la laisser seule. Comment pouvait-il faire ça à son amie, sa meilleure amie, celle qui arrivait à le résonner, à garder les pieds bien au sol. Pourquoi lui imposer ce choix ? S’il l’éloignait elle en plus, Isaac serait coupé de tout, deviendrait un jeune sorcier errant dans l’école tel un fantôme. Oublié. Il souhaitait tant que tout le monde l’oublie un instant. Qu’on lui foute la paix !

Calmement, il se tassa en adoptant une position accroupie. S’attrapant les cheveux comme pris de maux de tête, il contint sa rage face à sa stupidité présente, face à son comportement d’il y a quelques secondes. « Pardonne-moi… je… ne sais plus ce que je fais… ni ce que je dis… ». Il était temps qu’il se reprenne, il n’aurait pas cru être si perturbé par le choix pris envers Myrielle, ni par l’attraction que Dawn avait sur lui et ce depuis son voyage en Russie. Se frottant le visage, passant sa main dans ses cheveux, il finit par s’asseoir sur les dalles froides du couloir déserté par les élèves.

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DONE

Accroupi, il se laissa tomber en position assise, ses jambes ramenées près de son torse, les tenants fermement, dissimulant sa tête. Que venait-il de faire ? Pourquoi rendre sa vie encore plus insupportable ? Alors qu’il pensait perdre son amie à présent, il sentit un froissement de vêtements devant lui. Relevant la tête, Dawn était toujours là, posant sa main frêle sur la joue de son ami. Avait-elle raison à propos de Myrielle ? Comprenait-elle les raisons mais ne voulait pas l’avouer par fierté ? Non, impossible à croire. Il n’arrivait pas y croire. Hochant la tête, il tentait de chasser les pensées négatives, les paroles de Shinku résonnant encore dans sa tête.

La jeune sorcière suggéra de ne plus s’attarder dans ce couloir. Isaac sentait bien des ondes négatives l’entourer en ces lieux, puis ils n’étaient pas loin de l’Infirmerie. L’invitant à se redresser, le jeune Irving ne lâcha pas la main de sa collègue, et se hissa sur ses jambes. Une autre proposition suivit. Regagner la salle commune était une bonne idée. « Oui… je… j’ai besoin de repos. » admit-il en esquissant un petit sourire.

Se tournant une dernière fois sur l’ombre du préfet de Poufsouffle, il se dit que ça n’en valait pas la peine. Dawn avait raison, il ne devait pas se laisser atteindre par les paroles de ses ignorants, de ses jaloux. Mais pourquoi Skinku ? Réjouis-toi maintenant ! Myrielle est à toi ! Respirant un grand coup, fermant les yeux pour faire le vide, il vint prendre son amie dans ses bras et déposa un baiser sur son front. « Merci, merci d’être là… pour moi. »

Rompant l’étreinte, il la prit par la main pour quitter le couloir. Il se sentait mieux. Quittant les lieux, laissant son mal être derrière lui. Il ne voulait plus de ça. Prendre un nouveau départ. Il ne savait pas encore comment, mais vivre au passé n’était pas pour lui. Enfin, plus pour lui. Il allait privilégier sa relation avec son père, tenter de comprendre ses choix, ce qu’il prévoyait avec sa compagne, le bébé. Penser à lui, à ses besoins, à ses envies, vivre pour lui.

Descendants un premier étage, il gardait précieusement la main de Dawn dans la sienne. S’asseyant sur la dernière marche, il la tira vers le bas pour qu’elle fasse de même. « Et toi … Comment vas-tu ? » demanda-t-il curieux de savoir comment son retour à Poudlard s’était déroulé. « J’étais été si égoïste c’est dernier temps… parle-moi de toi, Dawn. », surenchérit-il en venant replacer une mèche de ces cheveux noir de jais. C’était rare quand il prononçait son prénom.

Plongeant sa main dans sa poche, il sortit une dragée surprise. Quel parfum aurait-elle ? En sortant une autre, il la présenta à son amie tout en fourrant dans sa bouche la pastille au goût de … Après quelques secondes, il fut soulagé d’avoir la saveur de la pomme se répondre sur ses papilles. Quel serait le résultat pour sa collègue ?

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DONE