La chasse a été bonne?

Aleen venait de finir de décortiquer les dernières bestioles qu'elle s'était farcie.
Elle pestait toujours un peu sur son utilisation de la magie. Le vent avait abîmé les créatures qui l'avaient acculée. Heureusement pour elle, elle avait réussi à tuer deux chiens de l'enfer avant que ce passage désagréable ne survienne, ce qui lui a permis de récupérer deux belles fourrures noires et soyeuses. Mais elle aurait préféré tirer profit des cinq peaux… Que le sort est capricieux quand il s'y met.

Elle mit dans un coin tout ce qu'elle pouvait revendre sans problèmes: les fourrures des chiens de l'enfer ainsi que la plupart des os, les petits et les cassés ainsi que quelques gros os; elle avait essayé de ne pas abîmer plus qu'elles ne l'étaient les cornes du diable afin qu'elles ne perdent pas plus de valeur, d'extirper l'œil intact de son globe oculaire, raser ses crins et les enfourner dans un sac, lui arracher la langue et récupérer les sabots de l'être des ténèbres sans le moindre mal… après tout ils étaient intacts contrairement aux cornes.

La chasseuses mis dans un autre coin de sa salle de dissection quelques gros os tels les tibias et les fémurs des chiens de l'enfer ainsi que deux épaules qui bien affûtées pourraient servir de haches. Si après essai, elle se rendait compte que la dureté des os des chiens de l'enfer ne suffisait pas pour en faire des armes correctes, elle pourrait toujours les revendre à des passionnés d'armes exotiques.
Elle conserva les crocs dans une petite boite en métal. Lorsqu'elle aurait le temps, elle les percerait pour en faire un trophée tel un collier ou un bracelet primitif.

Elle farfouilla dans les restes des corps afin d'en sortir les morceaux de viandes comestibles et les prépara de façon à pouvoir ensuite les congeler et les manger plus tard. Elle n'allait pas se débarrasser ainsi d'une viande gratuite.

Une fois ce travail fastidieux terminé, elle remit les restes de corps dans sa boule de cristal et nettoya sa table d'opération afin qu'elle soit nickel pour laver les morceaux qu'elle prévoyait pour la revente. Lorsque cette tâche plus simple fut finit, elle quitta la salle d'opération afin de farfouiller dans son appartement pour y trouver une boule de cristal bien plus petite que celle qu'elle utilisait habituellement afin d'y mettre son précieux butin.

La jeune femme en avait pratiquement fini avec son travail, elle lava à la va-vite ce qui lui était destiné et le laissa dans son coin où elle pourra s'y atteler de nouveau avec un peu plus de soin plus tard. Elle alla dans sa chambre, retira sa blouse blanche plastifiée et maculée de sang pour enfiler une tenue de cuir noir plus près du corps.
Elle attrapa un long manteau sombre et son sac d'armes. Elle fit passer deux lames courtes dans son dos qu'elle coinça dans la ceinture sous le manteau. Elle se saisit de sa baguette magique attachée solidement à une lanière de cuir à un clou et l'accrocha à sa ceinture. Le bout de bois reposait nonchalant sur sa cuisse. Un œil avisé pourrait se rendre compte que les nombreux nœuds et tours que faisait la lanière de cuir ne lui permettraient jamais de se saisir avec aisance et rapidité de la baguette.

En y jetant un bref coup d'œil, elle aperçût une tâche sombre. Elle devrait la laver à son retour… elle se rappela avoir du l'utiliser comme pieu improvisé lorsqu'elle s'était retrouvée à court d'armes.

Elle ferma à double tour derrière elle… précaution peut-être inutile lorsque l'appartement est protégé par un sort de Fidelitas, mais c'était devenu une habitude à force de vivre si longtemps avec des moldus.
Elle héla un taxi et se fit amener le plus proche possible du bar qui lui permettrait de rejoindre l'allée des Embrumes. Elle était plutôt pressée de récupérer l'argent de son labeur, mais elle se montrerait plus économes pour le retour et utiliserait ses jambes.

Une fois à destination, elle savait où aller. Elle avait ses petites adresses, ce n'était pas une débutante. Elle rendait toujours visite aux commerçants le plus susceptibles de lui acheter sa marchandises dans un ordre aléatoire… il aurait été injuste pour les autres que ce soit toujours le même qui profite en premier du choix sur la marchandise.

C'est ainsi qu'elle entra dans la première boutique qui lui fit le plus envie ce jour-ci.

Aelys n'avait jamais été un très bon lien à avoir si vous teniez à votre vie. Dès que la jeune femme trouvait une petite chose qui la gênait, elle se mettait dans une colère froide qui balayait toutes raisons, il n'y avait qu'à voir son frère pour le comprendre. Le pauvre ne s'en remettrait jamais. Après tout, vu l'état de sa demeure... D'ailleurs, aucun bouquets de fleurs n'y était posé, le pauvre petit était mort un de douleur, deux de peur et trois seul... Parce que sa soeur n'avait pas été d'un grand secours étant donné que c'était elle qui l'avait tué. Pour bien vous prouvez qu'une broutille pouvait la mettre dans un état de colère; bien que la raison pour laquelle elle ait tué son frère soit plus grave, juste le fait qu'il l'ait découvert en tant que Mangemort l'avait mis dans un état sans précédent. En même temps, il n'avait pas été très intelligent en la menaçant de tout raconter, quel idiot, n'avait-il pas pensé que provoquer une Mangemort endurci par des années de douleur était dangereux? Aelys ricana, Emmet avait bien tenu de son père, tout comme Alister et Joey... Des chiffes molles, trop présomptueux, qui se croyaient mieux que les larves qu'ils étaient! Des ratures simplement des rares avant le seul frère qu'elle reconnaîtrait: April.

Pourquoi donc pensaient-elles à tous ces idiots? Bah April, logique, c'était son frère, elle avait été le voir il n'y avait pas si longtemps au manoir McFear. Le petit Serpentard lui avait donné quelque peu le sourire en lui disant que ses condisciples étaient à ses pieds surtout les filles. La famille se relevait de l'affront que le reste de la famille avait pu faire... S'engager dans l'élite de ces pitoyables Aurors. En pensant cela, le front de la jeune femme se plissa, c'était un peu comme l'eau et les chats. Incompatible. Et puis les trois autres débiles là-bas? Tout bête (comme les concernés xD), elle les avait rencontré au Chemin de Traverse et oui, ces idiots alors qu'ils avaient l'intention ou étaient dans les Aurors se baladaient en rue comme s'ils étaient invincibles et que rien ne pouvaient leur arriver! Idiots! Elle aurait bien voulu les attaquer par derrière mais elle avait difficilement admis que trois face à une, ce n'était pas équitable, bien que deux des trois soient encore étudiants... Bref, ils lui avaient pressé de questions, comme s'ils étaient des amis qui ne s'étaient pas revu depuis des années. Bouffons. Ils ne savaient même pas ce que leur soeur avait fait, tué Emmet...

Mais une bonne chose lui avait été faite, comme pour éponger ce dur moment que d'être confrontée à sa... famille. Rien que le mot la faisait vomir. Mais revenons-en au fait qu'elle avait été récompensée. Après maintes et maintes nuits blanches pour réparer, avoir ou même fabriquer toutes sortes d'objets pour des Mangemorts, la jeune femme avait sué eau et sang pour tout remettre à temps, mais n'avait jamais fait une erreur. Jusqu'au cadeau que le Maître avait offert à Clarks. Malgré cette petite jalousie qui avait pointée, elle lui avait donné le bon bijou et n'avait rien trafiqué. Alors le Maître l'avait félicité en personne devant tous ses fidèles, de quoi gonfler l'ego de la princesse, rien de tel pour lui redonner l'envie de travailler pour SON Maître! Il avait même dit que quand toute résistance serait écrasée, une récompense lui serait due, si c'était pas la classe ça hein? ~~#ZBAAAF#~~ Cela lui redonnait la force de combattre les idiots qui ne voyaient pas que la réussite du Maître était la meilleure chose qui pouvaient leur arriver... Idiots aussi ceux-là tiens!

Mais le fait d'être joyeuse, ce qui ne lui plaisait pas du tout et d'avoir rencontré la partie qu'elle reniait de sa famille l'avait mis dans un état proche de celui dans lequel elle avait été en tuant Emmet et une telle erreur, bien qu'elle ne la regrettait pas, ne devait plus se reproduire, surtout quand elle était à visage découvert! Bref, elle rongeait son frein et espérant silencieusement qu'aucun client ne rentrerait dans la boutique ou qu'aucun de ces enfants trop téméraires ne joueraient dans l'Allée. Elle n'aurait pas la pitié de les épargner; s'ils l'énervaient, elle leur en ferait subir les conséquences! Et la mort était l'une d'entre elles... Bah, il était connu qu'Aelys McFear n'avait pitié de personne. De personne...

Mais manque de bol pour la demoiselle, quelqu'un rentra dans sa boutique. Penchée sur ses papiers, la jeune femme ne releva même pas les yeux sur la cliente ou le client -Comme elle regarde pas... ><- Il fallait bien lui faire comprendre de ne pas trop l'énerver sous peine de conséquences. Car n'importe qui entraient dans sa boutique la connaissait et savait les précautions à prendre. Aelys ne se doutait pas une seconde que ce n'était pas quelqu'un qu'elle ne connaissait pas ~~pourtant elle connaît pleins de gens la fille mais bon ><~~ mais sans entendre de demande -comme elle ne parle presque jamais si ce n'est pour dire des méchancetés-, elle redressa enfin la tête. Une femme était devant elle, blonde, plutôt jolie, mais pas autant qu'elle. Bah oui, à force d'avoir tous les hommes à ses pieds, elle a une grande estime d'elle-même la grande perche! Mais ce qui la dégoûtait, ce n'était pas la femme ~~pour une fois!~~ mais plutôt sa qu'elle... transportait. Des peaux d'animaux, des os, de quoi faire penser au Vodous moldus! Aelys grimaça discrètement, en plus ça puait! Mais reprit vite son masque de froideur:

- La boutique d'animaux c'est à côté...

Comme d'habitude ton cassant, signe que si on lui répondait, ça chaufferait, la train-train quotidien quoi... Bien sûr, il n'y avait pas de boutique d'animaux à côté, mais du moment que... la femme qui se tenait devant elle partait...

Aleen souleva un sourcil circonspect.
Visiblement la fibre commerciale ne devait pas être le meilleur atout de la vendeuse. Lorsqu'on était aussi mignonne et dans le commerce, on se devait d'utiliser cet avantage afin d'amener le client à dépenser chez sous dans sa boutique ou à tirer un prix avantageux sur les marchandises proposées par un vendeur free-lance. Ce devait être un détail non négligeable qu'elle semblait avoir oublié… du moins pour aujourd'hui.

Elle était elle aussi belle, mais cela n'avait aucune importance puisque tout dépendait des goûts du client. Sauf qu'elle tirait mieux profit de ses avantages lorsqu'il fallait vendre. Ses frères adoptifs et elle avaient assez vite compris que si c'était un client masculin qui venait ou un chasseur, il suffisait d'envoyer l'élément féminin avec son sourire Colgate pour tirer le meilleur profit dans une transaction. Il va de soit qu'elle se doutait que ce n'était pas les cristaux oxygénés d'une pâte dentifrice qui lui valait le fait d'être la meilleure vendeuse dans la petite entreprise familiale.

Mais elle préféra ne plus pensait à ça et ne pas se laisser refroidir par l'enthousiasme étouffant de la jeune femme.
Elle en avait connu d'autres et au pire, elle pouvait toujours continuer à faire les boutiques de la ruelle, elle finirait bien par trouver un type louche près à accueillir à bras ouvert une marchandise fraîche. Après tout, tout le monde ne se levait pas du pied gauche… bien que ça lui arrivait parfois aussi.

De plus elle ne comprenait pas pourquoi elle grimaçait. Elle avait passé assez de temps à préparer sa vente en séparant ce qui n'intéresserait pas les boutiques et en lavant ses produits. Peut-être les citadines avaient-elle l'odorat trop pointilleux… à moins que ce ne soit les subtilités de son parfum fruité moldu qui ne lui déplaise. Allez savoir!
Pourtant certains parfums français étaient assez demandés… Bon d'accord le sien venait d'une petite boutique dans une petite rue elle aussi, mais ça ne faisait rien la fragrance lui plaisait et elle ne prévoyait pas d'en changer pour faire plaisir à la gente féminine. Ce petit détail pouvait tout de même se discuter si tous ses acheteurs potentiels n'apprécient pas la senteur Vanille-Mûre.

- Ah? Merci. Mais je ne suis pas perdue et je ne suis pas réellement blonde, à moins que vous ne considériez que les cheveux foncés soient une tare… Bonjour, souligna-t-elle. Je pense que vous n'avez pas compris que je ne vendais rien de vivant.

Elle écarta les peaux des loups de l'enfer pour faire mine de les laisser de côtés afin de les glisser plus tard dans son sac.

- Je suis désolée. Je ne m'étais pas rendu compte que ses magnifiques peaux soyeuses et d'un noir si profond n'étaient pas faites pour votre boutique. Mais ne vous en inquiétez pas, je trouverai une boutique de couture pour elle, ce genre de peaux ne peut être appréciée qu'en descente de lit ou en manteaux de luxe… pour les personnes qui en ont les moyens…

Elle se saisit donc plutôt des autres objets.

- Je possède cependant d'autres articles moins onéreux et plus passe-partout pouvant être utilisés en composante de sorts pour l'élaboration de potions, filtres ou autres utilisations à la discrétion de l'utilisateur. Je possède ici divers os de chiens de l'enfer, des sabots de diable, un œil de la même créature, ses cornes ainsi que ses crins… Admettez, aimable commerçante, qu'il y a bien dans cet étalage de marchandise fraîche de quoi faire le bonheur de votre boutique d'une quelconque manière.

Le tout dit avec ce sourire qui faisait défaut à la propriétaire de la boutique. Il allait sans dire qu'elle ne faisait pas des affaires de gaieté de cœur avec la brune dont l'accueil l'avait crispée, mais elle tentait de rester calme et courtoise. Le fait de penser au futurs gallions qu'elle pourrait retirer de la personne l'aidait à prendre son mal en patience.

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