Ξ Sujet: Re: First date ↄ Lucas Sam 24 Avr - 12:08
Karen sentait une pointe de déception chez Lucas, un sentiment difficile à comprendre pour elle car il était lié au manque de passion qui caractérisait leur relation or, la jeune fille ne versait pas dans la passion [ça s’apparentait à un simple manque de maîtrise]. Ses sens, accrus par des années de pratique de la Legilimancie, restaient constamment affutés sans qu’elle n’ait réellement besoin de se mettre à fouiller dans les esprits des personnes qui l’entourait. Comme son père, elle n’avait plus besoin de sa baguette pour s’insérer à la surface du cerveau de ses victimes, une attaque plus profonde aurait probablement besoin qu’elle lance le sort avec sa baguette. De fait, elle n’entrait jamais au fin fond des souvenirs et des sentiments de ceux qu’elle côtoyait, c’était pour le moment trop risqué et elle avait d’autres moyens pour réussir à accomplir correctement son rôle d’espionne. Finalement, les seuls moments où elle utilisait le sortilège, c’était lors de ses sessions d’entraînement avec la sœur de Jensen. Karen avait tout de suite tenu, en entrant à Poudlard, à ces cours particuliers. Comme tout don, la Legilimancie avait besoin de pratique, d’essais pour se cultiver. Cela permettait aussi à la jeune fille de s’entraîner à fermer son esprit, tout en laissant parfois fuiter des souvenirs qu’elle choisissait [donc aucun qui risquait de compromettre son affiliation ni celle de son père avec Magicis Sacra] pour ne pas que la professeure Gibson se doute qu'elle était plus forte qu’elle ne devrait l’être. Mais au jeu de dupe, Karen était la meilleure. C’était sa raison d’être.
Se rendre aux soirées mondaines et se mêler aux jeunes de son âge était une autre de ses grandes occupations. C’était ainsi qu’elle avait rencontré Lucas, et la plupart de ses connaissances d’enfance. C’était aussi dans ce cadre qu’elle pouvait rencontrer les quelques nobles du monde magique, même celles qui n’étaient pas anglaises : les de Liechtenstein une pensée pour l’amour de ma vie, de Guise et les Maiden. Discuter avec ces Sangs-Purs revêtait une importance capitale dans sa mission, raison pour laquelle elle ne risquait pas de rester dans son coin et de faire la tête comme Michael [une attitude peu convenable, vraiment]. « Avec tous les Montgomery, c’est presque logique que tu en ai quelques-uns de ton âge », plaisanta Karen. Les Montgomery était l’une des rares familles où la génération actuelle était encore de Sang-Pure mais ils avaient toujours été un peu hors catégorie, Finalement, Lucas était l’un des seuls qui relevaient le niveau, mais peut-être ce comportement était plus à attribué du fait de son éducation de futur conte plutôt que des Montgomery, bien qu’elle reconnaisse que certains possédaient des manières tout à fait correctes, et d’autres non.
L’échange de cadeaux passé, et celui de Lucas, tout comme ses paroles, la touchait plus qu’elle n’aurait jamais pu, ni dû, l’exprimer, les deux jeunes gens évoquèrent leur projet de jouer ensemble, une idée comme une autre, comme la cérémonie de thé, pour un second rendez-vous. Il était évident qu’ils continueraient de se fréquenter et de se faire la cour. Est-ce cela aboutirait à une vraie relation ? Karen ne le savait pas encore, et de plus, elle n’était pas sans ignorer que se mettre en couple lui compliquerait la tâche. Elle n’utilisait pas la séduction comme une arme, en revanche, une relation signifiait que l’on devait sacrifier une partie de son temps pour l’autre. Et puis, une relation romantique avec quelqu’un comme Lucas demanderait une implication qu'elle n’était pas sure d'être capable de feindre. Enfin, la question ne se posait pas encore. Elle se contenta de sourire lorsque Lucas lui baisa la main. Elle n’aimait guère qu’on la touche, mais cela faisait partie du jeu et Lucas avait au moins la décence de se conduire comme un vrai gentleman [contrairement à bien d’autres rustres qui polluaient les couloirs du château].
« Un moyen sans doute de prouver à quel point il était un virtuose ? souleva-t-elle au sujet de Mozart. Il est vrai que malgré son nombre impressionnant d’œuvres, ses œuvres m’ont moins marqué que celles de Beethoven. » Avant de jouer du violon, Karen avait évidemment commencé par l’étude du solfège et du piano. Elle était d’ailleurs toujours capable d’en jouer, même si son instrument de prédilection restait le violon. Elle avait toujours préféré les instruments à corde, encore une fois un goût que sa mère, qui avait été une excellente harpiste, lui avait laissé. De nouveau, elle laissa s’évanouir cette pensée rapidement.
« C’est une très bonne idée », approuva Karen lorsque Lucas lui fit part de son envie de balade. Elle avait assez tendu l’oreille pour le moment. Depuis qu’ils étaient arrivés, la taverne n’avait cessé de s’emplir et elle n’arrivait même plus à comprendre quoique ce soit dans tout ce brouhaha. Elle préféré saisir son bras, moins intime [et niais] que de lui rendre la main avant de sortir. Il faisait bon et elle passait un délicieux moment en sa compagnie. C’était décidément une Saint-Valentin réussie.