Un billet pour toi... (à Halloween Strue)

Jamais il n'avait été aussi attentif. Jamais il n'avait été aussi absorbé, que cela soit pour son travail lorsqu'il était élève que lorsqu'il observait les animauxdont il avait préalablement arraché les ailes ou les pattes. Sid Avery Junior était tout entier à ce qu'il écrivait, ses traits plissés en une ride soucieuse, ses sourcils froncés de concentration tandis que sa petite langue rose ressortait de sa bouche sur son visage de cadavre.

Il écrivait d'une main raidie et chevrotante, tâchant de courber le dos à chaque bourrasque de vent, s'efforçant sur le banc glacial de ce parc de Londres à rester assis quelques minutes encore. Plus personnes ne voulaient de lui nulle part. Il était trop étrange ou sentait trop mauvais ou indisposait cruellement la clientèle.

Le dernier bar où il était allé -et ce dans le but d'écrire sur ce maudit parchemin- l'avait refusé séance tenante, et ce avant même qu'il ne franchisse la porte. Le tenancier -bien qu'étant un petit gobelin- s'était interposé et avait même commencé à lui donner des coups de pied dans les tibias afin qu'il déguerpisse au plus vite. Sid, toujours aussi enfant, était ainsi parti dans un fou rire au cours duquel il répondait aux heurs du pauvre gobelin par ses propres coups de pied... déjà plus dévastateur. A la fin il était comme un diable dansant une gigue pour éviter les pieds, les poings, les griffes, les crocs de ce pauvre petit être rabougri qui ne voulait plus de lui...

"Mais je paye !! Avait-il proclamé toujours aussi euphorique, je paye !!". Et, entre deux ou trois pas de danse, il n'hésita pas, non plus, à lui coller quelques coups de pied au derrière.

Résultat de tout ce charivari ? Sid avait été sorti de force par deux colosses disant appartenir à la Brigade du Ministère. Le pauvre garçon n'avait pu empêcher un gémissement plaintif sur une grimace craintive lorsqu'ils se saisirent de lui à bout de bras. Il avait été ensuite jeté en pleine rue, raclant violemment le bitume, écharpant un peu plus son visage lunaire et déjà bien amoché. Sur le pavé, au milieu des passants intrigués, il ressemblait plus à une vulgaire marionnette brisée qu'à un véritable homme.

Il s'en était remis et, sans un mot, avant gagné ce fameux parc où il se trouvait à présent, ne gardant rien d'autre sur le dos que sa veste pourrie et élimée, vestige d'un complet noir de sorcier de cérémonie. Le col de la chemise était d'ailleurs entièrement ouvert et le noeud papillon blanc pendait négligeamment le long de son cou... on eut dit un jeune mariée en déroute, à la mine déconfite et au chapeau haut de forme qui lui serait allé comme un gant si le haut n'était pas défoncé. Clochard. Sid n'était plus qu'un clochard.

Il termina sa missive et se relut brièvement. Il signa à la fin et la plia concienscieusement comme lorsqu'il était petit afin qu'aucun bord ne soit froissé. Ses doigts gourds de froid, aux gants blancs et déchirés, tremblaient presque d'avoir à lisser le papier.
Il avisa du regard un perchoir et s'y dirigea derechef. La chouette qui venait d'arriver avait attrapé dans sa course un petit rat des villes et le croquait avidement à travers son bec accerré. Sid lui sourit tendrement puis approcha ses doigts vers la patte de l'oiseau avec une délicatesse toute enfantine. L'animal se laissa faire comme par habitude, engloutissant ce qui restait de son repas, et le jeune homme lui caressa le haut de la tête, s'attardant un peu plus sur sa contemplation.

"Il y a des êtres gentils en ce monde...", et son sourire d'enfant s'élargit davantage.

L'oiseau ne lui rendit même pas son attention et déploya ses ailes, prêt à prendre son envol. Il poussa sur ses pattes et disparut aussitôt dans un battement d'ailes. Sidney, la main en visière, l'observait planer un peu plus haut vers les cieux... Une fois qu'il eut disparu entièrement à travers les nuages, il en revint à son banc comme à regret et frotta vigoureusement ses bras. De la buée sortait de sa bouche.

"Allez vite, oiseau maudit, viiitee !! J'me les caille moi ici, tout seul ! Alors grouille-toi !!

J'te cloue à une porte sinon, ou même pire ! Je te dévore vivant !".

Sa voix s'était faite plaintive tandis qu'il essayait tant bien que mal de se réchauffer. Plus les minutes passaient plus il prenait froid et gardait l'horrible sensation, encrée au fond de son coeur, qu'aucune réponse ne parviendrait à ça :


"Le 22 Février 1996,


Coucou Halloween. Ou peut-être devrais-je t'appeler Mademoiselle Strue ?

Tu ne me connais pas mais moi je te connais et je sais quel pouvoir rend le nom de ta famille si célèbre.

Je suis, pour ainsi dire, un admirateur secret. Si tu n'as pas peur, si tu veux me faire confiance, rejoins-moi au Parc Changeant de Londres.

Je cherche à ce que tu m'aides et j'espère que tu pourras, que tu trouveras même le temps de me répondre... Qui sait ? Je pourrais bien devenir un protecteur pour toi ? Un ami ? Un confident ?

Laisse les autres où ils sont et rejoins-moi. Tu es la seule à pouvoir m'aider. En contrepartie, je t'aiderai moi aussi.

Merci d'avance de ta réponse, et au plaisir de te voir en vrai !


S.".

Dans un manoir à 500 km de là, Halloween était prête à aller se coucher, elle portait sur elle une longue chemise de nuit blanche et se tenait à la porte de sa chambre, laissant ses cheveux dorés caresser ses fines épaules et d'une voix joyeuse disait bonne nuit au major d'homme, sans se douter qu'un inconnu aller lui demander de l'aide.

"bonne nuit Ivan faite de beaux rêves" dit elle en fermant la porte.



En se retournant elle vit vers une des fenêtres de sa chambre, une chouette qui la fixait, Halloween se déplaça rapidement faire la fenêtre et en se demandant qui était la personne qui l'écrivait à cette heure-ci.



* Qui peut bien m'envoyer une missive à cette heure-ci, si grand-mam voit cela je serais gronder*



Elle ouvra la fenêtre et laissa l'oiseau rentrer, elle fit bien attention quand elle prit le parchemin à ne pas blesser l'oiseau et lui donna à boire et de l'eau pour le remercier de lui avoir amené cela.

Elle déroula le parchemin rapidement curieuse de savoir ce que disait la lettre, elle pensait que c'était une lettre de Jack, elle fut étonnée ... quel étrange parchemin?!?! Ce n'était pas Jack.

La personne avait l'air de la connaître, étrange, l'écriture de faisait pas penser à un élève, on aurait dit un jeune adulte... elle pensa au début à une blague et se retourna vers la chouette la menaçant du doigt.

« AHah ah elle est bonne cette blague !!!!vraiment, ton propriétaire doit vraiment être un troll pensant que j'allais lui répondre à sa mauvaise blague, surtout à cette heure-ci !!! » dit elle en fixant la chouette qui avait l'air de lui dire par le regard que ce n'était pas une mauvaise blague.

Halloween mit une bonne demi-heure avant de se rendre vers son propre bureau et de lui répondre de son écriture fine et arrondie. Tout en écrivant, elle soupirait et jetait des regards noirs à la chouette qui avait l'air de perdre patient.



Monsieur S,



Je me vois étonnée de recevoir une missive de votre part à cette heure-ci et de plus est que vous sembliez connaître le secret de ma famille...



Comme j'ai pu le lire, vous me demandez de l'aide, mon aide?! je ne vois pas comment je pourrais vous aidez...



Mais je vous accorde un rendez-vous tout de suite, dans une demi-heure à Londre dans le grand parc, troisième banc depuis la gauche de l'entrée.

Vous me reconnaîtrez facilement je porterai une cape noire ou le symbole de ma famille et tissé.



Je vous dit à tout à l'heure .

H.S



Elle roula le parchemin et appella la chouette d'un sifflement peu amical, l'oiseau la toisa d'un regard et s'envola vers elle, elle lui accrocha à la patte le parchemin d'un geste franc et la renvoya par la même fenêtre qu'elle était rentrée en lui chuchotant d'une voix peu amical

« Si c'est une farce, tu vas devoir te chercher un nouveau propriétaire » dit elle avant de la laisser s'envoler.

Après départ de l'étrange volatile, elle ouvra toute grande la grande fenêtre et sortit son balais de son armoire, elle le posa devant la fenêtre, avant de se préparer.

Elle se changea rapidement, elle mit un pantalon noir et un long pull vert, puis sa cape et elle mit des bottes et ne prit pas le temps d'attacher ses cheveux.

Elle s'en alla rapidement sur son balai direction Londre, baguette à la main prêt à donner une correction au mauvais farceur....

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