Après-midi de détente [PV Cherise]

Cherise avait tiré une tête un peu bizarre après le petit baiser que lui avait donné le jeune écossais, mais maintenant, elle était presque rouge de colère. Ce qui était un tant soit peu compréhensible. Elle haussa le ton, remit le jeune Clarks en place et finit par se retourner pour aller à l’autre bout de la salle… Or, qu’est-ce qu’il y avait à l’autre bout de la salle ? L’escalier pour monter aux dortoirs, et donc, au dortoir des filles… Non, non, il ne pouvait pas la laisser partir, sinon, il était fichu, complètement fichu.Mais qu’est-ce que je peux être con des fois ! Il se leva alors et se dirigea vers la jeune rouge et or qui avançait encore et toujours.

« Cherise attends ! » Et ne lui laissant pas le temps d’aller plus loin, le jeune Gryffondor l’arrêta, posant ses mains sur les épaules de la jeune fille, et posa son front sur l’omoplate de la rouge et or. Il s’en voulait et ne savait même pas pourquoi il avait agit comme ça. Le caractère insupportable de sa sœur qui déteignait sur lui ? Non, impossible, il était adorable, un Gryffondor sympathique, pas une Serpentard qui refusait de se lier aux autres… « Excuses moi, s’il te plaît… » Sa voix tremblotait, et il baissa encore un peu plus sa tête. Il se sentait faible, pas assez courageux, trop peureux, trop sentimental. Il sentait quelques larmes perlées dans ses yeux vairons s’écouler sur ses joues dès qu’il clignait des yeux. Oui, il était faible, idiot, et sentimental. Rien d’un Gryffondor en somme… Mais il fallait bien qu’il se l’avoue, il l’avait blessée, alors qu’elle n’avait rien fait. Quel monstre était-il ? Quelle espèce d’ordure ? Il ne le savait et n’avait pas vraiment envie de le savoir au final. Il voulait rester le Gryffondor accro au Quidditch, rester avec elle, et rien qu’avec elle.

« Cherise, j’t’en supplie… Je… Je ne sais pas ce qui m’a pris… Excuse moi… » Pitoyable. Il était si pitoyable à pleurer sur l’épaule d’une fille… Il ne faisait pas preuve d’une quelconque virilité, il ne montrait que l’homme dans tout ça, c’était lui. Mais il n’était pas un homme, il n’était qu’un gamin, un gosse de onze ans complètement débile et pleurnichard… Si sa sœur était au courant de cela, Haven était sûr et certain qu’elle se ficherait bien de lui… Qu’est-ce qu’il devait faire maintenant ? Tout annuler ? Aller s’enfermer dans son dortoir et laisser une amitié s’effacer à cause de sa propre connerie ? Non, non, bien sur que non… Bien que la fuite était clairement tentante… Enfin, il était un rouge et or non ? Il était dans la maison du courage, et il voulait fuir ? Non, jamais de la vie ! Haven serra ses bras autour des épaules de la jeune fille, et continua à cacher les quelques larmes qui coulaient encore. Heureusement, Cherise Rowle était de dos, elle ne pouvait donc pas voir les larmes couler, mais peut-être y avait-il d’autres signes qui trahissait ce qu’il se passait…

Cherise avait pour caractéristique de ne pas faire dans les demi-mesures. En fait, elle était toujours dans l'extravagance, quelle que soit sa réaction. Aussi quand elle avait décidé de bouder, elle ne faisait pas semblant. La petite était vraiment prête à quitter sur le champ la salle commune pour trouver refuge dans son dortoir où elle pourrait bouder à son gré, et elle savait aussi très bien faire la sourde oreille aux appels d'Haven. Pfff, non franchement, c'était trop facile de s'excuser après coup, non mais ! Elle se laissa pourtant faire quand le jeune garçon l'arrêta dans sa démarche tout en la prenant par les épaules. Elle sentit qu'il posait son front sur son dos, mais cela ne lui faisait ni chaud ni froid, elle avait décidé de bouder, point. Bien sûr, elle ne répondit pas quand elle entendit le jeune garçon s'excuser une première fois, et garda ses bras croisés sur sa poitrine, se demandant même si elle ne devait pas se dégager de son emprise. Seulement, c'était peut-être trop au-dessus de ses forces de rester si longtemps sans parler, car même en boudant, il fallait bien qu'elle exprime son mécontentement...

"J'te comprends pas, Haven... T'es trop compliqué." dit-elle simplement sans même se retourner pour voir dans quel état était le jeune garçon. Pourtant, elle pouvait deviner qu'il sentait vraiment les remords, car sa voix tremblotait. Cependant elle ne pouvait s'empêcher de penser que c'était peut-être fait exprès pour la manipuler, pour qu'elle s'attendrisse. Une fois qu'elle serait attendrit, il pourrait lui faire de nouveau ce qu'il voudrait, et elle se sentirait encore une fois trahie et comme une pauvre idiote. Elle ne voulait pas ça. Elle n'avait pas envie qu'on la prenne pour une idiote... Mais quand même, il imitait drôlement bien les tremblements... Et si ce n'était pas fait exprès ? Si Haven était réellement perdu dans tout ce qu'il faisait et qu'il ne savait pas où il en était ? Quand même, c'était dans ces moments-là qu'on avait besoin d'un ami. Et là, en l'occurrence, Cherise pouvait être considérée comme l'amie d'Haven qui se devait de le consoler. Mais quand même, c'était pas normal la façon dont il s'était comporté avec elle. Notre petite fille était donc partagée entre le fait de continuer à bouder (quand même, elle avait sa dignité !) et celui de se retourner pour essayer de comprendre ce qui se passait dans la tête du garçon. Bon, après tout, qu'est-ce-qu'elle risquait à se retourner ? Elle pouvait le faire et constater que ce n'était que de la comédie, comme ça elle pourrait bouder encore plus, ou alors voir que les "tremblements" d'Haven étaient bel et bien réels.
Mais bon, aussi, si elle se retournait, cela voulait dire qu'elle acceptait le dialogue, et ça, c'était contraire à l'action de bouder. Bon, tant pis, Cherise n'y tenait plus. Elle se retourna délicatement en faisant attention à la tête d'Haven qui était toujours sur son épaule, et s'aperçut que des larmes coulaient sur ses joues et que le jeune garçon était en proie à de réels sanglots. La petite était têtue, mais elle n'avait pas non plus un coeur de pierre. Elle s'attendrit tout de suite en s'apercevant que le jeune garçon avait vraiment des remords, et il n'y avait vraiment qu'un pas à faire pour le prendre dans ses bras. Ce fut ce qu'elle fit, et elle le serra très fort, tout en disant doucement :

"Si tu me disais ce qui se passe en toi, je pourrai peut-être t'aider aussi... J'ai du mal à te comprendre, qu'est-ce-qui se passe ? Je tiens à toi, tu sais, et il n'est pas question de remettre en cause notre soirée au bal, mais je n'aime pas les ambiguïtés. Et là, il y en a une."

Elle serrait fort le jeune garçon dans ses bras, et finalement, elle se nichait aussi bien dans ses bras que l'inverse, c'était comme s'ils se consolaient mutuellement, car en effet, la jeune fille avait été interloquée, et ne savait plus que penser. Ce n'était peut-être pas la meilleure idée que de prendre le garçon dans ses bras alors qu'elle l'avait boudé quelques minutes plus tôt parce qu'il l'avait embrassé, mais c'était la seule chose qu'elle avait trouvé à faire. Elle ne voulait pas qu'il pleure...
Oui, c'était son ami, après tout...

Il était pathétique, si pathétique qu’il avait honte de lui-même. Il ne méritait d’être à Gryffondor, il n’était qu’un lâche, pas courageux pour deux sous… Et son attitude était si changeante. Pourquoi avait-il réagit comme cela ? Pourquoi avait-il envoyer Cherise voir ailleurs, alors qu’il l’adorait de tout son cœur ? Les gênes en seraient-ils pour quelque chose ? Après tout, sa mère avait ce caractère aussi, le fait d’être froide, distante, et de prononcer des paroles blessantes… Pourtant, c’était sa jumelle qui avait hérité de ce fichu caractère… Lui, même s’il ne ressemblait pas physiquement à son père, il en était le portrait mental tout craché… Accro au Quidditch, se faisant des amis facilement, sans prêter attention à leur origines, se fichant complètement qu’ils soient Sang-Pur, Sang-Mêlé ou Nés-Moldus… Il se fichait de tout cela, contrairement à sa sœur, alors pourquoi ? Pourquoi avait-il réagit ainsi ?
Elle finit par parler, lui disant qu’il était compliqué. Il esquissa un sourire, malgré les larmes qui coulaient encore. Elle avait raison, il était d’un compliquer ce petit écossais… Si seulement tout pouvait être facile, cela serait plus simple. Or, la vie était comme cela, dure et cruelle, compliquée et ambiguë… Elle n’était pas toute rose ou toute bleue, comme le disait les adultes, ou cette chanteuse française qui chantait qu’elle voyait la vie en rose… Tout cela n’était que des mensonges, la vie n’était pas rose. Elle n’était pas toute blanche, pas toute noire non plus. Elle était un espèce de gris bizarre, tout en nuance, mais pas vraiment très beau, pas vraiment horrible non plus.

Il pleurait donc sur l’épaule d’une fille, de Cherise, de sa Cherise… Oui… Enfin, non, elle n’était pas à lui… Et si il continuait à agir comme un idiot, comme il venait de le faire, elle ne le serait peut-être jamais… Simplement, il la voulait pour lui, comme il voulait sa sœur, depuis des années… Il ne voulait pas la partager, c’était son petit rayon de soleil, son petit bout de couleur, la « lumière » dans le noir dont il avait besoin… Souvent, il avait cru que tout cela, seule sa jumelle pouvait l’être, mais visiblement, il se trompait, et pas qu’un peu… Et pourtant, il ne pouvait rien s’expliquer. Cherise était Cherise, Heaven était tout l’opposé… Comment pouvaient-elles être toutes les deux aussi importantes pour le jeune lionceau ? Encore une question qui resterait probablement sans réponse, ou du moins, elle n’en aurait pas tout de suite.

Et là, ce fut le drame… Enfin, pour Haven surtout, puisque Cherise se retourna pour lui faire face, et constater que le jeune écossais n’avait rien du tout d’un Gryffondor, mais qu’il n’était qu’un petit pleurnichard… Il y avait deux solutions suite à ça : soit Cherise allait bien se ficher de lui, le traiter de tous les noms, lui foutre la honte et prendre sa revanche, soit lui pardonner son comportement bizarre… La deuxième solution plaisait beaucoup plus que la première au jeune rouge et or, et il espérait bien que sa petite lionne n’était pas du genre à prendre une revanche… Ainsi, il fut donc très surpris lorsqu’elle le prit dans ses bras, doucement, sans prononcer un mot. Les gestes étaient, en ce moment, plus importants et plus réconfortants que les mots… Mais ce silence ne durerait pas, il fallait se rendre à l’évidence, il ne pourrait pas éviter une question bien longtemps… Et il avait raison. La petite rouge et or finit par parler, lui posant une question, lui demander ce qu’il y avait… S’il savait… Si seulement il savait…

Il referma ses bras sur la brunette, qui était maintenant lovée contre lui, alors qu’au départ, c‘était elle qui devait le consoler. Il posa une main dans la nuque de Cherise, relevant un peu ses cheveux, et enfoui sa tête dans son cou, près de son oreille, et commença à murmurer quelques paroles à peine audibles : « Je n’en sais rien… J’ai l’impression d’avoir changé, depuis le début de l’année… Je suis désolé… Désolé de t’avoir blessée… » Il déposa un petit bisou sur la joue de la gamine, espérant que cela suffirait à la calmer, à lui faire comprendre qu’il changeait, mais qu’il ne savait pas pourquoi.

Cherise était prête à tout entendre, à présent. Autant elle avait été surprise la première fois, quand Haven était venu lui déposer un petit baiser sur les lèvres, autant maintenant elle s'attendait à tout. En fait, tant qu'elle pouvait se préparer à ce qui allait suivre, cela allait. Pour que le jeune garçon en vienne à se mettre dans cet état, c'était qu'il y avait vraiment quelque chose d'important qu'il gardait au fond de lui. Pourquoi n'en avait-il jamais parlé à la petite ? Ils étaient amis, pourtant, non ? Si c'était quelque chose en rapport avec sa famille (car après tout sa soeur jumelle pouvait lui donner du fil à retordre, ça, on pouvait s'en douter), elle pourrait peut-être essayer de l'aider. Enfin, elle ne serait pas forcément d'une aide incroyable, mais bon, si c'était de sa soeur que venait le problème, il était certain qu'il ne pouvait pas forcément parler à Heaven. Car bien sûr, Cherise savait très bien qu'Haven était proche de sa soeur, donc s'il avait des choses à dire, ce serait certainement à elle en premier, pas à Cherise... Donc s'il en venait à pleurer dans les bras de la jeune Gryffondor, c'était qu'il ne pouvait pas le faire dans les bras de sa soeur. Quoiqu'en même temps, la petite imaginait mal la réaction d'Heaven si son frère venait lui pleurer dans les bras. Bon, après tout, ce n'était pas ses affaires.
Donc, présentemment, elle était prête à ouvrir l'oreille à tout ce que pouvait bien lui dire le jeune garçon. Peut-être qu'après elle regretterait de s'être proposée comme cela pour lui tenir conseil, elle n'était pas sûre d'être la pro en la matière, mais pour l'instant, elle avait quand même un peu l'envie de savoir ce qui se passait dans la tête du garçon. Et s'il était amoureux d'elle ? Si c'était cela qui le chamboulait autant ? Peut-être qu'il ne pourrait pas le lui dire, c'était certain... Non, il valait mieux ne pas s'imaginer cela. Déjà, parce que si ça n'est pas le cas, on se sent bien idiot, tout à coup, et puis même si c'est le cas, on ne sait pas forcément mieux réagir que si on ne s'en doutait pas. La petite préférait donc chasser cette idée de sa tête. Mais quand même, ce n'était sûrement pas anodin d'être venu l'embrasser...
Et dire qu'elle le serrait à présent dans ses bras... Il y avait de quoi en perdre sa langue maternelle. Cherise avait été horriblement vexée quand Haven était venu l'embrasser, et voilà qu'elle le serrait dans ses bras. Surtout que la situation commençait à tourner. Ce n'était plus la petite Gryffondor qui semblait réconforter le jeune garçon, mais l'inverse. Pourtant, ce n'était pas elle qui était triste. Certes, elle était peut-être un peu chamboulée par tout ce qui s'était passé durant l'après-midi, mais pas autant que le jeune garçon, visiblement. Celui-ci semblait néanmoins reprendre son calme. Finalement, c'était peut-être la solution que de le prendre dans ses bras. Cela avait dû le rassurer, le réconforter. Ce garçon n'avait peut-être juste besoin que de reconnaissance. Il ne semblait pas à Cherise avoir vu souvent les frères jumeaux se prendre dans leurs bras, ni même se dire des paroles réellement affectueuses. Ou alors, ce n'était que dans un sens...
Enfin bon, pourquoi toujours ramener cela à Heaven ? Si ça se trouve, cela n'avait rien à voir avec elle... Si ça se trouve, cela ne concernait qu'Haven... et Cherise.
Non, il fallait chasser cette idée. Pourtant, il était un peu difficile de la chasser quand on sentait les mains du jeune garçon monter jusqu'à sa nuque, et sentir son souffle près de son oreille. Cherise commençait à redouter ce qu'Haven pourrait bien lui dire. Finalement, il lui souffla à l'oreille quelque chose de tout autre. Quelque chose qui libéra le coeur de notre petite. Oh ! Eh bien s'il n'était que là, le problème !

"Oh mais ça va !" ne put-elle s'empêcher de s'exclamer - mais pas trop fort quand même pour ne pas bousiller les oreilles du jeune garçon. "Mais c'est normal de changer ! Surtout quand on entre en première année à Poudlard... Moi aussi je crois que j'ai changé. Déjà, je suis une sorcière maintenant, alors ça change tout !" reprit-elle d'un ton jovial sans se rendre compte que ce n'était peut-être pas le discours le plus approprié. Les dernières paroles du garçon finirent cependant par retentir dans le cerveau de la petite, et celle-ci se dégagea doucement de leur étreinte pour lui dire en le regardant dans les yeux :

"C'est pas grave, c'est déjà oublié. Je ne veux pas que tu te mettes dans cet état pour cela. Je pensais qu'il y avait autre chose. Si ce n'est qu'à cause de moi, il faut pas, hein ! J'suis solide, quand même..."

Elle avait dit tout cela avec son petit sourire habituel. Ca y est, Cherise était redevenue normale, tout allait bien. Elle mit sa main sur l'épaule du garçon pour dire en rigolant :

"Allez, tu m'promets que tu te mets plus dans cet état pour quelque chose comme ça, hein ? Promets. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer. Et tu craches dans le feu." dit-elle avec des yeux pétillants.

Ben oui, il ne fallait pas oublier qu'elle avait onze ans, la petite, elle en était encore au stade de "on fait la paix ?" ou encore "on fait la promesse indéfaisable ?". Bon. On n'a qu'à dire que c'était cela qui faisait son charme, hein ?
Enfin, il valait mieux, parce que sinon...

[Je pensais que ça pourrait être bien de clôturer ce topic et d'en faire un autre, histoire que cela évolue dans le temps
Mais comme tu veux ]

Ce que Haven avait dit à sa petite Gryffondor préférée était en partie vraie. Il y avait tellement de choses qui se chamboulaient dans sa petite tête de gosse de onze ans qu’il ne savait plus quoi faire. En gros, il pétait les plombs… Enfin, il espérait que ce n’était que passager, puisqu’il fallait le dire, ses petites crises et ses petits changements d’humeurs étaient assez insupportables. Ou du moins, cela l’était pour le jeune rouge et or. Il avait l’habitude de se savoir gentil, aimant… Pas froid et blessant, comme sa sœur, et pourtant, il venait de l’être quelques minutes auparavant.
Tiens, tant qu’on y est, parlons-en de sa sœur. Il l’adorait, il l’aimait, plus que tout, plus qu n’importe qui, même plus que ce stupide moineau qui lui rôdait autour, il en était sûr. Et puis, de toute façon, ce Stanley, il n’avait aucune chance avec Heaven, elle se moquait de lui, c’est tout… Elle faisait toujours ça, avec n’importe quel garçon, alors pourquoi ce Serdaigle serait l’exception ? C’était impossible ! Oui, tout bonnement impossible… Et puis Heaven était à lui. Elle était sa sœur jumelle, sa sœur à lui, sa jumelle à lui, son petit bijou, celle qu’il ne laisserait à personne… Ou peut-être pas en fait… Peut-être que cette personne changeait à présent ? Cherise était elle aussi très importante aux yeux de Haven, il ne voulait pas non plus qu’elle s’en aille, il ne voulait qu’elle soit à quelqu’un d’autre… Au final, il se découvrait très jaloux, et pourtant, il ne laissait rien paraître… Cela était d’ailleurs une bonne chose, non ? Enfin, sauf si il ne montrait vraiment pas du tout qu’il tenait à quelqu’un, mais ça, c’était sûrement impossible, après tout, il était un Gryffondor non ? Et les Gryffondors sont gentils… Oui, c’est cela, il était jaloux, mais raisonnablement… Pour le moment du moins.
Cherise était adorable, Haven le remarquait tous les jours, à force de passer tout son temps avec elle, mais aujourd’hui, il pouvait voir qu’elle était vraiment quelqu’un de merveilleux. Alors qu’il l’avait littéralement envoyé promené un peu plus tôt, la voilà qui la serrait dans ses bras… Elle était un ange, son ange, ou peut-être pas. Tout ce que Haven savait, c’est qu’il aurait bien voulu rester comme ça encore un peu, car il se sentait vraiment bien dans les bras de la petite rouge et or. Puis elle prit la parole, une fois que Haven avait fini de parler. Elle avait un ton plutôt joyeux, qui allait à merveille avec son discours, qui par contre, n’était peut-être pas vraiment celui que Haven attendait. Mais bon, elle était comme ça Cherise, et on ne pourrait pas la changer, pas vrai ? Et puis d’ailleurs, pourquoi la changer ? Elle était parfaite comme ça, avec sa bonne humeur, et ses jolies couleurs.

Haven esquissa un sourire. La naïveté de Cherise était si mignonne que cela lui remontait le moral. « Non, ce n’est pas ta faute, dis pas ça… » C’est vrai, ce n’était pas du tout sa faute. Haven était le seul fautif, le seul idiot dans l’histoire… Et voilà que Cherise lui demandait de lui faire une promesse… Accepterait-il ? C’était quand même assez gamin, mais après, c’est ce qu’il était…Il rit un peu lorsqu’elle lui demanda, et cracha dans le feu, pour lui montrer qu’il était d’accord. Il l’aimait tellement sa petite cerise toute colorée… « Dis, ça te dis de venir au manoir pendant les vacances ? » Il avait dis ça tout doucement, redoutant sa réponse. Après tout, elle pouvait très bien lui dire non…

Ah ça, Cherise avait toujours l'impression de dire les bons trucs aux bons moments ! Elle ne s'était pas rendue compte qu'Haven attendait peut-être autre chose comme consolation... Je sais pas, peut-être qu'au lieu de ramener la conversation à elle et à sa propre entrée à Poudlard, elle aurait pu... Heuuu... Ben le consoler, tout simplement ! Mais bon, on ne pouvait pas lui en vouloir, à la petite, car son entrée à Poudlard était véritablement la chose qui lui avait changé la vie ! Enfin, elle en était persuadée avant même d'y être entrée, elle n'attendait que ça de tout l'été précédent ! Alors, forcément, si Haven lui parlait du changement dû à Poudlard, elle se sentait obligée de faire le lien avec elle-même. Déjà, rien que le fait d'avoir rencontré toutes ces personnes l'avaient profondément changé...
Mais personne ne pouvait jamais en vouloir à Cherise. Elle portait quelque chose en elle qui la rendait innocente, et qui faisait qu'on ne pouvait jamais rien lui reprocher. Enfin, presque jamais. Même qu'on se sentait obligé de faire ce qu'elle disait. Aussi, même si Haven avait dû trouver un peu débile le fait que la petite demande de cracher dans le feu pour faire "une promesse indéfaisable", il l'avait fait. Et Cherise n'aurait même pas imaginé une seule seconde qu'il ne puisse pas le faire. Ce garçon était vraiment gentil, il n'oserait pas dire à la petite Gryffondor que ce n'était plus de son âge de faire des choses comme ça. En même temps, c'était vrai, elle rentrait bientôt en deuxième année, la petiote ! Attention, c'est du sérieux, hein !
Cherise était persuadée que c'était grâce à sa superbe promesse que le jeune garçon retrouvait le sourire. En fait, ce n'était pas cela, mais bon, cela lui faisait plaisir de penser qu'elle avait pu faire quelque chose de bien dans la journée, au moins...

"Voilà, maintenant t'as fait la promesse ! Ya plus qu'à rallumer la musique, hein !" dit-elle en rigolant. Puis elle se rappela que c'était exactement dans ce contexte que le garçon était venu l'embrasser, et que c'était à partir de ce moment-là que ça ne s'était plus déroulé tout à fait comme prévu... Non, en fait, il ne valait mieux pas rallumer la musique.

Parce que même si le scénario n'allait certainement pas se dérouler encore une fois, c'était obligé que les deux jeunes personnes allaient penser à la même chose au même moment, et Cherise ne le voulait pas. Elle préféra d'ailleurs laisser discrètement sa remarque sur le côté pour répondre à la proposition d'Haven ! Han, trop bien d'aller chez lui ! Un manoir, en plus, trop la classe ! La petite Gryffondor décida de chasser de son esprit toute arrière-pensée qui aurait pu éventuellement se glisser dans la proposition du jeune garçon, et préféra se concentrer sur tous les bons moments qui les attendaient certainement pour les vacances.

"Oh ouaiiis, trop bieeeen ! Bon, faut que je demandes à mes parents, mais bon, pas d'problèmes, normalement ! Enfin, si ta soeur veut bien de moi xD"

Elle avait dit cela sans aucun assombrissement dans la voix, car même s'il était vrai qu'elle s'entendait mieux avec Haven qu'avec Heaven (ça n'avait même pas grand chose à voir...) elle préférait en rire plutôt qu'en pleurer ! De toute manière, cette devise s'appliquait quasiment tout le temps avec la petite. Cherise fit un grand sourire à Haven et au même instant ses yeux se posèrent sur l'horloge qui dominait la salle commune des lions.

"Olalaaaah, mais c'est passé trop viiiite ! Regarde, c'est déjà l'heure de manger ! Allez, viens, j'ai faim, moi, maintenant que j'y pense !"

C'était drôle, la petite n'avait absolument pas faim avant de voir l'heure, mais c'était un peu psychologique, à l'heure du repas, elle avait faim, un point c'est tout. En plus, il fallait arriver bien à l'heure dans la Grande Salle, parce que sinon il y avait un petit malin qui subtilisait le bocal de cornichons de Bulgarie avant elle, et ça, elle ne le supportait pas ! Elle prit donc le garçon par la main pour le tirer vers la sortie, sans lui demander son avis.
On ne contrarie pas l'estomac d'une Cherise !

[Fini pour moi ! ^^]