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 A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël]

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Ξ Sujet: A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël]   A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël] EmptyVen 12 Juin - 19:02

[HJ : allez hop ! C'est parti !!! Aaaahhhhh !! Ca faisait loonnngteeemppppss Very Happy !!!].

Brad n'avait pas eu grand mal pour transplaner du Ministère jusqu'à Hammersmith, quartier vivant, animé, jeune qu'il n'affectionnait pas particulièrement... à croire que l'amour de la solitude l'avait affecté autant que sa femme.
Une ruelle déserte entre deux immeubles. Pas un souffle ni même un bruissement à l'horizon... un calme plat de fin d'après-midi. En face de lui, les terrasses de café rentraient tranquillement leurs tables et leurs chaises, le ciel s'annonçant à l'orage. Il avait fait tellement chaud ces deux dernières semaines que cela n'avait rien d'étonnant...

Le Langue-de-Plomb traversa l'allée passante le regard balayant le bitume, évitant soigneusement les personnes marchant à contre-sens, sans même se préoccuper de l'allure qu'elles avaient. Il savait se mettre à l'écard de ses responsabilités, de son travail, lorsque l'heure n'était plus venue. Quoique ce n'était vrai qu'en partie...
Bradley Callagher essayait comme tant d'autres de rassembler les foules, de motiver les jeunes, futurs candidats à leur succession et ce afin de garantir l'équilibre de leur gouvernement aussi bien que de leur sécurité. Il était important que certaines branches ne meurent pas, même si Harry Potter et ses comparses avaient fait le grand nettoyage.

Sans une autre pensée, Brad tourna à gauche, atterrissant dans la rue qui l'intéressait le plus. Peut-être qu'il retrouverait en ce potentiel défenseur les traits propres à son père, homme d'ambition et de pouvoir.
Il n'avait que peu connu Julian Gibson, du moins suffisamment pour s'en faire sa prorpe opinion, et n'avait d'ailleurs pas cherché à le côtoyé davantage. Pour lui, ils ne tutoyaient pas les mêmes ambitions et n'avaient déjà pas eu le même parcours professionnel...
Brad, lui, était un ancien Auror et n'avait été catapulté Langue-de-Plomb que tardivement dans sa carrière. Il n'avait jamais essayé de gravir les échelons quatre à quatre et se moquait bien de peser dans la balance du Ministère, de Fudge ou même Scrimgeour. Gibson, lui, avait montré ses intentions dès le début. Pour ça il l'avait respecté : il avait joué carte sur table. Mais ce personnage aussi froid que mystérieux demeurait une énigme... que Callagher n'avait pas forcément le temps et l'envie de résoudre. Ils étaient de deux mondes différents, voila tout.

En arrivant devant la porte de l'immeuble où habitait le fils Gibson, il fut bien étonné de constater avec quelle propreté il était entretenu. Le commun des mortels ne pourraient sûrement pas s'offrir un tel luxe de confort ni d'authenticité. Le bâtiment avait un certain cachet... Enfin, comme il n'y connaissait rien en architecture. Sans pour autant dire qu'il s'agissait là de goûts de péteux, il ne vivait pas dans la misère la plus noire. Lorsqu'il était étudiant, lui, il avait sa chambre de bonne ! Et parfois restait au Ministère pour "camper" jusqu'au lendemain à cause de son travail... Fallait-il bien que tous les Serpentards soient nés une petite cuillère en argent dans la bouche ?

Brad secoua la tête et chercha un moyen de pénétrer l'enceinte du bâtiment. Il ne dût son secours qu'à une jeune femme qui, justement, sortait et eut l'amabilité du lui tenir la porte. Elle lui adressa quelques mots dans un anglais sur fond d'accent d'outremanche puis passa son chemin. On ne se doutait de rien chez les riches... Où alors c'était peut-être sa dégaine de vieux beau ? C'est ce qu'Aurora lui répétait depuis son dernier anniversaire : tiens ! Te voila "vieux beau".
Il gravit les escaliers, se souvenant de mémoire qu'il habitait le dernier étage... oui tout le dernier étage. Y en a qui s'en font pas, hein ! Lui n'avait qu'une chambre de bonne, enfin bref... Tandis qu'il passait les différents paliers, un souvenir acide, aigu, lui revint en mémoire. il ne l'aurait sans doute jamais été sans cette amère sensation d'échec...

Il avait toujours fait les rentrées du Ministère. Jauger les nouveaux inscrits et futurs élèves qui se présentaient, encore tous fébriles rien qu'à l'idée de rencontrer leurs pairs aguerris. Dire qu'à présent c'était lui qui allait les recruter chez eux...
Ce matin-là de Septembre 1980 c'était annoncé au poil. Maugrey était au rendez-vous sans compter deux ou trois de leurs camarades -des gars courageux, toujours là lorsqu'il s'agissait de se payer de bonnes tranches de rigolade. Ils épiaient le moindre candidat intéressant. L'inscription sur la liste était parfois plus révélatrice que l'entretien de passage... personne ne s'y préparait à l'avance et l'on pouvait voir chacun sous son vrai jour.

Callagher n'était plus réellement sûr d'avoir vu la véritable facette d'Apophis Sykes of Woodbury du premier coup. Maintenant qu'il y songeait, peut-être avait-il perçu en lui un crétin de plus, un gamin pas à sa place, pas dans son monde, qui sortait tout juste de l'enfance... et des jupes de maman. Il faisait la queue comme tout le monde, patientait fébrile comme tout le monde, était blanc comme tout le monde... et ne ressemblait à personne.

Tandis que Sam et Pierson, deux de ses collègues, plaisantait sur la tenue vestimentaire plus que décontractée d'un futur Auror des plus éminents, Maugrey et lui restaient fixés sur ce gamin d'une taille gigantesque et d'une impressionnante carrure -presque trop grand, trop ridicule. Habillé avec choix et goût, les cheveux blonds tirés en arrière, le teint pâle et l'esprit ailleurs. Ces grands yeux bleus ne fixaient rien en-dessous de sa hauteur tandis qu'il jetait des regards empressés et impatients devant lui. Son attitude maniérée lui avait valu d'entrée de jeu le surnom de "blondasse".
Ses compagnons plaisantaient, n'hésitant pas à lui tendre des sourires éloquents, des regards qui en disaient longs sur ce qu'ils pensaient de lui : c'était une tarlouze, une tante, un pédé, quelque chose du genre... Et Pierson de jouer du coude, ricanant en s'efforçant d'attirer l'attention de Brad.
Il se souvient encore de leurs paroles : "celui-là, il en fait dans son froc !", "encore un qu'on va plus revoir l'année prochaine...", "au premier coup d'envoi, il part pleurer sa mère". Et Brad pensait exactement la même chose ! Et ça le dégoûtait de voir qu'un petit fils de riche voulait se trouver une place bien au chaud au Ministère histoire de se la couler douce en attendant que papa, maman crèvent de leur belle mort. Et qui aurait pu, en voyant ce visage hautain et sûr de lui, ce sourire trop poli lorsqu'une femme passait en s'excusant, ne pas lui coller quelques claques. Callagher bouillait intérieurement. Foi d'ancien Vert et Argent ce gosse ne ferait pas long feu ! Il l'avait juré à ses potes : il se chargerait de lui.

Ce n'était pas forcément pour en faire quelque chose ni pour lui mettre du plomb dans la tête. Non. Son objectif premier avait été de dégoûter ce petit garçon pourri-gâté et de le faire détaler aussi vite qu'il était venu jusqu'à eux. Il s'était tout bonnement planté devant lui, scindant la queue en deux, suivi par ses compagnons -sauf Maugrey qui restait à l'écard en bon paternel condescendant.


"Regardez donc qui s'amène, avait-il lancé, de la bleusaille !".

"Sûr c'est du frais ça, Callagher. Tu lui donnes combien de temps toi ?".

"Peut-être un ou deux mois...".

Rire général.

"Je lui donne deux semaines ! Avait rétorqué Sam, grand baraqué, fichtrement plus costaud que Sykes lui-même, ou même pas... dix jours !".


Le jeune homme, dans toute sa politesse propre aux siens, avait tâche de s'éclipser et de continuer son chemin. Mais c'était sans compter Brad, son éternelle fierté et sa bêtise d'Auror chevronné.

"Hey ! Pars pas comme ça, mon grand. Comment tu t'appelles dis-moi ?".

Soupir de la part du gamin, léger regard puis :

"Apophis Sykes of Woodbury".

Grand éclat de rire.

"C'est plus un nom ça, c'est une commande d'apothicaire !", s'était écrié Pierson.

L'une des raisons qui allait le pousser à tronquer ces qualités si longues pour ne plus devenir qu'Apophis Sykes. Trop drôle à regarder ce pauvre petit fils de riche se liquéfier de honte ! Il devait sans doute payer cher ce qu'il avait fait subir jadis... peut-être même trop cher.
Par pitié mais aussi parce qu'un Apophis paumé et livide lui avait fait de la peine, Brad l'avait pris sous son aile, le sortant de la file et lui posant tout un tas de questions sur sa présence ici. Il avait ainsi appris que c'était Dumbledore lui-même qui lui avait donné l'idée de devenir Auror et qu'il s'était ainsi présenté avec l'espoir de pouvoir poursuivre ce rêve.
Il n'avait pas été très tendre au départ avec lui, il devait l'avouer. Toujours à le rabrouer, à le plaisanter sur ses ancêtres, sa famille et à le mépriser profondément pour leur allégeance à Voldemort.
Ce gosse, à l'époque, n'y était sans doute pour rien. Et quoiqu'il ait pu faire il comprenait et devait sûrement regretter d'avoir été le plus grand c*nnard de l'univers...
Peut-être était-il lui-même un peu responsable de ce nom tronqué -prélude de quelque chose de bien plus grave survenant des années après...

Brad arriva enfin devant la porte de Raphaël Gibson. Encore un autre traumatisé par son cinglé d'élève... Quand il y repensait, quand il revoyait ce rapport rageur et pincé qu'il avait eu en sa possesion, dans laquel Apophis rancontait que le gamin n'avait pas pipé un mot, il y avait de quoi bien se marrer ! Où être impressionné ! Petit Apopo, dans sa trop grande colère de se voir ainsi sur les dents, avait dû déployer tous les stratagèmes et pressions inimaginables afin de le faire ployer... et ce sans résultat. Il lui tardait à présent de découvrir l'allure de ce jeune homme qui avait réussi à lui dire "m*rde" et à échapper à ses griffes... Gros potentiel ! Enorme potentiel !

Il sonna à la porte, elle s'entrouvrit mais pas comme s'il était attendu. Plutôt comme s'il dérangeait... Et l'esprit de Callagher de se retrouvé propulsé à un autre endroit en face d'une autre personne qu'il ne connaissait que trop bien. C'était Julian, à s'y méprendre ! Si bien qu'il en resta abasourdi l'espace d'un long moment....


"Eeuhhh... bonjour.
Brad Callagher, fit-il en tirant sa carte du Ministère, dé... département des Mystères".


Il lui jeta un regard en biais. Pénétrants ces yeux gris... Bien trop pénétrants. Il n'était pas à l'aise. Pas dominé, mais presque. Julian allié à la froideur sibérienne de son épouse, juriste renommée. Il se rengaillardit, reprenant force et courage, puis ajouta sur un sourire éloquent :

"Je peux entrer cinq minutes ?".

Et comme il paraissait bien soupçonneux...

"Je vous veux aucun mal, juste vous parler".

Maman l'avait-elle mis en garde pour qu'il soit autant sur la défensive ? Fallait-il être aussi taré que Sykesounet pour se moquer de ce visage de marbre ?
Et, comme pour détendre l'atmopshère...


"C'est joli chez vous...
Ca doit être encore mieux quand on rentre !".


Large sourire insistant.
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Ξ Sujet: Re: A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël]   A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël] EmptyDim 14 Juin - 16:06

Raphaël n'était pas installé dans son nouvel "appartement" (si on peut appeler ça un appart' à proprement parlé vu l'impressionnante surface habitable) depuis bien longtemps. A peine deux petites semaines, mais il avait déjà arrangé les lieux rapidement (la magie, ça aide), à sa convenance, en demandant parfois de l'aide à droite ou à gauche en la personne de sa petite amie et de sa future belle-soeur. Il avait surtout surveillé Lily-Roze. Déjà que Lily pouvait être loufoque. Mais Roze était la pire et il n'avait eu de cesse d'être sur son dos, au grand damne de la belle blonde. De Daphné, il n'avait pas eu besoin de la surveiller autant puisqu'elle connaissait les goûts de son petit ami. Il est bien connu que les femmes ont le sens du bon goût et sont plutôt douées dans le domaine de la décoration. Mais il avait veillé au grain. Hors-de-question que les lieux ressemblent à du grand n'importe quoi. Il tenait à ce que son chez-lui lui ressemble justement. Les femmes peuvent parfois avoir de drôles de lubies comme les froufrous *heeeeeeelp*. Encore heureux que Daphné ait des goûts softs. Et puis elle connaissait très bien Raphaël. N'étaient-ils pas ensemble depuis plus de quatre ans?

S'il avait réussi à avoir cet appartement, ce n'était pas grâce à son nom. Une première! Ici, chez les moldus, Gibson était juste rattaché à un titre de l'aristocratie anglaise. Non, c'était plutôt grâce à son argent. Et son frère par la même occasion, mais passons. A la naissance de chaque enfant, Julian et Elianne Gibson avaient ouvert un coffre au nom de l'héritier et y avaient placé une très forte somme d'argent. Coffre bloqué jusqu'à sa majorité, Raphaël n'en avait pris possession qu'il y a tout juste un an. Il ne s'était rendu chez Gringotts que parce qu'il avait reçu un courrier comme quoi il devait prendre rendez-vous et passer à la banque signer quelques papiers administratifs afin que les Gobelins puissent ouvrir enfin son coffre. Raphaël n'en avait pas été étonné, mais disons qu'il avait oublié ce léger détail, ô combien important. En descendant dans les tréfonds de Gringotts, il avait alors découvert qu'il possédait une véritable fortune. De l'argent, il ne s'en souciait guère auparavant à vrai dire. Il n'en avait pas besoin à vrai dire. Jusqu'à l'âge de 13 ans, il avait vécu au Manoir d'Halifax, puis avait déserté les lieux pour habiter chez son frère à Londres qui l'avait accueilli à bras ouverts. C'est Sam qui avait ensuite subvenu naturellement à ses besoins. D'ailleurs, Raph' avait même accès au coffre personnel de son frérot adoré. A présent, avec les intérêts, il était à la tête de centaines de centaines de milliers de gallions. Ses parents, surtout son père, avaient été hors-pair. Ils avaient bien géré l'affaire. Ce ne l'étonnait guère!

Tout ça pour dire que s'il avait eu cet appart', c'était grâce aussi à son frère. Hein? On dit comment quand on est bien élevé *sbaff*. Oui oui, c'est bien ça. Samuel pouvait êtree généreux quand il s'y mettait. Voyant que le dernier étage de cet hôtel particulier lui plaisait, il le lui avait acheté, sans tenir compte des protestations véhémentes de son cadet. Il lui avait sorti un truc du genre que c'était un cadeau et qu'on ne refusait jamais les cadeaux d'un Gibson. Au final, Raphaël avait cédé. Bien obligé! Acheté, papiers signés et tutti quanti, Sam et lui-même avait passé tout l'étage à de nombreux sortilèges et enchantements pour toutes sortes de protection. Allant des inconvénients sonores extérieurs aux intrusions contre les étrangers ou bien encore l'espionnage. Plus moyen de transplaner chez lui directement, juste devant la porte de son appart'. Insonorisé version sorcier, les lieux étaient à l'abri des oreilles indiscrètes. Suivi d'une pléiade d'autres enchantements tout plus ou moins compliqués.
Cela leur avait pris la journée! Samuel avait voulu s'assurer que tout était en ordre et avait tout vérifié et revérifié à plusieurs reprises les sorts jetés. La grande surprise -bonne ou mauvaise, ça dépendait de quel point de vu on se plaçait- était la visite totalement impromptue et hallucinante (oui oui, pour Raph, ça l'était) de Julian Gibson. En entendant sonné, il pensait trouvé Lily ou Daphné sur le pas de la porte, mais certainement pas son père qu'il n'avait pas vu depuis plus de quatre ans. Il était resté figé, abasourdi pour la première fois de sa vie. Les deux hommes, père et fils se dévisageaient mutuellement sans bruit. Statufié devant son père, Sam était venu voir pourquoi son petit frère ne revenait pas. Lui aussi avait été surpris, mais sûrement pas autant que Raphaël. D'ailleurs, il n'avait presque rien montré à part un léger haussement de sourcils significatif. Et puis faut dire que Raph avait peut-être coupé les ponts avec ses parents, ce n'était pas réellement le cas de Samuel. Certes, le père et le fils aîné ne se voyaient plus depuis longtemps, sauf de loin quand Sam venait au Ministère pour X raisons, mais sans plus. Il ne s'arrêtait jamais pour lui parler ou somplement le saluer. Ils restaient juste en contact de temps en temps par téléphone....ou courrier. Mais rien de bien extraordinaire.

Sam avait eu un simple hochement de tête à l'encontre de Julian, mais Raphaël, s'étant repris, n'avait rien dit et avait repris un visage impassible, quoi qu'un peu irrité. Le lien qui unissait le père et le fils était bien particulier. Même Raphaël ne savait comment le définir. Il se méfiait de lui. C'était la seule chose dont il était sûr. Quand il avait quitté le manoir familial, il détestait son père. Le temps l'avait fait mûrir mais ce n'est pas pour autant qu'il avait pardonné les actes de son père envers lui. Il le comprenait, ce n'était pas une raison pour accepter sa façon de faire.


- Bonjour Raphaël. Sam, lâcha-t-il enfin.

Comme le cadet des Gibson ne semblait pas vouloir bouger d'un iota, Julian reprit.


- Puis-je entrer?

Il était gonflé! Et surtout, il ne doutait de rien. Est-ce qu'il le croyait si crédule? Alors qu'il allait lui sortir d'aller se faire f**tre ailleurs, c'est Sam qui intervint.

- Raph? s'enquit-il avant.

Le cadet se pinça les lèvres, puis inclina la tête en signe d'accord.


- Entre, reprit Sam en posant ses mains sur les épaules de son frère comme pour l'apaiser.

Après avoir fait un léger écart, Raphaël referma la porte puis se tourna vers lui, l'affrontant du regard. Nulle crainte, ni peur chez lui. De toute façon, il n'avait jamais eu une quelconque appréhension en se trouvant dans la même pièce que lui. Une erreur! Une grossière erreur quand on savait pertinnement quel homme et sorcier redoutable il était.
Lors de sa brève visite où il était venu tester les résistances des sortilèges jetées par ses fils sur l'appartement, il en avait profité pour lui proposer une place de stagiaire ou d'assistant au Ministère. Son père étant devenu le Directeur du Département de Justice Magique après la mort d'Amélia Bones, il avait le pouvoir de l'y faire entrer. Le hic, c'était que Raphaël préférait être sans profession plutôt que d'être sous les ordres de son paternel. Il avait bien assez dirigé sa vie comme ça. Alors hors-de-question de reçevoir des ordres et de la côtoyer de près ou de loin. Bizarrement, en mettant la folie de Sykes de côté, il avait subitement changé d'avis par rapport à sa carrière d'Auror quand son père avait pris la tête du Département de la Justice.
Raphaël avait trouvé cela bien hypocrite. Son père, le maître des injustices impayées! Quand il avait appris la nouvelle dans la Gazette, il en avait ri de rage et de dépit. Il le savait ambitieux, mais au fond, n'en avait-il pas profité pour couper l'herbe sous le pied de son fils pour l'empêcher de réaliser son projet professionnel. On savait tous que le bureau des Aurors état sous la juridiction du directeur du Département. Oui, il n'y avait aucun doute, son père était redoutable. Bien trop ambitieux et manipulateur pour le bien d'autrui. Sam, tout en suivant plus ou moins bien la volonté de Julian (devenir un célèbre joueur de Quidditch), avait réussi à se défaire du joug paternel. Et contrairement à Raph', Sam avait plus de respect et avait toujours gardé contact avec lui, ce que le cadet ne comprenait pas. Un juste retour des choses lorsqu'on savait que Raphaël avait respecté et admiré Sykes depuis son plus jeune âge, lui donnant envie de faire pareil que cet homme qu'il avait voulu comme mentor à l'époque.

Il s'était levé tôt ce matin pour profiter de la fraîcheur éphémère de l'été. Une bonne opportunité d'aller courir sans trop souffrir du soleil et de la chaleur qui sévissait depuis bientôt deux semaines sur Londres. Il avait besoin d'un défouloir et le jogging était un bon procédé. Et puis il souhaitait garder la forme, ce qui lui réussissait plutôt très bien.
En allant courir ce matin, dans le quartier encore endormi, il avait repensé à Apophis. En vérité, il songeait souvent à lui depuis sa mort. Des images revenaient comme ça, sans qu'il s'y attende. Sa disparition l'avait touché plus qu'il ne l'aurait cru, mais ça bien sûr, il n'était pas prêt de l'avouer à quiconque, même sous la torture. Trop d'ego, de fierté! Des scènes de la bataille lui revenait en mémoire sans le vouloir. Sykes l'avait sauvé d'une mort certaine cette nuit-là. Et pourtant, ils ne se devaient rien! Ils n'étaient ni parents, ni amis. Et cette interrogation qui le rongeait à laquelle il n'avait toujours pas trouvé de réponse sensée. Qu'est-ce que Sykes avait voulu dire en lui sortant que ça ne l'étonnait guère de voir les Gibson dans le coin?! Qu'est-ce qu'il sous-entendait? Cette question restée sans réponse lui trottait encore dans la tête et le hantait. C'était ridicule, il le savait pourtant.


[Désolé, j'ai du coupé le post!]
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Ξ Sujet: Re: A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël]   A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël] EmptyDim 14 Juin - 16:07

Le jour de l'enterrement, et malgré les protestations de son frère, il s'y était rendu. Cela avait été plus fort que lui. Il ne savait trop pourquoi, mais il devait être là. Tu parles! De là où il était, il ne risquait pas de voir quoi que se soit. Et si par le plus grand des miracles il pouvait voir cette scène, il se foutrait royalement de ces trous du c*l qui pour le plupart n'avaient jamais aimé Sykes. Tous des hypocrites! Au moins Raphaël avait été sincère. Ce type, malgré ce qu'il était, ce qu'il lui avait fait, malgré tous ces innombrables défauts, Raphaël avait toujours eu comme une sorte d'affection mêlée à une certaine forme de dégoût pour lui. Allez comprendre pourquoi??!! Du respect et de l'admiration pour le travail qu'il avait accompli, ça c'était certain. Il ne fallait pas oublier qu'à une certaine époque, pas si lointaine que ça, Sykes était le meilleur Auror du Ministère. Sa perte n'était donc pas que physique, elle était aussi symbolique pour le cadet des Gibson dans le sens où dans sa mort, il perdait, certes son mentour, mais aussi toute éventualité de devenir un jour Auror. S'il savait au moment de l'enterrement que ce n'était pas Apopo, mais Septy... Lui qui n'avait jamais vraiment apprécié ce gars qu'il trouvait lâche, stupide et inintéressant. Cet idiot n'avait pu qu'enseigner que l'Etude des Moldus. Logique! Un vrai navet ce mec! En y songeant, il se demandait ce qu'avait pu lui trouvé Lily?! Elle était dix mille fois mieux avec Sam. Le "truc" qui lui restait en travers de la gorge était de savoir que Nelson était le fils biologique de Quint. Heureusement qu'il était mort dans la Bataille. Une épine en moins dans le pied de Samuel.

En rentrant de son jogging quotidien, il avait trouvé quatre hiboux l'attendant sagement. Il leur ôta leur charge et les laissa repartir. Après un rapide coup d'oeil, il constata qu'il avait reçu deux lettres du Ministère plus une de son père puisque les armoiries de la famille Gibson étaient dessus. Il jeta un oeil à la Gazette, mais sans plus. Toujours les mêmes choses depuis la chute du Lord. Rien de nouveau quoi! Il alla se doucher et décida de rendre visite à Quentin, celui qu'il considérait comme un frère. Cet été, il devait, en toute logique, partir en vacances avec leur petite amie respective, tous ensemble. Le lieu n'avait pas encore été arrêté, mais il s'agirait à coup sûr d'un endroit paradisiaque. Après les derniers évènements en date, ils avaient besoin de respirer et de s'éloigner de toute cette agitation. Les deux amis en avaient profité pour aller se balader à Londres, déambulant dans Piccadily Circus avant de s'installer à une terrasse de café et de commander des boissons rafraîchissantes.
Rentrant en fin de journée, le quartier calme, il songeait à jeter au moins un oeil au courrier que le Ministère lui avait envoyé. Ca pouvait être intéressant.

Debout dans le salon, il dépliait la première missive quand on sonna à la porte. Il stoppa son geste, tendant instinctivement l'oreille. Pas de grabuge particulier sur le palier. Ca ne voulait rien dire au fond, alors autant se méfier. De toute façon, les lieux étaient protégés. Si "l'étranger" tentait de prénétrer chez lui sans son accord, il risquait de ne pas beaucoup apprécier l'accueil. Ah non, lui n'aurait pas bougé le petit doigt. C'était surtout les sorts et enchantements assurant la protection des lieux qui lui tomberaient dessus. Sa baguette toujours sur lui, et ce depuis la Bataille, il se dirigea vers la porte d'entrée. Ca ne pouvait pas être Daphné, elle rendait visite à Pansy, une fille que Raphaël avait bien du mal à supporter d'ailleurs. Une vraie langue de vipère, peste qui plus est. Et pourtant, les deux jeunes femmes semblaient bien s'entendre, ce que le cadet ne comprenait pas. Mais vraiment pas. Elles étaient diamétralement opposées. Rien ne semblait les unir. Quel point commun pouvaient-elles avoir? A part être de Serpentard, il ne voyait pas. Et puis Pansy était une idiote! A quoi ça lui avait servi d'ouvrir sa grande tronche le jour de la Bataille, en disant qu'il fallait livrer Potter à Voldemort. Cette fille n'avait aucune jugeotte! Comme si le Lord allait prendre Potter, se contenter de son du et laisser Poudlard et ses occupants tranquilles. Mais bien sûr! Rêve! Une fille stupide et réellement cruche!
Si ce n'était ni Daphné, ni Quentin (avec sa Susy), ni Sam et Lily (en visite chez les Silverstone), il ne voyait pas qui ça pouvait être. D'où sa méfiance! Il s'assura que sa baguette était bien là, à son emplacement habituelle, c'est-à-dire sur lui, et ouvrit la porte.

Première constatation, il ne connaissait pas ce type. Deuxième constat...cet homme semblait avoir perdu sa langue. Dernier constat, "l'étranger" avait l'air abasourdi. Euh...bien! Qu'est-ce qu'il avait vu? Un fantôme? Il se rendait peut-être compte qu'il s'était gourré de porte. A moins qu'il réalise enfin que la nana d'hier soir lui avait refilé une fausse adresse et qu'il était dépité de trouver un homme plutôt que la fille de la nuit dernière. Mais étrangement, Raphaël avait beau faire de drôles d'hypothèses, il doutait fortement que ce type se soit égaré. L'instinct sûrement!
Alors qu'il allait lui demander s'il pouvait l'aider, l'étranger sortit de son mutisme et se présenta enfin, bafouillant un peu. Son regard se porta aussitôt sur la main qui s'évanouit pour réapparaître avec une carte de visite. Qui sait s'il avait sorti autre chose? Il haussa un sourcil en se présentant comme un "représentant" du département des Mystères. Qu'est-ce que lui voulait ce département-là? Son père y avait travaillé étant jeune, il connaissant certaines choses, mais pas grand chose au final. Pour être un mystère, s'en était un. Il saisit la carte et y jeta un oeil rapide avant de revenir sur son visiteur impromptu. Ne pas le perdre de vu. Il ne ressentait aucune hostilité, même s'il ne semblait pas tout à fait à son aise. Tant mieux! Un bon point pour lui.
Quand il proposa d'entrer chez lui, son regard se fit plus inquisiteur, comme s'il cherchait à voir à travers l'étranger. D'ailleurs, il du voir à quel point il était soupçonneux puisqu'il lui assura tout de suite qu'il voulait juste lui parler. L'atmosphère un brin pesante, Gallagher tenta d'apaiser les choses. Son large sourire insistant le fit encore hésiter puis comme rien ne lui indiquait que ce type lui voulait d'ennuis, il concéda enfin à le laisser entrer. Il n'avait pas sorti un mot de son côté, mais ça n'allait pas tarder. Raphaël lui jeta un dernier regard perçant avant d'ouvrir la porte et de s'écarter pour lui permettre d'entrer. Gallagher devait faire un bon mètre 85, mais ça ne suffisait pas à surplomber Raphaël qui était un peu plus grand. Pas énormément de différence, mais les Gibson étaient plutôt reconnus pour être grands. Sam faisait plus d'1m90 et Raph n'était pas loin derrière.

Une fois dans la place, Raphael observa Gallagher brièvement, puis, jetant un dernier regard sur la carte, il la posa sur le buffet de l'entrée. Il le fit passer au salon tandis que de son côté, il rangeait soigneusement son courrier.


- Puis-je vous offrir quelque chose à boire? s'enquit-il en scrutant son visiteur, l'invitant à s'asseoir s'il le désirait.

Il avait de tout dans son bar et dans la cave qu'il avait acheté au sous-sol pour les grands crus qu'il achetait ou que son frère, grand connaisseur de vins, lui offrait. Alcool sorcier ou moldu, Gallagher aurait un large choix. A moins que ce dernier ne se contente d'un jus de citrouille? *légèrement ironique*. Après l'acceptation ou pas de l'émissaire du Département des Mystères, Raphaël voulut entrer dans le vif du sujet. Une façon de faire qui ressemblait fort à son père. Ca promettait pour la suite s'il décidait enfin de compte de devenir un homme d'affaires et de gérer son propre business.


- Alors Monsieur Gallagher, à quoi dois-je votre visite? demanda-t-il en croisant ses bras sur son torse.

En gros, en quoi pouvait-il l'aider? Qu'est-ce qu'il venait faire ici? En quoi pouvait-il intéresser le département des Mystères? Pourquoi se déplacer et ne pas le convoquer comme le Ministère avait si souvent l'habitude de la faire? Etait-ce une affaire importante? Si oui, en quoi était-il concerné?
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Ξ Sujet: Re: A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël]   A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël] EmptyMar 16 Juin - 22:00

Quelle méfiance dans son regard et surtout quelle clairvoyance ! Callagher n'en croyait pas même ses propres yeux. Ce jeune homme, sans l'ombre d'un doute, aurait pu faire un excellent Auror. C'était indéniable ! Il avait déjà la froideur, la justesse, la rigueur qui manquaient à certains des meilleurs élèves du Ministère. Et pourtant cette perle rare répugnait à se joindre à eux... quel gâchi quand on y repensait !
Il fallait pourtant ce sang-froid, cette distance qu'il possédait et à mesure qu'il parlait, lui proposant un verre, Brad ne pouvait pas rester insensible. Peut-être devait-il même l'observer avec trop de langueur. Il cligna des paupières, se râcla la gorge et ajouta qu'il ne voulait rien avant de jeter un regard alentours, voir s'il avait la permission de s'asseoir. Comme on ne lui avait pas offerte il resta debout, les bras croisés au hauteur du bas ventre. Il ajouta :


"A quoi devez-vous ma visite ? Eh bien... ça serait trop bête de vous mentir et de tergiverser comme un démarcheur alors je vais aller droit au but".

Il lui sourit, plissa les lèvres et reprit après une profonde inspiration :

"Si je suis là, face à vous, c'est que je sais pas mal de choses...
Je sais notamment que vous descendez d'une famille de sorciers accomplis, qui ont connu leurs instants d'égarements, mais qui sont malgré tout des juristes émérites pour la plupart. Je sais aussi que votre frère n'a pas suivi la même voie et a préféré devenir joueur professionnel de Quidditch, branche dans laquelle il excelle.
Et je sais aussi que vous, Monsieur Gibson, n'aviez pas choisi au départ de rejoindre votre frère et que vous vous destiniez à toute autre chose si je ne m'abuse...".


Il marcha devant lui sans pour autant l'approcher de trop près, gardant intacte cette bulle territoriale qu'en aucun cas il se serait permis de violer. Certains de ses collègues procédaient ainsi pour intimider lui préférait la manière douce, calme, posée. Raphaël ne s'était pas montré hostile alors pourquoi lui être désagréable d'entrée de jeu ?

"Des rapports de certains de vos professeurs de l'époque, paix ait leur âme soit dit en passant, stipulent que vous avez toujours obtenu d'excellent résultats... sauf en botanique. L'on prétendait d'ailleurs que vous aveiz des prédispositions aux Défenses contre les Forces du Mal.
Quelqu'un que l'on encourage dans cette voie et qui obtient des optimaux dans "presque" tous les domaines ne peut pas rester insensible au chemin qui se profile devant lui. Et quand bien même vous auriez voulu agacer profondément votre père, vous seriez-vous lancé immédiatement dans une carrière diamétralement opposée à la sienne... Or, vous n'avez toujours rien en main, j'ai raison ?".


Il sentait qu'il ne tiendrait pas longtemps sur le même refrain, que le calme apparent de Gibson finirait par voler en éclat mais que ce gamin, non, ne réagirait pas avec violence mais plutôt avec cette froideur qui procure aux gens de sa race leurs lettres de noblesse. Somptueux héritage que ce masque impénétrable. Dire qu'il faut abandonner femme et enfant pour ça, se jeter aux Détraqueurs pour ça, boire pour ça... alors que ce jeune homme y parvient sans l'ombre d'un effort. Il y avait de quoi être jaloux...

"Oui, reprit-il en se tenant bien droit, aucune demande d'emploi à l'horizon ni au Ministère, ni ailleurs. Et pourtant vous étiez prédestiné...".

Il fallait qu'il lui demande afin d'en avoir le coeur net, même s'il passerait par une étape difficile.

"Est-ce votre père qui vous a freiné dans vos perspectives d'avenir ? Craignez-vous qu'en rejoignant les siens vous risquiez de vous y perdre définitivement ? Croyez-vous qu'ainsi vous décevrez votre frère, les espoirs qu'il a placé sur vous ? Avez-vous peur, Monsieur Gibson, de vous décevoir vous-même ?".

Et ce n'était déjà plus de l'ironie dans ses yeux clair et gris, mais plutôt une profonde sympathie. Car malgré tout, Brad avait du coeur... eh oui !

"Je ne suis pas venu pour vous ennuyer outre mesure, vous savez... Si vous aviez abandonné ce concept depuis longtemps, je ne serais même pas venu.
Seulement je vous ai vu ce jour-là et ainsi j'ai eu un semblant d'espoir".


Il s'en souvenait trait pour trait, ce jeune homme aux yeux si pâles, si clairvoyants, si lointains, placé à l'écard des autres comme dans un recueillement plein de pudeur, de respect tandis que d'autres se massaient aux premières loges pour déverser leurs larmes.
Puisque personne ne s'était présenté pour lui dédier de discours, c'était Brad qui s'y était collé. C'était lui qui, sous cette pluie fine d'un orage s'annonçant, était monté sur l'immense estrade et avaient rejoins les personnalités du gouvernement. Alors qu'une honte immense commençait à poindre en lui, qu'une gêne terrible lui tenaillait le coeur et qu'un dégoût profond s'installait dans son estomac. Il avait dû parler en son nom, en mémoire de l'Auror qu'il avait connu.


"J'ai... je sais pas trop quoi dire, avait-il avoué devant la cohorte de journalistes et à cette foule de curieux, je n'ai connu Apophis Sykes of Woodbury qu'à une certaine période de sa vie et je ne suis pas sûre que cela fut sa meilleure...".

Puis il avait baissé les yeux et dit la gorge serrée :

"Je veux juste dire que ces causes pour lesquelles nous nous sommes battus, ces idéaux en lesquels nous croyions tellement, ces convictions qui nous ont fait nous entredéchirer ont précipité la perte de bien d'hommes et de femmes !
Qu'on pense ce que l'on veut des différences aussi bien sociales que raciales ! Qu'on se ligue contre ceux dits de "Sang-Pur" ou encore contre les "nés-moldus", il y aura toujours quelqu'un quelque part, dans l'une ou l'autre des communautés qui en souffrira !
J'ai mal jugé Sykes... Nous avons mal jugé Sykes. En prétendant qu'un gosse de riche, comme il nous apparaissait à première vue, n'avait rien à faire dans nos rangs. En le méprisant d'avoir la prétention de défendre une cause à laquelle il n'entendait rien... soit disant. En fait, en le traitant sans doute comme lui nous aurait traité en d'autres circonstances...
J'espère seulement que ce qui vient de se produire en cette année 1998 nous servira de leçon pour les estimations et jugements à venir. Que plus jamais quiconque n'aura à pâtir de la moindre injustice...
Car où que nous soyons, elle sera toujours là".


Il était trop tard pour s'excuser du mal qui avait été commis. Et il était encore trop tard pour regretter ce qu'un gosse de 25 ans avait fait pour être comme les autres...
Callagher avait ensuite tourné la tête vers une silhouette qui lui avait paru familière. La jeune femme aux cheveux roux s'était alors détourné de lui, cachant la rondeur de son ventre. Et Brad sut ainsi que ce n'était pas terminé...

Il échappa à ses pensées et leva les yeux vers Raphaël, conscient à présent qu'ils avaient sans doute été liés par les mêmes intentions ce jour-là. A présent qu'il revenait sur ses événements, rien ne sonnait plus creux que son pauvre discours. Autant chanter du Mozart à un maccabée, Apophis n'y entendait plus rien. Il reprit meilleure posture, tâchant de se montrer digne, avant de reprendre :


"Si vous êtes venu ce jour-là pour rendre hommage à Apophis Sykes c'est que vous deviez avoir de l'intérêt sinon une quelconque forme d'admiration pour le travail qu'il rendait. Ainsi peut-être que l'idée de devenir Auror vous traverse encore l'esprit...".

Et le mot était lâché... et comme un silence de plomb commençait à doucement s'appesantir et qu'il fallait à tout prix le briser, il coupa net :

"Vous savez, il aurait sans doute été fier de vous avoir comme élève. Vous êtes ce qu'il a recherché durant ses quelques années d'apprentissage au Ministère : le calme, la froideur, un homme qui ne laisse passer aucune émotion et ne se laisse traverser par aucune dévotion.
Il a payé très cher pour en arriver à ce point, mais il était très c*n. Il a oublié qu'en s'infligeant la perte de son âme il finirait cinglé...
Et c'est ce qu'il est devenu.
Et vous, par ce que vous êtes, vous avez la chance de devenir meilleur que lui...".


Il eut un sourire en coin.

"Je suis certain qu'il serait à ma place il vous aurait déjà sauté dessus... Alors que je ne cherche qu'à demeurer simple et courtois dans ma proposition.
Monsieur Gibson, souhaitez-vous intégrer le Ministère dans mon service ?".
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Ξ Sujet: Re: A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël]   A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël] EmptyJeu 18 Juin - 23:19

Comme il ne voulait rien, Raphaël en déduit, peut-être à tort, qu'il était dans l'exercice de ses fonctions, et qu'il n'était pas autorisé à boire quoi que se soit. A moins qu'il n'ait pas soif, tout simplement. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer? Au moins, Callagher avait l'intelligence de ne pas tourner autour du pot pendant cent sept ans. Raphaël, bien que d'une patience exemplaire, n'aimait pas trop qu'on ne sa joue limace quand il s'agissait de parler d'affaires sérieuses. En tout cas, c'était l'impression de Gibson. S'il s'était déplacé lui-même jusqu'ici, n'était-ce pas important? Raphaël se promettait donc de l'écouter attentivement. Enfin...si son visiteur se montrait raisonnable. Qu'il se montre hostile et il le foutrait à la porte, et peu importe qu'il travaille pour le Ministre lui-même. Mais pour le moment, il devait avouer que Callagher était tout sauf menaçant. Donc, toujours impassible, il l'écouta sans broncher.

Il devait admettre que depuis le début, il n'avait pas tout à fait tort. Enfin...sur certains faits seulement. Il concédait que son interlocuteur était bien renseigné. Oh évidement, il ne connaissait pas tout. Personne d'ailleurs ne pourrait jamais tout connaître du clan Gibson. Il y avait bien trop de zones d'ombres. Même Raphaël ne pouvait avoir l'impudence de dire qu'il savait tout de sa propre famille. Un comble, certes, mais il était habitué à ce que chez les Gibson, le secret soit maître. Ca ne l'étonnait plus.
Les propos de Gallagher étaient intéressants dans l'ensemble. Mais parfois, il...comment dire...n'était pas très clair. Voilà, c'est ça! Il ne savait pas trop où il voulait en venir. Enfin...il n'était pas tout à fait dupe sur ses intentions. Il lui parlait de carrière, de choix professionnel...Pas besoin de s'appeler Gibson pour se douter que Gallagher était ici pour le travail. Ou du moins, pour en proposer, peut-être, à Raphaël.
Il restait vague en fait, comme maintenant. Qu'est-ce qu'il sous-entendait quand il lui disait qu'il se destinait au départ vers une autre voie? Raph' avait bien une petite idée, mais il préféra ne pas s'y attarder.

En le voyant s'approcher, tout en restant distant de sa personne, il le fixa avec plus d'intensité. Oui, le jeune homme était prudent et il avait ses raisons. Ce type était peut-être "normal", si on peut considérer qu'un homme est vraiment normal, mais ce n'était pas une raison pour baisser sa garde. Après, Raphaël pouvait très bien paraître "zen" et à l'intérieur, prêt à bondir s'il le fallait.

Quand il aborda le sujet de la scolarité, il repensa au professeur Rogue. Sa mort avait été un choc pour bon nombre de Serpentards. Il avait été le Directeur de leur maison, leur professeur de Potions, puis de DCFM avant de finir Directeur de Poudlard. Un grand homme et un excellent enseignant. Rien que sa présence faisait taire le plus bavard de tous. Il imposait le respect, ou la crainte pour la plupart des autres. Certes, durant la dernière année, il n'avait pas été irréprochable. Pourquoi ne rien avoir fait contre ces deux Mangemorts, les Carrow? Mais il n'était pas évident de tout gérer tout en protégeant les élèves. Surtout quand c'est Voldemort qui est derrière tout ça.
Oui, le cadet de la famille avait été un excellent élève. Il avait aussi des facilités et une très bonne mémoire auditive et visuelle. Ca aidait faut croire! Mais bon, il bossait quand même un mininum. Parce que pour avoir des Optimals dans chaque matière, sauf en Bota, -mais pas la peine de le lui rappeler, il avait cette matière en piètre estime-, il ne s'était pas tourné les pouces non plus. Dans tous les cas, ce gars était bien renseigné sur son compte et il n'aimait pas trop ça. Certes, ce n'était pas des informations "compromettantes", mais savoir que sa vie pouvait être passé au crible par un étranger ne lui plaisait guère. C'était du Raph' tout craché! Il n'aimait pas parlé de lui, encore moins quand c'était un inconnu qui lui sortait sa vie. Ou du moins, des bribes.

N'avoir rien en main? Hé bien, c'était vite dit, mais c'était une réalité possible. Ca dépendait de la définition de Gibson. Ne rien avoir en main, c'était n'avoir aucun avenir à ses yeux. Vision sûrement différente pour Gallagher. Raphaël savait qu'il pouvait s'avancer dans une voie et s'y investir à fond et réussir. Mais il fallait qu'on lui laisse au moins sa chance. De toute façon, s'il ne travaillait pas au Ministère anglais, il pouvait très bien travailler pour la "concurrence". Il paraît qu'en France, ça marche très bien. Ayant quelques contacts là-bas, il pourrait tenter pour voir. L'ambassade anglaise? Pourquoi pas! En partant, il n'aura qu'à laisser son appartement à Daphné en attendant de revenir. Voilà tout!
Néanmoins, ne pas travailler au Ministère n'était pas une tare en soi. Certes, il était prédestiné à y travailler, mais au fond, qu'est-ce qu'était le destin? Sa vie, on pouvait la choisir, rien n'était écrit à l'avance.


- La vie nous réserve parfois de drôles de suprises. On est sûr d'une chose et du jour au lendemain, plus rien, déclara-t-il d'une voix parfaitement neutre. Néanmoins, je ne vous apprends rien en vous précisant que le Ministère et ses divers Départements sont en pleine reconstruction. Il faudra du temps avant de retrouver une certaine stabilité dans notre monde.

Une des raisons pour lesquelles il n'avait pas eu de propositions. Ou si peu qu'elles étaient inintéressantes. L'avis de Gibson!

Il sentait que Gallagher allait lui sortir un truc dont il ne voulait rien entendre. Il avait vu juste, encore une fois, et s'il avait agit comme tout le monde, il aurait sûrement froncé les sourcils -ce qui n'est pas le cas- en entendant le visiteur aborder le sujet épineux qu'était son père. Il lâcha un
"Hum..." moqueur, mais resta stoïque. Sérieusement, si vous vouliez faire copain/copain avec Raphaël, il ne valait mieux pas lui parler de son paternel. Intérieurement, ça l'énervait de savoir que Callagher n'était pas un homme qu'on pouvait duper si facilement. Il voyait en partie juste. Son père avait toujours eu en tête de freiner ses perspectives d'avenir. Tu feras ce que je dis de faire et si ça ne te plaît pas, c'est la même chose. En gros, aucun moyen de s'en sortir sous peine de subir le terrifiant courroux de Julian Gibson. Mais Raphaël, déjà gamin, n'avait jamais eu peur de son paternel. Il lui tenait tête dès qu'il n'était pas d'accord avec lui et ça provoquait des crises si violentes que le manoir en tremblait. Personne n'osait intervenir, même pas sa propre mère. Excepté Samuel quand il était là, évidement. Têtu face à ses propres convictions, Raph' ne lâchait pas prise, ne voulant pas capituler, au risque de s'attirer les foudres de son père. Bien entendu, il s'était fait punir à de nombreuses reprises. C'est bien connu, chez les grandes familles de Sang-pur, la torture comme punition est un grand classique. Mais jamais il n'avait cédé. Jamais il n'avait plié et fait allégeance à son père. Jamais! C'est sûrement ça qui avait rendu Julian fou de rage à une certaine époque.

Quand Sam avait quitté le manoir et avait commencé sa carrière dans le Quidditch en tant que professionnel, Raph' lui en avait vraiment voulu. Certes, Julian était extrêmement fier de son fils aîné, mais en suivant sa propre voie, Sam avait laissé un gros merdier derrière lui. C'était sur lui que tous les espoirs de son père était tombés. Tous les projets d'avenir que son père avaient en tête, c'était sur ses épaules qu'il allait devoir les porter Tel Atlas supportant la planète Terre. Cependant, hors-de-question de suivre ou faire quoi que se soit. Raphaël tenait trop à sa liberté et il n'avait pas à endosser toutes les espérances du paternel. Facile à dire! Voilà pourquoi, entre autre, à 13 ans, il avait fichu le camp, ignorant son père sur le quai de la gare de Kings' Cross pour rejoindre Samuel.


- Beaucoup de choses vous échappe encore Monsieur Gallagher. Mais j'avoue que vous êtes bien renseigné. Pas mal quand on sait de quelle famille je viens. Pour en revenir à vos...questions, vous devez connaître l'homme qu'est mon père. Si ce n'est en personne, au moins de réputation. Qu'il tente de mettre des obstacles dans les pattes de son propre fils n'est pas une grande révélation. Surtout quand on sait que ce fils a des idées de carrières incompatibles avec la famille, avoua-t-il en restant le plus neutre possible.

Il marqua un temps d'arrêt, repensant aux derniers propos de Gallagher. Non, son frère ne serait pas déçu, il en était sûr. Quoi qu'il fasse, il le soutiendrait, même si ça ne lui plaisait pas. Il en était certain! Peu importe qu'il devienne Auror, homme d'affaires, boucher ou plombier, Sam serait là. Il ne voulait pas déçevoir son frère, certes, mais il savait que son aîné ne serait jamais déçu quoi qu'il arrive. Mais lui? Avait-il peur de se déçevoir lui-même? Sans doute! Il avait lui aussi des objectifs. De l'ambition, oui, mais pas au point de le bouffer. Il voulait un métier qui lui plaise, qui ne soit pas en désaccord avec ses principes. Il ne voulait pas tomber dans les filets de son père. S'en défaire était dur, mais c'était possible. Mais autant ne pas tenter le diable.

Ne pas l'ennuyer? Il ne l'était pas! Ce gars était plutôt intéressant au final. Il parlait calmement, de faits qui se révélaient attrayants pour la plupart. Néanmoins, Gibson gardait ses distances. On lui avait toujours appris à rester sur ses gardes. De son père, il pouvait au moins dire qu'il avait des capacités hors du commun. Certes, Julian n'avait pas été le père qu'on rêve d'avoir, mais Raphaël devait bien avouer qu'il ne serait jamais devenu ce qu'il est aujourd'hui sans lui. Sa façon de se comporter, sa rigueur, ce masque de glace qu'il portait comme une deuxième peau, son éducation, l'occlumencie, la légilimencie, la devise de la famille, l'honneur, le devoir. Sans ça, le Raphaël Gibson que tout le monde connaissait ne serait pas. Et même s'il avait du mal à admettre la chose, il en remerciait son père intérieurement. Bien que parfois, il en ait souffert.


Dernière édition par Raphaël Gibson le Jeu 18 Juin - 23:28, édité 2 fois
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Ξ Sujet: Re: A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël]   A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël] EmptyJeu 18 Juin - 23:20

[HJ: Encore coupé...Grrr]


Ce jour-là? De quel jour Gallagher parlait? Cette phrase l'intrigua! Parlait-il de la Bataille? Pourtant avec une douzaine d'années de plus, il ne risquait pas d'être reconnaissable...excepté pour Sykes, puisque ce dernier l'avait reconnu sans effort. La réponse tarda à venir. Son visiteur était dans ses pensées et Raphaël n'osa pas s'y aventurer. Par respect peut-être, mais aussi par prudence. Il ne savait pas de quoi était capable ce type. Peut-être était-il aussi doué que lui et il préférait éviter le combat. Cependant, Gallagher reprit contact avec la réalité et par la même occasion, la parole.

Sykes? C'était donc de ça qu'il parlait! De son enterrement!? Il jeta un coup d'oeil sur sa droite, comme pour échapper au regard de son interlocuteur. Et m*rde! Lui qui ne voulait pas qu'on sache qu'il avait assisté à la cérémonie. Enfin...impossible de cacher les faits à son père, ni à Sam. Ce dernier l'ayant sermonné et le premier, ayant bien trop de sbires à sa botte pour ne rien laisser échapper. Une malédiction à lui tout seul cet homme.
Son regard bleu-gris revint sur Brad et le dévisagea plus attentivement. Bizarre, ça ne lui revenait que maintenant cette impression de déjà vu. Il intensifia sa recherche et comprit enfin pourquoi. Aïe! C'était cet homme-là qui avait fait un discours à l'enterrement de l'ex-Auror. Que son visage ne lui dise rien au départ était en soi normal puisque lui, le concernant, il était resté à l'écart de cette bande d'hypocrites.
Pourquoi être venu? Gallagher était doué, oui. C'était de l'admiration, du respect... Lui qui avait voulu travailler avec lui, ce n'était plus qu'un projet-fantôme.
Mais à l'évocation de son idée de devenir Auror, Raphaël se referma comme une huître. Fait ch*er! Comment il savait ça? A quoi ça lui servait d'en parler alors que Sykes était mort? Il n'avait plus aucune raison d'en reparler!
En guise de réponse, un silence de plomb s'installa. Ce qui n'empêcha pas Gallagher de l'ouvrir.

Il aurait été fier de lui? Raphaël, contre toute attente, se mit à rire d'un air las et désabusé. Sa remarque avait plus blessé le jeune homme qu'autre chose. Lui parler ainsi alors qu'il savait que jamais il n'aurait le plaisir et l'honneur de travailler avec Apophis, y avait de quoi être désenchanté. Ca lui faisait une belle jambe de savoir qu'il avait une chance de devenir meilleur que son "ex-futur mentor". De telles affirmations ne servaient qu'à briser un peu plus son rêve. Une impression bizarre s'insinua en lui. Une espèce de boule gênante qui l'empêchait de parler. Il n'était pourtant pas du style à flancher. Encore moins devant un étranger. Encore heureux pour lui, rien n'avait filtré. La sensation avait été intérieure seulement. Il s'était repris sans que rien ne paraisse, fixant Gallagher l'air de rien.


- Etant donné que vous êtes langue-de-plomb, j'imagine que vous devez être, comme on le dit dans le jargon juridique, sous le sceau du secret professionnel, non? question purement réthorique. J'en conclu donc que notre conversation restera totalement confidentielle. C'est votre job après tout, fit-il en le vrillant de son regard métallique. Pas intérêt à lui faire d'entourloupe. C'était comme un avertissement, mais des plus polies.

Et puis avec des parents dans le milieu, il s'y connaissait un minimum. Et même si Gallagher travaillait pour un autre Ministère, il y avait des règles à respecter.


- Je vous l'ai déjà dit, mais je le répète, vous êtes bien informé. Bien entendu, vous ne pouvez pas tout savoir, mais ça doit en embêter plus d'un j'imagine, n'est-ce pas? Mais pour en revenir à notre discussion, si j'étais à l'enterrement de Sykes, c'était parce que malgré ce qu'on pouvait dire de lui, malgré sa folie, c'étai un grand homme. Peu importe les mauvaises langues. Certes, je ne l'ai pas connu réellement, mais j'en sais bien assez sur lui. Un Auror, pas exemplaire, loin de là, avoua-t-il un sourire en coin, je sais de quoi je parle, mais qui faisait un excellent travail. Certes, il y a eu des ratés, mais personne n'est parfait. Et vous avez raison...enfin, en partie...!

Il s'arrêta, ne voulant pas trop en dire. Puis il reprit, déviant légèrement, mais très légèrement la conversation.

- Je voulais que Sykes soit mon mentor. -Et voilà, c'était dit! Raph' avait lâché le morceau. MaisBrad semblait l'avoir deviner apparement. Autant mettre les choses au clair. - Depuis gamin en fait! Ca rendait mon frère dingue! Ce n'est pas une affaire d'état, tout le monde sait qu'il existait une forte rancoeur entre ces deux hommes. Ne méjugez pas trop vite Samuel. Ils avaient des différents depuis bien longtemps et même moi, je n'ai jamais compris pourquoi ils se détestaient aussi ouvertement, fit-il en haussant négligement des épaules.

Raphaël marqua un temps d'arrêt. Le jeune homme ne détachait pas son regard bleu-acier de Gallagher. Qu'il ose répéter ça à qui que se soit, et il lui arracherait la langue. Foi de Gibson!

- Alors la légende est vraie? Sykes avait vraiment vendu son âme aux Détraqueurs?demanda-t-il,un mélange d'admiration et d'amertume dans la voix. Hum...Toujours prêt à tout, aux pires extrêmes, peu importe les conséquences, se dit-il plus à lui-même qu'à Brad. Sérieusement Monsieur Gallagher, en quoi pourrais-je être meilleur que lui? Par ce que je suis!? Mais que suis-je? demanda-t-il même si au fond, il doutait fort que cet homme qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam sache quoi que se soit sur qui il était réellement. Même lui parfois avait des doutes sur sa vraie nature et se posait encore des questions. Ne croyez pas que je ne veuille plus devenir Auror parce qu'il est mort en combattant. La mort ne me fait pas peur. Il y a bien pire. C'est par le meilleur que je voulais être entraîné! Il n'est plus des nôtres, je n'ai donc plus de raisons de devenir Auror. Sykes serait encore de ce monde...alors oui, malgré tout, j'aurai tenté ma chance. Entre nous, j'aurai foncé les yeux fermés, avoua-t-il pour la première fois à un inconnu.

Il resta silencieux un long moment. Assez long pour mettre son visiteur mal à l'aise vu la façon dont il le regardait. Mais, même si c'était plaisant (de le foutre mal à l'aise), ce n'était pas son intention. Ce type était plutôt sympa. Alors autant l'être aussi...dans la mesure du possible. Apophis, lui sauter dessus?? Cette vision le fit sourire inconsciemment. Ca aurait pu être drôle...Néanmoins, la proposition de Gallagher eut pour effet de faire disparaître aussitôt le sourire qui s'était étiré sur ses lèvres. Comment ça dans son service? Au Département des Mystères? Comme son père l'avait fait en débutant dans la vie professionnelle?! Cette simple idée lui faisait horreur. Gallagher le faisait-il exprès ou quoi?


- Dans votre service? lâcha-t-il enfin un petit sourire ironique en coin. Je ne vois vraiment pas en quoi le Département des Mystères aurait besoin de moi. Et qu'y ferai-je? Langue-de-plomb? lança-t-il en fronçant légèrement les sourcils.

- Et pourquoi me parler de mon envie de devenir Auror quand vous me demander ensuite d'intégrer votre "unité"? Quel rapport entre le métier d'Auror et de Langue-de-plomb? demanda-t-il légèrement irrité.

Il n'avait pas oublié que son interlocuteur était encore debout. Mais il s'avérait intéressant de voir comment un homme se comportait debout face à un autre. Assis, il n'avait pas besoin de trouver une quelconque occupation pour faire passer le temps. Debout, il devait assurer!

- Veuillez m'excuser pour mon manque de courtoisie. Vous pouvez vous asseoir si vous le souhaiter, proposa-t-il avec courtoisie.

S'il s'asseyait, il en ferait de même pour ne pas indisposer son invité.


- Mais dites-moi, comment avez-vous connu Sykes? s'enquit-il soudain intéressé, changeant totalement de sujet presque volontairement.

Gallagher avait précisé lors de l'enterrement qu'il l'avait connu lors d'une certaine période de sa vie, mais laquelle?
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Ξ Sujet: Re: A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël]   A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël] EmptyVen 19 Juin - 18:43

Il n'était, en effet, pas difficile de deviner quel sorte d'intérêt le jeune homme dispensait à Sykes. Il ne s'en était pas rendu compte le jour des funérailles mais à présent qu'il lui en parlait plus ouvertement, il pouvait se rendre compte de ce qui avait pu les unir à un moment donné et de ce qui intimait toujours à ce garçon cette sorte de profond respect...

Brad, quant à lui, n'avait jamais su réellement comment réagir face à lui. Autant avait-il connu nombre d'élèves, tous aussi doués et intéressants les uns que les autres, autant la personnalité peu engageante d'Apophis demeurait difficile à cerner. Il était terriblement changeant, comme ces fous qui dansent d'un pied sur l'autre, terriblement lunatique et parfois même tellement à fleur de peau qu'il en devenait agressif. Sa colère lui déclenchait des crises que seul l'isolement, sur lui-même pouvait calmer. Et Callagher qui les prenait pour de gros caprices...

Mais il n'était pas d'accord avec Raphaël dans ce sens où son ancien élève n'avait pas a être autant glorifié. Euuh... Sykes était un meurtrier notoire qui, en soir en rentrant, était tombé nez-à-nez sur son père et n'avait rien trouvé de mieux à faire que de l'abattre -même si c'était afin de se défendre, que pouvait craindre un si grand gaillard en pleine force de l'âge d'un vieillard ?

De plus, et ce afin de se venger d'un ancien comparse Auror lui aussi, il avait kidnappé sa fille, lançant Aaron Millers sur un long jeu de piste aboutissant à un face-à-face des plus violents entre les deux hommes et à l'arrestation de l'autre dégénéré... Non, en aucun cas l'on ne pouvait s'accorder à dire que "l'Auror Sykes" était un homme exemplaire. Digne d'intérêt, oui. De respect... oui (si l'on ne voulait pas se faire prendre en traitre au détour d'une ruelle trop sombre). D'admiration... non. Et il avait ce trait de caractère qui lui déplaisait plus que tout, propre aux bons gros tarés de ce Monde : il passait du registre courtois au registre vulgaire.

C'est d'ailleurs ce qui s'était passé au moment où il était venu le trouver pour l'interroger, dans l'espoir qu'avec lui il passerait aux aveux. Apophis avait joué la carte de la courtoisie péteuse, railleur au possible et ne ménageant pas ses mots dans une recherche du verbe et de la finesse propre à tout salopard de son rang. Puis une fois que Brad lui eut dit qu'il n'était pas là pour jouer, le masque avait volé en éclat et ses prétentions avec... Ne restait plus que le "vrai" Apophis.

Le fou dangereux capable d'emprisonner et de traumatiser une gamine ! Le dingue qui jure qu'il retrouvera votre femme, "saura quoi lui faire" d'après ses dires, puis l'immolera en place publique ! Le fou fanatique de ses propres idées qui ne reculerait devant rien afin de parvenir à ses fins ! Et c'est ce qu'il était arrivé à faire avec ce garçon. Ma foi, il se demandait bien ce que sa famille pouvait en penser.

Il écouta le reste de ses paroles, acquiesçant à certaines d'entre elles, ne répondant point et cherchant à ce qu'il aille jusqu'au fond de sa pensée. Après tout, n'était-il pas là afin de permettre à ce jeune homme de s'expliquer, de réagir face à ses propositions ? Il souhaitait qu'il se sente le plus à l'aise et le plus libre possible... chose qui ne semblait pas vraiment se lire sur ce visage O combien précieux et étudié. Callagher, de ce côté, ne laissait rien entrevoir non plus qu'un sourire poli, les bras croisés sur sa poitrine comme pour lui assurer qu'il pouvait tout entendre... Même les pires c*nneries !

"Foncer les yeux fermés" dans les bras de Sykes pour devenir son élève. Que ne fallait-il pas entendre ! C'était comme se jeter dans la gueule du loup et bien que ce garçon ne paraissait pas maléable au premier abord, sa fascination pour le personnage le faisait craindre de trop mauvaises choses de prime abord. Il y avait bien eu deux élèves entraînés par Apophis, et bien entraînés par ailleurs -puisqu'ils étaient sortis tout frais moulus de leur école, encore tous jeunes et pâlissants et que l'autre avait réussi à en faire du marbre- cependant il ne s'était pas laissé faire par le côté envahissant de leur professeur. Ils avaient su rester eux-mêmes : d'où les bons côtés qu'il avait sû en faire ressortir et les mauvais qui n'étaient jamais apparus. Si Gibson était devenu l'un d'entre eux, cette facette se serait-elle emparée de lui ? Rien n'était moins sûr...

Ainsi ne put-il s'empêcher de secouer la tête... et d'ouvrir la bouche plus rapidement que prévu, paliant à l'erreur que commettait le jeune homme.


"Ne vous bercez pas trop d'illusion, jeune homme. Apophis avait un radar collé au fond de son crâne qui détectait la présence de ceux qui l'adoraient ou pas. Suivant l'un ou l'autre, vous pouviez vous attendre à être littéralement bouffé... Il ne faisait pas de quartier lorsqu'il s'agissait de ses semblables et se serait volontiers nourrit de ce qui vous galvanise tant à son égard.
Je me demande s'il ne manquait pas cruellement d'affection au point d'être aussi boulimique...

Quant à son grand "j'ai été dévoré par les Détraqueurs", ajouta-t-il sur un sourire en coin, combien de fois ne s'en est-il pas vanté au détour des couloirs ? Moins lorsqu'il avait votre âge mais plus en tant qu'adulte... et homme connu de surcroît.

Mais, si vous me permettez une remarque judicieuse : j'ai vraiment grand crainte que vous n'ayez eu à pâtir de son influence à un moment ou à un autre si vous aviez été son élève. Attention ! Je ne vous prétends pas faible d'esprit, loin de là. Je veux juste vous faire comprendre qu'à partir du moment où l'on a un "penchant" pour quelqu'un il faut savoir être judicieux et ne pas se laisser dévorer son âme...
Je vous garantis qu'il était vraiment doué à ce petit jeu".


Puis il reprit, dans un geste, comme s'il oubliait quelque chose d'important :

"Cependant, oui, Apophis a été mentor... de deux jeunes gens : une Serdaigle et un... un Français. Tous deux brillants ! Pénélope Deauclaire et Maximilien Lemarchand. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus tous deux mais je crois que la demoiselle est restée Auror. Ils ont su tirer à profit son enseignement et il a réussi à les forger aussi bien en caractère qu'en courage. La gamine a pris un peu de ce côté-là : froide mais étonamment efficace.

Y a du bon en chacun de nous, n'est-ce pas ?".


Puis Raphaël se crut bon de continuer et Brad le laissa faire, tendant une oreille des plus attentives. Désormais il était comme nombre de ces amateurs de belles peintures qui observent des toiles dans un musée, une ombre de réflexion empreinte de beauté dans le regard. Il ne cillait pas, admiratif de la retenu de ce garçon mais aussi de cette ferveur à défendre ce qui lui était cher. Il reviendrait ainsi, après qu'il eut fini, sur chaque point important.

Instinct d'enquêteur oblige ! Cependant, la remarque acide sur sa condition de Langue-de-Plomb le fit plutôt sourire... d'amertume, chose qu'avait dû remarquer le jeune homme puisqu'il s'excusa pour son manque de courtoisie et l'invita ainsi à prendre place. Brads accepta bien volontiers l'invitation et s'assit dans le fauteuil moelleux et confortable -à des millénaires de siens, vieux et défonçés. Quand on n'est pas de condition si provilégiée, non seulement on peine à faire de jolis phrases bien tournées mais en plus on s'extase devant un meuble...


Et la question suivante de tomber net, le surprenant davantage. Décidément, ce gosse ne l'oublierait pas de sitôt. Quel foutu tête de mule !
Callagher se râcla la gorge puis ajouta d'une voix douce et posée :


"Mais parce que Sykes était mon élève".

Et il laissa pendre sur ses lèvres un long sourire de revanche -contre-coup appréciable après l'admiration encore présente qu'il constatait chez lui. Il posa les coudes sur les bras du fauteuil et croisa les mains à hauteur de son nez.

"Sykes était mon élève. Je suis un ancien Auror, transféré depuis quelques années déjà aux Départements des Mystères. Et croyez bien que si je vous ai fait cette proposition c'est que j'ai avant toute chose habilement dosée mes intentions...
L'on imagine guère ce qui se trame au-delà du voile",
ajouta-t-il sur un soupir.

Puis il se mit à observer l'enfant longuement comme il l'avait fait avec lui-même tout à l'heure, suffisamment pour qu'il sache qu'il ne lâcherait pas le morceau de sitôt, qu'il pouvait s'attendre à ce qu'encore il insiste auprès de lui. Bradley laissa se tarir un léger sourire puis il reprit d'un air nonchalant, décontracté, signifiant à Raphaël qu'il n'était pas là pour mordre :


"Il s'est pointé un jour, la gue*le enfarinée, bien décidé à devenir Auror. Les Sykes of Woodbury on ne les connaissait pas tant que ça... ils faisaient parler d'eux mais sans plus, ils étaient terriblement discrets pour ainsi dire.
Je ne sais qui lui avait fourré cette idée dans la tête, Dumbledore peut-être, mais rien ni personne ne parvint à le faire changer d'avis... C'était un peu comme s'il n'avait plus rien d'autre : le Ministère ou rien, vous voyez ? Je n'ai compris cette réaction que quand j'ai réellement appris ce qu'il avait fait. Apophis était sang-mêlé, ça avait détruit sa vie aussi bien que ses projets, ce en quoi il croyait et il s'est tourné vers la seule chose pour laquelle il se sentait doué : la traque.

Ca n'a pas été facile au début... Il peinait à suivre. Je pense qu'il n'avait pas idée d'à quel point les choses seraient dures et d'au combien les autres, élèves comme professeurs, seraient intransigeants envers quelqu'un de son rang et de son sang. Mais il a tenu bon et nous a cloué le bec à tous...".


Il soupira, laissant s'abattre ses épaules.

"Le problème c'est qu'il lui en fallait toujours et toujours plus. Il venait de prouver sa valeur en duel ? Ce n'était pas suffisant et le lendemain il provoquait tout le monde, ouvrait des paris. Il venait de retrouver la trace d'un présumé Mangemort ? Ce n'était pas assez et il passait des nuits entières, dans les archives, à chercher trace d'un quelconque réseau... Une personne se devait d'être jugée et il avait eu le dossier entre les mains ? Gagez bien qu'il assistait à chaque audience !

Il raffolait des descentes, dans les bas fonds, quartiers huppés, ou en plein centre de Londres. Il était connu pour ça et c'est grâce à ça qu'il était parvenu à se faire respecter de chacun... A quel prix ? Dans un tel accès de rage face à des gamins adeptes de Magie Noire, il avait tabassé l'un d'entre eux pour l'envoyer à Sainte-Mangouste... Il a fait son trou, sa réputation ce jour-là et plus personne ne l'a ennuyé sur quoique ce soit.
Poussant la folie à son paroxysme, il s'est fait ce que vous savez...".


Et dans ses yeux de s'allumer comme une flamme de défiance, un avertissement qui disait : et maintenant, osez seulement dire que vous l'admirez. Puis il baissa la tête, reprenant tout de go :

"Et moi qui pensait qu'il était bon, qu'il avait compris, qu'on en ferait un élément fiable... Ca oui, il était doué, il faisait ce que la population attendait de lui et même plus encore. Scrimgeour était content, grand bien lui en face, d'ailleurs ils doivent sûrement se tailler le bout de gras tous les deux à l'heure qu'il est...
Mais vous, Monsieur Gibson, fit-il en levant ses iris grises sur lui, vous, vous êtes différent. Dans ce sens où cette retenue, cette maîtrise de soi, cette façon de ne jamais montrer ses sentiments, vous l'avez déjà, c'est inné en vous ! Cette capacité que vous développez depuis des années vous assure que, dans votre futur métier, jamais personne ne pourra vous atteindre, violer l'intimité de vous et de votre famille. C'est une qualité primordiale afin de joindre nos rangs, d'y survivre... Et ça je crois que vous l'aurez compris mieux que moi".


Et il se releva afin de donner plus d'impact à ses paroles.

"Et je vois déjà que je ne saurai pas vous convaincre mieux que lui. Oserais-je terminer en disant que c'est une petite chance qu'il ne soit plus là pour me retirer mes espoirs ? Bon, c'est de mauvais goût, d'accord...
S'il vous plait, Monsieur Gibson, réfléchissez car vous avez une chance terrible... Cette froideur, cette distance, il aura fallu qu'Apophis s'inflige le supplice du Détraqueur pour l'obtenir. Vous vous l'avez de naissance ! Vous êtes capable de résister à des tensions, à des drames que même des Aurors ou Langue-de-Plomb chevronnés sont incapable de supporter... Et, de plus, vous avez cette impartialité qui fait de vous l'homme que vous êtes : quelqu'un de moral, qui suivra ses propres principes, certes, mais des principes nobles et humains pas comme ceux de votre père.
Car j'ose croire que si vous aviez été comme lui je n'aurais pas eu à me déplacer...".


Il lui sourit puis se rassit. S'ensuivit une longue observation de ce jeune homme si particulier, si séduisant dans sa manière d'agir et de faire... Comment ne pas tomber sous le charme d'un tel potentiel ? Même lui, Callagher, 48 ans, Langue-de-Plomb, enviait ce môme d'une vingtaine d'années.

"Réfléchissez bien, Raphaël, conclut-il, et par Merlin ne vous évertuez pas à gâcher la moindre chance par orgueil...".
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Ξ Sujet: Re: A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël]   A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël] EmptyLun 22 Juin - 12:41

Bien évidement, il n'y avait pas grand monde qui pouvait comprendre l'espèce de fascination qu'exercait Sykes sur Gibson. Du peu qu'il avait vu de lui lors de l'interrogatoire et du mariage de Quint l'avaient grandement renseigné sur le personnage, sans parler des propos peu flatteurs de son père et surtout de Samuel. Comment il le surnommait déjà?? Ah ouais, un barjot, déjanté, pervers, vicieux, sans coeur, arrogant et j'en passe...
Oh! Habiter avec son frère lui avait permis d'en entendre des vertes et des pas mûres sur l'ex-Auror. "Espèce d'empaffé de blond péroxydé" était son préféré.
Néanmoins, Raphaël n'était pas aveugle, ni faible d'esprit, loin de là. Il savait qui était cet homme. De quoi il était capable! C'était une enflure de la pire espèce. Même plus un homme quand il s'y mettait, mais un loup, une bête impossible à raisonner. Grossier, vulgaire, prêt à tout, même au pire. Il en était parfaitement conscient. L'interrogatoire de Sykes, bien qu'impressionnant pour un quelconque mortel, n'était rien comparé à ce qu'il pouvait faire réellement quand la folie s'emparait de lui.
Quand il jouait les hommes du monde -ce qu'il n'était pas-, quand il se faisait l'homme courtois et poli, ça sonnait faux. Tout était du chiqué! Il n'agissait de la sorte que pour tromper l'ennemi, ce que Sykes n'avait pas réussi à faire lors de leur "entrevue".
D'ailleurs, lors de son passage en salle d'interrogatoire, Raphaël était passé par plusieurs émotions diverses et violentes. De l'indifférence à la haine tout en passant pas la colère. Alors comment être fasciné par un mec pareil?? Même Raphaël avait du mal à l'expliquer. Peut-être parce qu'il n'avait pas eu peur de partir, de se lancer dans la voie qu'il avait choisi, sans se préoccuper de sa famille. Il était allé jusqu'au bout de son projet, sans que rien ne compte d'autre que sa propre ambition. Mais Sykes, malheureusement, s'était foutu la pression tout seul. Il voulait tellement réussir, tellement être le meilleur, accéder à la reconnaissance de ses pairs qu'il en avait fait trop. Il avait dérapé et ça l'avait détruit petit-à-petit.

Cet homme pourtant n'était pas digne du respect de quiconque, mais Raphaël pensait autrement. Sykes était peut-être difficile à cerner, mais pas pour lui. Il avait vu plus loin que Samuel. Que la plupart des gens en fait. Le cadet de la famille Gibson avait pourtant suivi les actualités grâce aux journaux, certes, mais aussi à son frère qui avait des contacts au Ministère. Il savait ce que Sykes avait fait ou ce dont on l'accusait sans en avoir réellement la preuve. Qui pouvait lui en vouloir d'avoir tuer son père? Et pourtant, Raphaël ne souhaitait pas la mort du sien. Sauf dans des accès de haine qui s'étaient petit-à-petit évanouis avec le temps.
Cette fillette qu'il avait enlevée! La fille d'un collègue Auror s'il ne perdait pas la boule...Meyer? Mayer? Miyer? MILLERS! Voilà, Aaron Millers! Il avait trouvé cet acte ignoble. S'en prendre à une gamine pour atteindre le père. Un acte vil et bien bas. Raphaël le concédait. Ce jeu de piste avait duré des mois. Des mois de supplice pour les parents. Pour beaucoup, c'était un geste incompréhensible! C'est vrai, ça pouvait l'être! Pour Raphaël, il s'agissait plus d'un acte suicidaire. Un appel à l'aide inconscient peut-être. A cette époque, Apophis avait déjà perdu grave la tête. Il s'enfonçait dans sa folie sans moyen d'en revenir. Des actes qui l'avaient déçu, c'est certain, mais qui malgré tout, n'avait pu l'empêcher d'être fasciné par cet homme. Et pourtant, en voyant jusqu'où il était allé, Raph' avait remis sa carrière d'Auror entre parenthèses, ou du moins, d'avoir Sykes comme mentor. Guère évident de se remettre en question quand pendant des années on a toujours visé le même but. Mais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, n'est-ce pas?

Il donnait peut-être l'impression de le glorifier, mais Raphaël n'était pas idiot. Il n'avait jamais dit qu'il avait été exemplaire. Encore heureux! Il ne voyait pas que le bon en Sykes. Il était parfaitement conscient des actes mauvais et répréhensibles qu'il avait commis, de ses mauvais côtés tellement insupportables qu'on souhaitait l'étrangler de ses propres mains. Lui même l'avait désiré fortement il y a trois ans. Combien de fois en quelques minutes à peine il avait voulu l'étouffer, lui foutre son poing dans la figure, le défigurer, lui faire un ravalement de façade, le voir tomber raide par-terre. Et pourtant, lorsque cet incendie s'était déclaré, contre toute attente, il avait tenté de sauver l'Auror malgré les flammes qui se rapprochaient dangereusement. Mais quand Sykes avait voulu lui soutirer des informations en s'accrochant à lui d'une poigne de fer, Raphaël n'avait pas hésité une seconde à lui faire lâcher prise en lui brisant les bijoux de famille d'un coup de genou. Il le savait pertinnement, il se trouvait paradoxal. Mais c'était plus fort que lui! Le truc, c'est que parfois, il se sentait incompris. Personne ne semblait comprendre ce respect qu'il avait pour un fou, meurtrier de surcroît. Enfin bref...tout ça c'était du passé étant donné que le loup aux bottes cloutées était bel et bien mort et enterré. Il n'y avait plus grand chose à faire. Tant pis si personne ne le comprennait au final.

Que serait devenu Gibson en ayant Sykes pour mentor? Sûrement un excellent Auror! Apophis aurait-il déteint sur Raphaël? Rien n'était à exclure, mais le cadet du clan Gibson était difficilement malléable. Il était difficile d'obtenir quoi que se soit de lui quand il ne voulait rien entendre, ou qu'il était contre. Pire encore lorsque c'était contre ses principes. Il était têtu, mais fier de l'être, surtout lorsque la situation s'y prêtait.
Quand Callagher ouvrit la bouche, Raphaël se surprit à l'écouter avec intérêt. Certains propos le firent sourire. Il comprenait aisément ce qui ennuyait le langue-de-plomb. Bouffé par Sykes? Une possibilité quand on connaissait l'ogre que c'était. Il mangeait tellement que ça en devenait écoeurant. Mais Raphaël connaissait ses limites. Il savait ce qu'il pouvait supporter ou pas. Sykes aurait peut-être essayé, le connaissant, c'était fort possible, mais jamais il ne l'aurait laissé approcher assez pour qu'il arrive à ses fins. Le jeune homme était connu pour avoir un fort caractère et il n'était pas du genre à céder, à se plier aux ordres d'autrui. Ca aurait sûrement créé de sacrés clashs.
Quant à "adorer" Sykes, c'était plutôt un grand mot. Le mot adoration ne faisait pas réellement parti de son vocabulaire. Adorer était comme une sorte d'addiction et Raphaël refusait de perdre le contrôle de sa vie, même pour un court instant. Il voulait tout maîtrisé, et jusque là, il s'en était pas trop mal sorti.


- Peut-être! Qui sait? Sykes était fort à ce jeu-là, pas de doute. Mais dans la vie, il faut savoir prendre des risques. J'en aurai pris en étant son "élève", mais je ne suis guère influençable. Ceux qui ont essayé...hé bien disons qu'ils ne font plus parti de ma vie, précisa-t-il en restant toujours aussi neutre.

La suite l'intéressa particulièrement et malgré lui, l'air de rien, il était quelque peu jaloux de ces deux-là qui avaient eu la chance de travailler avec Sykes.


- Hum...vous voyez, ils ne sont pas morts pour autant. Il fait savoir en prendre et en laisser... Mais, sur votre dernière remarque, permettez-moi d'en douter. Je ne pense pas réellement qu'au fond de chacun, il y ait une part de bonté, déclara-t-il sans en dire plus, ne souhaitant pas s'étaler sur le sujet.

Son invité accepta son offre et après s'être installé dans l'un des fauteuils à sa disposition, Raphaël en fit de même, s'installant pour sa part à deux bons mètres de son interlocuteur. Toujours une barrière de sécurité au cas où. C'était plus fort que lui. Une question de prudence et d'instinct.
La question qui lui posa reçu une réponse stupéfiante mais des plus intéressantes. Une réponse qui attira tout de suite l'entière attention de Raphaël, faisant soudainement briller une lueur d'intérêt pour l'homme assis en face de lui. Gallagher, l'ex-mentor de Sykes! Ah la vache! Ca valait le coup d'en apprendre un peu plus non? Heureusement, pas besoin de demander quoi que se soit, le type reprenait la parole, répondant à la soif de connaissance de Gibson. Oui oui, Raph' est une vraie tête de mule!
Cet homme avait eu Sykes pour élève? Il l'avait entraîné, formé...
Un ancien Auror!? Il devait l'avouer, il ne s'était pas attendu à ça en vérité. Néanmoins, sa surprise passée, il reprit contenance, seul ses yeux bleus/métallique trahissant un intérêt non feint pour Gallagher et ses propos.

Comme l'ancien Auror le dévisageait, et comme Raphaël n'aimait pas être ainsi passé au scanner, il en fit de même. Gallagher lui faisait peut-être comprendre qu'il ne lâcherait pas prise, lui, en ce qui le concernait, lui prouvait de la sorte qu'il restait maître de son destin et qu'il n'était pas impressionné. Mais Gallagher reprit un air nonchalant, poursuivant là où il en était resté, ce qui eu pour cause de retenir l'attention du jeune homme.

A l'époque, quand il avait appris de son frère que Sykes était un sang-mêlé et qu'il ne voyait pas en quoi ce type pouvait être intéressant, cela avait choqué Raphaël. Alors c'était en partie pour ça! Il avait appris que c'était un sang impur jeune. Vers l'âge de 11 ans environ. Il y a peu, avoir du respect pour un être si inférieur était impensable. Condamnable même! Dans tous les cas, il avait compris au fur et à mesure ce qui poussait -en partie- Sykes au bout de lui-même. La suite lui fit crisser des dents, serrant la mâchoire pour contenir des propos offensants. Les sang-mêlés et les nés moldus se plaignaient de la façon dont les Sang-pur les traitaient, mais ils étaient pareils, voir même pires dans leur façon de se comporter. Leurs préjugés étaient débiles et pouvaient blesser une personne sincère qui ne prêtait pas attention à l'origine de la personne. Néanmoins, ce fut plus fort que lui, et il finit par l'ouvrir.


- Quelqu'un de son rang et de son sang? lâcha-t-il acerbe.

Gallagher ne voyait-il pas qu'il venait de commettre une bourde? A qui croyait-il avoir affaire? Gibson était un Sang-pur, de haut rang. Ca sous-entendait quoi? Il serra les mâchoires, ravalant des propos malheureux...ou en partie.


- Je constate que les Sang-pur ne sont pas les pires, renchérit-il abrupt. Et vous vous étonniez de sa façon de faire?
Il voulait prouver à tous, mais surtout à lui-même qu'il en était capable. Qu'il était le meilleur! Sa vie venait de s'écrouler et il cherchait quelque chose à laquelle se raccrocher. C'est sûr que si on le traitait comme de la m*rde, connaissant sa façon d'agir, il allait tout faire pour prouver qu'il était digne de rejoindre vos rangs,
ajouta-t-il sur un ton acide, quasi mordant.

Il marqua un pause, repensant aux propos si dérangeants et si insultants pour lui.


- Et vous Monsieur Gallagher? Faisiez-vous parti de toute cette clique, intransigeante peut-être, mais surtout intolérante parce qu'il était d'un milieu Ô combien différent?? demanda-t-il un peu âprement.

C'est bizarre, mais Sykes était un sang-mêlé, il le savait, mais c'était comme si on l'agressait lui aussi. S'il avait débarqué au Ministère, au bureau des Aurors, "la gueule enfarinée" comme Brad le disait si bien, que se serait-il passé? Parce qu'il était un Sang-pur, un gosse de riche, un Gibson quoi, il n'aurait pas été pris au sérieux? C'était tout bonnement dégueulasse et Raph' ne se privait pas de le faire savoir à son interlocteur. Dans toute cette histoire, il était bien content qu'Apophis leur ait cloué le bec à tous ces c*ns.


- Ca sous-entend quoi? Que si moi j'avais débarqué "la gueule enfarinée" comme vous le dites si bien, on m'aurait traité différemment de par ma condition? Et si j'accepte votre offre, serais-je regardé en chien de faillance parce que je suis un Gibson?

Raphaël prit cependant sur lui et se calma bien vite, effaçantt toute trace d'irritation ou d'énervement de son visage, remplaçant le tout par son habituel masque de froideur.

[Suite...]
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Ξ Sujet: Re: A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël]   A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël] EmptyLun 22 Juin - 12:42

La façon d'agir de Sykes ne le dérangeait pas. Il aurait été un peu dans le même genre personnellement. Excepter provoquer des duels ou ouvrir des paris. Ce n'était pas dans sa nature et ça ne l'intéressait guère. Mais retrouver la trace d'un présumé Mangemort en y passant des nuits entières, dans les archives, oui, ça lui ressemblait. Il aurait assisté aux audiences aussi. Peut-être pas à toutes...mais aux plus importantes, à celles sur lesquelles il en aurait bavé grave. A coup sûr, oui! Les descentes? S'il avait de sérieux doutes, voir même des preuves tangibles, oui, il en aurait sûrement raffolé. Mais comment en être sûr? Il ne le pourrait jamais, c'était bien ça le problème. Cependant, -et oui, y en a un- fracassé des gamins, non, ça il était contre. La violence à l'état pur ne l'intéressait pas. Ca le rebutait et il n'avait jamais approuvé ceux qui s'y adonnaient, encore moins Sykes.

Il surprit le regard de défiance de Gallagher mais préféra l'ignorer. A quoi bon envenimer les choses? La suite cependant le fit rire.


- Un élément fiable? C'est que vous n'avez jamais compris Sykes alors. Choisir le Ministère n'était même pas une roue de secours pour Apophis. C'était le choix d'un désespéré! Il avait été destiné dès son plus jeune âge qu'à une seule voie. Celle de la gloire et du pouvoir...mais en compagnie d'êtres peu recommandables. Apprendre la vérité sur ses origines l'a comme exclu de son propre clan. Après, que s'est-il passé? L'a-t-on exclu volontairement ou s'est-il exclu lui-même? La dernière solution ne m'étonnerait guère. Après tout, c'est lui qui a décidé de quitter la résidence des Woodbury...., déclara-t-il en haussant négligement des épaules.

La suite des propos de Gallagher le laissèrent de marbre...en apparence. Certes, il savait déjà tout ça. Il avait été élevé de la sorte afin d'être le digne héritier de sa famille à un point qu'il ne savait même plus si c'était un masque ou sa véritable nature. Néanmoins, quand il aborda le sujet de "cette capacité" qu'il développait depuis des années, il resta prudent. Voir même méfiant! Gallagher n'était pas le premier à vouloir lui soutirer des informations sur de possibles dons.
Il aurait pu tenter de s'en défaire, mais il y avait très vite renoncé. Il avait trop à y perdre et si peu à gagner. De plus, il savait que sa façon d'être, d'agir était une arme et une armure à la fois. Arme et Armure contre ses ennemis, contre ceux qui voudraient l'atteindre lui ou sa famille. C'est ce qu'il recherchait d'ailleurs. Qu'on ne puisse jamais l'atteindre lui ou un des siens. Voilà pourquoi il était resté fidèle à lui-même.
Quand il le vit se lever, Gibson resta sur ses gardes. Il l'observa avec intensité, prévoyant le moindre de ses gestes au cas où. Il n'aimait guère rester assis quand son interlocteur était debout, face à lui. Il se sentait comme vulnérable, ce dont il avait horreur. Il ne le lâchait pas des yeux, scrutant ses intentions, sa façon de bouger jusqu'aux intonations de sa voix. Tout était important, chaque détail pouvait se révéler salvateur par la suite.

Cependant, bien que très vigilant, il ne cessa pas d'écouter l'ex-Auror. Il sourit, amusé par les propos tenues par Gallagher. Certes, il n'avait pas tout à fait tort. Sykes aurait su le persuader. Non, en fait, il n'en aurait pas eu besoin puisque Gibson aurait sûrement répondu par l'affirmatif sans hésitation.


- De mauvais goût, certes, mais au moins vous êtes franc..., fit-il un sourire en coin.

La suite le dérangea. Certes, il avait cette froideur, cette distance...en y songeant, il était ainsi depuis...toujours. On dit qu'on se souvient rarement de notre enfance. Les premiers souvenirs qu'un être humain peut se remémorer sont aux alentours de la 4ème ou 5ème année. Et Raphaël se souvenait très bien du commencement. Lorsqu'un jour, son père, en plein milieu d'une partie d'échecs, lui avait appris qu'il allait lui enseigner deux formes de magie très spécifiques et rares chez les sorciers. Julian lui avait expliqué qu'il fallait commencer très jeune pour être un excellent occlumen/légilimen. De plus, comme c'était une magie très difficile à maîtriser, l'apprendre gamin était un avantage car on retenait plus vite. Certes, c'était le cas, mais l'apprentissage avait été long, épuisant et douloureux. Des heures et des heures d'entraînement, interchangeant légilimencie et occlumencie pour voir son fils devenir le digne héritier de la famille. Et ce supplice avait commencé dès l'âge de 4 ans. Et il comprenait pourquoi. Plus on commençait jeune, plus on était formaté. Plus on était doué aussi, il devait le reconnaître. Son frère et lui, comme tout les Gibson mâles de la famille, étaient excellents dans leur domaine. Une des raisons de leur pouvoir, entre autre.
De cet apprentissage quasi inhumain, il aurait pu en ressortir faible, brisé et totalement emprisonné dans les filets de son père. Mais pas du tout! Au contraire, il en était ressorti plus fort, blindé et s'était débarassé du joug de son paternel. Il avait tout gagné à ce petit jeu. Julian avait voulu le garder sous sa coupe, en faire une pièce sur son échéquier, mais Raphaël ne s'était pas laissé faire.

Lui? Moral? Ce terme le fit lâcher un rire discret, sans joie, qui disparu aussi vite qu'il était arrivé. Justement, c'est bien ça qui ennuyait papa Gibson. Que son fils ne soit pas comme lui, totalement dénué de moralité et donc de scrupules. Il aurait tellement voulu que son fiston soit le digne fils de son père. Néanmoins, à bien des égards, le cadet de la famille ressemblait à son père. Mais pas autant que le paternel l'aurait voulu. Que voulez-vous? On ne pouvait pas plaire à tout le monde. Parce qu'il n'était pas comme son père le voulait, ils ne se parlaient plus. Parce qu'ils étaient un Serpentard -ou l'avait été plutôt-, les autres maisons le craignaient...ou le détestaient. Au petit bonheur la chance! Avec de telles "visions" divergentes, il n'était guère pratique de faire sa route, mais pas pour Gibson. Ca ne lui avait jamais posé de réels problèmes. Si certains ne l'aimaient pas, tant pis. Ca ne l'empêcherait pas de vivre et de continuer sur sa lancée. Quant aux "principes nobles et humains", ça lui faisait penser au jour où Sykes l'avait traité de chevalier servant. Un point sur lequel il était en total désaccord à l'époque. Lui! Un chevalier servant!? Il l'avait bien regardé avant de lui sortir une connerie pareille? S'il n'avait rien lâché, c'était parce qu'il se protégeait et qu'il protégeait les siens, rien de plus.


- Vous savez, mon père avait toujours une bonne raison de faire ce qu'il faisait...et ce qu'il fait toujours d'ailleurs. Qu'est-ce qui vous fait croire que je ne suis pas comme lui? provocation, quand tu nous tiens.

Ils se dévisagèrent mutuellement, et Raphaël finit par sourire.

- Question purement réthorique puisque nous connaissons tout deux la réponse, précisa-t-il, un sourire en coin, avant de marquer une pause.

S'étant rassis, Gallagher opta pour une longue observation..., ce qui est toujours déplaisant. Raphaël, sans baisser sa garde, cessa d'être aussi méfiant, mais n'en resta pas moins neutre. Au même niveau, il n'avait pas à craindre une stupide attaque surprise. Ce qu'il apprécia réellement moins fut la familiarité de Gallagher à son égard. Bah tant qu'à faire il n'avait qu'à l'appeler Brad et se tutoyer. Non mais, ils n'avaient pas élevé les hippogriffes ensemble
.

- Gâcher ma chance par orgueil?? Peut-être, peut-être pas! Ecoutez...la profession de Langue-de-plomb, sans vouloir vous offenser, ne m'a jamais attiré. Du plus loin que je m'en souvienne...non, ça ne m'a jamais traversé l'esprit. Et puis...faire un métier que mon père a exercé....j'aurai du mal à l'envisager. Pour être franc, je n'ai rien envie d'avoir en commun avec mon père. Lui-même à commencé Langue-de-plomb, comme vous devez le savoir, et faire la même chose me rebute particulièrement. Mon père serait trop content de me voir intégrer cette élite. Il penserait sûrement que je l'ai enfin écouté, que je suis revenu à la raison. Qu'Auror n'était pas fait pour moi, et tout le blabla habituel. Prenez ça pour de la fierté, de l'orgueil, de la bêtise ou de l'amour-propre, peu importe... Je n'ai rien contre vous. Vous faites votre job et j'avoue que vous n'avez pas eu froid aux yeux en venant jusqu'ici. Néanmoins votre proposition me...déplaît.

Il observa attentivement les traits de l'ex-Auror, puis il reprit.

- Après...je ne dis pas que c'est une réponse définitive... Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, n'est-ce pas? Je dis juste que pour le moment, je ne suis guère emballé. Je vais y réfléchir, voilà tout, ajouta-t-il pour montrer à Gallagher qu'il prenait sa proposition en considération et qu'il allait réellement y réfléchir.

Qui sait après tout s'il ne changerait pas d'avis? A moins qu'une autre proposition plus intéressante ne vienne tout remettre en question...
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Ξ Sujet: Re: A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël]   A la rencontre d'une énigme [PV Raphaël] EmptyDim 26 Juil - 23:29

[HJ : looooolll ^^ à force, on l'avait oublié celui-là XD].

"Je vais y réfléchir, voilà tout...".

Et la réponse tomba net, comme un couperet, pire encore qu'une sentence ; l'annonce d'un échec sec.
Non pas que Brad ne l'avait pas pressenti... Il s'était engagé sur un terrain bien trop glissant en voulant provoquer ce pauvre jeune homme qui, et d'une, parvenait avec peine à se remettre de cette bataille, de la perte d'une personne aussi proche (si noire fut-elle) et qui pour l'instant était sans doute balloté de propositions en propositions, d'interrogations en interrogations. Comment lier son avenir à du concret alors que le pays ne parvenait même pas à se retâcher à quelque chose de solide, à des promesses tangibles...

Brad soupira tout en baissant les bras. Forfait. Déclarer forfait, c'était tout ce qui lui restait désormais... Devant la belle litanie d'un professionnel de la tchatche comme ce Gibson, comment rivaliser ? C'était une certitude, son père l'avait très bien entraîné, mesuré sans doute à des défis beaucoup plus épnieux que celui qu'il lui offrait à l'instant. Mais de là à avouier qu'il avait perdu la main...
Il feignit un sourire de complaisance et reprit du tac au tac sur les dernières paroles du jeune homme. Il ne voulait pas partir sans lui laisser un souvenir impérissable...

"Soit... Monsieur Gibson...".

Ou sa façon à lui de dire, "oui, les petits bourges comme toi ont plus de répondant et de culture que des mecs tels que moi mais...".

"Je vois qu'apparemment votre décision est prise en ce qui concerne ma proposition. Et n'essayez pas de m'embobiner en me faisant croire que vous y réfléchirez...
Je constate simplement avec dépit que, malgré ce qui s'est passé, les clans formés sont faits pour être respectés".

Il hocha lentement la tête d'un air attéré. Presque blessé. Ses yeux se baissèrent, une main portée à sa hanche, cherchant ses mots.
Car comme il est dur de perdre alors que l'on est si sûr de tout...

"C'est comme s'il était encore là, j'arrive pas à y croire...
Ou alors c'est que vous lui ressemblez au point que j'ai du mal à ne pas vous confondre...
Je sais pas quoi penser. J'espère seulement que vous parviendrez à trouver la voie qui vous conviendra le plus".

Il passa sa langue sur ses lèvres, cligna des yeux, toujours renfermé dans ses pensées. Ou alors dans cette certitude malsaine, quelque part, d'être pris au piège au milieu de ceux qu'il aura toujours considéré comme des loups : ces Sang-Purs. Ces hommes et ces femmes de pouvoir qui, même à terre, parvenaient à conserver leur panache, leur audace, leur force... A quel point cette sensation d'être un homme différent, pour ne pas dire inférieur, pouvait le tracasser, même encore aujourd'hui.
Leur suprématie était toujours présente aux travers des yeux de Raphaël. Elle l'était aux travers de ceux d'Apophis. Et railleries ainsi que médisances ne pourraient jamais y changer quoique ce soit, c'était un fait... Ils étaient bien trop lointains, bien trop haut pour ça.

Ses yeux gris-verts, comme un étau qui vous strangule. Cette sensation progressive de se sentir tout petit, même face à un gosse de trente ans votre cadet... Ce même regard sûr de soi, même pas hautain, car trop facile d'être vil à ce point. Raphaël était sublime dans toute sa grandeur offert par ses pairs.
Il perdait de la vitesse et sa prise relâchait à mesure qu'il reculait pour regagner le vestibule. Non pas par peur, par sentiment d'infériorité, d'emprise sur sa personne, mais simplement par le respect que des êtres tels que lui intimaient par leur seul silence et attitude.

"En m'excusant de vous avoir dérangé...".

*Non. Plutôt, d'avoir espéré que le talent pouvait braver les intérêts du sang...*.

"Et je comprends pour votre père, renchérit-il en s'en sentant coupable, quand on refuse de renouer avec certaines choses, mieux vaut les enterrer à jamais...

C'est peut-être ce que vous devriez faire avec Sykes...".

Le menton haut, un peu par bravade et un peu pour ravaler sa fierté, Callagher fixa le jeune homme une dernière fois avant de s'en aller.
Il tourna les talons, passa la porte sans un seul autre mot, cherchant à mettre le plus de distance possible entre lui et ce curieux garçon.
C'était un peu comme s'il retrouvait cette incandescence, cette façon si magistrale, si pétillante de le défier, de braver son regard, son autorité...
Il avait déjà vu ses yeux-là. Déjà chez ce tordu de Julian. Ce type... comment pouvait-on être aussi sûr de soi ? Comment pouvait-on prétendre avoir contrôle sur tout ? La modestie ne l'étouffait pas, loin de là, et il comprenait pourquoi son fils -plus humble, plus calme et rangé- cherchait à tout prix à lui faire faux bond. Lorsque l'on a un manique comme ça dans les pattes, autant s'en débarrasser avant de devenir une pomme pourrie à son tour.

Puis c'était chez Apophis qu'il les avait également contemplé. Cette façon d'être si maîtrisé, tellement grande gueule que l'idée qu'on puisse lui rabattre le caquet n'avait jamais dû lui éfleurer l'esprit, plein de cette même jeunesse et espérance qui gonflait la poitrine de Gibson de fierté. Toute cette flamboyance des nobles familles qui vascille et déchante si vite...
Oui sincèrement, il espérait que le jeune Raphaël trouverait sa voie. Ce garçon avait du talent et, à la longue, pourrait devenir intéressant... si ce n'est brillant. Celui qui l'aurait ainsi à son service ne ferait pas une si mauvaise affaire que ça, loin de là.

Il descendit les marches de l'immeuble, arrivant en trombe dans le hall d'entrée. Il en poussa la porte et machinalement redressa le col de sa veste...
Il leva un regard gris et incertain vers le ciel puis grimaça. Le temps se couvrait et les nuages gorgés d'eau de pluie s'ammoncelaient déjà au-dessus de sa tête. Il renfonça sa tête et partit braver l'orage qui s'annonçait déjà.
Elle serait là à l'attendre chez eux. Bradley c'était promis que si Gibson lui échappait il ne la ferait plus jamais attendre encore longtemps...
C'était désormais chose faite.
Un sourire aux lèvres, il repensa à tous ces bons moments passés à travailler en compagnie de ses amis et collègues, toutes ses années à se donner pour un métier qui le passionnait... autant qu'il lui prenait de temps. Il songea alors qu'il était réellement temps de porter toute son attention à celle qui n'en avait jamais eu jusqu'à présent.

Et c'est ainsi que, dès demain, il se présenterait à son bureau, à son supérieur une lettre de démision à la main.
Puisque c'était ainsi qu'il voyait sa vie désormais.
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