La Bataille Finale.

Le réveil avait été excessivement brutale. Joshua avait manqué de tomber du lit, la tête encore dans les nuages, il avait lancé des regards d'incompréhensions vers ses camarades de dortoir qui couraient déjà vers la sortie. Une attaque ? D'après quelques hurlements distinctifs et des bruits sourds, on pouvait venir à cette conclusion. Le jeune homme s'était donc redressé, prenant le soin d'enfiler sa cape et de prendre sa baguette magique. On n'avait pas le temps de prendre quoique se soit, seul sa cape et sa baguette, et encore... Joshua n'avait pas peur, du moins, l'expression de son visage ne trahissait en rien ses émotions. Il écoutait sagement les propos de ses camarades qui se regroupaient, les préfets se dépêchaient à rassembler les membres de leur maison, tandis qu'ils empruntaient déjà l'immense escalier. Joshua apprit qu'il y avait une bataille. Une bataille qui permettrait sûrement au monde sorcier de changer, d'évoluer. Ou peut être, de devenir aussi noir qu'il ne l'était déjà.

Joshua frissonna lorsqu'il repensait à la fin tragique de son père. Si seulement les parents de sa cousine crevaient dans cette bataille ! Joshua, vulgaire ? Il avait droit de l'être ! Un accès de rage s'empara de lui pendant que tout le monde se hâtait à sortir. Pendant que les sixièmes et septièmes années se jetaient à corps perdu dans cette bataille dangereuse, eux allait simplement s'enfuir ! Joshua savait pertinemment que sa témérité pourrait lui jouer des tours, et il n'avait pas envi de faire encore plus de mal à sa mère en se jetant dans une bataille qu'il perdrait d'avance.

Tandis que son ami se penchait vers lui pour lui demander de hâter le pas, Joshua lui donna un violent coup dans le ventre pour qu'il la ferme. Le caractère du garçon avait complètement changer lorsqu'il avait reçu une lettre de sa mère expliquant qu'elle rejoignait les rangs des mangemorts. Il savait que c'était impossible, elle avait été contraint de le faire pour protéger son fils... Pour le protéger lui. Pour protéger les autres membres de leur famille... Joshua grogna lorsque son camarade l'insulta de tous les noms. Comme s'il avait le temps de s'attarder sur son camarade ! Qui plus est, notre jeune Rhys n'avait pas l'intention de s'excuser. Mickael était bien placé pour savoir dans quel état de nervosité se trouvait son ami, et que lorsqu'il était ainsi, il fallait apprendre à être silencieux. Joshua passa nerveusement sa main dans ses cheveux foncés tandis qu'ils traversaient le hall à la hâte pour rejoindre l'extérieur. La sécurité des élèves était plus importante que tout le reste. Certes. Mais, les adultes et les pré-adultes qui s'étaient jetés dans la bataille, qu'allaient-ils devenir ? Joshua entr'aperçu un visage bien connu...

" Mère ! Mère ! "

Plusieurs émotions venaient de le transpercer de toute part. Alors que l'adolescent reculait, cherchant à fuir la foule et à se ruer dans cette bataille pour rejoindre sa mère. Pour la retrouver. Il ne l'avait pas vu depuis si longtemps ! Son visage avait tellement changé, elle semblait si triste, si pâle, mais si déterminer. La belle femme était grande, sa longue chevelure brune reposait sur de frêle épaule, mais son allure était fière et hautaine. Preuve qu'elle n'avait pas l'intention de se laisser abattre. Joshua poussa ses camarades pour passer, la peur déchirait son visage. Puis, brusquement, quelqu'un l'attrapa pour l'empêcher d'aller plus loin. Tandis, qu'inlassablement, il frappait de ses poings pour se dégager de cette emprise. Il ne savait pas qui le retenait de se lancer vers la mort, il en avait rien à faire. Tout ce qu'il souhaitait, c'était retrouver la chaleur des bras de sa mère. Car, au fond de lui, il avait peur de ne plus jamais la revoir. Son père avait disparu, il n'était plus de ce monde. Et sa mère le rejoindrait peut être. Joshua n'avait même pas eu l'intelligence de rester auprès de sa famille alors que son père lui avait clairement dit que le danger, c'était Poudlard désormais. S'il avait été présent lorsque la famille Layton avait débarqué chez eux, il aurait pu mourir au coté de son père. Il aurait peut être pu l'aider... Mais non... Lui était tranquille à Poudlard, dans les bras d'Hell ! À flâner et à profiter de la vie ! Joshua ne pu s'empêcher de hurler de rage. Il fallait qu'il retrouve sa mère. Il ne voulait pas faire l'erreur deux fois ! Il ne voulait pas être la risée de sa famille ! Quelque soit son âge !

" Mère ! Mère ! ATTENDEZ MOI ! "

Il avait beau crier comme un fou, personne ne l'entendait. Comme si, tout à coup, le monde s'était arrêté autour de lui. Son regard s'était plongé dans les prunelles ciels de sa mère qui venait de le remarquer. Elle... Elle se battait au coté des aurors, était-elle parvenu à se défaire de l'emprise que les mangemorts avaient eu sur elle ? Il ne le saurait probablement jamais. Il allait finir orphelin, à cause de son égoïsme ! Il allait finir seul, il allait pourrir tout seul dans un coin... Simplement parce qu'il avait voulu retourner à Poudlard ! Joshua serrait les dents, tandis qu'on l'emportait, loin de tout... Loin de sa famille... Loin de sa mère... Il avait tout perdu, ainsi que sa joie de vivre...

Réveillé à la vitesse de l'éclair par Alexander, le Préfet de sa maison, William n'avait pas besoin d'être éveillé pour saisir les propos du jaune. Poudlard assiégé? Attaqué? Les Mangemorts? Pas besoin d'en dire davantage. Bondissant de son lit, il se rua vers son jean et l'enfila en moins de deux et saisit sa baguette en passant avant de suivre tout le monde. Il repéra Liz avec Susan et d'autres comparses féminines, ce qui le rassura. Sans discuter, derrière Chourave, les Poufsouffles se rendirent dans la Grande Salle. Evidement, hors-de-question de livrer Harry! Autant se battre alors et en finir une bonne fois pour toute avec Voldemort et ses Mangemorts. Mais le plus important était de mettre les plus jeunes et donc les plus vulnérables à l'abri. Ce que les adultes de cette école avaient très bien compris.

En se dirigeant vers la sortie, William cherchait desespérement Anastazya. Plutôt grand, il n'était pas trop dérangé par ceux qui l'entouraient, mais impossible de voir sa longue chevelure blonde et ses yeux verts quelque part. Il avait beau faire, détailler les Rouge et Or, elle restait introuvable. Un moment de panique l'envahit, mais il tenta de se ressaisir. La Bataille n'avait pas encore commencé. Ana était là, c'était inévitable! Où pouvait-elle être? Il jeta un coup d'oeil derrière lui par mesure de précaution, mais il avait trop d'élèves pour tenter de discerner sa petite amie. Il serra les dents et suivit le mouvement. Elle était là, elle ne pouvait qu'être là. Il se rassurait comme il pouvait. Il n'allait pas pété un câble en plein milieu d'un instant aussi critique que maintenant. Il n'était pas le seul à s'inquiéter pour un proche. Oh la vache! En parlant de proche! ELIZABETH!

Le simple nom de sa petite soeur le figea sur place, provoquant un mini-embouteillage et quelques protestations mécontentes, mais il n'en avait rien à faire. Où était Liz? Où était sa petite soeur? Entouré de Poufsouffles, il demanda à Shawn, puis à Erwan s'il n'avait pas vu Eli, mais ils secouèrent la tête, désolés pour lui. Il ne pouvait pas partir sans savoir si sa soeur était avec le groupe qui quittait les lieux ou encore ici, courrant un grave danger. Il prévint ses amis qu'il partait à sa recherche et leur promettait de les rejoindre très vite dès qu'il l'aurait retrouvé. Shawn et Erwan tentèrent bien de l'en dissuader, lui déclarant qu'elle était forcément là, mais il ne pouvait se résoudre à partir sans être certain. Il y avait trop de doutes en lui pour se permettre de s'en aller sans avoir la conscience qui le travaille. Eli était trop importante pour lui! En revenant sur ses pas, difficilement vu la foule, il demanda à une gamine de 2ème ou 3ème année de Poufsouffle si elle avait vu Elizabeth. Coup de chance ou la providence, mais elle hôcha la signe affirmative et désigna du doigt l'endroit d'où ils étaient partis. Une boule se forma dans son estomac. Même pas le temps de remercier la jeune fille et il filait comme un malade jusque dans la Grande Salle.

Le prénom de sa soeur résonnait dans sa tête comme une prière. Pourvu que rien ne lui soit arrivé répétait-il sans cesse, son coeur bondissant dans sa poitrine, son souffle saccadé par la course folle qu'il menait contre le temps. Il entendait déjà des déflagrations et la boule qui s'était formé grossie de plus en plus. Qu'est-ce qu'il se passerait s'il perdait sa soeur? Que deviendrait-il? La famille? Non! Il amplifia son allure, faisait un dérapage dans un virage qui l'envoya valser contre le mur de pierre. Pas de le temps de s'apitoyer sur soi. Il reprit sa course, haletant puis parvint enfin à la Grande Salle. Pas le temps non plus de contempler les lieux déjà mis à mal. Eli! Eli, où es-tu? Et c'est alors qu'il la vit! Elle était dans les bras de...

- JESSIE, cria-t-il de loin en reprenant sa course effrénée, évitant comme il le pouvait les sortilèges qui fusaient n'importe comment.

Arrivé auprès de ses deux soeurs, il s'accroupit, attrapant sa soeur qui pleurait dans les bras de leur grande soeur en ne cessant de répéter le prénom de Dennis, un Vert et Argent proche de sa soeur. Que lui était-il arrivé? Etait-il mort?

- Eli! Eli, ça va? Tu n'es pas blessée? Eli, regarde-moi! Eli! débita-t-il à toute vitesse, inquiet, la respiration encore irrégulière.

- Will, il faut emmener Eli loin d'ici, lui ordonna-t-elle.

- Je sais, mais faut qu'elle te lâche d'abord, sinon on n'y arrivera jamais, rétorqua-t-il.

Sa petite soeur sembla enfin revenir à la réalité et prit conscience de la présence de son grand frère.

- Eli, on doit y aller sinon on va se faire tuer. Viens!

- Mais Denis..., gémit-elle les yeux rougis.

Il était mort, que pouvait-il y faire? Et puis il ne voyait son cadavre nul part. La tristesse de sa soeur le peinait, mais à cet instant, il n'avait qu'un objectif en tête: mettre sa soeur en sécurité. Certes, il s'inquiéterait pour Jess', mais elle était Auror et donc entraînée. Les accidents étaient vite arrivés, mais il avait confiance en Jessie.

- Dépêchez-vous, pressa la jeune femme Auror auprès de son frère et sa soeur.

- Eli, viens!

Puis il se saisit de sa main, l'entraînant dans son sillage, évitant comme ils le pouvaient les problèmes. Arrivés dans l'immense Hall d'entrée, la porte était grande ouverte contrairement à tout à l'heure et une bataille féroce faisait rage. Pas la peine de traîner dans le coin. La vie de sa soeur était plus importante que de se battre avec les autres même si l'envie le taraudait. Ils grimpèrent le premier étage quatre à quatre, sans encombre, Will ne lâchant pas la main de sa petite soeur. Cependant, arrivés au deuxième étage, ils rencontrèrent sur leur chemin un léger petit souci. Un pan de mur s'était écroulé et ils devaient passer par-dessus. Pas le temps non plus de perdre une chance de quitter cet endroit. Sans demander l'accord de sa soeur, il pointa sa baguette sur Eli et il prononça "Mobilicorpus". Il la rassura, lui disant que c'était lui le responsable et qu'il la faisait juste passer de l'autre côté. Il le fit soigneusement, mais rapidement. Manquerait plus que... Arf...il avait parlé trop vite. Un Mangemort venait de débouler au coin de couloir et venait de l'aperçevoir.

- Cours Eli, j'arrive, cria-t-il à sa soeur.

Il espérait juste qu'elle lui obéirait. Elle est si têtue parfois!

- Will? Will qu'est-ce qui se passe? cria Eli de son côté, très inquiète.

- Rien, un souci. Je t'ai dit courir! Va-t-en! ordonna-t-il, plus inquiet pour elle que pour lui.

Le Mangemort ricanait pendant ce temps, puis sans prévenir, un sort fusa dans sa direction. Sa baguette en main, prête à combattre, il lança un "Protego" qui l'abrita. Sans attendre, un autre sortilège. William, le souffle court, dévia, plongeant sur le côté, baguette pointée le Mangemort. Malheureusement, il le loupa de peu. Il recommença, et cette fois, il atteint son but, stupéfixant son assaillant. Il se releva puis entreprit de s'attaquer au problème mural. Un sortilège de lévitation fit l'affaire et il put rejoindre sa soeur, qui comme il s'en était douté, n'avait pas bougé.

- Je t'avais dit de partir, la sermonna-t-il, soulagé tout de même de la savoir en vie.

- Je n'allais pas partir alors que...,

- Il aurait pu t'arriver n'importe quoi si le Mangemort avait réussi à m'avoir. Alors obéis-moi quand tu sais que c'est important pour moi.

Il jeta un coup d'oeil de nouveau derrière lui pour s'assurer qu'il n'y avait pas de danger imminent puis en saisissant de nouveau la main de sa soeur, ils se remirent à courir à toute vitesse. N'écoutant ni leur côtes douloureuses, ni la douleur dans leurs jambes. Will ne s'arrêterait pas tant que sa soeur ne serait pas en sécurité. Et puis, ils y arrivèrent! La queue de la foule d'élèves de tout à l'heure leur apparut enfin. Un soupir de soulagement lui échappa. Il réussit à retrouver ses deux amis qui se tenaient à l'affût, se demandant quand ils verraient leur pote revenir. William avait bien penser redescendre en bas et se battre, mais en voyant la tête d'Eli, il se ravisa. Elle semblait en état de choc. La mort de Denis et leur folle course à travers les étages de Poudlard l'avaient secoué. Il préférait donc rester à ses côtés. Tant pis pour la Bataille! Dans la vie, il y avait parfois des choses bien plus importantes et sa famille l'était.

[Fin pour Will]

Les divers bruits qui parvenaient de la bataille étaient plutôt violents et préoccupants, mais à force d’auto-persuasion, Drago parvenait à garder plus ou moins la tête froide. Une sorte d’intuition étrange lui criait que sa place était ici et qu’il ne regretterait pas ce choix !

De longues minutes s’égrainèrent sans que personne ne passe dans leur couloir et si Drago restait serein par rapport à son choix de rester ici (après tout ils étaient en sécurité dans leur cachette) ça n’était pas vraiment l'impression que donnait Crabbe : il trépignait d’impatience et ses respirations étaient ponctuées de petits grognements agacés qui n’étaient pas habituels chez lui.

¤ Pourvu qu’il se passe quelque chose très vite sinon je sens qu’il va me poser de gros soucis cet espèce de balourd. ¤

Et comme répondant à la prière muette de Drago, Harry Potter et ses deux compères surgirent de nulle part et se précipitèrent vers le pan de mur où était sensée apparaître la salle sur demande. D’un geste de la main, Drago intima l’ordre à Crabbe et Goyle de se taire, et tous trois s’approchèrent discrètement du trio de Gryffondor, toujours masqués par leur sortilège de dissimulation.

Les Rouge et Or ne s’attardèrent pas dans le couloir et se faufilèrent en toute hâte dans la salle lorsque celle-ci apparut. Par chance, Drago eu le temps de la reconnaître en une fraction de seconde.

¤ La Salle des Objets Cachés ! Mais de quoi est-ce qu’ils peuvent bien avoir besoin là dedans ! ¤ songea-t-il avec surprise.

« On y va ! »

Le sortilège de dissimulation prit fin au moment où Drago passa à son tour trois fois devant la « porte » afin de la faire réapparaître. A son tour il s’engouffra dans la pièce, baguette en main et il se mit à courir dans les allées à la suite d’Harry et de ses amis afin de ne pas les perdre de vue. Ils étaient déjà loin, ils étaient sûrement très pressés ! Par chance dans leur précipitation ils ne prirent pas garde aux Serpentard et les amenèrent tout droit vers l’objet qu’ils recherchaient : le diadème de Rowena Serdaigle semblerait-il.

« Pas si vite, Potter. »

Légèrement essoufflé mais l’œil brillant d’orgueil et de satisfaction, Drago arriva au niveau de Crabbe et Goyle (qui l’avaient devancé grâce à la puissante musculature de leurs jambes) avait levé sa baguette sur son rival de toujours et savourait pleinement ce moment ou son rival était impuissant et à sa merci.

“C’est ma baguette que tu as là Potter.”

Harry Potter semblait furieux de se voir stoppé en plein élan mais il paraissait aussi incroyablement nerveux ce qui remplissait Drago d’une satisfaction sans limite. Il n’essayait même pas de masquer son sourire et provoqua le Rouge et Or au maximum. Une façon de lui faire payer toutes ses humiliations passées.

Les deux garçons se dévisagèrent un moment et Harry risqua quelques questions à l’attention de Drago, mais ce fut Crabbe qui répondit à la plupart. Le blondinet n’aima pas beaucoup l’attitude de son comparse mais il se garda bien de dire quoi que se soit. La déroute de Potter était leur priorité, il serait grand temps de reprendre Crabbe après tout ça.

¤ Mais… Mais qu’est ce qu’il fait ? ¤

Alors que le jeune Malefoy venait de décider de ne pas intervenir suite aux paroles de Crabbe, celui-ci sembla commencer à perdre la raison et il se mit à agir de la façon la plus stupide qui soit : en lançant des sortilèges sans réfléchir.

“Non ! » cria-t-il à Crabbe tout en lui attrapant le poignet « Si tout s’écroule, le diadème va être enterré sous les décombres ! »

C’était logique, sensé, réfléchi et même Crabbe aurait du comprendre un raisonnement aussi simple, mais le Serpentard ne l’entendit pas de cette oreille. 7 ans passés à haïr Harry Potter : tout ce que ce quart de cerveau de Crabbe avait retenu c’était qu’il fallait bousiller le balafré.

Le sourire de Drago disparut aussitôt et il commença à s’énerver contre Crabbe quand celui-ci se dégagea de l'étreinte du blondinet et manifesta ouvertement son désaccord : une première ! Le jeune Malefoy fut si surpris qu’il sembla incapable de réagir ni même d'anticiper la suite des évènements. Crabbe, quant à lui, venait de perdre tout contrôle de sa personne.

Malgré les « STOP ! » et les “NE LE TUEZ PAS ! ” que Drago commençait à hurler, paniqué à l'idée que Crabbe ou Goyle ne commette l’irréparable, la situation dégénéra rapidement en bataille de sortilèges (plus ou moins impardonnables ^^).

En quelques instants Drago se retrouva privé de baguette et dut plonger derrière une armoire afin de se protéger des sortilèges qui volaient. Crabbe fou furieux lançait toujours une pelleté de sortilèges mais le blondinet ne pouvait plus rien faire pour l’arrêter. Le Serpentard en un rien de temps déclencha un gigantesque incendie et Drago comprit que l’urgence n°1 n'était plus d'attraper Potter mais bel et bien de quitter cette salle au plus vite !

Trainant tant bien que mal avec lui un Goyle stupéfixié, Drago n’avançait pas assez vite par rapport aux flammes qui galopaient, dévorant tout sur leur passage. La fumée lui brûlait les yeux et lui comprimait les poumons et il ne compris que trop tard qu’il venait de se faire enfermer par une barrière de feu.
Il lâcha alors la manche de Goyle et tomba à genoux tout en laissant libre cours à sa panique et à ses larmes. Il poussa un cri de détresse profond et se saisit de son visage à deux mains tout en observant impuissant les flammes se rapprocher de lui à vitesse grand V.
Dans une ultime tentative destinée à grappiller quelques secondes de vie, Drago prit Goyle (toujours inconscient) sous les aisselles et le fit grimper sur un bureau afin d’éviter au mieux les flammes qui commençaient à leur lécher les pieds.
Nouveau cri de panique du blondinet qui serra Goyle dans ses bras de toutes ses forces… Il allait mourir ici, seul en compagnie de son benêt de copain. Cette fin n’était-elle pas d’un pathétique absolu ?

¤ Harry ! ¤

Alors que Drago avait renoncé à se battre, un ultime espoir lui serra les tripes quand il aperçut Harry voler par dessus les flammes avec Ron et Hermione à sa suite. Son rival de toujours devenait son dernier espoir… Il tendit la main vers celle du balafré et s’y agripa de toutes ses forces jusqu’à se retrouver perché sur le balai du garçon.

Bien que la fumée lui faisait tourner la tête, il resta suffisamment conscient pour crier à Harry de sortir d’ici au plus vite. Son cœur manqua plusieurs battements lorsqu’il constata que le Rouge et Or ne prit pas le chemin le plus court vers la sortie et il ferma les yeux alors pendant quelques interminables secondes, jusqu’à ce qu’il sente un vent frais s’engouffrer dans ses cheveux et un choc violent lorsqu’il tomba du balai pour s’écraser sur le sol.

Tremblant, haletant et toussant à en cracher ses poumons, des larmes vinrent aveugler Drago qui resta un instant face contre terre incapable de changer de position.

Tout s’était passé tellement vite… Ils étaient rentrés à trois dans cette salle dans l’idée de pourchasser le trio et de le livrer au Seigneur des Ténèbres, ils en sortaient à deux après avoir échappé à une mort certaine. Harry Potter et ses amis venaient de leur sauver la vie à Goyle et à lui.

« Cr… Crabbe, Cr… Crabbe… » parvint-il à articuler péniblement avant qu’une nouvelle quinte de toux ne vint stopper toute nouvelle tentative de communication.

« Il est mort » lui répondit sèchement Harry avant de se désintéresser de lui et de se retourner vers ses amis et de disserter à propos du diadème.

Drago avait inhalé beaucoup de fumée et se sentait encore incapable de se lever. Il se mit péniblement sur le dos et resta un long moment sur place, le regard embué de larmes, à tenter de reprendre une respiration normale. Quelques minutes s’écoulèrent avant qu’il ne parvint à se lever. Goyle était toujours inconscient et lui même se sentait défaillir à chaque instant, le corps secoué de haut-le-cœur.

Quelques personnes surgirent dans le couloir et le menacèrent de leur baguette. Face à eux Drago leva les bras en l’air en signe d’abandon et de soumission.

« Je suis désarmé, ne me faites pas de mal ! » pleurnicha-t-il toujours sous le choc des évènements de ces dernières minutes.

Les élèves l’épargnèrent (sûrement par pitié) et Drago tituba vers les escaliers qui lui permettraient de quitter au plus vite le lieu de la bataille.

Il avait beau refusé que Maeva l'accompagne dans cette bataille, elle se sentait trop concerné pour ne pas y aller. D'un pas précipité, Elyo avait accouru dans le hall. De nombreux mangemorts et de nombreux auror avaient d'or et déjà engagé la bataille. Tout n'était que désastre, des lumières vertes traversaient la pièce, touchant de nombreux malheureux, tandis que l'auror apercevait des rangés d'élèves quittaient rapidement l'école. Les professeurs tâchaient de mettre rapidement les élèves à l'abri, mais quelques septièmes années venaient s'introduire dans la bataille.

Depuis quelques minutes déjà, il s'était engagé dans ce combat acharné contre le mal. Hors de question de plaisanter, pour le moment du moins... Si Maeva n'avait pas été là, peut être que l'auror aurait tout fait pour narguer ces mangemorts. Cela faisait trop longtemps que l'auror avait été laissé de coté, les missions qu'on lui avait donné été discrète, et il était resté trop longtemps en retrait. Trop. Un sourire fendit son visage tandis qu'il se ruait dans la bataille, d'un bon il se jeta sur un mangemort, lui agrippant sauvagement le bras. Une réplique lui vint en pleine face... C'était ça quand on jouait au malin. Avant qu'un sort interdit fut dit, il désarma son adversaire à l'aide d'un expéliamus.

Les sorts fusaient, et malgré son agilité au combat et ses réactions, il ne savait plus où donner la tête. Dans la bataille, il repéra quelqu'un de ses amis, dont Maeva qui se battait sauvagement. Il se souvenait parfaitement de la conversation qu'il avait eu avec elle quelques minutes plus tôt :

• " Hors de question que je reste en retrait pendant que tu risques ta vie !
  - Tu serais plus habile pour aider les blesser à Saint Mangouste. Je te l'ai déjà dit. Et je n'ai pas de temps à perdre, un message de rassemblement nous a été envoyé, je dois me rendre à Poudlard...
  - Stop ! Je serais plus habile à aider sur le terrain pour aider les blesser le plus vite possible ! "
  
  Elyo s'était tue puis c'était résigner à l'empêcher de le suivre. Elle était Médicomage après tout, elle était quand même capable de se défendre. Pourtant, cette perspective lui faisait peur, il suffisait qu'elle fasse un seul faux pas, et il s'en voudrait à vie. Il aimait trop Maeva pour la perdre... Mais, à quoi bon essayer de l'enfermer en ce lieu, elle trouverait toujours un moyen de le rejoindre.
  
  Mais la conversation ne s'était pas arrêté là. Un sourire aux lèvres, elle s'était approchée de lui pour lui murmurer au creux de l'oreille :
  
  " Je sais que tu as peur, mais comme tout le monde, j'ai ma fierté. Et j'ai envi de me battre pour tout ce que j'aime, pour que l'enfer reste sous terre. Je veux me montrer forte, je veux prouver que j'ai de la valeur. Si je reste ici, ma fierté risque d'en prendre un coup. Et je risque de m'en vouloir. Je préfère encore la perspective de mourir sur un champ de bataille avec honneur, que rester ici à attendre que cela se passe... "
  
  Maeva était le genre de femme qui parvenait à faire taire Elyo en quelques phrases. Il ne trouvait pas les mots, son esprit embrouillait ne trouver plus de réplique. Alors qu'il ouvrait et fermait la bouche, cherchant quoi dire, elle glissa son doigt sous le menton d'Elyo en marmonnant :
  
  " Ne t'inquiètes donc pas pour moi...
  - Comment peux-tu me demander une telle chose... "
  
  Les relations entre Maeva et lui étaient toujours extrêmement ambiguë, mais cette ambiguïté restait secrète. Lorsqu'ils se retrouvaient en compagnie d'autres personnes, leurs comportements devenaient plus distant. Elyo ne ressentait pas vraiment de l'amour envers elle, surtout parce qu'elle faisait partis de sa famille, mais parfois, il y avait de quoi remettre ses sentiments en question. Comme maintenant. Alors qu'elle avait glissé sa main sur sa joue, un sourire amusé avait tiré les fines lèvres de Maeva qui finit par se retourner pour prendre quelques affaires.
  
  " Je suis prête... Et je me battrais, comme toi, la tête haute. "

La peur. La peur de la voir mourir, parce qu'il avait été assez sot pour la laisser venir. Mais, il était conscient que s'il avait agis contre la volonté de sa cousine, elle n'aurait guère apprécier. Et elle l'aurait peut être haïs jusqu'à la fin de ses jours... Le plus important en fin de compte, c'était de se concentrer sur cette bataille. Une lumière verte passa juste au dessus de sa tête, il ne pu s'empêcher de soupirer de joie tellement la mort était passer prêt...

Plusieurs personnes s'étalaient raide mort sur le sol, beaucoup dans les deux camps... Et pour tout dire, Elyo n'avait guère le temps de voir qui était les personnes qui étaient tombés... Et si c'était un ami ? Les dégâts, peut être qu'il les constaterait après... ? S'il était encore en vie. Au bout d'un moment, il se retrouva dos à dos avec Maeva qui souriait jusqu'aux oreilles. Elle était tellement heureuse, heureuse de pouvoir enfin mieux servir. Mais, en fin de compte, Elyo ne parviendrait jamais à la comprendre. Son caractère était si complexe... Elle qui aidait si souvent des gens, qui faisait toujours tout pour que tout le monde aille mieux, était en train de risquer sa vie pour le bien...

" Il faut que je te dise quelque chose... !
- Quoi ? "

Franchement, discuter en plein milieu d'une bataille, c'était bien le genre de Maeva... ! Elyo n'avait pas réellement eu envi d'utiliser des sortilèges impardonnables, mais il fut contraint d'utiliser Avada Kedavra sur plusieurs mangemorts qui eux n'hésitaient pas à donner la mort. Remarque, leurs réactions étaient à la hauteur de ce qu'ils avaient dans la tête. Le combat se faisait plus musclé, à plusieurs reprises, il manqua d'être touché, puis finalement, alors que Maeva se tenait désormais à ses cotés, elle lui chuchota :

" J'ai toujours été amoureuse de toi. " Un sourire plein de franchise avait illuminé le visage parfait de Maeva, et pendant un fraction de seconde il se figea. Mais dû bien vite reprendre le combat. S'il l'avait toujours su, il ne le montra pas. Cette relation pouvait sembler étrange, et même un peu trop incestre vu leur relation. Ils étaient du même sang, et ils avaient presque vingt années de différences. Mais ce qui venait de heurter réellement sa sensibilité, c'était le fait qu'elle lui ait dit ça maintenant...

La bataille faisait rage autour d'eux, encore et encore. L'esprit d'Elyo voguait à travers cette bataille, tandis que beaucoup tomber autour de lui. À plusieurs reprises, il manqua la mort d'un cheveux, mais... Alors qu'il s'apprêtait à désarmer un mangemort, il vit Maeva tomber, raide... Si le temps s'était arrêté pour lui, la bataille faisait toujours rage, et personne n'attendait qu'il se replonge dans le feu du combat. Ce moment d'inattention lui valut un sort en pleine figure. Il ne savait pas vraiment ce qui s'était passé, puisqu'il s'était évanoui. Finalement, le fait qu'elle lui ait tout dit maintenant, n'était peut être pas le fruit du hasard... Mais était-ce le hasard qui avait voulu qu'il reste en vie ?