Une mangemort, un verre, des possibilités [libre]

Que le monde était ennuyeux lorsque l'on était un mangemort, bien plus que ce que l'on pourrait croire. Aucun ordre, rien d'intéressant à faire, rien à se mettre sous la dent, aucun méfait ne semblait trouver grâce de la volonté de Alena. L'Angleterre était aussi sinistre que son pays d'origine, bien que, la Russie offrait bien des possibilités. Au moins la neige était plus belle que la pluie incessante. Quant aux gens que l'on croisait... tous aussi misérables que pathétiques avec leur mine assombrie, des yeux hagards et leur odeur putride. Non, non... les sorciers d'ici étaient vraiment que peu intéressant.

Nul autre choix que le vagabondage se profilait alors sur l'horizon obscur qu'était celui de la jeune femme slave. Ho! Et quelle femme d'ailleurs! Toujours dans ses goûts douteux, elle n'hésitait pas à porter son éternel look gothique comme l'on disait si bien. L'avantage était que cela ne choquait ni les moldus, ni ses congénères, ou tout du moins, pas plus que cela. Elle ne faisait que passer pour une originale. Délicatement coiffée, un long manteau de cuir (avant bras bien évidemment dissimulé), un pantalon fait du même tissu, sa démarche sulfureuse grinçait légèrement dans la ruelle qu'elle emprunptait alors. Ses pas résonnèrent lugubrement, au son de ses talons, ses énormes boots qu'ils seraient malvenus de titiller un peu trop, tellement la douleur qu'elle pouvait causer devait être que peu supportable. D'autant plus que le coup viendrait d'une mangemort...

Quoiqu'il en soit, c'était animée d'une grande passivité et lassivité que la demoiselle traçait son chemin, sans chercher à se cacher. Pourquoi le ferait-elle? Parce qu'elle était recherchée? Certes... mais elle ne comptait pas se laisser faire et se voir priver de sa liberté, seule privilège dont elle pouvait véritablement jouir.
C'était donc avec désinvolture qu'elle se promenait au Pré-au-Lard. Pour ne pas arranger les choses et montrer son jeu-m'en-foutisme des conventions et des règles de bien séance, elle portait déjà à ses lèvres une cigarette bien entamée sur le point de rendre l'âme après avoir été avidemment consummée.

Alena semblait totalement en immersion dans son monde et ses pensées. Indifférente à la foule et les pauvres imbéciles qu'elle croisait, elle ne détournait jamais les yeux vers qui que se soit, sans sourire, le visage placide et froid. En réalité, il y avait une petite astuce à cela : elle portait des écouteurs. Voilà bien une oeuvre pratique de la part des moldus : le baladeur. Elle n'irait pas jusqu'à les remercier mais tout de même... Pour une amoureuse de la musique comme elle, c'était l'extase.

Par contre, ce qu'elle écoutait n'avait rien de bien enchanteur, non, c'était même une musique qui aurait pu définir l'impression qu'elle dégageait. Sombre, suave, énigmatique. Un groupe de métal fameux. Une mélodie qui lui correspondait et reflétait son état d'esprit étrange.

Ce qui la coupe du monde...

C'est alors que subitement Alena stoppa sa marche, et d'un geste anondin de la main, elle jeta au sol ce qui restait de sa cigarette. Là, elle écrasa du talon le tout, fortement et avec détermination. Relevant alors son nez, elle faisait face à une porte, celle d'un pub : la Tête du Sanglier. On ne pouvait pas dire que c'était un endroit très aprécié, limite malfamé. En tout cas, c'était l'impression qu'il donnait quand y observait les poivrots se trouvant en l'intérieur.

Sans tarder, notre slave entra et se dirgiea rapidement vers le comptoir, simplement petit mouvement de la main, signe montrant qu'elle désirait être servie. Elle n'offrit toujours aucun sourire alors que le revendeur tentait tant bien que mal de faire preuve de politesse, mais il comprit rapidement que cela serait inutile.

D'une voix glauque et semblant sortit d'outre-tombe, Alena passa sa commande. Son anglais était accentué par ses origines russes. Cela en était presque charmant mais la froideur était toujours de mise.

" Une vodka et pas de question. "

La mangemort ne pouvait pas faire plus simple. Il semblerait qu'elle n'était que peu désireuse de rentrer dans de grand discours, d'autant plus qu'elle avait toujours la musique sur les oreilles. Quelques minutesn et voilà qu'elle avait son verre entre les doigts.

Pendant quelques instants, ses pupilles noires se semblaient pas pouvoir quitter le liquide trandparant du fond de son verre. Elle paraissait pensive, ailleurs, mélancolique... Etait-ce le poid de ces forfaits? Bien sûr que non.... Une MangeMort ne pouvait se permettre d'être sous l'emprise du remord.

Laissant échapper un vague soupir d'entre ses lèvres rosés, elle porta alors son gobelet à sa bouche, et le vida d'une traite. Là, elle tendit celui-ci sèchement au barman.

" Un autre.... non... je prend la bouteille... "

Etonné par le comportement d'une si jeune femme, cela s'exprima sur son visage mais il n'en dit rien, du moment qu'il était payé. Alena se saisit du tout mystérieusement, quittant le comptoir pour aller prendre place dans un recoin assombri du pub, un petit coin froid où elle pourrait observer tout ce qu'il se passait, sans être dérangée.

Prenant enfin place, sans aucune manière, elle placa ses pieds sur la petite table qui était là, bouteille dans une main, verre dans l'autre.... Mais son regard sombre semblait ne pas quitter un point fixe, comme si elle attendait quelque chose, comme si elle avait pressenti une arrivée qui pourrait rendre les choses mouvementées...

[Ah je suis super contente ^_^. Pour une fois que je peux poster avec une personne de ‘l’autre côté’ xD. Donc voilà, je m’impose. Maximilien va aussi nous rejoindre (en espérant que ça ne te dérange pas), c’est un autre apprenti Auror]

Le temps… allié et ennemis, il effaçait et marquait les esprits avec une force à la fois puissante et invisible. Il était de ces alliés que vous rêviez d’avoir à vos côté, tout en craignant un quelconque retournement de situation. Une entente qui ne pouvait laisser place à une confiance absolue et démesurée. Cette entité avait depuis la nuit des temps marqué les esprits. Que ce soit positivement ou négativement, il avait su se faire attendre et craindre. Et jamais personne n’avait pu aller contre lui. Quelques alternatives avaient bien été mises en jeu, comme, par exemple les retournements de temps, mais quelles qu’elles soient, elles demeuraient risquées, et très souvent mortelles… Malgré tout, Pénélope, à défaut de s’en être fait un allié, avait fini par s’habituer à sa présence, et avait même pu s’y conformer pour évoluer plus pleinement malgré ses limites et ses frontières.

La femme marchait doucement dans les rues sorcières. Attentive aux choses, tout en restant plutôt calme et reposée, elle laissait son regard vagabonder de droite à gauche. Elle avait, pour une fois, un peu de temps à elle, et avait décidé d’en profiter pour sortir prendre l’air, tout en étant accompagnée par sa chienne. Cette dernière était un berger allemand. Âgée de bientôt neuf mois, la chienne avait bien grandi depuis qu’elle était aux côtés de sa jeune maîtresse. Toujours en cours de dressage, elle faisait des progrès non négligeable. Pénélope lui avait lancé un sort de longévité le jour de ses six mois, afin que l’animal ne vieillisse pas trop rapidement, et qu’elle puisse avoir avec elle un allié vraiment sûr et puissant. Un allié dans lequel elle pourrait accordée une confiance sans limite. Un allié qui n’était pas sujet au temps qui passe… Un être qui pouvait évolué sans en ressentir les effets… sa mort ne surviendrait que lorsque les battements du cœur de maîtresse cesseraient. C’était un lien non négligeable… Malgré tout, l’animal restait un être mortel, et un sort ou une importante blessure pouvait très bien l’achever avant que Pénélope ne meurt. C’était un risque possible… Mais la jeune femme l’avait parfaitement pris en compte, et elle ne l’oubliait pas.

Les rues, moins mouvementées qu’au temps où Pénélope était encore une jeune élève à Poudlard, étaient plutôt désertes, aux yeux de la femme qui sortait tout juste de l’école de magie et avait encore l’habitude des nombreuses animations qui avaient lieu lors des sorties accordées aux élèves de Poudlard. Le village sorcier n’était qu’un simple village… Et la jeune femme avait encore du mal à s’y faire. S’avançant lentement sur les pavés, elle s’éloignait du coin paisible où elle avait pris l’habitude de s’entraîner avec Ralia, sa chienne. L’animal n’étant pas encore habitué à toutes les formes de magie, c’était un lieu sûr, où pénélope pouvait exercer la magie sans être punissable par les lois régissant le monde de la magie. Aussi, aujourd’hui avait-elle montré à la chienne la métamorphose et ses aléas. Bien que fortement surprise et apeurée, la femelle avait fini par s’y faire… mais ce n’était pas encore une valeur sûre, et pénélope savait déjà qu’elle allait devoir s’y remettre dans quelques jours. Pour l’instant, elle estimait que le temps de travail de la journée était suffisant, et elle se dirigeait donc vers le bar qu’elle avait pris l’habitude de fréquenter après chaque entraînement.

Poussant la lourde porte de La tête du sanglier, la jeune femme n’accorda pas un regard aux gens qui y étaient assis. Elle savait l’endroit mal fréquenté, et sa présence avait le don de jeter un froid généralement. Au fond, elle s’en moquait bien. Elle était peut-être apprentie Auror, mais ce n’était pas pour autant qu’elle était fan des lieux chaleureux et presque trop joyeux comme les Trois balais… Rejoignant la comptoir, la jeune femme poursuivit sans chemin sans s’arrêter et regarda le barman avec distance :

« Comme d’habitude. »

Elle s’assit alors dos contre le comptoir pour laisser ses pupilles pâles se promener dans la pièce. Fronçant les sourcils, la belle baissa les yeux vers le sol… Ralia n’était plus à côté d’elle. Elle n’eut pas besoin d’appeler l’animal, il était là, plus loin, le poil hérissé, la chienne fixait avec une méchanceté non feinte une jeune femme, assise dans l’ombre. La sorcière se leva alors, et rejoignit l’animal, l’interpellant d’un ton sec :

« Ralia ! Suffit. »

La chienne, grognant toujours s’éloigna à reculons de la jeune femme et vint rejoindre sa maîtresse. Son poil restait hérissé, et son attitude plutôt défensive. La demoiselle eut un léger sourire malicieux tout en déposant sa paume sur la tête de l’animal, l’invitant à garder son calme. La future Auror sourit alors avec une certaine grâce à la jeune femme :

« Désolée. »

Toujours sûre d’elle et d’apparence souriante, la jeune fille avait pourtant un visage fermé. Seuls ses yeux étincelaient d’une lueur étrange, mêlant malice et assurance. Il était évident que la jeune anglaise faisait plutôt tâche dans ce décor. Tout en elle était l’opposé du lieu dans lequel elle se tenait… Ses longs cheveux dorés, qui s’alliaient à sa peau pâle et son regard tout aussi clair et pétillant… Ils semblaient être aussi visibles que les feux de joie, les nuits d’été. Son statut, bien sûr s’opposait à celui des nombreuses personnes présentes dans ce bar… Une Auror… La plupart des personnes ici étaient plutôt des fans de Vous-Savez-Qui que ses ennemis, malgré tout, c’était là que la jeune femme aimait venir. Bien qu’elle eut plutôt l’air d’être une marié perdue au milieu d’une noce funèbre, elle aimait rester dans cet endroit à la fois sombre et discret, où tout restait secret. Elle n’était pas importunée et pouvait penser tranquillement. Ceci dit, elle ne tenait pas ce lieu secret pour autant. D’ailleurs, elle n’allait pas être seule aujourd’hui… Son collègue de travail, un jeune homme de son âge, tentant lui aussi le métier d’Auror devait la rejoindre… Ils avaient fixé une heure précise, mais Pénélope ayant fini son entraînement plus tôt que prévu, avait quelques temps d’attente encore…

Etais-ce des dons de clairvoyance ou simplement une intuition féminine élevée? Alena ne saurait le dire, et à vrai dire elle s'en moquait éperdument. On ne pouvait pas dire que dans sa jeunesse, c'était les cours qu'elle préférait. Qu'il était triste de prédire à l'avance les évènements, cela rendait les choses tristes et sans saveur, et bien peu excitant... par contre, on n'en négligerait nullement le pouvoir d'anticipation qui en résultait... Mais lorsque l'on était présente en ville seulement pour se détendre, aucune utilité n'était à voir dans cette magie là.

Quoiqu'il en soit, la jeune slave était tranquillement dans son coin sombre, bercée par la musique érotique de son groupe préféré, un goût froid dans la bouche, amer et fort comme elle l'aimait. Ses pupilles noires se pointaient vers la porte quand brusquement une jeune femme entra. Un véritable point noir dans toute la cohue du pub. Elle avait l'air d'un ange qui débarquait en enfer, avec ses cheveux niaisement blonds, son petit air de fille gentille... tout ce qui pouvait déclencher le système vomitif de la mangemort. Ce genre de demoiselle, elle en avait rencontré des tas lorsqu'elle était à Damstrang. Mais là, c'était le pompom : elle avait un chien. On se serait cru dans Alice au pays des merveilles! Vraiment! Les anglais étaient écoeurants...

Silencieusement, elle suivit l'étrangère des yeux qui s'en alla vers le comptoir. Elle sentait l'Auror à plein nez. Qui serait assez fou pour se fourrer dans un bourbier pareil que le bas peuple cuvant à La Tête de Sanglier? Enfin bref... cette image lui donnait la nausée. Alena préféra apporter attention à sa bouteille et feigner l'indifférence à cette jeune femme. La Vodka, il n'y avait que cela de vrai.

Tranquillement, elle se servit un nouveau verre avant de poser sa bouteille à demi-pleine sur la table, non loin de ses pieds qui reposaient là également. Quand elle voulut porter son gobelet à ses lèvres, à travers la transparance de celui-ci, elle vit une petite silhouette bougée ainsi qu'un bruit de fond qui venait désagréablement entraver le son de sa musique. Là, elle détourna son verre et d'une mine circonspette, un sourcil réhaussé, elle vit le chien.

L'animal avait le dos courbé, les poils hérissés. Son museau avait les babines retroussées, dévoilant alors ses crocs jaunâtres et laissant échapper une haleine peu supportable pour le nez fin. Le berger allemand semblait avoir une dent contre la jeune russe. Pas étonnant. Les animaux avaient un sixième sens, et les mangesmorts n'étaient pas les meilleurs amis des chiens. Quoiqu'il en soit, la bestiole se montrait agressive envers Alena, et cela avait le don de la mettre dans tous ses états et l'agacer. Cependant, la jeune femme était parfaitement apte à se contrôler et elle posa son verre simplement, retirant ses jambes de la tables. Néanmoins, son visage resta dans l'ombre.

Rapidement, une fois que le raffût du chien eut enfin éveillé la conscience de sa maîtresse, celle-ci se rua vers lui et le gronda de façon pathétique, toute souriante. Haaaaaa! Les anglais... il ne semblait nullement connaître la véritable autorité, incapable de s'en servir sur leur propre bête. Si cette femme avait été élevée en Russie, cette esquisse joviale ne se lierait certainement pas sur son visage. Mais surprise! La jeune femme s'excusa de l'agressivité de son chien...

Alena préféra rester silencieuse, ne la quittant pas des yeux. Puis soudainement, son visage pâle quitta l'ombre pour se montrer, plaçant ses coudes sur les tables, tête entre les mains, elle regarda la jeune femme lassivement, et presque ennuyée. Où tout du moins, c'était l'expression qui s'affichait sur sa figure.

D'une voix glacée accentuée par son origine Russe, Alena répondit à la stupéfaction générale.

" Les chiens instables, on les tient sous muselière. Imaginez si un accident était causé par sa faute.... vous en seriez la responsable... "

Un accident? Il y avait-il un sous-entendu derrière ses mots. Pourquoi parlait-elle de responsabilité? Alena agissait étrangement, mais pouvait-on s'attendre à quelque chose de simple quand une mangemort était concernée? Et puis, la sorcière slave n'aimait pas rendre les choses simples.

Maximilien était là depuis le début quand la Mangemort avait fait son apparition dans la salle du café quand elle avait commandé un verre de vodka. Puis, quand elle demanda de laisser la bouteille sur sa table. Maximilien quant à lui voulait s’essayer à l’art du déguisement, il avait prit quelque année de plus et au lieu d’être brun il était devenu blond, son visage était plus fin mais, il avait une balafre sur la joue et ses yeux jaunes fendu d’une iris noir rappelait vaguement celle des chats. Il était assez fier de sa métamorphose et elle pouvait durer à peut près une heure sans prendre quelque polinectar que ce soit. Il faut dire qu’il avait travaillé assez dure pour arriver à un pareil résultat.

Une jeune femme qu’il connaissait bien entra alors dans le pub, elle alla s’asseoir directement au bar. Maximilien voulu se lever pour aller la rejoindre et voir si elle le reconnaissait mais, la jeune fille avait avec elle son chien qui c’était directement mit à grogner face à la Mangemort. Le jeune homme ne savait pas encore à cet instant que la jeune femme était du côté obscure. Il finit alors son verre de Wisky et alla les rejoindre. Il entendit alors la jeune Mangemort répondre assez froidement et sèchement que les chiens instables on les tenait en muselière et que si un accident était causé par sa faute, elle en serait responsable. Ce qui n’était pas faux, Maximilien savait que Pénélope aurait su ce défendre toute seule mais il préféra quand même intervenir.

- Si je puis me permettre, dit-il en laissant un masque de froideur et de condescendance sur son visage. La jeune femme n’a pas tord vous devriez garder votre chien en laisse, dit-il en regardant Pénélope. Mais…, ajouta-t-il rapidement, il me semble que le chien en question ne vous à pas sauté dessus mais, à tout simplement grogné contre vous alors, je ne vois pas très bien où est le mal gente dame, dit-il en forçant un peu sur son accent français. Pardonnez mon intrusion dans votre… hum… conversation,dit-il en regardant les deux jeunes femmes et en faisant un léger clin d’œil discret à Pénélope. Je suis sûr que la demoiselle veillera de rien avant, à tenir son chien en laisse, dit-il en laissant glisser un léger sourire sur ses lèvres.

Il détailla la jeune femme qui se tenait devant lui, il avait remarqué son accent russe qui était très prononcé. C’est d’ailleurs pour cela qu’il avait un peu joué avec son accent français.

- Mais, je manque à toutes mes manières, je me nomme Benjamin… Benjamin Lacroix et vous êtes ? demanda-t-il en regardant les deux jeunes femmes.

****

Apparence de Maximilien :

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La jeune femme avait posé son regard sur Pénélope. Cette dernière était plutôt ouverte d’esprit et n’était pas de ceux qui avaient du mal à se trouver dans la société. Elle savait qui elle était, et acceptait sans grandes difficultés autrui. Néanmoins, cette femme avait quelque chose qui jetait… une sorte de froid. Au premier regard… Pénélope eut une mauvaise impression… Quelque chose ne lui plaisait pas. Ceci étant, c’était peut-être aussi dû à la réaction de Ralia, qui d’ordinaire était toujours très calme et stable… sauf, lorsqu’elle se tenait face à des personnes dangereuses, des personnes qui pouvaient être ennemies avec sa maîtresse… Les seules fois où la jeune chienne s’était montrée aussi peu aimable, ça avait été lors d’arrestations de mangemorts. Quand ces derniers étaient retenus au ministère, et que la chienne, tenant compagnie à l’apprentie Auror, les avait croisé.

Pénélope, une fois aux côtés de l’animal, avait senti la chienne se calmer, mais c’était uniquement du à son dressage, et elle n’en restait pas moins attentive aux moindres mouvements de la jeune femme. Cette dernière d’ailleurs, était assez charmante, si on oubliait la très mauvaise impression qu’elle donnait à l’ancienne Serdaigle. Elle avait en effet de longs cheveux soignés, et de jolis yeux un peu trop maquillés - aux yeux de la jeune sorcière qui préférait toujours le naturel-. Elle avait aussi un teint assez frai, bien qu’il sembla être un peu trop pâle, par rapport à la couleur de ses cheveux… En fait, cette jeune femme rappelait à Pénélope une élève de Poudlard… Elle devait être en cinquième année à présent… Oui, elle lui faisait penser à cette préfète… Celle des Serpentard. La femme qui lui faisait face à présent semblait être aussi froide que la cadette…

D’ailleurs… Un détail fit sourire la jeune femme quand la brune prit la parole… Elle avait un accent slave ! C’était donc une parfaite copie de la préfète, ou plutôt, la préfète était une copie de cette jeune femme, puisque cette dernière était plus âgée que la Serpentarde… A moins qu’elle n’ait un lien de famille ? De toute façon, ça ne concernait pas Pénélope, et en toute franchise, elle n’en avait absolument rien à faire ! Pénélope, calme allait répondre à la jeune femme quand une autre personne vint vers elles. Quoi encore ? Cette fois-ci, l’Auror serra les poings. On la laissait tranquille d’ordinaire !

La sorcière ne reconnu pas immédiatement son collègue et colocataire. Il s’était déguisé, donc forcément, la ressemblance n’était plus aussi frappante que d’ordinaire ! Posant son regard sur le jeune homme, elle se demanda s’il était un ami de la slave, quand il se mit à parler. Là, alors, la demoiselle ne pu que reconnaître le français qu’elle voyait tous les jours – ou presque – depuis qu’elle était entrée au ministère. Bien qu’il ne soit pas forcément extrêmement bavard, elle avait assez parlé avec lui et savait reconnaître sa voix sans efforts. Fronçant les sourcils, elle regardait donc son collègue prendre le parti de l’autre sorcière…

*Ordure*

Ceci dit, il poursuivit assez rapidement, permettant ainsi à l’anglaise de prendre un peu moins mal ses premiers mots. Pénélope remarqua alors à quel point Maximilien pouvait exagéré son accent, par rapport aux autres jours… Peut-être que cela était aussi… inclus dans le déguisement ? C’est alors qu’un souvenir non négligeable revint à l’esprit de l’anglaise… Voir trois nationalités réunies ainsi… Plus exactement un français, une russe et une anglaise… Tout cela lui rappelait l’an passé, le célèbre tournoi des trois sorciers… Une période douloureuse pour la jeune femme… Puisque Cédric Diggory y avait perdu la vie… C’était suite à son décès, qu’elle avait sérieusement envisagé la carrière d’Auror… Une sorte de vengeance personnelle…

Pénélope, une fois que son collègue eut fini de parler, conserva un masque froid, ignorant toujours son collègue comme étant une connaissance, se contentant de le considérer comme un étranger. Gardant toujours la main posée sur la tête de Ralia, elle reporta son attention sur la slave, répondant doucement :

« Tout a été dit par… Monsieur Lacroix, il me semble. »

Tournant alors la tête vers lui, elle décida d’adopter elle aussi un nouveau nom, après tout, si Ralia se méfiait de cette femme, Pénélope devait en faire autant. Ceci dit, elle pouvait remercier le ciel de lui avoir envoyé Maximilien en ce moment même, puisqu’elle n’y aurait sans doute pas pensé si son collègue n’avait pas agi de la sorte… Elle le remercierait le soir même, si elle le voyait. Elle sourit donc à son colocataire, et tendit délicatement sa main vers le jeune homme, répondant doucement :

« Merci monsieur… Je me nomme Dawn Spencer. »

Bien sûr, le fait qu’elle ait pensé à la préfète des serpents quelques instants plus tôt l’avait largement aidé à se trouver son prénom anglais… Puisqu’elle avait carrément pris celui de la peste de serpentard. Après tout, il sonnait bien anglais, et pour le nom de famille, elle avait pris celui qui lui était venu à l’esprit le plus vite possible… Un nom plutôt courrant sans tomber dans le commun Smith…

Tournant ensuite la tête vers la mangemort, elle lui adressa un pâle sourire, restant polie et courtoise, bien qu’elle ne porta pas la jeune femme dans son cœur.

Que l'Angleterre était définitivement un paus ennuyeux, où l'on ne croisait que des gens ennuyeux, où seuls des chiens ennuyeux aboyaient... Finalement, la réputation de ce pub, La Tête du Sanglier, avait été surfaite. Un bon et tranquille endroit pour boire? Vous parlez... Alena ne s'y laisserait plus prendre. Tout cela se réduisait à n'être que de navrant ragôt et fait par des colporteurs pathétiques. Mais il y avait une chose que la MangeMort ne nierait pas : la bouteille avait une bonne liqueur! Certainement pas égale à la vodka venant de Russie mais, bien plus buvable que ce qui lui était donnée de boire.

Mais alors que la jeune femme venait à peine de sortir légèrement de la pénombre pour s'avancer et montrer son visage, regardant avec des yeux sombres la blondinette qui se tenait devant elle avec sa chienne, un autre personnage entra en scène. C'était un homme cet fois-ci, mais tout aussi louche que celle qui avait interrompu son beuvrage. Pendant un bref instant, il se plaça du côté de la mangemort, mais un unique instant... avant de venir réconforter sa blonde et faire preuve d'une politesse exemplaire, bien trop soignée pour être sincère et pure. Il ne fallait pas prendre la jeune slave pour une dupe... elle savait pertinament qu'avec celui là, il y avait anguille sous roche. De plus, il était français... cela rendait les choses d'autant plus évidente. Il y avait supercherie.

Néanmoins, Alena resta sur ses positions, ne bougeant nullement de sa place assise, ne souriant pas le moins du monde, comme si ses traits ne pouvaient dessiner aucune expression, si ce n'était l'indifférence visible de sa figure. Il fallait dire qu'elle ne se donnait pas non plus la peine de faire le moindre effort, comme si ces gens en valaient la peine d'ailleurs... Et ce chien lui était toujours aussi exécrable, bien qu'il avait cessé d'aboyer sans raison. Sans raison? Peut-être pas... et Alena ne le savait que trop, et sans nul doute sa maîtresse aussi.

Enfin, enfin... Notre ancienne étudiante de Damstrang n'était aucunement impressionnée par toute cette sérénade inutile, ses fausses politesses. Bien au contraire, cela l'épuisait et la gavait bien plus qu'autre chose. D'ailleurs, elle ne put retenir un soupir, léger, de lassitude.

Sur sa lancée, l'inconnu masculin se présenta : Benjamin Delacroix. Mouais... en effet, cela sonnait bien français. Un atout de plus pour plus de crédibilité? Alena ne porta qu'un vague regard sur lui, se détourna légèrement. Il n'y avait que ses yeux en mouvement, le reste était figé sur la table. Et d'une lenteur équivalente, elle détourna le tout vers la maîtresse du chien. Voilà qu'elle s'y mettait également. Spencer Dawn. Une anglo-saxonne typique. Cela faisait d'elle la plus ennuyeuse. C'était facile à comprendre : une anglaise en angleterre, il n'y avait aucune originalité.

Mais c'était alors que sans aucun doute, on entendait avec, plus ou moins d'impatience, que la mangemort se présenta à son tour. Seuleument... rien ne vint. Pas un mot. Le silence, un silence pesant et froid. On sentait une certaine tension, alors que " Dawn " lui souriait aimablement. Et ce fut finalement qu'Alena éleva sa voix, toujours accentuée par ses origines russes.

" Passionnant... si vous permettez... je suis là pour boire, et non pour bavarder. "

A ces mêmes mots, Alena recula sur sa chaise et s'adossa, mais avant, elle se reservit bien évidemment un verre. Elémentaire Sherlock Holmes. Même si il était un homme de fiction, il n'en était pas moins le seul anglais qui trouvait grâce aux yeux de la slave, tout comme les Sex Pistols et Oasis. Quoiqu'il en soit, la jeune femme ne pouvait pas mieux faire pour être antipathique. Mais pouvait-on lui en tenir vraiment rigueur? Avec l'éducation qui fut la sienne, l'école où elle avait étudié, et une famille assez dure... Pensza-vous réellement que des chiens allaient faire des chats?

De retour dans son ombre, on ne pouvait déjà plus dicerner ses prunelles noires, ni ce qu'elle regardait véritablement. Pour une fois, Alena n'était pas venue en ayant des hostilités quelconques, mais elle n'était pas venue non plus pour se faire des camarades. Pourquoi ferait-elle l'effort d'être ce qu'elle n'était pas? la gentillesse ne payait pas...

On put alors l'entendre déglutir son alcool fort, ainsi que des grésillements provenant de ses écouteurs et de la musique qu'elle écoutait toujours. Puis un claquement. C'était son verre qu'elle posa sur la table. Un liquide qui coule. C'était la vodka qu'elle versait. Cependant, elle leva les yeux vers ses deux camarades qui n'avaient pas vraiment décampé.

" Toujours là? "

Ce n'était pas qu'ils la gênaient tout de même, mais à rester là, debout, devant elle et sa table, se présentant poliement comme si c'était une rencontre prédestinée. Cela lui donnait envie de vomir et dieu seul sait, que cela aurait été du gâchi que de rendre l'alcool qu'elle venait d'ingérer. C'est alors que son regard se tourna alors une fraction de secondes que la chienne qui aboyait quelques minutes plutôt sur elle, et c'était la première qu'on put voir un bref sourire se dessiner en coin. Mais il disparut aussitôt... Allez savoir ce qui lui était passé à l'esprit à cet instant.

" Pensez à acheter une laisse et une muselière à votre chien avant de partir... Dawn Spencer. "

Alena avait particulièrement exagéré sur le nom de la jeune femme, mais c'était bien évidemment fait exprès, d'autant plus que son accent renforçait le tout. L'ironie était de mise, mais elle n'avait pu se retenir... Il était rare que la demoiselle sombre prononce une petite boutade...

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