Alors qu'Alan se perdait dans la contemplation fictive de son petit ami
« Oui, je sors avec. Oui, oui, c'est ça, nous sommes ensemble. Il est beau hein ? Hein qu'il est beau? », il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait de la chance et qu'il avait – ça on ne pourrait pas lui enlever –
très bon goût. Quand il repensait d'ailleurs à son crush pour Graham (qui était très beau aussi, d'ailleurs), il se disait qu'il n'y avait pas photo et qu'il subissait – maintenant effectivement –
vraiment les affres de l'amour : avec le lion, il n'y avait rien d'amoureux, quand il y pensait. Il lui avait fallu Cillian pour le voir.
Cependant, Alan ne semblait pas être le seul à avoir subit les flèches de Cupidon
« Hébé coquinette, on cache des choses ? » puisque Dominique – et c'était bien surprenant – sembla se trahir un instant. Elle sembla mentionner le nom de la personne qui lui manquait tant, en piquant un fard et comme à Poudlard la jaune et noire passait quand même beaucoup de temps avec les mêmes personnes, le capitaine se douta de qui elle parlait. Il ne lui posa cependant aucune question, par pudeur et respect d'abord, mais aussi parce que par empathie, Alan fut également un peu gêné de la gêne ressentie par sa camarade et regarda quelques secondes à son tour ses chaussures. Il sourit cependant, un peu amusé par le bref manque d'assurance de la jeune fille : Alan s'en rendait bien compte, les choses de l'amour étaient loin d'être simples, en particulier à leur âge.
Il hocha alors la tête, ne trouvant rien à redire à la jeune fille : lui même ne savait pas ce qui allait se passer dans l'année. Il aurait été incapable de prédire son comportement dès les cours commencés : il se savait trop travailleur pour penser à Cillian tous les jours, mais encore une fois le moldu était le premier, il était difficile de savoir comment ils gèreraient l'éloignement.
Les yeux de l'Irlandais se fixèrent plus intensément sur sa camarade quand celle-ci parla de Viska : c'était comme si
elle lisait en lui. Les deux Poufsouffle avaient plus de points communs qu'ils ne le pensaient, puisqu'Alan était complètement de l'avis de sa cadette sur ce qui concernait Viska. Lui même était bien placé pour savoir que jouer les héros était rarement payant. Il avait commencé à régler ses problèmes quand il en avait parlé, point à la ligne. Suite aux conseils de
Viska, justement. Une dette qu'il voulait s'activait à payer, en plus du fait qu'il aimait son amie, bien sûr.
Quoiqu'elle veuille et quoique ses amis lui fassent subir, Alan s'accrocherait, cette fois. Il ne la laisserait pas tomber.
- Je suis tout à fait d'accord avec toi. Confia t-il, en hochant la tête, content d'échanger avec quelqu'un qui maitrisait son propos. Le sujet Viska le tracassait et il était content de ne pas être le seul avec Prue à s'en inquiéter : même la petite sœur de son amie semblait le prendre à cœur, c'était encourageant.
Personnellement, lança t-il, ignorant s'il devait prendre la critique
'vous attendez d'elle qu'elle soit forte' pour lui ou non
je me considérai incapable d'aider Viska tant que je n'avais pas guéri des blessures... tu sais, de mon agression... Et il parlait là évidemment des blessures morales, celles qui durent vraiment.
Mais maintenant que je vais mieux, je vais tout faire pour qu'elle s'ouvre d'avantage à nous. Elle n'a pas à nous protéger de toute manière : si ça l'a été, ce n'est plus son rôle. Il fallait reconnaître que lâchement, tout le début de sa scolarité, Alan s'était réfugié derrière Prue et Viska. Elles étaient fortes là où il n'était que faiblesse, elles étaient courageuses là où il n'était que peur. C'était à présent terminé. Maintenant, il voulait prendre
soin d'elle.
Il hocha la tête à la mention d'Ilvermorny, n'ayant rien à rajouter : encore une fois, c'était la rentrée qui le leur dirait. La plupart des discussions d'étudiants de Poudlard durant l'été, supposait-il, reposaient sur: des interrogations, des pronostics et des suppositions. Ils n'avaient que ça, de toute manière !
Alan confia ensuite à Dominique qu'il avait très hâte de découvrir sa pièce de théâtre. C'était clair, il ne manquerait pas de leur faire de la pub. Alan n'avait jamais été friand de théâtres, pour la simple et bonne raison qu'il n'en avait
jamais vu : ce genre de spectacle – avec des acteurs jouant la comédie – lui donnait cependant
envie. Et il avait hâte de voir ce qu'une passionnée comme la jeune Weasley allait en faire !
Alan sourit quand Dominique lui proposa de nouveaux noms de potentielles recrues pour le club : il voulait un endroit d'échange, dans la bonne ambiance, tous réunis par une passion commune. Il avait de surcroisa plein d'idées pour le club, qu'il avait hâte de voir rempli et très hétérogène
oui nous acceptons les elfes et les centaures, sans problème !.
- J'ai hâte de voir s'il y aura des adeptes ! Et de tout âge, surtout, ça peut être encore plus cool... Réunis par leur passion de 11 ans à 17ans, il aimait l'idée d'une collaboration et d'une amitié magique solide créée par des êtres d'exception : peut-être qu'ensemble ils pourraient parcourir le monde à la découverte d'autres animaux, qui sait !
Voyant que l'heure tournait et que – surtout – la boutique ne désemplissait pas, ce qui devenait compliqué pour tenir une discussion sans crier
« JE TE DISAIS QUE J'AIMAI BEAUCOUP TA COULEUR DE CHEVEUX ! » et en même temps, t'es pas à la terrasse d'un café, Alan regarda tout autour de lui, puis sur sa montre, et enfin porta son regard à nouveau sur Dominique. Sa mère lui avait donné un temps pour faire tous ses achats et il détestait être en retard, il allait donc être temps de s'éclipser.
- Il va falloir que je te laisse, ma mère ne m'a laissé que trente minutes. Inutile de préciser qu'il était déjà venu à Traverse et qu'il avait oublié des choses, Dominique n'avait pas à savoir qu'il était tête en l'air.
Vivement le transplanage, je te le dis ! Ajouta t-il en rigolant, désireux de plus en plus de passer le permis à mesure que la date d'examen approchait.. A croire que ça devenait vital, plus on grandissait !
J'étais content de parler avec toi, on se voit bientôt ! Il la quitta ainsi, cherchant dans les rayons ses livres avant que quelqu'un (et je sais que ça arrive !) ne les lui pique. Il était assez content d'avoir croisé sa cadette, ce qui renforça plus encore son désir de revenir à Poudlard. Comme quoi, il n'y avait pas que des êtres abjects comme Evan Law dans la vie, mais aussi des gens passionnants, gentils et intéressants à connaître. Il était un peu soulagé d'avoir parlé de Viska avec la jaune et noire et se promit d'ailleurs de tout faire pour qu'elle passe un bon séjour à Galway quand elle y viendrait. Il n'y avait que ça d'important.
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{ Terminé pour Alan }