[ Ce soir il pleut ] - [ PV Raphaël ]

Trois jours… Trois jours avaient suffit à Dawn pour sortir de l’infirmerie, fatiguée, mais beaucoup plus en forme que dernièrement. Elle avait le cœur serré malgré tout, se souvenant de quelques petites choses qui s’étaient certainement produites, pendant qu’elle était restée allongée, plongée dans un sommeil plutôt agité… Elle n’avait cessé d’entendre son frère lui parler… Il partait… Damian… il était parti… Elle ne se souvenait pas de tout avec exactitude, mais elle savait qu’il n’était plus là. Elle ne se souvenait que de quelques mots… quelques paroles qui semblaient la hanter pour qu’elle souffre pendant une période encore indéfinie… Elle avait l’impression que ces seuls mots étaient gravés dans sa tête et se répercutaient avec force et fracas :

* Je m’en vais. France… parents… morts…*

Ces quelques mots, sept au total, revenaient inlassablement dans sa tête, s’enchaînant rapidement, lentement… Toutes les vitesses possibles et imaginables. Soudain, Dawn rouvrit les yeux… Encore… Elle n’avait fait que s’assoupir, dans son lit, alors qu’elle tentait de se détendre… et les cauchemars étaient revenus. Depuis qu’elle avait quitté l’infirmerie, et qu’elle s’était rendue compte de la réalité de la chose… de sa profondeur et de son impact, elle dormait peu et mal. Elle avait l’impression qu’on venait de casser une fois encore le débris qui était censé lui servir de cœur. Elle ne pouvait parler de son problème à Isaac alors que lui-même avait ses propres soucis. Elle ne s’était pas sentie aussi seule depuis si longtemps ! C’était comme si sa vie passée venait brusquement de remonter à la surface… la période qui englobait ses premières années à Poudlard était revenue… C’était en tout cas l’impression qui se dégageait de ses sentiments douloureux. La période pendant laquelle elle s’était entichée de Gauthier, pour le voir ensuite disparaître sans raisons, sans traces… La mort de son frère adoptif, qui l’avait pratiquement élevé seul en France, après avoir quitté la Russie… Tout semblait resurgir et faire battre son cœur plus vite encore. Il semblait se fracasser contre sa poitrine à l’image des vagues sur une falaise. Fermant un moment les yeux, Dawn se força à se canaliser… Puis, elle se leva. Chancelante, sa vue se brouilla un court instant. Elle inspira profondément, fermant les yeux pour lutter contre une nausée, elle finit par retrouver sa stabilité et se redressa, plus assurée.

Tel un mort vivant, elle rejoignit la salle de bain et se passa un coup d’eau sur le visage. Essuyant quelques restes de maquillage, elle fixa un moment son reflet qui semblait lui renvoyer une image morte. Elle ne se reconnaissait plus. La perfect qu’elle avait été semblait s’être perdue avec le départ si précipité et inattendu de son double. Elle pinça ses lèvres, retenant des larmes. Pourquoi avait-il pris cette décision sans rien lui dire ? Elle ne ‘l’aurait pas retenu ! Mais il n’avait rien fait, il avait attendu qu’elle tombe dans les pommes, après un match particulièrement difficile, pour lui annoncer, alors qu’elle était à peine consciente, qu’il partait. Un soudain accès de rage traversa le corps de la brune qui frappa le mur, rageuse. Evidemment, le mur ne bougea pas d’un millimètre quand le poing de la belle vint s’y écraser brutalement. Elle ne saignait même pas, elle s’était à peine griffée. Elle regarda un moment ses phalanges, à la fois agacée, et incapable de comprendre ce qui se passait dans sa propre tête. Elle commençait à se détester. Soupirant, elle laissa son reflet derrière elle. Quittant la salle de bain pour rejoindre son dortoir une nouvelle fois.

Alors qu’elle montait les escaliers, la brune eut alors un temps d’arrêt. Elle savait que tout le monde devait travaillé ou manger à cette heure là, puisque nous étions aux environs de 19 heures. Mordillant ses lèvres, elle resta hésitante, un instant, puis fit demi-tour. Les lèvres pincées, elle prit l’escalier qui menait au dortoir des garçons… Une chance, au passage, qu’il n’y ait pas le même mécanisme dans ces escaliers que celui qui se trouvait dans l’escalier des filles. En effet, Dawn avait appris au cours de sa scolarité, que les garçons ne pouvaient pas accéder aux dortoirs des filles, les escaliers ayant été ensorcelés de manière à ce qu’ils se dérobent sous les pieds de tout représentant masculin. Les hommes devaient être considérés comme non fiables… Ce qui n’était pas le cas pour les filles… Puisqu’elles pouvaient sans problème, monter les escaliers et même entrer, dans le dortoir des garçons.

La russe finit de gravir les marches et s’arrêta un moment devant la porte… Tendant l’oreille, elle ne capta pas le moindre son… Mais une personne pouvait très bien s’y trouver… En solitaire… Elle frappa alors, attendant une réponse… qui ne vint pas. Poussant doucement le battant, la jeune fille posa son regard de glace dans la salle. Il lui fallait une excuse, au cas où quelqu’un soit présent :

« Isaac ? »

Aucune réponse ne lui vint… Il n’y avait personne… Elle finit donc d’ouvrir la porte qui débouchait sur une pièce qu’elle connaissait assez bien, sans y être une habituée pour autant. Elle y avait rejoint plusieurs fois son frère ou encore Isaac. Blaise aussi d’ailleurs… Avant… Refermant la porte derrière elle, elle inspira un moment, n’osant plus bouger. Son regard fixait un lit de la pièce… Les baldaquins étaient ouverts… La table de chevet ne comportait plus l’habituelle photo… les livres… Elle était juste…. Vide. Le ventre noué, la gorge sèche, la jeune fille s’avança vers le lit, elle se sentait stupide. Elle avait envie de pleurer… mais c’était égoïste de sa part. Il avait fait le bon choix, au fond d’elle, elle le savait. Se forçant à retrouver son calme et son impassibilité habituelle, elle finit par s’approcher du lit qui avait été celui de son jumeau, et s’y assit doucement. Promenant ses doigts sur la table de chevet, elle en dessina d’abord les contours… N’osant pas encore l’ouvrir. Elle avait le sentiment qu’il avait laissé quelque chose… un mot pour elle ? Mais, elle craignait aussi la déception et avait peur de l’ouvrir là, tout de suite, maintenant. Le cœur serré, elle resta un moment, ses doigts glissant sur la surface lisse de la table… puis, elle finit par retirer sa main dans un soupire. Elle devenait folle. C’était clair à présent. Totalement cinglée même. La chose qui lui faisait le plus mal en fait, c’était d’ignorer si il allait, un jour, revenir. Si elle allait pouvoir, de nouveau le regarder, lui sourire, poser sa tête sur son épaule, dormir à ses côtés… Juste l’effleurer, juste le regarder. Pourtant, retrouver quelqu’un ne devait pas être difficile… Mais là… Elle avait l’impression que c’était tout simplement impossible.

Clignant des paupières, elle détacha enfin son regard de la table de chevet. Elle ne regarderait pas maintenant, elle voulait espérer encore… juste un peu… Fermant les yeux, elle inspira de nouveau et retrouva ce visage qu’on lui connaissait : impassible, des yeux de glaces, froids et pénétrants à la fois. Elle n’aimait pas qu’on la dévisage comme si elle était une bête curieuse, les gens s’étaient fait d’elle une image qui était loin de lui correspondre. On l’imaginait belle, ce qui n’était pas faux, mais aussi cruelle et sans pitié. Il était bien sûr certain qu’elle n’était pas d’une amabilité à toute épreuve, mais aussi étrange que cela puisse paraître, elle possédait un cœur. C’est sur cette pensée là qu’un bruit attira son attention, la faisant se redresser. Portant son regard sur l’origine du dit bruit, elle vit la porte du dortoir s’ouvrir… Il ne restait plus qu’à espérer que ce soit plutôt un ami qui vienne, sinon, elle n’en n’avait pas fini avec les ennuis inutiles. C’est donc avec une assurance qu’on lui connaissait bien, qu’elle attendit que le battant s’ouvre totalement pour voir qui allait se retrouver face à elle.

Raphaël avait passé son après-midi avec Quentin, son meilleur ami. Ils avaient appris très récemment et avec un étonnement non dissimulé que Damian, un de leurs amis, avait décidé de partir pour des raisons personnelles. Cela avait plus touché Quentin que lui car Raphaël avait toujours été plus proche de Dawn que de Damian, le jumeau de cette dernière. Ils avaient tenté de savoir pourquoi, mais à part quelques brèves explications, évitant de trop rentrer dans les détails, il avait quitté l'école. Ayant encore du mal à assimiler la nouvelle, assez brusque et inattendue, Raph' avait voulu resté aux côtés de Quentin qui considérait Damian comme un très bon ami à lui. Même Quentin, si bosseur, n'avait pas pu aligner deux phrases de cohérentes sur son parchemin pour le devoir de Botanique. Alors Raphaël était intervenu, l'avait sortit de ses bouquins, puis ils avait déguerpis de la Bibliothèque pour prendre l'air. Cette après-midi, ils n'avaient eu aucun cours, ce qui leur avait laissé du temps libre...mais c'était vite dit. Avec la tonne de devoirs à faire et le travail à fournir, avoir du temps libre était paradoxal.

Il avait passé une bonne partie de leur après-midi dans le Parc à discuter de la Brigade Inquisitoriale et Raph' ne semblait pas très enclin à participer. Il n'avait rien contre ceux qui en faisaient partie. Après tout, ils étaient de sa maison et avaient des principes bien arrêtés. C'était à eux d'assumer leurs responsabilités...Mais lui avait une dent contre Ombrage. Il ne l'appréciait pas et ses réformes ne lui plaisaient guère. Il ne voyait donc pas pourquoi il se mettrait à son service surtout qu'il s'était juré de ne jamais être le larbin de qui que se soit. Après leur longue discussion, ils étaient enfin retournés au château pour dîner. Quentin, de meilleur humeur, avait mangé avec appétit, ce qui ne fut pas le cas de Raphaël, qui depuis le fin du match n'avait pas grande appétit. Il n'aurait su dire pourquoi, ni la raison de cette soudaine perte d'appétit, mais après avoir grignoté un bout de pain, quelques frites et une pomme, il quitta la Grande Salle presque aussi rapidement que s'il avait le Diable aux trousses. Quentin n'avait pas trop compris sur le coup, et lui avait demandé ce qu'il avait. Il répondit alors qu'il voulait voir Daphné car il ne l'avait pas vu depuis la fin du match où elle était venu le féliciter même s'il n'était pas très fier de sa performance. Quentin l'avait taquiné avant de lui confier qu'il allait quant à lui à la Bibliothèque pour rattraper son retard. Alala...il ne changerait pas. Une pause et hop c'était repartit aussi sec. Lui, il ferait tout ça demain, pendant le week-end, il ne voulait pas se prendre la tête tout de suite. En ce qui concerne Daphné, certes il avait envie de la voir, mais pas ce soir. Il ne serait pas de très bonne compagnie de toute façon. Quand sa mélancolie, ses phases de solitude le submergeaient, il préférait éviter d'être en sa présence car il ne voulait pas qu'elle se sente mal à l'aise. Il avait donc un peu menti à son ami parce s'il lui avait dit qu'il avait besoin de se retrouver seul, ce dernier lui aurait demandé ce qui n'allait pas et c'était vraiment la dernière chose dont il avait envie : ...s'expliquer!

Pénétrant dans sa Salle Commune aux alentours de 19 heures, il vit que la Salle était déserte. Mmmh...normal, ils étaient presque tous en train de dîner ou de faire des recherches à la Bibliothèque ou encore de se promener dans le Parc. Même si on n'était qu'au mois de février, certains d'entre eux supportaient très bien les températures plus que fraîches de l'hiver qui déclinait pour laisser place prochainement au printemps. Il avait laissé son sac en début d'après-midi dans son dortoir pour entraîner ensuite Quentin s'aérer l'esprit. Ce qui au final avait marché...pour le moment. Il aurait très bien pu rester là, dans la salle commune, s'asseoir au coin du feu et méditer, mais il savait que dans 1/2 minimum, il verrait déjà les premières têtes se pointer et ce n'était pas ce dont il avait besoin. Après un regard en direction du dortoir des filles comme si au fond de lui il espérait y voir Daphné, il s'en détourna, traversa la salle et monta les marches.

Son dortoir évidement ne comportait que des élèves de son année. Il y avait Quentin qui occupait le lit à sa droite, puis Damian...Damian occupait celui à sa gauche, mais ce n'était plus d'actualité à présent. Drago, Crabbe, Goyle, Isaac et Nott partageaient aussi le même dortoir spacieux. Arrivé devant la porte, il la poussa vu qu'elle était entrebaillée puis entra, croyant être seul. Il n'avait pas vu son amie assise sur le lit de Damian, la pénombre de la pièce jouant sûrement. Ce n'était pas non plus l'obscurité totale, la pièce n'était pas totalement plongé dans le noir, sauf qu'elle n'était pas superbement éclairée. Ce fut lorsqu'il se tourna et qu'il se dirigea vers son lit à baldaquin qu'il la vit. Il eut un bref moment d'hésitation en la voyant. Puis s'avança vers elle. Il n'avait même pas besoin de se demander pourquoi elle était là, c'était évident. Assise sur le lit de Damian, il ne fallait pas chercher midi à quatorze heures pour comprendre de quoi il en retournait. L'absence de Damian, son jumeau dont elle est si proche, devait la faire attrocement souffrir et pas besoin d'être légilimen pour le savoir. Il alla s'asseoir sur son propre lit, face à
Dawn vu que le sien était à côté de celui de Damian, sur sa gauche.

Cela faisait déjà quelques jours que le Match de Quidditch était terminé et qu'ils l'avaient remporté grâce à la rapidité de Dawn, mais cette dernière avait au même moment fait une sacré chute et elle s'était retrouvée à l'infirmerie. Les membres de l'équipe ainsi que les Serpentards en général avaient été inquiet de la voir s'abattre au sol si lourdement et que cette chute l'ait laissée inconsciente. Ses plus proches amis étaient venus lui rendre visite malgré tout. Elle n'avait pas reprit ses esprits très vite loin de là ce qui avait provoqué quelques inquiétudes. Et bien que Mme Pomfresh leur ait assuré qu'elle allait vite se remettre, Myrielle, Elea, Damian, Quentin et lui-même étaient passés à plusieurs reprises pour voir si elle allait mieux. Il était rare pour lui de montrer un tant soit peu d'attention aux autres, sauf quand il s'agissait de son cercle d'intimes. Assis sur son lit, il resta silencieux quelques secondes, le dos voûté vers l'avant, les mains croisées à la hauteur des genoux. Une fille dans le dortoir des garçons l'aurait choqué auparavant, quand il n'avait que 11-12 ans, à présent il allait sur ses 16 ans, et ça ne lui faisait plus rien du moment qu'on se comportait convenablement. Enfin...façon de parler. Il savait que certains se donnaient rendre-vous en toute discrétion pour des rencontres amoureuses ou des flirts. Il restait indifférent, ne jugeant personne, mais ça lui donnait depuis quelques temps des idées. Ca faisait plusieurs semaines qu'il pensait inviter Daphné dans son dortoir juste pour un moment intime avec elle. Rien de scandaleux aux yeux de sa famille ou de la jeune fille, juste pour passer un moment complice, loin du regard des autres. Il posa alors ses yeux verts-gris sur Dawn et brisa le silence.

"Comment tu vas? Tu te sens mieux?" demanda-t-il calmement.

Sa question était à double sens, le comprendait-elle? Elle concernait aussi bien sa sortie de l'infirmerie et sa santé ainsi que sa séparation d'avec Damian et le vide qu'elle pouvait ressentir. Il ne voulait pas être indiscret, mais Dawn était une de ses rares amies et si c'était dans ses cordes, et si elle le voulait, il était là.

Alors qu’elle était restée assise sur le lit ou plutôt, l’ancien lit de son double, Dawn reconnut assez rapidement la silhouette de Raphaël Gibson passer le pas de la porte. A la fois soulagée et agacée, la brune ne fit pas un geste alors qu’il entrait dans son dortoir. Un double sentiment qui s’exprimait par la joie de ne pas devoir s’expliquer devant Drago qui n’aurait pas manqué de lui faire remarquer qu’elle n’était pas à sa place ici, et qu’en plus, elle était seule… Donc forcément, à ses yeux, elle aurait mijoté quelque chose ou serait venue fouiner, lui seul savait pourquoi, dans cette pièce. Ceci dit, elle était aussi énervée de se savoir ‘débusquée’. Bien qu’il s’agisse là d’un de ses amis… Elle n’aimait pas beaucoup qu’on la voit faible. Et il devait être évident qu’elle n’était pas venue pour se reposer. Malgré tout, la russe regarda avec une certaine impassibilité le jeune homme. Il ne sembla pas la voir directement, aussi restait-elle silencieuse. N’allez pas croire là qu’elle soit le genre fille qu’on pu qualifier de ‘voyeuse’ ou ‘d’indiscrète’. Elle n’avait tout simplement aucune idée de ce qu’elle pouvait dire pour signaler sa présence. Raphaël cependant ne tarda guère à l’apercevoir et s’arrêta un moment, la regardant. Elle resta figée, et afficha un très léger sourire d’excuse. Elle allait devoir partir. Se redressant, elle s’apprêtait à expliquer, d’une façon personnelle, la raison qui l’avait poussée à venir ici, à savoir : elle venait juste récupérer un ‘truc’. Mais Raphaël se contenta de rejoindre son lit et de s’asseoir face à elle.

Dawn resta silencieuse. Baissant la tête, regardant le sol, elle cherchait ce qu’elle était censée faire et dire à présent. Elle appréciait bien Raphaël qui était un ami depuis un moment déjà… Leurs échanges au Quidditch les ayant fortement aidé à discuter pour finalement se trouver des points communs et une possibilité de s’entendre. La brune malgré tout ne savait pas comment agir en ce moment précis. Elle devait s’excuser et partir, mais au fond, elle ne se sentait pas prête à affronter un nouvel isolement dans son dortoir. Le problème ne venait pas des autres… c’était elle. Elle refusait de parler, ou sinon discutait-elle le moins possible, et restait souvent allongée, silencieuse, les rideaux tirés. Myrielle aurait très bien pu tirer les baldaquins pour pousser la sorcière à se bouger, mais la belle rousse flamboyante semblait respecter la volonté de ‘prendre du recul’ de sa jeune amie. Malgré tout, Dawn savait très bien que la grande Light finirait par la pousser dehors, un bon coup de pied dans le derrière si cela s’avérait nécessaire. La brune, souriait à chaque fois qu’elle y pensait. Myrielle était vraiment une amie formidable. La meilleure qu’elle n’ait jamais eue très certainement… Avec Elea, bien sûr. Le trio inséparable… D’ailleurs… En parlant de Goldy… Dawn n’avait pas encore osé lui parler de Damian. Elle la savait attachée à son frère… Pour tout dire, elle l’y avait un peu poussé d’ailleurs. Mais là… La belle blonde ne devait plus en mener bien large… A l’image de son homologue brune, très certainement.

La voix de Raphaël tira la jeune fille de ses pensées. Toujours silencieuse, elle laissa les mots couler doucement, et attendit un instant. Enfin, elle leva la tête pour poser ses pupilles glacées sur le visage devenu plutôt familier de Raphaël. Elle esquissa un sourire avant de lui répondre d’une voix posée et légère :

« Oui… Beaucoup mieux, merci. »

Elle était sincère, d’une certaine façon… Depuis sa dernière chute (sa première vraie chute d’ailleurs), elle n’avait plus de nausée ni de migraines… A croire que sa vue progressait, mais aussi qu’elle s’habituait aux conditions imposées par ces fichus médecins de sainte Mangouste. D’ailleurs, Erwan avait aussi progressé d’un point de vue médical… Ses yeux semblaient être de plus en plus expressifs et son visage plus ouvert… malgré tout, il avait changé. C’était incontestable. Il était devenu téméraire et arrogant. Dawn avait cru comprendre, par les bruits de couloirs, mais aussi l’attitude de la jeune fille, que Merryl n’était plus avec lui. Mais elle ne savait pas lequel des deux avait fini par laisser l’autre. Au fond, toutes ces histoires auraient dû l’indifférer, mais elle s’était toujours sentie responsable d’Erwan, comme si elle devait tout faire, après avoir causé sa cécité, pour lui rendre la vie plus agréable. Et qu’il ait retrouvé la vue à présent… Elle ne pouvait s’empêcher de la materner encore un peu. Fermant les yeux, elle percevait légèrement la pluie qui s’abattait à l’extérieur. C’était là le grand avantage que les élèves de Serpentard partageaient. Ils n’étaient pas forcer d’écouter les lourdes gouttes de pluies s’effondrer bruyamment sur le toit. Certes, en échange, ils n’avaient pas de fenêtres donnant sur l’extérieur… étant dans les cachots. Mais si Dawn avait bien appris quelque chose dans sa vie, c’était qu’on ne pouvait pas tout avoir. Souriant, elle reprit la parole :

« Je me demande quand le soleil va vouloir ressortir. C’est assez frustrant de ne pas pouvoir s’entraîner autant que d’habitude juste à cause de cette pluie anglaise. »

Les yeux électriques de la belle s’étaient posés de nouveau sur le visage de son ami. Bien qu’elle ait toujours eu un sérieux problème avec l’Angleterre… Question de climat. Elle n’avait par contre, et heureusement, jamais rien reproché à la population anglaise. C’était sûr que sinon, elle aurait eu de sérieuses difficultés à se faire quelques amis dans cette école. Passant une main dans sa longue chevelure noire, elle s’enquit alors :

« Et toi… Tu vas bien ? Je suis désolée… je ne t’ai pas encore remercié… Pour les visites. »

Elle retrouva de nouveau un léger sourire reconnaissant. Effectivement, elle avait eu plusieurs visites lorsqu’elle était à l’infirmerie, mais toutes étaient très réglementées temporellement. Dawn ayant mis du temps à sortir de sa torpeur, elle avait parfois entrevu quelques visages et entendu quelques voix, les reconnaissant plus ou moins vite. La voix pour laquelle elle n’avait pas douté une seule seconde était celle de Damian. C’était comme si le sang l’avait appelé. C’était cette fois là, lors de sa seule visite, sa première et sa dernière, qu’elle avait été la plus attentive. Malgré tout, elle avait aussi reconnu Isaac, son tendre amant, ainsi que Light et Golgy… Quentin et Raphaël. Erwan aussi était passé la voir… ca l’avait d’ailleurs étonnée… il n’était pas resté, mais elle avait reconnu sa voix. Soupirant doucement, elle acheva donc sa phrase :

« Donc… merci. »

Evidemment, elle aurait pu formuler tout ça d’une façon beaucoup plus agréable et articulée… mais elle avait réagi brusquement, se remémorant soudainement la présence de Raphaël dans cette pièce qu’elle préférait pourtant éviter le plus possible : l’infirmerie. Laissant son regard vagabonder dans le dortoir, elle apprécia l’ordre qui y régnait. Elfes ou sorciers, c’était propre et bien rangé. Elle avait toujours su que son frère était très attaché à l’ordre et à la propreté. Non pas qu’il soit un maniaque… Mais il aimait les choses bien rangées, à leur place. Aussi, était-ce là une qualité qui se retrouvait chez la plupart des Serpentards ? Après tout, bon nombre d’entre eux étaient des sangs purs… Alors l’éducation qu’ils avaient eu été forcément exemplaire… Le regard toujours occupé à scruter le dortoir, la brune poursuivit :

« Ca… ne change pas trop j’imagine… »

Désignant alors le lit sur lequel elle était assise, elle tapota doucement le matelas, afin d’appuyer d’avantages ses propos :

« Son départ… j’entends. »

Après tout, elle était très bien placée pour savoir que Damian n’avait jamais été bavard et très attentionné avec les autres. Il avait toujours été distant, froid… mais elle l’avait et continuerait toujours à l’aimer plus que tout et plus que n’importe qui. Ils avaient bien sûr eu quelques divergences, des petites disputes… mais jamais, ils n’étaient restés en froid très longtemps. Pour les deux, cette situation là était trop inconfortable pour s’éterniser. Souriante, elle visualisait parfaitement le comportement de son jumeau… il avait toujours eu tendance à trop la protéger. Il avait détesté Blaise quand elle était sortie avec ce dernier, puis était venu le tour d’Isaac… Que Damian n’avait plus pu voir une fois que la russe eut entamé une relation avec le bel anglais. Dawn ne s’en était jamais vraiment inquiétée… Il était fait ainsi, et elle n’avait pas la prétention, ni même la volonté de le faire changer. Observant Raphaël, elle se questionnait quant à son comportement, si lui aussi avait eu une sœur… Comment il aurait agi avec elle, quelles auraient été ses réactions ? Auraient-elles été très différentes de celles de Damian ? Ou plutôt semblables ? C’était là une question à laquelle elle n’obtiendrait jamais de réponse, puisqu’elle savait qu’il n’avait en tout et pour tout q’un frère. Du moins… C’était ce qu’elle avait cru comprendre.

[Excuse-moi pour le retard! Je n'ai pas été souvent là la semaine dernière...ni ce week-end d'ailleurs!]

Peu de personnes connaissaient le vrai visage de Raphaël. Hautain, plutôt implacable, arrogant, froid, distant et un brin narcissique, c'était l'image qu'il offrait à tous. Evidement, il ne montrait pas 'que' ses mauvais côtés. Dans son côté purement Serpentard, il en ressortait un calme, une certaine sereinité, un être attentif et observateur. Rares étaient ceux qui avaient vu sa nature profonde: patient, loyal, attentionné et à l'écoute de ses amis. Il n'était pas évident de laisser parler les bons côtés dans une telle maison où l'image avait une grande importance. Heureusement, parfois, le masque pouvait tomber...enfin....façon de parler! Nous dirons plutôt qu'il devenait un peu moins 'opaque' quand la situation s'y prêtait. Il ne s'intéressait guère aux autres habituellement....oui mais voilà, les autres ce n'était pas Daphné, Quentin ou Dawn. Depuis combien de temps étaient-ils amis? Dans les premières années, ils ne s'étaient guère côtoyés...C'est surtout à partir de la 4ème année, grâce au Quidditch en fait, que leur relation amicale avait commencé. Et dire qu'au début il ne voulait pas intégrer l'équipe car le Quidditch n'était pas sa tasse de thé. Son frère aîné était un passionné, mais lui pas du tout. Il aimait évidement cette sensation de liberté qu'il éprouvait sur un balai, mais en toute franchise, il n'y jouait que pour sa maison. Sa prestation de la dernière fois l'avait fortement déçu et il pensait à la fin de la saison rendre sa démission à Siegried et à laisser sa place à quelqu'un d'autre. Ce n'était pas forcement courageux de sa part, mais qui à dit que les Serpentards l'étaient? Le sport...oui, bizarre, mais c'était le sport le plus populaire chez les sorciers qui les avait rapproché, apprenant ainsi à se connaître un peu mieux...A sympathiser....puis à devenir amis.

Dawn était restée silencieuse, baissant la tête, visiblement pas très à l'aise qu'on l'est surprise. Il ne pouvait pas réellement comprendre ce que traversait Dawn. Séparée de son frère jumeau, c'était comme si sa moitié avait disparu, qu'on lui avait arraché un membre ou encore ôté une partie d'elle-même. Personne ne pouvait comprendre ce qu'elle pouvait ressentir, mais on pouvait toujours tenter de la supporter...Lui-même avait été séparé de force de Daphné quelques années plus tôt, mais ça ne devait rien à voir avec la séparation Dawn/Damian. Ses amies, Myrielle et Elea, les deux autres Perfect devaient sûrement être à ses côtés. Il n'en savait rien en vérité. Ca devait être si évident à ses yeux, qu'il ne voyait pas comment ça pouvait en être autrement. Mais peut-être qu'elle ne voulait pas de leur aide, qu'elle voulait gérer cette situation difficile toute seule et que la solitude lui permettrait ainsi d'y voir plus clair. Il reprit contact très vite avec la réalité. Il était parfois trop complexe. Se poser autant de questions n'était pas humain! Les pupilles glacées de Dawn posées sur lui, il aurait presque pu en être refroidi, mais à cet instant, dans la pénombre du dortoir, le bleu presque transparent de ses yeux n'en était que plus reposant. Il devait s'y cacher tellement de secrets, de joies et de failles....de souvenirs et d'espoir. C'était bien connu, les yeux sont le reflet de l'âme. Et Dawn savait parfaitement la cacher quand c'était nécessaire. Un court silence s'intalla entre eux après la question qu'il lui avait posée. La réponse ne tarda pas cependant, et sa voix posée et légère le laissa perplexe. En fait, c'était surtout la légèreté de sa voix qui l'interpella. Au fond, il ne le devrait pas l'être. Dawn était ainsi... Elle ne voulait pas s'appitoyer sur son sort et rester digne, ce qui était compréhensible. La vie n'était jamais facile. Elle était pleines d'imprévues, de choix à assumer, de décisions plus ou moins difficiles à prendre...et face aux aléas de la vie, il fallait rester digne et affronter. Les Serpentards étaient de cette trampe, mais derrière ces miroirs de glace, ils n'en restaient pas moins des êtres humains. Elle devait être sincère au fond, mais peut-être qu'elle tentait de s'en persuader pour ne pas sombrer. Non, Dawn n'était pas du genre à se laisser dépérir aussi facilement malgré les obstacles. A moins qu'elle le rassure sur son état de santé?!!?

Il lui lança un léger sourire rapide et sincère. Il était réellement soulagé qu'elle aille mieux. Ils avaient quand même eu une belle frayeur à la voir tomber à toute vitesse, et retomber si lourdement au sol. Personne n'avait pu réagir avant. La scène avait été beaucoup trop rapide. Même Dumbledore qui avait été si rapide à sauver Potter lors de sa chute contre les Détraqueurs en 3ème année n'avait rien pu faire. Sur le coup, les Serpentards, trop choqués, n'avaient pensé qu'à l'état de santé de leur attrapeuse. C'est après que certains avaient soulevé l'hypothèse que Dumbledore l'avait fait exprès, que son temps de réaction, qui d'habitude était si rapide, avait ici été ralenti consciemment. Raphaël avait trouvé cela totalement grotesque. Il avait beau ne pas tenir l'amoureux des moldus dans son coeur, il n'en restait pas moins un directeur intègre et qui, malgré ce qu'on pouvait dire, était impartiale. Ainsi donc, il n'aurait pas permis qu'une de ses élèves attérissent si violement au sol pour le plaisir. Surtout que si ça avait été plus grave, il en aurait porté toute la responsabilité. Non, Raphaël n'avait pas prit ces élécubrations au sérieux et avait préféré se rendre au chevet de son amie pour avoir de ses nouvelles.

Mais dans la réponse qu'elle lui avait faite, répondait-elle aussi à celle qui concernait son état d'esprit sur le départ si soudain de Damian? Il en doutait fortement. Mais que pouvait-il faire de toute façon? Il ne pouvait la forcer à se confier. Elle n'apprécierait sûrement pas ce manque d'indiscrétion de sa part et lui, et bien, ce n'était pas trop son truc. Il respectait, malgré ses capacités, l'intimité de ses amis. En fait, la dernière fois qu'il s'en était servi...c'était sur Sykes, lors de son interrogatoire au Ministère et ce qu'il y avait vu lui avait fortement déplu. C'était noir, particulièrement désagréable et gore. Il avait vite coupé court. A quoi cela servait-il de connaître les tréfonds d'un âme noire et putride? Autant se préserver d'après Raphaël. Le sourire de Dawn le fit revenir à la discussion.

"Oui...ça rend Siegried fou", admit-il en souriant amusé.

Raphaël s'était adapté à ce p'tit Serpentard nerveux, bizarre, mais avec un mental de Capitaine. Au début, le "demi-portion" comme il l'appelait lui-même, n'était guère considéré à sa juste valeur, mais les deux matchs, surtout le dernier, l'avait transformé petit-à-petit aux yeux implacables des membres de l'équipe...enfin, peut-être excepté Myrielle qui continuait à avoir une dent contre le 2ème année. Heaven par contre semblait....parfaitement en accord avec le jeune Capitaine.

"Mais ça reviendra...et puis après tout, on peut s'entraîner sous une pluie battante, non? On en est largement capable! Je pense que Siegried attendait ton retour au fond. Tu nous as fait gagné...sans toi..." puis il ouvrit les mains en haussant les épaules, montrant ainsi que sans elle...il serait passé à côté.

Il n'avait pas relevé la remarque feinte de la jolie brune. L'Angleterre n'était pas un pays très....ensoleillé dirons-nous. Dawn était russe et elle portait en elle la froideur de son pays. Ses yeux bleus transparents en étaient la preuve. La pluie n'était guère un bouleversement météorologique très apprécié...même des anglais qui à force s'y étaient habitués. Un simple sourire fut la réponse adressée à son amie. Il ne pouvait lui en vouloir. Il était peut-être purement british, cependant la pluie n'était pas sa tasse de thé. Néanmoins, il aimait beaucoup son pays. Et puis la Russie aussi était un très beau pays. Le climat était rude parfois, mais il s'y était "habitué" si on peut dire. Sa tante maternelle, celle qui avait épousé son oncle, Francis Gibson, était russe et il s'était souvent rendu là-bas pour passer quelques semaines avec sa cousine Jade. C'était une terre si belle et si étrange à la fois qu'il en gardait un souvenir irréel.

*Moi?* songea-t-il étonné, comme si cette question lui était adressée pour la première fois ou comme s'il ne s'y attendait pas.

"Oh, c'est rien. C'est normal!" répondit-il simplement, son regard gris-verts plantés dans ceux si clairs de la Perfect, un sourire franc aux coins des lèvres.

A ses yeux, c'était normal de s'enquérir de l'état de santé de son amie en allant lui rendre visite. Elle n'avait pas besoin de le remercier même si ça le touchait. Le sourire reconnaissant de Dawn était lui aussi une preuve de leur amitié. Qui pouvait se vanter d'avoir eu droit à un tel geste à part ses amis?

"Moi ça va...rien de bien intéressant. Merci."

C'est vrai que leur 5ème année n'était guère réjouissante. Avec la tonne de devoirs qu'ils avaient à faire et la pression que les professeurs leur mettaient sur les épaules tout ça parce que les BUSE...ces satanés examens approchaient. Heureusement que les amis étaient là et que les entraînements de Quidditch _ totalement inexistants dernièrement _ leur changeaient les idées. Cependant le petit soupir que lâcha Dawn attira son attention. Qu'est-ce qu'il avait changé! Lui il y a encore 1 an était si étrangé aux autres qui ne leur accordait que si peu d'intérêt....le voilà qui se souciait de ses proches. Mais après n'évoluait-on pas? L'adolescence était le passage obligé de l'enfance à l'âge adulte...des règles imposées par les parents à la liberté de sa propre pensée. Eloigné de sa famille, de certains préceptes trop lourds à porter, il était impossible de ne pas changer un minimum, même si au fond, on restait toujours un peu les mêmes. On changeait, on apprenait à penser par soi-même _ enfin _ et inévitablement, on se liait aux autres...enfin, à certains seulement. Dans 3 mois il aurait 16 ans et c'est comme si ces dernières années étaient passées à la vitesse de la lumière. Et dire que dans deux ans....Poudlard ça serait fini pour eux deux. Quelle drôle de sensation! Malgré tout, on s'y attachait à ses vieilles pierres.

Le regard de Dawn dévia sur le dortoir, parcourant de ses yeux les lits au carré, parfaitement fait, les livres soigneusement rangés sur les étagères, les vêtements pliés dans la plus pure tradition...Encore une preuve du rang qu'ils occupaient tous ici. Tous des Sang Pur et de familles aisées. Pas d'impair! Juste l'éducation qu'ils avaient reçu. Un jour, en blaguant, Zabini avait sorti qu'il se demandait si c'était aussi bien rangé chez les filles et qu'il trouvait ça dommage de ne pouvoir s'y rendre pour voir l'état des lieux. Si ça trouve, leur chambre devait être de vrais chantiers. En tout cas, c'était ce que Zabini aimait à croire. Quand la voix de la Serpentard creva le silence, il reporta son regard sur elle, ne comprenant pas trop où elle voulait en venir. Ce ne fut que lorsqu'elle tapota le lit de Damian qu'il comprit ce qu'elle tentait de lui faire comprendre. Il poussa un léger soupir, hochant la tête.

"Il est vrai qu'il n'était pas particulièrement causant, qu'il préférait la solitude au bruit et le silence plutôt que les discussions inutiles...mais son départ laisse un vide." avoua-t-il à Dawn.

Malgré tout, Quentin et lui étaient ceux qui étaient les plus proches de Damian ici...à par Dawn bien évidement. Il pensait plus à ses amis masculins, ses amis de dortoirs. Il n'arrivait pas à trouver le bon mot. Il marqua une pause puis reprit enfin.

"Et bien qu'il soit parti...on ressent tous encore sa présence..."

Il avait été sincère avec elle. Damian faisait parti intégrante de leur année, de leur dortoir, et du jour au lendemain, plus rien. On s'habitue vite à ce qui nous entoure. Il avait dit cela en regardant ailleurs. Il n'était pas du genre à sortir ce genre de choses. Il était en temps normal si distant que cela pouvait étonner quelque peu de l'entendre dire une telle chose sur quelqu'un. Damian était un être complexe et il l'avait découvert au fil du temps. Et bien qu'il reste un mystère aux yeux de Raphaël, la seule chose dont il était sûr, c'est qu'il aimait profondément sa soeur jumelle. Ca personne ne pouvait en douter. D'où la solitude et ce sentiment d'abandon que Dawn pouvait ressentir. Lui ne sait pas comment il aurait pu réagir?!?! Il n'avait pas de soeur jumelle ni de frère jumeau. Le seul qu'il avait était son aîné, Samuel pour qui il avait une profonde affection. Ils ne se voyaient que rarement à cause de l'emploi du temps surchargé de Sam qui devait enchaîner les matchs de Quidditch, les compétitions nationales et internationales et les conférences de presse. Et quand Monsieur "je-suis-une-célébrité" ne jouait pas pour l'équipe anglaise, il repartait en Ecosse pour reprendre son poste de gardien chez les Pieds de Montrose. La dernière fois qu'il avait vu son frère...c'était l'été dernier. Ils avaient passé plus d'un mois ensemble et il en gardait un super souvenir. Deux-trois lettres en début d'année...puis plus rien! La saison de Quidditch ayant reprit, il avait été trop pris pour daigner donner quelques nouvelles à son cadet. Mais si on devait lui enlever son frère d'un coup...Ca serait un tel choc que Raphaël se demandait parfois s'il réussirait à s'en remettre. Sa seule famille, le seul être avec qui il pouvait tout partager, disparaître en un claquement de doigt?! Autant ne pas y penser, c'était souffrir pour rien.

Sentant le regard de son amie sur lui, il revint vers elle et posa des yeux interrogateurs sur elle, lui demandant ainsi ce qu'elle voulait. Rien d'agressif dans ses prunelles vertes, mais une simple question.

"Oui?" demanda-t-il simplement.

Peut-être qu'ainsi elle s'ouvrirait un peu plus. Tout seuls dans ce dortoir, Raph' était très à l'aise. Normal, c'était le sien après tout, mais la présence de Dawn aurait pu le gêner...mais que nenni! Il appréciait sa présence. Il ne lui en tenait pas rigueur d'être venu en l'absence des Serpentards 'mâles' de 5ème année. D'ailleurs, son attitude simple et décontractée prouvait qu'il était à l'aise et qu'il n'avait aucun reproche à lui faire. Il n'était non plus très causant pour tout avouer, mais il avait fait des efforts dernièrement. Mais il avait au moins quelque chose qu'il avait pour lui et qu'il n'avait pas besoin de développer: c'était sa capacité d'écoute. Rare chez les jeunes gens de nos jours, mais une caractéristique assez marquée chez Gibson. Un héritage paternel sans aucun doute. Ses prunelles vertes toujours posées sur Dawn, il attendait toujours sa réponse.

[2441 mots]

&&&

[ Pas de soucis . On a tous une vie :p ]

Les deux sorciers avaient fini par entrer dans une conversation. Elle n’avait pas de but précis, comme chaque conversation en fait. Après tout, il n’était pas rare de voir les gens aprler sans savoir où ils souhaitaient en venir. Au début, c’était exactement le genre de choses qui avait le don de frustrer la serpentarde. Parler, pour finalement, ne pas pouvoir résumer la discussion, parce qu’en fait, elle avait tourné en rond. Mais avec le temps, elle semblait avoir acquis cette capacité que tant de personnes semblaient posséder par définition : la parole. Raphaël pourtant, avait laissé penser à la russe, au début, qu’il était un peu comme elle. En effet, alors qu’ils étaient tous deux en première année, ils étaient tous les deux aussi peu bavards l’un que l’autre, bien que leurs raisons soient différentes. Raphaël semblait être ainsi à cause de son éducation. Il en avait de toute évidence reçu une des plus exemplaires. Dawn, quant à elle était associable. Elle n’aimait pas créer des liens et avait même peur de se lier. C’était un lourd passé qu’elle traînait derrière elle. Trop de rejet et de souffrance infligées par l’amour qu’elle avait pu ressentir. Ces sentiments l’avaient finalement poussée à se retirer du cercle humain pour vivre dans son coin et se contenter de réussir ses études. Malgré tout, elle avait changé avec le temps. Elle avait su apprivoiser ses craintes et petit à petit s’intéresser aux autres. A présent, elle était une fille bien différente de celle qu’elle avait été de par le passé.

Lorsque la jeune fille se regardait dans le miroir, elle peinait à reconnaître la fillette de 11 ans qu’elle avait été. Une jeune sorcière fragile, dominée par ses phobies. Une jeune fille au teint pourtant tout aussi laiteux que son actuel, aux cheveux aussi noirs et aux yeux tout aussi bleus. Malgré tout, son visage n’était pas le même. Plus jeune, il était fermé… Refusant d’entrer en contact avec les autres. A présent, il était plus ouvert, bien que froid et hautain, il était un foyer chaleureux pour les gens qui avaient remporté une place dans sa vie et son cœur. Et puis, elle avait appris à dompter sa beauté… et avait petit à petit gagné en charisme… mais aussi et surtout… elle avait su développer une certaine capacité de persuasion, une forme de manipulation qui lui était très personnelle… ceci dit, avec Raphaël, elle n’avait pas besoin de ces artifices là. Non, elle se contentait d’être elle. C’était déjà assez éprouvant comme ça sans en rajouter une couche. Elle savait enfin ce qu’était l’amitié. Oui, elle avait pu grandir avec des alliés, qui s’étaient doucement transformés en amis… Myrielle, Elea, Quentin, Raphaël, Erwan, Katy aussi… Tous avaient eu une petite chose qui avait plu à la brune. Les liens avaient pu se créer naturellement, et le cœur glacé de la russe s’était peu à peu réchauffé. Et bien sûr… il y avait le sport… Elle avait toujours aimé pratiquer les activités sportives, elle s’y retrouvait facilement et avait un sentiment de liberté et d’indépendance indescriptibles. Souriant, à l’évocation du capitaine des serpentards, la brune ne pu s’empêcher de penser que ce petit bonhomme avait une dynamique des plus exemplaire. Siegfried… Il l’avait remplacée… La première fois, elle avait été capitaine en troisième année, puis, son jumeau avait repris le flambeau en quatrième année. Cependant, il avait abandonné en cours d’année et la brune avait donc assuré le remplacement… Puis Siegfried était monté sur le trône, et la moindre chose que l’on puisse dire, c’était qu’il avait du cran… Et ça plaisait énormément à la russe :

« Ce cher Siegfried… Il est vraiment incroyable celui-là ! Franchement… Il m’épate. »

Toujours souriante, elle laissa son esprit vagabonder du côté de cet étrange énergumène. Ce sorcier était vraiment quelqu’un, ça c’était sûr et certain. Il possédait une force mentale assez puissante sous son aspect plutôt fragile. Il maniait d’ailleurs la batte avec une redoutable précision. De plus, il avait prouvé au dernier match qu’il savait se défendre en temps que poursuiveur. Oui, il avait de l’énergie à revendre, c’était certain. Et il avait cette chose… Innommable… mais bel et bien présente. Une sorte de détermination, mêlée à une volonté farouche de faire ses preuves tout en s’amusant le plus possible. C’était un comportement à la fois enfantin et très intéressant…

La jeune russe écouta son ami parler en esquissant un sourire. Elle savait qu’elle avait aidé à gagner le match, mais Dawn n’avait jamais eu un esprit individualiste. Bien qu’elle soit très ambitieuse, elle n’avait jamais été narcissique comme Malfoy… ou sinon, l’était-elle dans d’autres domaines que celui du Quidditch. Elle se contenta donc d’adresser un sourire innocent à Raphaël :

« Merci, mais dans l’ensemble… on a eu du mal à cause de l’instabilité de l’équipe… A croire que tout le monde a peur de notre petit serpent ! »

La brune se mit à rire… Oui la petite vipère Siegfried était redoutable. C’est qu’il pouvait être effrayant quand il s’y mettait ce petit gnome ! Quand elle y repensait, la jeune brune avait parfois des petits pics de jalousie à l’égard de ce jeune garçon. Il semblait prendre les choses avec une telle aisance que c’en était déconcertant. Malgré tout, la brune n’était pas aveugle et encore moins stupide, elle savait qu’il y avait quelque chose derrière tout ça… Ce n’était pas visible au sens propre du terme… mais ça se sentait… une intuition comme ça…

La brune ne perçut qu’une fraction de seconde l’étonnement sur le visage de son interlocuteur, aussi ne fut-elle pas certaine de ce qu’elle avait vu. Peut-être avait-elle eu une hallucination… une faiblesse passagère… Après tout, sa vue n’était pas au point encore… d’ailleurs, si elle comptait rester un peu plus longtemps, elle devait mettre ses lunettes… Ce fut avec une grimace de dégoût qu’elle sortit la paire de son étui qui était bien calé dans sa poche. Une paire rectangulaire. Fronçant les sourcils, elle calcula le nombre de jours qui lui restaient à faire avec… 13 très exactement. Bon évidemment ce n’était pas gagné, mais elle n’avait jamais été aussi proche de la fin ! La brune sourit doucement ç son ami lorsqu’il lui expliqua qu’à ses yeux, son comportement avait été normal. Bien que le temps ait passé depuis ses 11 ans, la jeune sorcière ne pouvait s’empêcher d’éprouver dans ces situations là, une véritable vague d’amour pour ses proches, ceux qui étaient vraiment là quand elle en avait besoin. C’était si inhabituel dans son passé, qu’elle ne réagissait pas toujours comme les gens qui avaient toujours grandi en étant plus ou moins entourés. Non pas qu’elle ait toujours été seule, pas du tout. Mais elle avait grandi dans une ambiance de concurrence, toujours en opposition à sa sœur adoptive, toujours devoir la surpasser pour pouvoir être apprécier… Et cette tension omniprésente avait été son quotidien pendant sept ans… malgré tout, elle pensait que cette mauvaise ambiance avait eu un certain avantage, elle lui avait très certainement forgé un caractère assez fort, et un moral d’acier.

Petit à petit, le silence s’était installé entre les deux Serpents. Tous deux penser à des choses sans doutes très différentes mais peut-être bien reliées, d’une manière comme d’une autre. Ce fut la russe qui rompit ce blanc… Elle avait parlé de nouveau de son frère. C’était plus fort qu’elle, elle était comme ensorcelée par lui. Quoi qu’elle fasse, quoiqu’elle pense, toujours, ses songes se reportaient sur son double, c’était ainsi, c’était plus fort qu’elle. Bien qu’il se soit éloigné, elle l’impression que leurs liens s’étaient d’avantage resserrés. En ce moment, elle en était persuadée, il pensait à elle. Elle le savait. Les propos tenus par Raphaël éveillèrent l’attention de la brune plus qu’elle ne l’aurait souhaitée. Elle fut parcourue alors par un frisson. Ce dernier n’était pas lié à la température, puisqu’il ne faisait pas particulièrement froid dans ce dortoir. Non, en réalité, elle avait l’impression, que ces quelques mots venaient juste de confirmer ce qu’elle savait pourtant déjà. Mais le plus dur pour elle, c’était de l’entendre d’un autre…. Plus là. C’était si… irréel ! Elle sentait pourtant sa présence, presque aussi fort que lui pesait son absence ! Esquissant un sourire faible à présent, elle murmura très doucement, la mélancolie venant percer sa voix :

« C’est étrange… ce mot… Parti… Ca me donne l’impression qu’il n’est même plus sur notre monde… Comme si il était… »

*Mort*

Elle n’acheva pas sa phrase, elle devait luter contre la douleur. Ses yeux s’étaient embués, aussi avait-elle posé son regard ailleurs, ne tenant pas à montrer ses faiblesses. Non, elle ne pouvait pas, dignement, montrer qu’elle souffrait. Elle avait une fierté à laquelle elle ne pouvait accorder le moindre sens… Elle savait qu’il était naturel de souffrir du départ d’un proche. Malgré tout, elle répugnait à l’idée qu’on puisse la voir comme étant une fille fragile et trop facilement touchée par son environnement. C’était comme si, la créature froide et ténébreuse qu’elle laissait voir à ceux qui ne la connaissaient pas devenait tout à coup un petit chaton déposé comme ça, dans un vivarium empli d’alligators. Pourtant, Raphaël la connaissait, elle savait qu’il était une personne digne de confiance, mais malgré tout, elle restait sur la défensive. Pleurer… C’était montré de trop grandes ouvertures. Des ouvertures qui pouvaient par la suite devenir fatales, si on n’y fait pas assez attention. La sorcière avait fini par retrouver son calme et sa contenance, effaçant les larmes naissante de son visage sans même devoir essuyer ses yeux, elle avait regardé le jeune Raphaël qui l’avait questionnée sur ses pensées. Elle retrouva ainsi un sourire amusé.

« C’est troublant… »

Elle se mit alors à rire doucement, un rire discret, mais qui venait du cœur, elle pensait sincèrement ce qu’elle disait à l’instant:

« J’ai l’impression que tu lis dans mes yeux ! A moins que ce soit dans ma tête ! »

Souriante, elle retrouva son attitude confiante et amicale qu’elle avait toujours lorsqu’elle était Dawn, juste Dawn. La russe conserva sa mine amusée, et décida d’être franche, après tout, elle pouvait bien en parler à son ami, même s’il risquait de la prendre pour une folle sur le coup, elle s’en fichait pas mal après tout ! Et puis si il était son ami, il s’efforcerait de la comprendre non ? Ravivée, la brune reprit donc d’une voix plus joyeuse, tout en demeurant légèrement pensive :

« En fait… Tu vas peut-être me prendre pour une folle… mais bon, puisque tu me le demandes… J’essayais d’établir une sorte de parallèle entre toi et Damian… En fait, je me demandais comment toi, tu aurais agi si jamais tu avais eu une sœur…je veux dire à son égard… mais tu n’en as pas je crois… Enfin, peut-être me trompe-je ? »

La jeune sorcière eut un sourire un peu plus faible, elle ne se sentait pas vraiment ridicule en fait, elle trouvait sa question, une fois formulée, plutôt légitime. Après tout, elle était bien en droit de savoir comment les autres fratries vivaient, sentaient les choses… Comment les frères et sœur nouaient leur relation… Mis à part sa propre relation, qui était peut-être classée dans les relations particulières…

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&&&

[La hooonte! Encore méga en retard! Vraiment désolé! La prochaine fois, je mettrais le turbo! ]

Si Raphaël ne se liait pas facilement aux autres, ce n'était pas une question d'éducation à proprement parlé, _ enfin si peut-être, en partie tout du moins _ mais une méfiance certaine qui l'accompagnait à chaque instant. Il ne faisait tout simplement pas confiance aux gens qui l'entouraient. Aujourd'hui bien évidement, les choses avaient changées, mais excepté ses amis proches, il ne fréquentait pas grand monde. Il avait appris à ses dépents que chaque personne pouvait être un traître et il méprisait au plus haut point ces félons. Les faibles, les cafteurs, les lâches, il les évitait du mieux qui le pouvait. Heureusement, avec le temps, il avait réussi à ne pas se couper totalement du monde et à s'ouvrir à ceux qui le méritaient vraiment...même si au fond il restait toujours ce gars méfiant et observateur. Il se demandait parfois si sa suspicion s'en irait un jour ou l'autre ou si elle resterait marquée en lui comme une lettre au fer rouge dans sa chaire. Parfois la question ne l'effleurait même pas quand il était serein...Tout était en fait une question de confiance. Pas en soi, car Raphaël avait confiance en lui, mais confiance en autrui. Comment faire confiance à qui que se soit quand on voyait comment les évènements tournaient ces derniers temps? Chacun avait son hypothèse sur la "question", et cela créait malgré tout des clans dont on se serait bien abstenu. Déjà gamin il avait beau aimer les membres de sa famille, il se méfiait de certains. Tout le monde n'est pas 'gentil' et tout le monde ne vous veut pas que du bien. Même ceux que vous prenez pour des protecteurs se révèlent au fond vos pires geôliers. Quel paradoxe! Alors depuis ce temps, il préférait tout mélanger et bien faire la part des choses. Chaque être était différent, avait des aspirations, des envies, des folies enfouies, des désirs plus ou moins avouables et chacun devait y faire face et savoir se placer pour ne pas trébucher en cours de route. On croit qu'à l'adolescence, la vie est facile, qu'elle permet à chacun de se construire, mais elle est parfois parsemée d'embûches et de pièges si vicieux que même les plus prévenants se laissaient engloutir sans réagir. Et puis....il y avait celles et ceux qui avaient les bonnes cartes en main et qui savaient les abattre au bon moment pour s'en sortir et réussir là où beaucoup d'autres échouaient...et Raphaël se plaçait dans cette deuxième catégorie ainsi que tout ceux qu'il côtoyait. Quant on sort d'un cocon protecteur mais très strict, rien n'est mieux que la vision de ceux qui nous ont élevé, mais au contact d'autres personnalités, d'autres visions et idéaux, on se rend compte que notre esprit était bien étriqué et c'est à partir de ce moment-là qu'on peut parler 'd'émancipation'. C'était ce qu'il avait appris au fil du temps en côtoyant Poudlard et ses 'occupants'.

Raphaël était trop cérébral parfois _ souvent _ et il en était parfaitement conscient. Cela ne l'avait jamais grandement gêné car à ses yeux c'était plus un avantage qu'un inconvénient. Il préférait observer, réfléchir, se faire une idée précise de la situation et attaquer au bon moment par surprise, pour que la victoire soit certaine. Ce n'était pas pour rien qu'il excellait aux échecs. Rien à voir avec un Bouffondor qui agissait avant et réfléchissait après. Encore une preuve de leur bêtise. Néanmoins, il avouait qu'un peu d'action ne faisait jamais de mal...quand il était calculé. Raphaël analysait tout et n'importe quoi. Parfois, il était tellement plongé dans ses pensées qu'il ne vous remarquerait même pas si ses sens ne restaient pas en éveil. La première fois qu'il avait vu Dawn, il n'avait presque pas réagit. En fait, c'était le jour de la répartition et il était tellement préoccupé par les lieux, la grandeur de la Grande Salle et les mets délicieux que les elfes avaient préparés, qu'il n'avait accordé que peu d'importance à tout ceux qui l'entouraient. Mais était-ce vraiment le jour de la rentrée en 1ère année? Soudain il avait un doute. Il n'était plus très sûr de l'avoir vu ce jour-là. C'était peut-être plus tard. Celle dont il se souvenait réellement, contre toute attente, était Myrielle. Avec sa chevelure flamboyante, sa personnalité incendiaire, il l'avait de suite remarqué. Vous me direz aussi, comment ne pas la remarquer? Avec Dawn, leur lien s'était créé plus tard, même plusieurs années après leurs premiers pas à Poudlard. Ils avaient évidement échangé quelques propos ensemble, mais ce ne fut qu'à partir du moment où ils jouèrent au Quidditch que les barrières tombèrent complètement. Bizarre comment un sport peut rapprocher des personnes. Lui qui ne voulait pas s'y consacrer, que se serait-il passé s'il n'avait pas intégré l'équipe? Aurait-il lié des liens amicaux avec la jolie russe? Il n'aurait su y répondre. Mais à présent, il ne la voyait pas en dehors de son cercle d'intimes. Quand il y songeait, sur les trois Perfects, il n'était ami qu'avec deux. Il avait rencontré Myrielle dès la première année, un soir au coin du feu en présence d'Irving. Quant à Elea...disons qu'il n'arrivait pas totalement à la cerner. Elle était sûrement une fille qu'il valait la peine de connaître, sans aucun doute, mais à ses yeux elle était trop volubile pour qu'il arrive à voir en elle qu'une simple élève de Serpentard. Rien de péjoratif bien au contraire, mais quand Raphaël ne pouvait se faire une opinion, qu'elle soit bonne ou mauvaise, sur quelqu'un, il ne fréquentait pas cette dernière. Vous me direz que ça ne faisait pas avancer les choses, mais il en était ainsi. Et même si on ne pouvait pas lire en Dawn comme dans un livre ouvert, Raphaël avait su se faire une opinion juste sur elle, c'est pourquoi c'était l'une de ses amies.

Apparement, Siegfried avait forte impression sur Dawn...et pas que sur elle. Raphaël, même si au début avait été réticent à ce qu'un 2ème année chétif et nerveux prenne les rênes de l'équipe, considérait à présent Léthé comme un bon Capitaine. Et même s'il était épuisant, toujours sur ressort, il n'en était pas moins bon stratège. Pas autant que l'aurai voulu Raph', mais assez pour mener l'équipe. Néanmoins, il ne pouvait le comparer aux autres anciens Capitaines car étant donné qu'il n'avait accordé au matchs de Quidditch des années précédentes qu'un intérêt mineur, il n'était pas en mesure de dire si oui ou non il était meilleur qu'untel ou pas. Le sourire et les propos de Dawn montraient en tout cas qu'il était à la hauteur du rôle qu'on lui avait accordé. A présent, Léthé avait réussi grâce à sa détermination et son tempérement à se faire respecter....malgré sa petite taille! A l'évocation du fait que Siegfried pouvait être la cause de l'instabilité de l'équipe car cette dernière le redoutait, il aurait pu bondir et monter sur ses grands chevaux. Comment ça avoir peur d'un tel gnome? Jamais! Oui, mais voilà, Raphaël trouvait la suggestion de Dawn assez comique au fond et se formaliser pour une telle remarque qui était plus une boutade qu'autre chose aurait été ridicule. Même lui se mit à rire avec Dawn ce qui était si rare. Cela faisait du bien d'ailleurs. Il n'avait pas ri depuis si longtemps. Un peu de détente, de lâcher prise, rien de mieux pour se remettre d'aplomb. Il la regarda ensuite sortir ses lunettes. Un moment de flottement, d'interrogation...était-il si distrait pour ne pas avoir noté que Dawn portait des lunettes? A moins que ce ne soit que passager? Il était étonné mais ne le montrait pas. Il serait passé pour un piètre ami s'il n'avait jamais remarqué que la jolie russe avait besoin de corriger sa vue. Apparement, c'était plus par contrainte qu'autre chose que Dawn les mit sur son nez. Elle ne devait donc pas les apprécier. Mais ça lui donnait un style très particulier. Un brin BCBG, un p'tit côté strict aussi...mais rien de plus. Rien qui n'enlève de son charme. Le silence s'était installé. Il faut dire que Raphaël n'était pas quelqu'un de bavard. Il parlait peu mais bien. Il ouvrait toujours la bouche pour dire quelque chose qui en valait la peine et qui n'était pas une perte de temps pour autrui et surtout pour lui. Encore une facette de sa personnalité qu'il considérait plus comme un avantage que comme un inconvénient. Car à ses yeux, écouter et observer est toujours mieux que de blablater pour ne rien dire, se faire remarquer pour ensuite se faire ridiculiser. Surtout que pour lui, on apprenait bien plus sur l'autre quand on l'écoutait parler qu'en parlant continuellement de soi. C'était logique, mais pas pour tout le monde apparement. Quand il en voit qui 'jacasse' comme des pies, à parler de tout et de rien, à commenter ce que fait untel ou untel, à passer son temps à critiquer...Quelle perte de temps! C'est Dawn qui rompit le silence qui s'était installé. Il ne savait pas trop quoi dire ou faire à cet instant précis. Il n'était pas doué pour réconforter et pour trouver les mots justes face à de tels évènements. Sûrement parce qu'on ne lui avait jamais montré comment s'y prendre. Il comprenait la douleur de son amie, mais ne savait pas comment y faire face. Se lever, passer son bras autour de son épaule et lui dire quelques mots réconfortants?...Il n'aurait pas pu. Cela aurait été trop iréel! Ce n'était pas son style d'ailleurs. Il se voyait très mal agir ainsi. Il en aurait éprouvé un profond malaise. Raphaël resta donc silencieux quelques secondes, cherchant au moins quelque chose à dire. Il ressentait la détresse de son amie, c'est pourquoi il faisait des efforts. Elle tentait bien de lui dissimuler, ce qu'il comprenait. Question de fierté! Entre Serpentards, on se comprenait à ce niveau-là. Chacun avait une part de fragilité même si beaucoup d'entre nous s'en déchargeait. Et malgré le fait que les façades soient magnifiquement décorées d'apparâts, de trompes-oeils, une part infime de nous reste fragile. Evidement, vu comme le monde est fait, on se blinde et on fait semblant que rien ne peut nous atteindre, ce qui au fil du temps en devient presque normal et habituel. Il comprenait parfaitement le point de vue de Dawn puisqu'il envisageait les choses sous le même angle. Néanmoins, même si elle avait osé pleurer, jamais il ne l'aurait considéré comme quelqu'un de faible. Non parce qu'elle était son amie, mais simplement parce qu'il pouvait envisager sa douleur. Il n'était jamais bon de garder une telle émotion en soi trop longtemps. Et puis personne n'était parfait! Après un instant d'hésitation, il réussit à prendre la parole.

[Et obligé de couper le post en deux car juste un p'tit peu trop long.... :fache: ]

"Il est peut-être absent pour le moment, mais il reviendra de toute façon. Et si ce n'est pas à Poudlard, il y a toujours l'extérieur...les vacances...." dit-il calmement, en essayant de montrer que de multiples solutions se présenteraient à elle de toute manière.

Bien que perturbée par cet évènement, Dawn avait des ressources et c'est en un rien de temps qu'elle lui faisait face en arborant un sourire amusé. Il n'en fut même pas étonné. Avec Dawn on pouvait s'attendre à tout. D'un côté c'était admirable de posséder une telle capacité. Il savait aussi bien que personne que changer du tout au tout d'un coup pour offrir un autre visage n'était pas toujours chose aisée.

*Troublant?*

Il ne comprenait pas trop ce qu'elle voulait dire par là. Qu'est-ce qui était troublant? Il n'eut pas besoin de poser la question à son amie qu'elle lui répondait déjà. Ah! Pourtant il ne l'avait pas fait. Il se mettait des limites à ne pas franchir envers son entourage contrairement à son frère aîné ou son père qui utilisaient leurs capacités comme bon leur semblaient. Il ne les utilisait que lorsqu'il s'y sentait obligé. C'était étrange d'entendre Dawn lui dire une telle chose. Il lui sourit à son tour amusé. Il ne parlait jamais de 'ça', avec personne, excepté son frère aîné. Il savait qu'il aurait des ennuis s'il révélait ce qui se cachait derrière la devise familiale. C'était clair comme de l'eau de roche pour lui. Ne jamais révéler à quiconque les capacités des Gibson. Secret de famille bien gardé depuis des générations et transmis au fil des décennies, leurs capacités avaient toujours été l'un des points forts de leur famille. Et dans ce domaine, ils étaient hors-pair. La confidentialité était donc de mise. Comment voulez-vous manipuler votre monde et attaquer qui il faut quand il faut si on connait déjà votre point fort...car un point fort découvert devient vite un talon d'Achille vulnérable. Le même sourire amusé sur les lèvres, il prit la peine de lui répondre.

"Ca pourrait se révéler intéressant en effet. Mais j'ai juste une capacité d'écoute plus développée que la moyenne, voilà tout." dit-il le plus simplement du monde, sans rien laisser transparaître.

Il hésita quelques secondes, n'étant pas très démonstratif de nature puis reprit.

"...Et puis je suis ton ami...Alors...enfin tu comprends!" fit-il ne trouvant pas tout à fait les mots exacts qu'il voulait.

Dawn était perspicace, il ne se souciait donc pas de savoir si oui ou non elle comprendrait ce qu'il voulait dire, mais il avait horreur de chercher ses mots ou de bafouiller. Il pardonnait facilement à son entourage ce genre d'écarts verbaux, mais pas à lui-même. Ce qu'il avait tenté de dire, c'était qu'en tant qu'ami, son devoir était aussi de se montrer altruiste, d'écouter et d'être là en cas de besoin. Des qualités que Raphaël ne possédait pas à une certaine époque et qu'il avait appris à extérioriser. A présent, elles faisaient parties intégrante de sa personnalité. Néanmoins, elles avaient beau être parfois exarcerbées, quand on lui faisait une crasse, qu'on trahissait sa confiance, s'en était fini. Déjà que pour s'attirer l'attention de Gibson il fallait faire fort, être quelqu'un qui en valait la peine, alors si en plus on osait le trahir, c'était à vos risques et périls. Un couteau dans le dos et adieux...mais pas sans casse pour le traître! Alors que vous aviez une valeur certaine à ses yeux, vous devenez un être insignifiant et dont il faut se détourner. Il avait déjà été trahi pour ne pas avoir l'envie que ça recommence. Implacable!

Cependant, pour en revenir à la remarque fort perspicace de son amie, ça serait bête de se voir mettre à nu alors qu'on n'avait absolument rien fait. Mais après avoir affronté Sykes sans que ce dernier n'est rien pu prouvé, Raph' ne s'en faisait plus vraiment. Il avait même appris à relativiser, ce qui lui donnait une confiance intérieure et surtout extérieure dont il n'avait pas encore pris totalement conscience. Le fait de trouver ça amusant et de répondre de manière si calme et désinvolte prouvait qu'il s'améliorait encore au fil du temps. C'est son père qui serait content. Il regardait le visage de Dawn transformé. D'une mine soucieuse, rongée par la douleur, il avait face à lui l'amie qu'il connaissait depuis toujours: fraîche et amicale. La question qu'il lui posa le laissa songeur. Il n'avait jamais pensé à ça. Evidement, il ne savait pas qu'il avait eu une soeur (à l'heure de la conversation, Raphaël n'a toujours pas reçu la lettre de sa mère comme quoi il avait eu une soeur dans le passé), alors quand Dawn lui posa la question, il hocha la tête pensif.

"Mmmh...je n'ai pas de soeur. Enfin si...enfin, à proprement parlé, je n'en ai pas, mais..., il s'arrêta, prenant son temps pour mettre ses pensées en ordre, puis reprit. Je ne sais pas si tu connais Jade, ma cousine. Elle est elle aussi en 5ème année et je la considère comme ma soeur. On a été élevé ensemble...alors bon, je me considère comme son grand frère. Après...il est vrai que je me comporte avec elle de façon très...je veille sur elle, je fais attention à ses fréquentations...On peut dire que je suis vigilant avec tout ce qui l'entoure." fit-il pensif, le regard songeur.

Il marqua une pause. Protecteur et un brin possessif auraient été les bons termes à employer en vérité. Il faisait attention aux fréquentations de sa cousine, surtout en ce qui concernait les garçons. Il n'aimait pas quand l'un d'eux s'approchait de trop près d'elle. Et d'ailleurs, si elle entrepenait une relation avec quelqu'un, elle avait tout intérêt à ce qu'il soit de chez Serpentard. Une Gibson ne devait que fréquenter des Verts et Argent, un point c'est tout. Il s'était peut-être ouvert sur beaucoup de choses depuis qu'il avait intégré Poudlard, mais en ce qui concernait ce domaine, il avait du mal à être objectif. Mais bien qu'il soit vigilant, il ne pouvait être sur tous les fronts en même temps. Des détails lui échappaient...parfois même de grosses infos. Il y avait tellement à faire aussi.

"Je ne sais pas tout sur Damian, ni comment il était avec toi au quotidien, mais quoi qu'il en soit, je pense qu'un frère sera toujours un brin protecteur avec sa soeur. C'est presque instinctif. Et bien qu'il ait de l'affection pour elle, il sera bizarrement plus dur qu'on ne l'aurait cru. Car plus on aime cette dernière et plus on est 'strict' de peur qu'il ne lui arrive quelque chose." dit-il en pesant ses mots.

Il croyait en ce qu'il disait. Il avait dit cela comme s'il faisait sa propre analyse. Pourtant, cela s'appliquait à tous. La question de Dawn l'avait fait réfléchir, lui permettant de poser réellement ses pensées sur ce sujet. Et lui, s'il avait vraiment eu une soeur, comment se serait-il comporté avec elle? Aurait-il été sévère? Ou alors un peu gâteux? Il se voyait plus comme un grand frère "Big Brother" que comme une espèce de 'papa poule'. Il aurait peut-être même été un brin étouffant. Et pourtant, c'était tout ce dont Raphaël avait horreur.

Petit à petit, alors que le temps s’écoulait lentement, Dawn avait l’impression de regagner quelque chose. Quoi exactement ? De la joie ? De l’assurance ? Non, ce n’était pas vraiment ça… En fait, elle se sentait juste… plus forte. Oui, elle avait l’impression qu’elle pouvait prendre un peu plus de recul. Finalement, l’isolement n’était peut-être pas la solution. Mais, en toute franchise, elle ne savait pas vraiment à qui elle aurait pu parler. Ses relations étaient tellement anarchiques depuis quelques temps. Oui, quand elle y réfléchissait, elle savait déjà qu’elle ne pouvait pas parler de ses pensées à Isaac, parce qu’il avait lui aussi des problèmes à gérer, et il semblait bien trop préoccupé pour qu’elle lui rajoute en plus le poids du départ de son frère sur les épaules. Elea, qui avait perdu avec cette absence, un être aimé, ne pouvait non plus écouter la brune se plaindre… Et pour ce qui était de Myrielle, Dawn préférait éviter de se confier à elle, par respect envers son amie… Elle avait le sentiment parfois, que la rousse lui en voulait pour sa rupture. Bien que Dawn n’est pas le sentiment d’avoir été à l’origine de ce changement chez Isaac. Elle n’avait rien fait pour qu’il rompe. Elle-même avait un petit ami pendant cette période… Mais bon, s’expliquer dans ces cas là était bien inutile, aussi la slave laissait-elle passait les choses sans trop s’imposer, par crainte de vraiment perdre cette jeune fille qui était quelqu’un de très important pour elle.

Une fois ses amis proches mis à l’écart, elle n’avait même pas songé à ses amis… Quentin, Raphaël… Eux aussi pouvait l’écouter et la comprendre. Mais sous le coup, l’idée ne l’avait même pas effleurée. Et puis, c’était sans compté sa fierté. Elle ne montrait ses sentiments qu’avec réticence la plupart du temps… Quelques rares exceptions l’avaient vu vraiment émotive, mais elle se comptaient sur les doigts d’une seule main ! Damian, pour commencer, qui savait tout ou presque tout d’elle, Isaac… et Gauthier. Trois personnes… Il y avait aussi eu Igor, mais il était décédé à présent. D’ailleurs, elle demanderait à sa tante de l’emmener, ou en tout cas de la laisser aller au cimetière cet été. Elle voulait voir son frère adoptif… Elle avait tant de choses à lui raconter à présent ! Il serait sans doute très fier d’elle, en découvrant à quel point elle avait changé, et surtout la maîtrise qu’elle pouvait faire d’elle-même à présent. Quand il l’avait connue, elle était une véritable furie, toujours à taper avant de réfléchir. Dawn avait toujours été de nature possessive, mais aussi dominante et violente, ce qui faisait d’elle une enfant plutôt difficile à canaliser. Pourtant, il l’avait toujours supportée et avait toujours été à ses côtés, quelque soit la situation, il ne l’avait jamais abandonnée, et il était le seul de sa première famille à pouvoir le dire haut et fort. Le seul russe qu’elle n’ait jamais aimé.

Alors que les sorciers parlaient Quidditch, les références au capitaine : petit mais assez hargneux, les firent rire un instant. Pouvoir se dérider un moment était plutôt agréable. Oublier les ennuis, évoluer sans penser aux contraintes… ce devait être formidable. Pourtant, Dawn ne pouvait se décontracter autant. Elle était de nature calculatrice, elle avait besoin de savoir qu’elle contrôlait les choses et les événements. Si une chose lui échappait, elle ne pouvait le supporter. Aussi était-elle rarement vraiment calme et détendue. Toujours à penser à l’instant futur, ou aux erreurs passées pour ne pas les réitérer. Comme si l’instant présent n’était qu’en cas de problème, et qu’il disparaissait à partir du moment où tout allait bien.

Quand Raphaël lui parla du futur, justement, elle sourit doucement. Oui, les vacances… Elle pourrait le voir pendant cette période, mais sa vie allait devenir un enfer. Elle allait passer son temps entre l’Angleterre, la Russie et la France. Encore que la distance Angleterre/France soit respectable, celle qui l’éloignait de la Russie en revanche était plus qu’imposante. Bien sûr, pour une sorcière, ça ne posait pas de problème, entre les poudres de cheminette, les portoloin, et les transports magique… Mais le souci c’était son faucon, Perséphone qui allait devoir faire les voyages en volant. Peut-être essaierait-elle la cage pour la Russie. Mais enfermer son oiseau lui faisait mal au cœur. C’était comme si on l’attachait à des murs, dans une pièce noire. C’était cruel. Ceci dit, si elle ne le faisait pas, le rapace risquait de mourir… Voilà qu’une fois encore, Dawn s’interrogeait sur les problèmes à venir plutôt que de se concentrer sur l’agréable compagnie qui se tenait non loin d’elle. Elle était vraiment incorrigible.

Reposant alors la glace de ses yeux sur son ami, elle lui fit part de son impression de mise à nue. Pour elle bien sûr, c’était une façon de parler, et elle ne pouvait savoir que Raphaël aurait très bien pu agir ainsi. Ignorant tout de ses dons, elle ne pouvait savoir qu’elle avait été si proche du plus grand secret peut-être, du Serpentard. Souriante, elle inclina doucement la tête, écoutant le jeune homme lui dire que c’était surtout parce qu’il était capable d’attention et qu’ils étaient amis. L’entendre ainsi lui donna du baume au cœur. Généralement, l’amitié était une chose qui se sentait, mais là, pour la première fois de sa vie, on lui disait mot pour mot, qu’on était ami avec elle. Et bêtement, ça la rendait joyeuse. Souriante donc, Dawn effaçait doucement les problèmes qui l’avaient rongés et rendue si peu expressive ces derniers temps.

Le sujet de la fraternité intervint par la suite, et Raphaël apprit à Dawn qu’un lien fort existait entre lui et sa cousine… En fait, elle avait bien sûr remarqué la jeune femme, puisqu’elles étaient toutes deux dans le même dortoir, mais elle n’avait jamais réalisé à quel point elle pouvait être proche du jeune homme qu’était Raphaël. Elle connaissait leur lien de sang, et le avait souvent vu ensemble. Malgré tout, elle n’y avait jamais vraiment réfélchi. L’explication que lui fournit son ami la rassura quelque peu. Ainsi, c’était une réaction naturelle. Elle avait toujours craint d’être trop possessive avec son jumeau et vice versa. Tous deux avaient été très proche à partir du moment où ils s’étaient retrouvés. Leur relation avait été assez exclusive dans un premier temps. Mais avec le temps, Dawn s’était attachée à d’autres garçons, mais Damian, lui avait alors été légèrement négatif face à ces nouvelles personnes. Ceci dit, Dawn ne savait pas comment elle aurait réagi si la situation inverse s’était présentée… Et ça, elle ne le saurait sans doute jamais.

Souriante, la jeune fille fut très reconnaissante à son ami d’avoir dit aussi franchement ce qu’il pensait et ressentait vis-à-vis de sa cousine. L’air de rien, ça aidait assez la jeune fille à comprendre que les jumeaux n’étaient pas aussi différents des autres qu’elle le pensait initialement. Elle avait toujours aimé cette relation privilégiée qu’elle avait avec son frère. Pourtant, elle avait aussi craint que ça ne soit trop étrange… Trop différent de ce qui devait y avoir normalement entre un frère et sa sœur. Puisque, quand elle y pensait, ils n’avaient eu que très peu de querelles tous deux. Et quand on voyait les autres familles, on trouvait toujours des chamailleries, et des petites batailles entres les enfants. C’était presque obligatoire… Pourtant, eux, leurs seules disputes reposaient sur la volonté de possession qui les envahissait vis-à-vis de leur double… Hochant doucement la tête, la brune remercia doucement son ami :

« Je voie… Merci de m’avoir parlé aussi franchement. Je pense que je comprends un peu mieux maintenant… »

Et puis, c’était sans compté qu’elle-même allait bien mieux. Oui, elle commençait à relativiser, et en venait même à s’en vouloir de ne pas l’avoir fait plus tôt. Ah, ces erreurs de jeunesses… Esquissant un sourire plus assuré qu’auparavant, elle posa son regard dans celui de Raphaël. Son regard pétillait à présent. Oui, elle sentait qu’elle redevenait elle-même. Tout rentrait en ordre. Et c’était un véritable soulagement. Soupirant doucement, elle remercia une fois encore son ami :

« Je crois que tu m’as vraiment ouvert les yeux aujourd’hui… finalement, j’ai eu de la chance d’être surprise ici je crois. »

Toujours calme et souriante, elle laissa son regard vagabonder une fois encore dans le dortoir. Il était tellement semblable au sien, qu’elle aurait pu penser qu’elle était bel et bien dans le dortoir des filles… Hésitante, la russe aurait volontiers demandé à Raphaël si lui, de son côté tout allait bien, mais en même temps, elle était peu sûre d’elle. Le jeune homme n’était pas le genre de personne qui s’ouvrait facilement, et elle n’était pas sûre que la question lui plaise. En réalité, elle craignait surtout de le gênait. Malgré tout, la politesse exigeait qu’elle s’en enquière tout de même. Il l’avait aidée, et elle ne pouvait partir, sans lui avoir demandé si pour lui tout allait bien. Surtout que si jamais elle pouvait se rendre utilise, elle en serait aussi rassurée. C’était peut-être égoïste, mais elle n’aimait pas être la seule à être aidée ainsi. Elle aimait pouvoir rendre la monnaie de la pièce. Que ce soit pour les bonnes ou mauvaises actions…

« Um… Dis moi, et toi… Tout va bien en ce moment ? »

La brune avait reposé son regard d’acier sur son camarade. Il était on ne peut plus sérieux et avait perdu un peu de son éclat dans la transition. Esquissant un sourire très léger, elle souhaitait intérieurement ne pas avoir offensé son ami en lui posant pareille question.

[Vraiment désolé d'avoir été si long . J'espère que le post te plaira]

Ce n'était pas dans ses habitudes de se montrer compatissant ou ouvert avec qui que se soit, excepté ses amis et encore, ils étaient si peu à faire partis de son cercle d'intimes. Les doigts d'une mains suffisaient pour les compter! Et puis même sans ça, Raphaël restait toujours un mystère pour les autres, inaccessible, visiblement trop 'éloigné' pour être abordé. Même avec Daphné, qu'il aimait pourtant, il conservait un côté énigmatique. Avec elle, c'était le côté tendre et amoureux qui ressortaient. Non pas qu'il n'est pas confiance, mais c'était plus fort que lui. Il n'arrivait pas à se dévoiler...sauf...sauf avec son frère aîné Samuel. Avec lui, aucun faux-semblants, pas de mensonges _excepté ceux imposés par la famille _ une totale liberté de parole et de pensée. Voilà pourquoi Raphaël se sentait soulagé et mieux aussi lorsqu'il était en sa présence. En fait, il devenait quelqu'un d'autre. Même les traits de son visage habituellement si fermés et distants changaient totalement. Il laissait parler cette autre partie de lui-même qu'il cachait aux autres: ce côté taquin, rieur et vivant! Mais il y avait bien quelqu'un qui connaissait cette autre facette de sa personnalité. Evidement, cette personne ne connaissait pas tout, mais elle en savait assez pour savoir que Raphaël n'était pas seulement ce Serpentard hautain, froid et distant que tout le monde connaissait. Il s'agissait de Quentin, celui qu'il considérait comme un frère.

En ce qui concernait Dawn, il avait appris petit-à-petit à la connaître. Enfin, il ne connaissait que ce qu'elle laissait paraître. Le truc qu'il avait noté chez elle, bien que parfois il n'en était plus si sûr, c'est que bien qu'elle soit froide et hautaine, il arrivait à lire chez Dawn une certaine 'douceur' dirons-nous. Evidement, il n'avait jamais vu cette facette-là chez la jolie russe, mais il l'avait sentit. Néanmoins, à cette instant, il la sentait mieux, plus sûre d'elle. Etait-ce ce qu'il lui avait dit qui lui avait remonter le moral? Si c'était le cas, il était content d'avoir pu l'aider un minimum même si à ses yeux il n'avait pas fait grand chose. Il l'avait juste écouté...et donner son avis ou des conseils mais tout en sobriété. Ne jamais trop s'impliquer si on ne voulait pas voir le revers du baton. Il n'était pas un moldu psychologue, alors il préférait rester distant tout en se montrant présent. Apparement, il avait trouvé le juste milieu. Le tout était de savoir si son 'aide' avait été bénéfique ou pas. Pas spécialement doué pour être très altruiste, avec ses amis proches, il tentait de faire un minimum d'efforts. A quoi servirait-il autrement? Bah au fond, il n'était pas non plus un objet dont on se sert, ni une épaule disponible et compatissante sur laquelle on peut venir pleurer. Cependant, quand un ami se confiait à lui, il faisait son possible pour ne pas juger. C'était un critère indissociable de sa façon de penser. Si un jour il devait se confier, ce qui n'arriverait probablement jamais, il ne voudrait en aucun cas être jugé, qu'on ose émettre des préjugés totalement dénués de sens sur lui. Bon, au fond, peu importe qu'on le juge...il s'en foutait pas mal...surtout de l'opinion inintéressante des autres...mais pas de celles de ses amis. Cependant, il arrivait qu'il écoute certains de leur commentaires sans les prendre en compte. Et oui, il n'en faisait souvent qu'à sa tête.

Les propos qu'il avait tenu à son égard sur le fait qu'il faisait juste preuve d'un peu d'écoute parce qu'ils étaient amis avait eu de l'impact sur la jeune fille. Plus qu'il ne l'aurait cru d'ailleurs. Il en était étonné et d'un autre côté, soulagé. Etonné qu'elle le montre...mais il ne pouvait nier qu'il était content de cette réaction et soulagé parce qu'elle n'avait pas percé son secret à jour et par le fait qu'elle pense comme lui. Au moins, ils étaient sur la même longueur d'ondes même si lui restait stoïque tout en abordant un mince sourire. Dawn souriait, semblant petit-à-petit oublier ce qui l'avait amené ici: Damian et son départ, Dawn et son abandon. Il comprenait son sentiment d'abandon même si à l'époque, il n'avait pas été physique, mais mentale...un abandon parental à cause de ce lui pensait et disait. Il l'avait très mal vécu. Encore aujourd'hui, il n'était toujours pas retourné chez ses parents depuis deux ans. Deux années sans les voir une seule fois et il s'en portait bien. Les vacances d'été, il les passait à présent chez Samuel. Et même si ce dernier était très absorbé par sa carrière professionnelle, il ne lâchait pas son jeune frère. Voilà pourquoi Raph' avait entièrement confiance en lui. Et puis, il l'admirait même si ça il ne le dirait pour rien au monde. Il était bien assez sûr de lui sans en rajouter. Les yeux de Dawn posés sur lui le ramenèrent à la réalité.

Oui, en effet Jade comptait énormément pour lui. Au point qu'il en était devenu possessif. Evidement, pour garder une personne à ses côtés, il savait que ce n'était pas la meilleure solution, mais il n'arrivait pas à se raisonner. C'était plus fort que lui. Même sa raison était hors-jeu. Evidement, il ne le montrait aucunement. Hors de question de montrer ce côté de sa personnalité...et encore moins à Jade. Connaissant sa cousine, elle ferait tout pour le taquiner, quitte à le mettre à bout. Parfois il ne comprenait pas trop pourquoi il agissait ainsi. Elle n'était pourtant que sa cousine...! Oui, mais une cousine spéciale à ses yeux. Elle était la soeur qu'il n'avait jamais eu. C'était son rôle de frère de veiller sur elle, quitte à paraître étouffant et à lui éviter certaines fréquentations. C'était pour son bien, même si elle sur le moment ne s'en rendait pas compte. Mais comment faire pour protéger continuellement une fille aussi belle des loups qui rôdent? Il n'était pas aveugle. Il avait vu comment certains la regardaient quand elle était dans les parages. Et ces seuls regards lui donnaient envie de piquer ces impurs de son venin. Mais il ne pouvait être partout à la fois. Même s'il passait du temps avec elle, ils n'étaient pas continuellement collés l'un à l'autre. Ils avaient chacun leur vie même si celle-ci était liée. Ce côté protecteur dont avait parlé Raphaël semblait rassuré Dawn. Ainsi, elle aussi était comme lui? Est-ce que tous les Serpentards étaient ainsi, aussi possessifs? Lui, il savait que si Jade sortait avec quelqu'un, il ne le prendrait pas très bien au début. Mais il savait qu'avec le temps ça s'arrangerait. Il craignait juste qu'elle souffre inutilement. Il espérait juste qu'elle porterait son choix sur quelqu'un qui en valait la peine. Dernièrement, au détour d'une conversation qu'il avait surprise, il avait entendu une rumeur non-confirmée sur le fait que sa cousine sortirait avec un Poufsouffle parce qu'ils les avaient vus danser ensemble au Bal de Noël. En entendant cela, il avait failli se diriger vers cette bande d'idiots dégénérés pour les secouer un peu, leur remettre le cerveau _ s'ils en avaient un _ à l'endroit et à leur dire de cesser de raconter des conneries, sinon ils entendraient parler de lui. Mais au même moment, Quentin était arrivé, stoppant la colère sourde qui l'avait envahie et l'empêchant ainsi de mettre son plan à exécution. Pourtant, ça l'avait démangé. Y en avait un qui l'avait énervé...c'était un blondinet de Poufsouffle et la seule et unique chose dont il avait eu envie, c'était de l'attraper par le col et de l'accrocher au lustre. Il se rappelle encore ça bouillonait à l'intérieur de lui et comment il avait eu envie de régler leur compte à cette bande de macaques. Propager de tels râgots sur sa cousine l'avait mis alors hors de lui, surtout quand il savait que c'était totalement faux _ enfin, ça c'est ce dont il était persuadé _.

Alors Dawn était-elle aussi possessive et protectrice que lui ou était-ce Damian, son jumeau, qui l'était? Apparement, ça l'avait travaillé et ce qu'il lui avait dit l'avait visiblement rassuré. Elle était même souriante à son égard, ce qui fit apparaître un sourire sur les lèvres du Vert et Argent. S'il pouvait aider un minimum, tant mieux. Il n'était jamais bon de voir un proche dépérir...S'il lui avait parlé franchement, c'est parce qu'il était ainsi. Pour certains, cela pouvait passer pour de la méchanceté gratuite, mais pour d'autres, la franchise était ce qu'ils recherchaient. Lui restait tel quel. Aux autres de s'adapter. Ce qui était sûr, c'est qu'avec Dawn à cet instant précis, il n'avait pas été que franc, il avait aussi été sincère...ce qui était rarement le cas. Elle n'avait pas besoin de le remercier. S'il avait agit et dit de telles choses, c'est qu'il en avait eu envie et voilà tout. Au fond, même s'il ne voulait pas se l'avouer, il trouvait ça normal (d'aider). Enfin, si elle y voyait plus claire, c'était mieux, non? C'est vrai que ces derniers temps Dawn n'avait pas été particulièrement souriante et elle s'était peu montrée. Cette rencontre inattendue était peut-être un remède, qui sait? Et même si lui parlait peu, il avait appris que discuter avec quelqu'un de confiant permettait d'apaiser l'âme et ses tensions. Ce qu'il faisait rarement lui de son côté. Parler, se dévoiler pour parler de quelconque problème le crispait. Il n'y arrivait pas ou si peu...et de toute façon, ce n'était pas dans ses habitudes de se confier, alors il préférait rester aussi muet qu'une tombe. En tout les cas, le plus important est qu'elle aille mieux. Le regard pétillant de Dawn dans ses yeux gris-verts le confortait dans ses certitudes.

"Et oui, tout n'est que surprise..." fit-il un brin énigmatique.

Lui aussi en pénétrant dans son dortoir ne s'attendait pas à y trouver Dawn. Il marqua une courte pause avant de reprendre.

"Le plus important est que tu ailles mieux..." fit-il, un sourire sur les lèvres.

Il comptait à présent partir et quitter le dortoir. En y laissant une fille? O_o Et oui, aussi bizarre que cela puisse paraître, il ne voyait pas d'inconvénient à laisser Dawn dans le dortoir des garçons de 5ème année. Il avait confiance en elle. Que pouvait-elle bien faire de toute façon? Elle n'était pas du style fouineuse, alors il n'avait pas d'inquiétude à avoir. A son avis, peu de personnes auraient agit comme lui. Il n'avait pas l'âme d'un chevalier servant. D'ailleurs, il n'aimait pas cette expression. Il était juste un caméléon qui changeait de façon d'être en fonction de la situation. Ce n'était pas pour autant qu'il jouait les faux-culs avec ses amis, bien au contraire. Tandis qu'elle regardait ailleurs, il se redressa, prêt à partir. C'est alors qu'elle s'adressa de nouveau alors que lui pensait que la discussion était close. Il s'arrêta net, reposant son regard gris-verts dans les yeux aciers de Dawn. Il ne savait quoi répondre. Un léger froncement de sourcils comme s'il réfléchissait...

"Je..."

Il ne voyait pas ce qu'il pouvait lui répondre. Pour le moment, dans sa vie, tout allait bien à part cette satané rumeur absurde et totalement déplacée sur sa cousine, sa vie n'avait pas encore été bouleversée par les aveux de sa mère sur sa soeur morte, ni sur les révélations de Quentin sur sa trahison durant une année entière. Non, il avait l'esprit tranquille pour le moment. Il vivait très bien avec ses secrets et ses blessures sans ressentir le besoin d'en parler. Néanmoins, il ne pouvait partir comme ça, en ne lui donnant aucune réponse. Assit en face d'elle, il semblait songeur, réfléchissant surtout au pourquoi de cette question. En un laps de temps très court, elle en devint évidente.

"A part le fait de savoir si oui ou non je vais pouvoir passer les vacances d'été chez mon frère, tout va bien!" déclara-t-il un sourire franc sur les lèvres, le regard amusé.

La question l'aurait plus gênée s'il avait vraiment eu des problèmes. C'était d'ailleurs pour cela qu'il ne s'était pas senti offensé...mais de quoi aurait-il pu l'être? Une amie n'a-t-elle pas le droit de se soucier de vous? Alors cette personne ne pourrait plus porter le titre d'ami. Demander à l'autre s'il va bien n'est-ce pas une preuve de reconnaissance? Le sourire qui avait compagné ses dires prouvait qu'il n'avait même pas pensé au fait d'être offensé ou pas. Par contre, si une autre personne qu'il n'estimait pas lui avait posé la question, pas de doute qu'il en aurait été offensé. Il aurait même trouvé cela déplacé. _De quoi j'me mêle!_. Cette fois, il comptait bien partir. Il se leva donc, prenant congé de son amie. Il était venu ici dans l'espoir de se retrouver un peu seul, mais ça n'avait pas réussi, mais aucun regret. A présent, il avait faim. Tiens, pourquoi ne pas faire un petit détour aux cuisines? Mais avant de partir, il resta debout devant Dawn, puis prit la parole, d'une voix plus douce, assez audible, sur un ton presque 'secret' comme s'il voulait qu'elle n'oublie pas ce qu'il pensait. Tout le monde ne fait pas quelque chose pour reçevoir quelque chose d'autre en échange. Il avait appris ça de son frère...

"Tu ne me dois rien Dawn!" dit-il tout simplement.

Puis après un sourire à son encontre, il décida de la laisser un peu seule et lui d'aller demander aux elfes de Poudlard se trouvant aux cuisines de lui préparer un big encas.

Parfois il fallait apprendre à ne rien attendre en retour.

[Fini pour Raph']

» Il pleut et alors
» Il pleut, il mouille... [PV Isaac]
» Etudie pendant qu'il pleut [ PV ]
» Raphaël / Heaven
» Get up and never give up... [PV Raphaël]