Une petite soif? *pv Rayder*

Bellatrix ne pu retenir un petit sourire amusé lorsqu’il lui fit un développé par rapport à un seul mot qu’elle avait utilise « flatteur ». Il fit même référence à La Fontaine, la mangemort n’avait pas entendu parler de ce dernier depuis ses années Poudlard. Alors c’est pour dire !

- D’accord, je ne dirai plus de vous que vous êtes un flatteur, est-ce que « beau parleur » vous conviendrait mieux ?

Elle ne voulait pas du tout le ridiculiser, c’était vraiment sur le ton de la plaisanterie, et rien d’autre. Bellatrix eu l’impression l’espace d’un instant que s’il n’était pas un vampire, il aurait rougit à ce qu’elle lui avait dit. Cela n’était pas arrivé depuis longtemps ! Il faut dire que ça n’est pas évident lorsque l’on est un mangemort, personne ne s’approche de vous, et de toute façon vous n’avez pas vraiment l’occasion de faire rougir énormément de personnes.

Après lui avoir sourit, elle regarda la route qu’ils empruntaient. Elle ne manqua pas de remarquer son attitude de chevalier servant, lorsqu’il prit bien soin de la mettre du côté où elle ne risquait pas de se faire bousculer par la masse de personnes qui se bousculaient sur les trottoirs et même sur la rue. Il y avait vraiment énormément de mondes dans ces rues, mais on avançait relativement bien. Ce qui était plutôt bien pour Rayder, car mine de rien, elle ne voulait pas qu’il meurt avant qu’elle ne lui est fait sa proposition.

Le vampire aperçut un bar, ça n’était pas le pire de la ville, mais il était certain que beaucoup de personnes dedans la reconnaitraient si elle retirait sa capuche, alors cette fois, Rayder serait réellement le seul à pouvoir la voir, parce qu’elle allait veiller à ce que son anonymat reste intact jusqu’à ce qu’elle arrive au bout de son plan.

- Il me convient, et vous ?

Il n’était pas obligatoire qu’un lieu plaise à deux personnes. Ok c’est lui qui lui avait proposé, mais sait-on jamais. (hj tu m’en voudras pas si j’approuve pour toi XD Comme je le crée faut que j’avance un peu…)
Après que le sorcier-vampire est approuvé, ils entrèrent dans le lieu désigné peu de temps plus tôt dans la rue. Il y avait une bonne vingtaine de personnes dans ce bar, Bellatrix prit donc soin de baisser un peu plus sa capuche sur son visage, elle s’en excuserait un peu plus tard au près de son compagnon. La décoration intérieure ne payait pas de mine, mais ça suffirait amplement à ce qu’ils comptaient faire ici.

Ils prirent place tous les deux à une table libre. Une fois qu’il fut assis face à elle, elle entreprit de s’excuser de son attitude si secrète dès qu’il y avait du monde autour d’eux. Mais elle devait faire preuve de tact une fois de plus, une parole un peu trop orienté vers son but, et tout pouvait basculer du mauvais côté pour elle. Elle prit donc une voix quelque peu gênée.

- Veuillez m’excuser d’autant de discrétion vis-à-vis des autres personnes, mais je ne suis pas très appréciée. Je pense que vous savez parfaitement de quoi je veux parler.

Elle accompagna ses dires d’un petit sourire, qui renforçait le doute qu’elle avait voulu laisser planer sur sa véritable identité. Si elle se débrouillait bien, Rayder ne saurait pas la vérité avant qu’elle n’est réussit à l’embrigadé chez les Mangemorts.

Elle regarda l’homme qu’elle avait face à elle, jamais elle n’avait eu peur de ces êtres un peu particulier que sont les vampires. Elle les trouvait même fascinants, mais jamais, oh grand jamais ! Elle ne se serait laisser vampiriser ! Autant tous les tuer… eh ouais… non, c’est pas si évident en fait ! Elle sortit de ses pensées en repérant un Auror un peu plus loin… C’était bien son jour ! Et si Rayder était un Auror ? Ou peut-être faisait-il partit de l’Ordre ? Après tout, c’est abrutit d’Apophis lui avait dit qu’il le remettrait sur pied… Non, c’était ridicule ! Il l’aurait reconnu, toutes les personnes contre les Mangemorts la connaissaient. Il l’avait mené dans un piège ? Non, elle ne se serait pas laisser berner aussi facilement ?! NON !

*la présence d’un Auror ne veut rien dire ma grande ! Ressaisis-toi ! Tu n’es pas dingue, et il ne va rien se passer ! De toute façon tu aurais le dessus.*

Elle se rassurait souvent de cette manière, certainement l’habitude prise à Azkaban de se parler à soi-même plutôt que de le faire aux pierres de sa cellule…

Rayder se contenta de sourire lorsqu'elle utilisa le mot "beau parleur". Apparemment, elle tenait à mettre un mot sur une partie de son attitude. Nommer les choses pouvait avoir un côté rassurant parfois, cela permettait de chasser l'inconnu. Il ne lui en voulait pas, il rationalisait son approche. Il connaissait un peu cette peur de l'innommable, après tout il avait été humain à une époque et avec un cerveau qui plus est. Seules les créatures unicéphales n'avaient pas peur de l'inconnu.

- Si cela vous fait plaisir. C'est un terme qui ne me pose pas de problèmes, lui dit-il avec une pointe d'amusement.

Il regarda le bar lorsqu'elle lui demanda s'il était à sa convenance.
Cet endroit ou un autre… Cela avait la même importance à ses yeux. Les nourritures et les boissons qu'on délivrait ici ou ailleurs étaient des insultes à son palais déphasé par rapport aux goûts des vivants ou au mieux des choses à peu près potables ne pouvant que temporiser très peu son véritable besoin. En général, il ne fréquentait les points de boissons ou de nourriture que pour entrer en contact avec des gens ou laisser traîner un minimum ses oreilles, histoire de ne pas être trop perdu dans l'histoire qui se tramait.
D'accord! Il était au courant de pas grand-chose, mais il ne s'en rendait pas vraiment compte.

Il la regarda baisser un peu plus sa capuche lorsqu'ils entrèrent dans le bar.
Peut-être le gardait-elle cacher afin de me surprendre son auditoire lorsqu'elle s'énervait et le dévoilait dans une sorte de coup d'éclat. Le sorcier se sentit de plus en plus privilégié, puisqu'elle lui avait offert gracieusement la vue de son visage et pas seulement pour ses colères, elle le lui avait aussi offert pour ses sourires.
Après tout un homme qui apprécie une femme que pour ses bons jours ne sera jamais capable de l'aimer dans son intégrité. Une femme n'est pas une demie personne, elle est un individu à part entière avec ses bons et ses mauvais jours. Un homme se devait donc de savourer chacun de ces jours comme un cadeau différent qu'elle lui offrirait.

Il haussa légèrement un sourcil dans une attitude d'incompréhension lorsqu'elle lui dit qu'elle se cachait car elle n'était pas très appréciée… mais elle semblait sous-entendre qu'il devait savoir pourquoi. Il se rappela alors son attitude dans Derviche&Bang.

- Ah? … Vous ne devriez pas vous inquiéter pour ça, je pense que c'est les règles du jeu. De plus les commerçants doivent être habitués à ce que des clients perdent patience au bout d'une trop longue attente. De plus, j'ai une idée de ce que peu être la période des soldes: des femmes luttant pour le même bien, tout ceci dans un temps record, et une fois hors de la boutique elles retrouvent leurs calmes et leurs sourires. Je ne pense pas qu'on tienne véritablement rigueur d'une telle bagatelle, il faut être "sport" dans la vie. Autrement dit que le meilleur gagne et vous avez gagné.

Le vampire se contenta de sourire pour lui faire comprendre qu'il n'y avait pas vraiment de mal. Il ne fallait pas se tracasser pour si peu de choses, après tout, il n'y avait pas mort d'hommes.
Mais elle ne semblait pas vraiment calme. Légèrement stressée. Son attitude s'était crispée après qu'elle eut vu un homme dans la salle. Lorsqu'elle parlait de ne pas être appréciée, il l'avait pris au sens général, mais peut-être en était-il tout autre et qu'en fait elle parlait de cette personne en particulier.

- Oh! fit-il doucement avec un petit air fautif. Je n'avais pas compris que vous désigniez quelqu'un en particulier. Souhaitiez-vous que nous allions lui en toucher un mot? Il arrive parfois que les grandes querelles naissent d'un petit malentendu qui pourrait si facilement être dissipé en discutant.

Il ne désirait pas la pousser à rejoindre l'homme si l'effort était trop grand pour elle. Il voulait seulement l'aider à lever le malentendu. Parfois de simples querelles pouvaient faire plus souffrir les femmes qu'elles ne le devraient vraiment.
D'un autre côté, si elle ne le voulait pas, il n'aurait pas à partager sa présence…

* Hein? C'est quoi encore cette attitude égoïste?!!! *

Ce n'était pas un jouet!!! Il n'avait aucun pouvoir sur elle! Comme toutes les femmes, elle était l'appartenance de qui elle désirait. Pourquoi le perturbait-elle ainsi de la sorte?!!
Il se sentait si misérable qu'il aurait pu se cogner sur les murs si il n'avait pas juger que cette attitude aurait été déplacée…

* Oups! *

Rayder avait été trop vif! Le regard de la dame s'était voulu discret, il n'aurait peut-être pas du s'empresser de signaler qu'il l'avait surprise dans ce geste et lui proposait de suite son aide. Il aurait peut-être du attendre qu'elle lui en parle d'elle-même.
Il avait été impoli et incorrect. Il espéra ne pas se faire trop réprimander pour cela… après tout, c'était justement mérité. Il devait réfléchir un peu plus à ce qu'il faisait, sinon cela allait finir en catastrophe. Surtout qu'il n'avait pas envie de jeter un froid entre lui et la Belladone.

Les paroles de la femme le rassurèrent tout de même. Mais il s'en voulait de l'avoir mise dans cette état de gêne.

- Votre attention n'a pas besoin d'être exclusivement focalisée sur moi, lui dit-il avec un ton doux et compréhensif. Je m'excuse d'avoir trop épié votre personne, je ne souhaitais pas vous mettre mal à l'aise. Je suis l'unique fautif dans cette histoire, je devrais être le seul à devoir se faire pardonner.
Excusez moi pour cette maladresse et pardonnez-moi encore.

Il laissa son interlocutrice passer sa commande en première lorsque le garçon de café s'approcha d'eux. Après ce fut à son tour de commander… Quel dilemme! Quelle boisson choisir parmi tous ces liquides dont les saveurs ne pouvaient sublimer son palais de mort et n'apaiser nulle soif.

* Amstramgram! Ah! Celle-ci je ne l'ai pas goûtée! * pensa-t-il avec un certain amusement alors que ses yeux sautillaient d'un nom à l'autre en se demandant lequel accaparerait un tant soit peu son attention.

Mélange de larmes de dames des glaces, glaçons, sirop de sulfure-grenadine réchauffé avec une écaille braisée de dragon… L'association était amusante. Les moldus aussi s'amusaient à mélanger différents liquides pour faire des cocktails originaux, ceux des sorciers étaient forcément plus étranges que ceux qu'il avait testé dans les bars moldus.

- Je prendrais un Iceberg Ardent…

Il verrait bien ce que cela donne en le testant: infecte ou simplement mauvais ou inintéressant. C'était désolant d'être si mauvais client, mais il n'y pouvait rien, son palais était sensible, il pouvait reconnaître les goûts avec une grande simplicité mais il était incapable de les apprécier.

La fleur dangereuse sembla s'intéresser à sa personne. Après tout, elle devait bien profiter de cette occasion pour connaître un tant soit peu les vampires. Ceux de son espèce sont rarement aussi accommodants et facilement approchables sans véritable danger pour la gente féminine.
Cela ne le dérangeait pas. Tant qu'elle avait des questions qui titilleraient son esprit, elle resterait avec lui.

- Tous les sorciers qui ne finissent pas comment moi ne connaissent pas forcément le repos. Je parle des fantômes. Juste pour un faux pas à un moment fatidique, un sorcier peut se retrouver piégé pour l'éternité dans un corps immatériel avec aucune possibilité d'agir physiquement sur le monde qui l'entoure.
J'ai fait la seconde guerre mondiale… enfin je suis allé sur le front lors de la dernière année de cette guerre en Indochine. J'ai entendu parlé de plus de truc que ce que les livres d'histoires racontent et j'en ai vu certaines. La cruauté de l'humain ne connaît pas de limites, tout comme sa bonté. J'ai vu le meilleur et le pire. Chaque parti aillant une vision différente sur leurs actions. Seul le temps peut dire qui sera les bons et les mauvais sauf que les fautifs ne sont plus vivants lorsque le temps passe trop vite. Moi je reste et je réalise ce qui s'est passé, je suis le seul qui est toujours là pour se rendre compte des erreurs qui ont été faites et de celles que j'ai faite. Le seul que l'histoire pourra punir pour ses actes car je serais encore là…

Il eut un temps d'arrêt où il se mit à réfléchir sur ses paroles. Oui! Il était le seul qu'on pourrait encore juger pour ses actes et tenter de punir car il pouvait toujours déambuler dans le monde.

- Mes délicieuses manières de savoir-vivre?! s'amusa-t-il gentiment. Lorsque j'y repense, je dois avouer que mes manières ont beaucoup évoluées. Dans ma jeunesse, j'étais un jeune homme assez correct pour l'époque: travailleur et faisant honneur à sa famille. Bien entendu, le petit côté rebelle propre à l'adolescence couvait un peu sous mon aile, j'avais des projets, des idées, des idéaux… tellement de choses qui me paraissaient à l'époque si merveilleuse et grandiose. La seule qui me soit restée: la liberté.
A la fin de la guerre, j'étais plus proche de l'animal. Un prédateur. Let motiv: traquer, chasser, tuer, manger, dormir. Je n'avais pas besoin de rien d'autre. Un animal parmi des fauves semblables à lui…
Lorsque ma conscience m'est revenue petit à petit, je me suis éloigné de mes géniteurs. J'ai étudié les humains… Je ne voulais pas me mêler trop à eux tant que je ne me contrôlais pas entièrement. J'ai jugé, évalué leurs actions, tentant de les comprendre. Qu'est-ce qui faisait qu'une chose était mal ou pas! Qu'importe le pays où j'étais, la limite séparant le bien du mal n'était pas la même. Elle était une courbe fluctuante se tordant entre les croyances, la religion et la bienséance locale.
Mes années de recherche m'ont amené à me focaliser sur la Femme. L'être le plus proche du divin! Celle qui pouvait créer un humain à son image, tel que Dieu l'avait fait!
Je crois que mon envie de les approcher à modeler mes manières, les faisant passer du fauve au gentilhomme. Un jeune homme poli et courtois se voit plus facilement ouvrir les portes avec la permission de revenir sans qu'on lui tombe dessus, contrairement à un animal qui défoncerait une porte, prendrait une proie et repartirait. C'est tellement primaire.
Saviez-vous que les moldus s'amusaient parfois à rechercher des meurtriers. Que c'était parfois une vocation pour eux… comme celle d'être un assassin émérite l'est pour la partie adverse. Mais ils sont tellement sensibles aux apparences que ce jeu m'a vite lassé, je ne me suis plus intéressé aux nouvelles lorsque je me suis rendue compte qu'elles n'étaient pas fiables, sujettes aux apparences, pressions politiques ou l'esprit du moment des gens. J'ai déjà vu plusieurs assassins ne pas être condamnés car ils avaient l'air de gens bien… mais l'odeur du sang ne part pas avec un simple bain lorsqu'on a un odorat aussi sensible que le mien.

Il réalisa brusquement qu'il était trop volubile et qu'il monopolisait beaucoup la parole. Enfin qu'il parlait beaucoup trop!

- Je suis désolé, je me suis laissé emporté par le fil de mes idées. Cela m'arrive parfois, ce qui faisait que j'enchaîne ce qui me passe par la tête. Il me faut plus ou moins de temps pour m'en rendre compte.
Pour vous répondre: oui, j'ai vu beaucoup de choses affreuses, parce que l'horrible est l'une des facettes de l'humain. Après tout est une question de mœurs aussi… Avez-vous beaucoup voyagé? Vu un peu les coutumes d'autres pays?

Rayder trouva le besoin de se faire pardonner d’elle. Bellatrix n’y voyait aucune obligation, il avait raison, son attention avait été capturée par une autre personne, c’est elle qui n’avait pas été très polie avec lui, et non l’inverse. Mais puisqu’il s’excusait, elle n’allait pas en rajouter! Elle aimait avoir le dernier mot ou qu’on s’abaisse face à elle. En l’occurrence, c’était le cas.

- Vous n’avez pas à être pardonné, mais si cela peut apaiser votre conscience, vous l’êtes.

Elle essaierait de vraiment être plus discrête en surveillant son « chasseur ». Ce dernier n’avait d’ailleurs toujours pas bougé, il buvait son verre, mais ne l’avait heureusement pas remarqué. Le vampire chercha un moment ce qui pourrait le désaltérer. Le choix n’était pas simple, de part le fait qu’il y avait énormément de choix, mais qu’en plus la mangemort avait entendu que les vampires avaient un sens beaucoup plus développé du goût que les autres personnes. Sans trop oser poser la question, elle avait sa réponse, Rayder semblait être à la recherche de quelque chose de particulier qui pourrait le surprendre. Contrairement à elle, il avait beau être décédé, il cherchait quand même à ressentir des sensations, elle, elle avait choisis la première chose qui lui était venu à l’esprit sans plus réfléchir. Elle était plus morte que lui sur ce point là. Bellatrix était une femme qu’on pouvait considérée comme sans vie, elle était là, et ce qui importait c’était de servir le Mage Noir, point barre. Elle le faisait bien sûr, avec toutes les bonnes volontés du monde, toujours en demande de missions en plus pour paraître toujours meilleure aux yeux de son Maître.

Le garçon de café partit, Rayder consentit à répondre à sa question avec bonne volonté. Bellatrix n’osait rien dire, elle ne voulait pas l’interrompre dans son histoire. Elle guettait chaque mot qui pouvait l’intéresser, mais elle était également captivée par cette histoire hors du commun. Elle posa un coude sur la table et appuya sa tête dans sa main. Non pas un signe d’ennuis, mais bien celui qu’elle buvait chacune des phrases du Vampire. Il avait vraiment vécu des choses horribles dans son existence, mais tout à fait souhaitable pour un futur mangemort.

« Traquer, chasser, tuer, manger, dormir. Je n’avais pas besoin de rien d’autre. » Cette phrase n’échappa pas à Bellatrix. S’il avait eu cette habitude durant une période donnée, il était probable que cela ne soit pas encore totalement sortie de lui. Bien qu’il se cache cette réalité, peut-être qu’il était excellent en faisant ça, et notre mangemort avait le moyen de lui faire exprimer cette faculté pour de nobles causes, selon elle bien sûr. Mais s’il s’avérait qu’il était toujours capable de « vivre » une telle vie, elle avait peut-être trouvé LE mangemort qu’ils leur fallaient. Il ne serait jamais aussi doué qu’elle, c’était une certitude, mais il pouvait avoir un avenir brillant au sein de leur organisation. Elle continua de l’écouter, en cherchant d’autres preuves qui appuierait cet aspect de sa personnalité.


Il élevait la femme à quelque chose de quasiment divin. Elle avait pu se rendre compte de cette importance, mais elle ne pensait pas que c’était à un tel point. Les personnes ayant une idée identique de la femme ne courait pas les rues… Ce qui expliquait certainement bon nombres de comportements honteux envers la gente féminine, même dans le monde des sorciers. Les sorcières, comme les femmes moldus, n’étaient pas toujours respecté comme elles le devaient. Mais cela remontait à des siècles de soumissions qui avait marqué leur histoire, et que les hommes gardaient dans leur mémoire, même innée.

La partie sur les assassins moldus l’intéressa tout particulièrement. Savait-il qu’il avait devant lui une des plus grandes assassins devant lui? Certainement non, car vu ce qui suivait, il ne serait pas aussi serein avec elle. Elle faisait partie des personnes qu’il ne semblait pas apprécier. Tuer était un jeu pour elle, elle le faisait sans aucun remord. Pourquoi regretter la vie d’un misérable, traitre-à-sang, un sang-de-bourbe, ou un traitre au Maître? Sérieusement, elle ne voyait pas comment on pouvait avoir un seul petit point de remord.

« Mais l’odeur du sang ne part pas avec un simple bain lorsqu’on a un odorat aussi sensible que le mien », Bellatrix s’étrangla avec sa salive à cette phrase. Elle toussa plusieurs fois avant de pouvoir écouter de nouveau ce qu’il disait. Ce pouvait-il qu’il est sentit le sang sur elle? Elle essaye de se rappeler si ele avait tuer avant de la rencontrer, mais elle le faisait tellement souvent qu’elle ne parvenait pas à s’en souvenir. D’autant plus que son esprit était totalement en ébullision.

Elle arriva à reprendre le fil de son histoire quand il lui demanda si elle avait beaucoup voyagé, vu d’autres coutumes du Monde. A vrai dire, elle n’avait pas eu beaucoup l’occasion de voyager comme le font la plus part des gens. Après Poudlard, elle était quasiment entrée tout de suite dans les rangs des mangemorts, elle avait ensuite consacrée toute sa vie aux missions du Seigneur des Ténèbres. Après pas mal de temps à rendre tous les services possibles et inimaginable, la chute du Maître l’avait précipité à Azkaban. Quatorze ans de sa vie passés entre les quatre murs d’une prison, il n’y avait que très peu de possibilités pour les voyages. Même par la pensée, elle ne l’avait pas fait, elle se contentait de toujours espérer le retour du Mage Noir. Maintenant qu’elle était de nouveau libre depuis trois ans, elle avait recommencé à faire toutes les missions que lui confiait le Maître. Elle n’avait donc jamais été plus loin que la Grande Bretagne. Les situations avaient quand même pas mal jouées contre elle, il faut l’avouer.

Mais elle n’allait quand même pas déclarer à Rayder « non je n’ai pas beaucoup voyagé, parce que j’ai passé quatorze années de ma vie à Azkaban »… Il fallait trouver une parade à cette vérité. Il le saurait de totue façon tôt ou tard, s’il s’avérait apte à intégrer les mangemorts. Elle prit donc le temps de la réflexion avant de déclarer.

- Non, je n’ai malheureusement jamais été plus loin que les frontières de notre belle Grande Bretagne.

Voilà qui était clair, sans précisions douteuses, et très patriotique! La reine moldu aurait été fière d’elle, si elle avait pu entendre les paroles de la sorcière. Elle s’aperçut qu’elle recommençait à ne faire des réponses que d’une petite phrase. Avait-elle fait des réponses plus longue depuis le début de leur conversation dans la boutique? Pas sûr. Mais c’est le propre des personnes qui ont quelque chose à cacher: mieux vaut en dire peu, que trop…

- Vous savez, je n’ai pas une vie très passionnante.

Elle avait ajouté cette petite phrase avec un sourire rodé. Mise à part ses missions, elle ne faisait pas grand choses d’autre. Elle n’avait aucun emploi en plus de celui de Mangemort, qui lui prenait déjà tout son temps à vrai dire, elle n’avait pas non plus d’enfant avec son mari, et elle n’avait jamais eu d’autre passion que celle qu’elle cultivait pour le Seigneur des Ténèbres. C’était donc une vie de passionnée, mais pas vraiment passionnante.

Leurs boissons leur furent apportées, la mangemort regarda son verre, elle n’avait pas souvenir que ça avait l’air aussi peu ragoutant d’aspect. Le goût, elle s’en souvenait, mais la vue, ça semblait encore pire. Elle reporta son regard sur Rayder. Elle n’allait pas finir son verre, maintenant c’était certain, elle n’était même pas sure d’en boire. Quel beau gâchis!

Rayder perçut le léger étranglement de Bellatrix, mais il pensa qu'il avait du la choquer avec ses propos. Il n'avait pas vraiment pensé qu'elle avait peur de se faire démasquer.
Après tout, il était facile de repérer l'odeur du sang sur un assassin moldu… les meurtres par armes à feu entraînaient des projections pouvant parfois atteindre l'agresseur, le transfert de l'odeur du sang devenait encore plus simple lors d'attaques à armes blanches. Les sorciers tuaient souvent avec du poison ou plus simplement "Avada Kadavra", ce qui était moins salissant et les trahissaient moins.
Les sorciers pouvaient avoir du sang sur les mains, mais juste au sens figuré du terme… à moins d'être loup-garou. Les loups-garous se laissent aller à leurs instincts primaires comme lui à ses débuts. Contrairement aux sorciers lycanthropes, sa vie, ou plutôt sa non-vie, était plus longue et il avait eu le temps de prendre le dessus sur la bête.

- Ne vous inquiétez pas, Belladone. Beaucoup de gens ne sortent pas des frontières de leur propre territoire, ce n'est pas pour autant que leur vie n'est pas passionnante, lui affirma-t-il avec un sourire rassurant.

Les femmes étaient tellement habituées à leur train-train monotone qu'elles ne s'apercevaient pas tout le temps que ce qu'elles confinaient dans la banalité ne l'était pas forcément pour lui. Une vie sans yatus, calme et sans ennuis… une vie plate sans couac. Pour beaucoup c'était l'horreur, pour lui c'était une banalité dont il aimerait profiter.
Non! Un vivant n'avait jamais une "vie pas passionnante". Encore moins une femme!

Il admira la boisson que le serveur lui apporta… Le moins qu'on pouvait admettre, c'était que leurs cocktails étaient visuellement intéressants, surtout lorsqu'on était habitué à évoluer parmi les moldus.
Il l'étudia rapidement avec un air songeur avant d'oser enfin se risquer à prendre une gorgée. Une texture fluide ou se mélangeaient en harmonie la chaleur et la fraîcheur, sans qu'aucun ne prenne le dessus sur l'autre. Une boisson ne présentant aucun apport nutritif pour lui, mais même si le mélange était intéressant, il ne lui apportait aucun réel plaisir. Quelle tristesse que la mort vous apporte un palais si sensible et incapable d'en profiter car la seule boisson qui pouvant réjouir son gosier était le sang.
Le jeune homme reposa son verre avec une certaine nonchalance et sembla l'ignorer pour le moment.

Les yeux brillant du vampire, innocemment curieux, se posèrent sur la dame avec un sourire amical.

- Je me souviens le regard que vous aviez dans la boutique lorsque je vous ai abordé. Un regard profond, celui des personnes qui avaient vu pleins de choses, ou trop de choses… de ces choses qui font qu'elles désirent fermer leur cœur à double tour dans une tour d'acier. Un cœur mis à l'abri, ne pouvant plus être touché, ne pouvant plus s'émouvoir, mais protégé de tout mal qu'on voudrait lui faire.
Ne craignez rien. Je ne demanderais rien de votre passé si vous ne souhaitez vraiment pas le partager. Après tout les secrets sont précieux car tout le monde ne les partage pas. J'attendrais donc patiemment que vous désiriez me faire cadeau de la connaissance de votre existence. Le temps est pour moi une notion très fluctuante, je serais donc le plus patient des hommes.

Son regard semblait sincère. Il ne voulait rien contraindre à une femme surtout si ça revêtait une certaine importance. Il respecterait son droit au secret.
Après tout, il en avait aussi, bien qu'elle est découvert le plus important d'entre eux…

La dame eut un comportement étrange. Elle s'était abaissée, mais finalement s'est décontractée un peu plus tard. Une de ses paroles l'aurait-elle crispée ou contrariée? Il était possible que ses bonnes manières aient des failles… il lui était impossible d'être parfait en étant né mâle. Quel était l'avantage d'être homme et vampire si on était incapable de faire du bien à une femme?

Son regard partit un peu dans la salle et il se rendit compte que la connaissance de la Belladone devait être parti car il n'était plus à sa table et pas vraiment visible dans la pièce. Il se pouvait donc qu'il ne soit pas coupable du comportement de la dame. Ce qui le soulagea.
Il se faisait vraiment des nœuds pour rien dans son petit esprit tortueux. Pourquoi toujours penser qu'il est fautif alors que la plus part du temps, il n'avait rien à se reprocher. D'un autre côté, le fait qu'il s'inquiète des conséquences de ses actes prouvait qu'il tentait de bien faire et de se montrer irréprochable…

Elle lui adressa tout de même la parole. Bien qu'elle ne lui révélait pas son passé, et il ne l'en blâmait pas, elle essaya de formuler une sorte de généralité sur son cœur.
Ses paroles ne le choquaient pas. Il s'était habitué et un peu attaché à ce personnage hors du commun, comment pourrait-il être choqué par une simple suite de syllabes?

Peut-être regrettait-elle ses paroles… Son regard semblait triste.
Rayder se demanda si les femmes se rendaient compte de l'effet que procurait leur air fragile sur les hommes. C'était une sorte de torture… comment croyaient-elle qu'un homme bien pouvait résister à un tel appel de détresse? Comment avait-il osé oublier qu'elles possédaient aussi un tel pouvoir. Un pouvoir bien redoutable.
Il n'était pas vivant. Ce n'était pas censé marcher sur lui… enfin il le croyait. A croire que succomber à ce genre de sortilège ne dépendait pas d'un cœur encore palpitant mais d'une âme.

Le pauvre vampire se trouva de nouveau en prise à une émotion inconnue. Il se sentait mal à l'aise de voir la femme dans un tel état et en même temps il ressentait comme un élan de protecteur en lui. Cela le fit frissonner un peu.
Il n'avait pas froid. Il n'avait pas vraiment peur de ce qu'il ressentait, mais cela lui paraissait tellement étrange. Que faire?

- Ne vous inquiétez pas. Personne ne peut protéger totalement son cœur, c'est humain, lui dit-il dans un ton qu'il voulait réconfortant. Tout comme il est humain d'être tiraillé entre le Bien et le Mal, vous faites simplement honneur à votre nature.
Et puis personne n'est totalement mauvais ou totalement bon. Le monde n'est pas aussi manichéen que vous le pensez. Pour ma part, je me considère comme très chanceux: vous me montrez un côté favorable de votre personne alors que vous ne pensez pas en avoir.
Vous ne pouvez pas passer votre temps à blesser votre entourage. Ce serait un véritable marathon. On va dire que nous profitons entre deux gens de bonne compagnie de votre pause pour que vous retrouviez votre souffle. Ne soyez pas triste, je peux vous affirmer que le tableau que vous faites de vous n'est pas si noir que vous le croyez.

Il va sans dire que Rayder ne comprenait pas vraiment dans quel sens elle avait utilisé le terme "pour faire du mal", lui prenant plutôt une connotation moins dramatique et moins définitive comme des paroles blessantes ou acerbes plutôt qu'un voyage gratuit vers la tombe.

Il ne put s'empêcher de sourire lorsqu'elle pensa qu'il voyait le bien en chaque personne qu'il côtoyait.

- Je ne vois le bien que dans les dames essentiellement… rectifia-t-il à mi-voix.

Elle tenta de le pousser à réfléchir à l'étrange œuvre d'art contemporaine qu'elle arborait sur son bras. Visiblement, cela devait être important pour elle, il devait donc faire un effort pour trouver la signification de ce crâne à la langue reptilienne.

Comme la première fois qu'il avait vu ce tatouage, il ne put s'empêcher d'être perplexe sur la qualité visuelle graphique de cette œuvre sur le bras d'une dame. Mais ce n'était pas dans l'esthétique que reposait la beauté de la chose avait-il alors pensé dans la boutique de Derviche&Bang. L'importance devait être cachée dans la signification du tatouage.

Si elle avait été moldue, il aurait pu penser à Metallica. Un groupe de métal connu… il arborait souvent un graphisme de mort sur leurs jaquettes. Il n'était pas spécialiste de ce genre de musique, mais peut-être que les autres groupes du même genre musical affichaient les mêmes représentations.
Pourtant la Belladone ne semblait pas vraiment être une personne se mélangeant au monde moldu. Son vocabulaire, sa tenue et ses manières en société laissaient plutôt penser à une bourgeoisie sorcière plutôt qu'à une personne du peuple moldu. La musique métal ne semblait pas en adéquation avec ce genre de milieu.

Bon, il pouvait aussi exclure une œuvre d'art célèbre. Après tout, les gens aisés ne se baladent pas avec la Joconde ou un Monnet tatoué sur le corps…

Le secret devait se cacher dans la symbolique. Un crâne humain est souvent représentatif de la mort, un état définitif pour les vivants ou quelque chose pouvant signifier une perte irrémédiable de quelque chose d'important. Le serpent avait souvent une connotation biblique se rapportant au Mal, au malin ou à la tentation. Il était aussi de notoriété publique que le serpent était un animal sournois. Le fait qu'il sorte de la bouche du crâne devait sûrement dire qu'il fallait se méfier de la parole formulée par le défunt.

Rayder était perplexe. Pourquoi faire tatouer une telle chose pour se rappeler de se méfier des langues de vipères?
Puis l'image de l'actualité lui revint à l'esprit. Celui-Dont-Il-Ne-Savait-Pas-Le-Nom avait des hommes de main, appelés les Mangemorts, possédant une marque distinctive. Le crâne ramenait à l'image de la mort, le serpent était une image devant rappeler le Mage Noir dont le visage avait quelque chose de reptilien d'après les murmures des sorciers.
Ce pouvait-il que ce qu'elle lui montrait fût la Marque des Ténèbres?
Cela paraissait presque absurde comme idée.

- Je dois avouer que votre œuvre d'art m'est inconnue, que c'est la seconde fois que vous me la montrait. J'admet posséder plusieurs hypothèses, mais peu probantes. La dernière pourrait peut-être être offensante si je me trompe sur la signification de chacun des éléments qui composent le dessin. Cela aurait-il un rapport avec les évènements de cette génération-ci de vivants?

Le comportement du vampire demeurait courtois. Il ne semblait pas prêt à s'emporter ou faire un quelconque esclandre. Il était surpris, curieux… surtout de savoir comment il était parvenu à se retrouver en de si bonne compagnie qu'une Mangemorte, mais la compagnie ne lui déplaisait pas. Après tout, elle semblait tout à fait charmante.