Mise au point ( pv )

Les vacances d'été étaient déjà terminées, et il était temps pour Ophélia comme pour les autres élèves de l'école de magie, de prendre le Poudlard Express pour retourner à Poudlard. Et il falait reconnaître qu'elle n'était pas du tout rassurée à cette idée, bien au contraire. Au fond elle était presque terrorisée. Que pouvait-elle faire ? Elle était vraiment perdue. Bien évidemment, elle essayerait de ne pas se faire voir de Tobias, et encore moins de Marie, comme elle l'avait fait l'année passée à partir du moment où elle avait embrassé Tobias, et elle pourrait continuer comme ça encore deux ans, le temps qu'elle termine ses études, bien qu'elle ait la certitude que ce ne soit pas vraiment la solution la plus réalisable de toutes. En deux ans, elle verrait Tobias et Marie de temps en temps, pendant les heures de cours ou dans les couloirs. Et si elle avait été douée pour les éviter l'année passée, elle n'était pas certaine que ce soit le cas cette année...

Dans tous les cas, elle préférait ne pas y penser pour le moment. Elle venait d'entrer dans le Poudlard Express, et elle devait trouver une cabine libre, ou en tout cas une cabine où il y aurait quelqu'un qu'elle connaissait, ou encore mieux, avec quelqu'un qu'elle ne craignait pas de voir. Elle marchait dans les couloirs du train, son chariot et ses valises avec elle, et elle regardait dans toutes les cabines, au cas où elle en trouverait une où il n'y aurait pas grand monde. Elle craignait de voir Marie, même si elle était dans une cabine spéciale pour les préfets. Et elle préférait ne pas penser à la façon dont elle réagirait si elle croisait, de près ou de loin, Tobias. De toute façon, elle ne le croiserait pas, elle espérait le voir la première, et ainsi l'éviter plus facilement. Elle aurait mieux fait de penser à un plan B...

Elle regarda une nouvelle fois tout autours d'elle, et elle vit une cabine libre, où elle se dépêcha d'aller. Elle pourrait poser ses affaires et s'installer pour le voyage, et elle n'aurait pas à craindre d'être vue par Marie ou Tobias, bien qu'elle soit triste de ne plus voir son ami, ou plutôt son ancien ami, car maintenant, elle ne pouvait plus le compter parmi ses proches, même si ça brisait le coeur d'Ophélia rien que d'y penser. Elle tira encore le gros chariot qui portait les valises et une fois arrivée devant la cabine, elle poussa la porte, qu'elle eut du mal à ouvrir. Elle poussa un peu plus la porte avant d'entrée, ce qui faisait qu'elle ne se rendit pas compte de qui il y avait déjà à l'intérieur.

Une fois qu'elle réussi à faire passer sa valise dans la cabine, elle entra elle aussi et elle se tourna, pour être face à la cabine. A peine eut-elle tourné le regard que se visage se décomposa littéralement, à moitié terrifiée. Le visage d'Ophélia était devenu plus pâle que d'habitude, et elle ouvrit de grand yeux un peu craintifs. Elle qui avait voulu éviter Tobias depuis ce malheureux baiser qu'elle avait eut l'idée de lui voler, et continuer jusqu'à ce qu'elle quitte Poudlard, c'était loupé.

- Je... heu...

Ophélia ne parvenait pas à dire la moindre chose cohérente, alors qu'elle avait l'habitude de discuter avec tout le monde dès qu'elle le pouvait.

- Je vais trouver une autre cabine... je suis désolée...

Ophélia fit demi tour, mal à l'aise et étant certaine que Tobias ne voudrait pas la voir.

Les vacances avaient été plutôt morose chez les Sandeau. Enfin, pour les parents de Tobias, tout allait toujours bien, c’était limite s’ils ne flottaient pas sur un petit nuage comme à leur habitude, mais du côté de Tobias, c’était une toute autre histoire. Malgré ce qu’il avait promis à Marie et bien qu’il n’ait effectivement pas écrit de tout l’été à Ophélia, son amie lui manquait terriblement, et désormais son amour tranquille avec Marie ne pourrait plus jamais être le même. Le problème c’est qu’il ignorait complètement où ça pourrait les mener et qu’en même temps, il en voulait à Ophélia et ne pouvait se résoudre à quitter Marie pour elle. Pourquoi lui en voulait-il pensez-vous ? Tout simplement parce que lui avait été profondément amoureux d’Ophélia pendant un bon moment et que c’était justement quand il avait enfin réussi à oublier cet amour pour se contenter d’être le super pote Toby qu’elle se mettait à l’embrasser, comme si d’un coup il devenait un garçon, pile quand il en avait fait son deuil ! Narcissique et orgueilleux par nature, il avait eut trop de mal à renoncer pour ne pas ressentir de plein fouet l’amertume de cette situation.

C’est pourquoi, quand il vit pile l’objet de ses pensées entrer dans son compartiment, il se dit que le sort s’acharnait sur lui. Mais rien que de la voir partir en lui tournant le dos lui fit mal, alors il se mit entre elle et la porte qu’il ferma soigneusement pour que personne ne puisse les voir Marie ne doit rien savoir de ce qui va suivre vous comprenez, déjà qu’elle est furax.

« C’est un peu trop facile Ophélia… » La voix de Tobias était dure et il la dominait de toute sa hauteur (c’est qu’il faisait un mètre quatre vingt maintenant !). « Tu fais des choses, et puis ensuite tu fuis comme une lâche. » Il la força à poser sa valise et ensuite il la poussa sur la banquette où elle tomba durement assise. Il était, de toute évidence, d’une humeur exécrable, mais le fait d’avoir ruminer tout ce qu’il avait sur le cœur pendant trois mois n’aidait en rien, c’était même le combustible de sa colère.

« On va parler. Ou plutôt je vais parler et tu vas m’écouter. » Il était toujours debout, au cas où elle aurait tenté de s’enfuir, lui bouchant la seule sortie et, du regard, la défiant d’essayer de passer quand même. Il n’était pas fier de se montrer sous son plus mauvais jour à celle qu’il avait toujours considéré comme la plus belle, la plus gentille, la plus formidable des filles… mais il devait laisser sortir sa rancœur avant qu’elle l’étouffe ! En effet, rien que de la voir mettait le feu aux poudres…


« Ce qu’il faut bien que tu saches Ophy c’est que moi j’étais amoureux de toi… vraiment… très… sincèrement… amoureux. Et toi tu ne me voyais pas, il n’y en avait toujours que pour ce crétin, ce sombre idiot de Roman ! Alors je suis sortie avec d’autres filles, puis toi tu es sorti avec Roman au final, comme je l’avais prévu, et maintenant que tu t’es rendu compte que ça ne marchait pas avec lui, tu te tournes vers moi, mais je suis avec Marie ! » Il se passa la main sur le visage sentant ses émotions déborder complètement. Il s’adossa à la porte, l’air profondément malheureux. « C’est trop tard Ophélia… Je ne sais pas ce que tu attendais de moi… mais c’est trop tard… » Parce qu’il ne pouvait pas faire de mal à Marie, quand bien même il aimât plus Ophélia, Marie lui était précieuse.

- Je fais des choses que je regrette, et ensuite je fuis comme une lâche parce que je sais que j'ai été stupide, reprit-elle, triste. Je suis à Poufsouffle... J'aurais été à Gryffondor si j'étais courageuse...

Elle n'avait pas osé faire un seul geste ou un seul pas. Elle n'avait pas peur de Tobias, elle avait été surprise qu'il l'empêche de partir.

- Je t'écoute, ce n'est pas la peine de réagir comme ça..., lui dit-elle quand il voulait qu'elle l'écoute.

Au moment où Tobias avoua à Ophélia qu'il avait été amoureux d'elle, elle pensa que ce n'était pas possible, et qu'elle avait du mal comprendre ce qu'il venait de dire. Les choses étaient trop compliquées, et Ophélia avait beaucoup trop de questions à lui poser pour comprendre vraiment ce qu'elle n'était pas capable de comprendre plus tôt.

- Tu étais vraiment amoureux de moi au début ? Non, ce n'est... ce n'est pas possible... je ne m'en suis jamais aperçue... Pourquoi ? Pourquoi tu ne m'as rien dis j'aurais pu..

Ophélia était perdue et déboussolée, un peu comme si elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il était entrain de dire. Il ne pouvait pas avoir été amoureux d'elle, elle l'aurait vu, à un moment ou à un autre... Ou bien elle n'avait vraiment rien vu et c'était ce qu'elle craignait le plus. En fin de compte, tout pouvait être plus simple. Il aurait juste fallut, bien que ce n'était pas facile pour elle, qu'elle réalise qu'il était amoureux d'elle.

- Non, ce n'est pas vrai, je t'aimais autant que lui ! Je te voyais moins souvent, c'est tout... Et puis, si tu m'aimais, pourquoi tu n'as rien fais, alors que tu étais certain que je me mettrais avec Roman ?

Il aurait du lui avouer qu'il était amoureux d'elle, et s'il l'avait fait, tout aurait pu être plus facile, pour chacun d'eux. Un détail la blessa, et elle voulait qu'il comprenne. Cela n'avait rien à voir avec Roman, au contraire. Elle ne pensait à son ami comme ça, et elle ne voulait pas que Tobias le remplace.

- Et je n'ai pas fais ça parce que j'ai vu que ça ne marchait pas avec Roman, je n'ai pas fais ça en solution de dernier recours, ne pense pas ça...

Ophélia reprit.

- Je n'ai même pas réalisé ce que je faisais... ce n'était pas calculé, je n'aurais jamais cru pouvoir faire une chose pareille...

Ophélia n'était pas certaine de ce qu'elle voulait. En tout cas, elle ne pouvait rien demander.

- Je ne t'aurais jamais demandé quoi que ce soit, et surtout pas de quitter Marie pour moi... Je n'aurais pas pu te demander ça... Tu penses vraiment que j'aurais pu être capable de te demander une chose pareille ? Jamais je n'aurais pu te demander de quitter Marie. J'ai fais une bêtise, une énorme bêtise même... J'étais consciente, et je le suis toujours, que tu étais heureux avec elle, ou en tout cas je l'espérais... Je suis certainement lâche comme tu le dis, mais je n'aurais pas pu être égoïste à ce point...
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Ophélia n'avait pas la moindre idée de comment elle devait réagir. Elle hésita longuement, indécise. Elle n'avais jamais pensé que Tobias la prendrait dans ses bras comme il le faisait. Et c'était telement surprenant qu'elle n'était pas certaine qu'elle doive faire pareil. Elle resta distante un instant, et elle le serra dans ses bras elle aussi. Elle devait reconnaître que Tobias lui avait manqué. Lorsqu'il lui demande de dire qu'elle l'aimait, Ophélia ne dit rien. Elle resta silencieuse pendant quelques secondes, pensive. Elle ne l'avait jamais dis de cette façon à Roman, quand ils étaient ensemble. Elle secoua la tête. Elle ne pouvait pas répondre à ce qu'il demandait elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'elle ressentait.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée... et tu viens de dire que ça ne changerait rien. Pourquoi tu me demandes ça ?

Elle n'osait pas dire ça parce qu'elle n'était pas sûre de ce qu'elle ressentait vraiment. Elle l'aimait beaucoup, mais est-ce que c'était vraiment de l'amour ? Elle avait été tellement triste de ne plus le voir et de ne plus lui parler, pire encore, elle l'évitait, et c'était très certainement l'une des choses les plus difficiles qu'elle ait faite jusqu'à présent. Elle devrait pourtant agir de la même façon cette année et ses sentiments n'entreraient pas en compte, que Tobias réagisse bien à ce qu'elle lui dirait ou pas. Elle n'était pas certaine que ce soit une bonne idée que de chercher à comprendre ce qu'elle ressentait du fait que ça lui faisait peur. Elle n'était pas certaine de ce qu'elle devait dire ou faire, encore une fois, et elle hésita et reprit.

- Je t'aime.

Elle n'osait pas le regarder, pas vraiment honteuse, mais pas vraiment certaine que tout ça soit une bonne idée. Elle y réfléchirait plus tard, lorsqu'elle arriverait à Poudlard. Elle n'osait pas non plus demander si il ressentait la même chose pour elle, tout simplement parce qu'elle ne pensait pas qu'elle pouvait le demander. Il venait de dire qu'il l'avait aimée, et maintenant qu'il était avec Marie, tout était différent, d'après ce que pensait Ophélia.

- On va faire quoi, maintenant, quand on va être de nouveau à Poudlard ?

Elle préférait en être certaine maintenant.

- Est-ce que tu préfères qu'on fasse comme l'année dernière ? Demanda-t-elle, hésitante.

Ophélia n'était pas certaine de vouloir que tout redevienne comme l'année dernière, après qu'elle ait embrassé son ami, et elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait faire d'autre.

On peut éviter de se voir comme c'est moins compliquer que de...

Ophélia ne termina pas sa phrase tout simplement parce qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'elle devait faire, et qu'elle venait de réaliser que rien ne pourrait être facile comme elle le pensait. Eviter Tobias n'était pas une bonne idée, et elle venait d'en prendre conscience et ce n'était pas quelque chose de facilement gérable.

Ophélia était perdue, bien plus qu'elle ne l'avait jamais été. Comment la situation était-elle arrivée à un tel point ? Ophélia était déboussolée, et elle ne comprenait pas comment elle avait fait pour ne pas voir ce qu'il ressentait, et maintenant qu'elle en était consciente, elle se retrouvait dans une impasse. Tobias ne quitterait pas Marie et Ophélia ne voulait pas qu'il la quitte, aussi surprenant que cela puisse paraître. Elle ne pouvait pas demander qu'il quitte sa copine car ça aurait été trop égoïste. En réalité, c'était plus ou moins de la faute d'Ophélia s'ils en étaient arrivé là. Elle aurait du voir qu'il l'aimait plus qu'une amie et elle aurait du faire plus attention aux sentiments qu'elle ressentait pour le jeune homme. Elle aurait du voir que si le fait qu'il ne passe plus assez de temps avec elle l'énervait, c'était car elle avait des sentiments différents pour Tobias. Elle aurait pu trouver une solution, garder tout ça pour elle et ne pas l'embrasser.

Quoi qu'il en soit, ce n'était plus la peine qu'elle y repense, de toute façon ça ne servirait à rien. A peine venait-il de dire qu'il l'aimait qu'il la lâcha, et partit loin d'elle. Elle ne dit rien, bien trop surprise pour dire quelque chose de cohérent. Une larme coula le long de sa joue et elle voulu l'effacer le plus vite possible en passant sa main sur sa joue, pour ne pas que le garçon ne le remarque.

- Tu penses vraiment qu'on peut essayer de faire comme... Comme si on était amis ? On ne l'est plus depuis longtemps, tu le sais bien... On n'était même plus amis l'année dernière... Tout le monde a vu que quelque chose n'était pas comme d'habitude...

Elle attendit quelques instants.

- Je vais dans une autre cabine pour le voyage... A bientôt.

Ophélia partit avec ses valises, une boule dans le ventre parce qu'elle ne voulait pas partir. La jeune fille ne regarda pas son ami de peur d'être encore plus triste qu'elle ne l'était. Une fois dans le couloir, la porte fermée, elle fit quelque pas et elle n'avança plus. Elle essaya de retenir ses larmes, en regardant au travers de l'une des vitres du Poudlard Express. Ophélia regardait le paysage défiler sous ses yeux sans le voir vraiment et sans faire attention non plus. Elle repensait à la conversation qu'elle avait eut, et elle ne parvint pas à trouver ce qu'elle devait faire. Encore une fois, elle n'y arrivait pas du tout. Elle verrait ce qu'elle ferait une fois à Poudlard.

Ophélia ne pouvait pas rester au milieu du train, comme ça. Elle chercha une cabine libre et lorsqu'elle la trouva Ophélia entra et déposa ses affaires près de l'entrée, triste. Regardant toujours le paysage, elle passa tout le voyage près de la fenêtre, à penser à ce qu'elle ferait. Ophélia voulait déjà que l'année soit terminée et qu'elle n'ait pas à éviter son ami. Au fond, elle aurait voulu ne plus retourner à Poudlard car bien qu'elle aimait cette école de magie, elle y retournait le coeur brisé.

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Fini pour Ophélia