Ravie de te revoir (PV)

Il n'y avait sans doute qu'Elena Middleton pour trouver marrant de se promener dans les couloirs la nuit. Si le règlement de l'école en interdisait formellement les élèves, on pouvait dire que la jeune fille s'en fichait complètement. Non, elle n'était décidément pas un modèle, un exemple à suivre pour les autres élèves, ce qui expliquait également le nombre de retenues qu'elle avait obtenues depuis sa toute première année d'étude. Mais Elena n'était pas bête, bien au contraire. Lorsqu'elle écopait de punitions, c'était généralement parce qu'elle avait répliqué au professeur dans la classe ou bien qu'elle s'était battue dans les couloirs. Mais ce n'était pratiquement jamais parce qu'elle se faisait pincer à se promener dans les couloirs après le couvre-feu, ou encore à faire un mauvais coup quelconque. Certes, c'était arrivé quelques fois par le passé, mais très peu. Bref, généralement, lorsqu'elle sortait dans les couloirs la nuit, c'était parce qu'elle n'arrivait pas à dormir et que restée confinée en un lieu spécifique était probablement la chose dont elle avait le plus horreur au monde (~~après sa demie-sœur Kelly-Jane~~).

Néanmoins, cette fois elle ne sortait pas de la Salle Commune pour cette raison. Elle avait une idée précise derrière la tête. Ce serait doublement brimer le règlement, mais comme dit précédemment, Elena n'était pas exactement soucieuse de ce genre de détails. Dans la journée, Avril et elle s'étaient rendues, comme à l'habitude, à leur cours de potions. Pour décrire la situation de manière brève, le professeur avait passé un commentaire sur l'inattention d'Avril en classe. Cette dernière lui avait répliqué. Mais la situation avait dégénéré, bien que ce fût, au départ, pour une cause ridicule. Elena avait, bien sûr, prit la défense de son amie de Gryffondor et, au final, toutes deux s'étaient retrouvées avec une semaine entière de colle. Mais il ne fallait pas croire que les deux jeunes femmes étaient du genre à se laisser abattre aussi facilement, non. Si elles devaient passer une semaine en retenue, elles allaient au moins se faire justice. Leur idée : aller cacher des Bombabouses dans le bureau du professeur. Elena les cacheraient de manière à ce que, lorsque le professeur entrerait dans son bureau, elles explosent. C'était certes ridicule et déjà vu, mais au moins, cela les consoleraient un peu de cette sentence.

Bref, Elena était sortie de la Salle Commune de Serpentard sur la pointe des pieds. Elle ne rencontra personne durant un moment. Mais lorsqu'elle vint pour tourner au second couloir, elle vit quelqu'un au loin. Elle se plaqua dans un coin de mur, espérant que cette personne ne la verrait pas. Car à cette heure-ci, il ne pouvait s'agir que d'un professeur ou d'un préfet.

Il était 23h. la ronde d’Alek prenait fin et il rentrait au dortoir pour aller se coucher, bien sagement… (kof kof). Sa ronde, il l’avait effectuée avec Félix, donc autant dire qu’ils s’étaient plus amusés qu’autre chose ~~le premier arrivait à la statue a gagné !~~… On se marrait bien avec Félix, contrairement à d’autres préfets genre Camille qui était sûrement pas le genre d’Alek –même Nina l’avait di à la Vipère, donc il n’inventait rien du tout (bouh la balance !!!) Puis pour apprécier la compagnie de Davidson, fallait vraiment avoir un grain de toute façon, non ???. Bref, le sujet n’était pas là, et on s’en est un peu trop éloigné.

Bref Alek était donc dans les couloirs actuellement, plus précisément, dans les cachots et n’était plus bien loin de sa salle commune. Tout en marchant, il faisait ses projets pour la journée à venir… se réveiller à l’heure étant le plus difficile à réaliser, il tenta de s’encrer l’idée dans la tête (mais bon autant parler à un mur, ça aura sûrement le même effet…). Dans ses autres projets, il y avait : faire des abdos, faire des pompes, faire un petit jogging ~~comment ça il n’y a pas que le sport dans la vie ??? o_O~~. Optionnellement aller en cours (duuur)… Et en revanche, que ce soit clair dès maintenant, il n’était absolument pas prévu de travailler les cours dans la journée à venir (d’un, il n’avait pas envie –déjà- et de deux, pas d’examen à signaler sous peu, donc vraiment pas de quoi se stresser plus que nécessaire ! :p). Fallait aussi qu’il aille voir Fenrir, il en parlerait au petit déjeuner avec sa cousine, si jamais Joy comptait aussi aller voir Inga dans la journée, qu’ils y aillent ensemble.

Puis il y avait le social (aussi étrange que cela puisse paraître !). Il devait déjeuner avec sa meilleure amie (Blake Andrews), il comptait aussi voir Nina (qu’elle le veuille ou non, c’est tellement facile de faire en sorte que leurs chemins se croisent ‘par hasard’ !!!). Et il y avait les autres (il allait faire un peu de sport avec Keith normalement et il prendrait sûrement son dîner avec Caleb…).

Alek en était à ce stade là de pensée (hyper intellectuelles, on est d’accord), quand il aperçut une ombre, un léger mouvement qui était tout sauf habituel. Il ~~hurla, fit pipi dans son pantalon et partit dans la direction opposée en courant comme un forcené~~ esquissa un sourire, amusé. Si on devait lui reconnaître quelque chose, c’était que la Vipère n’était pas du genre à avoir froid aux yeux… Il était plutôt téméraire, et aimait bien les pics d’adrénaline ~~on taira néanmoins l’histoire de la forêt interdite de l’an passé avec Axel… ceci doit rester secret…~~. Il s’avança donc vers la direction où il avait vu l’ombre, mais comme si de rien n’était. Sa baguette à la main (et c’était légitime, il avait un lumos !). Il était prêt à riposter. Arrivé non loin de l’angle, il hésita puis finalement, lança, à voix haute :

« Tu te montres ou je te jette un sort ? »

Alek était rapide et bien entraîné… Il était assez confiant, du coup. Après contre une année supérieure, ça pouvait être plus compliqué, bien sûr. Mais disons qu’il avait quand même plus de réflexes que la plupart des autres sorciers qui ne savaient jetaient des sorts que ‘pour la déco’. Si à Durmstrang il en avait bavé, il avait aussi appris à être très réactif, pour éviter les sorts qu’on se jetait entre élèves (là-bas c’était vu comme tout à fait légitime ça ‘forgeait le caractère’).

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Elena eut bientôt réponse à sa question. Elle reconnut bien la voix qui s'adressa à elle. Nul doute, c'était Alek. Elle avait rencontré le jeune homme l'année dernière dans la Salle Commune. Pour tout dire, il était sans doute l'une des rares personnes à qui la Serpentard ait daigné avoir une discussion, si on ne parlait pas d'Avril, bien sûr. Elle ne lui avait pas parlé souvent, mais elle était néanmoins à même de le reconnaître. Il fallait dire qu'elle avait toujours eut plutôt bonne mémoire des voix et des noms à associer à tous et chacun. Bien qu'elle avait eut vent de son rôle de préfet, elle crut pouvoir se permettre une petite réplique. Pourquoi ? Pas parce qu'elle éprouvait de l'antipathie pour son collègue, non. Simplement parce qu'elle croyait que lui non plus tenait pas ce sentiment à son égard. Elle lui répliqua, sans pour autant sortir de l'ombre. Elle aimait bien laisser planer le mystère autour de sa propre personne.
"Je ne ferais pas ça si j'étais toi, Benson."
Elle n'avait pas prononcé ces mots en vue d'une provocation. À vrai dire, elle l'avait un peu prononcé à la blague. Mais il restait tout de même une certaine part de vérité dans ces personnes. Les gens qui la cherchaient s'en tiraient rarement indemnes, que ce soit dû à la magie ou non. Premièrement, parce que même si Elena n'étais pas particulièrement douée à l'école, elle connaissait très bien les sortilèges qu'elle jugeait pouvoir lui être utile. Deuxièmement, parce qu'elle était légèrement bagareuse sur les bords, et troisièmement, parce qu'elle ne faisait pas toujours un usage très légal de son pouvoir de Legilimencie sur ses confrères. Elle n'était pas une plaie, mais disons qu'elle savait répliquer.

Ne sachant pas s'il l'avait reconnue, la jeune femme sortit finalement de l'ombre pour aller se planter devant le préfet. Réaction typique d'Elena Middleton. Elle ne cherchait jamais à fuir, non. Elle assumait parfaitement les conséquences de ses gestes. Peut-être un peu trop, même ... Ce trait de caractère avait d'ailleurs tendance à lui attirer un certain nombre de problèmes partout où elle passait.
"Salut Alek," ajouta-t-elle, avec un sourire.
Ne vous méprenez pas, ce n'était pas ce petit sourire méprisant qu'elle lançait aux gens qu'elle n'aimait pas. C'était plutôt un sourire dans lequel était gravé une pointe d'ironie, celui qu'elle employait chaque fois qu'elle confrontait l'autorité. (~~Car oui, bien qu'elle ne l'admettrait jamais à haute voix, son collègue avait un peu plus d'autorité qu'elle de par son rôle de préfet~~.) Elle attendit patiemment la réponse d'Alek, le regardant droit dans les yeux.

La réponse ne tarda guère et fit largement sourire le sorcier. Non, il n’avait pas reconnu la voix. Mais il savait que c’était une voix féminine (ouai trop fort hein ??) et qu’elle devait avoir dans ses âges. Plus jeunes (dans les premières années d’études dans l’école de sorcellerie) elle aurait été plus aigue… Plus caractéristique… Il soupira et répliqua sans hésiter, et sans se départir de son petit sourire amusé :

« Mais tu n’es pas moi, de toute évidence. »

Et le ton n’était pas méchant, aucunement, non. Il était surtout amusé. Elle ne mit pas bien longtemps à sortir de l’ombre et Alek adressa un sourire entendu à Elena tandis qu’elle apparaissait devant lui et le saluer comme si de rien n’était.

« Elena. Ca faisait longtemps dis donc ! »

Il avait abaissé sa baguette et la rejoignait d’un pas très serein. Honnêtement ? Il avait confiance. Il s’arrêta à sa hauteur, reprenant dans un sourire :

« Alors que fais-tu de beau à cette heure-ci ? »

Il aurait volontiers ajouter un truc bidon genre ‘tu sais que le couvre feux est passé depuis un bail’ ? Ou encore ‘tu n’as pas le droit d’être ici’. Mais il ne le fit pas, parce que 1/ elle était au courant, elle savait lire l’heure et il suffisait de jeter un œil à l’agitation environnante pour le comprendre. 2/ Il n’était pas du tout un donneur de leçon (et ouai ça craint pour un préfet hein ???). Et encore moins un lèche botte (donc non pas de : ‘haaan je vais tout répéter aux profs, et tu seras punie !!!!’). Et 3/ Il s’en fichait aps mal qu’elle ne respecte pas le couvre feu ~~qui les respecte de toute façon ici ???~~. En revanche, il ajouta :

« Ca va que tu es tombée sur moi, tu aurais pu nous faire perdre des points avec ta petite escapade nocturne. J’espère qu’elle en valait la peine au moins ? »

Non parce que si c’était juste un pari débile, franchement c’était pas tip top (oui le genre : hé Elena je parie que tu es pas cap de sortir après le couvre feu !!!’). M’enfin, on pouvait, de toute façon s’attendre à (à peu près) tout dans cette école, bien qu’il ne vit guère son aînée de ce genre là (à faire ce genre de paris, j’entends…). Quand il avait discuté avec elle l’an passé, il l’avait trouvé plutôt distante, pas du genre à se lier d’amitié avec n’importe qui, en tout cas… Et certainement pas des personnes aussi bêtes que dans l’exemple su cité. Restaient donc tout un tas d’autres possibilités que le préfet aurait, certes, pu continuer d’énumérer dans sa tête, mais le procédé était long et inutile, compte tenu du large panel de réponses disponibles aussi se contenta-t-il d’attendre la réponse de sa camarade Vipère (bien moins fatiguant aussi bien psychologiquement que physiquement, tout à fait entre nous !!!). sans se débarrassé de son petit sourire en coin, il observé, l’œil vif et l’intérêt déployé, la Vipère qui lui faisait face.

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TOUS COMPTES
CAVALIER

Décidément, Alek n'avait rien de ce préfet classique qui aimait taper sur la tête des autres élèves par abus de pouvoir. Si ç'avait été quelqu'un d'autre, Elena se serrait davantage attendue à se faire coller une retenue ou encore à se faire retirer quelques points faute de non respects des règlements. Mais d'un autre côté, peut-être les préfets faisaient-ils parfois preuve d'un peu plus d'indulgeance face aux membres de leurs propres Maison. Après tout, il n'était certainement pas dans leur intérêt de retirer des points à leur propre Maison ... La jeune fille sourit devant la réaction de son camarade. Il affichait maintenant un air décontracté, comme s'il l'avait rencontrée normalement au plein milieu d'une journée, à une heure normale pour sortir se promener dans les couloirs de l'école. Elena lui répondit, lui rendant par la même occasion son petit sourire amusé.
"En effet, Alek. Heureuse de te revoir. J'aurais simplement espérer qu'on se rencontrerait à nouveau dans une circonstance, disons, différente ..."
Que pouvait-elle ajouter de plus. Oui, ça faisait longtemps qu'ils s'étaient vus mais après ? Elle n'allait certainement pas se lancer dans un monologue interminable simplement pour passer le temps, ou pire, pour éviter un silence embarrassant (pour qui, dans le cas d'Elena, ne s'avèrerait d'ailleurs pas du tout embarrassant).

Ce qu'elle faisait à cette heure-ci dans les couloirs ? Si elle avait été quelqu'un de méfiante, peut-être aurait-elle hésité avant de répondre à cette question. Mais pour sa part, la Serpentard avait sa propre manière de se méfier des gens. Elle se méfiait, oui, mais seulement pour des choses qui risquaient réellement de lui attirer des problèmes (~~dans le genre donner son nom et son adresse à un tueur en série réputé~~). Mais elle n'allait certainement pas commencer à être sur ses gardes pour des niaiseries telles que courir le risque d'avoir une retenue. Car il fallait bien admettre qu'après le nombre de retenues qu'elle avait déjà eues, cela n'avait plus tellement un grand impact sur elle ... Et puis, elle doutait fort qu'Alek eut l'intention de la dénoncer. Si tel avait été le cas, il l'aurait sans doute déjà fait.
"Rien de particulier", ajouta-t-elle.
À la deuxième question d'Alek, Elena ne tarda pas à afficher un air faussement piteux, après lequel son habituel ton sarcastique ne tarda pas à revenir.
"Oui, je suis sincèrement désolée, fit-elle. C'était simplement pour une petite vengeance. Je ne recommencerai plus jamais."
Simplement de par son ton de voix, il était évident qu'elle ne s'empresserait pas de respecter ses paroles. Pas qu'elle n'était menteuse, ça non. Simplement, elle ne promettait réellement jamais quoi que ce soit. Elle se contentait de lancer une réplique de la sorte, insinuant qu'elle s'en fichait éperduement. Mais promettre, ça jamais. Enfin ... Ça, c'était réservé pour les cas où elle avait affaire à quelqu'un qu'elle n'aimait pas particulièrement. Mais le cas présent, elle employait cette même manière de s'exprimer mais dans une intention différente, qui se rapprocherait davantage de la blague que de la moquerie. Oui, décidément, Elena Middleton n'avait rien d'une fille tout à fait normale. Elle était complexe et bien difficile à suivre, en particulier pour ceux qui ne s'avéraient pas être très familiers avec son type d'humour.

Mais on ne pouvait pas dire que son caractère particulier ressortait uniquement dans ce genre de situation, très loin de là. Depuis qu'elle était toute petite, en particulier depuis la mort de sa mère, elle avait une curieuse façon de réagir aux différentes situations. Comme si ses réactions ne s'avéraient pas toujours appropriées, comme si elle ressentait un besoin absolu de confrontation. Mark avait tout tenté pour corriger ce comportement qui s'avérait parfois inacceptable en société (entre autre à l'école) mais rien. Son comportement demeurait. Pour sa part, Elena n'en avait pas vraiment connaissance, puisqu'il est souvent difficile de se rendre compte de ce genre de choses chez soi-même. Mais dans son entourage, on l'avait vite remarqué, puisque ce caractère difficile était bien loin de faire l'unanimité. La mère d'Elena était décédée alors qu'elle n'avait que cinq ans, ce qui l'avait immanquablement affectée. Mais le problème ne venait peut-être pas tant de sa mort que du fait qu'elle avait retrouvé son corps sans vie non loin de chez elle alors qu'elle se baladait avec son père. Le coupable n'avait jamais été retrouvé, et personne de leur famille n'avait comprit ce qui s'était passé. Si avant cet incident Elena n'avait jamais été une fillette particulièrement souriante, après, ç'avait été d'autant pire. Elle était devenue carrément froide. Elle ne semblait pas affectée par certaines situations qui auraient dû la déranger. Elle était indifférente aux conséquences qu'on lui donnait pour les gestes qu'elle posait ; rien ne semblait pouvoir la faire pleurer, qu'il ne s'agisse d'un film, d'un livre ou autre à fendre l'âme ; elle semblait également indifférente aux sentiments des autres, du moins, dans certaines situations. N'allez pas croire qu'elle était une psychopathe, mais son manque d'émotions face à certains événements n'avait pas tardé à inquiéter son père ainsi que le reste de son entourage.

Dans un haussement d’épaules, comme pour clamer silencieusement son innocence, le sorcier répliqua d’un ton neutre, le tout avec un petit sourire néanmoins :

« Oh, mais ne va pas croire que c’est de ma faute si je te croise ici à cette heure là, quand même ! »

Sans se débarrasser de son petit sourire, il continua :

« Parce que jusqu’à preuve du contraire, celui qui est dans ses droits d’être ici en ce moment même, c’est plutôt moi… »

Puis un simple mouvement de la tête, l’air de dire ‘de toute façon on s’en fout’, il termina :

« Enfin, ça restera entre nous, évidemment… »

Alek était loin (très loin même) de l’image ‘préfet prise de tête’ qu’on pouvait parfois coller à ses collègues ~~nous ne citerons pas l’exemple d’Emma carter vue par Nina Moreau, évidemment…~~. Lorsque la jeune fille lui répondit qu’elle ne faisait rien de particulier (tels étaient ses mots en effet) ici même à une telle heure, le préfet se contenta d’un sourire entendu à son attention :

« Ben voyons, et ma sœur est une vélane, peut-être ? »

Le tout pour dire qu’il ne fallait quand même pas (trop) le prendre pour un idiot (il n’était sûrement pas le plus intelligent de sa promotion, c’était certain, mais aussi ‘gros bras’ puisse-t-il être, Alek n’était en rien un idiot… Il était même réellement futé, si il faisait un effort. Et lorsqu’elle lui mentit plus qu’ouvertement, il se mit à rire, vraiment. Non mais elle le prenait pour qui, au juste ?

« Non, sans dec’, ça marche vraiment cette excuse ? Parce que de toi à moi j’ai jamais rien entendu d’aussi bidon, et à moins d’être un troll… »

Il y avait franchement très peu de chances de tomber dans le panneau… n’est-ce pas ? Dans un soupire, il reprit, cependant :

« Et je peux savoir qui mérite une vengeance et pourquoi ? »

Parce que là, franchement, le sorcier voyait très mal de qui la brunette pensait pouvoir se venger à une telle heure… Un élève ? Peu probable (sauf si elle s’est programmée un petit duel de sorcier dans l’école ? Qui sait…). Un prof ? C’était si ridicule comme idée qu’Alek peinait franchement à croire qu’elle pensait pouvoir faire un tour à un prof et s’en tirer comme si de rien n’était. Bref, c’était donc la grande question du soir : de qui la jeune Elena voulait-elle se venger ???

Elena leva un sourcil dans les airs. De sa faute ? Avait-elle dit une chose pareille ? Visiblement, il avait mal saisit le sens de ses propos, ou encore, peut-être s'était-elle mal expliquée ... Quoi qu'il en soit elle n'avait pas voulut insinuer que cette rencontre était dûe à lui. Car au contraire, elle savait que c'était de sa faute à elle. C'était elle qui avait manqué grossièrement de discrétion. Pas lui.
"Je n'ai pas dit une chose pareille", se contenta-t-elle de lui répondre.
Dans ses droits ? Non, Elena le savait bien ; elle n'était JAMAIS dans ses droits. Peu importe ce qu'elle faisait, quelqu'un allait forcément le lui reprocher. Que ce ne soit à l'école, dans un lieu public, chez elle ... Il y avait de toute manière toujours quelqu'un pour lui reprocher tout ce qu'elle faisait. Peut-être était-ce pour cela, au fond, qu'elle souhaitait toujours contredire les règles qu'on lui imposait. Peut-être en avait-elle simplement marre de se faire dicter à la lettre tout ce qu'elle devait faire.
"T'inquiètes, tu n'es pas le premier à me le faire remarquer", répliqua-t-elle.
Elle n'ajouta rien à cela. Elle n'avait absolument pas l'intention de lui raconter sa vie de A à Z simplement afin d'appuyer ses propos. Elle fut néanmoins heureuse de voir Alek lui confirmer que ce petit incident allait rester entre eux uniquement. Au moins une bonne chose.
"Contente de te l'entendre dire", fit-elle.

Elena fronça les sourcils. Bien sûr qu'elle n'avait pas crut qu'il goberait une excuse aussi pitoyable. Simplement, elle avait cru qu'il comprendrait que c'était une simple façon, une fois de plus, de ne pas lui décrire en détail ses activités. Car au fond d'elle-même, la jeune fille savait bien que toute cette histoire était un peu idiote. Stupide mais aussi paradoxale. Elena n'avait jamais été une fille particulièrement loyale, vu son caractère indépendant. Pourtant, elle ressentait le besoin de prendre la défense de la seule vraie amie qu'elle avait. C'était sans doute pour cela qu'elle avait décidé de faire justice à Avril (et un peu à elle-même par la même occasion). Simple question de loyauté entre amies. (Voilà, vous connaissez maintenant l'aspect immature du caractère d'Elena Middleton.) Elle haussa les épaules.
"Si ta soeur est une vélane, ça ne me regarde pas, répondit-elle sans sourire. Et ce que je fais ne devrais pas changer quoi que ce soit dans ta vie non plus."
En ce moment-même, Elena se sentait légèrement froissée par le ton que son interlocuteur avait employé pour lui parler. Mais le problème majeur n'était pas là : elle n'aimait vraiment pas que les gens se mêlent de ses affaires. Peu importe quelles elles étaient.

Côté vengeance, il fallait dire qu'Elena était plus que concernée. Elle se vengeait toujours de tout, autant des banalités comme celles-ci que des cas les plus graves. Ce qui pouvait nous conduire à un tout autre aspect d'Elena. Bien qu'en apparence, elle eut plutôt l'air innocente, tout le contraire de dangereuse, en vérité, ce n'était peut-être pas le cas exact. Car cette vengeance qui persistait toujours chez elle n'était en rien quelque chose de bon pour elle, et encore moins pour les autres. Comme mentionné plus tôt, la mort de sa mère n'avait en rien aidé la situation. Car au fond d'elle-même, elle savait que si elle tombait un jour sur le coupable de ce méfait, elle serait capable de le tuer de ses propres mains. Non, elle n'était pas de ceux qui tueraient sans raison. Elle était réfléchie, pour ce qui était de ces cas complexes et plus graves. Mais selon elle, tuer un meurtrier ne serait que justice. Pas autre chose. En guise de réponse, elle se contenta de soupirer.
"Beaucoup de gens méritent d'être vengés dans ce monde, ajouta-t-elle. Beaucoup."
Et voilà que la conversation prenait un ton plus grave, bien que ce ne fût au départ par l'intention d'Elena. Réalisant ce qu'elle avait fait, elle eut soudainement le goût de tourner le dos à Alek, d'aller s'enfermer quelque part où personne ne viendrait la déranger. Ces simples paroles avaient ravivé un souvenir douloureux qu'elle gardait pour elle-même depuis longtemps. Trop longtemps. Bien qu'elle ne souhaitait pas démontrer ses sentiments, elle se doutait bien que son regard devait, en ce moment-même, venir de changer du tout au tout.

Se contente de hausser les épaules, Alek ne répondit pas à Elena. Les débats stériles ce n’était absolument pas son truc. Elle était persuadée de son truc et il en avait en toute honnêteté rien à faire. Donc il laissa couler sans se prendre la tête, puisque l’opinion d’autrui l’intéressait, en règle générale, bien peu.

Quant à la suite, il répliqua sans ciller, respirant la confiance en lui (parce que c’était bien là une chose qu’on ne pouvait guère retirer à Alek : il était très sûr de ses capacités. Si on lui demandait ce qu’il pensait de sa personne, c’était clair qu’il ne s’aimait pas, qu’il se trouvait nul –encore qu’il ne l’avouerait à personne-, mais il se savait intelligent et aussi très bon sorcier, quoiqu’en pensent les autres –et ça se saurait si l’avis d’autrui l’ait réellement intéressé un jour…-) :

« C’était une expression. Tu l’as jamais entendue ? »

Bon en Bulgarie les expressions différaient peut-être par rapport à l’Angleterre, ça ne l’étonnerait pas plus que ça, mais bon, ça se savait quand même, qu’il avait utilisé une simple expression de langage (un peu comme les moldus, quand ils disent ‘et ma mère c’est la reine d’Angleterre’). Bref, il se fichait de ce que pensait Elena de l’expression de toute façon, il répondit à la partie qui les intéressait réellement, tous les deux :

« Erreur. J’aimerais dire le contraire pourtant, parce que de toi à moi, les activités des autres ne m’intéressent franchement pas, j’ai bien assez à faire avec ma propre vie sans en plus aller fouiner dans celle des autres. Mais, manque de bol, pour toi, comme pour moi, soit dit en passant, je suis préfet, et de la maison que nous avons tous les deux en commun, ce qui fait que je suis, plus ou moins, responsable de tes petites escapades nocturnes. »

Il avait annoncé cela avec un calme à toute épreuve et une assurance bien posée :

« Ce qui fait donc que ce que tu fais influence ma vie, quoiqu’on en dise. Parce qu’il se trouve que si un Serpentard se promène la nuit et est arrêté par un préfet, ou un prof, ça fait des ennuis à Serpentard. Et là, je suis concerné. »

Puis il lui demanda ce qui méritait vengeance à ses yeux, puisqu’elle parlait de se venger, mais la réponse obtenue en échange de sa question n’était pas à la hauteur de ses attentes. Ajoutons à cela un total manque d’empathies et de compréhension d’autrui, Alek aurait très facilement pu passer à côté du problème réel d’Elena. Heureusement, il savait écouter (à défaut de savoir lire les cœurs) et répondit donc, d’une voix peut-être un peu plus sympathique :

« C’est sûr, je ne prétendrais pas le contraire, encore faut-il savoir se venger de façon efficace et calculée, et pas sur le coup d’une émotion. »

Il n’allait pas demander ce qui l’embêtait, tout simplement parce qu’il n’était pas du genre à se mêler des affaires des autres. Pas autant que ça en tout cas. Si elle ne voulait rien dire, c’était son droit.

« Si tu ne veux rien me dire, tu as le droit, mais rentres au dortoir avant qu’il ne soit trop tard. On n’est pas seuls dans le château, et les profs passent par là eux aussi. »

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Elena se contenta de fixer son interlocuteur sans répondre. Les expressions, voilà autre chose qu'elle avait souvent de la difficulté à saisir, n'en employant pas elle-même. Pas qu'elle ne fût pas intelligente, n'allez pas en tirer tout de suite une fausse conclusion, simplement, la jeune fille n'avait jamais vraiment saisit ce genre de subtilités du langage. Elle prenait pour acquis que tout le monde allait lui parler comme elle-même parlait, lui faire passer son message très directement. Bien que pour certains, une expression ne nuisait pas à la clarté du message et à son effet direct, pour elle, c'était une autre histoire. Car généralement, elle se contentait d'interpréter les paroles de ses interlocuteurs telles quelles, sans chercher davantage. Cela faisait partie d'une des nombreuses choses que l'adolescente avait de la difficulté à saisir côté relations humaines. Mais il fallait bien dire que ce domaine n'était en rien dans sa spécialité ... Comme mentionné plus tôt, elle ne répondit pas. Alek avait plutôt bien supposé alors pourquoi se donner la peine d'approuver ce qu'il venait de dire ? Si sa réponse avait été négative, elle l'aurait démenti. Hors, ce n'était présentement pas le cas, aussi, jugea-t-elle que l'autre Serpentard serait assez intelligent pour en tirer sa propre conclusion. (Mais il fallait bien admettre que ce ne serait certainement pas avec son expression faciale que quiconque pourrait en conclure quoi que ce soit ...)

La jeune femme écouta le cermon du préfet sans broncher. Pas un seul mot, pas un seul geste. Encore une fois, elle savait bien qu'il avait raison. Enfin ... Sur un point. Le point du préfet, elle devait bien admettre qu'elle s'en fichait. Car selon elle, les répercussions ne se feraient pas sentir directement sur Alek, car elle doutait fortement qu'un préfet ne puisse surveiller absolument tous les faits et gestes des élèves de sa Maison. Et pour la question qu'il l'avait vue se promener dans les couloirs ... Eh bien, personne ne saurait point final. Car ce n'était certainement pas elle qui allait courrir le répéter à tout le monde, en particulier à une quelconque forme d'autorité. Cependant, elle croyait qu'il avait raison sur le plan qu'il était concerné par le fait que si elle se faisait prendre, Serpentard écopperait. Bien qu'elle croyait que même si son escapade coûtait quelques points à Serpentard personne n'en mourerait, elle devait admettre que cela toucherait néanmoins le reste de ses camarades assignés. Les points attribués à leur Maison étaient sans doute la seule chose qui leur était collective à tous, aussi, se devrait-elle d'en tenir compte ... Si elle n'avait pas été Elena. Car un autre défaut chez elle était sans nul doute le fait qu'elle ne se souciait pas vraiment du bien-être et des opinions des autres ... Encore une fois, elle ne répondit rien, se contentant de hausser les épaules.

Le ton d'Alek changea face à ses dernières paroles. Elle se serait attendue à ce qu'il tente de la faire changer d'idée, n'approuve pas du tout ce qu'elle venait de dire. Pourtant, il n'en fit rien. Il lui répondit comme si cela venait de démarrer un nouveau sujet de discussion un peu imprévu. Si elle voulait ne rien lui dire ? Non, ce n'était pas précisément dans ses intentions. Elle avait déjà parlé alors autant continuer. Elle soupira avant de répliquer :
"Sur le coup d'une émotion ? Je ne penserais pas que ce soit le cas, non ..."
C'était bien vrai car il faisait tout de même onze ans que la mère de la jeune fille avait été assassinée. C'était bien loin d'être "sur le coup" d'une émotion, bien qu'on ne puisse nier que ses émotions entraient fortement en ligne de compte.
"Je ne prendrai pas mille détour pour t'expliquer d'où viennent ces paroles que j'ai prononcées, ajouta-t-elle, au bout d'un moment. Si tu veux savoir, ma mère a été assassinée il y a onze ans. C'est pour cela que je te dis ça. Et crois-moi après autant de temps, je ne pense pas que ce soit uniquement sur le coup d'une émotion."
La Serpentard baissa les yeux avant de soupirer à nouveau. Alek était la première personne à qui elle laissait entrevoir une partie de ses intentions (du moins, elle supposait qu'il serait capable d'en déduire quelque chose). Pourquoi lui et pas quelqu'un d'autre comme Avril, par exemple ? Elle l'ignorait. C'était juste arrivé sur le sujet comme ça. Habituellement, elle se serait empressée de partir en direction inverse ou d'inventer une excuse bidon pour appuyer ses propos. Pourtant, d'un autre côté, elle en avait réellement marre de toujours inventer n'importe quoi pour justifier ses émotions "négatives". Après tout, elle était comme tout le monde : un être humain. Et tous les êtres humains ressentaient un jour ou l'autre de telles émotions ... À divers degrés, là était la principale question.
"J'avais cinq ans lorsque mon père et moi l'avons retrouvée morte à deux coins de rue de chez nous, fit-elle. Je te laisse deviner à quel point tout cela marque l'esprit pour un bon bout de temps ..."
En avait-elle trop dit ? Ah, peu importe ... Maintenant il était trop tard, quelle que soit la réaction d'Alek face à ses paroles. Il était trop tard, puisqu'elle avait déjà parlé. Elle espérait simplement être tombée sur la bonne personne à qui raconter ce genre d'histoire car sinon, elle risquerait sans doute de graves problèmes. De très graves problèmes. Mais cette histoire commençait à devenir un peu trop lourde à porter pour une seule et unique personne. En parler à sa meilleure amie ? Elle aurait pu. Pourtant, c'était comme si elle ne trouvait pas les mots pour le lui dire. Et pourtant, Dieu sait qu'Avril aurait sans doute très bien comprit sa réaction, puisque toutes deux avaient une forte tendance à tirer les mêmes conclusions d'une situation. Mais d'un autre côté, le fait qu'elle ne lui ait pas encore parlé de la mort de sa mère était sans doute une bonne chose. Car deux personnes portées à la vengeance ne pouvaient que s'encourager entre elles, ce qui ne serait forcément pas une bonne chose pour aider Elena à voir l'autre côté de la médaille. Elle releva les yeux et attendit la réaction d'Alek, retenant son souffle. C'était maintenant qu'elle allait savoir si elle avait trop parlé ou non.

1048 mots
FLECHES
TOUT COMPTÉ

Alek n’était pas du genre à dire des choses qu’il ne pensait pas. En conséquent, il pouvait parfois faire très mal, sans en avoir nécessaire l’intention à la base. Le sorcier n’était pas franchement très attentif aux autres et pas du tout empathique pour une mornille, alors comprendre ce qui peut bien se passer dans la tête des autres, et bien ce n’était franchement pas son truc. Mais alors, pas du tout.

Ce qu’il avait di à son aînée, il le pensait. Zelle pouvait ne rien lui dire, il ne lui en tiendrait fichtrement pas rigueur. Tout le monde avait son jardin secret, lui le premier, et il n’allait quand même pas jeter la pierre sur ceux qui souhaitaient conserver un minimum d’intimité. Ca ne risquait pas, non. Pourtant elle lui expliqua ce qui se passait dans sa tête à elle, Elena, et en toute franchise, il ne s’y attendait pas. Non, ce n’était pas tant l’histoire, mais le fait plutôt qu’elle se soit confiée à lui qui l’avait vraiment étonné.

Bref Alek écouta donc et lorsque la Vipère eut achevée son explication, le sorcier prit son temps avant de répondre histoire de peser un minimum ses mots, parce qu’il avait conscience qu’un seul mot de travers pouvait avoir bien plus de portée que dans n’importe quelle situation.

« Je vais être honnête avec toi, Elena. Je n’ai pas la moindre idée de ce que ça peut faire, non. D’un, parce que je ne l’ai pas vécu, donc c’est dur à imaginer dans ces cas là, et de deux, parce que je n’ai absolument aucun lien affectif avec mes parents, aussi je doute que leur décès ait une quelconque portée sur mon comportement ou même mes sentiments. »

C’étaient là de bien dures paroles à l’égard de ses parents, mais Alek le pensait sincèrement. Il ya avait un creux, une faussé, pire, une abysse entre ses parents et lui. Donc non, se mettre à la place d’une Elena de 5 ans devant le cadavre de sa mère n’était franchement pas possible pour lui.

« Je veux bien croire quand même que c’est très désagréable, et même plutôt choquant, et bouleversant. Ce que je ne comprends pas, en revanche, c’est le rapport avec ta sortie, cette nuit. Ce n’est pas comme si la personne responsable était ici ? »

Alek ne voyait pas trop comment c’était possible. Qui, dans ces murs pouvait bien tuer quelqu’un ??? Franchement, il ne voyait vraiment pas… Mais il savait que les confessions d’Elena avaient dû lui coûter, aussi reprit-il :

« Tu sais pourquoi c’est arrivé ? parce que je suppose qu’il y a eu un contexte, une raison… Aussi stupide soit-elle… »

Parce que c’était très rare les gens tués pour rien (ô oui ça arrivait, mais pas très régulièrement non plus !)

» Ce n'est qu'un au revoir.
» Contente de te revoir ....[pv]
» Envie de te revoir [PV]
» Ce n'est qu'un au revoir ma soeur [PV]
» ce n’est qu’un au revoir ♪ Isaac