Promenade nocturne (pv Jane/Libre)

Encore une fois, Jane avait trouvé le moyen de se perdre dans les couloirs de Poudlard. Elle-même commençait à s’exaspérer tant elle semblait perdue, surtout ces temps-ci. Elle ignorait totalement pourquoi mais, des derniers temps, elle se perdait pratiquement tout le temps partout ou elle allait. Sur le Chemin de Traverse, dans sa propre école… À quand chez elle?… Décidément, c’était un cas perdu. Totalement désespéré … La petite Poufsouffle spuira, exaspérée. Soudain, elle entendit la voix de Lea, qui lui demandait ce qu’elle faisait là. Et elle? Que faisait-elle là ? Après tout, elle n’avait pas plus le droit d’être là que Jane. Dans ce cas, pourquoi lui posait-elle cette question ? Et puis, de toute façon, il semblait plutôt évident que la petite Poufsouffle s’était encore perdue …
« Eh bien … Je me suis perdue, dit Jane, hésitant légèrement. Et toi ? Qu’est-ce que tu fais là ? »
Car après tout, Lea non plus n’avait pas le droit de se trouver dans les couloirs de l’école passé l’heure du couvre-feu … Mais bon … La Poufsouffle n’était pas là pour lui faire un sermon ou encore pour rapporter les mauvais coups des autres aux professeurs. Elle se contenterait seulement de faire valoir son point de vue et de laisser son interlocutrice se débrouiller avec ses problèmes, comme d’habitude …

La Serpentard s’était bien attendue à ce que la petite Poufsouffle lui retourne sa question. Après tout, elle était absolument certaine qu’elle aurait fait exactement la même chose dans cette même situation… Et puis, Lea n’était pas plus dans son droit que Jane…
« Je ne me suis pas perdue, répliqua la Serpentard. Je suis simplement sortie me promener. C’est une petite habitude que j’ai prise depuis que je suis à Poudlard. Et de toute façon, je n’arrive jamais à dormir … Alors, à quoi bon? »
*Et en plus, je ne me fait jamais prendre*, ajouta-t-elle, en son fort intérieur.
En effet, lorsqu’on ne se faisait jamais prendre, c’était encore moins une bonne façon de dissuader quelqu’un d’arrêter de briser les règles. Surtout lorsqu’on avait la tête aussi dure que celle de Lea Isaac. (C’était sûrement de famille puisque sa demie-sœur Elena Maxim Isabell-Ann Middleton possédait également ce trait de caractère, qui n’avait que pour effet de taper sur les nerfs de tous les professeurs.) Si elle avait été parente avec les Iverson, la jeune fille aurait tout de suite prétendu, et sans hésiter, que c’était de famille. Après tout, dans cette famille-là, plusieurs personnes avaient la tête aussi dure que le béton. Ann Iverson, Kelly-Jane Iverson, Jane Iverson, Millyann Iverson, Elly Iverson et Elena Middleton … Il fallait sans doute plusieurs mains pour pouvoir tous les compter. Mais en fait, elle n’avait pas de lien de parenté réel avec cette famille en question. Il s’agissait seulement de la famille de sa demie-sœur et de son beau-père. Au fond, tous ce qui la reliait réellement à ces derniers (les Iverson), c’était le fait qu’elle était la demie-sœur d’Elena Maxim. (Et sans doute aussi le fait que son beau-père s’était attaché à elle comme si elle avait été sa propre fille. Ironique, quand même, lorsqu’on pensait que le père de Lea la détestait plus que son beau-père …) Mais au moins, même s’il ne s’agissait pas de sa famille de sang, celle-ci s’occuppait d’elle comme si elle avait été des leurs depuis toujours. Une grosse amélioration par rapport à sa propre famille … Mais peut-être était-ce lié au fait qu’elle présentait la même « caractéristique » que la plupart des membres de cette famille depuis des centaines d’années, soit le fait d’être passée par Serpentard. Par contre, si elle avait été à Gryffondor, par exemple, cinq ans auparavant, il y avait fort à parier que ces derniers n’auraient pas voulu d’elle comme présentement … Fort à parier … Mais qu’importe … Cela n’avait pas d’importance …
« Je sais ce que tu penses, ajouta-t-elle, à l’adresse de Jane. Mais je me fiche bien de ces foutus règlements. Je-n’en-ai-absolument-rien-à-faire! Ce sont de simples petits règlements banals imposés pour faire suer les élèves … Rien d’autre … À part cela, je ne vois absolument pas à quoi ils servent. Après tout, si on est fatigué le lendemain matin pour nos cours, c’est bien notre problème, non ? »
Oui, la jeune fille savait bien ce que sa « cousine » pensait à son sujet. Cette dernière, adepte du respect des règlements, ne devait sans aucun doute pas être en accord avec elle, et encore moins avec ses actes irresponsables.


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ZONKO