Invité
Ξ Sujet: Une musique pour reposer l'âme... |libre| Sam 11 Oct - 21:40 | |
| Voilà plusieurs mois qu’Esfir était revenue dans cette école. Elle n’avait connu que la foule des élèves, mais contrairement à ce qu’on pouvait penser, elle ne regrettait en rien sa décision. Elle avait beau apprécier que moyennement les regroupements, Fira savait qu’elle s’y ferait, et puis au moins elle avait la possibilité de parler avec des gens, certes le plus souvent c’était des gens du même rang qu’elle, parce qu’ils se comprenaient, et qu’ils avaient vécu dans le même environnement. Contrairement à ce que les autres pouvaient penser, les enfants de sang pur n’avaient pas la liberté que les apparences laissaient à penser. D’ailleurs tout n’était qu’une question d’apparence. Même enfants, ils n’avaient pas le droit de montrer leurs sentiments aussi dur soient ils. Ces derniers ne pouvaient montrer la moindre faiblesse, sauf exception ; leurs amis proches… Mais encore fallait il les trouver. La jeune fille savait qu’elle pouvait compter sur sa sœur Ksénia, son frère Misha, et sa cousine, Dawn. Fira avait appris à connaître cette dernière que très récemment, cependant, elle appréciait sa cousine et lui faisait pleinement confiance. Esfir sentait qu’elles avaient connu toutes les deux la douleur, certes de façon différentes, mais le résultat était le même. Toutes les deux éprouvaient des difficultés dans les confidences et aucune des deux ne s’en offusquaient lorsque l’une d’elle disait « je n’ai pas envie d’en parler », sachant toutes les deux pertinemment que ce n’était par manque de confiance. Cependant, la jeune adolescente savait qu’elle devrait révéler bientôt la raison de ces deux ans d’absences à sa chère et tendre cousine. Mais le plus tard serait le mieux, sa maladie n’était pas vraiment évidente à mettre sur la table. De plus, la jeune fille ne voulait pas voir son visage, bien que Dawn savait cacher ses sentiments, elle n’imaginait que trop bien les pensées que sa cousine pourrait avoir. Esfir ne voulait pas qu’on s’inquiète pour elle.
Décidant de prendre un peu d’air frais dans les couloirs du château qui servait d’école. Esfir pensait qu’elle avait besoin de prendre du recul, loin du tumulte de la foule. La jeune fille pensa soudainement qu’elle aimerait faire du piano. Fira avait pris l’habitude de réfléchir lorsqu’elle laissait ses doigts parcourir avec grâce sur l’instrument qu’elle appréciait tant. Un sourire naissant sur son visage habituellement froid, elle chassa cette idée. C’était tout simplement impossible qu’elle puisse en jouer, Poudlard n’en possédait pas. Dommage qu’elle n’avait pas choisit un instrument qui pouvait être porté, comme Misha avec son violon. Encore que, elle aurait pu demander à sa mère de lancer un reducto sur son piano et ainsi l’amener dans l’école, seulement le problème c’était de savoir où la jeune fille pouvait le remettre dans sa forme originelle. Un sourire amusée se dessinant sur son visage, Fira pensa sarcastiquement que la seule chose qui lui manquait de chez elle, c’était un instrument, ses parents ne prenant plus de place dans sa vie bien qu’elle habitait toujours dans le manoir.
Sortant du dortoir d’un pas léger et silencieux, elle apprécia d’errer dans les couloirs où elle ne croisait personne. Esfir avait l’impression qu’elle n’avait pas rencontrée la solitude depuis longtemps. La jeune fille appréciait souvent d’être seule, où elle n’était pas obligé d’afficher un visage sans expression et froid. Cependant, même en étant seule, les mêmes contours de ses traits ne se décontractaient jamais. La même expression froide dans le regard, comme éteinte de toute vie, un sourire vide de toute joie. A croire que son masque s’était définitivement collé sur le visage de la Serpentard. Fira ne s’en plaignait pas, au contraire, cela voulait dire qu’elle avait simplement l’habitude, et que c’était devenue naturelle et peut être plus forte. La jeune fille, ignorait encore si elle était devenue forte mentalement, bien qu’elle est l’impression que son esprit pouvait se briser en milles morceaux au moindre coup de vent, ce qu’elle trouvait horripilant, se trouver à la fois forte et faible. Quel paradoxe ! Pourquoi l’être humain était il aussi complexe ? Les choses ne pouvaient elles pas être soit tout noir, soit tout blanc ?
Déambulant dans les couloirs, Esfir touchait les mûrs dépourvus de tableau pour ressentir la froideur des pierres sous ses doigts fins. La jeune fille ne se sentait pas comme chez elle, mais il n’y avait aucun doute qu’elle préférait Poudlard à son manoir. Certes, elle aurait préférée que le château se situe en Russie, elle trouvait son pays magnifique et beaucoup plus magique que le paysage d’Angleterre. La jeune Serpentard préférait les déluges, sentir les goûtes de pluie sur son visage, le vent emmêlant ses cheveux, ou encore la neige qui se posait délicatement sur ses joues lorsqu’elle levait les yeux au ciel. Cependant, les petites pluies fines qui avait le don de friser ses cheveux et l’humidité l’horripilait, il n’y avait aucune sensation de bien être et aucun semblant de liberté, ni aucune sensation de protection. Avant, sa liberté passait par le Quidditch. Ne plus sentir le sol sous ses pieds, avoir l‘impression d‘être légère, et tous les soucis qu‘elle avait autrefois semblait rester à terre, comme si ils avaient peur de l‘altitude. Dorénavant elle détestait ce sport tout simplement parce qu’elle ne n’avait plus la possibilité physiquement de le pratiquer. De plus, c’était toujours plus facile d’oublier quelque chose qu’on haïssait plutôt que quelque chose qu‘on aimait, il y avait moins de regret, et on s’efforçait d’oublier tous les souvenirs en rapport, échappant ainsi à toute nostalgie ou tristesse. Souriant malgré elle, Esfir avait l’impression de comparer le Quidditch à une personne, pourtant elle n’avait jamais personnifié ce sport, à croire qu’elle avait quitté une personne qu’elle avait aimé. En tout cas c’était l’impression que cela lui donnait dans sa tête. Fira n’avait jamais été amoureuse, alors elle ne faisait que l’imaginer…
La jeune Serpentard était tellement plongée dans ses pensées qu’elle ne se rendit même pas compte qu’elle passa trois fois au même endroit, en pensant à un endroit calme, où elle pourrait jouer du piano. Ce fut à ce moment là qu’elle remarqua une porte. Cette dernière n’avait jamais été là auparavant, l’adolescente en était sûre, fronçant les sourcils, Esfir ouvrit lentement le passage, ce n’était pas par peur, mais valait mieux être prudent… Quelle ne fut pas sa surprise en voyant l’instrument de ses rêves, cependant elle garda son impassibilité coutumière, comme on lui avait appris. Après quelques secondes, Esfir s’approcha du piano, oubliant par la même occasion de bien fermé la porte. Restant debout, elle appuya sur quelques touches pour voir si c’était vraiment réelle. Un sourire sincère et ému se peignit sur ses lèvres, personne n’avait vu la jeune fille ainsi, elle s’assit alors délicatement et avec grâce, et entreprit de commencer une mélodie qu’elle connaissait par cœur. Quelques minutes après, une douce chanson à en fendre les pierres se fit entendre entre les mûrs du château. Alors que tout le monde était endormit, Fira ne se rendait même pas compte qu’elle transgressait les règles, mais peu lui importait. Depuis qu’elle avait vu le piano, elle était comme dans une bulle incapable de revenir à la réalité par elle-même. |
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