Premiers contacts avec les élèves

Toujours assise aux côtés du beau blond trop craquant, Juliette riva rapidement son regard sur l’homme inconnu qui l’avait invité dans un compartiment. En quatre ou cinq phrases assez explicites et courtes, Slughorn annonça aux élèves (qui ne le savaient pas, du moins) pourquoi ils avait été réunis ici. Le club de Slug’… Tiens, un club ! Juliette trouvait assez marrant d’avoir été sélectionnée. Toutefois, elle comprit très rapidement pourquoi elle l’avait été. Juste par la phrase que Slughorn avait émise, la brunette comprit que son admission à ce club était sans aucun doute dû aux milliards de Gallions que possédaient son père ainsi que son grand-père. * Papa m’a déjà parler d’un Slughorn… * Se rappela soudainement la Serdaigle. Puis, elle se souvint : Il avait été enseignant à Poudlard ! Elle avait bien dit « avait été », parce que faute d’avoir des bons yeux, Juliette ne l’avait pas revu depuis que son père avait quitté l’école. Sans doute se passait-il quelque chose pour que cet homme, apparemment à la retraite, décide de revenir enseigner à Poudlard. Quelle matière enseignerait-il ? Pourquoi était-il revenu ? Toutes ses questions étaient en tourbillon dans la tête de la petite gamine. Elles trouveraient sans doute réponses dans moins de temps que cette dernière le pensait.

Dès que Slughorn termina sa phrase, une voix arriva dans les oreilles de la jeune sorcière. « Et donc toi, que penses-tu de cette idée de club ? » Alerte-rouge, alerte-rouge ! Le beau-garçon-blond-ultra-craquant lui adressait la parole ! Juliette se tourna, pour voir s’il ne parlait à pas un autre garçon de sa maison, ou encore à une plus belle fille qu’elle. Non, il parlait bien à elle. Dès qu’elle en pris conscience, le teint de la bleue et bronze passa du bronzé au rouge tomate. Foutue tendance à rougir, vas ! Pour masquer sa timidité, Juliette passa sa main dans ses cheveux. « Eh bien… Je ne sais pas trop… C’est une bonne idée, du moins je crois, pour faire d’agréables rencontres… » " Comme toi, tiens ! " Chuuut, chuuut ! N’allez pas croire que Juliette aurait eu le culot de dire cela… Oh non, elle était bien trop timide avec les garçons pour oser dire une pareille phrase. Mais tout de même, il fallait engager la conversation ! Allez Juliette, allez !

« Après tout, c’est certain que quand on y pense, un tel club pourrait peut-être rapprocher les élèves entre eux, voir même diminuer les préjugés entre les diverses maisons… » Ce qui était totalement vrai. Après tout, d’un certain point de vue, c’était pas si mal de créer un tel club. Cela pouvait même être bénéfique pour certaines personnes ! « Toutefois, je n’aime pas trop le fait que Slughorn nous ait choisis pour nos qualités intellectuelles et pour nos " plus " que les autres n’ont pas. Les autres élèves ne devraient pas avoir à être riches ou supers intelligents pour être admis dans le club. » " Bon, ça va, t’as assez parlé maintenant ! " Rôôôh, d’accord… Juliette, arrête de jacasser, tu va le faire fuir ! Maintenant, demande lui ce qu’il en pense… « Qu’en pense tu ? »

" … " > Conscience de Juliette ^^

Le cœur battant à la chamade, Esfir donnait ses derniers adieux à ses parents. Pour la jeune fille ce n’était qu’une courte formalité, malgré son tract, elle avait hâte de retrouver son ancienne école qu’elle avait autrefois si souvent critiquée. La jeune fille avait tellement insisté auprès des médicomages pour retourner qu’ils avaient finis par céder, malheureusement elle n’était plus aussi sûre d’en avoir envie. Prenant son courage à deux mains, elle savait qu’elle n’avait pas vraiment le choix de toute façon. C’était soit elle allait à Poudlard avec des personnes à peu près de son âge, soit le manoir familiale. Le choix était vite fait, elle votait pour l’île déserte. La jeune Serpentard s’efforça de voir le bon côté, elle n’aurait plus ses parents sur le dos pendant un an, et puis, elle n’allait pas à Poudlard en connaissant personne, il y avait Dawn qu’elle avait vu en début de vacances lors d’un repas de famille, son frère, sa sœur, et Elea, enfin si cette dernière se souvenait d’elle. Cependant, elle n’allait pas compter sur ces personnes, ce n’était pas par manque de confiance en eux, mais surtout que, dans la vie il fallait savoir se débrouiller tout seul.

S’efforçant de retarder au maximum l’échéance pour monter dans le train en regardant autour d’elle, la jeune fille se rendit compte qu’elle devait absolument monter pour arrêter de paniquer inutilement, la voyage était long, mais au moins elle saurait que c’était irréversible et qu’elle ne pourrait plus revenir en arrière. Quoique même maintenant elle s’interdisait de renoncer à cause de son orgueil démesuré. La jeune fille n’avait pas pour qualité le courage, mais son ego le remplaçait. Au moins elle n’aurait pas le supplice de rechercher un compartiment puisque sa valise était déjà dans le train, grâce à un elfe de maison. Il était hors de question pour une fille de son rang de se promener avec une valise dans la main. Se rendant directement dans son compartiment, elle s’assit réfléchissant à son retour, et si elle pouvait être la plus discrète possible ça l’arrangerait. Esfir redoutait les regards curieux ou stupéfait, elle trouvait cela d’une rare impolitesse. Deux élèves, à l’évidence plus jeune qu’elle, l’obligèrent à la faire sortir de ses pensées. Lui demandant si ils pouvaient s’installer dans le compartiment, les autres étant tous pleins. Les regardant sans aucune expression perceptible, elle acquiesça d’un signe de tête. Du moment qu’ils étaient calme et ne lui adressait pas la parole… Fira replongea alors dans ses songes en regardant le paysage d’un air absent. Pensant, qu’elle serait tranquille durant tout le long du voyage on l’importuna encore une fois. Agacée mais sans le montrer, elle daigna tourner la tête, une élève apparemment de son âge cette fois lui tendait un parchemin. Sans prendre la peine de deviner qui était la messagère elle lut la lettre. La jeune Serpentard était conviée à une « petite collation dans le compartiment C », et c’était signé le professeur Slughorn. La jeune fille le connaissait de nom puisque son père lui en avait parlé, pour être un maître de potions. Elle ne fut pas surprise d’apprendre qu’il enseignait, car ses parents l’en avait informé. Cependant, ce qu’il l’avait étonné c’était que ses parents soient au courant, ils n’avaient pratiquement pas de contacts avec les personnes d’Angleterre. Néanmoins, Fira avait vite conclut que c’était la tante de Dawn qui avait avertit ses parents, après tout, son nouveau mari n’était il pas un anglais de sang pur ?

Ne se posant même pas la question si elle devait y aller ou non, Esfir se leva avec grâce sans un regard envers les personnes présentes dans le compartiment. La jeune fille n’avait pas pris la peine de mettre son uniforme, et elle espérait qu’elle ne serait pas la seule. Prenant la direction du compartiment C, elle y arriva bien tôt à son goût. Respirant un bon coup histoire de, elle ouvrir la porte. Sa première pensée fut *oh *, néanmoins son visage ne trahit rien, elle avait acquise une assez bonne expériences de l’impassibilité, même si, elle n’avait pas toujours un contrôle complet sur ses émotions. Regardant sans rester fixer qui était dans le compartiment, elle ne reconnut pratiquement personne. Simplement Blaise Zabini et Myrielle Symphonie qu’elle connaissait de vue, sans oublié Dawn qui était une cousine éloignée, qu’elle appréciait beaucoup. La dernier coup d’œil fut pour le professeur. Se dirigeant vers lui avec un sourire gracieux.

-Bonjour, je suis Esfir Nabirotchkina, fille de Sergueï et Kaléria Nabirotchkina. Je suis enchantée de faire votre rencontre.

Une légère révérence pour ponctuer ses propos, Fira ne doutait pas que tous ceux qui était de sang pur en avait fait de même.
Adressant un sourire à Dawn, la seule personne qu’elle connaissait, elle s’installa auprès d’elle. Cependant, elle n’engagea pas la conversation avec elle, en tout cas pas de suite. Observant d’abord les personnes autour d’elle, elle reconnaissait, après réflexion, deux personnes où elle était incapable de mettre un nom dessus, mais si ses souvenirs étaient exacts ils venaient de Poufsouffle, dont l‘un devait s‘appeler Alexander Shinku. Esfir n’était pas vraiment avancée et elle en aurait hurlée de frustration. Cependant son visage dépourvu d’un sentiment quelconque la sauvait des apparences.

Écoutant le professeur, elle apprit qu’il avait formé un club, dont il avait donné son nom.

*Il ne manque pas d’ego, celui là*

Cependant, son intérêt s’accentua lorsqu’il parla de relations, ça pouvait toujours lui servir… A la fin de son annonce son regard sembla attiré par un Poufsouffle, celui dont elle n’arrivait pas à mettre le nom. Au vu de son comportement, elle sut tout de suite qu’elle n’allait pas l’aimé. Essayant de se donner un air « cool », Esfir pensa sarcastiquement qu’il n’en avait même pas le charisme.
Reportant finalement son attention sur la cousine, Esfir lui adressa un sourire.

-Tu as passé de bonnes vacances Dawn ?

A peine était-il entré dans le compartiment qu’il n’avait eut qu’une seule envie c’était de le quitter au plus vite. Le professeur lui avait demandé comme allez sa mère, Blaise n’en fut pas surpris vue qu’il s’agissait de l’une des plus belles femmes du monde sorcier. Celle-ci avait eut sept maris qui ont tragiquement disparu, Blaise savait très bien ce qu’il c’était passé pour eux mais, en gardait le secret. Le jeune Serpentard ne dit justement rien à ce propos se contentant de rester debout dans un coin du compartiment, tandis que d’autres élèves arrivaient.

Le jeune homme reconnu Myrielle, Alexander Shinku, Ernie McMillan qu’il avait déjà croisé en cours, Dawn Kostovack bien sûr vue qu’elle avait été sa petite amie et Raphaël Gibson qu’il avait croisé lui aussi une ou deux fois. Blaise, n’aimait absolument pas la foule et se petit compartiment même si il avait été agrandit pour la cause, le rendait de plus en plus mal à l’aise. Il essaya alors de se reculer pour essayer de se mettre le plus à l’écart possible mais, rien n’y fit. En plus, le tangage que faisait le train commençait à le rendre un peu malade. Il ouvrit alors légèrement une des fenêtres du dessus pour se donner un peu d’air.

*Je me demande pourquoi Malefoy n’a pas été invité…*, se dit-il en regardant dans la direction de Myrielle. *Elle est bien là alors pourquoi pas lui !*, se dit-il en regardant le professeur.

Son regard tomba ensuite sur Raphaël Gibson, il trouva que le jeune homme n’avait rien d’exceptionnel, ni lui d’ailleurs mis à part sa mère qui était très belle. Il n’était pas l’un des meilleurs élèves de l’école pas comme Malefoy ou comme Miss-je-sais-tout Granger. Alors, que faisait-il réellement ici, en tout cas une chose était sur c’est qu’il allait se renseigner le plus possible pour donner tous ses renseignements à Malefoy.

Ernie était un Poufsouffle. Et en tant que tel, il était accoutumé au teint délicieusement framboise que prenait - bien malgré eux - l'immense majorité des gens de sa maison lorsqu'on leur adressait la parole de manière un peu abrupte. Le rouge tomate lui semblait donc une réaction parfaitement naturelle. Lui-même, en cet instant précis, sentait ses joues rosir de manière assez incompréhensible. Mais jamais il n'aurait pu imaginer que le rouge tomate pouvait être aussi mignon. Ernie s'en sentait tout retourné. A tel point qu'il avait bien du mal à ne pas fixer les joues de Juliette juste pour le plaisir de les regarder.

*Merlin, Ern', mon grand, reprends-toi ! Sinon elle va penser que tu es un affreux goujat ou qu'elle a des pustules sur le bout du nez... Arf ! Je le savais que je n'aurais pas dû boire ce thé noir au caramel ! Il ne m'inspirait pas confiance...* tenta-t-il de se raisonner, rejetant du même coup la faute de son trouble sur une malheureuse tasse de thé ingurgitée le matin même.

Bien décidé à ne pas griller toutes ses chances de sympathiser avec la belle dès le départ, Ernie se força à faire une énième fois le tour de la pièce des yeux avant de reporter son attention sur la Serdaigle, juste à temps pour la voir passer la main dans les cheveux. Waouh ! Quelle classe ! Quelle distinction ! Quel sens inné du "coiffé-décoiffé" décontracté ! Le Poufsouffle avait beau être passé maître en la matière, il devait bien reconnaître que Juliette maîtrisait le geste bien mieux que lui ! Il fallait absolument qu'il lui demande comment elle faisait ça ! Enfin, peut-être pas là, tout de suite, maintenant, parce qu'elle allait vraiment le trouver très bizarre, mais un jour peut-être... Au pire il pourrait lui envoyer une lettre anonyme ou un truc du genre pour obtenir une réponse...

*Ou si je laisse une annonce à la rubrique beauté du Hibou Bavard ? En me faisant passer pour une fille ? Oui, parce que sinon, c'est un peu la honte quand même !*

Ernie n'eut toutefois pas le temps d'approfondir la question car déjà Juliette daignait répondre à son insignifiante petite question. Ô Joie ! Ô Bonheur ! Que sonnent les Trompettes de la Gloire ! C'était un jour Faste ! Elle parlait, elle parlaiiiiiit !
Enchanté à l'idée de tailler un peu la bavette avec une aussi jolie Serdaigle, Ernie la munifia de son fameux sourire ultra-bright tout en hochant la tête de temps à autre en signe d'assentiment.

*Holàlà ! C'est fantastique, je suis d'accord avec tout ce qu'elle dit ! C'est l'osmose ! Elle est incroyablement intelligente !* ne put-il s'empêcher de s'extasier, en son for intérieur.

- Je suis bien du même avis, assura-t-il d'un air grave quand la brunette se fut tue, c'est vraiment une excellente idée de mélanger les maisons... Même si pour le moment, force nous est de constater que les Serpentard dominent... Si tu veux mon avis, le système des maisons a aussi de très mauvais côtés. Il cloisonne les élèves et de fil en aiguille, conduit à une sorte de concurrence. Surtout lorsqu'il y a des points à la clef ! Enfin, j'aime énormément ma maison, bien entendu, mais je suis certain que j'aurais aussi fait d'excellentes rencontres si j'avais été envoyé dans une autre maison or, ces rencontres, à cause de a méfiance que les maisons ont tendance à nourrir les unes envers les autres, il est difficile de les faire, au final... Euh, tu vois ce que je veux dire ? rajouta-t-il, un peu gêné de s'être emballé de la sorte.

C'est que le sujet lui tenait à coeur ! Et il aurait pu continuer des heures durant dessus s'il n'avait pas eu la bonne idée de s'interrompre lui-même pour embrayer sur un - autrement plus soft - :

- Et qu'aurais-tu vu, toi, comme euh... Principe de sélection ?

Il fronça imperceptiblement le nez en posant sa question. Il n'aimait vraiment pas cette expression... Principe de sélection... Comme s'ils étaient de la viande de boucherie ! Malheureusement, sur le coup, il n'avait rien trouvé de plus poétique.

- Oh ! Au fait, je suis Ernie, Ernie MacMillan... Ravi de faire ta connaissance, acheva-t-il sans transition, se souvenant avec horreur qu'il avait totalement oublié de se présenter.

Juliette était aux anges. Ernie pensait la même chose qu’elle ! Imaginez vous un tout petit moment du genre une heure du genre une seconde : Vous êtes incontestablement attirée par un garçon. Ce garçon est assis à vos côtés, collés même s’il n’a pas le choix dans un train et vous parle. Vous vous sentiriez comment, d’après vous ? Tout comme Juliette Horuni se sentait à ce moment précis, je présume ! Les yeux brillants de bonheur, la brunette écoutait doucement le beau blond parler. Il était vraiment mignon, par la barbe de Merlin ! Étrangement, il sembla ébahi par la manière dont Juliette plaçait ses cheveux. Cette dernière avait émit un petit sourire moqueur lorsqu’elle s’en était rendue compte, dans le simple but de le taquiner.

« Alors disons que… Nous avons la même opinion… » S’engagea la jeune fille en rougissant piètrement. Décidément, pour une passe-passe subtile, c’était tout raté ! Dès qu’elle prenait la parole, ses joues devenaient des dragons indomptables qui crachaient du feu ! Arghhh, c’était agaçant >__< Mais bon, que voulez vous qu’elle y fasse ? La rougeur était un phénomène énervant, agaçant, répugnant, pustuleux incontrôlable, alors la brunette ne pouvait rien faire d’autre qu’attrendre que ses joues se calme. Lorsque ce fut le cas, elle pu reprendre la parole, un sourire aux lèvres.

« Tu as parfaitement raison, tu sais… C’est dommage que je sois la seule Serdaigle. J’aurais voulu que Slughorn ne choisisse pas que moi, mais d’autres élèves… Je ne suis quand même pas la seule fille intelligente de ma maison, tout de même ! » Répondit-elle en riant. Elle savait pertinemment que non, c’était pour cela qu’elle avait pris la peine de l’émettre. « Pour ce qui est du système des maisons, je suis à deux cent dix pourcent d’accord avec toi. J’ai toujours trouvé que les maisons plaçaient les élèves selon des idéaux trop parfaits. Cela les incites donc à rester entre eux et à ne malheureusement pas s’ouvrir aux autres. Il est également vrai que ça créé des tentions, surtout au niveau des coupes et des points. Tous les élèves rêvent que leur maison gagne la coupe de Quidditch ou celle des Quatre Maisons… Enfin. » Lança la jeune bleue et bronze à son compagnon.

La discussion allait véritablement de bon train. C’était agréable de pouvoir parler de tout et de rien avec un jeune homme aussi craquant ! Lorsque Ernie lui demanda comme elle aurait vu le processus de « Sélection », la brunette fronça les sourcils. C’était une excellente question. Après avoir légèrement cherché dans sa tête, elle parvint à émettre un argument plausible, potable et intelligent. « Eh bien… Je crois que la première chose que Slughorn aurait dû faire aurait dû être le fait d’enlever la restriction à ce club. Plus ont restreint l’accès à quelque chose, plus les gens veulent ce quelque chose. Ensuite, je crois que les élèves auraient dû être sélectionnés sur plusieurs points : Leur volonté, leurs qualités et leur ambitions. Je ne sais pas si tu me suis… ? Pour résumé, Slughorn aurait mieux fait d’éviter de choisir des élèves en fonction de leurs richesses et de leur sang. C’est parfaitement ridicule, à mon avis. » Voilà qui terminait la réponse de Juliette. C’était clair, net, précis.

Lorsque le jeune homme se présenta, Juliette émit un sourire ravageur. « Enchantée moi de même, Ernie, » Lança t-elle, un sourire aux lèvres. « Je suis Juliette Horuni, à Serdaigle. » Répondit-elle. « À en croire ta robe de sorcier, tu es à Poufsouffle. » Constata la demoiselle. « Jaime bien cette maison. » Acheva t-elle, sincère.

Slughorn, toujours le verre d’hydromel dans la main se promenait parmi les invités, faisant un compliment par ci, une flatterie par là et bien sur toujours le mot pour rassurer et pour mettre en confiance les élèves présents dans le compartiment. Ah si seulement Potter aurait pu être là.

La porte du compartiment s’ouvrit une nouvelle fois et un élève se présenta sous le nom de April' McFear et le remercia pour avoir créé ce club. Il n’en fallait bien sûr pas moins pour obtenir beaucoup de Slughorn qui était radieux chaque fois qu’on lui faisait de si beau compliment. Le professeur bomba son torse proéminent et ce fut vraiment un miracle que le bouton du milieu de sa veste de velours tienne encore.

« Merci beaucoup jeune homme, mais je vous en pris installez vous et faites comme chez vous ! » dit-il en le poussant vers la grande table disposée dans le fond du compartiment et qui croulait sous la nourriture variée et les diverses boissons.

Il n’eut pas le temps d’en dire plus que la porte du compartiment s’ouvrit une nouvelle fois, laissant apparaître Esfir Nabirotchkina.

*En voilà une qui ne manque pas de classe !* remarqua Slughorn en ouvrant grand les yeux.

Le professeur se précipita vers elle et l’accueillit avec un grand sourire.

« Enchanté Miss, Horace Slughorn, professeur de potions, mais je vous en pris entrez donc ! » et il lui donna une tape dans le dos qui pour lui n’était pas forte mais que la jeune fille avait sans doute du sentir.

Le professeur continua le tour de ses invités. Il adressa un grand clin d’œil à Zabini et se dirigea vers le groupe où Ernie MacMillan faisait apparemment déjà des merveilles auprès des jeunes filles. Slughorn passa derrière lui et sa tête ronde apparut au milieu du petit groupe.

« Attention mesdemoiselles, faites attention à Mr. MacMillan, c'est un sacré charmeur ! »

Il se mit alors à rire de bon cœur et hoqueta.

« Alors Ernie vous vous amusez bien ? »

Il vida une nouvelle fois sa coupe d’hydromel et reporta son attention sur Ernie.

« Mais dites moi est-ce vrai ce que disent les rumeurs ? Que vous convoitez le poste de Ministre de la Magie ? Et bien dites moi il va vous falloir beaucoup de réseaux pour arriver au poste le plus convoité du monde des sorciers… »

Alexander vit avec joie sa petite amie rester calme face à cette situation plus que gênante avec Myrielle. Son amie d'enfance était un peu... collante, mais il avait l'habitude, il savait aussi que la rousse faisait ça par esprit de provocation. C'était encore quelque chose qu'elle avait hérité de sa mère, du moins c'est ce qu'on disait.

"Je suis content de te voir princesse." Dit-il à l'intention de Jade avant de faire se lever la rousse de ses genoux. "Prend ma place Myrielle, je vais rester debout." Et il alla chercher des boissons pour les deux jeunes filles. C'est à ce moment là que le professeur l'aborda. Le préfet sourit d'un air un peu froid mais amical à son nouveau professeur.

"Très bien monsieur. Je vous remercie de m'avoir invité." Puis, comme c'était l'occasion rêvé, il sortit de sa poche la place pour le prochain spectacle de sa mère. "Tenez. Ma mère m'a demandé de vous donner ceci. C'est une place au premier rang pour voir ma mère danser à Londres durant les vacances de noël." Makiko Shinku avait été l'élève de Slughorn dans ses jeunes années mais, bien que très douée dans les études, s'était tournée vers une carrière artistique de danseuse. Elle y avait bien réussi même si, du coup, sa famille avait perdu une partie de ses parts dans la société japonaise Shinku.

Ces quelques paroles échangés, il retourna près de Jade et Myrielle.

"Myrielle... Tu n'aurais pas envie de... partir ? Par hasard ? Enfin je veux dire me laisser avec Jade." La rousse s'enfonça sur la banquette. "Je suppose que ça veut dire non..." mais le trio fut rapidement occupé par tout autre chose : l'humiliation publique d'Ernie. Du moins ce qu'Alexander aurait vécu comme tel. Cependant, le préfet avait toute confiance en son camarade, il se sortirait de ce mauvais pas aussi sûrement qu'il s'appelait MacMillan.

Ernie était aux anges. Juliette était charmante. Juliette parlait bien. Juliette avait les mêmes opinions que lui preuve qu'elle était incroyablement intelligente. Bref, aux yeux d'Ernie, la jeune fille venait de pulvériser le top-five de ses filles préférées à Poudlard, rabaissant ses adversaires au rang peu glorieux de midinettes écervelées et amatrices. A présent, le jeune garçon couvait Juliette d'un regard perçant, comme si elle était la seule personne digne d'intérêt dans le compartiment. Dire qu'il avait songé, quelques minutes seulement plus tôt, à engager la conversation avec Joshua voire avec Slughorn ! Quelle hérésie vraiment !
Obnubilé par sa passionnante - du moins à ses yeux - discussion avec la Serdaigle, Ernie renchérit d'un ton pensif, sans prêter attention à ce qui se passait dans le reste du wagon ni au buffet chargé de mets tous plus appétissants les uns que les autres (en tout cas, par rapport au sandwich jambon-beurre qu'il pensait devoir avaler pour le déjeuner, c'était définitivement Byzance !) :

- Je suis persuadé qu'il attend de mieux connaître les autres Serdaigle avant de les convier eux aussi. Après tout, si ce club tient ses engagements, il est nécessairement destiné à s'agrandir, tu ne crois pas ? Pour le moment, il y a surtout des descendants de grandes familles... rajouta-t-il en lançant un coup d'oeil entendu à un groupe de Serpentard qui se tenait tout près.

*Elle a un très joli rire,* ne put-il s'empêcher de noter, au passage *très cristallin...*

La suite du petit discours de Juliette le transporta directement au septième ciel, sans passer par les six autres. Il pensait exactement (pour ne pas dire e-xac-te-ment) la même chose ! A croire qu'ils avaient le même cerveau ! Ou qu'elle lui avait piqué toutes ses idées ! Une solution qui, en temps normal, aurait certainement déplu à Ernie (attendez, si tout le monde pouvait lui voler ses idées, il risquait d'avoir du mal à s'imposer en tant que candidat au ministère !) mais en l'occurrence, savoir qu'il partageait quelque chose d'aussi précieux qu'une opinion quasiment politique (oui, pour Ernie, tout était poliique) avec Juliette le transportait de bonheur.
Tout heureux de pouvoir s'étaler sur le sujet avec quelqu'un qui semblait aussi intéressé que lui (généralement, les autres élèves avaient plutôt tendance à prendre des airs blasés, lorsqu'il lançait le sujet, genre "Ouais, ouais, c'est bien... Va embê... Euh... Convaincre quelqu'un d'autre !" Les malheureux ne se rendaient-ils donc pas compte de l'important d'un tel débat ?), Ernie reprit dès que Juliette eut fini de parler :

- Voilà, c'est exactement cela... Des "idéaux parfaits", répéta-t-il comme si les propos de Juliette avaient valeur de Sainte Parole, l'administration a l'air de penser qu'il est possible de réduire les individus à deux ou trois traits de caractère dominants, mais c'est ridicule ! L'être humain est infiniment plus complexe ! Sans compter qu'à onze ans, le caractère n'est pas encore fixé, bien au contraire ! argua-t-il avec conviction.

Il se tut un instant, pour reprendre sa respiration avant d'embrayer sur le pourquoi du comment, à son avis, si le système de maison fonctionnait c'était plus selon un principe de violence symbolique exercé sur l'esprit des jeunes élèves et transmis de génération en génération que pas une réelle adéquation de l'élève à sa maison, mais il 'en eut pas le temps car déjà Juliette était repartie sur une autre question. Merlin que cette fille était vive ! Il était vraiment très agréable de converser avec quelqu'un d'aussi réfléchi et sensé. Pas étonnant que Slughorn l'ait sélectionnée d'emblée pour entrer dans son club ! Si Ernie avait été un peu plus modeste, il en serait probablement venu à se demander comment une fille comme elle pouvait s'abaisser à discuter avec un garçon comme lui.

- Oui, je comprends parfaitement ce que tu veux dire, répondit-il en hochant la tête, mais dans ce cas, cette petite réunion d'aujourd'hui n'aurait pas dû avoir lieu. Slughorn aurait plutôt dû attendre d'avoir vu tous les élèves en cours avant de lancer les invitations. En tout cas, je suis bien d'accord : tout élève désireux de faire ses preuves et d'intégrer le club pour bâtir son avenir devrait y avoir accès, quel que soit son rang ou sa fortune !

Il marqua une nouvelle pause, le temps de reprendre son souffle et gratifia Juliette d'un sourire épanoui. Malheureusement, il n'eut pas le temps de lui dire à quel point il estimait les Serdaigle, ni même que le Choixpeau avait hésité à l'y placer (ce qui était bien la preuve que le système des maisons n'était pas fiable !) car Slughorn surgit de nulle part, l'air enchanté.
Voir la tête de son professeur apparître tout d'un coup entre Juliette et lui alors qu'il flottait sur son petit nuage surprit tellement Ernie qu'il en eut un léger mouvement de recul. Mais il se reprit bien vite... En passant une main faussement décontracté dans ses cheveux.
Certes, quelques dizaines de minutes auparavant, il aurait donné cher pour que Slughorn lui prête un peu d'attention, mais à présent qu'il lui était permis de réaliser ce voeu, il en était presque déçu. Après tout, Juliette pouvait très bien profiter de l'interruption pour filer à l'anglaise... Surtout que l'intrusion de Slughorn était plutôt... Indiscrète.

Beaucoup, même, se seraient sentis humilés. Mais pas Ernie. Ou du moins, s'il le fut, il se garda bien de le montrer et adressa un grand sourire à Slughorn, comme si rien ne lui faisait plus plaisir que d'avoir enfin l'occasion de lui parler, et il rétorqua avec beaucoup de sérieux :

- J'ai certainement moins de succès que vous, Professeur.

Le compliment était trop bien tourné pour paraître insolent et de toute façon, ce n'était pas le but d'Ernie qui pensait presque sincérement ce qu'il disait. Un homme de la prestance et de la position sociale de Slughorn n'avait certainement aucun mal à séduire qui il voulait. Enfin, en tout cas, dans sa jeunesse.
Délaissant le sujet, Ernie poursuivit avec chaleur :

- Je vous remercie de m'avoir invité.

*Arg ! Mais comment peut-il savoir que je veux devenir ministre ?! Trelawney a cafté ou quoi ?* s'étonna-t-il briévement.

Mais il en fallait bien plus pour déstabiliser un Ernie MacMillan. Il éclaircirait le mystère de sa vocation découverte plus tard. Pour l'heure, il se contenta de répondre avec beaucoup d'aplomb :

- C'est parfaitement exact, Professeur... J'espère bien que j'aurais l'honneur d'être introduit par votre intermédiaire auprès de ces "réseaux". Je suppose que vous avez dû être d'un précieux secours pour beaucoup de nos anciens ministres... Et que vous conservez une grande influence au ministère, rajouta-t-il en dardant un oeil empli d'admiration sur Slughorn.

Oui, des fois, pour se tirer dignement d'un mauvais pas, il fallait savoir ramper...