"Je ne dois pas être Insolente" { PV }

Les vacances étaient terminées depuis, quoi, allez, deux ou trois semaines, et déjà d'immenses changements s'étaient opérés à Poudlard. A vrai dire, depuis que ce sale Crapaud Rose était arrivé, ce n'était plus vraiment Poudlard. Des "règles" très strictes interdisaient tout rassemblement d'élèves sans autorisation, et cela valait même pour les équipes de Quidditch et les préfets ! Du grand n'importe quoi ! Tout comme ses "cours" qui n'en étaient pas. C'était ce qui dérangeait le plus Michael, car il n'était ni préfet - c'était plus drôle de flirter avec les limites du règlement que de passer son temps à tenter de le faire respecter ! - ni joueur de Quidditch - pas envie d'abîmer son physique angélique - mais était en revanche un grand bosseur, assoiffé de connaissances. Un Serdaigle en somme. Oui, il le savait, ça ne se voyait pas au premier coup d'oeil, normal puisqu'il faisait lui-même en sorte que cela ne se voit pas, n'ayant pas envie d'être catalogué intello comme l'étaient déjà la plupart des Serdaigle.

Michael détestait le fait de ne plus pouvoir pratqiuer la magie pendant les cours. Ils n'apprennaient plus rien ! Pour courronner le tout, cette Ombrageuse Ombrage était une véritable harpie rose bonbon ! Au début, il avait pris ça un peu à la légère il devait bien l'avouer, même si c'était évident qu'elle était là pour une toute autre raison que d'enseigner... Franchement, avec ce qu'il s'était passé à la fin de l'année dernière ! Comme tous les élèves de l'école, Michael était très intéressé par "l'histoire de Potter" et ce qui avait pu arriver avec Diggory. Michael croyait Dumbledore, il admirait cet homme, mais pas Potter. Il n'était pas vraiment prêt à croire au retour du Mage Noir, mais le Gryffondor n'avait tout de même pas inventé ça comme ça ! C'était très louche, mais il y avait à présent longtemps que Michael n'y pensait plus.

Depuis cette rencontre à la terrasse de Florian Fortarôme, pour tout dire. Avec Rowen Lone. Ahlala, Rowen Lone... Il y avait tellement de choses à dire sur cette fille ! Mais ça pouvait facilement se résumer... Il l'aimait ! Il ne savait pas comment il en était arrivé là, ni par quelle ruse Cupidon avait réussi à l'atteindre d'une de ses flèches, mais il était amoureux, c'était tout ce qu'il savait. Et ça se voyait ! Alors que tout le monde tirait la tronche à cause d'Ombrage, lui relativisait à fond et laissait tout ça lui passer au-dessus. Il ne pensait qu'à elle, et affichait à présent constament un étrange sourire qui lui donnait l'air d'être sur un petit nuage. Parfois, en plein milieu d'un couloir, l'envie lui prenait de mettre attraper la première fille venue et à danser quelques pas avec elle avant de la lâcher de nouveau. Mais il ne l'avait jamais encore fait et heureusement. A la place, il sifflotait. Mais cet état second et à l'apparence bienheureuse avait son revers. Cet amour n'était pas réciproque...

Aussi Michael se comportait comme un véritable yoyo depuis son retour à l'école. Il paraissait joyeux la journée, toujours aussi arrogant, sauvant les apparences, et déprimait à se jeter par la fenêtre une fois sous sa couette. Il ne l'avait pas revue depuis et ne cessait de se dire qu'elle l'évitait. Elle devait sûrement vouloir limiter leurs "rencontres" depuis cet été. Le Bal devait déjà être une corvée pour elle, c'était sûr... Rien n'était pire que d'aimer sans l'être en retour. Surtout que c'était nouveau pour le Serdaigle, il ne savait pas gérer ce genre de sentiment. Il craquait complètement le soir, seul dans le noir ! Une vraie torture... Elle le détestait, elle le considérait seulement comme un petit prétentieux imbu de lui-même et coureur de jupons ! A vrai dire, il ne laissait voir que ça de lui, c'était donc normal.

Les couloirs étaient désert. La seule chose que le Serdaigle entendait, c'étaient ses propres pas qui résonnaient sur les dalles. C'était comme ça depuis le début de l'année. Le Crapaud Rose avait jeté un froid sur toute l'école, rares étaient les élèves qui osaient sortir après les cours par peur de tomber sur Elle. Elle terrifiait tout le monde ! Enfin, agaçait était plus juste. Un des amis à Michael s'était une fois amusé à imiter Ombrage devant un groupe d'élèves. Ca avait été hilarant ! Mais Michael avait beaucoup moins rigolé quand il avait vu son ami se faire justement attraper par Ombrage, et revenir de son bureau deux heures plus tard la main ensanglantée. Là, il avait vraiment compris la gravité de la situation, qui ne faisait qu'empirer.

Ce soir, s'il traînait encore dans les couloirs, c'était simplement parce qu'il devait ramener un livre à la bibliothèque. Il tourna au bout du couloir, déjà assombri par la nuit, qui faisait reculer peu à peu le soleil au-dessus des collines alentours. Tout en tenant son livre sous son bras, il déserra un peu sa cravate. Relevant la tête, il aperçut alors au bout du couloir la silhouette d'une demoiselle qu'il connaissait plutôt bien. Son sang ne fit qu'un tour et une euphorie bizarre s'empara automatiquement de lui. C'était elle ! Depuis le temps, enfin il la revoyait... Un vent de panique souffla sur son coeur qui se mit à battre plus vite, mais il l'ignora. Il ne fallait pas que cela se voit !

D'un pas léger et sûr de lui, il se dirigea vers elle et la vit frapper soudainement dans le mur près d'elle. Non mais qu'est-ce qui lui prenait ? Elle était folle ou quoi ? Et puis que faisait-elle avec ce bol sur la fenêtre ? Il ralentit et fronça les sourcils. Il avait compris. En se rapprochant dans son dos, il vit par-dessus son épaule qu'elle avait les yeux humides mais ce qui lui sauta surtout aux yeux, ce fut le "Je ne dois pas être insolente" gravé sur sa peau dans le sang. Son estomac se contracta sous la montée d'une colère sourde. Encore une fois, il la refoula. Il ne devait pas montrer qu'il s'inquiétait pour elle. Il fallait qu'elle continue de croire qu'elle ne l'intéressait aucunement. Ca allait être très dur...

" Je ne tremperais pas ma main là-dedans si j'étais toi. Ce n'est pas de l'Essence de Murlap, mais une simple crème contre les piqures de moustiques..." lui dit-il, toujours par-dessus son épaule. Il venait juste de s'en apercevoir. Comment le savait-il ? Très simple. L'Essence de Murlap avait une particularité : elle puait. Or là, aucune odeur étrange n'embrumait les alentours. Et puis la couleur n'était pas la bonne. C'était blanc cassé normalement, pas vert. Passant sur le côté, il alla s'adosser contre le mur, près de la fenêtre, d'un air décontracté en croisant les bras, et contempla la blessure de la jeune fille en essayant au maximum d'y paraître indifférent. En réalité, il avait une envie folle d'aller faire bouffer sa baguette à Ombrage pour avoir osé lui faire ça, à elle...

"Je vois qu'il n'y a pas qu'avec moi que tu es irritante, c'est rassurant. J'ai l'impression que vous faites un concours chez les Gryffondor. Après Potter, les jumeaux Weasley et un quart de vos premières années, on peut dire que vous y allez fort... Vous n'avez pas l'air de connaître le self-control, je me trompe ?" lui lança-t-il pour continuer.

Ca va, il avait l'air normal là, non ? Toujours sarcastique, agaçant et prétentieux. Oui, elle ne se douterait de rien. Encore fallait-il qu'il tienne comme cela jusqu'au Bal ! Galère, galère... Déjà, il allait devoir trouver une excuse à ce qu'il allait faire par la suite, à savoir aller chercher dans la pièce d'à côté de la vraie Essence de Murlap pour soigner sa blessure. Mais il voulait tout d'abord attendre de voir de quelle manière elle allait lui répondre. Ca le fixerait peut-être sur ses interrogations à son égard. Parce que si elle l'envoyait méchament balader, et bien il la planterait là. Ben oui, ce n'était pas parce qu'il était amoureux qu'il allait se laisser marcher sur les pieds ! Peut-être le regretterait-il après, mais peu importe, il avait sa fierté ! En tout cas, malgré son air décontracté, il supportait de moins en moins de la voir saigner comme ça, et souffrir surtout, parce que ça se voyait sur son visage...

* 1 388

Après s’être inutilement excitée contre le mur, qui, visiblement, ne lui avait rien fait, Rowen avait regardé d’un air attristé, le dos de sa main gauche. Il n’était pas nécessaire de préciser que vue de son angle à elle, cette marque rougeâtre était vraiment très laide. Certes, de toute façon, étant donné les affreux picotements ressentis lors des séances de retenues spéciales avec Ombrage, la blessure ne pouvait que lui être désagréable. Cependant, si le texte l’avait était un peu moins… Qu’allaient penser ses parents si elle revenait pendant les vacances d’été avec une cicatrice portant un message si ridicule et dégradant ? Encore, elle ne se serait pas autant plainte, si elle avait pu avoir un « Vive Gryffondor !! » ou « Ombrage sale vieux Crapaud !! » à la place, bien que... Et, après mûre réflexion, elle en vint à la conclusion, que le nouveau Professeur de Défenses contre les Forces du Mal était une affreuse bonne femme –qui a dit « longue à la détente » ?- .

La préfète, tout en continuant d’observer d’un air mi-affligé mi-contrarié, la courte phrase gravée dans sa peau, se demandait si, finalement, elle ne devait pas attendre un petit peu que cette ci arrête de saigner, avant d’appliquer le produit. Rowen, comme la plupart des personnes normalement constituées, n’avait jamais apprécié tout ce qui piquait ou brûlait. Ainsi, elle fit quelques exercices de respirations, pour se jeter à l’eau, lorsqu’une voix retentit derrière son dos.
Celle-ci disait qu’il ne fallait pas qu’elle plonge sa main dans le liquide, qui semblait être un simple produit pour les piqûres de moustiques, et non de l’essence de Murlap, comme elle l’avait cru au début. Etonnée, la demoiselle se retourna, et commença à remercier, son sauveur –si elle avait dut se faire du mal pour rien, elle aurait été encore plus énervée, et personne n’aurait pas garantir la survie du petit plaisantin qui lui avait offert le bol- d’un « Ah bon, vraiment ? Mer…. », puis se figea instantanément lorsqu’elle reconnut Michael Corner. Diable !! Elle n’avait donc pas reconnu sa voix si caractéristique ? L’on mettra cela sur le compte de ses oreilles, trop chauffées par la colère. Ou quelque chose comme ça, tous les prétextes étaient bons…

Le sourcil levé, elle manqua de dire « Ah, ce n’est que toi.. » mais se retint à la dernière minute : il lui avait tout de même évité de faire une grosse grosse bêtise, et donc, elle se devait de ne pas lui sauter dessus en le taillant en pièce à la première réplique.
Se contentant donc d’ouvrir, puis de refermer la bouche successivement, elle baissa les yeux, les joues rougies, tout en murmurant un tout petit, tout minuscule, tout timide, tout gêné :

« Merci. »

La quatrième année releva ensuite la tête, se sentant soudainement allégée du poids d’avoir pu prononcer une phrase qu’elle avait eut énormément de mal à dire, puis cogita trois secondes, avant de se rendre compte qu’il avait donc vu sa main, passée sous les bons soins de la Grande Inquisitrice.
Aussitôt, elle glissa celle-ci derrière son dos, la cachant aux yeux du Serdaigle, tout en lui lançant un regard de défi, signifiant quelque chose du genre « Tu as vu hein ? Je te défends de dire quoi que ce soit !! Sinon, gare à tes fesses !! », mais se résilia à la dernière minute : ce genre de choses, c’était bon pour son frère, lorsqu’il la surprenait en train de chiper des bonbons dans le placard qu’elle n’avait pas le droit d’ouvrir.

« Ne regardes pas !! Pfff, je suis sûre que tu vas te servir de ça pour me vanner, à présent. Mais de toute manière, peu m’importe, j’ai pu dire à Ombrage ce que j’avais envie de lui dire, alors si c’est le prix à payer, je suis preneuse. » dit elle à la place.

Suivant du regard le bleu et bronze, qui à présent, s’était appuyé contre le mur, les bras croisés, elle soupira intérieurement : s’il avait pris cette pose là, c’était qu’il était décidé à rester le plus de temps possible en sa compagnie. Elle allait donc devoir se le coltiner pendant au moins une bonne demi heure, le temps de trouver une excuse valable pour s’éclipser –ou pour le faire s’éclipser, vu l’heure qu’il était-. Se souvenant qu’il lui avait quand même dit que le contenu du bol n’était pas ce qu’il semblait être, elle fixa celui-ci, tout en le regardant d’un air dégoûté :

« Aaah, je n’y connaît vraiment rien à ce genre de chose. Ces maudits gosses, si je les reprends encore à me filer des mixtures douteuses, je les envoie moisir au fond du bureau de Rusard… »

Se tournant ensuite vers Michael, qui venait de demander de la manière la plus naturelle qu’il soi, si les Gryffondors faisaient un concours sur le nombre d’heures de retenues passées avec Ombrage, la jeune fille railla :

« Tu te surestimes, pour pouvoir avancer que je te fais un traitement de faveur.
Et puis je ne suis pas ‘irritante’. Simplement très crue avec les gens qui me tapent sur le système nerveux. De plus, ce n’est pas parce qu’on ne sait pas se contrôler qu’on passe notre temps chez Madame la ‘Grande Inquisitrice’, mais simplement parce qu’on l’aime beaucoup beaucoup… »

Court arrêt pour reprendre son souffle. Rien que de penser à Ombrage, et déjà des milliers d’informations « colère » montaient jusqu’au cerveau de Rowen. Elle avait bien évidemment dit sa dernière phrase avec un ton ironique. Qui, en dehors de certains Serpentards, pouvaient bien aimer Ombrage ? Celle qui empêchait des élèves de se voir régulièrement en grande communauté, qui ne voulait pas redonner aux Gryffondors, aux Poufsouffles et aux Serdaigles, l’autorisation de pratiquer le Quidditch aussi facilement qu’elle l’avait donnée aux Serpentards, qui voulait entamer une totale refonte de Poudlard, et, par-dessus tout, avait tenu si charmante compagnie à la jeune lionne ? Il aurait fallut être fou, pour avancer une telle chose. Et sûrement la petite rouge et or n’était pas la seule à penser de la sorte…

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*

Son petit effet de surprise avait visiblement marché, à en croire le visage stupéfait de la jeune préfète. Michael fut quelque peu vexé intérieurement lorsqu'elle ravala sa première phrase d'excuse en s'apercevant que c'était lui. Mais ça ne l'étonnait pas plus que ça. Lone VS Corner, comme toujours ! Elle ne pouvait pas se permettre de devenir "gentille" avec lui si vite. Pourtant il lui avait évité bien des douleurs, mais la gratitude avait sûrement été écrasée sous le poids de sa fierté. Pire que lui ! Cette fille était une véritable perle d'arrogance ! Délicieusement belle et piquante... - SBAF - On se réveille ! Avait-il bien entendu ? Ou venait-il de prendre ses rêves pour la réalité ? Avait-elle vraiment dit "merci" de cette petite voix timide et gênée ? Le Serdaigle ne put cacher une certaine surprise, et sentit une petite décharge d'espoir lui envahir le coeur. Peut-être n'était-ce pas un cas désespéré finalement, peut-être arriverait-il à briser la glace... Non pas qu'il voulait la forcer à l'aimer, ça il n'avait pas trop d'espoir sur ce point-là, ils étaient trop électriquement opposé malgré certains points communs assez flagrant : fiers, têtu, prétentieux, n'aimant pas perdre la face, etc... Non, il voulait juste qu'elle ne le déteste plus, ça le ferait moins souffrir déjà.

"Mais de rien."

Léger sourire en coin, mais plus sincère qu'arrogant. Aïe, voilà, ça y est, il commençait déjà à se laisser aller ! Bon, pas grave. Après tout, elle avait fait un effort en le remerciant, il pouvait bien se permettre d'être autre chose que prétentieux pour une fois non ? Il y serait de toute façon obligé s'il voulait qu'elle puisse au moins commencer à le voir en peinture. Moins agaçant, moins désagréable, c'était la clef ! Elle ne l'avait pas envoyé balader, c'était une excellente nouvelle, il semblait être sur la bonne voix, mais il y avait encore beaucoup de travail !

Pour preuve, deux secondes après avoir prononcé ce mot, qui ne semblait pas lui avoir tant arraché la gorge que ça, la Rouge & Or s'empressa de cacher sa main blessée derrière son dos. Comme s'il ne l'avait pas déjà vu ! Michael esquissa un petit sourire moqueur en réponse au regard de défi qu'elle lui lança. Toujours cette incommensurable fierté ! Oui, ils pourraient tous les deux continuer leur petit duel personnel sans pour autant être exclusivement odieux l'un envers l'autre. Oh, ça ne signifiait en aucun l'arrêt des répliques cinglantes, ça certainement pas ! Mais à une fréquence moins élevée peut-être, moui, voilà... Vu le ton avec lequel elle répondit, plus plaisantin qu'agressif, le Serdaigle ne put qu'admirer son esprit combattif vis-à-vis d'Ombrage. Il la reconnaissait bien là tiens ! Prête à se laisser mutiler par orgueil ! Oui, cette fille était un sacré numéro ! C'était presque lui en version féminine ! Elle lui demandait de ne pas la regarder ? Impossible, s'il ne s'en empêchait pas, il la dévorerait littéralement des yeux.

"Te vanner ? Oh, vraiment Lone, tu me crois plus méchant que je ne le suis... Je ne suis pas assez sadique au point d'aimer voir quelqu'un souffrir, même si c'est toi."

Voilà, il sauvait une fois de plus les apparences. Toujours aussi cinglant. Elle s'attaqua verbalement aux gamins qui lui avaient fournis cette soi-disante substance miracle. Il émit un petit rire en imaginant la fureur dévastatrice de la préfète envers les petits mioches. Ils regretteraient sûrement leur blague vaseuse. Elle enchaîna ensuite sur le fait qu'il surestimait la façon dont elle le considérait. Donc c'était bien ce qu'il disait, elle était comme ça avec pas mal de monde ! Nouvelle vague d'espoir, agrémentée d'un petit rire suite à ses derniers mots.

"Ah, c'est beau l'amour." répondit-il d'un même ton ironique, "Mais vous devriez réfréner vos ardeurs sentimentales, trop d'amour tue l'amour, c'est bien connu. M'enfin, vous faites ce que vous voulez..." Toujours adossé au mur les bras croisés, il observa un instant la demoiselle. Vraiment, quand il repensait à sa réaction en tentant de lui cacher sa main ensanglantée, il avait envie de rire. C'était tellement... Raaah il n'y avait pas de mot. Al a fois mignon et un peu puéril sur les bords. Mademoiselle est une Gryffondor, donc Mademoiselle est normalement intouchable et il est impossible qu'elle ait les larmes aux yeux à cause d'une punition. Fierté, toujours fierté...

"Tu ferais mieux de t'assoir, je vais aller te chercher ce qu'il faut... Sauf si tu préfères continuer à me cacher ta blessure et à faire comme si tu n'avais rien évidemment."

Il y avait des bancs dans la plupart des couloirs, contre les murs, et il espérait que la jeune fille fasse preuve de bon sens et qu'elle en choisisse un pour se poser et l'attendre. Le Serdaigle se décolla du mur et se dirigea vers la deuxième porte au fond du couloir. Il savait que celle-ci n'était jamais fermée. Il entra et ouvrit l'armoire poussiéreuse contre le mur opposé, avec les portes en verre. Il fouilla quelques secondes derrière les multiples ustensiles mal rangés et entoilés de fils d'araignées, et dénicha enfin le petit coffret marron qu'il cherchait. Il devait normalement y en avoir dans chaque salle de classe, dans le cas où un élève se blessait et qu'il fallait agir de suite avant de l'emmener à l'infirmerie. Le jeune homme ressortit, priant pour retrouver la Gryffondor et non pas se retrouver comme un abruti seul dans le couloir avec sa boîte.

Il fut soulagé de la voir assise non loin de la fenêtre où elle s'était trouvée premièrement. D'un pas qui se voulait assuré, il alla la rejoindre avec un grand sourire et s'assit à califourchon pour être en face d'elle. Il ouvrit la boîte qu'il avait préalablement posé devant lui, et sortit les bandes de tissu censées faire office de compresses. Il laissa ses doigts frôler de gauche à droite les multiples petites fioles jusqu'à choisir celle contenant l'Essence de Murlap. Il l'ouvrit dans un petit "Plop !" et la posa sur le coffret après avoir refermé ce dernier. Ses mains tremblaient, c'était horrible. Elle était juste à côté de lui ! Ne pas y penser, ne pas y penser... Il fut étonnant de constater qu'aucune odeur nauséabonde ne s'était répandue dans l'air. Cela devait faire tellement longtemps que ce coffret n'avait pas été utilisé que l'odeur avait du disparaître. Tant mieux. Ca, c'était THE technique pour éviter de laisser son esprit se perdre quelque part autour de la jeune fille et ainsi éviter de se trahir par ses gestes : penser aux petites choses dont tout le monde se fout. oh, tiens ! Quelle est bizarre cette fiole ! Oh, quelle drôle de couleur ! - SBAF - Le Serdaigle prit une première compresse. Maintenant venait la partie la plus difficile qui risquait à tout moment de le faire se trahir. Il releva la tête, essayant d'ignorer la bouffée de chaleur qui montait à ses joues tandis qu'il croisait son regard - Mon Dieu qu'elle était belle -. Ce fut seulement à ce moment-là qu'il réalisa à quel point tout était silencieux. Ils étaient seuls dans ce couloir. Panique, panique, panique again ! Stop ! T'es un mec oui ou non ? Te laisse pas intimider par une fille ! Fais ce que t'as à faire et évite d'anticiper sinon c'est le stress assuré ! Tu es Michael Corner non ? Bon.

"Fais-moi voir ta main. Il va falloir nettoyer la plaie avant d'y appliquer l'Essence de Murlap. C'est bon, t'en fais pas, je ne vais pas te mordre tu sais..."

Il esquissa un petit sourire moqueur. Au moins, c'était un bon rempart pour cacher son malaise. La chose que Michael appréhendait le plus, c'était bien de prendre sa main. Quand il repensait à la fois où elle avait collé son front au sien, à la sensation que cela avait provoqué en lui, pire, quand il se disait que depuis il était encore plus amoureux, et bien il avait toutes les raisons d'avoir peur. Il avait horriblement peur même, de ne pas pouvoir contrôler ses réactions et de se mettre à rougir et à trembler de façon tellement visible que s'en serait comique. Si jamais il se trahissait de la sorte, si jamais elle comprenait... Il n'aurait plus qu'à changer d'école. Changer de pays. Changer de continent même. Attendant que la jeune fille veuille bien s'exécuter, si elle le faisait évidemment, Michael fit un énorme effort pour prendre sur lui et éviter tout débordement d'émotions...

*1 418

De toutes les personnes sur lesquelles elle aurait pu tomber ce soir même, il avait fallut que ce soit Michael Corner. Lui, lui, pourquoi lui et pas un ou une autre ? Elle n’en savait rien. Mais d’une façon ou d’une autre, elle se disait qu’à cette heure ci, il n’avait rien à faire dans les couloirs, et qu’il était donc en « effraction ». La quatrième année souhaitait savoir pour quelle raison, alors qu’il ne devrait normalement pas y être, Corner était il là ? Et plus elle y pensait, plus elle se disait qu’anormalement, elle s’inquiétait plus du cas du Serdaigle que de celui des autres. D’ordinaire, elle aurait simplement pensé que ce n’était pas ses affaires et que, tant pis pour lui s’il tombait sur un préfet moins gentil qu’elle –si si, ça existe. Prenez la machine de guerre de Serpentard, par exemple-. Mais visiblement, il avait réussit, en l’espace d’une toute petite année, à la préoccuper.
Cela était sûrement dut au fait qu’à chaque fois que ces deux là se voyaient, ils ne pouvaient s’empêcher de sortir leurs griffes. Elle n’en savait rien.
Mais le seul fait qu’il l’ait empêchée de se faire décaper la main dans du produit pour moustique, et déjà une bataille mentale se faisait dans le fond de sa tête ( parce qu’elle en a une, faut pas croire ). La partie gauche disait « de toute manière, n’y prends pas garde, colle le, envoie le chez Ombrage à ce sale indigène rachitique, enlève des points à sa maison et basta », ce qui n’était pas une mauvaise idée, vu l’avance des Serdaigles pour la Coupe des 4 Maisons. La partie droite lui soufflait d’une voix timide « tu lui en doit une, quand même. Il t’a empêchée de tremper ta vilaine blessure dans le produit pour moustique. Ca t’aurai fait énormément de mal si tu l’avais fait, alors ne soit pas trop dure » « mais il ne se gène pas, lui, pour me taper sur le système nerveux !! » « Prends sur toi, pour une fois, ce n’est pas la mort, non ? ».

Et voilà que partie gauche et partie droite étaient parties dans une véritable bataille verbale, jusqu’à ce que la jeune préfète se décide à crier STOP, et à ne plus penser à rien. Du coup, elle devait avoir l’air sérieusement démunie devant Corner. M’enfin.
Le cinquième année venait de lui lancer une autre réplique, qui sonna très désagréable aux oreilles de Rowen. Moui, d’accord, si il voulait. En fait, ce soir là, elle n’était vraiment pas d’humeur à trouver quelque chose à répondre. Quoique, elle cherchait bien quelqu’un sur qui passer ses nerfs, mais elle estimait plus correct d’aller chercher Miss Teigne, et de l’enfermer dans une armoire à clef, pour que Rusard ne puisse pas la retrouvée pendant quelques semaines. Il serait ainsi occupé à essayer de déverrouiller la serrure, et serait moins sur le dos des élèves. L’arrivée d’Ombrage n’avait pas changé que l’ambiance dans le château. Elle avait aussi complètement transformée le concierge de Poudlard, qui la voyait comme une déesse, une véritable perle, une sauveuse. On pouvait trouver mieux comme sauveuse, ça oui. Et a part en guise de bouée lorsqu’on se noierait dans l’océan, elle ne voyait pas l’utilité de la Grande Inquisitrice.

Mais pour en revenir au pauvre cracmol aimé de tous, on pouvait assurer que ces derniers temps, il faisait subir de sales quart d’heures aux Poudlariens. Comme si ça ne lui suffisait plus de faire subir aux premières années, son haleine nauséabonde. Si en plus il y ajoutait des traitements particuliers, où allait le monde ?
Appuyée contre la fenêtre, parce que madame en avait assez de se tenir debout à regarder Corner et à cacher sa main, la demoiselle fut nettement prise au dépourvu lorsque son camarade lui dit de s’assoir sur le banc, et de l’attendre. Hein ? De un, depuis quand osait il lui donner un ordre ? A elle ? Rowen Lone ? Ainée du trio le plus infect de toute l’histoire de l’humanité ? Préfète de Gryffondor ? Jeune fille aux jolies formes.. ah zut, ça c’était pas dans le script.

Heu. Secundo, depuis quand s’intéressait il à son sort celui là ? Il voulait lui chercher de quoi se soigner ? Il y avait sûrement quelque chose de caché derrière. Il allait sûrement la laisser attendre là toute la nuit, et se faire réveiller le matin par un Rusard en rogne parce qu’il avait faillit avoir une attaque en voyant une personne couchée en plein milieu du couloir.
Ou peut être voulait il simplement la soigner, en bon gentleman qu’il était. Peut être.. Sûrement..
Quoi qu’il en soit, la demoiselle réfléchit un long moment avant de s’exécuter, tandis que l’érudit se faisait la malle. Reviendrait-il ? Telle était la question. Mais comme il avait conseillé à Rowen de ne pas plonger sa main dans le produit pour moustiques, il ne pouvait pas être si détestable au fond. Elle se contenta donc de poser son derrière sur le banc, de croiser les jambes, et d’attendre, encore et encore…

Au bout d’un très court lapsus de temps, Michael revint en fin, avec ce qui ressemblait de loin à une caissette. Levant un sourcil, étonnée qu’il n’ait pas préparé de coup foireux, elle le regarda s’assoir près d’elle, à califourchon, et se retint grandement de pointer son doigt vers le banc d’en face et de lui dire « Là bas ».
Corner lui demanda ensuite sa main. O_O Anya ? Dit comme ça, on pouvait clairement penser autre chose xD. M’enfin bref, il lui demandait de tendre la pate, pour pouvoir la soigner. Quoi, en plus d’être partit chercher de quoi pratiquer les soins, il voulait aussi s’en charger ? Il avait mangé quelque chose qui était mal passé ou mazette ? Sûrement le pudding était il avarié. Elle irait se plaindre aux elfes dès qu’elle le pourrait, tiens. Mais bref.

Après avoir regardé avec un air d’insistance Michael, comme pour lui demander « eh, pourquoi tu es si gentil tout d’un coup ? Avoue, tu as un truc derrière la tête hein ? », Rowen se décida –enfin- à lui tendre sa main, en la crispant légèrement : elle ne savait pas si cette essence de quelque chose piquait ou non, alors elle était légèrement inquiète.
Les lèvres légèrements pincées par le « je vais pas te mordre » de Corner, la demoiselle répliqua presque aussitôt :

« je sais !! >< »

Attendant ensuite qu’il la soigne, la fierté lourdement attaquée, la demoiselle osa une question. Il n’y avait vraiment aucun bruit, et ils étaient deux, c’était stressant. Elle aimait le silence, mais lorsqu’elle était en compagnie d’un autre, c’était plutôt pesant. Elle osa alors demander :

« Hum.. et en ce qui concerne Ombrage ? Tu en penses quoi ? Je veux dire. Faut il croire le ministère ou Potter ? »

Elle parlait évidemment de LA question la plus en vogue depuis le début de cette cinquième année du « survivant ». Celui dont on ne devait pas prononcer le nom était il bel et bien de retour ? Ou étais ce simplement encore une facétie de Potter, pour se faire remarquer ? Aucunes idées.
Mais avant d’exposer son opinion, elle préféra attendre que le Serdaigle réponde. Après tout, peut être avoir un avis de personne inconnue à sa maison était il une bonne chose ?

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Plus le temps passait, plus Michael arrivait à "s'habituer" à être en présence de la jolie Gryffondor, qui ne cessait néanmoins de le destabiliser à la moindre occasion. Certes, son coeur battait toujours à un rythme plus qu'anormal. Mais il prenait sur lui et trouvait qu'il arrivait à pas trop mal gérer la situation. Il était sûr que la jeune fille n'avait rien remarqué, hormis le fait qu'il se mettait soudainement à être gentil. Mais il avait déjà un prétexte en tête qu'il sortirait le moment venu si nécessaire. Il fallait qu'il fasse durer cette "conversation à peu près normale" le plus longtemps possible. Il fallait dire que c'était tellement plus agréable. M'enfin, il était clair que ça n'allait pas durer, la connaissant, et se connaissant, ce n'était qu'une éclaircie entre deux orages. Et puis il devait bien avouer que c'était marrant ce jeu du chat et de la souris, et peut-être qu'un mélange des deux était possible ? A voir... Quoi qu'il en soit, le Serdaigle réussit à ne pas céder lorsque son regard croisa celui de la jeune fille, juste avant qu'elle ne réponde à sa question. Alors qu'elle commençait à argumenter, Michael souleva doucement la compresse le temps d'y jeter un coup d'oeil et la reposa. Ce n'était pas encore le moment de passer à la suite. Il reporta son attention sur la jeune fille qui venait juste d'avouer que sa mère travaillait au Ministère. Aïe, aïe, aïe, la boulette... Il avait osé traiter les employés de menteurs ! Enfin, il n'avait pas dit ça en pensant à tout le personnel, non, juste les politiciens de vraiment très haute importance.

Il espérait sincèrement ne pas avoir vexé la Rouge & Or. Lui qui venait de parvenir à la "radoucir", il ne voulait pas que tout soit détruit à cause d'une de ses bêtises ! Surtout qu'elle n'était pas volontaire, pour une fois. Michael regarda une nouvelle fois sous la compresse et estima que ce n'était toujours bon. Dit comme ça, on pourrait croire que le jeune homme faisait exprès pour rester le plus longtemps avec la demoiselle, mais curieusement, ce n'était pas le cas. En fait il fallait véritablement attendre encore avant d'aller plus loin, que la blessure s'arrête de saigner. Bien sûr, si ça avait déjà été le cas, alors peut-être qu'en effet le Bleu & Argent aurait légèrement profité de la situation... Mais juste légèrement hein, vous vous en doutez ! En tout cas, la suite sur Ombrage, et le soi-disant retour du Mage Noir suivait le fil de ses propres opinions sur ces sujets délicats. Et cela ne pouvait que lui faire plaisir. Il émit même un petit rire lorsqu'elle déclara que le Crapaud Rose n'était pas là pour enseigner du tout d'après ce qu'on apprenait dans ses cours. Ca, c'était sûr, on apprenait rien pour ainsi dire !

"Je suis désolé, je ne savais pas que ta mère y travaillait, mais je parlais surtout des personnes les plus haut placées comme Fudge et Ombrage..."

Il avait dit ça d'une voix assez maladroite. S'excuser, voilà une chose pour laquelle il était vraiment nul. Surtout en face d'elle, c'était encore moins simple. D'ailleurs, il fit mine de regarder sa main toujours posée sur celle de la demoiselle pour ne pas avoir à la regarder en face. C'est vrai, il n'aurait pas aimé qu'on traite ses parents de menteurs par généralisation, même indirectement. Il ne le faisait pratiquement jamais, mais cette fois, il y avait tenu. Mais s'excuser devant sa rivale personnelle... Il était TROP gentil, il l'était trop et trop vite, ça n'allait pas du tout ça ! Ca n'allait plus rester crédible très longtemps... Quoique, elle l'était aussi. Elle venait juste de le rassurer et de lui dire qu'il ne lui faisait pas mal, et ensuite de le remercier une nouvelle fois. Il rougit. Encore plus, disons. Et nouvelle bouffée de chaleur.

Il releva un court instant les yeux, gêné, et vit qu'elle regardait ailleurs. Tant mieux, ça éviterait qu'elle ne remarque son malaise, redevenu une menace en particulier pour lui-même. Il rebaissa aussitôt les yeux sur la plaie qu'il s'occupait à soigner. Elle l'avait remercié... Visiblement, il n'y avait pas que lui qui faisait des efforts. Espoir, espoir, espoir...

"De rien. Je n'allais tout de même pas te laisser dans cet état. Contre qui vais-je balancer mes répliques si tu es obligée de passer soit ton temps chez Ombrage soit à l'infirmerie ?" plaisanta-t-il en relevant les yeux vers elle avec un petit sourire. La pénombre qui s'était installée dans le couloir n'était réduite que par les rayons de la Lune qui traversaient les fenêtres à intervalles régulières. Il resta presque hypnotisé en voyant les reflets brillants dans ses yeux. Il ne savait pas si c'était parce qu'ils n'étaient que tous les deux seuls, mais il ne pouvait que se répéter, mon Dieu, mon Dieu, qu'elle était belle... Comment Diable avait-il fait pour ne pas s'en apercevoir plus tôt ?

Le silence revint se poser entre eux, et Michael le ressentit comme un véritable poids qui le mettait mal-à-l'aise. Il se secoua mentalement et regarda encore une fois sous la compresse et vit que c'était bon. Il la retira et en prit une autre plus longue, qu'il imbiba d'Essence sur une partie seulement. Après ça, il s'attela à sa nouvelle tâche : entourer avec la main de la jeune Lionne sans lui faire mal. Tout en faisant ça, le Serdaigle réfléchit à un nouveau sujet de conversation le plus rapidement possible. Ce silence avait quelque chose de stressant, qui n'arrivait qu'avec elle. Evidemment. Penché par-dessus sa main pour mieux voir ce qu'il faisait, et ainsi ne pas trop la regarder de peur de ne plus pouvoir en retirer son regard, il fit plusieurs fois le tour avec la bande tout en continuant à prendre mille précautions. A voir la blessure, ça allait certainement laisser une légère cicatrice. Mais il n'était sûr de rien. Lui en avait une sur le torse, aux niveau des côtes du côté droit. C'était l'Hyppogriffe de son père qui lui avait fait quand il était petit.

"Au fait, tu ne m'avais pas répondu la dernière fois. Tu t'es décidée pour le Bal finalement ? Ce sera pyjama ou robe de soirée ?"

Il croisa son regard en affichant un petit sourire en coin tout ce qu'il y avait de plus espiègle. Mais pas méchant. C'était la seule chose qui lui était venue à l'esprit. Et puis, il savait qu'il ne devait pas trop tirer sur la corde. Gentil d'accord, mais pas trop. Il devait y aller progressivement. Pas qu'elle le soupçonne ! Donc il reprenait doucement ses vieilles habitudes, bien qu'elles soient largement plus amicales au niveau du ton. C'était plus taquin que sarcastique. Il se doutait, avec un certain regret, que remettre ça sur le tapis allait agacer la jeune fille, même s'il l'avait dit avec une touche d'humour. Mais c'était nécessaire s'il ne voulait pas perdre la face, et il avait déjà une idée assez... rancunière pour la suite, lorsqu'il aurait fini de la soigner. Il avait un honneur à sauver depuis leur dernière rencontre...

Trouver quelqu'un d'autre sur qui s'acharner à chaque fois qu'il la croisait dans quelque lieu que ce soit ? Franchement, il aurait du mal ! Qui, à Poudlard, pouvait être aussi... opposée et à la fois aussi proche d elui niveau caractère ? Non. Une capacité d'agacement et de balance de répliques aussi importante ne se trouvait pas chez la première fille venue. Et encore moins avec de si jolis yeux... *SBAF* Visiblement, elle sous-estimait grandement l'importance que le Serdaigle lui accordait. Et c'était tant mieux. Enfin, dans un sens. Inutile de vous décrire la joie intérieure que ressentit Michael en voyant un sourire, un vrai, se dessiner sur le visage de son interlocutrice. Il avait réussit à la faire sourire ! Gros, très gros, énorme progrès ! Son coeur s'accéléra involontairement mais il n'en laissa rien paraître, contenant sa joie par un simple petit sourire en coin, triomphant.

« Non non, tu as raison. Il n’y a personne de mieux que moi, ça, c’est sûr à 100% »

Michael secoua la tête d'un air amusé, son sourire s'agrandissant tellement il la reconnaissait bien là. Cette fille était pire que lui et même s'il en avait bien conscience depuis l'épisode de la terrasse, ça l'étonnait toujours un peu. Toujours sur le même ton, il lui répondit avec un sourire arrogant typiquement Cornerien. Youpi, j'invente des mots ! *SBAF*

"Evidemment... Que j'ai raison, comme toujours. "

Il avait volontairement laissé s'interposer un court moment avant de terminer sa phrase, comme s'il avait voulu dire "Evidemment qu'il n'y a personne de mieux que toi !". Mais avec la suite, ça changeait quand même tout. Non. En fait, ça changeait que dalle au sens, mais plutôt l'effet voulu. Là, il privilégiait plutôt la vantardise au compliment, ce qui était nécessaire et normal s'il ne voulait pas se faire griller lamentablement. C'était THE truc qui servait à rien. Un petit jeu de mot dans le but de prendre des risques totalement inutiles. Ahlala, parfois le Serdaigle s'étonnait lui-même de son intelligence mise à profit de trucs aussi débiles. Imbattable, vous dis-je... *SBAF*

Puis l'atmosphère se modifia entre eux deux. Pas dramatiquement mais il était évident que Michael avait tout cassé avec sa question sur le Bal. Boulet. Mais bon, pas d'autre choix. Enfin si, il aurait pu finir de la soigner tout gentiment, se lever tout gentiment, et lui souhaiter une bonne soirée tout aussi gentiment. Mais trop de gentiment tue le gentiment ! Et puis fallait toujours qu'il trouve le moyen de compliquer les choses. Histoire de pas s'ennuyer. Ou juste par stupidité. Oui, y avait de ça aussi, surtout en présence de cette fille qui le mettait dans tous ses états. En tout cas, la jeune préfète entretint au début le suspense, même si Michael se doutait bien qu'arriver en pyjama n'était pas un extrême jusqu'où elle irait, même dans l'espoir de lui clouer le bec.

Puis elle lui assura qu'il était évident qu'elle ne s'amènerait aps en pyjama, précisant même de quel genre de pyjama il s'agissait. Michael s'empêcha d'éclater de rire. Des canaris ? Original ! Franchement il aimerait bien voir ça tiens. Enfin, elle devait sûrement plaisanter. Hum. A vérifier un de ces quatre...

"Vois le bon côté, au moins tu aurais été la seule à te pavaner avec ça..."

Oh, mais quel joli ton moqueur en mettant l'accent sur le mot pavaner ! Michael est dans la place ! Yo ! Le come back total du type hyper sarcastique ! Ben quoi ? Elle avait bien ressortit ses griffes elle aussi non ? Il était totalement dans son droit. La Gryffondor lui demanda ensuite si c'était bon pour sa main, juste au moment où le Serdaigle termina le noeud pour maintenir la compresse en place. Il releva la tête en relâchant sa main, certes à contrecoeur. Mais il n'avait pas dit son dernier mot...

"Oui, c'est bon."

Le jeune homme rangea le matériel dans le coffret et se hata d'aller le remettre dans la salle de cours d'à côté. Dix secondes plus tard il était de nouveau assis à califourchon en face de la préfète, arborant une expression qui ne laissait rien présager de bon. Traduction : grooooos sourire en coin 200 % arrogant (avec les faussettes qui faisaient en partie son charme je vous prie) + yeux rieurs. Et oui, il fallait qu'il ait l'air au maximum d'être un dragueur invétéré pour ne pas se compromettre. Juste qu'il ait l'air de vouloir l'ajouter à son tableau de chasse en somme...

"Alors, ça, c'est pour toi..."

Il plaça la fiole d'Essence de Murlap, qu'il avait gardé au lieu de la remettre dans le coffret, dans la main valide de la jeune fille sans attendre de réponse. Mieux valait qu'elle la garde au cas où la douleur reviendrait. Puis sans attendre, il déposa un furtif baiser sur la joue de la Rouge & Or, la prenant par surprise pour ne pas lui laisser le temps de lui balancer sa main dans la tronche.

"Et ça, c'est pour moi..." poursuivit-il avec un air fier de lui tandis qu'il se levait du banc (mieux valait imposer de suite une certaine distance de sécurité entre elle et lui).

"...en récompense de mes charmants efforts auprès d'une insolente demoiselle en détresse." ajouta-t-il d'un air moqueur, trop content d'avoir réussi à l'avoir sans qu'elle ne calcule la moindre chose. Ah, douce vengeance... L'honneur est sauf à présent ! Il se mit à partir vers le bout du couloir, marchant à reculons pour lui lancer une dernière fois :

"Ca fait un partout ! Attention, Lone, tu baisses ta garde... La finale se jouera au Bal ! Passe une bonne soirée !"

Petit clin d'oeil bien agaçant histoire de la narguer une dernière fois. Puis il tourna au bout du couloir, le coeur léger, un grand sourire inconscient au bout des lèvres. Le jeu était loin, très loin d'être fini...