Vacances de Noël (Pv Isabell) TERMINÉ

Comme à chaque année depuis qu'elle était à Poudlard, Avril avait choisi de rentrer chez elle à l'occasion des vacances de Noël. Même si Isabell n'était pas la mère de sang de la jeune Gryffondor, celle-ci l'aimait, comme si elle l'aurait été. Après tout, il s'agissait de la seule famille qu'il lui restait réellement, puisqu'elle avait maintenant perdu toutes traces de sa soeur jumelle. Oui, perdu ... Au fond d'elle-même, la jeune fille espérait bien la revoir un jour. Mais malheureusement, son côté réaliste lui soufflait toujours à l'oreille que ses chances étaient très peu probables. Très peu probables, pour ne pas dire complètement impossibles. Mais malgré ses blessures encore fraîches, Avril ne pouvait pas se plaindre de sa situation (surtout vu le fait qu'elle ne connaissait même pas celle de sa soeur ...). Isabell l'avait accueillie à bras ouverts, fermant les yeux sur ce qui aurait pu lui déplaire chez la fillette. Comme son appartenance prétendue à Gryffondor, contraîrement à bien d'autres membres de la famille ... Néanmoins, cela ne semblait pas déranger le moins du monde l'écrivaine, qui n'avait généralement rien à faire de l'avis des autres. À vrai dire, celle qui s'en voulait le plus d'avoir été répartie à cette Maison était probablement Avril elle-même, puisqu'elle n'avait pas réellement l'impression d'y avoir réellement sa place. Comme un chien dans un jeu de quilles. Mais bon ... Après tout, cela n'avait jamais dépendu d'elle.

Lorsqu'elle rentra chez elle, la maison semblait vide. Peut-être sa mère avait-elle décidé de s'enfermer dans sa fameuse pièce d'écriture espérant y trouver de l'inspiration pour une nouvelle histoire ...

Cet après-midi-là, Isabell s'était installée dans sa pièce d'écriture. Une pièce spécialement réservée pour lorsqu'elle souhaitait écrire. Bien que la pièce fut relativement bien rangée, on y trouvait toutes sortes de choses. Des anciens journaux, des photos de familles d'Isabell (et même de sa famille élargie), les romans précédents que la jeune femme avait écrits en remontant jusqu'aux plus anciens, des anciens travaux scolaires (comme quoi elle ne jetait pas grand chose...), des livres de différents auteurs, des disques de musique, des peintures ... Bref, tout ce qu'elle pensait pouvoir lui donner de l'inspiration. Parfois, Isabell préférait aller s'installer dans un autre endroit que sa maison pour écrire, mais cette journée-là, elle ne l'avait pas fait, sachant que sa fille n'allait pas tarder à rentrer de Poudlard. Fait à part, elle commençait à être réellement désespérée ... Voilà plus de trois mois qu'elle ne parvenait pas à écrire plus de deux lignes (et encore là, quand c'était potable à lire). Jamais auparavant elle n'avait connu d'aussi grandes pannes d'inspiration. Petit problème pour elle : il s'agissait de son gagne-pain. Et elle ne pouvait pas vraiment se permettre de retarder plus longtemps la parution de son prochain livre, puisque ses réserves monétaires commençaient à s'épuiser peu-à-peu, et qu'elle aurait vite besoin d'argent supplémentaire, si elle voulait garder Avril avec elle. Elle allait y arriver. Jamais elle ne se permettrait d'échouer à garder sa fille à ses côtés. À vrai dire, si Avril avait vraiment besoin d'elle, Isabell croyait que c'était réciproque ; qu'elle-même avait autant besoin de sa fille. Bien que la jeune femme aimait bien la solitude, elle était fort heureuse d'avoir un semblant de famille. (Comme quoi la solitude pouvait devenir difficile à porter seule même pour une personne de nature peu sociable ...)

Soudain, elle entendit la porte d'entrée se refermer, la tirant de ses songes. Elle sortit de la pièce et descendit les escaliers conduisant au rez-de-chaussée. Lorsqu'elle vit sa fille, elle ne put s'empêcher de la serrer dans ses bras.
"Je suis contente que tu sois de retour," lui dit-elle, avec un sourire.
Un sourire. Pour un petit rafraîche-mémoire : Chose quasi-impossible à apercevoir sur visage d'Isabell Youngblood. Comme quoi elle était réellement heureuse, pour une fois dans sa vie. Auparavant, jamais Isabell n'aurait cru qu'elle puisse posséder un semblant d'instinct maternel. Non, elle n'aurait jamais cru être capable de vivre avec quelqu'un sans le torturer mentalement par son sarcasme prononcé ...

"Salut Isabell," lui répondit Avril.
Bien qu'elle était également heureuse de la retrouver, elle ne put s'empêcher d'ajouter au bout d'un moment :
"C'est bon, tu peux me lâcher."
Craignant de ne l'avoir offensée, ou plutôt attristée, elle s'empressa d'ajouter :
"Je commençais à manquer d'air."
Généralement, ce genre de réponse avait bien vite fait d'expliquer aux mères pourquoi les salutations s'avéraient parfois si pénibles pour leurs enfants.

La Gryffondor se sentait encore un peu bizarre suite à sa rencontre avec Sibelle dans le Poudlard Express. Il était à vrai dire, plutôt rare qu'elle ne partage ses sentiments avec autrui, en particulier avec des élèves de l'école. Voilà pourquoi il lui avait donc fait une drôle d'impression de discuter d'un sujet aussi profond avec une parfaite inconnue, alors qu'elle n'en avait tout bonnement jamais parlé à personne outre Isabell (qui, de toute manière, était déjà pas mal au courant de la situation générale dès le départ), pas même à Estelle. À vrai dire, lorsque son amie avait effleuré le sujet de la famille, elle s'était contentée de grogner quelques excuses pour ne pas répondre ou encore pour s'éclipser. Certes, Estelle n'était pas idiote : elle devait bien se douter que quelque chose n'allait pas de ce côté-là. Simplement, Avril n'avait jamais vraiment ressentit le besoin de lui parler de ce sujet si sensible pour elle.

Isabell se ressaisit, malgré sa joie, lorsque sa fille lui fit savoir qu'elle commençait à l'étouffer avec son amour. Certes, elle était heureuse de la revoir, mais elle ne devait tout de même pas s'emporter, hein ? Un silence s'installa par la suite entre elles deux. À vrai dire, c'était chose courante lorsqu'elles habitaient sous le même toit. Avril n'avait jamais beaucoup parlé, et Isabell non plus. Un point en commun qui faisait en sorte que même lorsqu'elles étaient toutes deux là, la maison paraissait vide. Cependant, ni l'une ni l'autre ne semblait gênée par le silence, raison pour laquelle elles cohabitaient généralement bien ensembles. À tout dire, leurs chicanes étaient tellement peu nombreuses qu'Isabell ne parvenait à se remémorer que quelques rares fois où elles s'étaient légèrement accrochées sur un sujet ou un autre, mais sans plus. Et c'était bien ainsi. Lorsqu'Isabell avait accepté la garde d'Avril, elle la connaissait déjà. Chose qui avait d'ailleurs beaucoup aidé, puisqu'elle s'entendait déjà plutôt bien avec cette dernière, et savait qu'elle ne lui serait pas un problème. Au bout d'un moment, elle ajouta :
"Et à Poudlard ? C'était bien ?"
Car bien que le silence ne la gêna pas, il était tout de même moche de ne pas s'intéresser un peu à ce qu'Avril faisait.

Avril haussa les épaules. À l'école ... C'était plutôt ... Ordinaire, pour tout dire. À vrai dire, c'était précisément le mot que la jeune fille aurait employé pour décrire l'école. Quant à son ambiance, elle aurait plutôt employé le mot "bruyant" ou encore "dérangeant". Car bien que les cours ne soient pas si mals en soit, il semblait apparemment impossible d'avoir la paix dans cet endroit. Chaque fois que vous souhaitiez être seul, quelqu'un s'arrangeait toujours pour apparaître dans le décor et venir vous faire la discussion. C'était franchement agaçant à la fin ...
"C'était ... Spécial."
En vérité, la Gryffondor ignorait elle-même pourquoi elle avait choisi ce mot spécifique, bien qu'on ne puisse nier qu'en un certain sens, il convenait plutôt bien à la situation. Spécial ... En bien, parce que normalement, les gens comprenaient assez vite lorsqu'on leur disait qu'on ne voulait pas les voir. Habituellement, ils n'insistaient pas à tout prix pour vous faire la discussion. Mais à Poudlard, visiblement, certains élèves ne semblaient pas comprendre ce principe, et s'acharnaient à vouloir lui parler alors qu'elle ne voulait absolument rien savoir de socialiser ... Voilà qui était plutôt étrange en soit. Et suicidaire, peut-être même, dans le cas d'Avril ... Car s'il y avait une chose que l'on savait généralement, c'était bien que la jeune Gryffondor détestait qu'on la dérange, et qu'elle ne se gênait que très très rarement pour le faire savoir aux gens touchés en question.

Isabell ne put s'empêcher de rire de bon coeur, ce qui était en soit une chose plutôt rare venant de sa part.
"Spécial ? Et ... Qu'entends-tu par spécial, exactement ?", dit-elle, en passant au salon.
Si c'était une question qu'elle posait à haute voix, il s'agissait également d'une question dont elle se doutait un peu de la réponse. À vrai dire, Avril lui rappelait beaucoup elle-même alors qu'elle était à Poudlard. Elle non plus n'aimait pas trop devoir socialiser, et tentait généralement de se trouver un coin tranquille, où personne ne viendrait la déranger. La seule petite différence, c'était qu'Isabell, elle, faisait généralement peur aux autres élèves avec son air sinistre et peu sympathique. Tandis qu'Avril, elle, pouvait avoir l'air sympathique à première vue, même lorsque cela ne lui tentait pas de socialiser. Voilà la différence. Mais cette différence en question avait eut un avantage pour Isabell lors des années précédentes ; personne ne venait la déranger, et elle n'avait donc pas besoin de faire quoi que ce soit pour le laisser savoir aux autres. Mais peut-être le fait qu'elle ait été une Serpentard avait beaucoup aidé à la cause, car apparemment, ces derniers semblaient tous avoir la réputation d'êtres associaux et particulièrement mesquins ... Au contraire des Gryffondor ...

"Eh bien, j'entend qu'il semble totalement impossible d'avoir la paix dans cette école. Les gens ont beaucoup de difficulté avec le concept "d'avoir la paix", apparemment ..."
Voilà qui reflétait très bien la pensée de la jeune Gryffondor. Car en effet, chaque fois qu'elle tentait d'être tranquille dans son coin, de passer le plus inaperçue possible, quelqu'un venait faire en sorte que cela ne se réalise pas. (Et pourtant, Dieu sait qu'elle n'était pas la personne qui déplaçait le plus d'air autour d'elle ...) On aurait presque crut à un complot. (Façon de parler, bien sûr. ) C'était rendu au point que même dans des endroits pratiquement inconnus de la majorité des élèves, tels que le passage secret, il n'y avait même pas moyen d'être seul et en paix. C'en était franchement exaspérant à la fin. Et comme il ne semblait pas y avoir de réelle solution à ce problème, Avril se fiait sur sa réputation de caractère de chien pour tenir les gens à distance d'elle. Parfois ça fontionnait ... Parfois non.

Isabell rit de bon coeur. Bien qu'elle ne fut pas sa fille de sang, elle trouvait qu'Avril lui ressemblait beaucoup, question tempéramment. À vrai dire, pour son caractère, elle aurait juré s'être revue à l'âge de 12-13-14 ans, alors qu'elle était elle aussi encore à Poudlard. C'était la même chose. La manière de s'exprimer, la même façon de penser. Curieux, surtout lorsqu'on tenait en compte le fait qu'Avril n'avait pas été élevée par Isabell ... Mais bon ... Sans doute les liens familiaux finissent-ils toujours par ressortir peu importe qu'il s'agisse de la famille lointaine ...
"Saches que je te comprend, Avril. Mais ne t'en fais pas, un jour, tu pourras avoir la paix quand tu voudras. Sois simplement un peu patiente ... Et attends de finir tes études ..."
Isabell se rendit compte que ces paroles n'étaient peut-être pas les plus rassurantes et les plus compréhensives qu'elle aurait pu lui dire. Elle aurait sans nul doute pu trouver quelque chose d'un peu mieux, d'un peu moins décourageant ...

TERMINÉ POUR ISABELL

"Ce sera bien long avant que je n'aie finit mes études", soupira Avril.
Oui, malheureusement, ce serait encore bien long. Après tout, elle n'était qu'en troisième année ... Il lui restait donc toujours quatre années à Poudlard, à moins qu'elle ne change d'école ou n'abandonne tout simplement ses études, ce qu'elle n'avait pas réellement l'intention de faire. Car bien qu'elle ne soit pas particulièrement travaillante, la jeune fille pensait toujours deux fois avant d'agir. Si elle abandonnait ses études maintenant, elle ne pourrait sans doute pas se trouver un emploi qu'elle souhaiterait particulièrement avoir. Ministère de la Magie ? On oublie ... Ste-Mangouste ? On oublie ... Dans une école ? On oublie, quoi qu'elle ne désirerait certainement pas y travailler plus tard ... Il fallait être complètement dingue pour vouloir travailler dans une école pleine d'élève qui ne ceseraient de vous importuner ... Oui, il fallait être vraiment cinglé.

TERMINÉ POUR AVRIL