[Event] A l'assaut de Poudlard ! (Partie 1)

Les élèves et les professeurs de Poudlard étaient les otages de Magicis Sacra depuis presque deux mois. Si, de l'autre côté de l'océan Atlantique, les sorciers américains jouaient la prudence et se contentaient de réclamer à intervalle régulier des preuves de vie, au Royaume-Uni, le Ministère de la Magie chantait une autre chanson, sur le même air toutefois car il n'était pas question de mettre en danger la vie des otages. Le but était de récupérer l'école, pas de la perdre de façon définitive.

Hermione Granger avait fait appel à des personnalités très différentes pour cette opération. Si Ron n'était pas de la partie - en homme moderne, il était chargé des enfants, cibles potentielles des ennemis -, Harry était présent. Toutefois, l'ancien élu à la cicatrice presque plus célèbre que lui s'occupait de vérifier les différents passages secrets qui débouchaient sur Pré-au-lard. Le but n'était pas de passer par ces endroits - au mieux surveillés - mais de ne pas être pris en tenaille par l'ennemi quand celui-ci comprendrait qu'ils étaient attaqués. Harry était accompagné de quelques aurors compétents qui avaient toute la confiance d'Hermione.

Le reste de l'équipe qui l'entourait avait d'abord été choisi parce qu'ils étaient d'accord pour affronter des mages noirs aux sorts novateurs et inquiétants. Tous avaient leur raison, tous étaient majeurs, tous avaient des qualités que le Ministère n'avait pas pu refuser. Pour le moment, ils étaient tous rassemblés en petits groupes, regardant la barrière magique qui entourait (et avait pour fonction première de protéger) Poudlard. La première partie du problème allait être de réussir à la briser, alors que Magicis Sacra y avait sûrement ajouté des options, voire des énigmes comme ils les affectionnaient. Certains avaient vécu la bataille sur le Chemin de Traverse de l'été précédent et s'en souvenaient encore... Sans parler des élèves qui avaient pu raconter, avant que l'école soit envahie, leurs déboires avec des livres codés on se demande qui est la sadique qui fait tout ça franchement !

Qu'est-ce qui les attendait ? Ils n'allaient pas tarder à le découvrir...




Les règles du jeu :
- Le nombre de lignes du forum ne s'applique pas lors des events.
- Vous avez 48h pour poster quand arrive votre tour. N'oubliez pas de prévenir la personne suivante via MP, SMS, Discord etc...
- Un compte loupant deux fois son tour sera éliminé de l'event, son personnage mis KO par le MJ.

Règles pour ce tour :
- Pour le moment, vous êtes devant la frontière entre Poudlard et Pré-au-lard. La règle de ce tour est simple, vous devez trouver (tout seul) comment activer les énigmes. Vous pouvez toucher/lancer des sorts/des potions bref, essayer toute sorte de chose pour la briser.
- Si vous êtes sur la bonne piste, votre poste sera édité (dans la mesure du possible dans les minutes qui suivent, mais ça peut être plus long si je suis au travail ) de façon à aiguiller les personnes suivantes.
- Lors des tours de mes personnages, des indices seront semés dans mes postes. Mais attention, il y aura aussi des pièges !

Ordre de passage :
- Hermione Weasley
- Ernie Macmillan
- Charisma Kostovak
- Roy Bradley
- Nikolaï Hristov
- Alice Orwell
- Connor Spencer
- Quentin Montgomery
- Opaline Montgomery
- Wilhelmina Kilgarvan
- Emma Carter
- Myrielle Symphonie
- Nasira Orwell

Note : jusqu'à ce que le groupe entre dans Poudlard, il est encore possible de s'inscrire en postant dans ce topic !

Note 2 : les autres participants de l'event ont un topic dédié dans les cachots. Les deux groupes se rejoindront dans la deuxième partie de l'event.

Depuis l’apparition de Magicis Sacra, Hermione avait tenté, tant bien que mal, de rester la plus professionnelle possible. Elle avait eu de nombreuses réunions, aussi bien avec les Aurors, les Conjureurs de sorts ou les membres du département de la Justice Magique, ainsi qu’avec les autres pays pour savoir sur quel front se positionner. Mais lorsque Poudlard avait été pris d’assaut par le groupuscule, elle avait décidé d’agir et d’être présente. Elle s’était assez effacée depuis le début. Ce fut d’ailleurs un travail de longue haleine, car il avait fallu qu’elle réussisse à convaincre ceux qui l’entourait qu’elle pouvait y aller, malgré son statut, aussi bien au travail que dans sa vie privée. Ron avait été le premier à mettre son véto, et de nombreuses disputes et de longues conversations avaient suivi. Finalement Ronald était resté chez eux, à Godric’s Hollow, avec leurs enfants et ceux de Ginny et Harry. Harry l’avait accompagné, en tant que chef des Aurors, et s’était déjà mis au travail.

Elle se tenait donc devant le château, aux côtés d’Ernie MacMillan réflichissant à toute allure. La dernière fois qu’elle avait livré bataille, elle était de l’autre côté de la barrière magique. Elle était de ceux qui se protégeaient. Les rôles étaient cette fois inversés mais le danger n’en n’était pas moindre. S’appliquant un sortilège de Sonorus, elle prit la parole : « S’il vous plait. Il va falloir briser cette barrière. Certains d’entre vous étaient présents lors de la dernière bataille. La barrière s’était effondrée avec du mal, il va falloir donner autant de force cette fois-ci, je suppose. Magicis Sacra n’est pas à prendre à la légère, ils ont démontré plus d’une fois qu’ils avaient de la ressource. Et s’il vous plait, ne courrez pas au devant du danger tête baissée. Protégez-vous un maximum, pensez à vos familles mais pensez également aux élèves, dans l’école. Les professeurs, j’en suis sûre, feront de leur mieux pour les préserver, mais ils ont besoin de notre aide. Harry Potter est déjà, avec une petite équipe d’aurors, en train de voir si des passages secrets menant à l’école sont encore opérationnels. Avec un peu de chance, certains nous permettront de nous infiltrer sans être découverts.» Elle espérait secrètement que celui qu’ils avaient emprunté il y a plusieurs années de cela, serait toujours fonctionnel, mais peut-être était-ce seulement un doux rêve.

Quand Ernie avait appris que Poudlard était tombé sous le joug de Magicis Sacra, il n’avait pas hésité un seul instant à rejoindre le groupe des sorciers prêts à porter secours au château et à ses occupants. Célibataire, sans enfants, sans réelle attache, il n’avait rien, d’ailleurs, qui fût de nature à le retenir dans sa volonté d’agir, aussi se considérait-il lui-même comme un candidat tout désigné pour ce genre de mission : si les choses tournaient mal, il ne laisserait derrière lui ni veuve éplorée, ni orphelin traumatisé, ni petit animal de compagnie. Non, tout ce qu’Ernie MacMillan léguerait à la postérité, ce serait une pile de comptes-rendus sur la situation géopolitique en Afrique subsaharienne (« En un mot comme en cent, c’est le boxon… »), un projet d’association pour la santé bucco-dentaire des plus jeunes (« Le sourire ultra-bright pour tous ! »), et sa collection de lotions capillaires (dont certaines coûtaient, littéralement, un bras, mais la beauté de son coiffé-décoiffé était à ce prix).

De toute façon, depuis l’explosion de la boutique d’Ollivander, plusieurs mois auparavant, se retrouver de nouveau face aux membres de la Menace était devenu une forme d’obsession pour le jeune homme. Il lui semblait avoir encore dans les narines l’odeur âcre des briques réduites en poussière. Il pouvait toujours entendre les cris d’horreur des témoins, présents sur le Chemin de Traverse, ce jour-là. Il n’avait pas oublié les visages terrorisés des clients, retenus en otage dans les boutiques qui longeaient la rue. Et, naturellement, pour lui qui s’était battu contre les sbires de Voldemort, cette situation était insupportable. Il avait espéré ne plus jamais éprouver ce sentiment de vulnérabilité et de danger permanent, que savaient si bien distiller les Mangemorts et leurs soutiens, au sein de la population. Hélas ! Moins de vingt ans plus tard, il constatait avec amertume que l’Hydre de l’intolérance et du fanatisme n’était pas morte. Elle bougeait encore.

Eh bien ! Puisqu’il en était ainsi, il acceptait, pour la deuxième fois de son existence, de rejoindre la Résistance. Dans son esprit, prompt à la dramatisation grandiloquente, Ernie s’imaginait parfaitement en défenseur magnifique du droit et de la justice, se jetant dans la bataille, baguette en main et mèche au vent, telle une version moderne – et magique - de la Liberté guidant le peuple. Qui sait ? Peut-être serait-il blessé au combat ? Il sombrerait alors dans un coma profond, dont il n’émergerait que pour découvrir Lisa, éplorée à son chevet, ses yeux baignés de larmes, sa chevelure répandue sur ses épaules et… Mais il s’emballait.

Une chance, songea-t-il par devers lui, tandis qu’il contemplait les hautes tours de Poudlard, qui se découpaient dans le ciel, qu’il eût réglé ses problèmes de baguette depuis la dernière fois. Oh ! Il n’avait pas, loin s’en fallait, fait son deuil de son amour pour Lisa (ce qui, presque deux ans après son départ, relevait, soit du trouble psychiatrique, soit du romantisme échevelé, ces deux hypothèses n’étant, au demeurant, pas antinomiques), seulement, la sensation de vide qui l’avait longtemps accompagné, avait fini par s’atténuer. Certes, son cœur se serrait encore, chaque fois qu’il pensait à Lisa – et Dieu seul savait qu’il y pensait souvent – mais sa douleur s’estompait presque aussitôt, comme si elle n’était déjà plus que le lointain souvenir d’un sentiment qui, pour tout absolu qu’il l’eût cru, n’en demeurait pas moins éphémère. Du reste, Ernie avait recommencé à « folâtrer », comme Ophélia se plaisait à le dire. Mais, pour l’heure, aucune des femmes qu’il avait rencontrées n’avait trouvé grâce à ses yeux, parce qu’aucune n’était Lisa. Quelques semaines plus tôt, il s’était d’ailleurs montré particulièrement odieux avec une brune, employée au département des accidents et catastrophes magiques, qui avait eu l’audace de critiquer l’œuvre de Wilma Verity. Les mots « sombre petite dinde » et « sensibilité littéraire d’une huître sous anesthésie » avaient été prononcés. Depuis, Ernie évitait soigneusement de se retrouver à proximité du département de la malheureuse où, pressentait-il, il ne devait pas être en odeur de sainteté.

Mais, finalement, peu importait que ses rendez-vous se soldassent par des échecs cuisants. Seul comptait le fait qu’il avait franchi un cap : ses premières sorties galantes avaient coïncidé avec un retour de la maîtrise pleine et entière de sa baguette n’y voyez aucune métaphore scabreuse… Ce qui ne l’avancerait pas à grand-chose, s’ils ne parvenaient pas à briser les défenses érigées par Magicis Sacra autour du château.
- Peut-être qu’en lançant simultanément un contresort, on arriverait à créer une brèche dans leur bouclier ? Suggéra-t-il, en fronçant les sourcils. Il était dans les entrailles de l’école, lorsque les Mangemorts avaient percé les barrières magiques, au début de la bataille de Poudlard. Il n’avait pas vu l’action se faire, mais supposait néanmoins que seule une action concertée leur avait permis d’obtenir un résultat. Sans doute devaient-ils en faire de même à leur tour. L’idée de se retrouver dans la position qui avait été celle de leurs ennemis, plus d’une décennie auparavant, avait quelque chose d’extrêmement dérangeant, et il préféra ne pas s’y attarder. Et si l’union suffit à faire la force, il n’est pas forcément nécessaire de chercher un sort très complexe… Finite est exclu, j’imagine, mais peut-être que Reducto, ou confringo…
Il laissa sa phrase en suspens, et lança un coup d’œil interrogateur à Hermione. Après tout, elle était, non seulement leur Dictateur Suprême Ministre, mais aussi l’esprit le plus brillant de sa génération. Elle devait bien avoir, au milieu de tout le savoir encyclopédique qu’elle avait emmagasiné au cours de sa scolarité, une formule capable de briser les défenses de la Menace. Et si jamais ils échouaient… Cela ne ferait que confirmer la réputation de baltringue que le Ministère traînait derrière lui, depuis quelques temps.

Charisma vivait une période particulièrement heureuse de sa vie : mère et fiancée comblée, elle avait de plus un travail épanouissant. Toutefois, c'était aussi à cause de son travail qu'ils n'avaient toujours pas officialisé le mariage, Asher et elle. La Menace les occupait beaucoup au service des aurors et ça n'allait pas en s'arrangeant. Elle regrettait de ne pas avoir été présente quelques semaines plus tôt lors de l'invasion, mais les auros avaient alors été démobilisés, lancés sur une fausse piste... c'était rageant ! Et Nicolas qui était enfermé là-dedans alors qu'il était d'une santé psychologique des plus fragiles !

Évidemment, Carry avait promis de ramener leur ami commun en entier à Emma. Cela n'allait pas être facile, pour le moment ils faisaient surtout le pied de grue devant le bouclier qui protégeait Poudlard des intrusions (assez ironique comme situation, avouez-le). En bonne ancienne Serdaigle qui se respectait, elle réfléchissait à toute allure pour trouver une solution à leur problème actuel, faisant fi de Myrielle qui râlait en bruit de fond sur un sujet inintéressant dans son dos.

La proposition d'Ernie était plausible mais paraissait bien trop simple pour être la solution. "On peut toujours essayer si vous voulez ?" Proposa-t-elle, attendant l'avis des autres. De toute façon, MS savait sûrement déjà qu'ils étaient là. C'était extrêmement frustrant mais ils avaient toujours une longueur d'avance sur eux depuis presque deux ans...

Cela faisait à présent un petit moment que Roy était venu rejoindre le rang des apprentis aurors, et il n'avait pas été le seul candidat. L'attaque sur le chemin de Traverse - la première - et l'impuissance qu'il avait ressentie sur le moment l'avaient poussé à se remettre en question crise existentielle et à se bouger enfin le derrière. Zonko n'avait censé être qu'un job de passage, une solution de facilité pour un Peter Pan des temps modernes qui ne voulait décidément pas grandir. Pas que ça ait beaucoup changé: il ne se considérait décidément pas comme un adulte "adulte", plutôt comme un néophyte, ou un adulte à l'essai, au mieux. Mais il était tout de même fiancé à Joy, et il se lançait dans une nouvelle carrière. Comme quoi il ne fallait jamais désespérer. Même Roy Bradley était capable de changement - au bout d'un certain moment.

C'était dans ce contexte qu'il se retrouvait planté face à Poudlard, membre d'une équipe envoyée pour essayer de libérer l'école. Lorsque l'appel à volontaires avait été lancé, sa main s'était levée presque par réflexe tout l'inverse de ce qu'il se passait quand un professeur posait une question en classe, grosso modo. Contre toute attente, sa proposition n'avait pas été déclinée "Et surtout envoyez bien Bradley, on ne sait jamais, sur un malentendu, on pourrait se débarrasser de cette tête de linotte ni vu, ni connu.", ce qui l'avait à la fois rempli d'impatience et d'une part non négligeable d'angoisse. La fois précédente, il avait presque été paralysé de peur. Désormais, il suivait un entraînement rigoureux, et était briefé pour ce genre d'occasions. L'heure était venue de faire ses preuves.

Un peu en retrait de l'une de ses collègues, Charisma Kostovak, Roy écouta successivement la Ministre de la Magie, Hermione Grander ça y est il côtoie la haute, puis des dents resplendissantes surmontées d'une chevelure brushinguée un adulte adulte comprendre qu'Ernie est vieux prendre la parole. « On essaye alors ? » répéta-t-il, faisant écho aux paroles de Charisma tout en levant sa baguette magique. « Le sortilège de Découpe sinon ? Diffindo ? Mais ce n'est peut-être pas assez puissant... Ou Bombarda ? Ça fait toujours son petit effet... » plaisanta-t-il, le naturel revenant au galop et le forçant à essayer de détendre une atmosphère qui lui semblait - pourtant à juste titre - tendue.

Bien qu'à un poste différent de l'an passé, Nikolaï était souvent redéployé sur une affaire pouvant être lié à Magicis Sacra lorsque cela le nécessitait. Aujourd'hui était d'autant plus important que l'affaire en actuelle, datant déjà de plus de deux mois, concernait une prise d'otage à l'école de sorcellerie Poudlard, là où il avait fait ses études. Il n'y était pas retourné depuis et même s'il n'y avait pas les meilleurs souvenirs, compte tenu de ce qui était arrivé à Ilvermorny aux Etats Unis, il ne pouvait pas abandonner son école. De toute manière on ne lui laissait pas le choix. Dans un bruit sourd synonyme du transplanage, le rouquin arriva au lieu de rendez vous très rapidement suivi par son coéquipier Benoit Bushby. « Je ne sais pas si c'est vraaaaaiment une bonne idée de venir filer un coup de main, lança le moitié français moitié anglais. Je sais que c'est important et tout, mais je tiens à la vie hein. » Benoit n'avait cessé de remettre en question la décision de Nikolaï et de leur chef de se mêler à cette bataille, mais d'un autre côté il avait aussi pu se montrer utile dans la préparation de cette mission en regroupant toutes les informations pour qu'ils puissent étudier jusqu'à aujourd'hui les actions de Magicis Sacra. Comme à son habitude il était plutôt paradoxal et c'est pour cela que Nikolaï ne chercha pas à lui répondre.

De toute manière le rouquin était plutôt préoccupé par les personnes présentes. S'il fut ravi de voir la ministre en personne se joindre au groupe, il fut moins enchanté d'y retrouver Roy Bradley alias celui-qui-a-fini-avec-celle-que-Nikolaï-aimait. Depuis cette époque ils ne s'étaient jamais reparlés et malgré l'importance d'une bonne coopération pour réussir cette mission, il espérait avoir le moins de contact avec lui. Mais pour le moment ce fut la Ministre Granger qui prit la parole. Elle demandait si quelqu'un avait une idée pour briser le bouclier qui entourait l'école. « Hum, je ne sais pas si on peut totalement exclure Finite Incantatem. Enfin je doute que que cela fonctionne, mais cela peut peut-être activer quelque chose et peut-être que pour l'instant mieux vaut commencer avec des sortilèges " inoffensifs ". » Il faut dire qu'il gardait un mauvais souvenir d'un épisode au Chemin de Traverse où il s'était retrouvé bloqué avec des énigmes chez Ollivander.

Alice était de la partie mais elle n’était pas la seule à représenter le département des mystères : sa colocataire et collègue Wilhelmina était aussi présente. Toutefois, les deux filles n’étaient pas côte à côte quand la ministre leur parla à tous, Opaline Montgomery avait rapidement mis la grappin sur l’ancienne Serdaigle, laissant la petite blonde seule avec ses pensées. Cela ne dérangeait pas outre mesure Alice qui aimait être seule… La tête légèrement penchée sur le côté, elle se mordait la lèvre inférieur, les yeux plissés par la concentration. Elle tourna la tête vers Nikolaï quand celui-ci proposa de tester Finite Incantem en premier lieu, elle était assez d’accord avec lui pour ce qui était de faire d’abord un test avec un sort inoffensif parce que s’il y avait un quelconque mécanisme sur le bouclier qui leur renvoyait le sortilège lancé, ils auraient l’air malin en envoyant une magie agressive ! Surtout s’ils s’y mettaient tous en même temps… Quoique… il y avait un moyen simple de le vérifier !

Elle fit volte-face pour englober plus facilement du regard la plupart des personnes présentes dans cette délégation : « Ne faudrait-il pas lancer d’abord un sortilège unique pour vérifier qu’il n’y a aucun piège ? Il n’y en avait pas avant, mais qui sait ce que MS a pu ajouter depuis qu’ils occupent les lieux ? » Dans l’idée d’Alice, il faudrait que quelqu’un lance un sort pendant que les autres se tenaient prêts à lancer un protego en cas de piège, histoire d’être vraiment paré à toutes éventualités. Même si Alice avait repéré l’arrivée de Emma (médicomage de son état), ce n’était pas une raison pour commencer la mission avec des blessés !

Connor avait, bien évidemment, pris part à la délégation qui allait tenter de sauver Poudlard. Membre des tireurs d’élite de baguette magique, son équipe et lui n’avaient, un peu comme les aurors, pas trop d’autre choix. Mais il y aurait été de toute manière, donc il ne se plaignait pas. Jade par contre, avait émis quelques doutes quant au bienfondé de la chose, mais c’était en grande partie parce qu’elle en voulait encore à Connor d’avoir agi comme il l’avait fait avec Linwood. Si la rousse ne lui avait rien dit, elle n’était pour autant pas stupide. Son fiancé avait passé toute une nuit chez sa sœur et le lendemain, Connor avait d’une humeur exécrable. Elle avait fini par lui tirer les vers du nez et lui avait hurlé dessus. Et comme rien n’avait changé depuis lors, elle l’avait encore en travers de la gorge et ne se gênait absolument pas pour dire ce qu’elle pensait. Mais elle était de Sang-Pur, alors tout cela ne la concernait pas vraiment, du point de vue du sorcier, elle ne pouvait pas comprendre.

Connor était donc arrivé avec ses collègues et avait été plutôt surpris de voir Hermione Weasley-Granger sur le terrain. Il savait que Harry Potter était dans le coin, en tant que chef des Aurors, mais il n’avait pas pensé que la Ministre elle-même serait là. Il vit Nikolaï de loin et s’approcha de lui. « Hey, salut mec, je savais pas que tu serais là. » Il salua Benoit au passage, puis écouta un peu ce que tout le monde avait à dire. La Ministre de la Magie semblait hésiter sur la marche à suivre, entre d’un côté, tout donner d’un coup, et de l’autre, y aller avec précaution –nul doute que Harry et Ron étaient ceux qui avaient déteints sur elle pour y aller sans réfléchir. Connor s’approcha de la barrière, pour essayer de comprendre comment elle marchait. Malheureusement, rien ne l’aidait, et il se recula pour éviter qu’un sort tierce ne se déclenche si on approchait la barrière magique de trop près. Il tenait un minimum à sa vie. « Je pense que c’est une bonne idée, ça serait plus sûr de tester la réaction de la barrière avant et de pouvoir se protéger au cas où… » Sinon, ils finiraient tous frits… Connor lança un coup d’œil à son chef, qui lui fit signe de la tête. Il pointa sa baguette vers le mur, et alors qu’il lançait un « Finite Incantatem », son chef et son équipe lancèrent un Protego puissant sur le groupe, espérant qu’ils éviteraient ainsi des morts dès les premières minutes.

effet du sort : il ne se passe rien, ni en bon, ni en mauvais

Quentin s'isolait du petit groupe de sorciers venus libérer Poudlard de l'invasion Magicis Sacra. Les idées du père de famille étaient loin d'être claires et pour la première fois de sa vie, il se sentait dépassé par les événements. Si Eléonore, Lysandre, Marcus et Artémis étaient en sécurité chez leur tante, savoir son épouse emprisonnée dans Poudlard, avec McGonagall et tous les autres professeurs par une force qui les dépassait, l'effrayait beaucoup. Autant il savait que l'union faisait la force et que cette force avait suffit à résister à Voldemort et à ses sbires, il y'a bien des années – il avait combattu les mangemorts, il savait – autant là, l'ex-Serpentard ne voyait pas comment arriver à ses fins. Il donnerait tout ce qu'il avait en stock pour retrouver Susan saine et sauve, il y laisserait même sa vie s'il le fallait. Hélas, il doutait que ce soit suffisant : Magicis Sacra semblait les dépasser en nombre, et en puissance.

Un peu en retrait, Quentin écoutait les avis des uns et des autres et – pour la première fois de sa vie – bien incapable de prendre une décision tout seul, suivait. Il protégea toutefois Connor – son ancien collègue – et le groupe quand celui-ci tenta de briser la protection de Poudlard avec un Finite Incantatem. Son sort fut sans effet. Chacun y alla de sa proposition et l'ex-préfet de Serpentard réalisa qu'il était bien incapable de trouver sa place dans ce solide groupe Ministériel. Tous ses anciens collègues des tireurs de baguette magique d'élite (qu'il avait choisi de quitter) étaient présents, Kolia en tête de liste, même Ernie et Charisma de départements différents étaient là et tout ce beau monde était dirigé par l'actuelle Ministre de la Magie en place, Hermione Granger. Une ancienne amie de Poudlard qui était devenue avec le temps une lointaine connaissance. Le pauvre commerçant du Chemin de Traverse peinait à trouver sa place dans ce solide groupe qualifié – avait-il vraiment été à sa place du temps où il travaillait avec eux, en fait ? - mais en même temps, lui aussi avait son mot à dire. Même s'il ne faisait plus partie du Ministère de la Magie, sa femme était emprisonnée à l'intérieur du château.

- J'essaierai Confringo, moi aussi.

Proposa t-il, à l'unisson d'Ernie. Son ami semblait plus investi et professionnel que jamais et Quentin était soulagé qu'il soit là. Il était heureux que des sorciers qui ne se laissaient plus guider par leur affect soit sur le coup, en fait. Lui était bien trop impliqué pour avoir la tête froide. Il n'était pas serein, il avait peur.

Opaline était venue dès qu'elle avait entendu parler de cette délégation 1) parce qu'elle était volontaire, 2) parce que Mina y participait, 3) parce que sa belle-sœur était retenue prisonnière à l'intérieur de cette fichue école !!!! Line observa la tentative de Connor qui se solde par un échec, certes, mais qui avait le bon goût de leur apprendre qu'il n'y avait pas de piège. Visiblement, quand ils lançaient un sortilège inefficace, il n'était que ça... Opaline n'étant pas vraiment une cérébrale, elle restait près de Mina, dont elle avait pris le bras comme à l'époque où elle l'entraînait dans ses frasques à toutes occasions - qu'elle soit d'accord ou non -. Bien sûr, Mina était plus douée qu'elle pour tout ce qui concernait la réflexion et les jeux d'esprit - le challenge n'était pas grand -, mais ce n'était pas comme si elle avait besoin de ses deux bras pour trouver une solution à leur problème actuel, non ?

"J'espère que les enfants sont entiers..." Marmonna-t-elle pour la seule oreille de sa meilleure amie. De ce qu'ils en savaient, Susan était en plus mauvaise posture que les élèves, malgré tout, Lucas, Psychée, Noé, Candys... ils étaient tous aux mains de Magicis Sacra ! Line en frémit de colère rien que d'y repenser mais elle assourdit ses angoisses. Les petits étaient malins, ils s'en sortaient sûrement très bien à leur façon. Et les dernières preuves de vies n'avaient pas plus de deux jours. Opaline avait arraché les photographies des jumeaux à Christian... Pour les enfants de Roze, ça n'avait pas été la peine, Roze était alitée depuis que ses enfants étaient prisonniers. Elle avait les nerfs solides quand il ne s'agissait que d'elle, concernant ses enfants, elle s'était montré plus sensible. Edward veillait sur elle. Opaline représentait donc tous les Montgomery non-Bones, d'ailleurs, elle n'avait pas trop eu l'occasion de bavarder avec Quentin parce que son aîné avait tout de suite rejoint ses anciens collègues. L'ex-lionne rongeait son frein, trépignant sur place : l'attente la rendait folle.