Ne pas savoir quoi penser, quel ennui ! [PV]

Ne pas savoir quoi penser, quel ennui ! [PV] Icone08

Chiya avait passé un marché avec Noah et pour le moment ça semblait aller plutôt bien…. Enfin, avec lui, il ne fallait pas trop s’avancer aussi restait-elle sur ses gardes. Mais était-ce vraiment juste à cause du caractère de Noah qu’elle était ainsi ? Rien n’était moins sûr… Depuis la mort de son amie Lin et son enlèvement quand elle était gamine, Chiya avait fermé son cœur. Ce n’était pas qu’elle était incapable d’aimer – la preuve – mais elle était perpétuellement inquiète. Elle avait peur pour son entourage (qu’elle réduisait donc au minimum syndicale) et plus encore, elle avait peur de pouvoir un jour servir de monnaie d’échange… alors elle repoussait les autres encore et encore, préférant s’enivrer de passades et de rencontres futiles… Du moins c’était comme ça jusqu’à maintenant… Mais elle avait entrouvert la porte à Noah et elle espérait qu’elle n’aurait pas à le regretter…

« Tu n’es plus une enfant Chiya, tu dois bien savoir faire la part des choses. » La voix de sa mère résonnait dans le téléphone et Chiya se mordit la lèvre inférieure… Elle se demandait encore pourquoi elle avait parlé de Noah à sa mère alors qu’ils ne couchaient même ensemble. Pour le moment ils en étaient encore à se chercher et elle préférait ne pas savoir ce qu’il faisait quand il n’était pas avec elle ! « Franchement maman, je ne sais pas. Je ne sais pas s’il arrivera jamais à me comprendre. » Elle changea le téléphone de côté pour ouvrir la porte d’un grand magasin dans lequel elle s’engouffra sans hésitation et sans prêter attention aux gens qui l’entouraient. « Je te connais, tu places la compréhension mutuelle au-dessus de tout, mais ça a aussi son charme de rester dans la découverte ! Regarde ton père et moi ! » Chiya sourit à l’évocation du couple que formait ses parents. Ils étaient si différents… mais ce n’était pas exactement ça non plus avec Noah. Dans le fond, ils étaient pareils, mais ils n’avaient pas la même vision de la vie, encore moins de la vie à deux. Prenant un chemisier, elle le tourna d’un air distrait, pensant vaguement qu’il irait bien avec sa jupe en jean et la reposa sur le portant. « Admettons. J’ai quand même peur que ça ne marche pas. Après tout, notre relation repose sur un compromis pour le moment. Que va-t-il se passer quand il s’en lassera hein ? Et puis même si ça devait marcher, est-ce que je ne devrais pas rentrer un jour en Amérique ? » Elle entendit sa mère crier quelque chose à son père et elle lui répondit ensuite distraitement « Tu te poses trop de question ma chérie. Si tu laissais seulement le temps au temps… Bref ! Je dois te laisser ! Je te rappelle demain ! » Et hop, déjà elle n’avait plus sa mère au bout du fil ! Dans le coup, Chiya ne savait toujours pas ce qu’elle devrait dire à Noah le soir même, elle opta pour rien de particulier… Mais ce qui la dérangeait vraiment c’est qu’elle lui avait donné l’autorisation d’aller voir ailleurs – puisqu’elle refusait de coucher avec lui – mais que du coup, elle craignait qu’il n’en abuse… Mais elle ne se voyait pas non plus revenir sur ce qu’elle avait dit, elle n’était pas sa copine après tout.

En résumé, Chiya n’était pas au bout de ses peines… Décidant que les choses resteraient ainsi (et oui, tout ça pour ça), elle passa dans une cabine et essaya le chemisier. Lorsqu’elle ouvrit le rideau et recula pour mieux se voir, son dos en rencontra un autre et elle se retourna vivement tombant nez à nez avec un jeune homme. Elle se souvint alors que le magasin était mixte et se contenta donc d’un « Veuillez m’excuser. » Poli et neutre… diplomatique donc, avant de se mirer à nouveau dans la glace pour juger de l’effet du chemisier.

Lexy avait été contraint par sa meilleure amie à ne plus l’approcher, jusqu’à nouvel ordre, et ce nouvel ordre arrivait le jour où le suédois aurait changé, le jour où il aurait ouvert les yeux, et qu’il aurait comprit qu’Ashaiah avait décidé de faire sa vie avec Christian, et les jumeaux qui étaient nés début Juin. Pour tout vous dire, Lexy était énervé par la réaction de l’allemande, et cela se faisait sentir dans son travail, et pas qu’un tout petit peu. Il envoyer valser d’un revers de main de plus en plus de personnes, et il devenait franchement insupportable. Aussi, l’agence avait remédié à ce sale caractère en envoyant une lettre à Lexy, comme quoi il était en vacances, afin de se vider la tête, et qu’il pouvait revenir dès qu’il se sentait mieux… Ni une ni deux, Lexy, pas du tout comme la blonde nommée Pénélope qu’il avait rencontré à Traverse, avait prit l’aubaine d’être en vacances comme un don du ciel. Il avait été passé une semaine dans les Antilles (mais c’est qu’il ne se refusait rien du tout le coco !) puis était revenu à Londres, où il passa en coup de vent à l’agence, juste pour dire qu’il était toujours vivant (car les appels téléphoniques et les hiboux n’avaient pas cessés de le harceler), mais qu’il ne reviendrait pas de suite.

Alors que le téléphone sonnait une nouvelle fois, et que Lexy pouvait lire de nouveau le nom de l’agence sur son téléphone portable, ce dernier poussa un soupir de lassitude et laissa, une nouvelle fois, l’agence sur sa fin, en ne répondant pas. Lexy n’avait tout simplement pas envie de leur parler, était-ce là trop difficile ? Après tout, ils l’avaient forcé à être en congés, et maintenant, ils l’appelaient toutes les cinq minutes ! Ils auraient du se décider avant, et surtout comprendre avant qu’ils avaient toujours besoin de lui, n’importe quand ! Maintenant, ils subissaient simplement leurs actes, et Lexy s’en fichait pas mal. D’ailleurs, il éteignit son téléphone quand celui-ci arrêta de sonner, et le balança sur son lit sans prendre gare à là où il s’échouait.

Le brun n’avait pas du tout envie d’entendre parler de l’agence, et encore moins d’Ashaiah. Car si il décrochait, où s’il y retournait, il savait pertinemment qu’on allait lui faire subir un interrogatoire du tonnerre, et ça, non merci, le Suédois s’en passerait sans problème ! Ce n’était pas qu’il ne voulait plus entendre parler de sa meilleure amie, ça non, mais disons que si une personne de l’agence voulait se retrouver avec la marque de la main de Lexy sur la figure, c’était effectivement le sujet à aborder… Et comme ça, il ne pourrait l’éviter si il les contactaient de suite, il préférait éviter.

Passant une veste en cuir souple sur son dos, le brun attrapa les clés de son appart, verrouilla la porte avec en plus de la fermer à clé, un sortilège, et transplana dans une ruelle sombre de Londres, où personne ne l’aurait vu arriver d’un coup, comme par magie. Il marchait dans les rues de Londres, jusqu’à ce qu’un magasin ne l’appelle avec ferveur. Il y entra, salua les femmes qui s’occupaient de servir au mieux leurs clients, qui répondirent par un énorme sourire et de multiples courbettes. Oui, même dans un magasin des plus banales, on le reconnaissait…

« J’aimerais essayer différentes choses, des smoking par exemple… Oh, et aussi des vêtements léger, pour l’été… Vous comprenez que je ne peux pas rester en chemise à manche longue durant l’été qui se profile… »

Les femmes se précipitèrent auprès de lui, avec chacune des dizaines d’articles dans les bras, les montrant un a un au Suédois, qui les choisissaient au fur et à mesure. Une fois le lot choisit, ce dernier se dirigea vers les cabines, où il essaya en premier lieu un pantalon en lin blanc cassé, accompagné d’un haut presque similaire, mais tout à fait blanc cette fois-ci. Le parfait look « plagiste » et cela lui allait plutôt bien. Alors qu’il se regardait donc dans le miroir, prêt à déceler le moindre faux pli, et que toutes les employées s’affairaient autour de lui comme s’il était un roi (mais c’est le cas !), Lexy sentit quelqu’un dans son dos, qui avait visiblement reculé sans trop faire attention à la où elle allait. Se retournant et découvrant une jeune femme plutôt jolie (même très jolie) ce dernier lui adressa un sourire.

« Ce n’est rien… Votre chemisier est très beau, mais en blanc, il illuminerait votre visage… »

Comment ça, Lexy se mêlait de ce qui ne le regardait pas une fois de plus ? (comme avec Penny tiens…) Il disait simplement ce qu’il pensait ! Et puis c’était la pure vérité d’abord…

Ecoutant docilement la remarque de son interlocuteur, elle reporta son regard sur son reflet. Hum, oui, il avait peut-être raison, cette couleur ne lui allait pas aussi bien que le blanc. Il faut dire que Chiya ne mettait que rarement des couleurs, elle s’habillait presque exclusivement en blanc ou noir… parfois avec un peu de beige et très rarement du rouge – parce que soit disant c’est une couleur qui sied aux brunes -. Adressant au jeune homme son sourire le plus aimable, elle répondit « Vous avez sans doute raison. Je vais demander à ce qu’on m’en apporte un blanc. » Elle fit signe à une vendeuse qui lui répondit un très courtois « Avec plaisir mademoiselle Lorne. » C’est beau d’avoir ses entrées dans les grands magasins ! Mais apparemment ils étaient deux, et d’ailleurs, il avait une tête qui lui disait vaguement quelque chose… Elle chercha quelques minutes le pourquoi du comment et se souvint qu’elle l’avait déjà vu dans les magazines qu’on lui fournissait immanquablement à l’hôtel. A préciser d’ailleurs que maintenant qu’elle avait été affecté pour de bon en Angleterre, elle se demandait si elle ne devrait pas quitter l’hôtel pour quelque chose d’un peu plus… personnel ? Non qu’avoir un room service 24h/24 la dérange, au contraire, mais ce n’était pas l’idéal pour vivre sa vie… enfin, son semblant de vie du moins.

L’attitude très sûr de lui de Lexy, sa manière de se tenir et aussi sa façon d’apprécier le chemisier sur sa peau nacré lui faisait étrangement pensé à quelqu’un… Ce qui fit qu’elle se présenta… A moins que ce soit tout bêtement parce qu’elle se sentait un peu seule depuis que sa mère avait raccroché en plein milieu de leur conversation ? « Chiya Lorne. Vous êtes ? Votre visage m’est familier. » Bon ok, elle mentait, elle savait pourquoi il lui était familier et elle pensait même se souvenir de son nom puisqu’elle avait une mémoire encyclopédique. Toutefois, elle avait décidé qu’aujourd’hui elle se la jouerait ingénue. Tendant sa main pour qu’il la sert, elle le fixa de son regard noisette sans ciller. Son sourire poli toujours accroché à ses lèvres, elle se dit que quand même, cet homme dégageait quelque chose qui rappelait vraiment Noah… peut-être le côté prédateur ? Mais en ce cas, sous ses airs de biches, le pauvre homme serait surpris car elle était une panthère ! Victoria, son homologue anglaise, trouvait son comportement vraiment nulle. Bien que Babel, le patron de Chiya, lui ai trouvé une place en solo à l’ambassade de Londres et qu’il ne soit plus un danger pour elle, elle continuait à jouer les saintes nitouches au bureau. C’était plus fort qu’elle, elle ne supportait pas qu’on la voit tel qu’elle était réellement… Elle faisait déjà tellement d’effort dans sa vie privée, elle ne se voyait pas en faire en plus en dehors…

En fait, plus qu’un chemisier, c’était peut-être une thérapie qu’il lui fallait.

Lexy n’était pas un mannequin pour rien… Et sa passion pour la mode, qui se traduisait donc par son métier, pouvait également se traduire par son goût pour les bonnes combinaisons. C’est pourquoi, généralement, il ne se gênait pas pour dire à Pierre, Paul ou Jacques ses quatre vérités, et ce qu’il pensait de leurs fringues… C’est pourquoi, il n’avait pas non plus hésité à donner son avis personnel à la brune qui lui avait foncé dedans. Non, il ne voulait en aucun cas la vexée, mais simplement faire ressortir au mieux la beauté de la demoiselle. Car Lexy aimait ce qui était beau, et la jeune femme était plutôt jolie, donc il fallait que se qu’elle portait la mette en valeur. Or, la couleur qu’elle avait choisit pour son chemisier n’allait pas. Et si elle prenait du noir, elle risquait d’assombrir son visage, et cela aurait été bien dommage. Lexy était persuadé que le blanc, ainsi que toutes les autres couleurs claires pourraient lui aller à ravir, mais la jeune femme en face de lui aurait-elle simplement aimé savoir cela ? Aucune idée.

En tout cas, le fait que la brune écouta sans râler ce que le mannequin avait pu lui dire, et surtout, qu’elle acquiesça ses paroles firent sourire le Suédois. Dieu du ciel, merci, elle ne l’avait pas mal prit ! Sinon, Lexy serait probablement fichu une claque ! Enfin bref. Alors qu’une des filles qui s’était occupée de Lexy venait de partir pour trouver le chemisier en blanc, Lexy lui, continuait de regarder la brune. Il ne la connaissait pas du tout, elle était même complètement inconnue au bataillon, mais bon… Il était sociable quand il s’agissait de jolies filles, et celle-ci ne ferait aucunement exception !

La jolie brune finit par se présenter. Chiya, hein ? Nom plutôt original… Vous me direz, ce n’était pas comme si les gens portant le nom de Lexy couraient les rues hein… Enfin bref. Prenant la main de la jeune femme, ce dernier ne se contenta pas de la serrer. Non, il déposa également un léger baiser sur le dos de celle-ci, et sourit à celle qui en était la propriétaire.

« Lexy Terence. Et je suis mannequin, cela peut-il vous aider ? »

La jeune femme qui était partie chercher le chemisier revint justement à cet instant. Lexy contempla ce dernier quelques minutes, et le tendit à Chiya. Allez hop, elle devait l’essayer ! Lexy voulait à tout prix voir s’il avait fait le bon choix ou non… Car des fois, les couleurs pouvaient être plus ou moins belles selon les formes des vêtements. Poussant un peu Chiya dans la cabine, il referma le rideau, et attendit qu’elle en sorte de nouveau, mais avec le chemisier blanc sur le dos. Quand elle apparut de nouveau, Lexy afficha un énorme sourire.

« C’est beaucoup mieux… »

Regardant avec beaucoup d’attention la jeune femme, Lexy se flatta intérieurement. Il était un boss ~~en Hugo Boss~~, il ne fallait pas chercher plus loin !

Toute réflexion faites, il ne ressemblait pas tant que ça à Noah. Il semblait un peu moins rentre dedans et moins vulgaire peut-être aussi, légèrement plus… comment dire ? Raffiné. Ceci étant, il était du club des séducteurs en goguette, elle en était certaine. Jouant toujours celle qui n’avait pas capté depuis des lustres qu’il était mannequin, elle eut un petit sourire effronté et répliqua « Mais oui, bien sûr, où avais-je la tête ? » d’un ton très convaincant. Lorsqu’elle était plus jeune, on avait détecté chez elle un fort penchant pour la mythomanie, toutefois, il avait semblé au psychologue chez qui ses parents avaient absolument tenus à l’envoyer, que contrairement aux gens atteint réellement par cette maladie, Chiya avait pleinement conscience de ses mensonges et ne confondait pas la réalité et ce qu’elle prétendait. Non, elle mentait dans un but précis… De fait, elle avait été déclarée saine d’esprit autant que de corps… Mais ses parents continuaient encore maintenant de s’inquiéter de sa propension à se cacher derrière un masque, une personnalité factice. Elle le faisait moins qu’avant mais il y avait clairement une différence entre la Chiya « jeune diplomate américaine pleine de ressource, douce et polie » que Lexy avait en face de lui et la vraie Chiya « fonceuse, colérique et sensible » que Noah avait eu le privilège de côtoyer plusieurs fois. Ce qui dominait finalement chez Chiya c’était qu’elle était une manipulatrice dans l’âme, si elle dissimulait c’était pour garder une distance de façon à conserver le contrôle des événements… C’était une grande qualité dans son métier, cela restait un brin handicapant dans sa vie privée car on ne pouvait pas se donner à l’autre tout en mentant…

Quand le chemisier blanc arriva, elle passa dans la cabine, fermant soigneusement le rideau – elle n’était pas exhibitionniste – et une fois mis, elle ressortit pour montrer l’effet à Lexy qui semblait vivement s’intéresser à ce que les autres portaient. A moins que ce soit seulement quand il rencontrait de jolies filles au détour d’une cabine ? Ecoutant l’appréciation du jeune homme, elle se tourna pour regarder son reflet et approuva d’un signe de tête. « Oui, le blanc c’est vraiment ce qui me va le mieux. » Petit moment d’autosatisfaction où elle tira sur le chemisier pour en effacer tout plis. Elle était vraiment une bombe, ça ne faisait aucun doute ! Cette pensée la réconforta car elle n’avait pas oublié la conversation avec sa mère à propos de Noah. Au moins, elle était une bombe et si Noah ne jouait pas le jeu, il y perdrait gros C'était un moyen comme un autre de chasser sa panique. Mais elle en revint néanmoins à Lexy. Lui aussi essayait des vêtements et il en avait encore tout un tas posé sur un fauteuil à côté de sa propre cabine d’essayage. « Vous devriez essayer ce jean là bas, il vous irez bien. » Dit-elle en désignant le pantalon sur le portant dont la couleur bleu marine délavé faisait toute l’originalité. Chiya devait avouer qu’elle aimait la matière du jean, elle en avait d’ailleurs pour elle toute une collection – presque autant que de tailleurs – mais après, Lexy essayait ou non, ce n’était pas ses affaires après tout… pas plus que la couleur de son chemisier vous me direz !

Lexy avait toujours vécu dans le luxe le plus classe et sobre qu’il soit, aussi était-il tout naturel que sous ses airs de mec « rentre-dedans » il savait être tout ce qu’il y avait de plus poli et de plus courtois ; aussi Lexy savait-il sortir ces précieux atouts lorsqu’il le fallait, et visiblement, avec la jeune femme brune en face de lui, il avait bien fait. Il savait également remarqué quand les gens faisait semblant, et l’avait compris pour Chiya, mais avait fait semblant de rien, esquissant un petit sourire quand cette dernière fit mine de tout comprendre d’un seul coup. Le Suédois n’était pas du genre à se formaliser de ce genre de choses. Les gens réagissaient comme ils leur plaisait, et de toute manière, il se trouvait que le fait qu’il soit mannequin revenait toujours inévitablement dans une discussion. Alors que ce soit lui ou une autre (car il n’était entouré que de femmes après tout) qui le signal à cet instant, c’était sensiblement pareil.

Pour en revenir au fameux chemisier, Lexy était plutôt fier de lui. Ce qu’il avait pensé s’était révélé juste, et la jeune femme semblait aimer également. Le blanc lui allait le mieux ? Lexy était prêt à parier que toutes les couleurs claires pouvaient passer ! Peut-être le brun également, qui contrasterait parfaitement avec le blanc… Tiens, pourquoi pas un pantalon en cuir brun ? Si Lexy n’aimait pas en porter, il ne pouvait pas nier que sur les femmes, les pantalons en cuir étaient magnifiques… Quoi qu’un pantalon brun simple, sobre mais toute fois chic, irait parfaitement aussi… Et alors qu’il était reparti dans ses pensées, la jeune femme fit de nouveau entendre le son de sa voix. Elle parlait d’un jean, qui irait bien à Lexy… Jetant un coup d’œil vers ce jean en question, le jeune homme acquiesça d’un mouvement de tête, et une employée se dépêcha d’aller le chercher, dans la taille correspondante à Lexy. Le jugeant encore quelques secondes quand il le tint en main, Lexy passa dans sa propre cabine, fermant le rideau, car quand même, il n’était pas encore SI exhibitionniste que ça avec des inconnues.

Ressortant quelques secondes plus tard, le pantalon sur lui, Lexy attendit le verdict de la jolie brune. Alors ? Personnellement, il était plutôt content du choix de cette dernière, car il était vrai que ce jean lui allait bien, et qu’il le portait sans aucun doute bien mieux que tous les autres hommes de l’univers !

« Oh, il vous va à ravir Mr Terence ! »

Adressant un regard poli à) l’employée qui avait dit cela, il le reposa ensuite sur la jeune femme. Il voulait son avis à ELLE, pas celui de l’employée ! Cependant, tandis qu’il attendait, il se permit de prendre plus d’informations sur Chiya. Oui, un pantalon sobre et chic ou bien en cuir brun irait parfaitement avec ce chemisier, le tout accompagné de belles chaussures à talons…

« Que diriez-vous, charmante demoiselle, d’essayer un pantalon chic, ou même en cuir, de couleur brune, afin d’aller avec votre chemisier ? Je suis prêt à mettre ma main à en couper que cela ferait une parfaite combinaison… »

Un sourire aux lèvres, Lexy attendit le verdict.

Comme Lexy semblait approuver son idée, elle s’assit sur un fauteuil en attendant qu’il passe le vêtement et c’est sans étonnement qu’elle entendit la réaction de la vendeuse. La jeune femme le mangeait carrément des yeux et elle fusillait Chiya des yeux. Bah, rassure toi ma belle, Chiya a un autre poisson à ferrer que celui-ci… Même si ce n’était pas écrit sur son front, on vous l’accorde. De fait, la jeune diplomate américaine enchaîna sur les propos de la vendeuse comme si elle n’avait rien dit. Si elle était un peu intelligente, elle laisserait son numéro à Lexy quand il quitterait le magasin. Les femmes sont si prévisibles… Les êtres humains en général aussi… Chiya n’avait pas l’impression d’avoir grand chose à découvrir sur eux, c’était peut-être pour ça qu’elle se passionnait pour tout le reste ?

« C’est parfait, on dirait qu’il a été cousu sur vous. » lança-t-elle avec un petit sourire satisfait mais discret. Déjà Lexy enchaînait en lui proposant un pantalon pour aller avec, elle écouta sa proposition et hocha la tête pour approuver « Certainement, mais je préférerais du cuir synthétique. J’ai un petit côté écolo. » La vendeuse sentant qu’on attendait d’elle qu’elle aille chercher un pantalon correspondant aux critères sans qu’on le lui dise partit dans les rayons à la recherche de la merveille adaptée aux critères précédemment formulés et pendant qu’elle s’absentait, Chiya posa ses yeux noisettes sur le jeune homme, toute prête à faire la conversation.

« Vous saviez que le cuir désigne aussi une règle de phonétique ? » C’était totalement hors sujet mais Chiya était le genre de fille à intercaler ses connaissances encyclopédiques n’importe quand, n’importe comment… Du moins en dehors du travail. C’était juste une question d’habitude. Elle était tellement curieuse qu’elle faisait des recherches sur tout et n’importe quoi mais après elle éprouvait le besoin d’en discuter, ou alors, peut-être que comme elle ne voulait jamais se dévoiler, parler de choses futiles, de détails, était plus facile… « J’aime beaucoup ce genre de petites anecdotes. » Avoua-t-elle d’ailleurs alors qu’on lui apportait un pantalon en cuir synthétique doublé pour plus de confort. Elle passa dans la cabine et l’essaya rapidement avant de sortir pied nu car ses chaussures du jour n’allait pas du tout avec le pantalon.

« Tadam ! » Dit-elle quand elle ouvrit le rideau. Bah allez, elle pouvait bien s’amuser pour une fois, non ? Cela ne payait pas de mine et c’était sans danger car même si Lexy avait tout du grand méchant loup, elle n’était pas tout à fait le petit chaperon rouge…

Lexy, dans le sens où il adorait faire les boutiques pouvait ainsi y passer des heures, passant des dizaines et des dizaines de vêtements, sans pour autant en acheter un par la suite ; oui, il était chiant, mais tout le monde l’aimait, et de toute manière, si les femmes pouvaient faire cela, essayer et ne rien acheter, il ne voyait pas pourquoi lui n’aurait pas le droit. Son dressing débordait déjà de tous les côtés, e le brun avait une vague idée de déménagement en tête… Quoi que, il pouvait toujours mettre ses anciennes fringues dans son dressing à Stockholm, dans la résidence familiale où il avait toujours sa place, et mettre une partie des nouvelles acquisitions qu’il ferait dans son loft à New York… Le reste, il pouvait tout à fait le laisser dans son loft de Londres… Enfin, encore fallait-il qu’il se rappelle exactement dans quel dressing il avait tel ou tel pantalon… Ca, ça serait probablement un peu plus compliqué, mais bon… Il n’était pas à deux heures de recherche près ! Et puis, il y aura toujours une gentille employée de maison (non pas des Elfes, c’était bien trop laid) qui se dévouera sans problème pour aller lui chercher le vêtement désiré…

« Merci… Je suis d’accord avec vous… »

Et tandis que Lexy repassait derrière le rideau pour enfiler de nouveau son jean à lui, la brune elle, accepta d’essayer un pantalon en cuir. Synthétique, certes, mais de toute manière, le vrai cuir, ça pouvait être difficile à portait, alors du synthétique, surtout avec l’été qui s’annonçait ce n’était pas plus mal. Quand il ressorti de sa cabine, il posa le jean sur un fauteuil encore libre, en signalant a une des vendeuse qu’il le prenait, et que tous les vêtements qui se trouveraient sur ce fauteuil seraient achetés. Le reste, elles n’auront qu’à le remettre en rayon. Et alors qu’une énième vendeuse (en fait, c’était celle qui essayait de se faire remarquer par le Suédois) était partie à la recherche du pantalon en cuir synthétique, Chiya dit à Lexy que le cuir avec une règle de phonétique… Ah bon ? Lexy ne le savait pas… Remarque, quand ça ne touchait pas directement la mode…

« Ah oui ? Et quelle est-elle donc ? Je dois avouer que je l’ignorais… »

La vendeuse revint quelques secondes après, avec le fameux pantalon, que Chiya s’empressa d’aller essayer. Lexy lui, bavassa le temps qu’elle se change avec la vendeuse, lui demandant si le magasin vendait tel ou tel modèle, chose dont la vendeuse devait totalement se taper, puisqu’elle avait l’air bien plus attiré par le corps du Suédois que par les vêtements qu’il voulait. Il stoppa net la discussion quand Chiya ouvrit le rideau, lui montrant le résultat.

« C’est magnifique ! Tournez vous et observez vous ! N’est-ce pas là une magnifique combinaison ? Bien sûr, pieds nus, ça ne le fait pas trop, mais avec des chaussures adéquates, blanches peut-être, pur rappeler le chemisier, cela serait splendide… »

On pouvait déceler une pointe de joie dans la voix de Lexy. Quand il réussissait quelque chose, il était toujours ravit de ces actes, alors là…

Chiya était le genre de personne à se foutre royalement d’autrui. C’était bête car elle travaillait dans les ressources humaines mais voilà, elle était très solitaire par nature autant que par choix. Elle se moquait complètement de ce qu’on pouvait penser d’elle (enfin, sauf au travail bien sûr) et elle se fichait éperdument du reste du monde ! Il lui semblait que la vie était plus simple quand on avait que soi à s’occuper. Mais voilà, maintenant il y avait Noah. A noter que ça prenait un peu la tête à la douce Chiya mais le fait est quand même qu’ils étaient en train de jouer à être normaux donc elle devait peut-être se socialiser aussi de son côté… et se faire belle. Ceci expliquait pourquoi elle bavardait tranquillement avec Lexy alors que d’habitude – physique avantageux ou non – elle serait passer à côté de lui sans même le regarder. D’ailleurs, avant qu’elle le bouscule, elle ne l’avait pas regardé ahah ! Bah oui, elle avait assez de Noah en tête. Un mec c’est la galère, deux c’est l’enfer ! C’est bien connu ! En résumé, elle bavardait seulement pour passer le temps et parce que Lexy avait l’œil pour les fringues… un avis masculin n’est jamais de trop quand l’objectif est justement de plaire à un homme. Cela n’empêchait pas qu’elle continuait à glisser ses informations inutiles au passage. Il fallait bien que ça sorte après tout.

« C’est une homonymie intéressante. Un cuir phonétique est un vice de langage, c’est lorsqu’on ajoute un t à la prononciation là où la liaison appellerait un s… ou vice versa. Mais peu de gens le savent, c’est dommage. » Ou pas parce que bon, c’était pas d’une utilité flagrante et tout le monde n’avait pas une mémoire encyclopédique comme cette amoureuse du détail incongru.

Une fois le pantalon sur elle, elle se tourna de bonne grâce non sans un petit sourire – froid malgré tout -. « Si, c’est parfait pour un après-midi sorti. Mais je me demande si je ne devrais pas chercher une robe. J’ai une sortie ce soir et justement je ne sais pas comment m’habiller. Des suggestions ? » Il aurait été stupide de sa part de ne pas poser la question alors que ce jeune mannequin avait l’air tout prêt à rendre service. Un amoureux de la mode ça ne se rencontrait pas à tous les coins de rue et Chiya devait bien avouer que même si elle aimait les fringues ce n’était pas non plus sa grande passion… Elle mettait des vêtements qu’elle aimait mais elle passait rarement des heures à tourner ou virer pour les trouver, c’était comme ça, juste un coup d’œil et hop, elle prenait ce dont elle avait besoin et c’est tout. Laisser lexy la conseiller ferait peut-être mouche pour en mettre plein la vue à ce crétin de Noah… qui sait ?

L’explication que lui donna Chiya était digne d’une encyclopédie, mais Lexy ne se formalisa pas sur cela. Il ne fit d’ailleurs aucun commentaire sur ce qu’il pensait, mais ce qui était sûr, c’est qu’il s’était pour le coup fait une idée de la jeune femme qui était en face de lui… Un sacré cerveau…

« Vous m’apprenez là quelque chose d’intéressant, et je promets que je m’en souviendrais… Du moins, j’essayerai… »

Adressant un sourire à la jeune femme, Lexy se promit intérieurement de ne plus jamais faire de promesses aussi débiles, surtout qu’au final, il ne voyait vraiment pas, comment, dans le domaine de la mode, il pourrait un jour ressortir cela sans que ça fasse gros intello et débile mentale… Quoi que, les stylistes aimaient quand les mannequins connaissaient les textiles, et on pouvait d’ailleurs dire que Lexy en connaissait un rayon là-dedans… Et comme il était amené à rencontrer les plus grands stylistes mondiaux, ce n’était en fait pas plus mal que Chiya lui ai dit cela… Cela pourrait peut-être l’aider à se mettre un de ces stylistes dans la poche… Sait-on jamais, qu’un soit aussi taré ou frappé que la jolie brune en face de lui… Bah oui, quand même, ce n’était pas vraiment être normal de sortir à quelqu’un une homonymie…

« Une sortie ? Une robe est bien entendue le vêtement le plus propice à une soirée… Est-ce une soirée particulière ? Une robe fluide et légère serait probablement se qui serait le mieux adapté… Ce genre de modèle à tendance à passer pour tout évènement… »

Se dirigeant rapidement vers un portant rempli de robes, il passa les cintres un à un, s’arrêtant parfois plus longtemps sur certains modèles, jetant par ailleurs quelques regards de temps à autre à la brune pour laquelle il se devait de trouver une robe. Il commença à en sortir une du portant avant de la remettre tout aussi vite qu’il ne l’avait sortie pour repasser rapidement quatre autres cintres, arrivant à la fin du portant. Il se dirigea vers un second portant, et recommença ce qu’il avait fait sur le portant non loin, avant de sortir une robe qu’il brandit presque comme un trophée à Chiya. D’un rouge profond, la robe avait un décolleté en V, et irait probablement à merveille sur la jeune femme. Si Lexy avait choisit une robe aux couleurs chatoyantes, ce n’était pas pour rien. Le soir, l’excentricité était permise, et le rouge passait toujours comme une lettre à un hibou !

« Voilà qui serait parfait… Avec des chaussures assorties bien entendu, et de plus, cette couleur, dans le noir ainsi qu’avec un maquillage adéquat sera en parfaite adéquation avec vos cheveux, vos yeux et votre teint… Vous souhaitez l’essayer ? Au moins pour me faire plaisir ? Que je n’ai pas cherché pour rien ? »

Tendant la robe à la jeune femme, Lexy souriait et on pouvait clairement voir que des étoiles brillaient dans ses yeux. Trouver des vêtements qui iraient parfaitement à ceux pour qui il devait les trouver était quelque chose qui le ravissait. C’est pourquoi il était actuellement plus qu’excité à l’idée de voir le résultat de sa recherche… Non, Lexy n’était pas fou…

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