[THEME] Le hasard fait-il bien ou mal les choses ? [Ethele]

Aujourd'hui, c'était encore un grand départ, un grand saut. Entrer dans sa sixième année, c'était aussi se rapprocher toujours plus des ASPIC. Il avait eu quelques optimales en BUSE mais bien entendu, en bon serdaigle qui se respecte, il n'était pas satisfait de ses notes. Ses parents étaient pourtant super ravis, mais il ne partageait pas leurs avis, comme d'habitude. Cette fois, sa soeur ne l'avait pas félicité. C'était étonnant comme le faussé s'était agrandis entre sa jumelle et lui. Et c'était entièrement de sa faute. Le jeune aigle ne bougea pas le petit doigt pour essayer de se réconcilier avec elle. Il avait dit clairement à ses parents qu'il ne reviendrait pas pour les autres vacances. Prétextant que le travail de préfet en chef était vraiment très important et qu'il devait veiller à ce que les couloirs restent calme, même pendant les vacances. Ses parents l'avaient cru, évidemment. Et là, de l'autre coté de la vitre, il les voyait lui sourire niaisement. Comme d'habitude, comme chaque départ, c'était lassant. Mais un simple signe de la main suffisait. Et sa soeur qui n'était même pas venu. Les temps changent, elle avait sa petite vie, lui la sienne. Et il n'avait pas réellement envi de changer ça. Enry savait pertinemment que ce n'était pas la meilleure chose à faire, mais que voulez vous, le petit coin tranquille était bien plus confortable.

Seul dans son compartiment, il attendait patiemment que le train parte. Le jeune brun n'avait même pas envi de penser à l'année qui était peu à peu en train de se dessiner devant lui. Peut être de nouvelles rencontres ? Peut être pas. Des retrouvailles ? Difficile, l'année précédente, il n'avait communiquer avec personne. Trop focaliser sur la relation catastrophique qu'il avait eu avec Keira. C'était devenu à la mode chez lui, les relations qui finissaient dans un bain de sang. Il n'avait plus réellement envi de parler à Keira, même s'il avait bien sentis qu'elle était désolée. Heaven, c'était une mention rayée. Et si on s'attardait sur ses vrais amis, il n'en n'avait pas. Et pourquoi monseigneur ? Ah, parce que monsieur était trop occupé, et qu'il se fichait pas mal de s'attarder sur les autres. Ethele, Juliet, Seth. De bons amis qu'il n'aurait pas dû laisser derrière lui.

Mais voilà qui était déjà fait. Et l'idée de renouer des liens de lui même, d'aller voir les gens, de "s'excuser" c'était trop peu pour lui. Un peu égoïste ? Non juste un peu trop asocial. Pourtant, il avait bien besoin de discuter avec des gens par moment. Des gens qui avaient un intérêt à ses yeux. Un soupire s'extirpa de sa gorge alors qu'il décidait enfin de monter sa valise dans les filets. Il avait beau avoir grandit, il se demandait bien pourquoi sa valise lui semblait tout à coup plus lourde. Ses bras pas assez puissants ne parvinrent par à repousser convenablement la valise qui lui tomba dessus, frôla de peu sa tête, et s'écrasant bien entendu sur son pied droit. Ah ça, il aurait pu hurler, mais au lieu de ça, il s'installa de force sur la banquette, marmonnant des tonnes d'injures incompréhensibles en serrant les lèvres. Quel boulet. Mais, il ne comprenait pas vraiment pourquoi sa valise lui semblait lui lourde quand même...

En toute évidence, le destin avait décidé de s'acharner sur lui, mauvais présage ? Car une personne ouvrit la porte du compartiment. Et ce n'était pas n'importe quelle personne.

Ethele. Quel heureux hasard. Les lèvres toujours pincés, ses deux mains qui essayaient de calmer la douleur fulgurante qui avait envahis son pied, la valise sur le sol, c'était un merveilleux spectacle de bienvenue. Et il s'était jamais sentis aussi mal à l'aise qu'aujourd'hui. Notamment parce qu'il se trouvait en face d'une fille a qui il n'avait pas parlé pendant près d'une année. Alors qu'elle avait sans doute eu besoin de lui. Mais également parce qu'il avait une insigne, et que la situation était plus que lamentable. Enry ajouta bien évidemment un peu de piment en tournant la tête vers la fenêtre. Comme pour saluer à nouveau ses parents qui semblaient figés. Ah ben bien sur, ils avaient sans doute vu toute la scène. La tentative de détournement de conversation était donc avorté. Après un dernier signe de la main à ses parents (comme si tout aller bien) il ferma (un peu) brusquement le rideau avant de tenter de hisser sa valise dans les filets à bagage. Il réussit, avant de se rendre compte qu'un bon sortilège aurait arrangé tout ça vite fait...

Et Ethele, qui se trouvait dans la même pièce, il ne pouvait plus essayer de l'ignorer. De toute façon, ce serait stupide et trop difficile. Il ne pouvait pas prétexter d'aller au toilette non plus. Il s'installa donc avant de marmonner :

« Bon retour à Poudlard... Ethele. » Au lieu de... Comment vas-tu ? Tout à fait normal hein. Et puis, ça faisait genre, elle avait quitté l'école. Ils avaient été deux parfait fantôme. Qui pourtant, avait cohabité dans la même maison. En tout cas, elle avait l'air plus vite que l'année précédente. Et dans son cas ?

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CHOIXPEAU

Ethele tirait sa valise, marmonnant moult insanités au sujet de sa mère et de cette « nouvelle garde-robe qui va plutôt me faire ressembler à une trainée qu'à une honnête Serdaigle ». Non mais sérieusement. Une fois de plus sa mère avait décidé pour elle de comment elle devait se vêtir et elle portait actuellement une mini-jupe rose à carreau blanc ainsi qu'un chemisier légèrement transparent -Mais c'est la mode ma chérie ! Tout le monde porte cela à Paris !-. De hautes soquettes entourées ses mollets et elle avait réussi à imposer le port de ses Rangers noires et usées à la place des talons pailletées que l'on lui avait attribuée à l'origine. Son carré tombant entourait son visage devenu soudain plus fin -allait savoir pourquoi... la génétique restera un grand mystère pour la jeune fille- et une mèche vint lui couper la vue alors qu'elle entendait encore la voix de sa mère lui annoncer « Autant que tu en profites ! A ton âge, c'est mignon ! Pas vulgaire ! ». A son âge, à son âge. Bon dieu, elle avait quand même 14 ans ! Ce n'était pas rien. En plus de cela sa poitrine tentait de faire péter l'un des boutons de son chemisier et certains garçons de la gare semblaient faire des paris sur le moment où cela arriverait -en riant bêtement afin de compléter le tableau.-. Si elle avait eu le choix Ethele aurait opté pour une style plus strict. Du genre Paul mais en plus féminin. Des chemisiers tout en dentelle, de superbes gilets mettant en valeur sa superbe taille de jeune fille en fleur, des pantalons à pince. Hou oui, elle aurait la classe !

Mais non... elle ressemblait maintenant à Lorie -une chanteuse moldu tout ce qu'il y a de plus ridicule-. Joie et Bonheur.

« Bien sur que non Mademoiselle ne va pas danser pour vous ! S'emporta soudain Paul. »

Ethele se stoppa aussitôt pour lui adresser un sourire radieux. Ha ! Par Merlin ! Comme elle était heureuse de l'entendre ! De le voir bouger ! Insulter la bande de... Les menacer du poing ? Hola hola !

« Paul ! Paul ! Calme-toi ! C'est mauvaise pour ton cœur ! Laisse les parler va. Je n'en ai cure. »

Ha oui, au passage depuis que son Père était revenu à la maison, la petite avait étendu son vocabulaire comme jamais ! C'était la seule façon qu'elle avait trouvé pour lui faire comprendre d'une manière détournée qu'elle avait eu envi de lui sauter dessus en hurlant : ''Mon Papa ! Mon Papa !'' quand il avait franchi le seuil du manoir. Le vieil homme se tourna vers elle, faisant merveilleusement remarquer que le manque de respect des jeunes hommes à son égard le mettait hors de lui. ~~Noooon ? C'est vrai ?~~ Ethele souleva une épaule. Elle, elle n'en avait pas grand chose à faire. Au fond même, elle trouvait cela plutôt... ''Flatteur ?'' lui souffla une petite voix dans sa tête, certainement celle de sa mère qui devait actuellement jubiler que son plan pour que sa fille ait enfin quelqu'un dans sa vie marche comme sur des roulettes.

Ils passèrent le mur et se fondirent dans la masse des sorciers qui s'apprêtaient à partir pour Poudlard. Contrairement aux petits de premières années qui paillaient d'impatiente à l'idée de se retrouver entre les murs du château, Ethele était plutôt blasée. L'un d'entre eux se cogna d'ailleurs dans la jeune fille aux cheveux rouges en hurlant à ses parents qu'il allait devenir ''Meilleur que Harry Potter !''... en soit ce n'était pas tellement complexe puisque le garçon n'avait pas obtenu des notes exceptionnels lorsqu'il était étudiant... Mais bref. Elle embrassa rapidement Paul -qui la retint par le bras pour la serrer contre lui en lui murmurant mille recommandations à l'oreille- et s'engagea dans les couloirs du train. Elle croisa alors deux élèves de septième année qui lui jetèrent un regard lubrique et elle soupira bruyamment en ouvrant la porte du compartiment, ignorant les bruits sourds qui venaient de s'en échapper -comme si quelque chose de très lourd était tombé-. Elle pénétra à reculons, tirant sa valise et fit volte face pour se retrouver devant...

Enry ?! Faillit-elle s'exclamer. Elle retint le cri et d'une geste stupide vint tirer sur sa jupe, espérant peut-être que le tissu allait soudain s'étendre pour recouvrir le reste de ses jambes et pas seulement la première moitié de ses cuisses. ''C'est bien ma vaine tien...'' grogna t-elle intérieurement alors que Enry se dandinait bizarrement. Non, elle n'était pas tellement contente de le voir. A tout les coups il avait une fois de plus un problème existentiel du genre : une fille. Ce garçon n'était pas fichu de tomber amoureux sans que cela ne prenne des proportions dramatiques. Un peu du genre fin du monde apocalyptique avec des zombies partout et une explosion nucléaire. Plus étonnant encore il ferma les rideaux d'un coup sec alors qu'Ethele restait plantée dans son coin. Puis, il lui adressa la parole... utilisant le même ton qu'elle employait pour dire ''Bonjour, je suis heureuse de vous voir !'' lorsqu'elle parlait aux invités de ses parents... c'est à dire avec autant de joie et de bonheur que Amicus Carrow.
Elle fonça le nez en croisant les bras avant de répondre assez froidement.

« Je n'étais pas vraiment partie en même temps. »

Là, elle avait deux choix : sortir ou rester. La logique aurait voulu qu'elle sorte car ni elle, ni lui, ne semblait vraiment content de se revoir. Mais au lieu de ça, elle monta sa valise dans le filet avant de rester planter devant le prefet en chef. Elle voulu alors lui décocher un ''Mais bon, vu le temps que nous avons passé ensemble ces derniers temps... c'est normal qui tu m'aie cru limite morte.'' mais se retint in-extrémiste, se mordant la lèvre inférieure dans un mouvement qui aurait pu être particulièrement sensuel s'il n'avait pas été plus proche de ''je me dévore la lèvre'' que d'autre chose. Plutôt que d'être méchante elle décida de lancer une conversation. Après tout, elle aimait bien Enry. Et puis il fallait avouer qu'elle n'avait pas tellement envie de ressortir affronter la foule.

« Et sinon, comment c'était l'année passée ? »

Ne me dites pas que je lui ais fait dire cela ?! Non ! Elle aurait très bien pu... je ne sais pas moi... faire une blague sur la taille de Flitwick ou bien le féliciter pour ses BUSE ou encore... lui parler de l'année à venir ! Mais non ! Bien sur ! Il fallait qu'elle lance le message limite clignotant de ''Ça fait presque un an que l'on ne s'adresse plus la parole dit donc !''. Si c'est pas merveilleux. Elle se planta alors droite comme un piquet au milieu de wagon, croisant les bras. Espérait-elle vraiment faire peur à Enry en adoptant une attitude faussement agressive ? Mais avant qu'il n'ait pu répondre quelque chose le train s'ébranla.

Déstabilisée Ethele se rattrapa au garçon, s'écroulant sur lui.

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CHOIXPEAU

Non seulement il se sentait ridicule, mais en plus, il se trouvait en face d'Ethele. Bien heureusement, elle ne semblait pas avoir vu toute la scène. Mais le fait qu'il ferme brusquement le volet avait bien retenu son attention. Ce n'était pas grave, tant qu'elle ne lui posait pas trop de question à ce sujet. Cela dit, si des personnes avaient vu de quel façon les deux jeunes gens étaient en train de fêter leur retrouvailles, ils auraient sans doute cru qu'ils venaient de sortir d'un enterrement. Mais en toute honnêteté, quand deux jeunes gens ne se sont pas parler pendant un an, que l'un n'a pas bouger le petit doigt pour soutenir l'autre, et que l'autre est sans doute mécontent. Vous croyez sincèrement qu'ils se jetteraient dans les bras l'un de l'autre ? Ce serait un peu loufoque. Là, ils allaient peut être s'expliquer. S'expliquer ? Cette idée donnait plus à l'aigle l'envi de quitter le compartiment immédiatement. Hors, il venait seulement de mettre sa valise dans les filets, avec la curiosité quand même de voir ce que ses parents avaient bien pu mettre dedans pour que cela soit aussi lourd... Pourtant, il n'avait pas sentis du tout que sa valise était lourde jusqu'à qu'il cherche à la hisser dans les filets. Quoi de plus normal, une valise à roulette.

Retournons donc à la situation actuelle, Ethele debout en face de lui, qui avait l'air tout aussi ravis de le voir. De toute façon, ce jour allait forcément arriver. Ils se seraient croisés dans la salle commune, dans les couloirs, en cours, et auraient peut être étaient forcés de se parler. Parler. Discuter. Il n'en avait pas réellement envi. Tout comme elle. Pourtant, lorsqu'elle finit par lui dire qu'elle n'était pas vraiment partis, un demi sourire étendit ses lèvres. Sourire éphémère qui mourut bien vite. Comment leur relation s'était-elle autant dégrader en une année ? La distance sans aucun doute. Et puis, mine de rien, au fond, vraiment tout au fond, il était ravis de la voir. Pourtant, l'aigle n'avait pas encore fait plus attention que cela au physique plus qu'avantageux de la demoiselle aux cheveux rouges. Il ne s'y attardait même pas. Alors que c'était bien flagrant, elle avait grandis, elle avait de belle forme, ses longs cheveux rouges étaient toujours aussi magnifique. Et pourtant, non ça Monsieur ne le voyait pas, et n'était pas fichu de faire de compliment sur ce sujet. Du genre, tu as grandis, tu es devenue encore plus belle. Non mais franchement, vous voyez l'aigle sortir ça alors que l'ambiance dans le compartiment était plus qu'électrique. Pendant un quart de seconde, il détourna même le regard vers la fenêtre. Enry avait complètement oublié qu'il avait rabattu le volet. Ses parents allaient sans doute le quereller à travers une lettre, heureusement, pas avec une beuglante. C'était une chance d'avoir des parents moldus.

" Oui, tu n'étais pas physiquement partis. "

Enry ferait mieux de se taire oui. Il était resté autant dans son coin qu'elle. Alors qu'il avait bien vu qu'elle déprimait (pour une raison qui lui échappait), même un aveugle l'aurait sentis. Certes, il devait avoir des remords. Mais en voyant qu'elle allait mieux, peut être n'avait-il tout simplement pas à s'en faire. Peut être même que la demoiselle n'aborderait même pas ce sujet. Faites que ça soit le cas, il n'avait vraiment pas envi de parler de ça. C'était pas nouveau qu'il n'était franchement pas du genre à aller vers les autres. Il savait très bien qu'il devait changer sur ce genre de comportement, mais il n'en n'avait pas réellement l'envi. Et une voix dans sa tête qui lui avait dit pendant toutes les vacances qu'à ce train là, il allait perdre tous ses vrais amis. Juliet, et Ethele, étaient ses vrais amis. Mais ça commençait à devenir de l'histoire ancienne. Sauf si il y m'était un peu du siens. C'était pas un peu trop demander ?

Alors que la demoiselle lui posait la question bateau avec un engouement très prononcer, il n'eut guère le temps d'y répondre puisque le train s'ébranla. Et il n'eut pas le temps de réagir lorsqu'il sentit un poids tomber sur lui. Pas qu'Ethele était énorme, mais voyez si vous ne sentez pas tout l'air sortir de vos poumons si quelqu'un tombe sur vous tiens. Peu importe son poids. Mais de près, il était certain qu'il n'avait pas trop le choix de s'attarder sur le physique de la demoiselle. Elle était à quelques centimètres de lui, et il avait ... une vue plongeante sur son décolleté. Tout ce que Monsieur trouva à dire, c'était :

" Tu as gagner en proportion... " Ça faisait pervers ? Attendez deux minutes. Elle était tombée sur lui. Et elle était... en jupe, avec un haut légèrement transparent. C'était provoquant. Il était un garçon. C'était normal qu'il regarde. Mais pas normal du tout qu'il n'est pas remarquer à quel point elle avait changer, grandit, et qu'elle était devenue beaucoup plus jolie encore et féminine. Mais sa phrase, pouvait être très mal prise. Alors rapidement, reprenant ses esprits, il lui marmonna :

" Tu as bien changé physiquement, mais t'es toujours aussi doué en ce qui concerne mettre un pied devant l'autre... " C'était pas la meilleure façon de parler aux gens, surtout quand l'environnement était déjà hostile. Mais là, dans une telle situation, c'était disons, plutôt complexe pour notre aigle de ne pas réagir avec hostilité.

Dans une situation pareille, Ethele aurait normalement du mourir de honte. Assise à califourchon sur Enry, elle senti le rouge lui monter aux joues. Elle s'apprêtait à baisser la tête, prête à bafouiller milles excuses, avant de rouler sur le côté pour libérer le garçon mais elle resta figée remarquant que son ami fixait sa poitrine avec insistance. Il faut dire aussi que le pauvre (?) garçon avait presque le nez dedans. Une fille normale aurait du s'en formaliser et gifler le petit pervers mais Ethele se contenta de sourire bêtement, virant encore plus vers la couleur de ses cheveux. Pour elle, tout cela était nouveau. Elle était contente de voir que ses ''atouts féminins'' -c'est ainsi que sa mère désignait les deux bouts de chaire qu'elle arborait sur son torse- semblaient attirer l'attention. Il faut l'avouer, longtemps elle avait eu peur de terminer en planche à pain, définitivement plate... définitivement différente. Heureusement il n'en était rien. Bon d'accord, elle avait quelques petits bourrelets par ci, par là... des boutons ornaient parfois son visage. Mais rien de bien grave. Elle n'était pas une calculatrice ambulante -expression moldue bien sur- ni une grosse mocheté. Elle s'en sortait donc plutôt bien.
Lorsque Enry fit un commentaire sur sa vue -agréable semblait-il- Ethele réprima un nouveau sourire béat. ''Et encore, ce n'est que le début.'' voilà ce qu'elle voulait lui répondre. Quelle idée saugrenue! Elle chassa les différentes pensées -toutes plus gênantes les unes que les autres, et assez dégradantes pour le jeune homme- de son esprit pour entendre Enry s'enfoncer un peu plus dans le ridicule. Avait-il honte d'être un garçon ? Se redressant légèrement -elle se demandait si son ami n'allait pas mourir étouffé si elle restait un peu plus longtemps dans cette position- elle l'observa avec insistance. Et... sans savoir pourquoi... une légère colère vint poindre son nez. Peut-être parce qu'elle était particulièrement heureuse de se retrouver avec lui... peut-être parce qu'elle n'avait aucunement envi de se lever... peut-être parce qu'elle se rendait soudain compte qu'il blaguait avec elle alors... ''Alors que durant tout ce temps... il n'en a rien eu à faire de moi''. L'idée que Enry se serait plus préoccupé d'elle si elle avait été plus jolie germa dans un coin de son crâne et elle se rebiffa aussitôt. Fronçant le nez, ses yeux noirs se plantant de ceux de son camarade Serdaigle, elle répondit, crachant presque les mots.

« Bien sur que j'ai changé. Avec ce qui m'est arrivé durant cette année, je n'ai pas tellement eu le choix. Il faut croire que grandir dans sa tête, ça fait grandir d’autres choses. »

Elle le foudroya presque du regard avant d'ajouter.

« C'est normal que tu n'es rien remarqué... Puisque tu n'en as strictement rien à faire de moi. »

Voilà, les mots étaient lâchés. Elle n'était pas allé jusqu'au bout de sa pensé mais la rancœur qui montait en elle l'empêchait de parler. Ses mots risqueraient de dépasser sa pensé et bien que sur l'instant elle en voulait horriblement à Enry, elle n'avait absolument pas envie de le blesser. Juste lui faire savoir qu'il s'était comporté comme un sagouin. Pour rester polie. Toujours assise sur le garçon elle croisa les bras, fronçant les sourcils. Au moins, elle était en position de force -pour l'instant, car elle ne doutait pas qu'un coup de rein la délogerait.- ce qui lui donnait un semblant de courage. Elle aurait bien pu venir pleurer devant lui qu'il n'aurait rien fait -hors mi faire semblant de ne pas la voir, bien sur.-.
Une fois de plus elle avait du souffrir en silence, sans pouvoir en parler à personne. Même pas Paul puisque celui-ci agonisait lentement dans son lit ! Et qu'Enry ne vienne pas lui dire qu'il n'avait rien remarqué, qu'elle aurait du venir le voir. Le mensonge serait alors aussi gros qu'Hagrid. -Enfin... c'est uniquement parce qu'il a de gros os hein.-. Son teint blafard, ses énormes cernes semblaient crier son mal être à l'époque. La mine boudeuse elle ajouta :

« Enfin... je suppose que tu avais bien mieux à faire que de t'occuper de la pauvre petite Ethele Val. » -Même pas belle et sans forme- « Du genre, je ne sais pas moi, au hasard... une histoire de cœur ? »

La colère avait laissé la place à la déception et Ethele avait décidé de frapper fort. Après tout, elle estimait que les histoires de greluches du préfet étaient ni plus, ni moins, que des foutaises sans intérêt. Alors que elle ! Oui elle ! Elle avait vécu un vrai cauchemar, à mille lieux des bêtises qui parasitaient les pensés de Enry. Non mais sérieusement, quelle idée de se prendre la tête pour des histoires de cœur. L'amour n'avait rien de complexe : si l'on aimait la personne, on ne voulait pas lui faire de mal, point. Sinon il n'y avait aucun intérêt à se mettre en couple avec. Voilà pourquoi Ethele n'avait jamais de garçon dans sa vie, aucun de méritait qu'elle saigne sang et eau pour lui. ''Et Enry ?'' lui demanda soudain une voix dans sa tête. ''N'es-tu pas prête à tout pour lui ?''. Ha non, mais non, là c'était différent. Le préfet était un ami, juste un ami, mais un GRAND ami. Enfin, c'est ce qu'elle croyait...

Au fond... il l'avait prouvé... elle n'avait rien d'intéressant à ses yeux.

Le fait que la penser lui fasse aussi mal la rendit encore plus mauvaise. Il avait intérêt à mesurer ses mots car il venait de lâcher le dragon.

Ethele allait peut être le prendre pour un pervers, mais de une, il avait le nez dans son décolleté, et de deux, c'était quand même difficile de regarder ailleurs. Il ne faisait aucun doute qu'elle avait grandis, qu'elle avait changé. Et il ne l'avait même pas remarquer quand elle avait pénétré dans le compartiment. Sans doute parce qu'il n'avait pas spécialement envi de lui parler.

Quelque chose le bloquer, comme si l'année complètement durant laquelle ils ne s'étaient pas adresser la parole avait construit un immense gouffre entre eux. Ils avaient été très bon ami pourtant, mais le fait qu'il ne l'ait pas soutenu allait sans doute allumer les mèches. Un joli feu d'artifice en perspective. Et l'aigle croisait les doigts pour que personne n'entre dans le compartiment maintenant, la situation dans laquelle il se trouvait prêter fortement à confusion, et il ne savait franchement pas quoi faire. La pousser pour qu'elle le laisse un peu respirer ? Enry n'était pas spécialement violent. Et il n'avait pas envi de bouger un seul petit doigt non plus. Ou alors, c'était tout simplement... amusant ? Oui, c'est ça. Amusant. Ça le gênait plus qu'autre chose. Parce que la jolie demoiselle n'avait pas l'air d'avoir envi de bouger, voulait-elle régler ses comptes de cette façon ? Il n'allait pas tarder à le savoir.

En tout cas, le train venait de démarrer, en direction de Poudlard. Une nouvelle année allait commencer, une nouvelle vie peut être, avec de nouvelles rencontres... passionnant. Cela dit, ce qui le préoccupait un peu, c'était ce regard figé qu'elle lui adressait. Enry aurait bien aimé pouvoir lire dans l'esprit de la jeune fille, pour pouvoir encaisser ce qu'elle allait lui dire. Mais il savait très bien que peu importe les mots, il le prendrait avec neutralité.

Et pourtant, ses propos avaient dit avec dureté, ce qui n'était pas étonnant. Il avait tenté une percée en blaguant, même si son sourire n'avait pas trop été avec. Et elle prenait la mouche. Il n'avait pas le droit de plaisanter avec elle tant que cette histoire ne serait pas arranger. Mais quelle histoire ? Au sujet de l'année où il l'avait laissé dans son coin ? Alors qu'elle était mal au point, il était resté dans son coin à la regarder parfois en biais, sans pourtant aller vers elle ? Ça allait être comme avec sa soeur. Des reproches, des reproches, et encore des reproches.

Il ne put s'empêcher de grimacer quand elle lui sortit cache qu'il n'en avait rien à faire d'elle. Elle était quand même douée Ethele, pour mettre son esprit en pagaille. Il secoua nerveusement la tête, impossible de contrôler ses émotions qui partaient dans tous les sens, puis leva de nouveau les yeux vers elle : « Ce n'est pas ça du tout... Tu le sais bien. J'ai toujours été indifférent et... »

Oui valait mieux qu'il s'arrête là. Il ne savait franchement pas quoi faire pour contenir le démon qui venait de naître en la jeune fille. Elle avait bien l'air d'être sur le point de l'étrangler ici même, sans aucun scrupule. Même s'il savait qu'elle ne lui ferait aucun mal, c'était à se demander, vu le regard qu'elle lui lançait.

Ethele, il l'appréciait beaucoup. Elle était bien différente des autres qu'il avait pu côtoyer, elle avait le sens de la parole, et il l'avait toujours trouver plus intelligente que ses autres connaissances. Même si tous les aigles étaient intelligent (bon les autres élèves des autres maisons aussi sans doute), Ethele sortait bien du lot. Et d'entendre dire qu'il se foutait complètement d'elle le refroidissait. Parce qu'en apparence, après ce qu'il lui avait fait l'année dernière, on pouvait bien croire qu'il se fichait pas mal qu'elle se sente bien ou non. Cela dit, c'était bien connu que notre préfet en chef était quelqu'un de très distant. Or, ce n'était pas parce qu'il ne vous envoyait aucune lettre qu'il ne vous aimait pas...

« En quoi mes fameuses histoires de coeur ont à voir avec cette histoire ? »

* Avoue, tu as juste peur de l'inconnu, de devoir écouter quelqu'un et le réconforter. * Murmurait sa conscience. Son cerveau était en charpie, mais sa conscience était bien là pour lui écraser l'esprit et lui retourner les idées. Il ne savait absolument pas comment lui expliquer qu'il ne l'avait pas évité parce qu'il ne l'aimait pas. C'était plus subtile, plus compliquer. Et il se rendait bien compte qu'il l'avait blessé profondément. Après, le tout était de trouver les bons mots, extrêmement compliquer lorsque vous avez un dragon installé à califourchon sur vous. Enry était en position de faiblesse.

Au milieu de la foule de reproches qui l'assaillaient, Enry avait tenté de balbutier quelque chose qu'Ethele n'avait même tenté d'écouter. Qu'importe les excuses qu'il allait lui sortir, elle lui en voulait, voilà la seule chose qui lui importait pour lui moment. Pire encore, elle était déçue. Horriblement déçue ! Et rien ne lui faisait plus mal que de se rendre compte que le jeune Serdaigle venait indéniablement de descendre dans son estime. Depuis toujours le préfet avait été un sorte de model, le genre de personne qu'elle croisait en se disant ''Oua ! Qu'est-ce que j'aimerai être aussi génial ! '', et cela depuis leur première rencontre au bord du lac. Depuis ce jour elle était en admiration devant lui. Ce jour même où, pour la première fois, il l'avait mis en défaut, il avait désamorcé la bombe en quelques phrases, restant calme alors qu'elle lui hurlait dessus. Elle avait l'impression que la plus part de leurs conversations tournaient de cette manière : elle s'énervait et il restait stoïque. Elle espérait pourtant faire mouche, ne pas être la seule à virer au rouge pivoine... mais non... jamais. Et cette fois-ci ne faisait pas défaut.
Elle avait pourtant espéré le toucher en plein cœur en critiquant ses histoires d'amour. Après tout, c'était la chose qui l'avait toujours fait ''pleurer'' -bien qu'aucune larme n'ait jamais montré le bout de son nez-, la seule chose qui semblait vraiment lui bouleverser l'âme. Peut-être que cette fois-ci, alors qu'elle montrait enfin ses vrais pensés au sujet des imbécilités qui traumatisaient Enry, il allait s'énerver et lui faire comprendre que si tout cela n'était pour elle, c'était important pour lui. Alors elle aurait pu lui répondre quelque chose comme ''Important ?! Important !!! Et la séparation de mes parents, la maladie de Paul, c'était peut-être négligeable ça ?!''. Mais au lieu de ça il la regarda comme l'idiot qu'il pouvait être parfois, presque surpris par l'allusion.

Et la question trancha l'air.

Pourquoi donc ne s'énervait-il pas ?! Ha ! Voilà ! Ethele était frustrée. Une fois de plus son plan ne se déroulait absolument pas comme il le fallait et elle se retrouvait à terre comme un vulgaire verre de terre. Le dragon perdait de sa superbe... à vitesse grand V ! Elle fouilla la pièce du regard, espérant peut-être qu'un panneau lumineux portant une réponse cinglante allait apparaître mais à la place, elle entendit des pas dans le couloir. Elle avait presque oublié qu'ils n'étaient pas seuls dans le Poudlard Express, qu'à tout moment quelqu'un pouvait ouvrir la porte pour trouver la petite Serdaigle en mini jupe à califourchon sur le préfet de sa maison. ~~Scandale à Serdaigle ! Enry Stanley et Ethele Val retrouvés en pleine séance câline dans le Poudlard express ! Flitwick s’exprime, l’interview exclusive !~~ Elle se releva d'un bon, préférant sauver sa réputation -elle n'avait pas besoin en plus de passer pour une call girl !- à sa position de force. La mine boudeuse, elle avait repris une couleur blanchâtre et se laissa tomber dans un siège. Après un soupir elle répondit enfin :

« C'est que... Ce genre de chose passe toujours en premier pour toi. Si l'une de ces jolies demoiselles qui te brisent en permanence le cœur t'apparait avec un ongle cassé, tu te comportes comme si sa vie était en danger. Alors que moi... » Sa voix se fit aussitôt plus dur et elle fronça de nouveau les sourcils. « Je peux bien me laisser dépérir devant tes yeux que tu n'en as rien à faire à partir du moment où l'une d'elle sera dans le coin... dans un coin de ton esprit aussi... »

Une fois de plus elle s'était lancée dans un de ses monologues où elle essayait -sans succès bien souvent- de faire comprendre son idée principale. Là c'était ''Je t'en veux de m'avoir ignoré.'' mais le message qui passait pour le moment était plus ''Je suis absolument jalouse des greluches pour qui tu craques.''. Non ! Non ! Ce n'était pas ça ! C'était simplement qu'elle rappliquait comme un petit chien bien dressé quand Enry marchait tête baissée, yeux cernés, ~~morve au nez~~, et émettant des ondes de désespoir faisant faner les fleurs sur son passage. Elle l'écoutait lui raconter le fait qu'il se sentait mal, qu'il avait le cœur en miette, sur un air de violon à fendre les pierres. Et quand il se remettait de l'une de ses histoires aussi foireuses qu'une soirée surprise party organisée par Severus Rogue, il tombait amoureux d'une autre qui le faisait autant souffrir et le cercle vicieux pouvait reprendre depuis le début.

Elle soupira bruyamment n'osant regarder le préfet dans les yeux. C'était stupide ! Ils ne se parlaient que tout les 36 du mois ! Pourquoi lui en voulait-elle autant ! Il n'avait aucune obligation envers elle. Pourtant elle ajouta à voix basse, ne sachant pas si elle faisait une bêtise :

« J'aurais juste aimé que... pour une fois... tu t'occupes plus de moi que d'elles... »

''Cela ne t'aurait pris qu'une seconde... rien de plus...''

Les relations humaines n'ont jamais été son truc, et il le savait très bien, et encore mieux en cet instant. Alors que son interlocutrice le foudroyait du regard, il ne savait franchement plus où il en était. Ethele avait toujours eu l'art d'être son contraire, elle était toujours excitée comme une puce, motivée, souriante, épanoui. Mais il y avait quand même eu cet incident l'année précédente. De là à dire qu'il n'avait pas penser à elle une seule fois, à aller la voir, c'était mentir. Ce n'était pas parce qu'il n'allait pas forcément réconforter les gens qu'il ne les aimait pas. Et Dieu seul sait que les gens auxquels Enry tient se compte sur les doigts d'une main. Ethele faisait partis de ces gens, et pourtant, il avait tout fait pour ne pas avoir affaire à ses histoires de famille. Il ne savait toujours pas ce qui était arrivé, et même si la curiosité le prenait maintenant, il n'en toucherait pas un mot. Cela ne ferait que raviver la douleur, et la mettre d'avantage en colère. Pourtant, son calme olympien semblait peu à peu la calmer. L'atmosphère devenait beaucoup moins lourde, beaucoup moins pesante. L'air était presque respirable, agréable. Mais la tension était toujours palpable. Tout ça à cause de son comportement d'imbécile. Cela dit, c'était bien beau de l'avouer, mais il fallait encore savoir s'excuser. Chose un peu plus complexe pour notre aigle. Son comportement avait toujours fait partis de lui même, il avait toujours vu chaque chose avec détachement. Sauf ses histoires d'amours sans doute, trop romantique pour pouvoir faire un trait sur le passé. Et la jeune serdaigle avait même appuyé ses propos avec cet exemple. Certes, ça l'avait chiffonné, ça aurait pu l'énerver.

Un silence pesant s'installa entre eux, alors que leur regard se croisait sans qu'Enry ne prononce un mot de plus. Que pouvait-il bien dire sans déraper hein ? Qu'il n'avait pas vraiment l'envi de se jeter dans les bras d'Ethele pour la réconforter ? Que c'était pareil avec tout le monde ? Que même avec ses histoires de coeur, sa distance avec ses petites amies avaient sans doute fait que tout était partis en fumée ? Qu'il était vraiment nul en relation humaine et qu'il n'était pas près à remédier à ça pour soutenir Ethele ? Lui sortir qu'il l'aimait bien mais sans plus serait lui mentir, et ne ferait que mettre d'avantage en pétard la jeune fille. Mauvais plan donc. L'aigle aux cheveux sombres préférait de loin se taire, et peut être laisser faire le temps. Mais après ce qui venait de se produire là, ça allait être difficile de renouer le lien entre eux.

Puis, elle finit par se décaler sur le coté enfin, elle n'était pas lourde, non. Juste qu'il n'avait vraiment aucune envi d'avoir le hibou bavard collé au train dès le début de l'année. Et elle avait sans doute compris que si quelqu'un entrait, ils seraient tous les deux un peu dans la ~~merde~~ ?

« C'est un peu plus compliquer que ça... J'ai eu trop tendance à penser que mes ex petites amies, je les garderais pour toujours. Que je vivrais ma vie avec. Je sais très bien que c'est complètement stupide de penser ça, mais je n'arrive pas à m'en empêcher. Et je t'assure que s'il t'arrivait quelque chose de grave, je m'en voudrais. Même si tu ne le vois pas et que tu vas me traiter de menteur, je t'apprécie beaucoup. C'est juste que... »

Bah il s'était lancé, il avait tenté de lui expliquer pourquoi il avait été distant avec elle. Mais la raison première serait toujours son gros problème avec les gens. C'était pour ça qu'il ne gardait pas ses amis longtemps, parce qu'il s'éloignait d'eux, sans un regard en arrière. Il gardait tout en tête, n'osait pas aller de l'avant, changer tout simplement. Mais c'était toujours facile à dire qu'à faire.

Il aimerait bien lui dire qu'il essayerait de faire des efforts, mais il savait pertinemment qu'il lui mentirait. Et même si elle allait mieux maintenant, elle avait sans doute besoin d'en parler à quelqu'un. Et un ami était toujours mieux placé. C'était tout à fait ça, ils étaient quand même des amis proches, ils avaient partagé beaucoup de chose, et pourtant, ça ne l'avait pas empêcher de la faire indirectement souffrir. Enry détourna les yeux, voulant regarder par la fenêtre, mais le volet était toujours fermé. Il tira sur celui-ci, pour le remonter avant de marmonner presque dans sa barbe :

« Il y a bien une chose qui n'a jamais changé chez moi, c'est la façon dont j'entretiens mes relations humaines. Je suis une bille dans ce domaine. Et... j'aimerais bien te promettre que je ferais des efforts dans ce domaine, mais je risquerais de te décevoir encore. »

Elle s’était sensiblement radoucie. Bon d’accord, elle était toujours en colère. Enry était du genre à la faire sortir de ses gonds simplement en la regardant. Elle essayait néanmoins de calmer ses ardeurs, sachant parfaitement que la conversation devait être posée, celle-ci glissant lentement mais surement vers le sujet assez complexe de leur relation. Qui étaient-ils l’un pour l’autre ? Des connaissances, des amis ?... Quelque chose d’autre ? Cette dernière réponse était surement la bonne… mais elle ne répondait absolument pas à la question. Si l’on y pensait il ne restait pas trente six solutions : des ennemis, des amoureux transits ou bien… ‘’Des inconnus…’’ pensa-t-elle douloureusement. ‘’On fait notre route chacun de notre côté… et on se croise de temps en temps… des voisins de palier à la limite… bonjour, au revoir… Rien d’étonnant alors qu’il ne…’’ Elle fut coupée dans ses réflexions par Enry qui s’était mis à parler –et bon dieu, jamais il n’avait aligné tellement de phrases en un seul coup.- lui expliquant ses problèmes au niveau relationnel. Le fait qu’il ne pouvait s’empêcher de s’imaginer dans une grande maison avec un chien, six enfants portant des noms comme Theo ou Matteo et une femme lui mitonnant des petits plats alors qu’il rentre du travail. Elle eut un sourire ironique, sentant monter en elle un sarcasme qu’elle contint difficilement. Surtout parce qu’elle souligna qu’il parlait d’elles comme ses ‘’ex’’. Non pas les filles qu’il avait aimé, ou bien utilisant des termes moins élogieux montrant toute sa rancœur, sa tristesse peut-être… Non, elles étaient simplement ses ex, les filles d’avant, rien de plus, rien de moins, alors qu’à l’époque elles étaient toute sa vie. Ce garçon était définitivement étrange… Il ne se comportait pas comme les autres…

Malheureusement pour lui son petit discours eu un effet bœuf sur Ethele qui se crispa sur son siège, serrant les poings. Elle était de nouveau hors d’elle. L’entendre se défendre avec une excuse aussi minable que ‘’S’aurait-été la même chose avec tout le monde tu sais, je ne suis pas doué en relation humaine. Gnagnagna Je m’éloigne malgré moi, c’est aussi une souffrance pour mon être. Parfois il m’arrive de penser que je finirai seul et sans ami, et ça fait mal à mon petit cœur. Blablabla Ce n’est pas ma faute, c’est mon caractère, j’ai été élevé comme ça. ~~Dans une grotte au milieu des ours des montagnes.~~’’. Ha ! Elles avaient bon dos les relations humaines. Lorsqu’il s’agissait d’Heaven Clarks ou de… l’autre là la blonde –était-elle brune ?- stupide avec qui il était sorti l’année passée soudainement ses habitudes relationnelles passaient à la trappe et il était soudain une vrai ventouse vivante, digne d’une moule accrochée à son rocher. Elle se sentait humiliée par ce qu’il venait de dire, d’autant plus alors qu’il venait de lui affirmer qu’il l’aimait bien. Son sang s’était remis à bouillonner et elle se referma, sur la défensive. Elle passa une main rageuse dans ses cheveux rouges, rabattant son carré en arrière, libérant ses yeux qui semblaient encore plus noirs qu’à l’habitude. Elle fixa longuement Enry essayant de se calmer, se mordant la lèvre inférieur avec tellement de force qu’elle fini par se faire saigner. Le gout de sang la fit revenir à la réalité, lui permettant l’espace d’un instant d’être lucide. Comment pouvait-il lui affirmer l’apprécier après lui avoir dit qu’il ne ferait surement jamais rien pour elle ? C’était du foutage de gueule pur et simple !

Sa main se porta à sa bouche et lorsqu’elle vit le liquide rougeâtre résidant initialement dans ses veines se répandre sur ses doigts elle explosa. A cause de lui elle se mettait dans des états pas possibles, comme si le garçon comptait énormément à ses yeux. A chaque fois qu’elle pensait à lui elle était totalement perdue et cette fois c’était le pompon !

« Mais tu te rends compte un peu de ce que tu me racontes ?! » Hurla-t-elle soudain, se levant d’un bond. « Tu te moques de moi j’espère ! Autant me dire que tu ne le fais pas exprès ! C’est l’excuse la plus stupide que je n’ai jamais entendu ! Que tu ne sois pas doué dans les relations humaines, c’est une chose, je peux comprendre ! Moi-même j’ai commis quelques impairs dans le domaine ! » Affirma-t-elle l’exemple de Bailee et de Fiora bien présent dans son esprit. « Mais, par le slip de Merlin, quand je vois une personne dans le même état que moi il y a quelques mois, je n’ai pas besoin de réfléchir pour aller lui apporter mon soutien ! Je ne te demandais pas d’être à mes côtés 24heures sur 24 mais, merde, c’était trop te demander de venir me demander si j’allais bien ? »

Elle reprit son souffle, chassant de ses yeux les larmes qui perlaient. Elle était vraiment en colère, jamais jusqu’alors elle n’avait senti la fureur faire vibrer l’ensemble de ses membres. Elle avait chaud, elle n’arrivait plus à réfléchir. Elle ne cherchait même pas à comprendre ce qu’elle était en train de déblatérer. Elle essayait simplement de refaire descendre la pression, balançant à la face du pauvre garçon tout ce qu’elle avait sur le cœur, s’étant mise à pleurer. Mais sa voix ne trahissait aucune tristesse, elle était froide, dure… tranchante. Faisant vibrer le wagon qui remuait déjà sur les rails. Elle était ballottée par ces mouvements mais n’y prêtait guère attention, trop occupé à déverser toute sa frustration.

« Tu m’annonces de but en blanc que je pourrais être ta meilleure amie depuis toujours que tu n’aurais aucun mal à me laisser m’éloigner jusqu’à redevenir une ombre dans le tableau ? Pour que tu te préoccupes de ma personne faut-il que je t’embrasse fougeusement ? Faut-il absolument te courtiser pour que tu arrêtes de me regarder de loin ? Parce que, crois-moi, ce n’est pas prêt d’arriver ! Et nom d’une saucisse frite ! Je me rends compte que je déteste les longs moments où l’on ne fait que se croiser… »

Son ton s’était radouci, les larmes coulaient toujours mais la soupape de sécurité avait fait son travail. Les hurlements avaient cessé et elle détourna les yeux, honteuse. Mais cette fois… il avait vraiment dépassé les bornes. Elle n’avait pas pu faire autrement. Vraiment pas.

Enry savait qu'il devait changer de voie, se dire que dans une vie, il rencontrerait plein de filles et qu'il ne rencontrerait sans doute jamais la bonne. Mais que voulez-vous, lorsqu'il tombait amoureux, il tombait vraiment amoureux. C'était agaçant, lassant. C'était comme une sangsue qui s'était accrochée à sa jambe et qu'il ne pourrait pas enlevé, sauf s'il se la coupait tout simplement. Le mot "changement" avait toujours eu beaucoup de mal à s'imprimer dans son esprit. Sa soeur, Thaïadiss avait essayé, maintes et maintes fois de lui faire comprendre qu'ignorer les gens, faire comme s'ils n'existaient pas, c'était la meilleure façon de les perdre. Et pourtant, il avait beau entendre sa soeur lui marmonner ça tous les jours, ça avait beau le travailler, les mots restaient bloqués dans un coin de son esprit, comme s'ils n'étaient pas près d'immerger à l'extérieur. Allez, il faut avoir un peu d'humanité pour ne pas finir en ermite. La solitude, ça pouvait pourrir les gens de l'intérieur, les consumer toujours plus, les ronger, morceau par morceau. L'aigle et son regard tournait vers le paysage qui filtrait devant lui à une vitesse incroyable, il n'avait pas le temps de suivre les images. Mais ça lui permettait aussi d'éviter le regard d'Ethele. L'atmosphère s'était calmée, certes, et pourtant, elle redevint écrasante lorsqu'il croisa de nouveau son regard. La rage mêlait à la haine, ça devait être un peu de ça dans le regard de la demoiselle aux cheveux de feu. Ses propos avaient encore fait mouche, mais là, il était à plat, à plat parce qu'il ne comprenait pas pourquoi elle était de nouveau en colère. A plat parce qu'il n'avait plus rien envi de dire. A plat parce que la situation l'agaçait. L'énervait ?

Le monde ne tournera jamais comme tu le veux Enry. Disait sa conscience encore. Les gens ne voient pas la même chose que toi, parce que les gens sont tous différents, et que toi t'es même pas fichu de voir la réalité en face. Il avait partiellement perdu la compagnie de sa soeur, et préférait rester cloîtrer dans son petit monde. Enfermer. C'était bien triste la réalité. Et quand elle vous arrivait en pleine face, elle faisait mal, bien mal. Lorsqu'elle se mit à hurler, évacuer toute sa rage contre lui, qu'est-ce qu'il pouvait dire hein ? Qu'est-ce qu'il pouvait faire à part... grimacer ? Une expression, la neutralité avait disparu de son visage. Comme si le masque neutre et froid s'était peu à peu dissous. Le pire, c'est qu'elle n'avait pas tout à fait tord. Elle avait raison, et elle venait de lui balancer toutes les vérités à la figure. Bien mieux que sa soeur. Mais, au feu les comparaisons. Sa soeur n'était pas Ethele, Ethele n'était pas sa soeur. Pourquoi se sentait-il toujours obligé de comparer ? Heaven et Keira. Keira et Heaven. Toutes ces histoires lui donnaient le tournis. C'était bon ça pour commencer l'année. Il était en train de la démarrer sur un tapis roulant. Et glissant.

« Et bien alors, frappe-moi. »

C'était sortit tout seul, il n'avait pas réfléchit aux mots qu'il venait de prononcer. Son visage aurait pu paraître livide à la lumière du soleil qui dansait encore à l'horizon. C'était comme si un coup de foudre lui était tombé sur la tête, le courant électrique qui l'avait paralyser en entendant ces mots ne cessaient revenir. Mais c'était pas si mal, ça l'empêcher de prendre la porte, de se sauver, comme il savait si bien le faire. Ou d'ignorer, de regarder le paysage défiler encore et encore. De profiter des décors dehors, et de se boucher les oreilles. Encore, il aurait pu se taire, mais la situation actuelle était tellement partie de nouveau en vrille, qu'il n'avait pas si comment la prendre. De toute façon, il pouvait toujours trouver de belles excuses, des explications, il n'y en avait aucun. Sa perception des choses était toujours trop flou pour qu'il tente de s'expliquer. Il ne réagissait juste pas comme un être humain normal, alors que l'éducation que lui avait fournis ses parents avaient toujours été saine.

Mais de là à lui demander de le frapper. C'était lourd quand même. Pourtant, là où ils en étaient, c'était peut être le mieux à faire. Ethele avait souffert beaucoup plus qu'il ne l'aurait penser, et il avait été assez con pour croire qu'elle pouvait se débrouiller toute seule. La demoiselle aux cheveux éclatants l'avait aidé dans son impasse, pas lui. Il n'avait absolument pas bouger le petit doigt. C'était bien pathétique. De toute manière, il savait qu'il avait toujours fait de travers.

« J'ai une bien drôle perception de l'amitié. Je ne la vois pas comme toi. Je ne l'ai jamais vu comme personne. Comme si ça ne m'était pas indispensable. Alors, si tu pouvais m'apprendre à être moins stupide de ce coté là, j'arriverais sans doute à ne plus te faire pleurer. »

Pour ça aussi il avait toujours été très doué. Faire pleurer les filles. Parce qu'il n'avait jamais rien compris.

Oscillant entre la rage et le désarroi Ethele avait la tête qui tournait. L’année commençait sur les chapeaux de roue. Pourquoi était-elle rentrée dans ce compartiment plutôt qu’un autre ? Elle se sentait partir vers quelque chose qui ne lui plaisait qu’à moitié. Si leur relation après à peine 30 minutes de présence l’un avec l’autre avait déjà déclenché deux apocalypses dans le wagon, qu’est-ce que cela allait donner en un an ? Ethele renifla bruyamment en essuyant ses larmes, se sentant assez soulagée au fond d’elle-même… bien qu’en réalité elle avait le sentiment d’être minable. Comment la fille de deux juristes pouvait-elle être aussi impulsive ? Dans pas longtemps elle allait surement tuer quelqu’un dans un mouvement de rage, lui abatant l’encyclopédie des animaux magiques que le crâne. ~~Pourquoi ne pas éliminer Susan Bones de cette manière ? En voilà une idée qu’elle est bonne !~~ Elle se frotta le bras de la main, fixant le sol. Cette fois, elle doutait que le garçon réussirait à le remettre dans un état pareil… elle était trop épuisée par son accès de fureur pour avoir envie de recommencer. Elle était toujours debout, ne pensant pas à se rasseoir, oscillant au rythme de la rame. Le soleil commençait à se coucher et elle entrait dans l’état de torpeur qui succédait les gros coups de sang. Quand le corps s’alourdissait, que l’esprit se reposait… ‘’Je n’aurais peut-être pas du…’’ pensa-t-elle alors que le silence se prolongeait. ‘’Il va me demander de partir.’’. Car elle doutait que Enry ait l’envi de changer les choses. Il l’avait dit lui-même, sa conception de l’amitié n’avait rien à voir avec celle du commun des mortelles. Au fond… pour lui… l’amitié n’existait pas. Du moins c’était ce qu’Ethele avait conclu de son discours.

Néanmoins quand il ouvrit la bouche ce ne fut pas pour la sermonner, encore moi pour lui reprocher son comportement extrêmement peu digne de la Serdaigle qu’elle était. La réponse fut surprenante. Incohérente ? Voila qu’il lui proposait ~~de s’adonner à des pratiques masochistes~~ de le frapper ! Ethele ouvrit de grands yeux étonnés. Pourquoi voudrait-elle lui donner des coups ? Oui, elle était en colère, mais la seule personne qu’elle aurait voulu rouer de coups était Venyamin, pas Enry. Elle fixa le préfet, sans comprendre comment l’idée lui était venue à l’esprit. Pensait-il qu’ils auraient été quitte si elle lui avait collé un coup de poing là maintenant ? Après tout elle avait souffert oui… mais il n’y était pour rien… enfin… ‘’Quand j’y pense… je me dis parfois que s’il avait été à mes côtés peut-être que… ‘’ elle n’arriva pas à aller au bout de sa pensé et Holmes la termina pour elle ‘’Peut-être aurais-tu moins souffert.’’. Oui… au fond ce n’était peut-être pas totalement faux. Mais il y avait une différence entre la torture physique qu’il lui demandé d’exécuter et celle psychologique qu’elle avait pu ressentir. Déjà incertaine, les paroles qui suivirent finir de la perdre.

Enry lui demandait de lui apprendre ce qu’était l’amitié ?

La demande lui paru si étrange qu’elle ne su que faire. Devait-elle le frapper ? Oublier tout cela ? Tourner les talons ? L’amitié ne s’apprenait pas, cela se ressentait et c’est tout. Les Serdaigles voyaient toujours le monde comme une somme de connaissances, mais tout de même. L’idée d’apprendre à être un ami était… complètement stupide. L’on devenait ami avec quelqu’un, intime avec quelqu’un, inséparable naturellement… voilà tout. Portant une main à sa bouche Ethele se rendit compte qu’elle était prise de nausée. C’était trop ! Beaucoup trop pour elle ! Ce début d’année était fanstasmagorique. Irréel. Ce devait être un rêve, elle ne voyait que cela. Son cerveau tournait à toute allure, cherchant la meilleure des solutions, la plus logique. Et puis elle gifla Enry. Non pas qu’elle en avait envi –quoi que… si.- mais après tout il lui avait demandé. Alors dans ce moment de confusion totale, elle avait simplement accédé à sa demande. Obéissant comme on lui avait appris à le faire. Le bruit résonna dans l’habitacle et elle resta un moment la main suspendue dans le vide, les yeux dans le vague. Puis elle se jeta à son cou pour le serrer contre elle. Elle le serra aussi fort que possible, enfonçant sa tête dans le cou du jeune homme. Là, elle marmonna.

« J’veux bien tenter la chose… mais je garantie la réussite de l’entreprise. »

C’était ce que Père disait toujours quand on lui proposait un projet insensé… Et… si ça ce n’était pas un projet insensé… elle ne s’avait pas ce que c’était.

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