Déjà vu [PV]

Billie était ce genre de fille dont la vie n'avait jamais été facile et qui essayait, continuellement et tant bien que mal, de continuer d'avancer dans la vie et qui essayait, par la même occasion, de passer bien au dessus de tous les soucis qu'elle avait bien pu avoir. Ce n'était jamais facile, et elle en était, bien évidemment, parfaitement consciente. Et quoi qu'elle puisse bien y faire, de toute façon, ça ne pouvait pas y changer grand chose et elle le savait très bien. Mais c'était ainsi, et c'était bien parce qu'elle avait envie de continuer sa vie de la meilleure des façons qui soit, qu'elle refusait de se laisser aller. A quoi bon, de toute façon, dans le meilleur des cas, elle allait pouvoir faire un bon bout de vie en étant heureuse et dans le pire des cas, elle allait probablement continuer à souffrir, ne serait-ce qu'un peu. Mais ça, elle en était parfaitement capable. Elle avait perdu son frère, ses parents ne voulaient plus la voir.. Non, on ne pouvait pas dire qu'elle n'avait pas réussi à se relever après tout ça. On n'avait absolument pas le droit de lui dire une seule seconde qu'elle était faible. Elle faisait de son mieux.

Dernièrement, son boulot se passait bien, son petit ami était un véritable ange, et tout allait, depuis qu'ils vivaient ensemble quoi. Oui parce que oui, elle vivait avec Indiana. Une responsabilité un peu difficile à prendre, elle n'avait pas pour habitude de vivre avec quelqu'un d'étranger avec sa famille ( Seth oui, certes, mais il ne comptait pas quoi, allez quoi merde, il était comme son frère ). Mais ça avait été et tout s'était révélé bien plus simple qu'elle n'avait pu croire une seule seconde que ça pourrait l'être. Et tant mieux. D'une certaine manière, elle préférait vraiment que ça aille comme elle le voulait et que ça ne foute pas la merde comme à chaque fois qu'elle avait bien pu entreprendre quelque chose. Quoi qu'elle puisse bien en dire, d'ailleurs. Mais ce n'était pas toujours aussi facile que l'on pouvait bien vouloir que cela le soit. Évidemment.

A l'heure actuelle, Billie sortait du boulot, elle venait tout juste de sortir de la librairie. Et ça faisait plutôt du bien, en réalité, de prendre un peu le large, de temps en temps. Ce n'était pas toujours facile, de toujours être avec quelqu'un. Et en faite, même si elle aimait Indiana de tout son cœur, elle ne pouvait pas s'empêcher d'avoir certains besoin d'être seule. Et pourtant, ils ne vivaient pas ensemble depuis si longtemps que ça hein. C'était assez bizarre en faite, si on y réfléchissait plus attentivement. Mais non, ce n'était jamais évidemment malheureusement. Quoi que l'on en dise, bien sûr. Ca ne changeait rien de toute façon. Et c'était sur ce point qu'il fallait avant tout se concentrer. Tout simplement. Alors de temps en temps, quand elle sortait de la librairie, elle faisait un tour, elle errait dans les rues, à son aise. Elle travaillait dans une boutique moldue en plus de ça. Ici, on ne la connaissait pas, on ne l'abordait pas ou très rarement. Et ses collègues étaient vraiment des gens bien. Oui voilà.

Mais aujourd'hui, c'était une toute autre histoire. Bon, pas tant que ça non plus hein, mais au moins dans le sens où elle n'avait pas tant la chance que ça de pouvoir passer inaperçu aujourd'hui. Enfin.. C'était elle qui allait faire signe à quelqu'un d'autre là, en faite. Une fille venait de passer juste devant elle et elle était persuadée de l'avoir déjà vu, en réalité. Une fille, un peu plus loin qu'elle était persuadée d'avoir eu dans sa classe dans ses premières années. Bon, son nom lui échappait mais oui, elle était sûre qu'elle avait été une Gryffondor, un jour ! C'était évident. « Hey salut ! Ton visage me dit quelque chose ! On ne se serait pas déjà vu ? Genre.. On ne serait pas allé à l'école ensemble par hasard ? ». Oui voilà, c'était une manière assez clair et assez loquace de faire les choses, d'une certaine manière en tout cas. Mais que pouvait tout bien faire contre ça hein ? Rien bien sûr. Bon, vu qu'elle était dans un quartier moldu, elle n'allait évidemment pas se mettre à crier haut et fort et à lui demander si elle venait de Poudlard hein, sinon, c'était clairement la fin du monde. Enfin... Cette fille allait surtout la prendre pour une folle si elle se trompait, mais il n'y allait pas y avoir plus de conséquences que ça par contre, heureusement tiens.

La magie était revenue et pourtant, Laura passait autant de temps en Angleterre que quand elle n’était plus là et que la jeune femme était bloquée sur l’île. Etrange ? Pas tant que ça : elle avait passé les trois dernières années à Hambourg et n’était revenue en Ecosse que deux semaines pendant l’été, histoire de voir sa mère de temps en temps. Evidemment, depuis qu’elle avait dix-sept ans, et donc la majorité au sens des sorciers, tout cela devenait plus facile : un transplanage et la demoiselle se retrouvait chez elle ou sur le chemin de Traverse. Le tout était de ne pas se faire voir des moldus, sa famille exceptée. Elle n’avait pas pu en profiter longtemps, cependant, puisque tout à coup, alors qu’elle était encore chez sa mère, toute possibilité d’utiliser la magie – et donc de rentrer à Hambourg sans frai avait disparu. C’est donc toute une année que Laura avait passée à Londres, chez une tante, à apprécier les plaisirs perdus de la capitale britannique.

A présent, elle en profitait donc pour passer un peu de temps dans les rues anglaises dès qu’elle avait un moment entre son travail dans un zoo de Hambourg et ses entrainements de Quidditch qui lui prenaient un temps fou. Laura était seule la plupart du temps, mais il arrivait qu’elle aille voir Rory dans son appartement, ou encore Abbygael, sa plus vieille amie de Poudlard qui en avait elle aussi fini avec les études. Ce samedi soir d’été, la jeune femme profitait simplement de l’ambiance particulière des rues londoniennes toutes enfiévrées, bien qu’elle sût qu’elle ne pourrait y trainer trop longtemps : elle devait jouer un match difficile le lendemain et il ne s’agissait pas de se coucher tard et encore moins de boire trop : il fallait qu’elle soit en forme parce que les Munichois n’allaient pas leur faciliter la tâche.

Les mains dans les poches de son survêtement noir, Laura se dirigeait vers la vitrine d’une boutique de vêtements bien différents de ceux qu’elle portait quand elle fut accostée par une fille de la même façon qu’elle aurait pu le faire, ce qui attira immédiatement un sourire sur le visage de l’Allemande : pour une fois que ça se passait dans ce sens ! Pour autant, elle ne reconnaissait pas la fille qui, elle, semblait l’avoir déjà vue. Ca gênait Laura, si c’était le cas : elle faisait ce qu’elle pouvait pour se souvenir des gens qu’elle rencontrait, mais l’autre disait l’avoir connue à l’école. A Poudlard, donc, puisque la demoiselle était certaine que sa vis-à-vis n’était pas allemande : si ça avait été le cas, elle l’aurait abordé en allemand, bien entendu, et non en anglais, ou du moins elle aurait eu un accent. Laura essaya donc de la jouer fine.

- Salut, répondit-elle, un peu hésitante. Tu es sûre ? Je veux dire, j’ai été dans une école un peu…spéciale.

Oui, dire que Poudlard était spéciale, c’était bien le mot. Si la fille y avait été, elle comprendrait tout de suite, mais même en ce cas, Laura se demandait comment elle pouvait la reconnaître. Elle devait avoir un peu changé, en quatre ans, non ? Surtout, c’était un peu étrange de rencontrer des sorcier dans les quartiers moldus même si c’était là qu’elle avait vu Ruth la première fois, il est vrai.

Bon et bien maintenant, c'était officiel. Elles avaient probablement été dans la même école. Ce qui pouvait facilement expliqué le fait qu'elle parle d'une école un peu spécial. Bah oui, il était question de Poudlard, alors il était parfaitement impossible de parler d'une école normale hein ! Non mais c'était vrai quoi, si on y réfléchissait de façon un peu plus attentive, on pouvait bien vite se rendre compte du fait que bah ouais, c'était spécial. Non pas seulement le fait qu'il y soit réuni toute une flopée de jeune sorcier hein, mais tout ce qu'il pouvait bien s'y passer. Ca par exemple, ça pouvait devenir bien plus stupéfiant et bien plus effrayant, quoi que l'on puisse bien en dire. Enfin bon. Après, peut être qu'elle se trompait mais même si elle évoquait le nom de Poudlard et que cette fille parlait d'une école genre.. Pour les surdoués ou ce genre de chose, ça ne voulait absolument pas dire que du coup, elle aurait été repérée ou ce genre de chose hein ! C'était même parfaitement impossible. Après, elle pouvait très bien dérivée vers une école qu'elle avait crée de toute pièce par rapport à un livre ou ce genre de stupidité. Enfin bon, il y avait tout un tas de solution. C'était donc sur ça qu'il fallait se concentrer. Rien de bien différent et rien de vraiment surprenant ou ce genre de chose. Il fallait se concentrer, c'était ça le plus important. Il n'y avait rien d'autre à en dire, d'une certaine manière, en tout cas. Mais bon. « Et bien si l'école où tu as été, est une école spéciale, c'est que l'on a vraiment été dans la même école en faite ! ». Bon après, elle ne voulait pas non plus se faire coincé parce qu'elle avait parlé au Ministère de la magie. C'était bien la toute dernière chose qu'elle voulait. Que cela soit simple ou non. Mais au final, ça ne l'était jamais. C'était ça le problème. Oui voilà, ça le plus gros du problème. Quoique l'on puisse bien en dire.

Bon, et maitnenant, le tout était de se comprendre. Donc le mieux était de donner un nom. D'évoquer une idée ou ce genre de chose. De lancer une petite piste indiquant d'où elles venaient. Du moins, essayer en tout cas, mais ce n'était jamais vraiment facile. Quoi que l'on puisse bien en dire. Il y avait toujours des tas de difficultés par rapport à tout ça et c'était bien souvent là que se situait le problème. Quoi que l'on en dise. Et ce n'était jamais facile. Mais bon. Parfois se faire comprendre devenait une réelle difficulté, quoi que l'on puisse bien en dire. Ca ne serait jamais aussi simple que l'on pourrait bien le penser. Et c'était souvent là que se situait la complication. Enfin bref. « Ton école, c'était Poudlard n'est-ce pas ? ». Et voilà, la bombe était lancée. Bien sûr, elle n'avait pas parlé fort, et uniquement de manière à ce que ce soit son interlocuteur qui l'entende et personne d'autre. Et si elle venait à recevoir une beuglante dans la seconde, de un, ça n'aiderait pas avec les moldus et de deux, et bien... Elle pourrait être fixée et saurait que la personne en face d'elle était une moldue. Même si c'était loin d'être la solution idéale pour savoir ce genre de chose.

Et puis bon, si elle était persuadée de l'avoir déjà vu, ce n'était pas pour rien hein. Bon, elle se trompait peut être et l'avait peut être uniquement croisée dans la rue. Mais pour se souvenir ainsi de son visage, c'était qu'elle l'avait vu à plusieurs reprises, voilà tout. Sinon, son visage n'aurait jamais permis de se souvenir de quoi que se soit. Enfin.. Rien n'était vraiment facile et ce n'était jamais facile, d'ailleurs. Bref, tout ça pour dire que cette fille elle l'avait déjà vu, et elle était sûre qu'il s'agissait de Poudlard ! Il n'y avait pas d'autre solution, c'était évident !

Ainsi, la fille aussi avait été dans une école spéciale, voilà qui était très intéressant – et surtout, elle était toujours aussi persuadée d’avoir déjà vu Laura. Indubitablement donc, elle devait être sorcière, mais il faut bien avouer que ça n’était pas commun de croiser d’autres sorciers en plein milieu d’un des quartiers les plus moldus de Londres. Bien entendu, un certain nombre de sorciers étaient, comme elle, issus de famille moldues, mais tout de même, on pouvait légitimement penser qu’une fois leurs vacances terminées, ils resteraient entre eux. En même temps, ça n’était pas les vacances, Laura était un peu perdue avec tout ça. Toujours est-il que ça la surprenait mais que si la fille insistait, c’est qu’en effet elles avaient déjà dû se rencontrer à Poudlard.

Laura n’eut cependant pas le temps de faire de remarque puisque, déjà, la fille, à voix basse, ce que la brune pouvait comprendre, donnait le nom de cette fameuse école où, à son grand dam, l’Allemande n’avait étudié que trois courtes années. Même si apprendre la soulait en général, du moins quand ça n’était pas des cours qu’elle avait choisis elle-même, Poudlard était quand même une école fantastique et la jeune femme regrettait de ne plus pouvoir retourner au château pour le découvrir dans de meilleures conditions que celles qui avaient vu son départ, deux des trois ans que Laura avait passés à Poudlard ayant été passés dans la tristesse plus que de la joie ce qui, déjà à l’époque, était inhabituel pour l’Allemande.

- Oui ! répondit-elle donc un peu plus fort, mais tout de même pas trop parce qu’il ne s’agissait pas de laisser entendre quoi que ce fût aux moldus, même si son exclamation ne pouvait guère les renseigner. Après tout, qui ne disait jamais oui ? La brunette fut cependant loin de s’arrêter là, il ne fallait tout de même pas exagérer. Discrète, oui, mais elle n’en parlait pas moins. J’étais à Gryffondor, et toi ?

Puis, une fois cette question essentielle posée, elle put reparler plus fort, comme si elles étaient effectivement deux vieilles amies qui se revoyaient – ou pas puisque pour son malheur, ni le nom ni la tête de la fille lui revenaient.

- Mais excuse-moi, tu t’appelles comment ? Peut-être que comme ça je me souviendrai parce que désolée, mais tu ne me dis vraiment rien.

Bah quoi ? Laura n’allait pas mentir. Elle était toujours franche, ou presque. Après tout, mieux valait dire aux gens ce qu’on avait sur le cœur, ça évitait les incompréhensions et de se retrouver obligée de traîner avec quelqu’un qu’elle n’avait pas envie de voir, et tant pis si elle passait pour une effrontée, ou pire. Après tout, les gens qui pensaient ça d’elle n’avaient pas besoin de la revoir. La jeune femme n’était cependant pas si pure, n’exagérons rien, et il lui arrivait assez souvent de mentir, tout de même, parce qu’elle jugeait cela préférable, de temps en temps, ça ne pouvait pas faire (trop) de mal.

- Au fait, moi c’est Laura.

Et bien au final, Billie avait bel et bien eu raison d'aborder le sujet. La jeune fille qui se trouvait juste devant elle avait bel et bien été à Poudlard et en plus de ça, elles avaient été dans la même maison ! SI elles avaient le même âge en plus de ça, il était parfaitement normal qu'elles aient pu se connaître. Le plus étrange, c'était qu'elles ne se rappelaient pas vraiment l'une de l'autre, au final. Puisque si elles avaient été dans la même maison, il était plutôt logique qu'elles se connaissent ne serait-ce qu'un peu non ? En plus la jeune Ziegler avait été préfète. Donc bon.. Il aurait été stupide de croire le contraire une seule seconde. Mais bon, au final, si l'une comme l'autre, avait du mal, c'était qu'il y avait bien une petite raison derrière tout ça non ? Ca voulait obligatoirement dire quelque chose, même si elle ne parvenait pas vraiment à savoir où pouvait bien se situer la complication et la difficulté dans tout ça. C'était trop bizarre, pour tout dire. « Figure toi que j'ai été à Gryffondor aussi. C'est trop bizarre ». Surtout si elles avaient le même âge en faite. Parce que si c'était le cas, elles avaient forcément été en cours ensemble et tout ça ! Si elle n'avait pas son âge, en plus de ça, elle ne pouvait avoir qu'un an de plus ou de moins, vu qu'elles semblaient avoir le même âge ! C'était pour cette raison que ça pouvait à ce point sembler étrange et dérangeant en faite. Mais que pouvait-elle bien faire. Il y avait des visages qui nous échappaient. Et si elle ne se souvenait que vaguement du sien et bien.. Soit. C'était ainsi. Il n'y avait pas le moindre doute à avoir à ce sujet, c'était aussi simple que ça.

Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'elle n'avait absolument pas envie de se casser la tête avec tout ça. Quoi de plus normal, après tout, c'était un peu logique, dans l'ensemble et il n'y avait sans aucun doute rien de vraiment étrange, dans tout ça. Enfin bon, elle n'allait pas non plus faire un scandale, à quoi est-ce que cela aurait bien pu servir en plus. A rien bien sûr. Et pourtant, ce n'était pas non plus aussi incroyable que l'on pouvait bien le penser une seule seconde. C'était ainsi. Et quoi que l'on puisse bien en dire, ça n'allait probablement pas changer grand chose, c'était ça le pire. Qu'elles se connaissent, ou qu'elles ne se connaissent pas, ça ne changeait rien. C'était ça qui comptait vraiment. Sur ça qu'il fallait se concentrer. « Billie Ziegler. J'ai été préfète pendant plusieurs années en faite. Tu as fait toute ta scolarité à Poudlard ? ». Oui parce que bon, il serait logique qu'elle connaisse au moins le nom et le visage de la préfète de sa maison non ? A moins qu'elle ne soit partie de Poudlard avant même de voir que la préfète avait changé. Mais elle ne pouvait pas être aussi vieille, elle en était persuadée, même si c'était loin d'être vraiment aussi évident que l'on pouvait bien vouloir que cela le soit. Quoi de plus normal hein ?

Mais bon, au final, Billie, même si elle avait été plutôt populaire du temps où elle était à l'école de sorcellerie, n'était pas connue de tout le monde et en plus, elle ne parlait clairement pas lui en vouloir pour si peu de chose non ? Même si c'était sans doute ce qu'il y avait de plus simple à faire, quoi que l'on en dise. Oh et puis on s'en moquait. Voilà, et même si elles n'avaient pas eu l'occasion de bavarder ensemble, elles étaient maintenant en train de le faire, c'était ce qu'il y avait de plus important ça non ? D'une certaine manière en tout cas. Après pour le reste, on ne pouvait pas vraiment dire que c'était aussi simple que l'on pouvait bien vouloir que cela le soit. Logique, dans un sens, d'ailleurs. Mais que cela soit simple ou non, ça ne risquait pas de changer grand chose. Elle passa doucement une main dans ses cheveux, doucement et elle se mit à sourire légèrement. Cette conversation avait un rien de débile en faite. Voilà qu'elle agressait une fille juste parce qu'elle l'avait déjà vu. Okay, c'était à Poudlard, mais ça ne changeait rien au fait qu'elle était probablement en train de passer pour une folle à ses yeux quoi.

Quelle était la probabilité pour que Laura rencontre comme ça, par hasard, une autre fille qui avait été à Gryffondor et qui, à vue d’œil, y était à peu près au même moment que l’Allemande ? Certes, si elle s’était trouvée sur le Chemin de Traverse ou dans une autre partie du quartier sorcier de Londres, ça aurait été possible, mais elles se trouvaient au beau milieu de la ville moldue où, a priori, il était plutôt difficile de trouver des sorciers, bien que s’ils étaient issus de famille sans pouvoir, les plus jeunes d’entre eux ne devaient pas avoir de problème à se fondre dans la masse comme Laura le faisait.

La probabilité qu’elles tombent l’une sur l’autre était donc faible, comme je viens de le démontrer, mais une autre question se posait, peut-être bien plus importante : pourquoi ne se reconnaissaient-elles pas ? C’était cela qui, en effet, était le plus bizarre et sans doute était-ce la signification des paroles de la jeune femme qui se tenait en face de Laura. Quoique, en fait, c’était surtout l’Allemande qui n’avait pas reconnu son ancienne camarade que l’inverse. D’un autre côté, Poudlard remontait à bien longtemps.

- T’as raison. Je suis désolée, mais j’arrive vraiment pas à te remettre…

Ouais parce que du coup, ça faisait plutôt malpolie. Certes, l’autre fille n’avait fait que la reconnaître (ce qui n’était déjà pas mal dans la mesure où Laura avait quand même quitté Poudlard depuis cinq ans et qu’elle avait bien changé depuis), mais il aurait tout de même fallut qu’elle ne fasse que lui rappeler quelque chose. Heureusement, la mention du nom de l’intéressée (et de sa fonction de Préfète) rappela quelques souvenirs à la jeune femme.

- Ah oui ! Ziegler, ça me dit quelque chose…c’était pas toi qu’Andersen avait pariée au poker ?

Zach Andersen avait été le capitaine de l’équipe de Quidditch de Gryffondor dans laquelle Laura avait joué et elle se souvenait d’une histoire qui ressemblait à ça et de cette anecdote qui ne devait sans doute pas faire plaisir à Billie mais au moins, Laura se rappelait quelque chose à son propos, ce qui n’était pas si mal. D’ailleurs, la jeune femme avait elle aussi commis quelques bourdes, à l’époque – dont elle préférait rire aujourd’hui, mais tout de même.

- Non, je suis partie après ma troisième année…et comme ça ne devait pas beaucoup aider Billie, Laura se sentit obligée de préciser après quelques secondes de réflexion afin de retrouver ladite précision : si la séparation de ses parents était plutôt nette dans sa mémoire, il n’empêchait qu’elle doutait encore sur la date. Cela faisait quatre ans seulement, mais il s’était passé tellement de choses, depuis ! En 99.

Oui, tout avait bien changé depuis, dans le monde sorcier comme dans le monde moldu. Laura, à cheval entre les deux, le savait sans doute mieux que quiconque. Contrairement à nombre de ses camarades, comme Billie, elle n’avait pas été enfermée à Poudlard lorsque, le 11 septembre 2001, le cours de choses avait été changé.

Bon et bien tant pis. Elle n'allait pas non plus continuer à se montrer devant elle et à lui faire comprendre qu'elle était censée la connaître hein ! Surtout que bon, elle ne voyait pas vraiment l'intérêt. C'était juste histoire de parler, un peu comme ça, et puis vu que son visage lui disait un truc hein. Mais si elle ne le voyait pas comme ça, et bien tant pis. Ce n'était pas elle qui allait en faire tout un scandale en tout cas. Il en était absolument hors de question. Et c'était avant tout sur ça qu'il fallait que les gens se concentrent, même si c'était loin d'être aussi facile que ça à croire, bien sûr.E nfin bon, pour le reste, il était hors de question de se laisser berner ou même de laisser les gens croire que tout ça allait la blesser ou un truc du genre. Non mais c'était vrai quoi, que l'on se comprenne bien. Billie se moquait ouvertement de savoir si cette fille se souvenait d'elle ou pas. Ca n'allait clairement pas l'empêcher de dormir cette nuit, en plus de ça. Après tout, si elle ne se souvenait pas d'elle et si, Billie ne se souvenait que de son visage, ça ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose, c'était qu'il n'y avait rien de crée entre elle. Tout simplement oui voilà. « Ah oui d'accord, aucun soucis alors. De toute façon, on ne va pas en faire toute une histoire, ça va pas servir à grand chose en plus ! ». Oui voilà. Ca n'aurait pas servi à grand chose de vraiment se casser la tête avec tout ça. Donc il fallait juste faire avec. Point final.

La partie de poker. Tout ça semblait si loin et rappeler à la jeune femme une époque vraiment lointaine. C'était trop bizarre d'ailleurs, de reparler de ça alors que l'eau avait clairement coulé sous les ponts. Depuis combien de temps n'avait-elle pas vu Zack, d'ailleurs ? Une éternité bien sûr. Au moins, presque autant de temps. Et c'était surtout pour cette raison que cela semblait être aussi spectaculaire et aussi effrayant. Quoi que l'on puisse bien en dire, ça lui rappelait cette époque où elle ne souffrait pas, où certes, son frère n'était pas au mieux mais c'était une meilleure époque. Même si c'était le passé et que songer à tout ça n'allait pas vraiment aider à aller mieux. Et c'était avant tout sur ça qu'il fallait que l'on se concentre, quoi que l'on en dise, d'ailleurs. Mais c'était loin d'être facile. Voilà. Quoi que l'on en dise, ce n'était pas facile non. Et c'était sur ça qu'il fallait que l'on fasse attention. Quoique l'on en dise. En y repensant, cette partie de poker avait été du gros n'importe quoi. Et Billie ne parvenait même pas à se souvenir de qui avait gagné. La seule chose dont elle se souvenait, c'était ce qui s'était passé après ça. Elle était retournée auprès de Nate. Et elle n'était même pas sûre qu'il ait gagné. Mais elle ne voulait pas penser à lui, non, surtout pas. C''était son souvenir, sans doute, qui lui faisait le plus de mal. Toute cette histoire, avec lui, qui l'avait presque détruite un peu plus qu'elle ne l'était déjà. « Hum, oui c'est ça, c'est bien moi. C'était une idée vraiment stupide d'ailleurs. Mais ils étaient jeunes ». Oui voilà, même si ça n'expliquait pas beaucoup de chose pour autant.

Quitter Poudlard en cours de scolarité. Ce ne devait pas vraiment être si facile que ça. Oh bien sûr, elle ne disait pas non plus que c'était si compliqué hein, non du tout, mais au niveau des amis et tout ça, ça devait être une toute autre paire de manche. « Comment ça se fait ? »

- On peut toujours rattraper ça. T’as le temps pour un café ?

Laura était tout à fait d’accord avec Billie quand celle-ci affirmait qu’il était inutile de se prendre la tête parce qu’elles n’arrivaient pas à se reconnaître, ou en tout cas pas vraiment. Il était clair qu’elles n’avaient pas dû beaucoup se voir à Poudlard et que, donc, elles n’étaient pas de la même année. En fait, il était maintenant certain que la jeune femme qui se tenait devant Laura avait un an de plus qu’elle ; logique donc qu’elles ne se soient pas plus parlées que cela ou même qu’elles n’avaient pas tissé de lien d’amitié. Pas de lien du tout, d’ailleurs. De fait, la seule personne que Laura connût vraiment et qui était plus vieille qu’elle était Rory, mais ce n’était pas à Poudlard qu’elles s’étaient rencontrés. Leur solide amitié venait simplement du fait qu’elles habitaient la même ville avant que l’Allemande ne parte pour le pays de son père.

Quant à cette histoire de paris sur une fille, Laura, encore une fois, ne pouvait qu’approuver Billie. Oui, jouer quelqu’un était on ne peut plus stupide même si, au premier abord, on pouvait trouver cela marrant. Les deux garçons – elle ne se souvenait plus du nom de l’autre, un Serpentard c’est tout ce qu’elle savait (et même brièvement un amour rendu public à sa grande honte). Ca n’était de toute façon pas très important, il y avait peu de chances qu’elles le revoient. Si déjà elle était amenée à reparler à Zack, ce serait une grande victoire. Enfin, sans doute pas une victoire – après tout, si elle le voulait vraiment l’Allemande n’aurait aucun problème à rencontrer l’ancien capitaine de Gryffondor, mais il était en tout cas peu probable qu’ils se rencontrassent par hasard, même si la vie avait parfois la sale manie de jouer aux gens les tours les plus imprévus. C’était aussi ce qui faisait que Laura aimait cela, la vie.

- Oui. Nous aussi.

Laura n’était pas certaine d’avoir beaucoup vieilli depuis ; tout juste avait-elle pris pas mal de centimètres pour rattraper la moyenne des filles de son âge.

Laura en avait l’habitude, le sujet de sa scolarité avortée à Poudlard revenait sur la table à chaque fois qu’elle croisait d’anciens camarades avec qui elle n’avait pas eu de grands liens – autrement dit ceux qu’elle rencontrait sans leur avoir vraiment parler avant. Ca ne la dérangeait pas plus que ça d’en parler, c’était encore une fois de l’histoire ancienne et elle n’avait plus mal.

- Mes parents ont divorcé, mon père a eu la garde, il est rentré en Allemagne.

Voilà, c’était très simple à raconter, au final alors que sur le moment la jeune femme ne l’aurait certainement pas dit comme ça, occupée qu’elle était à pleurer toutes les larmes de son corps qui en avait pourtant déjà lâché un certain nombre après la mort de Colin. Elle ne s’en était que plus investie dans le Quidditch – avec un résultat final plutôt satisfaisant. Un mal pour un bien, peut-être.

Rattraper le temps perdu était une idée plutôt cool ! Non mais c'était vrai quoi, il n'était pas toujours nécessaire de rencontrer les gens à Poudlard. Il arrivait, par moment, de perdre les gens de vue et de ne pas être en mesure de connaître qui on voulait, au sein d'une école comme ça. Il y avait tellement de gens, tellement de connaissances possibles qu'il n'était pas vraiment facile de connaître tout le monde et qu'on avait vite tendance à zapper des trucs, quoi que l'on fasse. Enfin.. Il fallait faire avec. Même si ce n'était pas aussi facile que l'on pouvait bien vouloir que cela le soit. Bref, tout ça pour finalement dire que oui, elle était d'accord pour boire un café. Il n'était jamais trop tard pour apprendre à connaître quelqu'un. Certes, oui, les personnes d'une même maison avaient bien plus de possibilités pour se connaître, mais ce n'était pas pour autant aussi facile que ça. Et ça pouvait poser bien des problèmes, quoi que l'on puisse bien en dire. Mais bon, pour le reste, c'était comme ça et il n'y avait rien à ajouter à tout ça. Quoi que l'on en pense, d'ailleurs. Bref, tout ça pour dire que c'était comme ça et qu'il allait savoir faire avec, sans d'autres choix. Oui voilà. Il fallait faire avec. « Et bien.. Oui pourquoi pas. Ca devrait être cool ». Elle la suivit, donc, histoire d'aller boire un café ensemble. L'idée ne pouvait pas être mauvaise et puis bon, elles ne semblaient pas trop mal s'entendre mine de rien ! Donc il ne fallait pas négliger ça et il fallait bien noter le fait que ouais, c'était plutôt cool tout ça. Et ça ne promettait qu'une chose, que tout allait bien se passer, tout simplement oui. Voilà.

Bien sûr qu'à l'époque du pari, ils avaient été jeunes eux aussi. Et ce n'était pas pour rien qu'elle était en mesure de dire que tout ça remontait à aussi loin que ça. Il n'y avait pas le moindre doute à avoir à ce sujet. Et il n'y avait rien à en dire, absolument rien. Mais bon, il fallait savoir faire avec. Quoi que l'on en pense, il fallait faire avec et il n'y avait, donc, rien à ajouter. Point final. Même si ça avait le don d'être quand même un peu étrange et bizarre, quoi que l'on en dise. Donc ouais, voilà. Un soupir s'échappa doucement de ses lèvres. C'était fou n'empêche de voir comme le temps était capable de passer vite. On n'avait pas le temps de comprendre ce qui nous arrivait. On finissait par quitter Poudlard sans nous en rendre compte, sans même pouvoir dire quoi que se soit à ce propos, d'une certaine manière en tout cas. Et puis quoi que l'on en dise, de toute façon, que l'on n'en soit pas heureux ou pas... Et bien, on n'avait pas d'autre choix que de faire avec. Cela allait de soit. De toute façon, on finissait toujours par grandir. On ne pouvait pas être jeune éternellement, ça allait de soit bien sûr. Ce n'était pas non plus comme si ça pouvait être aussi incroyable que ça. On grandissait.. Et il n'y avait pas d'autre choix, en faite. On ne pouvait pas se plaindre de ça, de toute manière, il fallait bien grandir un jour. « J'ai l'impression que ça remonte à si loin.. C'est fou ce que l'on grandit vite tu ne trouves pas ? ». Ca pouvait même faire peur sur certains points. Bien sûr, ce n'était pas non plus si incroyable que ça. Quoi que l'on en dise, il n'y avait rien de vraiment incroyable dans tout ça. Même si c'était loin d'être vraiment facile. « Parfois, le temps passe tellement vite que ça fait peur.. ». Oui voilà. Regardez les, elles étaient adultes. Et Billie n'était pas vraiment mature. Peut être qu'elle n'avait pas encore réalisé qu'elle était devenue une adulte. Bonne question. Mais ce n'était jamais facile, il n'était jamais vraiment facile de s'y mettre, de se motiver. On avait juste envie... De rester un enfant toute notre vie sans jamais avoir à se dire que oui, on avait grand i et qu'il fallait que l'on avance. Ce n'était jamais facile. Et probablement que ça ne le serait jamais.

Le divorce de deux adultes n'était jamais facile pour l'enfant. C'était loin d'être évident oui, parce qu'il était, bien souvent, contraint à choisir entre son père et sa mère. Et c'était insupportable oui. Au final, ça n'était vraiment jamais facile et il fallait sincèrement savoir que c'était ainsi. Oui, dans un sens en tout cas. Mais il fallait attentivement savoir que tout ça n'était pas facile. Quoique l'on en pense. Elle savait, à côté de ça, qu'il fallait faire avec. Et Laura avait été une victime, d'une certaine manière en tout cas. « Hum... Je comprends.. Ca n'a pas dû être facile.. ». Dire ça était bizarre. Billie ne connaissait pas ce sentiment. Même si, au final, elle en connaissait un autre. Non mais c'était vrai quoi, que l'on soit bien d'accord, à côté de tout ça, elle était toute seule. Ses parents lui avaient tourné le dos, après tout. Ce qui n'était pas facile non plus... Mais que pouvait-on vraiment dire à ce sujet, à côté de ça hein.. Il n'était pas toujours facile de trouver les mots, pour certaines choses. On essayait, en tout cas.

Billie avait accepté l’idée d’un café – bien que l’heure ne s’y prêtât pas vraiment – aussi Laura regarda-t-elle à gauche puis à droite dans l’espoir de voir l’échoppe qui conviendrait à leur discussion mais rien n’apparut sous ses yeux. Il allait donc falloir aller autre part. Ca ne posait pas de problème en soi puisque Laura connaissait à présent assez bien Londres pour y trouver l’établissement parfait – c'est-à-dire où l’ambiance serait bonne sans qu’il soit surchargé – et comble du bonheur (ou de la chance), il y en avait un non loin. Le tout serait de ne pas parler trop fort puisque, évidemment, il s’agissait d’un bar moldu.

- Par là, indiqua-t-elle à Billie. Et la démocratie dans tout ça ? Si l’ancienne lionne avait une meilleure idée, elle n’avait qu’à la soumettre à Laura pour que celle-ci écoute ; en attendant, l’Allemande prenait les décisions. Elles n’allaient pas non plus faire un débat sur le meilleur café de Londres jusqu’à ce que la nuit tombe.

Chemin faisant, elles continuèrent leur discussion. Le temps passé vite, elles avaient grandi, en effet, Laura ne pouvait qu’approuver ces paroles. Ca ne la déterminait que plus à vivre dans l’instant et à ne rien laisser s’échapper de cette vie trop rapide.

- Oui, dit-elle simplement pour finir. Qu’ajouter à ce que venait de dire Billie ? Un sujet plus vivant devait être celui du divorce des parents de Laura… En tout cas, la brunette pouvait au moins rassurer son ancienne camarade.

- Non, évidemment, mais on finit par s’y faire.

Quel choix avait-elle eu, de toute façon, que de s’adapter ? Au monde moldu qu’elle avait pour ainsi dire quitté trois ans avant, à ne plus utiliser sa baguette ni parler à tout bout de champ de ce qu’elle était vraiment… Heureusement qu’il y avait eu le Quidditch, sans quoi tout aurait sans doute été plus difficile. Et finalement, tout cela n’avait-il pas été pour le mieux ? Comme j’ai déjà posé cette question, nous n’allons pas insister.

- Et toi, tu es restée jusqu’au bout ?

N’ayant fait que quatre années à Poudlard, Laura ignorait s’il était habituel de pousser jusqu’aux ASPICs ou si beaucoup d’élèves s’arrêtaient après leur cinquième année, moment où ils obtenaient leur premier diplôme. D’après son expérience, en Allemagne, dans le monde moldu, c’était généralement le moment que choisissaient un certain nombre de jeunes pour commencer une formation professionnelle. Ce qu’elle avait fait, d’ailleurs, même si elle avait continué à étudier en même temps. En tout cas, si ces connaissances à Poudlard avaient bien fait leurs sept années, rien ne disait que c’était le cas pour Billie.

» Et Déja...[Libre]
» Comme un air de déjà vu -pv-
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» On ne se serait pas déjà vu?! *pv*
» Un air de déjà pas vu [Pv Nero]