Annonciation [Montgomery Family]

Réunion mensuelle d'octobre pour la famille Montgomery mais pour le coup ce n'était pas n'importe quel réunion. Ce jour, Christian devait annoncer au reste de la famille qu'ils allaient bientôt avoir une petite soeur et aussi que c'était à eux de choisir le prénom. Christian avait longuement réfléchi à la question, il voulait que ce soit un prénom féminim et poétique mais il n'avait pas beaucoup d'idée. Un moment il s'était dit que Gabrielle était un bien jolie prénom mais d'autres étaient venus à son esprit comme Lilou ou Candys. Une petite Candys toute de rose vêtue ce serait vraiment adorable, non ? Mais il voulait l'opinion de ses frères et soeurs en espérant que le choc ne serait pas trop dur pour eux, moins que pour lui en tout cas. Respectant la tradition il ne leur dirait pas qui était le père bien que pour une fois il le sache.

Le rendez vous avait été fixé dans les cachots, loin des regards indiscrets. Il avait emmené Quentin et Vickie avec lui pour ne pas avoir à les attendre et il était passé par Poufsouffle pour prendre Anabelle. Il l'avait pris dans ses bras et l'avait porté jusqu'au croisement choisie, devant un tableau de l'annonciation... comme par hasard. Porté Anabelle était presque devenu une habitude depuis les vacances, ça lui permettait de lui faire un câlin (en quelque sorte) tout en marchant ce qui faisait qu'il ne perdait pas de temps. Quand elle eu retrouvé terre et lui sa capacité de bouger, il se tourna vers Quentin et Vickie "Bon, il ne nous manque que les hauts perchés" Ce dernier surnom était dû à la position de la maison d'Edward et Izzie par rapport à celles de Serpentard et Poufsouffle. Ces deux dernier était en sous sol tandis que les deux autres étaient dans des tours. Christian trouvait ça triste qu'ils soient seuls chacun dans une maison, enfin Ana aussi était seule, mais ils allaient souvent la voir parce qu'elle était la cadette. Edward pour sa part n'avait tout bonnement jamais envie de les voir, ou si peu...

Finalement les deux derniers Montgomery arrivèrent et Christian entra dans le vif du sujet sans attendre. "Écoutez... J'ai la lettre de maman mais elle m'a aussi envoyé un mot personnellement, plusieurs même, pour que je vous parle de quelque chose..." Il déglutit avec difficulté, baissant les yeux avant d'annoncer la couleur pour ne pas faire durer le supplice pour eux comme pour lui. "Maman est enceinte, encore, d'une petite fille. Ce sera le dernier, elle me l'a promis, d'ailleurs apparemment ce n'était pas prévu... Et... Elle veut que nous lui trouvions un prénom..." Il fit un silence et regarda ses frères et soeurs, les englobant tous d'un regard à la fois compatissant et inquiet. "La grossesse va être difficile, maman n'est plus toute jeune pour avoir un énième enfant, mais elle y tient alors si vous avez quelque chose à dire dites le moi mais faites bonne figure devant elle. Une fausse couche ne serait pas seulement fatal au bébé, ça mettrait sa santé à elle aussi en danger ok ? Alors on trouve un prénom et... vous pestez si vous voulez. Je suis prêt à écouter. Sinon pour le prénom moi j'ai pensé à Candys." Ou l'art de tout dire en une seule fois, avec précipitation et une gêne évidente. De tout les enfants Montgomery il était celui qui avait le plus de mal avec la vie de leur mère, mais il avait plus ou moins avaler la pilule depuis et maintenant il devait aider ses frères et soeurs à accepter cette nouvelle. Caressant les cheveux d'Anabelle pour se rassurer et éventuellement la rassurer elle, il chercha à deviner ce qui allait se passer maintenant mais il n'en avait aucune idée...

[A vous ]

Inutile de dire que la petite Anabelle avait attendu Christian de pieds ferme, devant l'entrée de sa salle commune, tant elle était heureuse d'avoir une bonne excuse pour le voir. Quoique, depuis l'histoire Agapanthe, la fillette avait tendance à considérer Christian avec un peu plus de méfiance qu'auparavant. Elle était, en effet, persuadée - bien à tort - que son frère aîné était au moins autant sous le charme de l'étrange blondinette qu'Edward et s'attendait à tout moment à être repoussée.
Mais ce jour-là, l'affreuse fleurette était bien loin de l'esprit craintif d'Anabelle. La réunion mensuelle des Montgomery, elle l'attendait chaque mois avec impatience, ne sachant que trop qu'en dehors de ce rassemblement - à caractère bien plus pratique qu'affectueux d'ailleurs - elle n'avait que peu l'occasion de voir le reste de la fratrie... Et pas seulement parce qu'elle était la seule à Poufsouffle !

Un sourire rêveur mais heureux avait illuminé son visage quand les trois grands avaient surgi, à l'angle du couloir. Elle avait presque aussitôt tendu les bras vers Christian. Mais non sans avoir auparavant lancé un coup d'oeil content à Quentin. Quant à Vickie... Pour être honnête, Vickie faisait un peu peur à Ana. Elle ne savait jamais comment la prendre. Quoiqu'elle fasse, elle ne semblait jamais répondre aux attentes de sa soeur et s'en sentait profondément attristée. Aussi, dans une forme de protection bien inconsciente, fit-elle purement et simplement comme si Vickie n'était pas là. Ce qui n'existait pas ne pouvait pas faire souffrir, n'est ce pas ?

Fluette, elle s'était laissée porter jusqu'au point de rendez-vous, les bras passés autour du cou de Christian et les yeux écarquillés. Voir le monde de la hauteur de son frère était, pour la petite fille frêle qu'elle était, toujours très impressionnant. Tout semblait tellement réduit, vu de là haut. Même les soucis.
La mine épanouie de la brunette s'effaça néanmoins quelque peu quand elle réalisa que ce genre de promenade ne serait plus possible très longtemps. Certes, elle était encore ridiculement petite, vis-à-vis de son frère, mais pour combien de temps encore ? "Il faudrait ne jamais grandir." Antigone des temps modernes, la Poufsouffle ne broncha toutefois pas quand son aîné la reposa à terre. Chouiner était le moyen le plus sûr de ne plus jamais remonter dans les hauteurs. Sans compter que tout le reste de la smala la blâmerait très certainement en la traitant de sale gosse.

Sagement installée entre Quentin et Christian, la douce Ana semblait perdue dans la contemplation du carrelage disjoint. Ce qui ne signifiait pas pour autant qu'elle n'écoutait pas avec attention les propos de Christian. Et ces propos ne lui plaisait pas. Pas du tout, même.
Benjamine de la famille - enfin, plus pour très longtemps maintenant - Ana avait toujours pensé qu'il n'y aurait personne derrière elle. Elle n'avait vécu aucune naissance et ne savait pas vraiment à quoi s'attendre. Mais dans sa tête de fillette de douze ans, l'arrivée d'une petite soeur signifiait indubitablement que tout un pan de l'amour maternel allait se reporter sur quelqu'un d'autre. Ce qui l'effrayait. Elle avait déjà très peur que Christian et Edward ne la rejettent pour Agapanthe, elle était persuadée qu'Izzie et Vickie ne la supportaient pas, elle avait parfois le sentiment que Quentin la manipulait, alors si maintenant même sa mère l'abandonnait, qui lui restait-il ?

Anabelle était une fillette franchement sereine et peu portée sur les larmes. D'une manière générale, elle acceptait son sort sans broncher. Mais la révélation de son frère eut raison de son calme. Les larmes se mirent à couler d'elles-mêmes, silencieuses et abondantes avant qu'elle n'ait le temps de les remarquer.
L'air désespéré, elle s'agrippa machinalement au bras de Quentin, comme un naufragée à un bout de planche. Elle était bien trop choquée pour dire quoi que ce soit.

Si il s'était plus ou moins attendu à ce qu'Anabelle se montre désemparré, il ne s'était pas attendu à ce que son frère cadet soit aussi vindicatif. Etais ce sa faute à lui si leur mère était enceinte et qu'il apportait les mauvaises nouvelles ? Enfin passons, tant qu'il n'incendiait pas leur mère, après tout, qu'il le mette au défi n'était un problème. Christian n'avait jamais eu aucun mal à mater sa fratrie, ce n'était pas maintenant que ça commencerais à le destabiliser.

"Vickie - excuse moi soeurette - n'est pas connu pour son grand sens des responsabilités. De plus j'ai trouvé maman en train de pleurer cet été, c'est à ce moment là qu'elle me l'a dit. Je crois que pour une fois elle était vraiment amoureuse et malheureusement l'homme en question était un moribond. Il est décédé il y a un mois." Il fixa les yeux bleus de son frère avec froideur, à ce petit jeux là Quentin ne vaincrais pas, d'ailleurs il n'avait rien à y gagner à par son mépris. Ce n'était sûrement pas ce genre de réaction qui allait consoler Anabelle.

"J'ai toujours été le premier à critiquer le comportement de Maman avec les hommes mais ce qui est fait est fait. Tout ce qu'on peut faire maintenant c'est choisir un prénom comme Maman nous l'a demandé et si vous n'êtes pas content grand bien vous fasse, je ne le suis pas plus que vous." Puis il se baissa pour avoir son visage à hauteur de celui d'Anabelle et il essuya ses larmes avec son pouce. Il comprennait son chagrin, il avait ressenti le même quand elle était née, mais on y pouvait rien et au final ça avait parfois ses bons côtés d'avoir une grande et belle famille. Là ce n'était pas le cas, c'est tout.

"Calme toi ma puce, même avec un membre de plus rien ne changera vraiment. Maman nous aime tous pareil tu sais bien..." Et sur ces quelques mots rassurants et un baiser sur le front, il se releva, jeta un regard froid à Quentin et observa les trois autres. Apparement Vickie s'en fichait, c'était prévisible. Elle ne vivait pas ça pour la première fois, mais en ce qui concernait Edward et Isabelle, le mystère persistait. Il espérait que sa soeur cadette prenne les choses avec calme pour qu'il n'est à gérer que ses deux excités des triplés. Il en prendrait peut être un pour taper sur l'autre si ils ne se montraient pas coopératifs. Il fallait qu'à la fin de leur réunion mensuel ils aient choisis un prénom et si ils ne donnaient pas leur avis, elle s'apellerait Candys la gamine >.<

Anabelle darda un regard de raton-laveur malheureux sur Christian. Elle s’était soudain raidie, quand ce dernier avait vertement tancé Quentin. La fillette détestait les querelles, a fortiori lorsqu’elles opposaient des membres de sa fratrie (et qu’elle se trouvait au milieu, en plus !). Dans un réflexe purement enfantin, la fillette avait plaqué ses mains sur ses oreilles pour ne pas entendre ses frères se disputer. Repliant ses genoux contre elle, elle avait fermé les yeux très fort, se rendant ainsi hermétique au monde alentour. Tout était soudain trop laid.

Le geste fraternel de Christian la tira de son «Autruche Attitude». Un peu hébété, elle se frotta avec le plat de la main et rentra la tête dans les épaules, comme pour se protéger de coups à venir. Visiblement ailleurs, elle laissa son frère lui essuyer les larmes sans broncher. Elle hocha ensuite docilement la tête : son pauvre frère avait déjà bien des problèmes sans qu’elle se rajoutât, frêle fillette mais véritable poids, à leur liste. Mais il n’était pas certain – loin s’en faut ! – qu’elle accordait un quelconque crédit aux paroles rassurantes de son frère.

Déglutissant difficilement, pencha la tête sur le côté et lança un coup d’œil candide à Quentin. Elle n’avait pas peur. Merlin, non ! Elle avait dépassé ce stade depuis longtemps pour sombrer dans les méandres du désespoir. L’ordinaire tempérance qui faisait d’Ana une fillette à l’humeur égale venait exceptionnellement de céder le pas à un sentiment de profond abandon qui lui était étranger. Gorgeous, en parfaite harmonie avec ses sombres pensées, vint subitement se lover en tremblant au creux de son cou.

Un peu rassurée par cette présence amicale et totalement emphatique, la petite Poufsouffle parut retrouver peu à peu son calme coutumier. Elle se redressa légèrement et déplia ses jambes, la mine rêveuse. Outre la future naissance, un «détail» la chiffonnait : avoir une sœur en soit était déjà absolument terrifiant, mais si en plus cette sœur devait porter un prénom aussi affreux que Candys, alors, on tombait directement dans le dernier cercle de l’Enfer ! Pourtant, les autres n’avaient pas l’air de comprendre la catastrophe qui leur pendait au nez. Avec un prénom comme Candys, c’était tout bonnement une réplique miniature de la vilaine Agapanthe et de la méchante Ombrage qui allait rejoindre leurs rangs. Quoique… Cette perspective en réjouissait peut-être certains.

Ana lança un coup d’œil appuyé et étonnement lourd de reproches sur Edward, ce faux-jeton qui, elle en était persuadée, allait tout faire pour qu’Agapanthe prenne sa place à elle dans la famille. A tous les coups il était en retard parce qu'il flirtait avec cette pétasse d'Agapanthe. Qu'on le pende pour haute trahison (et elle aussi, tant qu'à faire) ! D’ailleurs, dans l’esprit imaginatif d’Ana, Christian était lui aussi séduit par l’horrible blondinette à la drôle de poupée. Ana, elle, en avait peur. Elle avait passé beaucoup de temps à dresser des plans hautement stratégiques pour l’éloigner de ses frères, lorsqu’elle était venue au Manoir, durant l’été. Sans grand succès, de toute évidence.

Sa crainte d’Agapanthe était telle, qu’en cette terrible journée, elle eut raison de sa réserve habituelle. En général, Ana se pliait avec bonne grâce à la volonté de ses aînés, sachant pertinemment qu’il lui était impossible d’avoir le dernier mot, mais face au danger de la Candys à venir, elle ne put se contenir. Vaillamment, la brunette leva les yeux vers Christian et décréta d’une voix flûtée pleine d’un aplomb bien trop défiant pour qu’il n’étonne pas :

- Mais Christian, Candys, on dirait un nom de chose rose et touffue. Je suis certaine qu’Ombrage adorerait ce prénom. On ne peut pas lui donner un nom qu’adorerait Ombrage, hein ? conclut-elle d’un air candide.

A ses yeux, l’argument était de poids. Mais ses yeux voyaient rarement la même chose que ceux du reste de la famille.

(639 mots).

§§§

« Ca va beaucoup mieux … Merci, madame » assura Isabelle entre deux éternuements dissimulés .

En faite, çà n’allait pas du tout mieux ! La Pimenta, une potion que l’infirmière fabriquait elle-même, n’avait eu aucuns effets sur Serdaigle, alors que – précisons le - cette mixture était réputé pour son efficacité spectaculaire . Mais alors … pourquoi ? Pourquoi ne pas avouer la vérité ? Ben, tout d’abord, pour ne pas mettre en doute les capacités de guérisons de Mme . Pompresh, également pour quitter ce stupide endroit qu’est l’infirmerie et pour finir pour rejoindre le reste de sa famille – cousins non inclus – afin d’assister à la réunion familiale, qui avait débuté quelques minutes auparavant – selon l’horloge de la pièce . Vous l’aurez donc deviner (ou compris) – du moins si vous savez lire – Isabelle était en retard à son rendez-vous mais en avance pour ses proches occupations -_- Bref, après avoir confirmé, ou plutôt fourbé, une deuxième fois Mme.Pompresh, Izzie put enfin quitter, d’un pas précipité l’infirmerie .

Instinctivement, elle se dirigea vers sa salle commune, pour se munir d’un mouchoir afin de stopper le gésère qui sortait de son nez ( nb : yeuukr ^^) . Ceci étant fait, elle descendit les escaliers menant au hall, et où elle emprunta de nouveaux escaliers pour rejoindre les cachots (fiyoou .. ben dis donc ca en faisait des marches) . Humpf ! Satané Chris ! Avait-il bien omni que les salles communes d’Edward et d’Izzie se trouvaient un chouiya beaucoup loin des sous-terrain ? Et de surcroit, il avait choisi un endroit bien retiré des habituels cachots ! L’étroit passage qui menait au lieu où se passait la réunion des Montogmery était éclairé par des chandelles fines et noires dont la lueur bleuâtre leur donnait un vague aspect de spectres, fantômes . Il faisait de plus en plus froid à mesure qu’elle avançait – étant donné, que la serdaigle était malade, son corps entier était beaucoup plus à fleur de peau - >.< Si seulement, elle n’avait pas accepté ce ridicule gage qu’est de se rapprocher au maximum du calmar géant, et vêtue de peu de vêtements !

Bientôt une lueur bien plus vif que les autres se fit voir aux yeux de la cinquième année . Il n’y avait qu’une signification à cela : elle approchait du ‘but’ ! Afin de minimiser au plus son retard, qui était déjà très important, la Serdaigle accéléra le pas et rejoignit quelques secondes plus tard, derrière l’angle d’un mur, sa famille, qui était bien évidement au complet . Misère ! Décidemment, elle était vraiment atteinte de la maladie du retard . Abordant un sourire dès plus forcé de chez forcé, Isabelle prit enfin la parole, histoire de s’excuser .

« Euh … Vraiment désolée pour le retard… » commença-t-elle avant d’être soudainement prise par une folle envie de se moucher . « Moi … malade » acheva-t-elle son mouchoir collé au nez .

Pas terrible comme excuse mais bon, on fera avec ! Voulant à tout prix, ne plus être le centre des intentions – enfin si on pouvait dire ça – la brunette se fondit dans la masse en prenant place dans le coin de plus sombre . Les oreilles bien ouvertes, Izzie essaya de se plonger dans la conversation, ce qui se releva très difficile puisque personne ne prit la parole depuis son arrivée . Lançant un regard de détresses en direction de ses frères jumeaux, la serdaigle espérait vraiment qu’ils comprennent son ‘ langage codé ‘, quoiqu’Edward semblait aussi largué.

Se tapant sur le front en se rendant compte que la moitié des montgomery n'avaient absolument rien suivit il manqua de s'énerver. Heureusement il avait l'habitude de devoir gérer son petit monde... Victoria avait toujours été tête en l'air et bien plus préoccupée de ses cheveux que de ses cadets, du coup Christian avait toujours été celui sur qui tout le monde se reposait. Peut être étais ce pour ça qu'il était devenu si taciturne... Ou pas !

Soupirant il repris ses explications (en version courte) pour Izzie et Edy. "Maman est enceinte, d'une fille, elle accouchera en février. Son amant est mort, elle est triste, donc on ne proteste pas sinon au lieu d'une soeur de plus on aura une mère en moins. Me suis je bien fait comprendre cette fois ?" Victoria lui lança un regard des plus clair, elle avait très envie de jeter une pique sarcastique... mais elle se retint parce que Christian était son frère préféré.
Plus qu'agacé par le comportement de ses cadets, il mit les mains dans ses poches et s'adossa un peu plus confortablement contre le mur. Il avait l'air renfrogné comme ça voir même un peu énervé mais en fait il était surtout très inquiet à cause d'Edward. De tout les Montgomery il était celui qui en dehors de son tempérament d'artiste avait le sang le plus chaud... Si il nous pétait un cable ou même pire allait faire une scène à leur mère que se passerait il ? Le médecin avait été très clair sur le sujet, leur mère devait être une petite reine pendant tout le temps de sa grossesse sinon il y avait des risques de complications. Bien sûr ça ne rendait pas très heureux Christian qui était le premier à trouver tout les prétextes bons pour se prendre la tête avec Claire mais ses problèmes avec elle lui semblait pour le moment bien insignifiant. La voir pleurer lui avait un peu remis les idées en place sur comment il devait agir avec elle même si évidemment ça ne l'empêchait pas de s'énerver tout seul dans son coin encore plus souvent que d'habitude.

"Bon... on lui trouve un nom à cette merveille ? Je veux bien abandonner Candys mais trouvez autre chose ok ? J'ai pas trop d'idée... quoi que... Opaline ça vous plaît ?" Demanda-t-il l'air de rien. En fait ce prénom était celui de l'héroïne de son roman mais ça, à moins qu'ils n'aient fouillé dans sa chambre pendant son absence, aucun d'eux ne le savait. Il aimait bien ce prénom... Il espérait que ça irait aux autres aussi parce que cette réunion sentait le roussi >.<

Anabelle se tortilla légèrement en se collant un peu plus à Quentin. Elle était loin d’être sotte et sentait bien que Christian commençait sérieusement à avoir envie de tous les envoyer balader. Et la petite Poufsouffle tremblait d’avance à l’idée que son Serpentard de frère puisse piquer une colère à faire pâlir de frayeur le plus vaillant des Gryffondor. Anabelle haïssait les querelles et était une franche partisane de la conciliation diplomatique. Malheureusement pour elle, dans une fratrie aussi nombreuse et aux caractères aussi variés, les désaccords n’étaient pas rares.

La fillette coula un œil désolé en direction d’Izzie qui, en tant que dernière arrivée, serait certainement la première à essuyer l’ire de Christian si jamais il ne parvenait pas à se contenir. Pauvre choupinette ! Elle était toute malade… Anabelle contempla avec compassion le nez rouge de sa sœur. Elle serait bien allée lui faire un câlin en signe de soutien muet, mais l’agacement prononcé de Christian et le peu d’affection qu’Izzie portait à ce genre de démonstration fraternelle la retient. D’autant plus que, malade, la patience de la Serdaigle devait être plutôt inexistante.

La brunette transforma donc sagement son élan empathique en un sourire candide avant de reporter son attention sur son aîné, avec une mine de vénération quasi-religieuse qui ne manquait pas de comique. C’est qu’elle ne voulait surtout pas donner à Christian une bonne excuse pour lui crier dessus. Déjà qu’elle avait fait une boulette en osant s’opposer à ce qu’on appelle la future Montgomery Candys… Elle avait plutôt intérêt à se tenir à carreau, désormais. Gorgeous lui-même, pourtant porté sur la bouderie et les piaillements scandalisés, avait ébouriffé ses plumes et, lové dans le coup d’Anabelle, roulait des yeux anxieux.

*Cette merveille ?* se répéta mentalement Anabelle en penchant légèrement la tête dans une attitude de perplexité polie.

Il était plutôt étonnant d’entendre Christian attribuer un adjectif aussi positif à l’un de ses frères. Alors à un être en devenir… Un court instant, Anabelle considéra sérieusement l’hypothèse d’être tombée dans la quatrième dimension. Mais elle la repoussa bien vite : sûrement Gorgeous s’en serait-il rendu compte, non ? Les oiseaux avaient un don, pour sentir les changements de dimension. Forte de cette certitude, la fillette darda un œil profondément blessé sur son frère. Bouh ! Elle ne la sentait pas, cette naissance, elle ne la sentait vraiment pas ! C’était encore pire que de devoir supporter Agapanthe toute une semaine ! Anabelle frissonna et se colla encore un peu plus contre Quentin. Le malheureux allait vraiment finir par penser être né avec une siamoise, si la Poufsouffle s’obstinait dans sa «pot de glue attitude».

Elle aurait bien filé ventre à terre jusqu’à sa salle commune en signe de virulente protestation mais elle n’était pas certaine que ses jambes cotonneuses la soutiennent jusque là. Après tout, elle venait de recevoir un sacré choc, cette petite, et sensible comme elle était… En réalité, il y avait de fortes chances pour qu’elle aille tenir compagnie à Izzie à l’infirmerie incessamment sous peu.

Toutefois, la fillette hocha bravement la tête en signe d’approbation, tant parce qu’elle trouvait qu’Opaline était un prénom tout à fait convenable que parce qu’elle ne voulait surtout pas mettre de l’huile sur le feu du courroux christianique (tiens, marrant, ça ferait presque courroux christique).

- Moi je suis d’accord, dit-elle sereinement d’une voix flûtée quasiment inaudible.

De toute façon, ce n’était pas exactement comme si son avis avait une quelconque importance aux yeux de ses aînés, n’est ce pas ?

(585 mots)

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