Perdue parmi les livres...[ OPEN ]

Aaaarghhh, nom de dieu mais c'est qu'il va m'écraser ! Non ! Dégage ! Dégage, je te dis ! Sale bête...Va-t-en, tu pues, j'veux pas mourir espèce de sale clébard enragé ! Psshhiiiit ! Fous le camp ! Lâche-moi ! Mais dégage !!!

Mais c'est qu'elle s'accroche, cette horreur pleine de puces ! Rhââ, quand est-ce que tu vas comprendre ! Je-suis-pas-un-chat, merde ! Et puis vu ta taille, c'est pas une bestiole comme moi qu'il te faudrait, c'est le calmar géant oui ! Allez, file, sale bête, lâche-moi, lâche-moi...Brrrr, les chiens géants complètement dégénérés devraient au moins connaître les pastilles de menthe ! Wah, ça refoule, c'est une horreur, sûr que je vais y rester ! Parce que s'il ne me bouffe pas, et ça, ça m'étonnerait vu son sourire plein de dents, je vais crever d'asphyxie moi ! Au s'cours, quelqu'un, faites quelque chose, je sais pas, moi, bougez-vous, merde...

...

Hum...

Toc toc...

Maia ? T'es là ? Ouhou ! Secoue-toi ! C'est pas tellement ni l'endroit ni le moment pour roupiller ! Allez, debout !

Ah, toi ta gueule...

Mais réveille-toi, non de dieu, tu demandes à l'aide, eh bien voilà, je te réveille ! Allez hop, debout, et fissa !

Mais tu vas la fermer ? J'ai mal à la tête !

Hum...Au cas où cela agirait comme un électrochoc, je te rappelle que tu es en plein dans la bibliothèque, et que Madame Pince peut revenir d'une minute à l'autre. Imagine, que, je sais pas, elle ai oublié des papiers où un livre ici. Si elle te découvre à cette heure-ci...T'es marron, cocotte !

Rhô mais TA GUEULE !

Maia se réveille en sursaut, le cœur battant, encore dans sa position de dormeuse, la tête dans les bras, affalée sur la table. Puis, sa raison revient, lentement d'abord, brusquement à la fin. Elle relève la tête, légèrement tremblante, la peau poisseuse de son précédent cauchemar, dans un état d'anxiété qui ne se calme pas lorsqu'elle se rend compte de sa situation.
Elle baisse les yeux sur le livre qu'elle tenait avant de s'endormir. Elle approche de la bougie à la flamme vacillante, presque entièrement consumée, le livre. A la lueur de la maigre source de lumière, Maia distingue des phrases qu’elle tente de lire. Cela ne lui rappelle rien. Elle se met en devoir de relire toute la page. Même l’en-tête ne lui dit rien. Bizarre…Bizarre qu’elle ne se souvienne d’aucune phrase de cette fameuse page 52 alors que le livre est ouvert précisément à cet endroit…Elle devait vraiment être fatiguée, pour avoir entamé la lecture d’un chapitre dont elle n’a aucun souvenir !
Une énorme pendule sonne quelque part dans le château. Minuit. Et m…Maia jure entre ses dents. Madame Pince, d’ordinaire si minutieuse quand il s’agit de ses livres et de son domaine, la bibliothèque, ne lésine pas sur les vérifications quand lorsque l’heure est venue de quitter son refuge. Et pourtant, elle a oublié Maia qui s’était endormie sur une table, alors que les étoiles commençaient à fleurir dans le ciel !
La jeune Serdaigle, légèrement paniquée, tente de faire le vide dans son esprit, de réfléchir. Elle doit absolument quitter la bibliothèque sans se faire voir, et regagner son dortoir qui est…

A cette pensée, la petite fille s’affole. La tour de Serdaigle se trouve complètement à l’opposée de la bibliothèque ! Et c’est mission impossible que de faire tout ce chemin sans se faire surprendre par quelqu’un, un professeur en tournée d’inspection, un préfet soucieux ou même, pire que tout, Peeves, l’esprit frappeur, la terreur du rôdeur nocturne pour qui la discrétion est de rigueur.
S’efforçant de retrouver son calme, Maia tente de réfléchir la tête froide. Logiquement. En bonne Serdaigle qui se respecte.
Il est quasiment impossible de retourner au dortoir. Il est seulement minuit, mais le couvre-feu est passé depuis longtemps et aux yeux du règlement, une fois la limite passée, une minute ou deux heures après ont la même valeur. Bon. Rester à la bibliothèque toute la nuit sans dormir en espérant filer dès l’ouverture de celle-ci au petit matin, c’est tout autant du suicide que la première possibilité. La bibliothécaire arriverait sûrement aux aurores, et la jeune fille ne pouvait donc pas espérer tirer parti de la foule des élèves matinaux arrivant.
Mais...Peut-être pourrait-elle gagner les toilettes des filles, situées à mi-parcours entre la bibliothèque et le dortoir ? Si elle se faisait attraper après entre la tour de Serdaigle et les toilettes, elle pourrait toujours prétexter avoir eu un besoin pressant nocturne très embêtant, et feindre d'ignorer qu'elle n'avait pas le droit de sortir du dortoir. Oui, pourquoi pas...Et même passer la nuit assise sur une cuvette, si par malheur le bout de chemin restant à parcourir se révélait trop peuplé...

Maia referma le livre d'un coup sec, l'abandonnant sur la table. Elle saisit sa baguette et marmonna " Lumos !" avec conviction, espérant obtenir un peu plus de lumière que ne lui en fournissait la maigre bougie qui s'éteignait lentement. Malheureusement, ce sortilège était au programme de deuxième année, et Maia, bien qu'ayant étudié la théorie, était incapable de la reproduire pour l'instant. Jurant entre ses dents, elle rangea sa baguette et saisit la bougie.
Qui choisit ce moment précis pour s'éteindre.

Maia resta debout dans le noir complet, son cœur battant à tout rompre étant le seul son qu'elle entendait.

Discrètement, Laura avançait dans les couloirs de Poudlard, essayant de ne se faire repérer par personne, professeurs insomniaques, concierge en quête de punitions à mettre ou fantômes en vadrouille. Elle avait enfin trouvé le courage d’essayer d’entrer dans la réserve, alors ce n’était pas le moment de se faire choper, car elle ne savait pas si elle réussirait à quitter une autre fois la chaleur du dortoir pour se faufiler dans l’école.

Laura ne se perdait plus depuis longtemps grâce aux conseils avisés de Joshua, et même si les tableaux bougeaient beaucoup elle arrivait bien à se repérer. Et puis elle connaissait le chemin de sa salle commune jusqu’à la bibliothèque par cœur, à présent, vu le temps qu’elle y passait pour ses devoirs ainsi que ses recherches personnelles.

Mais son investigation sur Serpentard piétinait toujours. Certes, c’était une recherche plus qu’étrange pour une Gryffondor, mais Laura était intriguée par la haine entre sa maison et celle des verts et argent. Quant au fondateur lui même, c’était sûrement celui qui excitait le plus sa curiosité.

Une silhouette argentée passa tout près et Laura se plaqua contre un mur afin de pas être repérée. Elle compta jusque soixante et sortit de sa cachette. Elle avait laissé libres ses longs cheveux noirs afin de pouvoir, s’il le fallait, cacher sa figure derrière et se fondre dans l’obscurité. Elle savait toutefois que quelqu’un d’observateur la repèrerait malgré ce pseudo-camouflage.

Enfin, elle arriva devant la porte de la bibliothèque, qui était bien sûr fermée. Laura sortit sa baguette et se concentra. Elle avait toujours du mal avec les sortilèges, mais elle pouvait réussir. Elle s’était bien entraînée la veille afin de ne pas rester bloquée pour rien. Enfin, elle inspira un grand coup, pointa le fin morceau de bois sur la serrure et prononça :

- Alohomora

Rien ne se passe. Etouffant un juron, la jeune Gryffondor se prépara à recommencer. Peut être avait-elle prononcé la formule trop bas, ou alors était-ce le geste ? Laura retenta son coup, parlant un poil plus haut et s’appliquant mieux.

- Alohomora.

Cette fois-ci elle perçut le déclic de la porte. Elle eut un petit sourire, puis la poussa prudemment. Ce n’était pas le moment de faire trop de bruit car Mme Pince pouvait surgir d’un moment à l’autre de son bureau et elle ne voulait pas la réveiller avant d’avoir pu dérober la clef. D’ailleurs elle ne savait toujours pas comment elle allait s’y prendre. Toutefois il était certain que le précieux sésame se trouvait dans sa chambre. Peut être même dormait-elle avec.

Laura pâlit à cette pensée.. Comment ferait-elle alors pour la récupérer ? Mais elle se reprit : il serait bien temps de réfléchir à la manière quand elle aurait repéré l’objet de sa convoitise. La sorcière prit son courage à deux mains et entra dans la bibliothèque. Ses yeux accoutumés à l’obscurité du château remarquèrent une silhouette près d’une table. Mais ça ne ressemblait pas à la bibliothécaire.

- Qui est là ? demanda-t-elle d’une voix qui se voulait assurée, même si la jeune Gryffondor ne l’était pas du tout. C’était sûrement un élève, à cause de sa taille, mais le professeur de sortilèges était aussi très petit…

[535 mots]

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Un nouveau son vint s'ajouter aux battements sourds et lancinants du coeur de Maia. Ils lui semblaient si puissants et indiscrets qu'elle avait l'impression qu'ils allaient réveiller tout le château. Si elle avait pu arrêter son palpitant par sa seule volonté, durant quelques minutes seulement, elle l'aurait fait sans hésitation. Malheureusement, c'était impossible, et Maia devait compter sur sa seule discrétion physique et sur une grosse part de chance ( heureusement, elle en avait toujours eu un peu ! ) pour ne pas se faire repérer par d'éventuels délateurs. Mais ses battements qui semblaient soulever sa poitrine à chaque coup, étaient loin de se calmer : un autre son venait leur apporter sa note, un son qui leur ressemblait, sourd et régulier. S'ajouta aux deux bruits mats la musique du souffle rauque de Maia. Ca y est. Elle était fichue. Quelqu'un approchait.

Elle saisit brusquement sa baguette magique comme on attrape un filin protecteur, une main courante à laquelle se rattraper en cas de chute, bien qu'elle sut qu'elle ne pourrait s'en servir si l'intrus était un élève ou un professeur. Même contre un fantôme ou bien Miss Teigne, un sortilège lancé par sa main serait inutile : elle n'était qu'en première année, et, bien qu'elle ai appris de nombreux sortilèges usuels comme " Alohomora ", l'incantation utilisée pour ouvrir les serrures fermées à clef, " Reparo ", le sortilège de Réparation sur objets mineurs, ou encore "Cracbadabum", un sortilège de découpe aussi efficace sur les matières que sur les plantes, il lui restait de béantes lacunes au niveau des maléfices et contre-attaques. Après tout, c'était normal, elle n'avait que onze ans et ses quelques connaissances en matière de magie étaient déjà assez importantes pour quelqu'un de son âge. De plus, elle connaissait la théorie d'une grande variété d'enchantements divers qu'elle n'avait jamais mis en pratique ou bien sans succès, le Lumos par exemple. Mais Maia se dit qu'il était tout de même temps de réessayer une nouvelle tentative, pour produire un peu de lumière. Bien qu'elle sache la déception dont elle serait victime si elle échouait à nouveau, la fierté qu'elle tirait de ses connaissances étant assez brûlante, surtout en situations pareilles, elle se remémora la théorie du sortilège et prit une décision.

Sa petite main serrée sur sa baguette, elle s'éclipsa discrètement derrière une bibliothèque tandis que les pas se rapprochaient de plus en plus. Ils n'étaient ni lourds ni pesants, ni rapides. Réguliers, normaux. Maia respira un peu mieux. S'il s'agissait du pas de Rusard, il serait traînant et précipités. Mais il pouvait s'agir toutefois de n'importe qui d'autre, et, si n'importe qui appartenant à l'autorité de Poudlard la surprenait à minuit passé dans la bibliothèque, la sanction qu'elle recevrait serait digne du concierge.

Maia attendit, la baguette levée, un oeil coulé derrière l'étalage de livres, fixé sur la porte de la pièce. Le panneau de bois sombre s'ouvrit, laissant passer un mince rayon de lumière pâlichon qui divisa la pièce en deux parties, puis la porte alla pour se refermer, le rayon disparut et la bibliothèque se retrouva à nouveau dans la pénombre. Ce fut la moment précis que Maia choisit pour abaisser sa baguette en murmurant " Lumos ! ", les doigts croisés et priant de toutes ses forces pour que cela marche. Et miracle ! Un rai de lumière en jaillit, doré, rassurant. Elle pointa sa baguette vers le sol, dissimulant la lueur à l'intrus.
Elle profita de l'infime temps durant lequel la silhouette se retourna pour refermer la porte pour retourner en un clin d'oeil vers la table qu'elle avait quitté. Enfin, elle brandit haut sa baguette, inondant de lumière l'entrée de la pièce obscure, lui dévoilant le visage d'une jeune fille d'à peu près son âge qui ne pouvait remarquer son visage, à cause de l'abondante lumière qui déferlait sur celle-ci.

Maia poussa un soupir de soulagement. Ce n'était pas un prof. Ce n'était pas un prof, et elle avait réussi son sortilège de Lumière ! Ces deux éléments combinés procurèrent à la petite Serdaigle un élan d'allégresse qui dissipa presque toute sa peur et lui libéra ses méninges engourdies qui se remirent à tourner frénétiquement. Elle choisit de ne pas répondre clairement à la question posée par l'inconnue, au cas où elle serait accompagnée, ou qu'elle ait un rapport avec n'importe quoi pouvant attirer des ennuis à Maia. Elle abaissa sa baguette allumée en signe de paix, mais resta toutefois sur ses gardes.

- Quelqu'un qui s'est endormi juste avant la fermeture de la bibliothèque, et que Madame Pince a oublié de réveiller. Et toi ? Que fais-tu ici ?

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Avant même qu’elle n’ait pu voir le visage de l’autre fille, une lumière abondante l’aveugla. Surprise, Laura mis sa main devant les yeux. Elle s’était visiblement faîte repérée et Mme Pince voulait voir qui entrait par effraction dans sa bibliothèque avant de lui réserver un sort horrible. La Gryffondor déglutit, avant d’entendre à la voix de l’autre qu’elle se trompait. Elle poussa un soupir de soulagement. D’ailleurs l’autre semblait être elle aussi contente qu’elle ne soit pas un professeur.

Enfin, la baguette fut abaissée et elle put enfin voir qui était son interlocutrice. Une Serdaigle, à en voir son uniforme. L’air d’avoir son âge, sûrement une première année aussi, mais elle restait méfiante car elle ne lui avait pas dit son nom et elle serrait sa baguette dans sa main. Laura remarqua qu’elle aussi tenait son instrument fermement.

- Quelqu’un qui a quelque chose à chercher ici et qui ne pensait pas que Mme Pince puisse oublier quelqu’un dans sa bibliothèque.

C’était vrai. Qui donc aurait pu croire que la si consciencieuse bibliothécaire oublierait de vérifier, ne serait-ce qu’une soirée, s’il n’y avait pas quelqu’un qui traînait dans les rayons ? Mais Laura se dit que de toute façon il fallait vraiment le vouloir pour s’y endormir car la peur qu’inspirait Mme Pince suffisait généralement à tenir les élèves éveillés.

Laura réfléchit à toute vitesse et se décida à dire son nom à l’inconnue. Cela vaudrait mieux car rester plantées ici, face à face, était la plus mauvaise chose à faire, quelqu’un pouvait s’apercevoir de la lumière ou la bibliothécaire se réveiller. C’était vraiment une très mauvaise chose.

- J’mappelle Laura, Laura Thinkingen.

La jeune sorcière jetait des regards de tous les côtés afin de ne pas se faire surprendre. Si c’était le cas il lui faudrait bien vite courir car la salle commune n’était pas à côté et il serait très difficile d’échapper à Rusard qui connaissait tous les passages secrets, ou aux professeurs qui n’hésiteraient sûrement pas à les immobiliser grâce à un sortilège dont ils auraient le secret.

La jeune Gryffondor espérait que l’autre fille ne tarderait pas à éteindre sa baguette et ne parlerait pas trop fort. A vrai dire, Laura avait un peu peur. Elle était venue dans un but précis et ne s’était pas doutée qu’elle pourrait trouver une autre élève dans la bibliothèque, et surtout pas une élève qui y aurait été enfermée. A mesure qu’elle y pensait, elle se disait même que c’était peut être un piège d’un professeur et qu’elle était tombée en plein dedans.

Non, ce n’était sûrement pas ça. Un professeur n’aurait pas attendu qu’elle donne son nom et n’aurait pas cherché d’excuse : un professeur l’aurait purement et simplement attrapée, aurait enlevé pas mal de points à Gryffondor et aurait ajouté une bonne retenue pour Laura. Mais cette dernière ne savait plus quoi penser…

Laura détestait plus que tout ne pas avoir la situation en main comme c’était le cas à présent. Elle ne contrôlait plus rien et son sort ne dépendait pas que d’elle même, ce qui la rendait très mal à l’aise.

[516 mots]

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Irma Pince ce jour-là avait reçu par hibou un livre qu'elle attendait avec impatience; il ne s'agissait pas cette fois d'une anthologie obscure, mais bel et bien d'un roman d'amour écrit avec talent par une sorcière d'expérience - Irma qui se passionnait pour les vieilles théories scientifiques poussiéreuses avait aussi un coeur de femme; on n'est pas de bois.

Elle avait donc avec impatience regardé sa vieille montre toute la journée, savourant par anticipation le moment où elle pourrait se plonger dans cette histoire rocambolesque qui racontait la passion d'un sorcier pour une jeune moldue; hélas le vieux père du sorcier s'oppose formellement à leur union. Bien sûr il n'était pas question d'être ostensiblement en train de lire un tel livre devant les élèves; Irma se devait de montrer l'exemple - et aussi, elle imaginait bien déjà les quolibets.

Elle resta donc plongée studieusement dans "Aurores épigales des astragales à paudèles" l'après-midi durant, trépignant cependant sur place et ordonnant mentalement ~~aux pénibles andouilles~~ aux élèves présents de quitter la bibliothèque rapidement. Dès qu'ils étaient enfin partis, elle avait fermé précipitemment la lourde porte d'entrée sans faire sa ronde habituelle pour tout vérifier. Tant pis, s'ils avaient déplacé quelque chose, elle le rangerait demain.

Elle s'était ensuite préparée pour la nuit, et installée avec sa chemise de nuit blanche et son bonnet de nuit dans son lit de fer, situé dans sa chambre qui était à l'arrière de la bibliothèque. C'était une organisation pratique qui lui permettait de ne jamais rester trop éloignée de ses livres adorés, surtout que malgré les assurances de Dumbledore concernant des sortilèges qu'il aurait disposé à l'entrée de l'école, Irma craignait toujours un possible cambriolage - après tout certains des livres étaient si précieux qu'ils valaient une fortune.

Mais cette nuit, elle n'y pensait pas: endormie sur son livre et rêvant que le superbe sorcier aux yeux doux de l'histoire était amoureux d'elle, elle ronflait.

La tension qui crépitait violemment entre les deux fillettes s'apaisa lorsque la jeune fille - Laura - se présenta. Maia n'avait encore jamais entendu ce prénom et ce patronyme, et pensa que la jeune fille devait être en première année. Elle n'était pas très grande, avec un visage très jeune, tout comme Maia. De plus, certains élèves de deuxième ou troisième année avaient déjà fait tellement parler d'eux au cours de leurs précédentes années d'études, ( aussi peu nombreuses soient-elles ! ) que leurs noms étaient fréquemment cités ou appelés dans les couloirs de Poudlard. Et dans les classes suivantes, après la troisième année, les individus étaient souvent trop grands pour qu'on puisse les confondre avec des p'tits nouveaux de première. Maia pensait avoir raison dans ses déductions. C'était là un défaut comme une qualité que de se mettre à déduire des conclusions et à raisonner sur le moindre petit détail. Cela s'accordait à merveille avec sa personnalité de Serdaigle. Sauf que le moment était peut-être mal choisi pour se mettre à faire remuer ses méninges pour déduire de quelle année était Laura, de plus, il était si simple de lui demander, plutôt que de perdre un temps précieux à réfléchir ( Quoi ? Réfléchir, du temps perdu ? ) à des banalités qui pourraient très bien être réglées plus tard.

- Moi c'est Maia.

Maia reporta son attention sur sa baguette en se concentrant : elle devait y arriver ! Elle devait absolument réussir à éteindre sa baguette? Sinon, elle et Laura seraient dans un beau pétrin. Mais heureusement, après avoir respiré un grand coup et prononcé la formule " Nox !", l'extrémité du mince bâton de bois s'éteignit, plongeant les deux fillettes dans le noir absolu.
Un lourd silence s'installa, s'épaississant à chaque seconde rythmée par les battements de cœur de Maia et Laura. La jeune Serdaigle se sentait à nouveau replongée comme au plus profond des abysses, et n'était vraiment pas à son aise. La lumière lui avait donné un sentiment de sécurité, et il lui semblait qu'à présent un professeur ou le concierge, ou pire, Madame Pince, pouvait surgir à tout instant. Il était pourtant complètement insensé de rallumer sa baguette. Si seulement elle avait su allumer une bougie ou une des lampes à pétrole d'un coup de baguette, la lumière aurait été moins violente que celle produite par un "Lumos", mais les deux filles n'auraient plus été plongées dans le noir. Se demandant si Laura ressentait la même chose de son côté, elle chuchota dans ce qu'elle pensait être sa direction :

- Heu...On ferait mieux de ne pas rester là, je crois...

Puis, elle se souvint de ce pourquoi Laura Thinkingen s'était rendue ici, en pleine nuit, bravant de grands risques de se faire attraper. Sûrement pas pour arriver, puis tourner les talons !

- Enfin, sauf si tu veux faire ces recherches dont tu parlais...

Et puis Maia se jeta carrément à l'eau. Ce n'était peut-être pas très prudent et convenable, mais tout valait mieux plutôt que de rester immobiles dans cette atmosphère feutrée à compter les secondes. Il fallait qu'elles passent à l'action.

- Dis...Tu ne connaîtrai pas un moyen plus rapide de rejoindre la tour de Serdaigle, que de passer par le chemin normal ? Elle est complètement à l'opposé de la bibli, et je risque bien de me faire choper !

Autant dire qu'elle ne m'enait pas large, la Maia.

[570 Mots]

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Bon. L’autre était bien une élève, mais perdue elle. En tout cas, elle avait eu la présence d’esprit d’éteindre sa baguette, et même si elles n’y voyaient plus rien, elles n’avaient qu’à attendre que leurs yeux s’accoutument un peu à l’obscurité. Elles pourraient ainsi se repérer plus ou moins, et en tout cas éviter de rentrer dans les murs.

Le silence était tombé entre les deux jeunes filles. Qui aurait pu prévoir une telle rencontre entre deux inconnues, en pleine nuit et dans la bibliothèque, qui plus est ? Enfin, ce n’était pas le moment de penser à cela. Maïa avait raison, il valait mieux pas rester là. Hors de question pour la Gryffondor d’aller dans la réserve à présent. Par contre, aider l’autre à regagner sa salle commune, pourquoi pas ? Elle répondit dans un chuchotement.

- J’sais pas où est la salle commune de Serdaigle, mais j’veux bien t’y accompagner pour pas que tu te fasses attrapée. Avec un peu de chance…

Elle ne finit pas. Maïa avait une bonne excuse, enfin, relativement bonne, ce qui n’était pas son cas car jamais personne ne croirait que les deux jeunes sorcières se soient toutes les deux endormies, mais Laura aurait de toute façon dit qu’elle se promenait sans autorisations dans les couloirs. Il ne fallait toutefois pas penser à ce qu’elle dirait si elle se faisait attraper, mais plutôt à ne pas se faire attraper.

Irma ronflait donc de bon coeur, mais un ronflement plus fort que les autres la fit sursauter elle-même et la réveilla. Oh, non! Justement au moment où le sorcier de son rêve lui déclarait sa flamme, un genou en terre et les yeux pleins d'étoiles! Ca n'arrivait quand même pas tous les jours. Irma referma les yeux pour s'obliger à se rendormir et revenir à son rêve.

Elle se tourna sur le côté. Puis de l'autre côté. Après maintes et maintes fois, elle due s'avouer vaincue: elle était bel et bien tout-à-fait réveillée. ~~Crotte de bique~~, quel ennui. Irma avait une légère tendance à l'insomnie, due à la mauvaise habitude prise dans sa jeunesse de lire à la lueur de sa baguette sous ses draps au lieu de dormir; résultat elle savait qu'elle risquait de ne plus dormir jusqu'au matin si elle ne faisait pas quelque chose pour aider le sommeil.

Rajustant bien son bonnet de nuit blanc à dentelles qu'elle avait déplacé en se retournant, elle essaya de se remémorer les 258 ingrédients de la potion Barnabé; qu'elle connaissait bien entendu par coeur. Leur lente énumération l'endormirait peut-être. Malheureusement, ce fut un mauvais choix, car elle se rappela entre graines de moutarde et feuilles d'orchidées déshydratées qu'un autre potioniste contestait dans son dernier livre l'usage de graînes de moutarde et proposait de les remplacer par des graînes de tournesol. Irma pesa mentalement le pour et le contre d'une telle affirmation, ce qui finit complêtement de la réveiller.

Bon. Une tisane, peut-être... Irma, prenant son temps pour ne pas trop faire craquer ses os, repoussa le draps rèche et la couverture de laine qui gratte, puis s'assis au bord de son lit. Elle chercha de ses longs pieds nus ses savates pour se lever. Tiens, et si elle se prenait un livre sur les étagères dans la pièce à côté? [= la bibliothèque. Préparez-vous mes agneaux, j'arrive... Twisted Evil

]

Maia sentait de moins en moins cette petite escapade nocturne. Escapade, d'ailleurs, ce mot ne convient pas. Etait-ce de sa faute si elle s'était endormie ? Les profs n'ont qu'à pas donner tant de devoirs qui demandent de se coucher à quatre heures du matin ! Et la bibliothèécaire n'avait qu'à la réveiller, si elle ne voulait pas que quelqu'un rôde entre les rayons de son royaume minuit passé.

Maia s'abandonna en toute mauvaise foi à ces pensées d'élève empêtré dans une situation compliquée et inextricable. Une petite voix s'éveilla au fond de son esprit, agaçante, contredisant sagement les pensées acerbes que Maia retournaient dans sa tête. Après tout, ce n'était pas la faute des professeurs. C'est toi qui rallongent toujours de deux rouleaux de parchemins les dissertations qu'ils vous donnent à faire. Personne ne t'oblige à travailler tant. Tu es bien une Serdaigle, toi. Et franchement pas une Gryffondor, comme Laura, en face de toi. Ca se voit à la couleur de sa robe de chambre. Tant que c'est pour crapahuter dans des rochers ou des torrents, ton courage, ça va, mais dès qu'il y a des profs derrière, alors là, tu te rammollis, hein ? Tu te coucherai à leur pieds, n'est-ce pas...?

Oh, ta gueule, la petite voix. Laura me parle.

Celle-ci lui proposa de raccompagner Maia à la tour de Serdaigle. C'était vraiment gentil de sa part. Au moins, si elle se faisaient prendre, elles seraient deux. Bon, d'accord, l'excuse de sa fatigue ne servirait donc plus à rien à Maia mais qu'importe. La perspective de braver les "dangers" du château, autrement dit, Rusard, Miss Teigne, et les professeurs, sans oublier Peeves bien sûr, en compagnie de Laura lui mettait un peu de courage au coeur. Elle ne serait pas seule.

Maia allait ouvrir la bouche pour accepter, mais à ce moment précis, une porte grinça à l'autre bout de la bibliothèque. Le coeur de Maia rata quelques battements, comme si elle avait loupé une marche en descendant un escalier. Merde !
Elle fit de grands gestes silencieux en direction de la porte en chuchotant le plus fort qu'elle put :

- Sauve qui peut !!!

Oh non. Pas maintenant, pas maintenant qu’elle avait fait une fois le tour du château, qu’elle avait cru être repérée, puis prise, non, ça ne pouvait pas arriver. Madame Pince ne pouvait pas se réveiller à ce moment même où elles allaient partir. Quelqu’un devait vraiment leur en vouloir.

- Mein God, murmura-t-elle dans un mélange parfait de ses deux langues maternelles. Elle aurait pu être Hollandaise, à y penser. Mais qu’est ce qu’elle se racontait ? L’était temps de partir, et Maïa l’avait bien compris.

Sans réfléchir, Laura attrapa la main de son compagnon d’infortune et la tira derrière elle en direction de la sortie. Elle ne savait pas où elle comptais aller, mais si la salle commune des aigles était aussi éloignée de la bibliothèque que l’avait dit Maïa, il fallait tourner à gauche, ce qu’elle fit sitôt qu’elle fut dehors.

Comment cela se pouvait-il ? Les deux filles n’avaient pas fait de bruit, ou en tout cas avait tout fait pour ne pas réveiller la bibliothécaire. Se pouvait-il que Mme Pince se soient réveillées en se souvenant qu’elle avait oublié de faire le tour de la bibliothèque ? Non. Tout de même pas, même elle aurait attendu le lendemain…

Un bref regard en arrière lui apprit qu’elle n’avait pas fermé la porte. Quelle erreur ! Ainsi Mme Pince saurait que quelqu’un était entré : elles n’avaient vraiment pas le temps d’aller la refermer. Laura déglutit, puis partit un peu plus vite encore…

[Toute liberté à Mme Pince pour ameuter son monde, je lancerais prochainement un topic dans les couloirs pour la suite Very Happy

Terminé ici pour moi en tout cas.]

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