I'm an atom in a sea of nothing looking for another to combine. Maybe we could be the start of something, be together at the start of time.
Karen & Lucas
Bottes plantées dans la neige qui recouvrait le parc de Poudlard depuis de nombreuses semaines, les cheveux châtains couverts par son bonnet couleur Magicis Sacra gris, son écharpe verte et argent enroulée autour de son cou, emmitouflée dans sa doudoune, les mains dans des gants bien chauds, Karen se demanda vaguement si sortir le jour de la Saint-Valentin, par ce temps, était réellement une bonne idée. Mais les occasions de quitter le château se faisaient rares, et comme plusieurs élèves s’étaient décidé à célébrer la fête à Pré-au-Lard, il lui avait semblé intéressant d’aller fureter dans les rues du village sorcier, même si cela signifiait probablement que Michael allait la charrier jusqu’à en avoir marre à propos de ce rendez-vous. Parce que pour sortir, Karen avait évidemment besoin d’un alibi. Elle aurait bien demandé à Itachi [Sang-mêlé, ami mignon sombre et mystérieux, au passé compliqué et aux choix d’amis douteux, lien avec MS inconnu], car elle trouvait toujours le Poufsouffle très attirant et agréable et que maintenant qu’Ells et j’ai failli écrire Ewansky [Sang-mêlée, insupportable petite peste qui a eu le mauvais goût de venir pourrir sa vie en garnissant son dortoir l’an dernier, affiliation avec MS inconnue] sortait avec Kostas [Poufsouffle, cinquième année, sang-mêlé, trop bruyant et turbulent pour être honnête, participation à la Brigade Anti-Menace, lien avec MS : hostilité, à priori] –d’où elle avait eu cette idée saugrenue, franchement ?- elle passait bien moins de temps à monopoliser ce pauvre Itachi. Néanmoins, le garçon semblait toujours très imperméable aux répliques pseudo charmeuses qu’elle lui lançait et elle savait bien qu’il ne se sentait pas toujours ouvert à l’idée de sortir car cela lui demandait de l’argent qu’il n’avait pas et il était évidemment trop fier pour laisser Karen tout payer.
La jeune fille s’était donc tournée vers un autre Poufsouffle. Lucas Montgomery, pour être précise, qui avait le bon goût d’être de Sang-Pur et d’avoir des origines nobles [Participation relative aux activités de la BAM, ressenti exact envers MS à déterminer]. Karen côtoyait Lucas depuis des années. Elle l’avait connu lors des soirées mondaines propres à leur Sang et à leur milieu et s’entendait bien avec lui. Il ne disposait d’aucune propension à partir dans des discours vides de sens qui n’avaient que pour simple objectif d’entretenir la conversation. A la rigueur, il se tenait un peu trop dans l’ombre, ce que Care jugeait dommage car les soirées mondaines étaient l’événement idéal pour consolider son réseau. Lucas faisait donc partie de ces personnes pour lesquelles la Serpentard éprouvait un réel intérêt. Bien sûr, avant tout et contrairement à l’un de mes personnages bien connu, elle avait été voir Peony. Personne à Poudlard, en tout cas pas dans leurs années, n’ignorait que le Poufsouffle éprouvait des sentiments pour la rousse. Son amie lui avait donné le feu vert, après lui avoir fait subir un discours affreusement long composé essentiellement de "Il est gentil mais…", "Je ne le mérite pas tu comprends ?" que Karen s’était sentie obligé d’écouter jusqu’au bout t’as fini là ? ah non tu veux encore en parler visiblement… et avec le sourire. On mésestimait très sérieusement les efforts qu’elle fournissait pour ses amis.
C’est donc avec l'autorisation de Peony que Karen était allée voir Lucas pour lui proposer un rendez-vous à Pré-au-Lard. Visiblement McGonagall [Sang-mêlée, directrice de Poudlard à l’âge canonique, ne comprend aucune motivation de MS, ferait mieux d’être remplacée et ce sans tarder] ne s’embêtait pas à vérifier si les jeunes qui venaient lui demander une autorisation exceptionnelle de sortie étaient véritablement en couple ou non et C se retrouvait donc devant les portes du château à attendre Lucas pour partir. Elle vit rapidement passer Victoire [Hybride, issue d’une famille de traîtres à leur sang, nièce du Survivant et de la Ministre de la Magie, participation active à la BAM et considère visiblement MS comme ses ennemis personnels] en compagnie de Lupin [Toutou de Weasley, lien éloigné avec les Black, filleul du Survivant, participation à la BAM et hostilité envers MS] et elle lui fit signe. L’instant d’après, Lucas apparaissait à ses côtés. « Bonjour Lucas. Comment te portes-tu ? », demanda-t-elle avec un sourire. « Je crois que ta sœur a dû supporter un défilé de mode de Victoire. La dernière fois que j’ai discuté avec elle, elle ne savait pas pour quelle tenue opter pour la Saint-Valentin Viska Victoire même combat. » Elle se mit en marche, parler de Psychée [Gryffondor, Cinquième année, élevée dans une famille de Sangs-Purs mais pureté de sang inconnue, affiliation à la BAM incertaine, lien avec MS incertain] la sœur cadette de Lucas paraissait naturel et Karen avait remarqué que cela faisait généralement sortir le jeune homme de sa réserve habituelle.
Ξ Sujet: Re: First date ↄ Lucas Jeu 10 Déc - 11:49
First date
Karen & Lucas
Saint Valentin 2016
Peony l’évitait. Selon Lucas on avait encore passé un cap avec ce comportement et clairement pas dans la direction souhaitée. Le Poufsouffle, pourtant pas spécialement susceptible, finit par en avoir marre et choisit de se bousculer un peu en sortant de ses schémas habituels. Aimer une seule personne avec intensité c’était bien mignon, mais de toute évidence, ça ne menait à rien (dans son cas !) : il était donc grand temps d’au moins essayer de fréquenter d’autres filles. Ou au moins une vu qu’il ne se sentait toujours pas l’âme d’un Dom Juan.
Son attention se porta assez naturellement vers Karen. Il la savait libre, la connaissait depuis l’enfance, avait de bons rapports avec elle, et en plus il savait que sa qualité de sang pur noble était un atout aux yeux de la Serpentard. Lucas s’attela donc à la tâche à grand renfort de charme britannique emprunt de classe et de flegme. Assez rapidement, et alors que leurs conversations prenaient le chemin du flirt, les deux jeunes gens décidèrent, à l’initiative de Karen, de se faire une sortie ensemble à Pré-au-lard. Lucas proposa la date de la Saint Valentin vu que personne n’irait vérifier qu’ils étaient bien en couple. En plus, McGonagall et le professeur Montgomery-Bones avaient confiance en leur préfet-en-chef, il était insoupçonnable.
C’est ainsi que la Serpentard et le Poufsouffle se retrouvèrent le jour dit. Ils croisèrent quelques personnes de leur connaissance au passage qui avaient la même idée qu’eux. « Bonjour Karen, je vais bien, merci, et toi ? Tu es prête à passer la Saint Valentin à mes côtés ? » Une lueur malicieuse apparut dans les yeux du jeune homme. Il ne se cachait pas de ses intentions séductrices : à quoi bon ? Il avait été très clair avec la sang pur : physiquement, elle lui plaisait, et ils avaient la même éducation, tant qu’à essayer d’oublier Peony, elle était la candidate idéale. Encore fallait-il, cependant, qu’oublier la préfète soit possible… mais vous savez ce qu’on dit : tant qu’on essaie pas, on ne sait pas.
« Pendant que nous y sommes, j’ai un cadeau pour toi, tu le veux tout de suite ou tu préfères que nous soyons installés à Pré-au-lard ? » Lucas avait toujours été quelqu’un de prévoyant, et il savait aussi qu’on ne se ramenait pas à un rendez-vous les mains vides quand on était un garçon bien élevé. La mention de sa sœur lui arracha un sourire plus sincère et plus tendre que celui, de façade, qu’il affichait la plupart du temps. Rien n’était plus important pour Lucas que sa famille, et à ce titre, Psychée y tenait une place de choix. De plus, elle n’était pas simplement sa sœur, elle était aussi et surtout sa meilleure amie, sa confidente. Pour lui qui ne se livrait pas si facilement, c’était important de savoir qu’il pourrait toujours compter sur sa cadette. « Je ne suis pas surpris, Victoire est du genre à changer d’avis toutes les cinq minutes. » Il se retint de lever les yeux au ciel, à l’instar de son cousin Jensen, il avait du mal avec la capitaine des lions. « Heureusement, Psychée aime les vêtements, ça n’a pas du trop l’insupporter. Notre mère est un peu comme ça aussi, à essayer toute sa garde de robe pour ensuite, finalement, mettre la première tenue qu’elle a essayé. C’est un truc que je comprendrai jamais. » Lui s’habillait avec ce qu’il trouvait : tous ses pantalons allaient avec tous ses hauts, comme ça, pas de faute de goût possible.
Les deux jeunes gens se mirent alors en marche : « Il y a un endroit où tu préfères aller ? Les Trois Balais doit être un lieu de rendez-vous prisé aujourd’hui, mais moins que lors des sorties officielles. » Vu que seuls les couples étaient au village sorcier, contrairement à d’habitude où c’étaient les trois quart de l’école qui s’y retrouvaient au même moment une fois par mois.
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Karen Blackthorn
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Être courtisée ne pouvait que faire plaisir à Karen, encore plus lorsque cela venait d’un aussi bon parti et d’un jeune homme aussi bien élevé que Lucas. Karen ne se laissait pas approcher par tous les garçons, et ce crétin de Mulligan [Pureté de sang inconnue, stupidité sans nom, préfère gâcher sa chance d’être à Poudlard à faire le pitre en cours et à traîner avec des personnes insupportables, personnifie à lui tout seul l’inconscience des Gryffondors et malheureusement pour elle, ami avec Michael] s’en souvenait encore. Elle ne pouvait pas dire, le camarade de dortoir de son meilleur ami était plutôt beau garçon et qu’il la complimente ne pouvait que lui faire du bien à son ego, mais qu’il pense avoir ses chances avec elle était tout bonnement ridicule. Un seul coup d’œil suffisait à savoir qu’ils ne faisaient pas partie du même monde, contrairement à Lucas et elle, par exemple, or, que ce soit bien clair, elle tenait à rester dans son monde. Elle était effectivement tombée sous le charme sombre du mystérieux Itachi [même s’il avait fait le choix critiquable de s’entourer, lui pourtant si solitaire, d’Ells] et peut-être qu’elle aimerait qu’il réalise qu’elle pourrait être plus qu’une amie pour lui, mais elle était réaliste : ils n’étaient pas faits pour finir ensemble Kachi for the win. Son père ne lui avait jamais mis la pression pour quoique ce soit, elle avait toujours été librejuste influencée depuis sa naissance mais elle ne se voyait pas conclure une quelconque alliance maritale [parce que tout ce qui était sentiments, déclarations d’amour enflammées sous un ciel étoilé, elle passait, merci bien] avec quelqu’un qui n’était ni de Sang-Pur, ni de son milieu. Bref, Lucas rentrait dans les deux catégories ce qui était somme toute parfait.
« Très bien, merci. La perspective de cette journée avec toi m’a même permis d’oublier Ells et son rituel ridicule avec son thé nauséabond. » Personne dans leurs âges n’était sans ignorer la haine légendaire que se portait les deux Serpentards. Et pour quelqu’un d’aussi indifférent que Karen, une émotion aussi forte et négative que la haine voulait dire beaucoup. Elle adressa un sourire charmeur à Lucas. Ce n’était pas parce qu’elle avait mentionné son ennemie [et honnêtement, elle n’aurait jamais cru réellement connaître une ennemie à Poudlard, même si elle jugeait beaucoup de personnes, et n’appréciait pas autant de monde qu’on ne pouvait le supposer, car elle paraissait s’entendre avec relativement tout le monde] que sa phrase n’avait aucune intention séductrice. Elle n’oubliait certainement pas que leur virée s’effectuait le jour de la Saint-Valentin et qu’ils flirtaient ensemble.
« C’est très prévenant de ta part. » Mais elle n’en avait jamais douté ! « Moi aussi, je t’ai pris un petit cadeau. Nous pourrons les échanger une fois installés devant une bonne boisson chaude. » En dépit des commentaires acerbes qu’elle envoyait à Ells, Karen aimait le thé. Elle n’était pas une pure anglaise pour rien et pouvait boire trois à cinq tasses de thé par jour. Elle ne jurait quasiment que par le Earl Grey, bien évidemment et l’une des raisons premières de son antipathie pour la greluche blonde qui squattait le lit voisin dans son dortoir n’était autre que son insistance à prouver que les thés japonais et chinois étaient bien meilleurs.
Comme Karen s’en était doutée, la mention de Psychée suffit à faire apparaître un sourire doux et sincère sur le visage de Lucas. Il ne fallait pas oublier qu’elle était une jeune fille très observatrice et qu’elle analysait en permanence les comportements et les paroles des autres, ce qui la rendait plutôt perspicace. Un sourire amusé orna ses lèvres fines à la pique de Lucas envers Victoire. Elle n’était pas étonnée qu’une fille aussi bruyante, extravagante et dont le mode semblait toujours être branchée sur drama queen ne plaise guère au silencieux Poufsouffle. Elle-même avait beaucoup de mal avec la blonde, mais même si elle ne pourrait jamais la retourner en faveur de Magicis Sacra [Cette fille se croyait à la hauteur de son chanceux oncle et avait comme fait de sa mission de lutter contre MS, ce qui était parfaitement ridicule], elle était issue d’une illustre famille ce qui pouvait servir à Karen. « Toute sa garde-robe ? Son défilé se tient sur plusieurs jours ? », remarqua-t-elle avec un brin de sarcasme. Elle aurait pu souligner que Peony cultivait un amour intense pour la mode, mais prononcer le nom de la rouquine n’était pas dans son intérêt et pourrait plutôt rendre le jeune homme plus mal à l’aise qu’autre chose. « Pieddodu va être bondé, Les Trois Balais pourquoi pas, mais il faudrait trouver un endroit un peu isolé, sinon, nous n’allons pas pouvoir nous entendre. Il y a bien La Tête de Sanglier mais ce n’est pas très romantique. » Et elle ne l’était clairement pas, mais Lucas si, et on ne pouvait vraiment pas considérer qu’un endroit vaguement glauque et sentant la chèvre était idéal pour un rendez-vous.
Ξ Sujet: Re: First date ↄ Lucas Mar 26 Jan - 11:36
« Il y a certains avantages à une bonne cérémonie du thé tu sais, Mademoiselle Ells n’a seulement pas été en mesure de te les faire découvrir. Mon arrière grand-mère est japonaise, tu le savais ? » Tous les traits asiatiques des Montgomery avaient fini par disparaître, mélangés de trop nombreuses fois à du sang anglais. Les Shinku étaient une vieille famille de sang pur asiatique qui avait contracté une alliance avec les Montgomery il y a quatre générations parce que c’était plus sain que de se marier sans cesse dans son propre pays au risque d’avoir des problèmes génétiques – décision bien plus sage que celle de sa famille maternelle, ses deux grands parents maternels étant cousins germains -. Dans la génération de Lucas, ces origines ne se voyaient plus du tout et, déjà, dans celle de son père, il n’en restait presque plus aucune trace les triplés ayant par exemple tous les yeux bleus. Lucas n’aimait pas trop son arrière grand-mère (personne ne l’aimait vraiment ce qui aurait du poser question à l’intéressée mais elle ne se laissait pas si facilement déstabiliser), il s’était cependant familiarisé à sa culture par simple curiosité intellectuelle : être d’origines variées était l’une de ses fiertés. « Mais je suis bien entendu ravi que tu oublies tes inimitiés en ma compagnie. » Un petit sourire amusé passa sur ses lèvres : n’étant pas à Serpentard, il trouvait plus amusant qu’autre chose les disputes entre Karen et sa pire ennemie.
« Parfait. » ponctua-t-il concernant l’échange de cadeaux. Sans grande originalité, son choix s’était porté sur un bijou les Montgomery ont des actions chez certains bijoutiers anglais : une chaîne en argent avec un pendentif mais plutôt que de prendre un serpent ou un scorpion, il avait choisi un papillon finement ciselé en argent dont les ailes paraissaient changer de couleur en fonction de la lumière, allant du rose au violet en passant par une nuance de bleu. S’il ne doutait pas que Karen puisse être venimeuse à sa façon, ce n’était pas ainsi que lui la voyait, et un cadeau se devait d’être personnel.
« Elle n’a pas tant de vêtements que ça, il y a une sorte de turnover dans son dressing. Je ne crois pas qu’en dehors de ses tenues d’intérieur, elle ait déjà porté une robe plus de deux fois. » Après, sa mère faisait bien ce qu’elle voulait, elle était adulte. Il comprenait aussi qu’avec un métier comme le sien, elle doive tenir son image sous contrôle, surtout que tout le monde magique savait que Roze avait des problèmes de santé mentale… c’était bien plus dur pour elle que pour Keira de se faire bien voir, mais en public, elle était toujours superbe. Et il le pensait vraiment, ce n’était pas uniquement parce qu’elle était sa mère. « Plutôt les Trois Balais alors ? On va essayer de se trouver une table un peu à l’écart, et puis il y a moins de monde que d’habitude comme seuls les couples ont eu le droit de sortir. » Lucas avait éhontément menti à sa directrice de maison qui est aussi sa tante en disant qu’il sortait avec Karen, de toute façon qui irait vérifier ? Il avait toute la confiance des adultes de Poudlard qui confondaient sérieux et honnêteté.
Le duo se présenta à l’auberge qui, bien que remplie, ne l’était effectivement pas autant qu’un jour de sortie pour tous. Lucas demanda une table tranquille dans un coin de la salle et, par chance, il en restait une. Ils purent ensuite commander leur boisson, et lorsqu’elles furent devant eux, il sortit l’écrin de sa poche pour le présenter à Karen en le faisant glisser près de sa tasse du bout des doigts. « Bonne Saint Valentin, j’espère que ça te plaira. »
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Karen Blackthorn
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Trop occupée à partager son animosité envers cette insupportable dépendante au thé qu’était Ells, Karen n’avait plus songé aux origines nippones de Lucas. Il lui demanda si elle les connaissait et Karen acquiesça. Connaitre les arbres généalogiques des familles de Sang-Pur, c’était quand même la base quand on était soi-même issu d’une des familles les plus anciennes du Royaume-Uni, même si celui des Montgomery représentait un sacré défi. Mais cet apprentissage était aussi important car même si les Blackthorn avaient toujours tenu à conserver la pureté de leur sang, ils n’avaient jamais été prêts à contracter des mariages avec des sorciers trop proches au niveau génétique, comme cela avait pu se faire dans d’autres lignées. Avant de réfléchir aux potentiels arrangements maritaux, il fallait donc bien savoir les liens que vous aviez avec les autres familles de votre rang. Et même sans ça, il était toujours important de connaître l’ascendance d’un sorcier. C’était même essentiel pour déterminer l’intérêt dudit sorcier. « J’espère que tu comptes me faire découvrir une cérémonie de thé à ta manière, alors », rétorqua-t-elle avec un sourire séducteur. Encore une fois, elle n’avait rien contre le thé ou les cérémonies de thé en soi, mais Ells avait la manie de tout gâcher [sans compter qu’elle était incapable de se contrôler, de se canaliser, c’était tout simplement pathétique.] « C’est facile d’oublier les désagréments qu’elle apporte en ta compagnie », souligna-t-elle en gardant le même sourire. Un peu de flatterie ne pouvait jamais faire de mal [même si Michael pensait tout le contraire], surtout quand un jeu de séduction avait commencé.
Tout en marchant en direction de Pré-au-Lard, leur discussion s’orienta vers le dressing de la comtesse Roze Maiden-Montgomery [comtesse et chanteuse d’un groupe sorcier célèbre], ce qui était amusant quand on y pensait. « Ne pas porter une robe plus de deux fois, c’est la base mon cher. Tu devrais le savoir en tant que futur comte. » Elle lui adressa une œillade amusée. Lucas possédait la réserve et le flegme qu’elle associait aux nobles, en revanche, il avait laissé toute l’arrogance que pouvait conférer un tel titre je pense fort à toi Nico chéri à son cousin Jensen. Quelque part, Karen trouvait cela dommage. Elle considérait qu’il fallait être fier de son identité. Certains Sangs-Purs, en plus de déshonorer leur sang et de renier leurs valeurs, semblaient croire que leur pureté de sang était une honte et une infamie [et quand elle disait certains, elle pensait évidemment à Cassandra, qui avait terriblement mal tourné comme elle ne cessait de le dire avec Cecilia.]
« Tu as raison, autant profiter du fait qu’il y ait moins de monde et profiter des Trois Balais », approuva la brune en prenant aussitôt la direction de la taverne. C’était le choix le plus judicieux, et aussi le plus intéressant pour elle. A Pieddodu, il n’y aurait que des couples qui ne feraient que s’embrasser et se déclarer leur amour avec des discours sentimentalistes parfaitement écœurants [dire que Jensen paraissait désormais rentrer dans cette catégorie des amoureux transis et niais…Karen n’en revenait toujours pas.] Mais aux Trois Balais…il y avait moyen de capter des conversations plus captivantes. Même en étant assis dans un coin de la salle [et en affirmant cette volonté, elle savait qu’elle écartait tout soupçon sur d’éventuelles motivations cachées, si jamais cela venait à l’esprit de Lucas de se questionner].
Au bar, Karen commanda un Earl Grey, sans sucres. Elle prenait rarement des cafés, la boisson favorite d’Itachi [ce qui devait bien agacer cette folle d’Ells], et les Biéraubeurres étaient trop dangereuses pour elle. Sucrée, calorique, la boisson avait toute chance de terminer sa course dans la cuvette des toilettes après qu’elle se soit fait vomir. Sitôt installés, Lucas lui fit glisser son cadeau. Karen ouvrit l’écrin avec délicatesse et observa le collier avec des yeux brillants. En un bruissement d’ailes, le papillon en argent passa du rose en violet –sa couleur favorite. « Tu possèdes vraiment un goût impeccable. Il est magnifique, merci, déclara Care. Mais, si je peux me permettre, pourquoi avoir choisi un papillon ? » Elle avait beau porter l’uniforme de manière bien plus stricte que certaines filles de l’école, il n’était pas rare que ses tatouages se voient lorsqu’elle portait des hauts au col ouvert. Nul non plus n’était sans ignorer que comme beaucoup d‘élèves de sa maison, Karen aimait les serpents. Sortant une boite de son sac, elle la fit glisser vers Lucas. « Bonne Saint-Valentin à toi aussi. » Elle lui avait commandé quatre médiators gravés aux initiales des membres de sa famille ainsi qu’un métronome magique qui sifflait quand il entendait une note qui n’était pas juste, des choix logiques pour le musicien qu’était Lucas, mais aussi personnalisés.
Ξ Sujet: Re: First date ↄ Lucas Mar 16 Fév - 16:21
« Pourquoi pas ? Il doit être possible d’obtenir tout ce qui y est nécessaire via la salle sur demande. » Il était aussi envisageable de demander à mademoiselle Ells sa contribution mais Lucas avait anticipé que ce n’était pas une solution viable vu l’inimitié flagrante entre sa compagne du jour et l’autre Serpentard – qu’il ne connaissait par ailleurs que de nom et de visage vu qu’elle ne fréquentait pas leur petit cercle de sang pur anglais -. Quant à la cérémonie du thé elle-même, Lucas ne savait pas trop ce qu’il vaudrait dans ce domaine, mais il avait eu l’occasion de voir son arrière grand-mère le faire ce qui lui faisait au moins un exemple concret en tête. Notons que de base, le premier avantage qu’il avait trouvé à cette tradition était que pendant ce temps la vieille femme retenait ses invectives contre le reste de leur famille – Lucas était d’un naturel trop tempéré pour comprendre les sautes d’humeur de son arrière grand-mère -.
Il ne releva pas le compliment, peu sensible à la flatterie bien qu’elle le fit sourire, et passa directement au sujet de la garde robe de sa mère qui était arrivé somme toute naturellement dans la conversation. « Crois bien que je le sais. Même si mes parents me laissaient assez tranquilles avec ça, je n’ai pas pu échappé en tant qu’aîné aux leçons d’étiquettes de la duchesse douairière. Note que je ne sais pas pourquoi elle insiste autant, c’est Hope l’héritière, et j’ai peu d’intérêt pour la vie de rentier. » Lucas avait reçu l’éducation selon la lettre de la haute noblesse, mais il ne comptait pas du tout frayer dans ce milieu, préférant se tourner vers la médicomagie après ses études. L’oisiveté était la mère de tous les vices, et en plus il n’aimait pas beaucoup les soirées mondaines. Ça ne le dérangeait pas d’y aller, mais il n’y trouvait pas vraiment d’intérêt. Il est très probable que s’il n’avait pas élevé les convenances et la politesse en vertu, il aurait imité sa cousine Chiara et préféré la compagnie d’un livre à la valse. Enfin… sa grand-mère maternelle n’avait toujours connu que cet univers un peu hors de temps qu’était la noblesse sorcière allemande. Même la démocratie moldue n’y avait rien fait, il supposait que c’était inattaquable.
Les deux jeunes gens se dirigèrent ensuite vers les Trois Balais et Lucas profita qu’ils soient installés pour offrir son cadeau à Karen. La question sur le choix du papillon le fit sourire tandis qu’il buvait un thé à la rose avec du sucre. Il prenait toujours cette boisson parce qu’elle lui faisait penser à sa mère et à son foyer. Il aimait Poudlard mais rien n’égalerait jamais pour lui la quiétude du domaine de ses parents et ses nombreux habitants à plumes comme à poils. « Outre le fait que je voulais t’offrir quelque chose que tu ne risques pas de déjà posséder, je trouve que le papillon te va bien. » Il prit une nouvelle gorgée de thé avant de s’expliquer plus amplement : « On se laisse souvent fasciner par la beauté des ailes de papillon, mais c’est oublier qu’avant d’en arriver à ce stade, il leur a fallu fournir un effort contre eux-même et contre le monde extérieur pour sortir de leur chrysalide. » Il ponctua cette analyse d’un léger haussement d’épaule. « Et puis je suis un indécrottable romantique – c’est de famille -, jamais une charmante jeune fille ne m’évoquera des images de serpent ou de scorpion. »
Karen lui offrit à son tour un cadeau qu’il ouvrit sans douter que ça lui plairait : sans être de proches amis, ils se connaissaient tous les deux depuis la prime enfance, à force ils connaissaient leurs goûts respectifs. « Merci, c’est parfait. Je dois avouer que je n’ai pas beaucoup joué ces derniers temps… il faudrait que je m’y remette. » certains étaient inspirés par leurs chagrins d’amour Erin par exemple, chez Lucas ça avait plutôt un effet contraire. Depuis que Peony l’évitait, c’était le vide dans sa tête, il n’y avait plus de musique qui lui venait. Jouer mécaniquement une partition restait possible évidemment, mais il ne pouvait plus composer. Non que ça manque à grand monde, il n’était pas du genre à étaler son talent et rares étaient ceux qui profitaient du don qu’il avait hérité de ses parents (sans avoir leur goût pour la scène).
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Karen Blackthorn
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Imaginer que Lucas puisse lui préparer une cérémonie de thé à sa façon était plaisante bien qu’elle induisait l’idée que leur jeu de séduction s’inscrivait dans un cadre à priori à long terme. Cela étant dit, même si Karen n’aimait pas les sentiments, elle était aussi convaincue qu’on ne se courtisait bien qu’à travers plusieurs rendez-vous. Elle était loin d’être une fille facile qui cédait à la première remarque pseudo séductrice et encore moins face à un sourire que l’on pense charmeur comme certaines gourgandines face aux dragues lourdes et peu inventives d’Hartley et Lloyd non, elle avait définitivement bien plus de classe et de goût que cela. Elle avait beau n’avoir que quinze ans, elle recherchait un partenaire solide, avec qui elle pourrait éventuellement conclure un mariage de convenance et engendrer des héritiers -de préférence de Sang-Purs. Oui, elle était jeune, mais c’était en fréquentant plusieurs jeunes hommes de son milieu qu’elle pouvait distinguer celui lui conviendrait le mieux et s’il n’était pas Magicis Sacra compatible, comme elle supposait que cela soit le cas de Lucas [Les Montgomery avaient toujours dû sortir du lot, que ce soit par leur nombre de membres absolument hallucinant que par leur manque de considération envers leur propre sang], ils étaient assez jeunes pour qu’elle le convainque de rallier la bonne voie.
« Tu oublies les exceptions à la loi de Gamp, très cher », souleva-t-elle avec un poil de suffisance. Enfin ! L’impossibilité que la nourriture soit créé magiquement, c’était aussi connue que l’impossibilité de transplaner dans Poudlard. Tous les jeunes sorciers étaient censés savoir ça ! Encore plus quelqu’un de sérieux comme Lucas. A moins qu’il ne parle pas de la boisson en elle même, mais bel et bien de la porcelaine, la petite table et tout ce qui était censé entourer une cérémonie du thé ? Peut-être bien car pour oublier un tel basique, il fallait être aussi stupide que Kostas [et c’était avec lui qu’Ells avait décidé de sortir, qu’on ne se demande pas après pourquoi elle affirmait que la blonde était cinglée !]
Lucas confirma, s’il en était besoin, qu’il n’accordait pas plus d’intérêt à son titre qu’à la dernière bêtise de Faraday [mais c’était une mauvaise comparaison, en tant que préfet, puis collègue de la cinquième année, et préfet en chef, il avait dû gérer l’Irlandaise bien plus de fois qu’il ne pouvait le compter de tête, très certainement]. Karen avait déjà croisé la duchesse douairière, et davantage sa nièce dont elle ne pensait pas grand-chose, hormis qu’elle disposait d’un goût discutable en matière d’hommes Zane serait d’accord au vu de l’attitude de son mari. « Tout le monde doit recevoir les leçons d’étiquette, même les plus éloignés au niveau de l’ordre de succession. Car eux aussi représentent la famille. Si tu as un héritier bien éduqué, mais que toute la famille autour est mal élevée, cela ne donne pas une bonne image. » Mais de nouveau, elle ne faisait qu’évoquer une réalité que Lucas devait bien connaître. Que cela lui plaise ou non, il deviendrait comte un jour. « Alors quelle voie préfères-tu à celle pourtant si enviable de rentier ? », demanda-t-elle avec une pointe de sarcasme. Elle doutait qu’il se dirige vers le métier de musicien, c’était un passe-temps mais pas une future carrière pour lui, contrairement à ses parents qui baignaient dans ce milieu.
Désormais installée confortablement dans le pub des Trois Balais, savourant avec délectation son thé qui la réchauffait toute entière, Karen passa à la partie qu’elle redoutait le plus dans ce rendez-vous, la partie qui serait immanquablement plus romantique qu’une simple discussion. Mais c’était le jeu, particulièrement avec un garçon comme Lucas, et elle le savait bien dès le début où il avait commencé à flirter avec elle. Il lui offrit d’abord son cadeau, et elle allait sortir une remarque probablement sarcastique sur la beauté éphémère des papillons lorsque Lucas expliqua davantage son choix. Le choix de ses mots la paralysa quelques secondes. Elle ne l’avait pas vu venir [à croire qu’elle ne pouvait pas tout voir venir]. Elle releva les yeux et croisa son regard, tentée d’utiliser ses capacités pour découvrir s’il savait l’étendue de sa faiblesse, l’étendue de sa lutte avec elle-même, pour utiliser ses mots avant de décider que ce n’était pas la peine. Pourtant, même si son visage restait imperturbable, elle avait bel et bien été touchée. Volontairement, elle ne commenta pas son analyse, peu désireuse de s’attarder sur la justesse de cette dernière, et préféra soulever : « Pourtant les scorpions et les serpents sont des animaux majestueux. Dangereux, évidemment, redoutables, mais d’une grande beauté. » Elle posa un doigt verni sur la clavicule, à l’endroit de son tatouage, que couvrait le haut de sa robe pourpre. « Peux-tu m’aider à mettre le collier ? », demanda-t-elle en dardant son regard une nouvelle fois sur Lucas. Les effleurements qui accompagneraient ce geste, tout ça rentrait dans la catégorie de la séduction après tout. « Justement. Je comptais te proposer de jouer un morceau en ma compagnie, si cela te dit, rebondit-elle après lui avoir offert son cadeau. Je t’avoue porter une affection indécrottable à La Lettre à Elise. Que veux-tu, j’aime mes classiques. » Elle rit doucement, sachant qu’il n’en serait guère étonné -et personne d’autre d’ailleurs.
880 mots
Dernière édition par Karen Blackthorn le Ven 9 Avr - 18:42, édité 3 fois
Ξ Sujet: Re: First date ↄ Lucas Mer 24 Mar - 18:36
Sans prendre ombrage du ton de la jeune fille, Lucas sourit et répondit d’un ton pondéré : « Je ne pensais pas au thé, ou à l’eau, mais aux accessoires ». En effet, pour faire une véritable cérémonie du thé, il fallait faire de réelles efforts de décor et il fallait aussi des bols, un fouet, etc. Autant d’objets qu’ils auraient pu emprunter à la camarade de chambre de Karen, mais ils ne le feraient pas vu l’inimitié entre les deux jeunes filles.
« Hum… oui, tu n’as pas tord, même si mes bonnes manières ne servent pas à grand-chose si on suit cette logique : je ne sais pas si tu as déjà eu l’occasion de croiser Hope, mais elle ne respire pas… l’élégance. Cela dit, elle n’a que sept ans, ça viendra peut-être avec le temps. » Il se permettait néanmoins d’en douter : Fredericke passait encore mais Vincent avait toujours eu du mal à cacher son mauvais caractère, or Hope était un mélange de ces deux-là qui ne pouvait qu’être explosif. Non pas qu’elle soit colérique, elle était même plutôt agréable comme petite fille, seulement elle ne tenait pas en place et n’avait pas vraiment le comportement attendu chez une jeune noble. Il était à peu près certain que Karen ne verrait pas ça d’un très bon œil – Lucas trouvait ça plutôt mignon, mais il avait toujours été faible face aux filles de sa famille -.
« Je compte devenir médicomage : admets que c’est la voie idéal pour un Poufsouffle dans mon genre. » Juste assez altruiste pour avoir envie d’aider les autres mais avec assez de distance pour que l’empathie ne le gêne pas dans cette carrière. Lucas n’avait pas mis longtemps pour se décider sur ce qu’il ferait après Poudlard, contrairement à d’autres de ses camarades comme Graham ou Fiona. On pouvait dire en un sens, et sans trop de mauvais jeu de mots, que ses entretiens au sujet de son orientation avaient été un parcours de santé !
Ensuite attablés, le jeune homme s’expliqua quant au choix de son cadeau. Il était difficile de lire la réaction de Karen, la jeune femme restant comme lui assez impénétrable en apparence. Il supposa cependant qu’elle avait du comprendre ce qu’il lui expliquait, elle avait seulement la même fascination que beaucoup de ses camarades vert et argent pour les animaux venimeux – il ne la partageait pas, mais il pouvait quand même la comprendre -. « Disons que j’ai préféré privilégié une symbolique plus originale quitte à ce que cela soit moins majestueux. » Son cadeau en serait forcément plus marquant que s’il lui avait offert un scorpion, il en était certain. « Bien sûr. » Il prit les deux côtés de la chaîne et repoussa délicatement les cheveux de Karen sur un côté pour pouvoir fermer l’attache. Il laissa ses doigts s’attarder sur la nuque de la jeune femme quelques secondes de plus que nécessaire par pur calcul : bien qu’ils soient amis, ils n’étaient pas là en raison de ce lien, mais parce qu’ils avaient un rendez-vous.
« C’est une bonne idée, j’aime beaucoup La lettre à Elise, et les classiques ne le sont pas pour rien. Pour ma part j’ai un faible pour la Sonate au Clair de Lune. » De Beethoven aussi cela dit, leurs goûts n’étaient donc pas si différents que ça. Lucas se fit la remarque que ce serait peut-être une bonne chose de jouer avec quelqu’un d’autre vu son manque d’inspiration récent…
(c) DΛNDELION
Karen Blackthorn
Parchemins : 306Âge : 16 ans ↄ 10 novembre 2000 Actuellement : 6ème année Points : 0
Comme elle l’avait deviné, au final, Lucas pensait bien aux accessoires nécessaires à la cérémonie du thé, et n’avait pas oublié ses fondamentaux. Le contraire l’aurait étonnée, à vrai dire, tant le préfet-en-chef était un garçon sérieux, sans conteste l’un des plus brillants élève de son année. Karen pensa brièvement à Mulligan [elle craignait fort que cet imbécile ait une très mauvaise influence sur Michael, qui possédait déjà une tendance naturelle à se laisser aller et à n’accomplir que le minimum au lieu d’exploiter ses facilités]. Elle aurait toujours du mal à comprendre pourquoi la société valorisait ce genre de clowns qui préféraient dédier leur vie aux pitreries plutôt que les personnes intelligentes et mesurées qui travaillaient, comme Lucas. « On s’organisera ça », sourit Karen pour conclure la parenthèse cérémonie de thé. Elle aimait le breuvage, mais elle avait du mal à comprendre tout le rituel autour, et la passion de Katarzyna autour de ce rituel justement ne l’aidait pas à y se montrer tolérante. Mais évidemment, comme c’était Lucas qui proposait, c’était différent.
Évoquant le titre de noblesse de Lucas, et un noble de nos jours, c’était rare, et des manières qui étaient inculqués aux enfants de la noblesse, le jeune homme mentionna un prénom que Karen connaissait uniquement parce qu’elle s’était fait le devoir de connaître tous les interlocuteurs qu’elle pouvait croiser lors des soirées mondaines, ce qui était à la fois une lourde tâche mais qui s’effectuait finalement assez rapidement, le monde sorcier, et le monde sorcier bourgeois de surcroit n’était pas si grand que cela. « J’ai dû croiser la route de la fille de l’héritière en titre quelques fois, mais je n’ai pas vraiment eu le plaisir de discuter avec elle. En même temps, elle est si jeune. » Mais il était vrai que Hope lui avait parue intrépide et bien éloignée de ce que l’on pouvait attendre d’une future duchesse [encore le coup d’un mariage bien mal arrangé, on avait laissé Fredericke Maiden choisir son partenaire et cela donnait une héritière pas du tout à la hauteur de son sang et de son rang, c’était pitoyable]. Bien évidemment, Karen ne partagea pas ses pensées avec Lucas. Il aurait été fort impoli de sa part de critiquer ainsi un membre de sa famille.
Comme elle lui demandait ce qu’il comptait faire plus tard, vu qu’il ne voulait pas simplement vivre de sa rente, et c’était tout à son honneur, Lucas lui répondit et elle sourit. « Effectivement, c’est un métier dans lequel je te vois tout à fait. Qui te correspond. » Le Poufsouffle dégageait certes une certaine froideur, non que cela ne plaisait pas à Karen qui avait bien du mal avec les caractères expansifs même si elle portait une certaine affection à Peony, mais c’était quelqu’un de rigoureux, de travailleur, qui aidait tout ceux qui en avaient besoin : tout autant de qualités nécessaires au métier de médicomage.
Une fois installés et au chaud à l’intérieur de la taverne des Trois Balais, assis à un coin idéal, assez loin de l’agitation pour le bonheur de ses oreilles mais en même temps assez prêt pour justement les laisser traîner au besoin [c’était la raison pour laquelle était si bonne en tant qu’espionne : outre sa capacité à mentir avec un aplomb phénoménal, et son sang-froid inébranlable, elle arrivait à la fois à se concentrer sur sa conversation en cours et à écouter ce dont les autres clients parlaient], Karen et Lucas échangèrent leurs présents. Puisqu’ils sortaient à l’occasion de la Saint-Valentin, c’était un peu le passage obligé. « Tu as bien fait », remercia simplement Karen. Bien sûr, elle aimait les serpents et les scorpions, mais elle avait déjà des tonnes de bijoux gravés de ces symboles, et son signe astrologique avait même été marqué sur sa clavicule lorsqu’elle était petite. Sûr qu’avec ce papillon, elle se souviendrait toujours de sa provenance. Elle le laissa attacher le collier, et simula un frisson quand il laissa s’attarder ses doigts sur sa nuque. Ce n’est pas que Lucas ne lui plaisait pas, c’était un beau garçon, mais son insensibilité la rendait profondément frigide. Rien n’aurait su briser ni sa carapace ni son cœur de glace. Ce qui n’était pas une raison pour qu’elle ne joue pas, elle aussi, le jeu de la séduction. Elle avait gardé les yeux baissés jusqu’à présent mais les remonta lentement vers le regard du jaune et noir et souffla d’une voix qui se voulait rauque : « Merci. »
Elle lui proposa ensuite qu’ils jouent ensemble [rien de plus normal, elle était une exceptionnelle violoniste, elle le savait très doué au piano et à la guitare] et il accepta. « J’aime aussi énormément La Sonate. Beethoven est certainement l’un de mes compositeurs favoris. Et toi ? » Elle but une gorgée de son thé encore bien chaud, les notes des morceaux classiques résonnant dans un coin de son cerveau. Elle se souvenait que le goût de la musique classique lui était venu de sa mère. Aussitôt, elle bloqua cette pensée parasite. Il ne fallait pas qu’elle pense à elle, pas après l’analyse de Lucas sur le papillon, ce serait s’aventurer sur une route bien trop dangereuse et elle s’y refusait fermement.
Ξ Sujet: Re: First date ↄ Lucas Mer 21 Avr - 10:23
Les deux jeunes gens avaient déjà un futur rendez-vous de presque organisé autour du thé. Lucas appréciait la simplicité de ses rapports avec Karen bien qu’il en regrettât l’absence de passion. Vouloir oublier Peony était une chose, y parvenir en était une autre, cependant le préfet en chef savait que la mesure, dans laquelle sa compagne du jour et lui-même se complaisaient, leur permettait de rester sereins. Karen était au courant de toute l’histoire avec Peony, ou plutôt de la veste qu’il s’était pris, et cela rendait cette sortie honnête. Il allait de soit que pour Lucas, Poufsouffle exemplaire pas comme d’autres, c’était essentiel et c’était en toute confiance comme l’agneau de la fable qu’il regardait où le conduisait ce semblant de relation avec Karen.
« En effet, elle est vraiment jeune. Ma mère était l’aînée de la famille et elle m’a eu jeune, donc j’ai beaucoup de différence d’âge avec Hope. Du côté de mon père, j’ai plus de cousins de mon âge. » Ce qui n’était pas peu dire, les Montgomery étant très nombreux, y compris dans la génération de Lucas. Et ils comptaient encore plusieurs couples de sang pur : celui de ses parents évidemment, celui de son oncle Quentin et celui de leur cousin Alexis j’ai vérifié, Vicky est de sang mêlé. Tout bien pesé, ce n’était pas énorme si l’on faisait un pourcentage au nombre de personne de sa famille, mais à dire vrai, les Montgomery se fichaient pas mal des histoires de sang. Lucas tenait son éducation stricte de la famille de sa mère qui, bien que star du rock reconnue, avait elle-même grandi dans un château et avait toutes les bonnes manières attendues chez une héritière. Son fils lui ressemblait pour ça : Lucas s’était toujours senti comme un poisson dans l’eau dans les soirées de sang pur qu’il fréquentait avec Karen depuis l’enfance. Comme sa grand-mère maternelle tenait beaucoup aux histoires de lignées, c’était aussi bien qu’il n’y soit pas trop réfractaire (encore qu’il n’en fasse pas une priorité). Depuis qu’il avait renoncé à séduire Peony – il fallait savoir admettre sa défaite -, il avait pris le parti d’accepter tout rendez-vous arrangé proposé par sa grand-mère même s’il l’avait prévenu qu’il avait déjà approché Karen. Autant dire que la vieille femme avait failli sauter au plafond mais qu’elle était trop bien élevée pour le faire.
Au sujet de sa future carrière, il se contenta d’approuver d’un petit signe de menton. Il ne lui retourna pas la question parce que Karen n’était qu’en quatrième année, elle n’avait même pas encore eu ses rendez-vous d’orientation, cela lui parut donc superflu. De son côté, médicomage était un métier qui s’était imposé à lui, il était certain que ça lui plairait : les études ne lui faisaient pas peur, le labeur non plus ! Ses parents avaient approuvé, cela dit aucun métier n’aurait rebuté le couple Montgomery-Maiden : ce n’était pas comme s’ils avaient besoin d’argent, Roze gérait les finances familiales d’une main de maître, chacun pouvant à ce titre faire ce qui lui plaisait. Et ce qui plaisait à Lucas, c’était d’être occupé. Il détestait ne rien faire !
Le jeune homme avait tenu à offrir un présent à la Serpentard qui soit unique, qui représente quelque chose, et il éprouva une certaine satisfaction à constater que son choix avait été judicieux. Certes, Karen n’était pas aussi expansive que la plupart des filles de son entourage mais il pensait que si le collier ne lui avait pas plu, elle le lui aurait dit : il n’était, après tout, pas réputé pour sa susceptibilité. Finalement, il attacha la chaîne au cou de la demoiselle, ses doigts s’attardant légèrement sur sa nuque. Il remarqua son frisson mais n’en fit aucune remarque – il se voulait être un vrai gentlemen -, et quand elle le remercia, il lui prit la main pour la porter à ses lèvres délicatement : « Mais de rien ».
Comme ils étaient dans une logique de projets – au demeurant adaptables, ils pouvaient tout aussi bien passer pour des rendez-vous amicaux que plus romantiques -, ils parlèrent de musique dans l’idée de jouer ensemble un jour. Lucas avait délaissé son art depuis que Peony l’évitait parce qu’il bloquait pour composer, jouer des partitions déjà existantes devaient cependant être faisable. Surtout du Beethoven. « Pour moi aussi, je lui trouve une sensibilité que je ne retrouve pas nécessairement chez les autres classiques. Les partitions de Mozart, par exemple, m’ont toujours paru prétentieuses, comme un texte dans lequel on aurait voulu glisser trop d’effets de style. Mais cela reste un avis personnel. » raconta-t-il tout en buvant ce qu’il lui restait de boisson.
Quelques minutes plus tard, ils eurent tous les deux terminés. « Que dirais-tu de poursuivre notre rendez-vous par une promenade ? Il fait une chaleur étouffante ici. » Et, surtout, il y avait beaucoup de monde et Lucas n’était jamais très à l’aise au milieu des foules même si avec les années, il avait appris à prendre sur lui. Il tendit sa main à la jeune femme pour qu’elle la prenne ou saisisse son bras, au choix, et ils sortirent après que Lucas ait payé leurs consommations. La suite du rendez-vous se poursuivit dans la même ambiance jusqu’à ce qu’il soit l’heure de rentrer au château où Lucas raccompagna son amie jusqu’à sa salle commune.