~ Bal de Nowel ~ Bienvenue à tous !!!

Blaise n’avait pas été très étonné du comportement de Pansy, il savait depuis longtemps qu’elle avait un faible pour Malefoy ce n’était pas nouveau.

*Elle doit être ravie de passer la soirée en sa compagnie*, pensa-t-il en sentant le démon aux yeux verts faire son apparition tout doucement au fond de lui.

La jeune Serdaigle lui dit qu’elle préfèrerait aller danser du moins si il le voulait bien. Elle rajouta que même si Pansy avait l’air d’être ravie qu’elle vienne le voir, elle doutait que les sentiments de Malefoy soit les mêmes.

*Au moins, tu n’es pas une Poufsouffle donc ça devrait le rassurer un peu*, se dit-il en la regardant.

Blaise ne voulait surtout pas chercher après Pansy et Drago de peur de les voir enlacé sur la piste de danse ou pire encore. Le jeune homme chassa vite cette pensée en se concentrant sur sa cavalière de fortune. Clara lui demanda alors si Pansy avait oublié qui elle était, elle avait dit ça avec une voix tellement remplie de tristesse que Blaise faillit en perdre sa prestance habituelle. La jeune fille l’entraîna loin de tout sur la piste de danse, elle glissa ses mains sur sa nuque en lui demandant si ça ne le dérangeait pas.

- Si ça m’aurait dérangé, je te l’aurais fait savoir ! répliqua-t-il assez sèchement peut-être un peu trop. Dansons et cesse de me poser des questions idiotes quand tu sais pertinemment ce que sera ma réponse… Si je t’ai dit oui c’est parce que j’en avais envie et pas parce que Parkinson ou quelqu’un d’autre me l’a demandé ! lui dit-il en plongeant son regard dans le sien.

Ils dansèrent lentement laissant la musique les porter sans qu’aucun bruit ni murmure ne viennent les déranger. Jusqu’à ce que jeune Serdaigle reprenne la parole pour lui dire qu’elle était désolée de lui avoir demandé ça seulement maintenant car, avant elle n’arrivait même plus à le regarder en face. Il ne lui répondit pas laissant un long silence s’installer entre eux, Blaise aurait aimé avoir une autre personne dans ses bras.

*Mais, comment faire quand celle-ci en aime un autre que vous ?*, se demanda-t-il en regardant Clara.

Blaise entendit alors la jeune fille rompre une fois de plus le silence pour lui demander si il ne voulait pas quitter la salle car, elle aurait aimé lui parler. Le Serpentard regard la jeune Serdaigle un moment, ils avaient cessé de danser, il la prit alors par le poignet et l’entraîna en dehors de la salle.

*De toute façon le bal allait bientôt se clôturer donc autant continuer un peu au dehors*, pensa-t-il en l’entraînant dans les couloirs.

[Couloirs]

Aelita revint assez rapidement au près des deux Serpentards, elle se mit près de Miles sans le toucher juste pour être près de lui. Olivia et elle avaient un peu discuté et celle-ci l’avait un peu rassurée sur les intentions du jeune Serpentard en fait, il avait l’air assez gentil. Elle sourit en se tournant vers Miles qui avait l’air assez heureux de les voir s’éclipser sur la piste de danse.

- Tu as l’air heureux de les voir partir on dirait, le taquina-t-elle légèrement. J’avoue que je n’en suis pas mécontente non plus c’est peut-être un peu trop égoïste de ma part, dit-elle en rougissant légèrement. Mais, il faut avouer que nous n’avons pas été ensemble depuis un long moment…

Il faut dire que Miles avait beaucoup à faire et que la jeune fille également ainsi ils ne se croisaient que de temps en temps dans le château. Aelita regardait les élèves danser mais, elle n’avait pas tellement envie de se joindre à eux.

- Dis moi tu n’as pas envie d’aller faire un tour ? Je sais que le temps n’est pas très approprié pour faire le tour du parc… Mais, nous pourrions nous promener un peu dans les couloirs qu’en penses-tu ? lui demanda-t-elle sans le regarder de peur qu’il ne lui dise non.

Aelita savait au fond elle que Miles ne lui dirait jamais non, ce n’était pas comme avec Malefoy où elle ne savait pas vraiment ce qu’il allait lui répondre. Miles l’aimait, elle en était sûr et cela lui faisait un bien fou car, elle l’aimait elle aussi. Un petit sourire naquit sur ses lèvres alors qu’elle effleurait doucement la main de son cavalier.

Alexander avait ouvert le cadeau que sa petite amie (pouvait il appeler Jade ainsi ?) lui offrait. C’était un magnifique stylo, il remplacerait son actuel dans sa poche avec son carnet. Comme c’était jour de bal, il ne l’avait pas, mais il avait quand même une poche. Il y glissa le stylo ce qui laissa à la belle serpentard le temps de l’embrasser. Il semblait que le cadeau lui plaisait, tant mieux, il avait longtemps réfléchi avant de lui offrir ça. Un présent, une marque d’amour, d’affection, un don de l’un à l’autre… leur première marque de « couple ». Il n’osait pas exprimer cette pensée tout haut car il craignait la réaction de la jolie blonde. Que penserait elle de tout ça ? Il ne savait pas encore si elle acceptait qu’il soit à Poufsouffle. Visiblement, pour un flirt ça ne la gênait pas, mais voilà, qu’en était il du reste ? Il en avait marre d’attendre pour se montrer au grand jour mais il ne savait pas comment le dire, comment lui demander… Il lui faudrait être patient.

« Je suis heureux que cela te plaire ma belle Jade » Il glissa le bras autour de la taille de la jeune fille et lui murmura « Restons nous ici, ou allons nous ailleurs ? » Bonne question. Si ils persistaient à se cacher ici, ils seraient découverts, s’ils dansaient aux yeux de tous, les rumeurs iraient bon train… ils ne savaient même pas si c’était ce qu’il voulait ou non. Quelque part oui, mais pas si ce n’était pas son désir à elle. Alexander était égocentrique, pas égoïste

Il ne faisait pas du tout attention à la foule non loin, toutes ces personnes en train de danser, il ne voyait qu’elle. Il ne savait même plus avec qui il avait danser juste avant, les jumelles… pou elles étaient belles certes, mais elles n’avaient pas la classe folle et l’allure de la Serpentard. Personne ne pouvait égaler Jade aux yeux d’Alex.

Il n’était pas amoureux mais pas loin… Ou alors, il l’était et il n’osait pas se l’avouer. Juste avant le bal, il y avait longuement réfléchi, il n’avait obtenu aucune réponse à cette question existentielle : be love or not be love, that is the question. A very good question. Quoi que… il était probablement plus curieux de savoir ce que Jade pensait de lui car cela le perturbait. Profitait elle de lui ? Jouait elle seulement ? Ce cadeau semblait dire oui mais cette relation secrète… non. Entre les deux son cœur balance…

Vers elle.

Avait-il apprécié son cadeau ? Jade n'en était pas réellement sûre. Elle ne le connaissait pas assez pour savoir tous les rêves d'Alexander, même si elle se promettait qu'un jour elle les découvrirait. Pour sa part, elle préférait passer une bonne soirée avec lui sans lui poser la question qui lui brûlait les lèvres : As tu aimé mon cadeau ? Seulement son ego était bien trop grand pour qu'elle puisse le faire et puis, ne risquait-elle pas de se faire humilier par la même occasion en se faisant découvrir par les autres élèves de Poudlard ? Enfin une humiliation dans le sens où elle serait tellement vexée qu'il lui mente qu'elle parlerait bien trop fort au point où tout Poudlard serait au courant. Elle n'avait pas honte de son Poufsouffle même si pour l'instant, elle ne pouvait assumer son désir ardent. Elle avait envie de connaître les réelles intentions du jeune Jaune et Noir mais il n'osait sans doute pas se prononcer maintenant. Et encore moins dans une salle où tout le monde pouvait les écouter. Jade était balancée entre son ego et son sentiment envers Alexander.

Ne le trouverait-elle pas trop entreprenant si il venait à lui dire qu'il en avait marre de se cacher ? Aurait-elle accepté de se montrer, surtout en ce soir ? Elle se posait bien mille et une questions mais le regard de son cousin restait fort présent en elle. Elle savait qu'il serait déçu et qu'il lui tournerait sans doute le dos. Mais que ferait-elle si Raphaël venait à l'avouer aux parents de la Serpentard ? On la punirait pour sa faute et même pire... on la retirerait de Poudlard. Elle ne voulait pas quitter Alexander et c'était comme si on l'emprisonnait dans le silence. Tout cacher. Ne rien montrer. Etre discret. Ne jamais parler. Elle se sentait oppressée par la situation, surtout qu'elle remarquait que son flirt était bien plus qu'un simple flirt. Serait-il assez patient pour que Jade assume entièrement ses sentiments ? Elle allait avoir d'énormes problèmes si la nouvelle venait à se savoir mais alors comment faire ? Peut-être que Raphaël serait bien compréhensif après tout... n'était-il pas lui même amoureux d'une Sang-Mêlée. Oui mais... elle avait la chance d'être à Serpentard.

Elle sourit à son amant en montrant d'un signe de tête qu'en effet, elle était heureuse de son cadeau. Elle attrapa d'ailleurs les deux bouts du collier avant de le mettre autour de son cou. Il allait parfaitement avec sa robe, tout n'était qu'harmonie. Elle releva les yeux vers son Poufsouffle, car oui, il n'appartenait qu'à elle puis lui fit un léger sourire avant de l'embrasser à nouveau furtivement. Il l'attrapa par la taille avant de lui murmurer des mots qui la firent frissonner. Alors qu'elle allait se résigner encore une fois à fuir, elle entendit les premières notes d'un Tango. Qui disait Tango... disait danse. Les rumeurs ne pouvaient pas particulièrement se développer puisque pratiquement aucun élève ne savait le danser. Elle pouvait bien prétexter qu'en étant de bonne famille, elle se devait de danser avec un excellent cavalier, tel que... Alexander Shinku. Un sourire narquois arbora légèrement les lèvres fines de l'adolescente alors qu'elle croisait les jambes pour faire une révérence à son cavalier de ce soir, le tout dans une grâce infinie. « M’accorderiez vous cette danse ? »

Elle avait lestement relevé la tête pour plonger son regard azur dans celui du jeune homme. Son sourire était tout aussi provocateur que délicieux. Elle ne pourrait pas l'embrasser maintenant qu'elle venait de faire sa demande... mais elle pourrait danser. Et pas avec n'importe qui. Elle allait pouvoir danser au moins une danse avec la personne qu'elle aimait. Oui car plus elle le regardait, et plus elle se rendait compte de ses sentiments. Depuis quand ces sentiments étaient-ils venus ? Elle ne cherchait même plus à savoir... ce qu'elle voulait, prendre du plaisir avec la personne qu'elle apprécie. Elle ne prêtait aucunement attention au reste du monde. Simplement à lui. Elle le dévorait des yeux. Elle le voulait. Elle l'avait. Son regard malin et insolent montrait bien au Préfet des Jaune et Noir qu'elle n'était pas prête de le lâcher. Se rendait-il compte dans quelle situation allait-elle se mettre ? Il ne pouvait même entrevoir tous les malheurs qui pourraient lui tomber dessus. Mais pour le moment, elle s'en fichait. Elle le voulait. Elle l'avait... son coeur avait tranché...

Vers lui.

Myrielle avait le sourire aux lèvres, cette soirée se passait vraiment très bien; Alexis était à elle aux yeux de tous, après ça, il serait de notoriété publique que la jolie rousse était prise. Rester célibataire pendant quelques mois avait été une expérience intéressante, on ne pouvait pas le nier, cela étant, elle n'était pas faites pour être seule. Elle avait besoin d'être aimée comme une fleur a besoin de soleil, seule, elle n'arrivait pas à être elle même. Tout ça, Alexis l'ignorait. Il y avait beaucoup de choses qu'il ne savait pas à son sujet mais ça viendrait avec le temps. Après tout ce n'était pas facile de parler de soit. Il le faudrait... un jour pourtant.

Goûtant chaque instant, elle ne fut même pas surprise d'apprendre que son petit ami aimait le tango. Comme les chats, Myrielle fonctionnait à l'instinct. Elle avait compris beaucoup de choses d'Alexis de cette façon, rien n'était jamais certifié avant qu'il le lui dise mais voilà... il semblait normal à Myrielle qu'elle soit tombé amoureuse de quelqu'un sachant danser. Après tout, elle était elle même une danseuse primée.

Elle se rendit sur la piste après avoir pris le bras d'Alexis pour se laisser guider, alors seulement elle lui répondit : "Je l'ignorais, mais quelque chose me disait... que tu étais fait pour ça." Et elle lui décocha un clin d'oeil alors qu'ils se mettaient en position. Elle remarqua du coin de l'oeil qu'Alexander dansait aussi. Elle ressentit un pincement de jalousie à le voir danser un tango avec une autre qu'elle mais ils grandissaient et avec le temps ils ne pouvaient plus vivre uniquement l'un pour l'autre dans leur bulle. Alexander se trouverait une autre cavalière... Elle, elle avait Alexis... c'était en quelque sorte le début de la fin.

Le tango commença à égrener ces notes de plus en plus vite, les pas s'enchaînait. Myrielle les connaissait par coeur. Elle adorait le tango mais aussi le rock, c'était juste deux styles différents. Elle se laissait aller dans les bras d'Alexis car c'était à l'homme de guider mais elle faisait néanmoins preuve de sa souplesse et de sa grâce habituelle. Sa robe longue n'était pas des plus pratique pour danser mais là encore c'était une question de savoir faire. Cela rendait la danse un peu moins... indécente. Ce n'était pas plus mal car elle savait qu'Alexis se troublait relativement vite. L'un contre l'autre, l'un avec l'autre, ils savouraient le moment. Elle ne le quittait pas des yeux. Il était beau. Il était tout ce qu'elle pouvait désirer.

Après la danse, elle était un peu essoufflée mais rien de grave. Alexis l'avait délicatement remontée et c'est avec un léger sourire qu'elle approcha son visage du sien pour un long baiser. Cela pouvait sembler indécent mais elle était comme ça, impulsive et irréfléchie. "Je vois, je veux, je prend" était sa devise... et celui qu'elle voulait rien qu'à elle c'était lui, son désormais petit ami.

Quand leur lèvres se séparèrent, elle leva les yeux vers lui dans un regard plein d'amour imprononcé. Elle l'entraîna ensuite hors de la piste et lui demanda d'une voix douce : "J'aimerais être seule avec toi mon amour... Tu penses que c'est possible ? D'autant que la soirée touche à sa fin..." Un léger voile de tristesse envahissait sa voix et trahissait certains traumatismes. Après une si belle soirée, retourner de son côté, partir dans son dortoir... cela équivalait à le laisser derrière elle, à moins que ce soit l'inverse, et à se retrouver seule. Elle savait qu'elle n'avait pas le choix, que tout avait toujours une fin, qu'il fallait dormir... mais elle ne savait pas comment vaincre sa peur de l'abandon. Avec du temps probablement, c'est ce qu'elle se disait pour se rassurer. Elle avait tant souffert qu'elle passait une bonne partie de son temps à avoir peur que l'histoire ne se répète. Elle avait d'ailleurs eu du mal à se décider à s'engager avec Alexis à cause de ça. Elle ne se sentait que partiellement prête... Mais il était si doux et si patient avec elle qu'elle pensait pouvoir finir par se vaincre elle même. Nathan l'avait toujours dit, elle était son plus grand ennemi... après lui évidemment.

Songeuse, elle attendit la réponse d'Alexis avec toujours ce même petit pincement au coeur à l'idée que tout évoluait et que finalement dans deux ans ils seraient adultes...

Alexander savait comment fonctionnait le monde des nobles Serpentard, il savait qu'être dans une autre maison était déjà une tare en soit mais qu'être sang mêlé en plus représentait un réel handicap. Cependant l'un de ses deux points n'étaient connu que de deux jeunes vert et argent. La première était avec lui en ce moment et l'autre était Myrielle. Même s'il n'en montrait rien il savait donc à quoi s'exposait sa belle Jade si leur relation venait à s'ébruiter. Il comptait cependant sur deux choses en cas de problèmes, la première était son nom de famille. Il était le dernier Shinku, une grande famille dont il pouvait éventuellement demander l'appui. La seconde était son amie rousse, tout simplement. Les Symphonie faisaient peur dans le monde des sorciers parce qu'ils étaient des tueurs plus que des sorciers et il pensait pouvoir demander à Myrielle d'intervenir en sa faveur en cas de pépin. Au delà de tout ça, il se disait d'une manière très romanesque que de toute façon l'amour est plus fort que tout. Il cache bien son jeu le Alex mais au fond c'est un coeur tendre et un doux rêveur.

Ne la quittant pas une seule seconde du regard, il prit l'air amusé quand elle lui fit la révérence. Une fois relevée, il la lui rendit en s'inclinant bien bas. "Ce sera avec plaisir belle amie." Et il lui tendit le bras pour la mener jusqu'à la piste. Qui verrait ce qui se tramait entre ces deux là ? Qui penserait qu'il ne s'agissait que d'un jeux ou d'une danse ? Qui lui en voudrait ? Allez savoir. Il s'en moquait. Ses amis devaient l'aimer comme il était ou le laisser, il prenait très à coeur l'opinion des autres sur tout un tas de sujet mais pas quand il s'agissait de ses histoires d'amour. Amour. Voilà le noeud du problème quand on vit dans l'incertitude d'une réelle relation comme lui. Il avait pourtant bon espoir car cette invitation à danser était aussi une invitation à se montrer.

Une fois sur la piste avec sa belle princesse, il la prit par la taille et comme mue par un mécanisme parfaitement bien huilé, ils se mirent à danser. Ils avaient déjà danser le tango ensemble l'été dernier et il savait à quel point elle était bonne danseuse. Elle n'avait pas le même style que Myrielle qui était toute en énergie et en provocation gratuite, non, c'était une autre manière de danser mais c'était tout aussi agréable pour le cavalier. En bon cavalier sérieux, il ne se génait pas pour suivre à la lettre les pas, même quand il s'agissait de mettre la main sur le bas de la cuisse de la belle blonde, juste au creux du genoux, pour qu'elle ne tombe pas. Ils formaient un jolie spectacle tout les deux. Sans se concerter ils avaient choisie tout les deux le blanc, ils étaient tout simplement harmonieux.

Maintenant, la danse se finissait... Avec un sourire amusé, il chuchota à l'oreille de sa belle "Je meurs d'envie de t'embrasser, dommage qu'il y ait tant de monde à nous regarder." Ce n'était ma foi que la stricte vérité, une vérité assez dure mais il souhaitait de tout son coeur qu'avec le temps ça s'arrange.

« J’aime bien être seul… Maintenant arrête de me parler, ça m’ennuie ! » répondit Daniel d’un ton méchant.

Le jeune Daniel n’avait pas changé de position pour répondre à Célénia. Il resta assis sur sa banquette, à enlacer ses genoux et à vaguement regarder la piste de danse. Cette dernière pique qu’il avait lancée l’avait un peu défoulé et maintenant il s’était promis de ne plus lui parler du tout.

¤ Je suis tout seul par choix… D’ailleurs j’avais une cavalière… Et puis elle n’y connaît rien cette Serdaigle, il suffit pas d’être aimable pour ne plus être seul. Etre gentil ça n’apporte que des problèmes et des gens qui veulent nous utiliser… ¤

Bien qu’il agissait exactement comme si la 1ère année ne faisait que l’ennuyer, il ne pouvait s’empêcher de penser à ce qu’elle lui avait dit. Lorsqu’il s’en rendit compte, il secoua la tête et envisagea de quitter la soirée pour se changer définitivement les idées. Plus personne ne l’attendait, et Elizabeth n’avait pas regardé une seule fois dans sa direction.

¤ Je ferais tout aussi bien de rentrer me coucher… Avant qu’il y ait trop de bruit dans le dortoir. ¤

Daniel se leva et constata que de nombreux couples se dirigeaient vers la sortie pour continuer leur bal ailleurs. L’idée qu’Elizabeth fasse pareil le conforta dans son envie de partir. Au moins si il n’était plus dans la salle, il ne pourrait pas la voir flirter avec son cavalier…

Après avoir franchit les doubles portes de la Grande Salle, l’idée lui vint de faire un petit détour par la bibliothèque avant d’aller se coucher. Il y avait de grandes chances pour que celle-ci soit fermée, mais on ne savait jamais . C’est donc avec ce projet en tête que Daniel s’enfonça dans les couloirs, marchant sur son pantalon et remontant régulièrement ses manches trop longues sur ses bras.


[Parti]

Comme prévu Pansy accepta l’invitation à danser de Drago et les deux adolescents se dirigèrent vers la piste de danse. Cette soirée se déroulait pour le moment plutôt solennellement et le Serpentard ne put s’empêcher de remarquer que sa cavalière était beaucoup moins bavarde que d’habitude. Elle qui était en temps normal la première à dire du mal des autres, elle semblait avoir – du moins pour la soirée – rangé sa langue dans sa poche et se comportait beaucoup plus en « adulte ».

¤ Puisqu’elle semble ne pas vouloir parler, je ne vois pas pourquoi je le ferai… ¤

Jouant à son tour à l’adulte, Drago entraîna Pansy sur la piste de danse et ils y passèrent tous deux un moment. Les styles de musique défilaient et les deux adolescents s’adaptaient à ces styles avec une facilité déconcertante. Ils passèrent toutefois leur tour sur le tango, ce qui leur permit de mieux apprécier la prestation de Myrielle ainsi que celle d’Alexis, et reprirent ensuite leur place sur la piste, allant même jusqu’à danser un slow.

Lors de ce slow tous les deux, Drago sentit son corps étrangement proche de celui de la jeune fille et il n’aurait su exactement dire si cette étreinte était plus à son initiative ou à celle de sa cavalière. Quoi qu’il en soit il s’autorisa à perdre un instant son nez dans le cou de Pansy et de frôler son épaule de ses lèvres.
Ces danses avec Pansy lui rappelaient à quel point son amie pouvait être sensuelle quand elle le voulait, et ce soir il se sentait pris d’une envie étrange : celle de pousser son amitié avec Pansy un peu plus loin.

Eprouvait-il des sentiments pour son amie ? C’était assez difficile à dire encore… Il était sûr qu’elle avait une place particulière dans son cœur puisqu’elle était sa meilleure amie et sa confidente, mais le désir qu’il ressentait en cette soirée était assez différent de celui qu’il avait pu avoir pour Diabalzane par le passé.
Il y avait fort à parier que ce soir c’était les hormones du garçon qui parlaient pour lui et le poussaient à agir, mais ça n’en était pas pour autant une expérience désagréable.

L’étreinte se resserra encore entre les deux adolescents et cette fois-ci, Drago était à peu près sûr que c’était suite à une initiative de Pansy. Il esquissa un sourire, le visage toujours niché dans le cou de la jeune fille et ne quitta ses bras qu’à regret lorsque la fin du slow fut sonnée.

Lorsque leurs corps se séparèrent, Pansy affichait de nouveau ce visage enjoué qu’il lui connaissait bien. Elle lui proposa alors de finir leurs verres puis d’aller prendre un peu l’air. Le blondinet acquiesça d’un signe de tête « Bonne idée, il commence à faire chaud ici » et ensemble ils partirent récupérer leurs verres. Une fois leurs boissons en main, Drago en profita pour saisir la main de Pansy afin de l’accompagner dehors. En chemin leurs doigts s’entrelacèrent et le blondinet alla même jusqu’à caresser le dos de la main de Pansy avec son pouce.


[Parc]

Il était toujours connaisseur quand il s'agissait de sa cousine. Après tout, ne se connaissaient-ils pas depuis leur plus tendre enfance? Sa seconde remarque fit apparaître une légère grimace sur son visage. Elle ne pouvait pas s'empêcher de le chercher. Il était partagé entre l'envie de rire et d'un froncement de sourcil significatif, mais indécis, il se contenta d'arborer un sourire amusé avant de boire une rasade de sa Bierraubeurre. Il n'avait rien trouvé de concluant dans les parages. Pas de petit ami _rien que ce terme lui donnait la chaire de poule _, pas de Serpentard digne de ce nom dans son champ de vision à part cet empoté de Goyle qui dansait avec la grâce d'un cachalot. Et encore, il n'était aucunement digne de sa belle cousine. Bref, pas de "proie" qui était à la hauteur de sa Jade. Alors où pouvait être ce prétendu cavalier. Si ça se trouve il était en retard l'espèce d'imbécile. Quel manque de délicatesse. Il était bien connu qu'il ne fallait pas faire attendre une "dame".

Alors qu'il pensait qu'il le verrait sûrement plus tard, la remarque de sa cousine comme quoi il était jaloux le fit légèrement rire. Il trouvait ça drôle. Lui? Jaloux? Il aimerait bien savoir en quoi il pourrait l'être...il était juste protecteur....très protecteur avec celle qui était l'une des personnes les plus importantes dans sa vie. Il était dans sa nature d'être...d'être comme un grand frère avec elle et de surveiller ses fréquentations. Et puis il n'y avait pas que ça. C'était peut-être sa cousine, mais c'était avant tout une Gibson. Elle avait le même sang que lui, portait le même nom que lui et profitait donc de la renommée qui sciait à la famille Gibson. Elle ne pouvait pas sortir avec n'importe qui même si elle était de nature indépendante et sûre d'elle. Il avait beau parfois lutter contre les à priori et les préjugés qu'on lui avait inculqué, mais il arrivait encore souvent de se montrer intolérant, surtout quand il s'agissait de ses proches. Il pouvait se révéler doux et compréhensif et d'un seul coup être intransigeant et implacable...surtout quand il se sentait trahi. Mais avec Jade il n'avait pas de souci de se faire au fond. Elle était une Gibson, elle saurait faire le bon choix et ne pas sortir avec quelqu'un qui n'en valait pas la peine. C'était ce dont il était persuadé même si de voir Jade s'éloigner de lui ne l'enchantait guère.

La lueur dans son regard ne s'estompait pas mais elle était différente de tout à l'heure. Il se souvenait avoir eu une conversation avec elle en début d'année sur ce garçon qu'elle avait rencontré durant les vacances. Il avait évidement été attentif, il n'avait pas oublié, mais comme il n'en avait pas réentendu parler jusqu'à maintenant et qu'il pensait qu'il s'agissait juste d'une amourette de vacances, il ne pensait pas du tout que c'était d'actualité. Cela voulait-il dire que depuis la rentrée elle était avec ce garçon rencontré en vacances? Mais alors si c'était le cas, elle lui avait menti! Heureusement, au lieu de partir dans des histoires totalement tordues, il se reprit aussitôt, évitant de dire quoi que se soit qui serait mal venu...mais ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Pour éviter de sortir un truc qu'il regretterait après, il se concentra sur le fait qu'ils n'avaient pas été ensemble auparavant et que ce garçon n'avait repris contact avec elle que pour l'inviter au Bal. Ouais...pas très convaincu, il préférait se voiler la face apparement. Mais se connaissant, il valait mieux ça.

Papa Gibson? Hum...Il fronça les sourcils. Il ne se comportait absolument pas comme un père avec elle. Son cousin, son grand frère okay, mais pas comme un père-flic. Elle était juste incorrigible. Jade aimait le taquiner et lui ne s'en privait pas.

"Je pense que c'est logique, Cousine." répliqua-t-il en insistant sur le mot "cousine".

Machinalement, sa main serra celle de Daphné avec un peu plus de force. On n'aurait pu dire pourquoi, mais la nouvelle remarque de Jade ne lui plue guère. Il voulait rencontrer celui qui allait danser avec sa cousine ce soir et le connaître illico presto si ça lui chantait. Il avait beau aimer sa cousine, lui seul était maître de ce qu'il pensait et faisait. Même s'il demandait conseil à cette dernière, lui seul prenait la décision finale quand un problème se posait. Et pourtant ce soir Jade semblait heureuse et énergique...ce qu'il avait du mal à assimiler...ou sûrement qu'il refusait de faire la liaison entre l'humeur joyeuse de sa cousine et ce cavalier qui tardait à se montrer. Quand elle fit référence à Daphné, ce fut comme un électrochoc. Il ne l'avait pas oublié mais presque. Ce n'avait rien à voir avec elle, mais Jade avait accaparé son attention et Daphné s'était montrée si discrète. Il porta son regard sur elle, évitant de relever que sa cousine le comparait à un radar, ce qui au fond n'était pas tout à fait faux, puis son regard qui avait prit une couleur métallique reprit sa couleur verte. Il lui offrit un sourire, enleva sa main de celle de Daphné et passa son bras autour de sa taille. Il la rapprocha de lui comme si de rien était. Il avait déjà détourné les yeux depuis longtemps quand il entreprit ce faire ce geste. Rare était ses marques d'affections en public, mais ce soir, il voulait se montrer différent. Il lâcha un bref sourire à sa cousine qui elle resplendissait, puis la regarda s'éloigner dans la foule des couples qui dansaient. Il fit une moue pensive, les sourcils froncés, visiblement perturbé par sa discussion avec Jade, ses yeux fixant un point au loin, là où justement sa cousine avait disparue de son champ de vision.

Mais ce soir il devait penser à Daphné. C'était le Bal de Noël, c'était sa petite amie, il l'avait invité et le plus important était de s'amuser et de la faire tourner sur la piste de danse. En plus, un slow commençait à résonner dans la salle et des couples se formaient déjà sur la piste. Comment réagirait-il quand il entendrait juste après les premières mesures d'un tango? Hum...nous verrons çela après. Une main dans sa poche, son autre main posée sur la hanche de Daphné, il baissa la tête, un mince sourire sur les lèvres puis il se pencha vers Daphné qui était à ses côtés et déposa un baiser sur sa tempe. Malgré les sourires ou les regards qu'il pouvait avoir, il restait toujours un mystère. Ses sourires pouvaient être aussi bien vrais que des façades qu'il se construisait pour garder un recul nécessaire face aux évènements. Jade s'était même adressée à Daphné avant de partir, lui conseillant de lui changer les idées et d'éviter que son cher cousin ne fasse le radar toute la soirée. Oui mais voilà, c'était plus fort que lui. Tant qu'il ne saurait avec qui sa cousine passe la soirée, il ne pourrait avoir l'esprit tranquille. Il se souciait d'elle car même si elle était très forte, qu'elle possédait un sacré tempérement, elle n'en restait pas moins sensible au fond, mais ça, lui seul en était conscient et lui voulait voir de qui il s'agissait pour savoir qui il était...pas en surface, ça il s'en foutait royalement, mais à l'intérieur, savoir qui se cachait derrière la façade, saisir ses pensées et ses sentiments. De ses capacités, il n'en usait jamais ou presque jamais sur ses amis...mais les autres, ce n'était pas un problème, loin de là. Il pouvait même se révéler sans pitié s'il sentait qu'on se foutait de lui ou qu'on lui cachait des choses. Et même si avec ses proches il avait des réticences, avec ceux qui ne faisaient pas partie de son cercle d'intimes il n'avait aucun scrupule.

Il reprit contact avec la réalité puis comme si cette discussion n'avait pas eu lui, il prit un visage paisible et serein. Il ne pouvait gâcher la soirée de Daphné juste parce qu'il était préoccupé. C'est alors que doucement, Daphné prit l'initiative de l'inviter à danser en l'entraînant sur la piste. Ca le fit sourire car il d'un côté il aimait ça. Il espérait par sa patience et l'attention qu'il lui portait depuis le début de leur relation qu'elle s'ouvrirait un peu plus, se montrant plus vivante et prenant des initiatives. Apparement, ce soir, Daphné en prennait une. Les slows étaient toujours un moment très intime et il aimait se retrouver aussi proche de Daphné. Comme à son habitude, il garda une certaine distance comme l'étiquette le lui ordonnait, mais en à peine quelques secondes, tout s'évapora puisque sa belle aux yeux verts-noisettes se rapprocha de lui, collant sa fine silhouette contre lui. Là, tout de suite, il ne voulait rien respecter. Il voulait juste sentir le corps de Daphné contre le sien et voilà tout. Ses mains étaient posées au creux de ses reins, et il semblait parfaitement apaisé. Sa petite amie avait posée sa tête sur son épaule ce qui le fit une nouvelle fois sourire. C'était un sourire tendre et amusé, ce côté de sa personnalité qu'on ne voyait jamais...jamais excepté Daphné et Jade. La soirée était déjà bien entamée...en réalité, dans un peu plus d'une heure, le Bal prendrait fin mais ils avaient encore le temps.

Oh la vilaine! Ce n'était pas bien de jouer ainsi avec ses sens. Elle venait de frôler de ses lèvres le lobe de son oreille et son souffle se perdait dans son cou. Il avait appris au fil du temps qu'elle aimait le provoquer mais c'était toujours nuancé, presqu'innocent, comme si elle ne le faisait pas exprès et ne se rendait pas compte de l'effet qu'elle lui faisait. Mais depuis quelques temps il avait des doutes et il se demandait si elle ne le faisait pas tout bonnement exprès rien que pour voir ses réactions...Une fille dangereuse au final puisqu'il était très tactile et elle avait du s'en rendre compte. Il aimait la toucher, l'embrasser, la serrer contre lui. Alors quand elle agissait ainsi, ses sens ne pouvaient rester endormis. Il avait beau être jeune et de nature réservée, il n'avait aucun complexe à se montrer tendre que se soit dans sa façon de faire ou de penser avec elle.

3 mots...3 mots qui étaient si courts mais qui pouvaient embarquer les gens dans de longues histoires. Il ne lui avait dit ces fameux mots qu'une seule et unique fois le soir où il lui avait avoué ses sentiments, mais depuis plus une seule fois. Il l'aimait certes, mais ne lui disait pas. Il n'y arrivait pas car c'était si personnel qu'il s'en sentait incapable mais à défaut de le dire à vive voix, il lui montrait par des gestes, des attentions, mais il savait que les filles en général aimaient qu'on leur dise directement. Etait-ce si important pour elles? Ne pouvaient-elles pas se contenter de leur présence, de gestes tendres, de regards ou bien de sourires? C'était peut-être pour cela que son frère aîné était un coureur et qu'il ne s'attachait jamais, volant de conquêtes en conquêtes. Oui mais voilà, lui était différent et même si les mots ne traversaient pas ses lèvres, il le lui montrait.

Il l'embrassa alors doucement dans le cou comme une réponse à son "je t'aime" tandis que les dernières notes résonnaient dans la salle de Bal. Il se détacha alors d'elle à contre coeur, saisit sa main et déserta la piste. Il aurait très bien pu continuer à danser, mais la prochaine danse n'était pas à son goût...ce soir. Et pourtant, comme tout les fils et filles de bonnes familles, Raphaël dansait à merveille toutes les danses qu'il avait apprises. Mais le tango, pas ce soir...pas devant tout ce monde. Cette danse est sensuelle, passionnée et provocante et si un jour il devait à nouveau la danser, ça serait en privé. Il aurait aimé la danser avec Daphné, mais en toute intimité, rien que tout les deux afin de montrer son vrai visage. Il se voyait dans une salle sombre, éclairée de bougies en train de danser le tango seul à seul. C'est pourquoi il avait échappé à la piste. Ils y retourneraient après, il le lui promettait, mais là, ils devraient la laisser de côté pour le moment.

Il récupéra son verre qu'il avait laissé sur une des tables qu'il s'était accaparé au détriment d'un couple de Poufsouffle de 2ème année. Un simple regard et ils avaient déguerpis en moins de deux. Il trouvait parfois son pouvoir de dissuasion amusant. D'un simple regard et pouf, plus personne. Ca avait du bon d'être un Serpentard et d'être aussi puissant. Même s'il ne basait pas sa propre personne sur sa renommée, il ne pouvait nier qu'il aimait ça. C'est alors que Daphné lui proposa d'aller continuer leur danse ailleurs et pourquoi pas dans le parc? Mmmh...il n'était pas très chaud pour aller dans le parc. Il ferait froid, il y aurait sûrement quelques couples d'ici-delà et danser dans le parc...il n'était pas très tenté. Mais pour le plaisir de Daphné et son plaisir prochain de la serrer contre lui pour la réchauffer du froid hivernal, il accepta.

Et bien qu'il n'ai pas pour autant oublier Jade et son mystérieux cavalier, il ne pouvait passer la soirée à la surveiller et délaisser Daphné. Il la prit par la main et après avoir traversé la salle sans accorder aucun regard à la piste de danse, ils sortirent enfin de la Salle de Bal. Que serait-il arrivé si Raphaël avait surpris sa cousine en train de danser avec le préfet des Poufsouffle?

[Parc]