Tears Don't Fall [ LIBRE ]

Les cartes avaient annoncés un mauvais présage concernant Vincent. Depuis lors, Fred’ parcourait le château à la recherche de son meilleur ami. Cela faisait bien deux heures qu’elle essayait de le trouver… et quand ce fut enfin le cas, son premier mouvement fut le soulagement. Il était vivant. Parce que oui, la carte qui était tombé était la carte sans nom… autrement nommé la mort. Mais il était bien vivant, même s’il semblait plutôt au quatrième dessous. Elle avait tellement couru, qu’elle était essoufflée… mais maintenant qu’elle était devant lui, elle ne savait pas quoi lui dire. Elle n’avait pas prévu de le trouver avec cette mine défaite. Elle réalisa subitement qu’elle ne savait rien de Vincent alors qu’il savait absolument tout d’elle… Il savait pour son frère, pour ses parents, pour son fiancé, pour les photos, pour les tartes au citron, pour la danse… tout, absolument tout. Mais que savait-elle hormis le fait qu’il adorait le chocolat et qu’il l’aimait bien elle ? Au final, pas grand chose. Ah si, il devait aussi aimer les blondes *regard en biais vers Marie*.

Elle était face à lui, la bouche à moitié ouverte dans un mot qu’elle n’arrivait pas à prononcer. Elle la referma d’ailleurs. Elle n’était pas très douée pour parler alors autant se taire. Elle tenait toujours ses cartes de tarots contre sa poitrine. Qu’est ce qui pouvait faire souffrir son ami ? Elle n’en savait rien et elle ne pouvait pas le lui demander, elle ne voulait pas l’obliger à parler… Elle s’accroupit à côté de lui, accroupit parce qu’elle ne voulait pas qu’il voit l’inquiétude sur son visage. Elle avait vraiment passé des heures horribles à le chercher dans le château, mais maintenant qu’elle l’avait trouvé, elle ne savait pas quoi dire ou quoi faire. Elle était trempée mais c’était la dernière de ses préoccupations. Elle réfléchissait, son petit cerveau tournait à plein régime.

« Tu as mal ? » Finit-elle par demander d’une voix si faible qu’elle craignait qu’il ne l’ait pas entendu avec le bruit de la pluie. Elle était son amie, mais elle n’était pas bonne à grand chose, elle en avait parfaitement conscience. Une blessure physique, elle pouvait la soigner… mais pour le reste, sa présence suffirait-elle ? A quoi pouvait-elle servir ? Elle aurait dû demander conseil à Serena ou à Roze mais elle était partie, elle avait couru partout pour le trouver parce qu’elle était inquiète… Et maintenant ? Elle n’en savait rien mais le sentiment de soulagement qu’elle avait ressenti dans un premier temps s’était éteint pour faire place à l’appréhension… la plus totale.

La solitude était une chose à laquelle le jeune Vincent avait fini par s'habituer. Il était bien comme ça, juste entouré de la nature, l'air frais soufflant sur son visage, la pluie dissimulant ses larmes. De toute façon, lorsqu'il était comme ça, il ne supportait pas qu'on le voit, qu'on puisse voir qu'en réalité, il était humain, qu'il était capable de pleurer et que sa méchanceté n'était qu'une façade, il détestait que l'on puisse voir que les larmes dont il se moquait chez les autres apparaissaient bien souvent dans ses yeux à lui... Donc oui, il en venait souvent à se haïr lui-même, il en venait souvent à se dire qu'il n'était qu'un imbécile. Mais il était comme ça, faible. Et il savait très bien que contre ça, il ne pourrait jamais rien faire. C'était ainsi et de toute façon, il ne pouvait pas changer... Pas tant que les invisibles cicatrices qui le hantaient resteraient en lui.

Lorsqu'il vit Fredericke s'approcher de lui, son premier réflexe fut d'essuyer ses joues. S'il y en avait bien une qu'il ne voulait pas voir maintenant, c'était bien elle. Attention hein, il l'adorait, elle était sa meilleure amie et tout. Mais lorsqu'il était comme ça, il ne se contrôlait pas. Avec personne. Et il ne voulait pas se montrer méchante avec elle. Encore plus qu'avec quiconque, c'était avec elle qu'il se montrait le plus gentil possible. Jamais il n'avait été comme ça avec personne. Mais quand il était comme ça... Dans un tel moment de faiblesse, il savait qu'il parlait avant de penser... Oh bordel... Fredericke, vas-t'en ...

Mais lorsqu'elle lui demanda s'il avait mal, il baissa les yeux. Elle était son amie et c'était pour ça qu'elle était là. Elle avait su, allez savoir comment qu'il n'allait pas bien et maintenant, elle voulait simplement savoir ce qui n'allait pas. Elle voulait savoir comme lui lorsque c'était elle qui n'allait pas bien. Mais non, lui il ne disait jamais rien. Lui il restait refermé sur lui-même et c'était peut être mieux comme ça. Qui pouvait bien s'intéresser à ce qu'il pouvait ressentir ? Qui pouvait bien s'intéresser à ce qui lui faisait de la peine ? Personne, il le savait alors voilà, il ne disait rien. Il la fermait...

- Barres-toi Fredericke. Casses-toi. S'il te plaît vas-t'en...

Oui, il voulait qu'elle parte, il avait peur de se montrer trop méchant avec elle si elle persistait à vouloir savoir ce qui n'allait pas. Il avait peur de dire des choses qu'il ne penserait pas. Il avait peur de la perdre parce que s'il venait à la perdre, ça recommencerait comme avant, il serait une nouvelle fois seule et non, il ne le supporterait pas. Jamais il ne supporterait de redevenir comme avant, le jeune garçon qui n'avait aucun amis, aucun proche sur qui compter. Maintenant qu'il avait Fredericke, il était tellement plus heureux, même si ça ne se voyait pas toujours. Alors il ne voulait pas qu'on lui enlève ça. Il tenait bien trop à elle pour ça. Mais que faire quand nos caractères si durs prenaient le dessus hein ? Mis à part ne rien faire et laisser faire. Il ne pouvait rien dire, rien faire...

Les paroles de Vincent tombèrent comme un couperet sur Fredericke. Il voulait qu’elle s’en aille. Evidemment… elle ne savait à rien, elle n’était bonne à rien… Ce n’était pas comme si elle ne le savait pas. Elle allait se lever, elle allait partir, mais une petite voix en elle lui dit que si elle faisait ça, elle n’arriverait plus jamais à regarder Vincent en face. Alors elle reprit sa place, accroupie à côté de Vincent, le regard posé sur le sol. Elle rangea son tarot dans ses poches et mordit l’ongle de son pouce pour réfléchir. Il voulait qu’elle parte mais…

« J’peux pas. » C’était bien simple, elle ne pouvait pas partir. Si elle s’en allait maintenant, peut-être qu’il serait soulagé sur le moment, mais après il lui en voudrait. Quel ami partait en laissant derrière lui son compagnon qui pleure ? Non, elle n’était pas comme ça. Elle n’était pas une lâche qui fuyait les problèmes, elle affronterait ceux de Vincent qu’il soit d’accord ou pas parce que c’était plus sain pour leur relation. Il venait de la blesser mais il n’était pas dans son état normal, il était toujours gentil avec elle et il écoutait toujours ses histoires – parfois sans queue ni tête – c’était à son tour d’être là, mais pas pour babiller joyeusement.

Elle n’avait jamais ignorée que Vincent n’était pas avec tout le monde comme il était avec elle. De même, elle savait qu’il avait une part d’ombre en lui… mais elle ne posait jamais de question, parce que ce n’était pas son rôle. Il l’aimait souriante et pleine d’énergie, elle était toujours pleine de joie de vivre et elle espérait qu’elle lui en communiquait une partie. C’était comme ça qu’elle vivait leur relation au jour le jour… mais il arrive que certains moments doivent faire exceptions. Un peu comme lorsque ses parents enterraient la hache de guerre parce que leur fille avait attrapé une mauvaise grippe et qu’ils étaient tous les deux à son chevet. Cela ne voulait pas dire que le lendemain matin, ils ne recommençaient pas à se disputer… Et bien, ce n’était pas parce qu’elle n’agissait pas en fille frivole, qu’une fois que la pluie aurait cessé de tomber, elle ne le redeviendrait pas.

« Je sais que tu veux que je parte, mais je ne peux pas. Si je m’en vais maintenant… Je pense que je m’en voudrais toute ma vie parce que j’aurais été une très mauvaise amie… »

Il ne s’en rendait peut-être pas compte, mais elle l’avait vraiment cru mort, ou tout au moins gravement blessé… les cartes n’étaient jamais parfaitement clair mais quand elle avait simplement touché celle ci pour la retourner, elle avait vraiment eu le sentiment qu’elle n’avait rien de métaphorique. C’est pourquoi elle avait tant couru.

« Tu n’as pas besoin de parler mais dis moi au moins si tu es blessé… physiquement. »

Elle avait déglutit avec difficulté mais elle ne savait pas si c’était parce que la pluie allait la rendre malade ou si c’était parce qu’elle avait une boule dans la gorge… Elle ne le regardait pas, ses longs cheveux blonds tombaient en cascade mouillée autour de son visage, collant ses tempes et ses joues. La partie la plus superficielle d’elle, celle qui avait été éduquée pour ça par sa mère, se dit qu’elle devait vraiment être horrible à voir… et cette pensée, tellement déplacée vu la situation, fit intérieurement sourire Fredericke. C’est fou… même dans cette situation elle pouvait être frivole finalement…

Lorsqu'elle lui dit qu'elle ne pouvait pas partir, il ne put s'empêcher de sourire, et oui, n'oublions pas que son amie était une forte tête hein ! Elle était tellement comme lui que par moment, ça pouvait faire peur ! Fredericke était un peu comme son égal féminin, c'était probablement pour ça qu'il s'entendait si bien avec elle, pour ça qu'il avait peur de la perdre... Si elle ne partait pas, il allait s'énerver, dire des choses qu'il ne penserait pas et la perdre... Voilà actuellement ce qui lui faisait le plus peur. Perdre son amie à cause de son passé. Mais pourquoi est-ce qu'il ne parvenait pas à oublier tout simplement ? Pourquoi est-ce qu'il ne parvenait pas à se débarasser de tout ça... ?

Sans dire quoi que se soit, il l'écouta lui dire qu'elle ne pouvait pas partir parce que si elle le faisait, elle s'en voudrait toute sa vie. Elle exagérait peut être un peu mais dans le fond, peut être pas tant que ça. S'il avait été à sa place, il aurait tout fait pour savoir ce qui pouvait bien ne pas aller chez elle donc oui, comme ils étaient un peu pareil... Mais il ne supporterait pas de la blesser juste parce qu'elle essayait de savoir ce qui n'allait pas...

Une mauvaise amie ? N'importe quoi ! Mais il fallait avouer que si elle était partie, dans le fond, il aurait probabelement songé qu'elle ne tenait pas tant que ça à lui... Mais non, elle restait. Elle restait là, avec lui, patiente et elle lui montrait que justement, elle tenait à lui. Mais il ne se sentait pas du tout prêt à lui dire ! A lui raconter ce qu'il cachait à tout le monde. Il avait bien trop peur d'être jugé, de montrer qu'il était en réalité un garçon sans intérêt qui avait connu tellement de malheur qu l'on avait envie de ne lui donner que pitié... Ca et rien de plus. Et non, il refusait totalement de subir ça ! Il ne voulait pas attirer la pitié des gens et c'était probablement pour ça qu'il n'arriverait pas à en parler. A personne. Et peut être jamais...

Quand elle lui demanda de lui dire s'il était blessé physiquement, il fut assez étonné. Comment pourrait-elle savoir qu'il s'était fait mal ? Il remarqua alors les cartes de tarots dans les mains de la Gryffondor. C'était les cartes qui lui avaient dit qu'il avait mal ? Pourtant, il avait mis une bande, c'était bon nan ? Bon, il devait bien avouer qu'il avait un peu mal encore et qu'il était un peu fatigué, un peu plus que plus tôt mais ça ne voulait pas dire que c'était plus grave que prévu hein ! Enfin... Il se dit qu'il aurait pu lui dire, put lui dire la vérité, lui dire que oui, il était blessé mais ça revenait à accepter de lui parler de tout ça... Et non, il ne le pouvait pas. Alors il mentit...

- Non, j'ai rien c'est bon. Tu peux partir. S'il te plaît Fred, je ne veux pas me montrer méchant avec toi et le seul moyen pour ça serait que tu partes. Par pitié... Vas t'en...

Qu’entendait-il par « être méchant » ? Est-ce qu’il la frapperait ? Qu’il essaye pour voir tiens… Bref, de toute façon, peu importe. Elle ne le lâcherait pas, ni maintenant, ni jamais. On pouvait l’accuser d’être possessive, pot de colle (et encore… y’avait pire) mais au moins, elle l’était jusqu’au bout. Elle ne partirait pas parce que le vent tournait. Elle était une Gryffondor, une vraie. Elle se releva et se posa devant Vincent, les poings sur les hanches.

« Méchant ? Mais vas-y si ça peut te soulager… mais il en faudra plus pour que je dégage. »

Elle sortit ses cartes et en tira une au hasard. Tsss… Elle le savait. En plus il lui mentait. Non mais quel crétin… Le pire c’est qu’elle le pensait vraiment. A l’écouter, elle était une petite chose fragile… Bon ok, depuis qu’ils se connaissaient, elle s’était fait casser la jambe et elle était tombé dans les pommes mais ça, c’est parce que le corps ne suivait pas le mental !

« Si tu crois que je vais partir alors que tu m’as menti… En fait, ça me donne juste envie de te coller aux basques. »

Elle rangea ses cartes précieusement dans sa poche qu’elle ferma ensuite toujours très lentement. Elle commençait à se les geler, elle aurait dû mettre un pull de plus pour résister à la pluie. Elle savait que là, elle cherchait la bagarre mais ils ne pouvait pas rester dans cet immobilisme, chacun sur sa position, jusqu’à ce qu’effectivement, elle retombe dans les pommes à cause d’une crève subite ou que lui il s’effondre pour cette blessure dont il ne voulait pas parler.

« Mais tu peux faire comme si je n’étais pas là si tu veux. La discrétion n’est normalement pas mon fort… »

Elle retourna à sa place précédente, à côté de Vincent, sauf qu’au lieu de s’accroupir, elle se coucha, les yeux protégés par ses mains qu’elle avait mis en visière.

« Mais pour toi, je peux faire et supporter n’importe quoi. » Conclut-elle d’un ton sérieux. Il avait qu’à lui crier dessus autant qu’il voulait, il pouvait même la frapper (mais là, c’était pas dit qu’elle ne répondrait pas) mais ils n’en finiraient pas comme ça, sans qu’au moins elle soit sûre que physiquement tout allait bien. A la limite, ce qu’il avait dans la tête, c’était pas qu’elle s’en fichait, mais s’il ne lui faisait pas encore assez confiance pour le lui dire, c’était une chose qu’elle pouvait accepter. Pas les blessures physiques. Un corps sain dans un esprit sain. Fredericke commençait toujours par le corps, c’était la base de tout. En plus, il était assez stupide pour ne pas aller à l’infirmerie se faire soigner… Il ne faut pas croire, au fond, elle le connaît mieux que personne à Poudlard.

Fredericke ne comprenait pas le mot sangsue, elle ne répondit pas à sa première phrase même si elle avait deviné le sens général. Il n’aimait pas qu’on le colle… c’était nouveau. Enfin là, il essayait surtout d’être vexant, ce qu’il n’était pas parce que Fred’ s’était blindé. Il était l’Empereur du Tarot, il pensait toujours avoir raison et il imposait sa volonté aux autres… Mais ce n’était pas comme ça que ça marchait, du moins pas avec elle, elle ne le laisserait pas se faire du mal. Sa tolérance avait des limites, celle ci justement, l’impuissance était quelque que Fred’ vivait depuis toujours au sein de sa famille, elle ne la laisserait pas prendre place dans ses amitiés.

A sa seconde phrase, elle hésita à répondre : T'as raison, je vais aller emmerder Roman, mais elle se retint et répondit de mauvaise humeur « J'ai personne d'autre à emmerder » parce que c'était pas le moment de faire des blagues vaseuses et qu'en fait, il risquerait de mal le prendre. Notez, elle aurait pu penser à prendre Tobias aussi, mais c’était moins drôle parce que là, elle non plus ne l’aimait pas. Bref, passons, de toute façon, ils avaient autre chose à faire et à penser dans l’immédiat.

Vincent semblait vouloir fuir, c’était vraiment pathétique qu’il puisse croire qu’il lui échapperait dans son état. Elle le regarda partir, lui laissant de l’avance. Puis, lentement, elle se leva. La pluie commençait à se calmer mais sa poitrine la brûlait. Elle savait qu’il serait bon qu’elle aille retrouver la chaleur d’un bon feu au sein du château… mais il était trop tard pour reculer. Elle suivit Vincent tout en gardant ses distances. Il semblait de plus en plus mal en point… elle résisterait au froid et à l’humidité parce que si son ami tombait, il faudrait qu’elle le rattrape. C’était ça être ami, être là pour l’autre. Peut-être que Vincent ne s’en rendait pas compte, mais si elle était suffisamment patiente et qu’elle supportait ses vacheries, ça finirait bien par venir. Que ça vienne ou pas, de toute manière, ça ne changeait rien, elle agissait selon sa conscience en sachant parfaitement que quand les rôles étaient inversés, c’était lui le pot de colle. Chacun son tour… et puis c’est tout.

Il était si pâle… remarqua-t-elle alors qu’il était de trois quart par rapport à elle. Il faisait vraiment petit garçon avec cette expression butée sur le visage et ses traits tirés. Est ce qu’il avait de la fièvre ? Elle ne pouvait pas le lui demander, elle ne pouvait que le suivre en silence pour qu’il ne s’énerve pas trop et se rende encore plus malade. Ce n’était pas facile tout les jours l’amitié… mais ils avaient eu tellement de bons moments depuis le début que ça devait probablement en valoir la peine… même si elle ne ressemblait plus à rien tellement elle était trempée et qu’elle allait probablement attrapée une bronchite, elle continuerait à le coller… parce qu’au fond, n’étais ce pas ce qu’elle faisait de mieux ?

[Je te laisse décider si Vincent s'écroule ou non XD]

Oui, elle n'avait personne à emmerder tout comme lui si la situation avait été inversé. Parce qu'il n'avait pas d'attache, personne sur qui tomber... Quoique bon, lui, il était tout à fait capable de déranger un parfait inconnu quand l'envie lui prenait. Probablement une des choses qui le différenciait de Fredericke. Lui, il n'hésitait pas à utiliser la méchanceté gratuite, alors que ce n'était pas son cas, à elle. Elle était probablement un poil plus mature quelui. C'était ça qui les différenciait... Mais après tout, lui, il se défoulait comme ça. Elle, elle agissait tout simplement différemment. Aussi bizarre que celui puisse paraître, déranger les gens à l'aide de vulgarité, se battre sans raison... Tout ça, ça faisait parti de son quotidient. C'était pour ça qu'on le trouvait insupportable, ingérable et que l'on passait bien plus de temps à le haïr qu'à l'aimer... Mais c'était comme ça et au final, avec le temps, il avait fini par s'y habituer. Aussi bêtement que cela puisse paraître, il préférait être haï que d'être aimé. On s'attendait aux atrocités. Alors que lorsque l'on aimait, on ne s'attendait pas à s'en prendre plein la tête. Il avait été bien plus heureux lorsque l'on l'avait détesté que lorsqu'on l'avait aimé il fut un temps alors au moins... De cette manière, il ne tombait pas de haut, il n'était jamais déçu, il s'y attendait. A vrai dire, avec Fredericke, il retentait l'amitié, chose qu'il s'était presque promis de ne plus approcher...

La douleur l'effrayait. Il se demandait à quel point est-ce qu'il pouvait avoir mal. C'était abominable de ressentir à nouveau cette douleur qui lui avait fait tant de mal déjà. Mais que faire ? Posant une main, de la manière la plus délicate possible sur son dos, il ne fut pas bien surpris de se sentir humide ben oui, il pleuvait hein ! Mais lorsqu'il retira sa main, c'est avec stupeur qu'il la découvrit pleine de sang. Ca par contre il ne s'y attendait pas mais alors pas du tout ! Il saignait bien plus qu'il n'aurait pu le penser ! C'était... Ouah !

C'était pour ça qu'il se sentait si vide. Il se sentait si fatigué qu'il avait du mal à marcher... Il se serait même très volontier allongé là, pour dormir un peu, mais sincèrement, c'était à se demander si ça serait réellement une très bonne idée...

- Tu vas être malade Fredericke... Rentres...

Il avait du mal à parler, ça se sentait. Mais il voulait prendre soin d'elle tout de même. Il ne voulait pas qu'elle tombe malade parce que lui, il n'était pas capable de s'occuper de lui-même... Il n'était qu'un parfait crétin qui ferait mieux de rentrer. De rentrer chez lui. De toute façon, ses parents s'en moquaient bien, qu'il réussisse sa vie. Il pouvait mourir demain qu'il n'en aurait strictement rien à faire... Vincent était juste un enfant que l'on n'avait pas désiré... Qu'aurait-il bien pu faire contre ça ? Mis à part subir...

- Va t'en... Laisses-moi... Mourir...

Et sur ses mots, il s'écroula, ne parvenant plus à tenir debout. Ne parvenant plus à rester éveillé. Il s'écroula sur le sol, de tout son long. Et peut être qu'il pourrait disparaître. Atterrir dans un monde meilleur.... Mourir ici même pour renaître ailleurs... Son rêve était-il sur le point de se réaliser... ?

« Mais non je serais pas malade ! » Dit-elle agacée avant de voir son meilleur ami s’écrouler. « Merde ! Vincent ! » Elle s’approcha de lui et posa la main sur son dos… et c’est alors qu’elle s’aperçut qu’il saignait. Il lui dit qu’il devait le laisser mais c’était du grand n’importe quoi. Qu’est ce qu’il était insupportable quand il s’y mettait. Elle ne mourrait pas d’un rhume, et il ne mourrait pas non plus ! Elle avait passé trop d’heures à apprendre à s’occuper des gens pour que ça ne lui serve pas au moins une fois dans sa vie !!!

« T’es vraiment con des fois… » Grogna-t-elle en sachant pertinemment qu’il ne l’entendait pas. Vincent devait déteindre sur elle car il y a quelques mois de ça elle n’aurait jamais utilisé un vocabulaire aussi vulgaire. Ceci dit, il l’était vraiment de lui dire qu’il voulait mourir. Attendez qu’il guérisse pour qu’elle lui en colle une bien sentie ! Mais elle avait mieux à faire pour le moment…

Et non, ce n’était à l’infirmerie qu’elle voulait l’emmener parce qu’elle ne pourrait pas être avec lui et que vu sa blessure, elle pouvait sûrement s’en occuper elle même. Dans le cas contraire, elle irait chercher l’infirmière toute seule en le laissant là où elle voulait aller, ça irait plus vite. Avant de sortir sa baguette, elle avait regardé la plaie, elle saignait beaucoup mais ne semblait pas grave, c’était juste de la chair et du sang. Elle fronça les sourcils parce qu’elle n’avait pas l’impression que c’était possible de se faire ce genre de blessure à Poudlard mais elle poserait les questions plus tard, de toute façon, il n’y avait personne pour y répondre dans l’immédiat.

« Levicorpus ! » lança-t-elle d’une voix forte en pointant sa baguette sur son meilleur ami. Heureusement pour eux d’eux, elle maîtrisait parfaitement ce sort pour l’avoir vu exécuté un million de fois par sa tante et sa mère sur Roze ou les blessés du château de façon plus général. Si ça n’avait pas été le cas, elle l’aurait porté, peu importait, elle était un petit gabarit mais avec de la volonté on pouvait tout faire… Allez, direction la salle sur demande !

[Terminé, suite à la salle sur demande]