[THEME] Baiser volé [TERMINE]

Avouons le, c’était un peu malsain que Roman imagine que Fred’ était son âme sœur, sa sœur tout court même. Après tout, entre frères et sœurs, on ne faisait pas ses choses. Rien que d’imaginer Friedrich en train d’embrasser Helena cela lui donnait la nausée alors imaginez le reste… Enfin bon, Fred’ était loin de se douter des sentiments de Roman, elle était plutôt en train de fuir la réalité qui, en fait, commençait à la rattraper. Le froid de sa tristesse et de son mal-être coulait de nouveau dans ses veines, refroidissant son âme et son cœur. Elle avait l’impression que ses yeux se remplissaient déjà de larmes amères. Elle les retint et fit une légère pression de la main sur celle de Roman. Elle était contente qu’il soit là, avec elle, qu’il la retienne à la réalité, qu’il lui évite de fuir encore plus loin. Qu’avait-elle encore dans la vie si ce n’est le futur calvaire de la vie ? Ses amis, évidemment. Les amis, toute sa vie actuelle. Elle ne savait pas ce qu’elle ferait sans eux.

« Je pense qu’il vaut mieux que j’y aille… » Pourtant, elle ne bougeait pas de là où elle était. Elle avait peur de ce qu’elle trouverait si elle partait de cette ruelle, elle avait peur de sa propre vie, de son futur… Et Vincent n’était plus assez disponible pour la consoler – si tant est qu’il l’ait déjà fait -. Elle ne pouvait plus compter que sur elle. On peut trouver cette pensée un rien expéditive mais que pouvait ses amis pour elle ? Un chagrin d’amour il n’y a rien à y faire. Il faut juste attendre, attendre que ça passe. Elle cherchait aussi un garçon capable de remplacer Vincent dans son cœur mais il fallait croire que ça n’existait pas… Malgré son mauvais caractère, elle trouvait chez son meilleur ami toutes les qualités et tous les défauts qui lui plaisaient et elle se demandait de plus en plus si elle arriverait à trouver le même mais en plus disponible.

En attendant, elle tentait de plaire avec l’aide de sa cousine Serena et de sa meilleure amie Ophélia. Se faire belle occupait assez la blondinette pour lui permettre de ne pas trop penser. La seule chose qui comptait c’était de garder une certaine assurance, de ne pas se dévaluer – du moins pas trop – et de montrer qu’une princesse d’un minuscule pays ne pouvait pas valoir mieux qu’une duchesse d’un land deux fois plus grand !

Maintenant, elle sentait le froid. Elle serra sa cape autour de ses épaules. A la limite, ils pouvaient peut-être aller faire un tour ensemble ? Non, mauvaise idée. Fred’ commençait à sentir une crise arriver. Le mieux à faire c’était encore de rentrer à Poudlard et d’aller directement à l’infirmerie pour dormir 23h d’affilé. De toute façon, elle n’avait pas beaucoup d’autres choix… Elle était venue ici pour se changer les idées, c’était fait non ? Alors retour à la case départ… Même si ça devait entraîner une nouvelle crise. Le jeu en valait la chandelle… enfin… peut-être…

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Fred qui voulait partir indiquait clairement à Roman qu'elle ne voulait pas aller plus loin. Bon rassurez-vous, Roman n'avait pas pour projet d'aller plus loin, au sens propre du terme, du moins, il voulait juste avoir le statut de petit-ami, du moins dans l'immédiat. Bon, ok, tout avait été très soudain, ainsi il n'avait pas vraiment eut le temps de réfléchir à la question, mais ce dont il était sûr, c'est qu'embrasser une fille, il ne s'en lasserait pas. Après, Fred ou pas, amoureuse ou pas, Roman s'en fichait un peu. Hélas, Fred voulait partir, et Roman réalisa qu'il avait donné à Fred son dernier baiser sans le savoir. C'était impensable, pour lui, du moins.

« Attends, Fred ! » La jeune fille s'était levée, et Roman fit de même, en lui tirant la main pour qu'elle lui fasse face. Elle était vraiment belle Fredy, et en plus elle était son amie, ce qui rendait l'opération effarante de facilité. Et puis elle n'était vraiment pas prise de tête, ce qui encourageait le geste du jeune homme. « Tu vas quand même pas partir son me dire au revoir, à moi ?! » Roman prit son air indigné et puis adressa à son amie un sourire heureux qu'il voulait sincère (il l’était), il tira la main de la jeune fille pour qu'elle se retrouve plus près de lui. Il s'approcha enfin d'elle, et déposa un baiser doux sur ses lèvres, ressentant la chaleur qui l'avait quitté quelques instants plus tôt.

Pauvre Fred. Si elle en était venue à embrasser Roman – connaissant son amitié (amour ?) pour son meilleur ami le Serpentard à deux balles tu m’as déçu Freddy – c’était qu’elle devait vraiment être triste de quelque chose. Quoi ? Roman ne pouvait le deviner, mais il était loin d’être idiot, et un mauvais ami (détail à discuter après ce petit rendez-vous), ainsi, il n’était pas prêt à lâcher une de ses meilleures amies pour une histoire de f*ss*s d’embrassades (aussi belle et nouvelle soit elle). Ainsi le jeune homme, comprenant bien que la rouge et or n’allait pas se laisser aller à tout lui raconter pour ses beaux yeux, se contenta de lui dire : « Je serai toujours ton ami, grande Lionne, ne l’oublie pas. »

En réalité, Fredericke était pour Roman l’archétype même de la parfaite Gryffondor. Elle était tellement forte pour une fille que pour Roman sa seconde maison préférée était super bien représentée par elle-même. Franchement, quelle chance de l’avoir à Gryffondor ! Les lions devaient être si fiers de l’avoir ! Tu m’étonnes ! Ainsi, après ce court au revoir, Roman jugea qu’il pouvait laisser partir son amie sans crainte, et même la suivre jusqu’à l’entrée de la ruelle. Il avait justement des choses à faire dans la boutique d’à côté, et Ophy devait surement l’attendre. Enfin, elle serait sûrement aussi contente si Fred venait avec lui. Elle allait en parler à sa meilleure amie ? Roman ne pensait pas le dire à Ophy, en fait. Il avait peur… de quoi en fait ? Ophy serait sûrement contente de ça, pour Roman. Ou pas, en fait. Mais même si elle était contente pour lui, Roman ne voulait pas lui dire. Peut être à quelqu’un de proche de lui, mais pas Ophy, il avait comme le pressentiment qu’il ne fallait pas. Au fond, ce qu’elle ignorait ne pouvait pas la faire souffrir, hein ? Oui. Mieux valait passer du bon temps avec elle et s’amuser, plutôt que de risque de parler, pour au final, rien du tout. Fred et Roman ne gagnerait rien à dire à quelqu’un ce qui s’était passé, c’était évident, ça pouvait rester entre eux.

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Une idée persistante s'imposait de plus en plus dans l'esprit de la jeune Gryffondor. Que ce soit avec Adrien ou avec Roman tout était très simple. Ils s'embrassaient et ensuite, ils redevenaient amis comme si rien ne s'était passé et il n'y avait pas besoin de multiples explications. En outre, ils ne cherchaient ni l'un, ni l'autre à contrôler sa vie. Bref, c'était tout le contraire de Vincent qui cherchait toujours à la diriger. Bon, c'était vrai aussi qu'il se sentait beaucoup plus concerné que les autres par la vie privée de Fred parce qu'il était plus au courant, mais quand même... Avec Vincent c'était toujours compliqué et ça finissait souvent en dispute. C'était agaçant.

C'était cette pensée qui la traversait quand elle se leva pour partir. C'est à peine si elle entendit Roman lui demander d'attendre... Mais heureusement pour lui, elle entendit clairement la suite. Roman était vraiment mignon mais elle avait l'impression d'être beaucoup plus vieille que lui quand elle le regardait... Simple vu de l'esprit en vérité car ils n'avaient même pas un an de différence.

Elle le laissa l'embrasser et répondit même à ce chaste baiser - aussi chaste que possible on va dire - et ensuite, elle fit un pas en arrière. Ce qu'il lui dit ensuite la fit franchement sourire, elle n'en avait jamais douté (qu'il ne la laisserait pas tomber) car après tout, ils avaient survécu à une bataille de nourriture où elle avait pris le parti de Vincent alors bon... Ils pouvaient survivre à tout.

« Je sais, on est ami pour la vie pas vrai ? » Sur quoi, elle se rapprocha et déposa une bise sur la joue de son ami Poufsouffle avant de faire un peu plus de trois pas en arrière tout en continuant à avoir son regard azur sur lui. Ensuite, elle entama un demi-tour mais avant ça, elle lança un « On se voit au château ! » pour ensuite tourner le dos pour de bon à Roman et s'éloigner lentement de lui. Si elle n'avait pas dit qu'ils se verraient le soir même c'est parce qu'elle savait que ce ne serait pas le cas. Bien sûr, cela faisait pas loin d'un mois qu'elle squattait régulièrement la table des Poufsouffles pour être avec Ophélia mais elle savait que ce soir là, elle sauterait un repas, peut-être même deux avec le petit déjeuner du lendemain. Enfin, c'était quand même une bien belle journée ! A défaut d'être totalement consolée, elle se sentait réconciliée avec le genre masculin. Tous n'étaient pas des goujats, alleluia !

Une fois au château, elle se dirigea vers l'infirmerie et alla prendre un lit sans que personne ne lui demande rien. C'était plus simple d'aller directement dormir là-bas plutôt que d'inquiéter tout son dortoir pour rien. Il ne fallut pas plus de quelques minutes pour que le sommeil la prenne, un sommeil lourd propre à sa maladie dont elle se réveillerait le lendemain rasséréné car la crise n'était pas forte. Grâce à Roman, elle se sentait moins seule... un bon point dans la tourmente des sentiments qui était actuellement son quotidien.

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{Terminé pour Fred}