[TERMINE] Éveil en douceur ? Rêve !

Samedi matin, 9 heures, l'heure de tous les défis ! Maï était déjà fraîche et dispo, en train de se coiffer dans la salle de bain du dortoir. Se lever tôt ne lui posait aucun problème, elle avait l'habitude. Avant, lorsqu'elle pratiquait encore assidûment le tennis, elle avait l'habitude de se lever tous les matins pour aller courir, histoire de se maintenir en forme. Au début ce n'était pas forcément bien agréable, surtout lorsqu'il faisait froid, mais c'était comme tout, on finissait par s'habituer ! Et c'était même bon pour elle, alors elle n'allait pas se plaindre. Mais voilà, elle s'était blessée, et la compétition s'était achevée pour elle depuis longtemps. Impossible de prendre le risque de se blesser à nouveau... Ceci dit, il lui arrivait encore de se lever assez tôt le matin, comme par réflexe. Parfois elle allait même courir dans le parc, où elle croisait Tomas, mais aujourd'hui elle avait un meilleur programme. Maintenant qu'elle était levée, impossible de se rendormir, alors autant s'occuper, non ? Le seul souci, c'est qu'il n'était pas certain que ça plairait à tout le monde, mais tant pis !

Ses cheveux lisses et blonds parfaitement coiffés –et même si au fond elle avait fait cela plus par automatisme que par souci d'apparence, étant donné que seule sa meilleure amie la verrait réellement ce matin, pour les autres ce ne serait qu'un passage furtif !– elle revînt dans le dortoir et prit la direction des escaliers menant à la salle commune. Comme elle s'y attendait, le lieu était pratiquement désert. En même temps, peu de gens avaient l'idée saugrenue de se lever tôt un jour de week-end, mis à part les élèves plus âgés croulant sous les devoirs et qui étaient déjà occupés à potasser leurs sujets de métamorphose, potions ou autres. Elle ne prit pas le temps de s'arrêter et continua sa route, se retrouvant bien vite dans les cachots peu hospitaliers du château, puis dans les sous-sol. C'est qu'elle avait à faire, et qu'elle ne voulait vraiment pas perdre son temps. Un quart d'heure plus tard elle remontait les escaliers du dortoir, une pile de toasts enveloppés dans une serviette en main.

« – Allez la marmotte on se réveille ! Je t'ai pris des toasts ! » annonça-t-elle d'une voix chantante au moment où elle fut arrivée devant le lit d'Elorah. Leurs autres camarades de dortoir étaient pour leur part déjà levées ou parties prendre leur douche le temps que Maï fasse son petit trajet jusqu'aux cuisines. Elle déposa précautionneusement les toasts sur la table de chevet de son amie qui semblait bien assoupie et plus que paisible. On la voyait rarement aussi calme en journée ! Mais c'était sans compter sur l'intervention de l'italienne, qui laissa un sourire machiavélique se glisser sur ses lèvres. Un week-end ne pouvait être bon si elle n'embêtait pas un minimum sa meilleure amie ! « DEBOUUUUUUUUUUUUT ! » beugla-t-elle pratiquement, d'une voix bien moins mélodieuse cette fois, avant de se laisser tomber sur le lit d'Elorah avec tout sauf délicatesse. Aux grands maux les grands moyens, non ? Si elle n'employait pas la grosse artillerie elle l'enverrait bouler, à tous les coups, c'est qu'elle la connaissait la demoiselle ! Et puis, il faut dire qu'elle avait été gentille, à la base elle avait prévu une opération bien plus agressive à grands renforts d'eau ! Pas de doute, dans ce cas là, elle aurait fini décapitée ! Enfin, après qu'Elorah se fut remise de sa pseudo-noyade, bien entendu.

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On ne pouvait pas vraiment dire qu’Elorah était une lève tôt, bien au contraire, quand elle sortait du lit de bonne heure, c’était surtout par obligation pour aller en cours. Ca ne tiendrait qu’à elle, ils auraient cours l’après midi, jusque dix-sept heures, et ça serait très bien comme ça, les lève tôt pourraient revoir leurs leçons le matin, avant les cours, et pour les plus flemmards, dont la demoiselle, elle pourrait faire sa grâce matinée. Elle devrait proposer l’idée une fois préfète, oui, ça devrait être une solution qui plairait à tout le monde, qui ne voudrait pas dormir le matin ?

En tout cas, la jeune fille avait moyennement apprécié que certaines filles se soient levées, dans le bruit, jacassant comme si elles étaient toute seule. La serpentard avait du se recouvrir la tête de son oreiller pour poursuivre sa nuit. Ce n’est qu’une fois les bruits éloignés qu’elle avait repris sa position initiale pour poursuivre son rêve. En effet, Elorah parvenait, pas toujours bien sur, à retourner dans son rêve, à l’endroit précis ou elle avait été dérangée. Ainsi, la demoiselle se retrouva dans son monde parfait ou elle était le centre de l’attention, elle avait un tas de monde à son service, de l’argent à profusion, elle savait également parler plusieurs langues, était très douée dans les affaires. Elorah avait également une collection de chaussures à son nom, elle était d’ailleurs une très grande créatrice de mode, bref, elle était vraiment bien dans son rêve.

Bien sur, elle pouvait compter sur ces amies pour la laisser dormir le samedi matin. Elorah était connu pour son caractère d’ours au réveil, et un dragon serait de meilleur compagnie que la jeune fille, surtout avant onze heures voir même midi… autant dire que l’arrivée de Maïlys dans le dortoir annonçait un réveil assez mouvementé. Elle entendit la voix douce et mélodieuse de son amie résonnait dans sa tête, la sortant peu à peu de son rêve. L’odeur des toasts était certes des plus agréables, il n’empêchait qu’elle était réveillée un peu trop tôt à son goût. Elle se couvrit à nouveau la tête de son oreiller afin de cacher un peu plus le bruit de la chambre. Elle aurait voulu disparaître, ce faire toute petite et discrète pour être tranquille, finir sa nuit, et surtout son rêve.

« Maïlys, regarde l’heure ! Il est beaucoup trop tôt, repasse plus tard avec tes toasts… »

Bien sur c’était la version traduite et claire, parce que la bouche contre le matelas, c’était tout autre chose en faite, c’était donc normal que sa camarade ne comprenne pas vraiment ce que voulait Elorah mais bref, pour le moment, elle ne semblait pas bouger pour l’instant, donc peut-être était-elle partie sans un bruit ? C’était bien sur une très grosse erreur de penser cela, mais à l’heure actuelle, elle ne réfléchissait pas beaucoup pour ne pas dire pas du tout en faite. Elle entendit l’assiette se poser sur le coté, puis sans qu’elle eut le temps de prévoir l’attaque, la jeune fille se laissa tomber sur le lit, précédant cette chute d’un épouvantable cri, et avec toute la finesse qu’elle avait, venait de broyer les jambes de la brune. Elorah se retint pour ne pas hurler, mais c’était mission impossible, la serpentarde se redressa d’un bond et assomma son amie d’un bon coup d’oreiller.

« Mais t’es pas bien de tomber comme ça ! Tu as vu ton poids ou quoi ! Tu viens de me broyer les jambes… Je te préviens Maïlys que si j’ai un bleu ne serait-ce que minuscule, tu vas me le payer très chère. Maintenant, bouge tes grosses fesses de mon lit que je puisse manger un toast que tu m’as gentiment apporté. »

Elle adressa un demi sourire, lui indiquant qu’elle ne lui en voulait pas, mais qu’elle n’allait pas pour autant lui pardonnait ce réveil tout en douceur.

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Le grommellement plus qu'incompréhensible de son amie ne détourna pas un seul instant Maïlys de la mission qu'elle s'était fixée. De toute façon Elorah s'était exprimée au moins aussi bien qu'un troll, plus qu'à trouver un traducteur ! Tout ce qu'elle put capter, en vérité, et en se penchant un peu pour mieux entendre, ce furent les mots "repasse plus tard", qui lui firent froncer les sourcils. Alors là ! Elle s'y croyait totalement la brunette, il était clair qu'elle n'avait pas encore réalisé ce qui allait lui tomber dessus, littéralement. « Repasse plus tard ? Non mais tu plaisantes ou quoi, tu m'as pris pour l'elfe de maison ? » s'indigna-t-elle, levant les yeux au ciel avec exagération. Non mais sérieusement ! Lui rapporter des toasts était déjà une délicate attention, oui oui, alors elle n'allait pas en plus s'adapter à l'emploi du temps de la Vert et Argent ! Et oui, sa remarque n'était peut-être pas des plus sympa envers les elfes, mais à vrai dire elle s'en fichait. Elle disait les choses comme elle les ressentait. Elle avait été élevée dans une famille de Sang-Pur, et les elfes étaient chez elle –comme dans bien d'endroits– des serviteurs et rien d'autre. Elle ne les maltraitait pas pour autant. Pour les maltraiter il aurait déjà fallu qu'elle leur parle un minimum.

Finalement débarrassée des toasts, la blondinette laissa une dernière fraction de seconde de répit à son amie avant de mettre en place la deuxième et dernière étape de l'opération "Réveillon Elorah sans se faire trucider, si possible". La mise en application ? Tout ce qu'il y avait de plus simple, il suffisait de faire marcher un peu ses cordes vocales... Le moment où elle se laissa tomber sur le lit à baldaquins bien moelleux n'étant qu'optionnel, mais fortement agréable. A refaire ! Mais dans d'autres conditions peut-être. Et la réaction d'Elorah ne se fit pas attendre. Et ce fut bien le problème, justement ! Maïlys n'avait nullement prévu que la jeune fille sorte de ses gonds aussi rapidement, aussi ne vit-elle aucunement arriver le coup d'oreiller qui l'assomma rien qu'un peu, mais pas assez pour lui faire manquer la remarque sur son poids, malheureusement. Son poids. Le sujet délicat. Même si elle fut un peu perturbée, elle n'en montra rien, se concentrant sur le reste des paroles de la Vert et Argent. Oh non, ce n'était pas tant qu'elle était susceptible concernant son apparence. Elle ne voyait rien à se reprocher, mise à part une chose, cette unique et minuscule chose, mais tellement importante. Elle ne voulait pas grossir. Elle ne se le permettait pas, plus. Elle éloigna bien vite les souvenirs désagréables qui commençaient à refluer, lançant un regard joyeux à son amie. « C'est une menace Miss Evans ? Mais le problème c'est que je ne vous crains nullement, toi et tes muscles en mousse » répliqua-t-elle en haussant les épaules d'un air dégagé. « Par contre les bleus seraient regrettables en effet, mais tu sais bien que je ne t'infligerais pas ça ! » Il y avait des limites tout de même. Elle pouvait certes être violente avec les mots, mais nullement avec les poings, elle n'avait pas la carrure pour ça. Et puis elle n'allait pas commencer à blesser sa meilleure amie sans raison, ce serait totalement absurde.

Elle tiqua à la dernière remarque d'Elorah, mais se leva sans broncher, ce qu'elle n'aurait sans doute pas fait, rien que pour l'embêter davantage si elle n'était pas occupée à se demander si effectivement elle avait pris du poids. Il n'empêche que Maïlys restait toujours Maïlys et qu'une fois levée, elle attrapa les toasts avec agilité et s'éloigna de son amie en enjambant quelques valises. « Oui mais le souci, c'est que je ne suis plus tellement sure que tu les aies mérité tu vois ? Alors je crois que je vais peut-être juste les garder pour moi ! » déclara-t-elle en filant en direction de son propre lit. En vérité c'était totalement faux, bien sûr. Certes elle n'avait presque rien pris au petit déjeuner, mais elle n'avait absolument pas faim. Elle mangeait peu, et elle ne voulait pas se forcer. Et très honnêtement, en l'occurrence les toasts ne la tentaient pas le moins du monde, alors Elorah n'aurait aucun mal à les récupérer !

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Elorah et Maïlys s’appréciaient autant qu’elle pouvait se pourrir la vie l’une comme l’autre. Il faut dire quand même que pour sa défense, Elorah était une petite princesse chez elle. C’était ça d’être chouchouté par ses parents, d’avoir du monde qui courrait au moindre désir de la jeune fille, et même si elle n’avait que très peu d’elfes de maisons, elle savait très bien qu’ils auraient fait ce qu’elle demandait, ou aurait même exigée. C’est donc en gardant la tête dans son oreiller que la jeune fille marmonna à la demoiselle quelque chose de plus audible que son baragouinement quelques minutes plus tôt.

« Au moins les elfes de maisons obéissent quand on leur dit quelque chose… »

Bah oui, elle aimait dormir, donc même si son attention était très gentil à la base, il n’empêche qu’elle la réveillait un peu trop tôt et qu’elle n’aimait pas ça du tout. Elle voulait vraiment mourir jeune ou quoi ? Elle resta donc camouflée sous sa couette, mais ça, c’était avant que la jeune femme ne décide de tomber sur son lit, manquant d’écraser ses jambes… Bien sur la serpentarde réagi aussitôt, pour elle, il était hors de question d’abimer son merveilleux corps, et surtout ces magnifiques jambes. Elorah, narcissique, mais non voyons, pourquoi associé ces deux mots ensemble ? La jeune fille faisait juste attention à elle, et puis, pour le moment, elle pouvait manger ce qu’elle voulait sans faire attention à son poids, elle ne prenait pas un gramme alors qu’une fille normale aurait pris au moins deux kilos en mangeant autant qu’elle. Bref, elle avait de la chance, elle le savait, et elle en profitait bien. Avec Maïlys, elle savait bien que parler du poids de l’une ou l’autre, c’était un sujet pas spécialement agréable, donc en lui disant des gentillesses comme tout à l’heure ; elle savait qu’elle avait touché la demoiselle, même si celle-ci ne disait rien pour l’instant. Quand à ses muscles, la jeune fille savait bien qu’elle ne ferait pas grand-chose mais quand elle lançait des menaces, ce n’était jamais parce qu’elle allait se venger avec ses mains ou ses poings.

« Maïlys ! Tu penses franchement que j’abimerais mes ongles et mes mains pour me venger… Tu te trompes vraiment à mon sujet… Je ne suis pas à Serpentard pour rien… Les combats de brute, avec les mains, c’est typique des garçons, et aussi des Gryffondors… »

Bah oui, si vraiment elle devait se venger, elle pourrirait le lit de son amie, jetterait un sort sur ses vêtement, trafiquerait ses crèmes et autre produits de beauté… En bref, elle serait vicieuse, mauvaise, et elle se vengerait pour un moment, mais jamais de coups, ou autres, imaginez qu’elle se casse la main en frappant, vous imaginez la catastrophe ? Bon sa grand-mère lui avait mis un baume pour cacher les bleus, mais si elle pouvait le garder pour les choses qui marquaient vraiment, comme une jambe cassée ou un truc dans le genre. Encore que l’infirmier de Poudlard, en plus d’être mignon avait largement fait ses preuves dans ce domaine et il ne laissait pas de trace ensuite, que demander de plus ?

Seulement voila, alors qu’Elorah semblait retrouver son bon caractère, son amie en conclut qu’elle n’était peut-être plus assez sympa pour les mériter. Non seulement elle venait de réveiller le dragon des verts et argents, mais en plus, elle ne pouvait plus manger ce qu’elle lui avait apporté, c’était une blague c’est ça ? Aussitôt, la colère reprit le dessus, et la jeune fille lança son oreiller sur son amie, cette fois elle ne la frappa pas, elle lui lança simplement, qui sait, elle arriverait peut-être à obtenir son plat.

« Tu devrais me donner cette assiette, tu sais très bien que tu vas criser après en montant sur la balance. Donne-moi ces toasts, c’est pour ton bien. »

Elle sourit de plus belle, se mettant à présent debout sur son lit et elle réfléchit à la meilleure façon de récupérer l’assiette sans la casser. La solution était facile pourtant, elle se précipita vers sa table de chevet pour prendre sa baguette posée dessus. Elle pointa alors le plat de son amie et hésita un instant de faire un sortilège de lévitation ou celui d’attraction.

« Accio assiette de toast »

L’assiette fut aussitôt attirée vers la jeune fille, maintenant, elle n’avait plus qu’à tendre la main pour prendre une tranche. Elle était brune, pas blonde hein ! Franchement, Maïlys pensait vraiment réussir à la rouler aussi facilement ?

[756 Mots]

Avec le temps, Maïlys avait appris à s'habituer à la mauvaise humeur matinale d'Elorah. Tout individu normal aurait pris soin d'éviter toute personne à l'humeur de bouc aux heures critiques, histoire de se préserver, mentalement et physiquement. Sauf que Maïlys Di Bartolomeo n'était pas n'importe qui. Elle aimait titiller les autres en général, et Elorah en particulier, c'était tout ce qu'il y avait de plus ordinaire entre elles. Alors elle n'avait pas hésité un instant avant de réveiller plus qu'énergiquement la belle brune, il fallait ce qu'il fallait ! Elle ne se laissa nullement démonter par le commentaire sur les elfes, conservant un sourire angélique aux lèvres, sourire qui cachait si bien la véritable nature de ses intentions. Et le pire, c'est qu'avec la majorité des gens, ce sourire était parfaitement efficace ! « Remarque, c'est pour ça qu'ils sont là, eux ! Et puis, ne fais pas ton étonnée, après toutes ces années, tu ne t'attendais quand même pas à ce que je reparte gentiment ? » Parce qu'en ce cas, ça aurait été un souhait bien naïf ! Elle s'ennuyait, et Elorah était une personne bien distrayante, surtout tôt le matin haha !

Le sujet "poids" était à éviter, en toutes circonstances. Vraiment. C'était le seul détail sur lequel Maï pouvait se laisser déstabiliser. Le seul et l'unique. Tout le reste glissait sur elle sans jamais l'atteindre, ou du moins sans jamais qu'elle ne laisse rien paraître. Car la jeune fille avait malgré tout un cœur, et une âme, qu'on ne s'y trompe pas ! Ceci dit, il faut bien avouer que ce n'était pas la chose la plus évite la concernant. Mais peu importait, à la guerre comme à la guerre, si Elorah s'attaquait à elle, alors il ne restait plus à la blondinette qu'à lui rendre ses "compliments", n'est-ce pas ? Œil pour œil, dent pour dent, dans leur monde tout se payait, et pas toujours à un prix très abordable ! « Je t'arrête tout de suite: je suis totalement d'accord avec toi, tes ongles sont vraiment dans un état déplorable. Il est clair que ça ne passe pas inaperçu, et cette couleur...» Elle soupira d'un air navré. « Mais bon, j'imagine qu'on ne peut pas toujours toutes être parfaites... » Critique acide contre critique, rien de particulièrement vrai dans tout ça. C'était juste une manière comme une autre d'exprimer son affection, non ? Une manière pas franchement banale mais bon, chacun ses excentricités !

Oh oui Elorah pouvait se montrer odieuse, Maï était bien placée pour le savoir. Tout le monde dans leur dortoir savait qu'il ne valait mieux pas s'attirer ses foudres, ni celles de la blondinette à vrai dire. Elles pouvaient être épouvantables, chacune à leur façon. Finalement elles s'étaient bien trouvées, non ? Et hop, un nouveau lancer d'oreiller. Mais, plus alerte cette fois, Maïlys parvînt à l'esquiver, manquant au passage de lâcher les toasts, ce qui n'aurait certainement fait qu'empirer la crise d'Elorah. Car oui, elles traversaient actuellement une crise ! La Vert et Argent n'acceptait visiblement pas très bien le fait que la jeune fille soit revenue sur sa décision de lui offrir les toasts, s'éloignant du lit sans plus attendre. Et vue sa tête, la rage n'allait pas tarder à éclater... Prends ton casque et ton armure, Maï ! « Et si je refuse ? Tu vas faire quoi ? » la provoqua-t-elle en scrutant le visage de la brunette. Question qu'elle aurait peut-être pu garder pour elle, et dont la réponse n'allait pas franchement lui plaire. Lorsqu'Elorah attrapa sa baguette, la blondinette porta par réflexe la main à la sienne, redoutant ce qui allait bien pouvoir se passer. Mais trop tard, avant qu'elle n'ait pu songer à un sort, les toasts s'envolaient vers Elorah. Maï fronça les sourcils, son teint s'assombrissant sans attendre. Rancunière ? Si peu !

« – Amplificatum ! » Les effets du sort furent immédiats: les toasts avaient à présent un volume bien plus que conséquent, ils étaient simplement énormes, et vu l'affaissement de l'assiette, probablement bien plus lourds également, de quoi nourrir un régiment de première années affamés ! Satisfaite, la blondinette adressa un sourire innocent à sa camarade, se laissant tomber sur son propre lit. « C'est bon ? Tu crois que tu en auras assez ? Surtout, toi aussi fais attention à ta ligne chérie, peut-être que tu ne prends rien niveau ventre, mais les garçons n'aiment pas non plus les filles avec un postérieur de dragon. » Oh, bien sûr, le contresort n'était pas bien difficile à trouver, il suffisait qu'Elorah soit un peu maligne, mais c'était juste pour le plaisir après tout, provocation contre provocation. Et puis, vu comment elle semblait affamée, même un simple retard sur le moment où elle engouffrerait les malheureux toasts dans sa bouche suffirait.

Bon, maintenant qu’elle était réveillée la jeune fille ne pouvait pas faire grand-chose devant la bonne humeur, trop bonne même, de son amie. Il faudrait juste qu’elle sache qu’elle allait le payer à un moment ou à un autre. Elorah était loin d’être très tendre avec ses amies, surtout celles qui aimaient la sortir du lit de cette manière. En générale, les gens préféraient l’éviter, sachant que si la demoiselle sortait du lit trop rapidement elle serait d’humeur exécrable. Pour aller en cours, elle acceptait de se lever tôt, après tout, ce n’était pas du tout la même chose… Mais concernant les jours de repos, alors la, c’était vraiment intolérable… et concernant le fait qu’elle espérait que la jeune fille parte aussitôt, bah elle savait bien que ça n’arriverait pas mais bon, tout peu arriver non ?

« J’ai bien le droit d’espérer que tu me laisses dormir encore un peu, mais depuis le temps, je devrais savoir que tu as quelques tendances suicidaires. »

Bah oui, venir réveillée Elorah comme ça le matin, c’était du suicide, du pur et dur d’ailleurs. Enfin, elle n’avait pas le choix et comptait bien en mettre dans la tête de la jeune femme tant qu’elle le pourrait. D’abord en attaquant son poids, c’était le sujet sensible, pour toute les filles de toute façon, même Elorah aurait râlé si on toucher à son poids, mais elle faisait tout pour que rien ne paraisse. Aussi, Maïlys ne se laissa pas démonter pour autant et s’attaqua aux ongles de la jeune femme. Attaque facile, mais Elorah avait été touché quand même, surtout qu’elle aimait être très clean et vu le temps qu’elle passait sur ces ongles, et bien, le résultat devait toujours être impeccable. Seulement voila, elle avait eu quelques soucis en potions la veille, et un des ingrédients avait attaqué son vernis, laissant un résultat peu agréable à regarder.

« C’est ça de faire correctement ses manipulations en classe, c’est pas toujours facile de trouver des personnes compétentes pour le faire à notre place, et puis parfois, on est mieux servi par soi même. Quand à la couleur, c’est toi qui me l’avait passé je te rappelle, mais je suis d’accord avec toi, c’est vraiment particulier. »

Et toc ! Bon au programme du jour, refaire ses ongles, ça serait surement du vert foncé, serpentard un jour, serpentard toujours. Quand au reste, bah faudrait déjà qu’elle sorte du lit non ? Dans un premier temps, elle avait faim, et ça tombait bien, Maï avait ramené des toasts, elle était bien cette petite quand même. Seulement voila, elle ne semblait plus vouloir les donner à la jolie brune, c’est pour cette raison que dans certains cas la baguette est de sortie. Pas qu’elle voulait la blesser, ce n’était pas son genre du tout, mais juste pour reprendre l’assiette voila tout. Maï la mis plus au moins au défi de montrer ce qu’elle allait faire dans le cas ou elle refuserait de lui donner l’assiette, et la brune se contenta d’hausser les épaules avant de lui montrer sa baguette.

« Je vais la récupérer toute seule, t’inquiète pas pour ça. »

Elle jeta alors son sort d’attraction pour avoir au moins un toast, mais sa meilleure amie ne semblait pas spécialement d’accord pour se laisser faire. L’assiette arrivait vers Elorah quand Maï lancer un sortilège d’amplification, et la, c’était un peu fort quand même. L’assiette était bien trop petite pour tout soutenir, et les toasts bien trop gros pour rester sagement dans leur contenant. Elorah vu donc caché par une armée de toast et pleine de colère d’avoir maintenant son lit sale en plus, elle jeta un sortilège de réduction aussitôt histoire d’y voir un peu plus clair.

« Reducto Toast »

Elle était vraiment en colère et en voulait à son amie d’avoir salit son lit, et maintenant qu’elle était la devant elle à faire la fière, et bien croyez le ou non, mais Elorah ne comptait pas en rester là. Dans un premier temps, elle mangea un toast tout en restant silencieuse, puis lorsqu’elle eut finit, elle en prit un autre morceau et elle était bien décidé à le faire manger à Maï. Elle lui sauta donc dessus, toast à la main et le lui écrasa dans le visage.

« C’est pour le lit, les ongles, et les fesses de dragon ! Mais merci de les avoir apportés quand même ! Même si je ne mange pas tout, je pense leur avoir trouvé une utilité !»

Le souci avec ce genre de jeu, c’est qu’on sait comment ça commence, mais jamais comment ça va finir … Quand il n’y aurait plus de toast ? C’est fort possible…

"Tendances suicidaires" ? Hoho, il semblerait que la matinée s'annonce encore plus riche en émotions que prévu, finalement. Bien sûr, en réveillant Elorah aussi tôt, Maï s'était préparée à ne pas avoir face à elle un vrai rayon de soleil. Elle n'était pas matinale du tout, comparée à la blondinette. Et c'est pour ça qu'il était d'autant plus drôle de la réveiller tôt, non ? Bon, effectivement, ce n'était peut-être pas la chose la plus maline à faire, sachant que la Vipère pouvait quand même se montrer réellement rancunière, même envers ses amis. Mais en cette belle matinée, l'Italienne avait envie de jouer avec le feu il faut croire. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle ne s'y brûle pas les ailes !

Il ne fallut pas attendre bien longtemps avant que ne commencent les festivités. Coup d'oreiller, et remarque sur le poids. Mais pas de quoi faire baisser les armes à une Maï bien en forme, et surtout de particulièrement bonne humeur. Se lever tôt ne la rendait pas grincheuse, elle, au contraire. Elle avait d'autant plus la pêche ! Et elle ne comptait pas perdre le sourire, sourire qui apparaissait si peu souvent sur son visage clair. Car non, Maïlys n'était pas plus un rayon de soleil qu'Elorah, pas en présence du commun des élèves en tout cas. Quoiqu'il en soit, elle ne comptait pas se laisser attaquer sans rien répliquer, c'était bien le but de l'exercice après tout. Un échange de méchancetés pas spécialement agréable, mais pas spécialement vrai non plus. Un mode de communication, tout au plus. Aussi la remarque de sa meilleure amie lui en inspira une à son tour. Il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour repérer l'état des ongles de la Vert et Argent, c'était un jeu d'enfant. Et si à la base elle lui aurait peut-être juste glissé une remarque l'air de rien, maintenant il s'agissait simplement de lui rendre la pareille. Question d'équité. « Si tu le dis... Pas besoin de te chercher d'excuse tu sais, je disais juste ça pour ton bien. » commenta-t-elle avec légèreté. Non, ce matin elle ne se laisserait pas démonter par quoi que ce soit. Elle avait décidé de prendre les choses avec relativisme, et pour l'instant ça lui réussissait plutôt bien. Quant à la couleur du vernis... « Eh bien j'ai dû me tromper, elle ne te convient pas vraiment ! Ou bien c'est toi qui ne lui conviens pas. Mieux vaut le savoir maintenant que plus tard après tout. » Un peu comme les baguettes magiques. Sauf qu'on ne disait jamais que les produits de maquillage choisissaient leur utilisatrice, grosse erreur !

Ensuite, les choses eurent tendance à s'accélérer, et pas nécessairement de la meilleure des manières. Déjà, le fait qu'elles aient toutes deux sorties leur baguette n'annonçait rien qui vaille. Et effectivement, au sortilège d'attraction que lança Elorah fit suite un sort d'Engorgement (parfaitement exécuté bien sûr, pour ceux qui en douteraient !) lancé du tac-au-tac par l'Italienne. C'était la première idée qui lui était venue à l'esprit. Histoire de voir la tête que ferait la brune devant ses chers toasts ayant brusquement acquis la taille de bébés hippopotames. Rien de bien méchant en soi, mais voir Elorah ensevelie sous les toasts avait quelque chose de vraiment comique, si bien que Maï ne put que laisser échapper un rire cristallin. Elle observa ensuite sa camarade réduire la taille des toasts, comme elle s'y était attendue. C'est qu'elle n'était pas bête la Miss Evans, c'était d'ailleurs bien ce qui la rendait machiavélique. Elorah Evans, génie du mal !

Tandis qu'Elorah prenait son petit-déjeuner, Maï s'était assise sur son lit, laissant négligemment ses jambes se balancer, et ne s'attendant nullement à ce qui allait suivre. Pour elle, la partie était terminée, elles étaient quittes, non ? Non. Brusquement, la jeune fille sauta hors de son lit, et avant que la blondinette n'était pu comprendre de quoi il s'agissait ah une envie pressante Elo ?, elle se retrouvait avec un toast plaqué contre le visage. Ô joie. D'un geste sec, elle écarta les miettes qui jonchaient son uniforme, et se dirigea vers la salle de bain, histoire de se débarbouiller. La guerre était finie ? Haha, elle ne venait que de commencer. Et pour cette deuxième phase, la magie n'était même plus nécessaire. Elle ressortit de la salle de bain une bouteille d'eau à la main et un sourire angélique sur le visage. « Mais je t'en prie voyons, contente qu'ils aient pu servir ! De mon côté, je pense enfin avoir trouvé une méthode pour te réveiller plus énergiquement. » Ce disant, elle s'approcha de la jeune fille, et sans plus de discussion, lui projeta l'eau dessus. Un pas de plus vers la guerre civile, mais dans ces moments-là, il est bien difficile de prendre du recul...

Qu’est ce qu’elle pouvait être fatigante cette blonde ! Oui c’était exactement ce que pensait Elorah à l’heure actuelle. Elle voulait simplement dormir, se reposer, se prélasser dans son lit chaud et douiller mais non, c’était sans compter sur la tornade blonde qui était entré dans la pièce avec la ferme intention de sortir Elorah du lit, peut importe les remarques, critiques ou autres, rien ne l’empêcherait de faire ce qu’elle avait prévue de faire, donc tant pis pour la jolie brune, elle devrait faire avec. De toute façon Maïlys ne renoncerait pas et à cette vitesse, elle allait se dire des gentillesses pendant un petit moment encore, autant faire l’effort de se tirer du lit ou au moins de se redresser un peu.

Seulement voila, la vitesse à laquelle les choses s’étaient passés avaient largement dépassé l’imagination d’Elorah. En effet, elle ne pensait vraiment pas qu’elle aurait eu des remarques aussi pointues, de même que ce qui s’en suivi ensuite. Dans un premier temps, les paroles de la vert et argent… Elle trouvait que la couleur n’était pas faite pour Elorah, enfin plutôt que Elorah n’était pas faite pour cette couleur, c’était une blague c’est ça ? Depuis quand une couleur décide de qui lui va ou non, c’était la meilleure celle la. De toute façon, elle valait mieux que cela et cette couleur, elle était moche oui voila, si elle l’avait mise, c’était pour faire plaisir à son amie et maintenant la demoiselle lui disait que c’était une horreur, sympa la copine !

« C’est sur qu’il vaut mieux le savoir maintenant que plus tard, mais j’ai noté que ce que tu me passes en prétendant que ça m’irait très bien, et bien à la moindre occasion tu me dis que ça ne me va pas. Je ne t’emprunterai plus de vernis, plus de risque d’avoir des ongles horribles comme ça. En revanche, je veux bien t’en prêter un peu à moi, tu verras ce que c’est que d’avoir du gout. »

Et oui, Elorah n’était jamais à court de piques, et malheureusement pour ce duo de choc, c’est que Maï n’était jamais à court non plus. Une jolie bataille de mots pour faire clair et on savait toujours quand ça commençait, jamais quand ça finirait. En tout cas maintenant qu’une bagarre de toast était commençait, il fallait espérer que les brioches seraient rapidement épuisées et que les deux jeunes filles se soient enfin calmés, mais là encore, c’était un simple rêve. Elorah avait fait croire que c’était terminé, moment de pause histoire d’avaler quelque chose et ne pas faire la guerre l’estomac vide, ce n’était jamais très bon de toute façon de combattre à jeun. En général, on se fatigue pour rien et forcément l’autre camp prend l’avantage. Bref, elle avala une tranche, but un peu d’eau avec sa bouteille qu’elle avait à coté de son lit, puis relança la partie en sautant sur Maïlys qui était sur son lit à regarder le plafond. Enfin dans l’immédiat elle verrait simplement de la mie de pain avec du beurre par-dessus. Ce qui étonna Elorah, c’est qu’elle n’hurla pas, elle ne dit rien et alla dans la salle de bain pour se débarbouiller le visage. Etrange…

« Maïlys, ça va ? Je n’ai pas touché à ton mascara ? »

Elle allait éclater de rire, mais c’est à ce moment la que la jeune fille sortie de la salle de bain avec un verre d’eau. Euh, elle n’allait quand même pas lui jeter dessus ? En plus, faire un sortilège du bouclier n’aurait servi à rien puisqu’il s’agit la d’un verre d’eau et non d’un sort jeté par la sorcière. Elo eut juste le temps de sortir du lit lorsqu’elle se prit le verre d’eau dans la figure. Alors la, la guerre était ouverte, elle eut le temps de prendre sa bouteille juste à coté d’elle et d’en retirer le bouchon avant d’arroser son amie.

« L’arroseur arrosé, tu connais ? Tu as de la chance que ma bouteille soit bientôt vide, sinon tu aurai pu être trempée. »

Résultat des courses, les deux filles étaient trempées, pour Elorah ce n’était pas bien grave dans la mesure où elle était en pyjama et que son lit était sec, mais pour Maï qui était déjà habillée et lavée, et bien, elle n’aurait plus qu’à recommencer. Bon il fallait peut-être penser à arrêter ces enfantillages, parce que si un préfet passait dans le coin, elle serait bonne pour nettoyer le dortoir de fond en comble, et vu le désordre si on enlève la bataille, ça ne serait pas mérité une telle punition. Elorah estimant qu’elle était à présent quitte, tendit la main à son amie.

« Bon, je pense qu’on peut arrêter la, tu m’as réveillée, jsuis pas trop de mauvaise humeur, et on s’est bien amusée. Toujours amies ? »

La réponse semblait évidente, mais valait mieux être sur, au cas où…

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Maïlys était peut-être blonde, elle n'était en tout cas pas pour autant une blonde idiote. En fait elle était plutôt du genre rancunière et sans aucune merci lorsqu'on s'attaquait à elle, même si la personne en question était une de ses plus proches amies. Pas de quartier. Enfin ceci dit, elle ne pensait pas du tout à mal, pas un seul instant ! Elle s'ennuyait, et connaissant Elorah elle aurait pu attendre des siècles avant qu'elle ne daigne lever son noble postérieur de son lit. Du coup, elle avait décidé d'accélérer un peu les choses. En revanche si celle-ci se mettait à la critiquer parce qu'elle était de mauvais poil, eh bien elle ne pouvait que répliquer, rien de plus normal ! Elle haussa innocemment les épaules lorsque son amie lui dit qu'elle lui passait intentionnellement du vernis qui ne lui allait pas. « Pas d'accord, je l'aime bien cette couleur, moi. Je ne pouvais pas savoir qu'elle ne t'irait pas ! Mais bon, pense ce que tu veux ! » répondit-elle avec insouciance. Au fond ça n'avait pas de très grande importance tout ça. Et si Elorah se proposait de lui prêter du vernis, pourquoi pas ! Elle n'était pas radine pour autant, elle ne se refusait pas à lui passer les siens, ceci dit si elle se montrait butée, tant pis pour elle ! Il était toujours question d'avoir le dernier mot de toute façon, et parti comme ça ça pouvait durer encore longtemps !

La demoiselle avait été complètement hallucinée par le coup bas d'Elorah. Bien sûr elles étaient des Serpentard, alors les attaques sournoises les connaissaient, c'était pour ainsi dire monnaie commune. Mais lui écraser un toast sur le visage, ça dépassait de loin tout ce à quoi elle avait pu s'attendre. C'était dégoûtant et du gâchis aussi. Ah elles s'en fichent ? Bon ben d'accord et elle n'avait rien fait qui puisse mériter une telle réaction ! Oui certes, elle avait peut-être réveillé Elorah alors qu'elle n'aimait pas se lever tôt le week-end, refusé de lui donner les toasts qu'elle lui avait apporté, et multiplié la taille de ces malheureux toasts par cinq... Mais même ! En clair, une telle attaque en traître était synonyme de Vengeance, et avec un V majuscule s'il vous plait ! Pas question que de la bouffe se mette à lui tomber dessus en rafale sans qu'elle réagisse ! Et sa revanche serait des plus délicieuses, que personne n'ose en douter !

Elle ne se donna même pas la peine de répondre à la pique de sa meilleure amie tandis qu'elle se passait de l'eau sur le visage. A quoi bon ! Rira bien qui rira le dernier, n'est-ce pas ? C'est en tout cas ce que songeait la blondinette qui, toujours silencieuse mais déterminée, sortit de la salle de bain avec l'instrument de sa vengeance en main. SPLASH ! L'eau gicla dans le visage de son amie sans qu'elle n'ait eu le temps de réaliser ce que préparait l'Italienne. Haha, elle aurait pu savourer ce spectacle longtemps, sauf que malheureusement, le destin en avait voulu autrement. Le destin, ou Elorah, on l'appellera comme on voudra ! Une fraction de seconde plus tard, c'était non seulement des cheveux bruns d'Elorah que goutait l'eau allant s'écraser sur le parquet du dortoir, mais également de la chevelure auparavant coiffée et ordonnée de Maïlys. « Ho ! » Elle avait baissé sa gardé, quelle idiote ! Résultat des courses: deux têtes de mule trempées dans le dortoir des quatrième années. « Parce que tu me trouves trop sèche là ? » répondit-elle d'un ton stupéfié à la Vert et Argent. Ses cheveux, ce n'était pas un trop gros souci, ils étaient fins alors ils séchaient vite. Ses vêtements par contre, ça c'était une autre histoire ! Elorah je t'enverrai la note du pressing bien entendu !

Toujours amies ? Maïlys leva la tête vers Elorah, ramenant les mèches dégoulinantes d'eau qui lui barraient la vue derrière ses oreilles. Son regard passa sur le visage également trempé de son amie, et elle esquissa un sourire. « Toujours ! Pour le meilleur et pour le pire. » déclara-t-elle d'un ton amusé. Au final une meilleure amie, ça restait quand même beaucoup plus fiable que n'importe quel petit ami, non ? Parce que même si elles se chamaillaient, elle ne doutait pas qu'en cas de problème, elle pourrait toujours compter sur la Vert et Argent, et c'était réciproque bien sûr ! Un câlin trempé pour fêter ça ? La demoiselle aurait pu y songer, mais ce n'était pas tellement le genre de la maison, même si mouiller Elorah un peu plus n'aurait jamais été de trop !

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Ce qui était bien avec Maïlys, c’est que comme Elorah, elle s’entendait bien avec les filles de son dortoir, mais surtout que de simples filles n’auraient jamais atteins le niveau de complicité que la brune et la blonde avaient à présent entre elles. C’est vrai qui auraient le cran nécessaire pour s’en prendre autant dans la figure tout en étant capable d’en rajouter par-dessus. Elles étaient peu nombreuses, il fallait l’avouer. Pour ce qui était des critiques et remarques, et bien les deux jeunes filles avaient du stock et il était très rare qu’elles tombent à court de reproches et autres remarques désobligeantes. Bon, elle comprenait bien que si Maïlys l’avait sortie du lit, c’est qu’elle devait avoir une super bonne raison, autre que de se faire incendier bien sur. C’est vrai qu’Elorah n’y allait pas de main morte, mais bon, il fallait bien qu’elle fasse comprendre à sa meilleure amie qu’elle ne voulait pas qu’elle recommence aussi vite. En plus, la connaissant, c’est parce que la jeune fille devait s’ennuyer qu’elle état venue tirer du lit la demoiselle, vive les amies franchement.

Lorsque son amie revint sur le sujet du vernis, elle annonça qu’elle n’était pas d’accord avec ce que la brune venait de lui dire. Bah si elle aime cette couleur c’est bien, mais elle n’était pas du tout dans les tons d’Elorah et ça ne mettait pas ses mains en valeur comme lui avait gentiment fait remarquée la blondinette. En tout cas, la brune n’était pas rancunière bien longtemps, enfin parce qu’il s’agissait de Maïlys, sinon ça serait autre chose bien sur, mais elle voulait bien lui prêter du vernis histoire qu’elle voit bien que ces gouts étaient un peu particulier.

« Oh tu devais bien avoir une idée, vipère va ! Mais je t’en veux pas spécialement, si tu avais toujours raison, ça se saurait depuis le temps non ? »

C’est une façon de lui avouer qu’elle a raison sans pour autant dire qu’elle avait tord de son coté. Un bon compromis en fin de compte et puis, c’était un début de remise à plat non ? En plus, vu comment les choses partaient en vrille, c’était peut-être pas plus mal. Bah oui, se retrouver dans une bagarre de toast ce n’était pas spécialement mauvais mais dans le sens propreté, ça laissait un peu à désirer. Etrangement, elle n’avait pas riposté sur l’écrasement du toast, mais Elorah aurait du se douter de quelque chose de louche la dessous. Bah oui, la blonde ne laissait jamais tomber aussi vite, et c’était surement parce qu’elle était encore un peu endormie qu’elle ne réalisa pas de suite. Bon bien sur, lorsqu’elle avait vu Maïlys sortir avec son verre d’eau, ce fut de justesse qu’elle sauva ses draps et son lit, mais elle était bien trempée. Elle rendit la pareille à son amie, l’arrosant directement avec sa bouteille. Bon bah voila, maintenant, on avait deux élèves de quatrième année trempées qui dégoulinées d’eau au milieu des autres lits. Bref, quand elle lui demanda si elle la trouvait trop sèche, hum, elle aurait bien été tenté de répondre oui, mais il fallait savoir dire stop quand même.

« Sèche, bah ça va, ça pourrait être pire aussi. Et grâce à toi, je vais passer une heure dans la salle de bain pour lisser mes cheveux. Moi qui voulait traîner un peu aujourd’hui parce que je les avais lissés hier, bah merci. »

Et oui, ce n’est pas parce qu’elle semblait prête à arrêter la guerre que son caractère s’était adoucie pour autant. Un dragon reste un dragon non, même quand on lui donne à manger. En tout cas, elle retrouva le sourire quand Maï lui annonça que cette petite dispute, si on peut dire ainsi puisque les deux jeunes filles avaient souvent ce genre de comportement, enfin pas toujours de jets de nourritures et autre aliments, bref que cette histoire ne prenait pas rigueur sur leur amitié.

« Tout à fait d’accord, pour le meilleur et pour le pire, surtout en ce moment parce qu’il va falloir tout ranger et nettoyer. Mais moi, je file me doucher, je te laisse commencer d’accord ? »

Comment ça elle abusait ? Mais non, absolument pas, pourquoi vous pensez une telle chose ?

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