[Journal] Hainoa Stewart

“ Journal de Hainoa Stewart „
"Et si nous vivions d'illusions ? ..."

“ Cher Evan. Ça fait longtemps que je n’ai pas reçu de tes nouvelles. J’espère que tu vas bien. Tu me manques énormément. J’attends avec impatience nos prochaines retrouvailles. (…) „

“ Cher Evan. Pourquoi ne réponds-tu plus à mes lettres ? Dès que tu auras du temps, essaye de me renvoyer le hibou. (…) „

“ Cher Evan. J’ai reçu une lettre de tes parents. Je ne comprends pas. Où es-tu ? „

“ Cher Evan. Ton silence m’inquiète. J’espère qu’il ne t’est rien arrive. Je t’embrasse. „

“ Très Cher Evan. J’ai été très heureuse de recevoir enfin de tes nouvelles. Tu ne me racontes pas beaucoup de choses, néanmoins. Et tu ne me dis pas si tu vas bien. Je prie pour que ce soit le cas. (…) „



Il y a des choses que l’on voudrait oublier. Des choses que l’on aurait préféré ne jamais savoir.
Je veux me vautrer dans l’ennui. Me saouler dans l’oubli. Oublions. Oublions.
Puisque la réalité est si cruelle.
(Hainoa Stewart. Extrait du 1er journal; 1er Janvier 1998.)

“ 30 Juillet 2000 „
" Dans ma chambre, à 14:00"

Cher Journal,

C’est plutôt stupide, mais dès aujourd’hui, je commence un nouveau journal. Je ne peux plus utiliser l’ancien, parce que toutes les dernières pages ont été déchirées. Je ne comprends pas comment ça se fait. En tout cas, je ne me souviens pas y avoir touché, et personne d’autre n’avait les clés du journal. Est-ce que j’aurai oublié ? Je ne sais pas trop… En tout cas, Papa m’a offert un nouveau carnet pour que je puisse continuer à écrire. Il dit qu’il pense que ça me fera beaucoup de bien. Pourquoi ?
Je ne sais pas encore si je pourrais y mettre un mot tous les jours, mais au moins, j’aurais un confident si jamais je n’ai personne à qui parler. Il y a beaucoup de choses bizarres qui se passent autour de moi. Papa a toujours l’air un peu déprimé, et ne veut pas me dire la raison. J’ai l’impression qu’il me regarde comme une bête curieuse qu’il aurait peur d’effrayer. Pourtant, je ne pense pas avoir fait quelque chose de mal. Est-ce que j’aurais crié sur Papa sans le faire exprès ? Je n’arrête pas de le lui demander, mais il me répond par la négative. Il est étrange.

Aujourd’hui en tout cas, j’ai reçu la lettre d’Evan. Il dit qu’il pourra venir avec Papa et moi en Egypte. Il n'a rien mis d’autre. Mais j’en suis habituée. Cela doit faire deux ans qu’Evan ne me raconte plus rien sur son école, sur sa famille ou sur ses amis. J’ai l’impression qu’il répond le minimum à chaque fois. Je ne comprends pas pourquoi. Peut-être n’a-t-il plus le temps de m’écrire des lettres ?
On se rejoindra demain à l’Aéroport. Je ne sais pas comment on va se débrouiller avec les tickets, puisqu’on en a pas pris pour lui, mais je suppose que Papa va se charger de ça. Pour le moment, je continue de préparer mes valises. Et je nettoie mes draps, parce que Gerbille a encore voulut marquer son territoire dessus. Je pense que je ne pourrais réécrire ici qu’après le voyage en Egypte. Je ne voudrais pas non plus que Papa et Evan puissent lire dans ce carnet. Surtout que cette fois, il n’y a pas de cadenas.

Je suis très contente de pouvoir partir en Egypte. J’ai lu beaucoup de livres là-dessus, et j’aime beaucoup ces histoires de pyramides et de Pharaons. J’espère que j’aurai le droit de voir une véritable momie ! Et puis Papa m’a dit que nous allions loger dans un hôtel très côté. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire. Peut être que l'hôtel sera à proximité des côtes? Il a réussi à obtenir des chambres gratuites grâce à son travail. Papa a un poste à l’Ambassade. Mais lui n’a pas besoin de se déplacer tout le temps. Juste pendant les vacances, mais simplement pour vérifier si le pays est sécurisé, et si les locaux sont en bon état, apparemment. Je n’ai pas trop compris ce qu’il faisait réellement, en fait. Il semble que ce soit un bon travail. Papa a de la chance.
D’ailleurs, il m’a promis que nous irions faire de la plongée sous-marine ! J’avais toujours eu très envie d’en faire ! Peut-être qu’on pourra voir de très gros poissons, des coquillages, et des hippocampes. J’aime bien les hippocampes, mais on dit qu’ils sont très rares. J’espère que j’aurai la chance d’en voir un.

Il me tarde de revoir Evan. Je sens que je vais passer de bonnes vacances.

“ 29 Août 2000 „
Récit de l'Egypte : jour 1
" Dans ma chambre, à 13:00"

Cher Journal,

Nous sommes revenus d’Egypte hier, mais après avoir rangé toutes mes affaires, et mis les habits sales à la machine à laver, j’étais trop fatiguée pour écrire quoi que ce soit. En tout cas, le voyage était super bien ! Nous avons retrouvé Evan à l’aéroport le jour du départ, et il avait l’air plutôt content de nous voir. Par contre, durant tout le trajet, il n’a pas beaucoup parlé. Papa et lui se sont endormis dans l’avion, pendant que moi j’essayais d’attraper Gerbille, qui s’était enfuit à travers les allées de sièges. Je crois que Gerbille a le mal de l’air, et qu’il ne se sentait pas bien dans l’avion. C’est pour ça qu’il était aussi agité. Moi, du moment que je ne vois pas le sol, je n’ai aucune nausée. Du coup, j’ai évité de regarder par la fenêtre, même si les nuages avaient l’air joli. Je voulais éviter de passer le trajet en avion dans les toilettes en train de vomir mes céréales au miel. Après avoir récupéré Gerbille, qui était parti se réfugier sur le chapeau d’un Monsieur chauve, je suis retournée m’assoir, et j’ai regardé le film qui passait. C’était A Walk to Remember (Le Temps d’un Automne), avec Mandy Moore. J’ai beaucoup aimé, même si j’ai énormément pleuré à la fin, vu que l’héroïne dit qu’elle va mourir d’une leucémie. Je ne sais pas pourquoi, l’idée de mourir me touche beaucoup depuis quelques temps. Depuis que je sais que je vais voir Evan, en fait. Je ne comprends pas. Peut-être que c’est parce qu’il y a eu beaucoup de morts pendant la Bataille de Poudlard, et que justement, avant de rejoindre Harry et les autres, j’étais chez Evan. Du coup, à chaque fois que je pense à lui, ça me rappelle les morts. C’est sûrement ça, l’explication. Sinon, je ne vois pas.

Nous sommes ensuite arrivés à l’aéroport d’une ville dont je ne me rappelle pas le nom, et on s’est changé, parce qu’il faisait vraiment très chaud. Ca contrastait énormément avec la pluie qui tombait sur Londres lorsque nous sommes partis. Puis on a rencontré le guide, Rodrigo, qui était super bronzé, et qui se baladait en tong et en t-shirt/bermuda. Il m’a même laissé essayer son grand chapeau de paille, parce qu’il disait que j’étais « Bonita», ce qui a paru outrer Papa. Mais c’est surtout qu’il n’avait pas vraiment compris. Il me semble que ça veut dire « jolie », en espagnol. Rien de choquant, donc. D’ailleurs, je doute un peu que Rodrigo soit vraiment Egyptien. Il parlait en roulant les « r », mais il en connaissait un rayon sur le pays. Il a pu m’apprendre tout un tas de chose ! Et puis, c’était un sorcier, en fait. Il m’a dit en secret que lorsqu’une famille de sorcier –ou dont un des membres était sorcier- voulait partir en vacances, le Ministère de la Magie contactait l’office du tourisme, et proposait aux vacanciers un guide sorcier ou non. Papa en a choisi un qui connaissait des sorts, parce qu’il se sentait plus en sécurité, comme ça. Et puis Papa aime vraiment beaucoup la magie ! Même s’il y avait Evan, on a réussi à garder tout ça assez confidentiel. Et puis Evan est resté très distant pendant tout le séjour, donc ça n’a pas posé de problèmes.

Ensuite, Rodrigo nous a accompagné en voiture jusqu’à l’hôtel, qui était super luxueux. Et pendant qu’il se garait, on est parti prendre nos chambres. Papa et Evan ont dormi dans la même, et moi j’étais toute seule dans la mienne. Mais il n’y avait qu’un lit simple dans la chambre de Papa. Je suppose que l’un des deux dormait sur le canapé, vu qu’il était très grand et confortable. D’ailleurs, en parlant de l’hôtel, il était trop génial. On avait une piscine et un jacuzzi sur le toit, et on pouvait y accéder quand on le voulait ! Puis pour les repas, il y avait un grand self avec tout plein de choix. Les petits déjeuners étaient de toutes les origines. Il y avait des œufs brouillés, au plat, en omelette ou à la coque avec du bacon , des toasts grillés, à l’anglaise, du pudding et du corned-beef. Mais aussi des gâteaux et biscuits français, comme du gâteau basque à la confiture de cerise noire –j’en ai pris, et c’était très bon !-, des cannelés bordelais –qui avaient une forme de petit Kouglof. Mais c’était excellent !- et d’autres trucs dont je me rappelle pas. Puis des spécialités locales, et tout un tas de fruits exotiques, comme de la papaye, de l’ananas, du litchi, du longane, et de l’arbousier. Il y en avait même un qui avait une épaisse peau violette, et une chair blanche à l’intérieur, avec de gros noyaux ronds. C’était plutôt acide et juteux, mais c’était sympa ! Par contre, personne n’a pu me dire ce que c’était. Et comme Rodrigo ne mangeait pas avec nous, je le saurais peut être jamais

“ 29 Août 2000 „
Récit de l'Egypte : jour 1 (suite)
" Dans ma chambre, à 14:00"

Cher Journal,

Oui bon, parler de choses à manger m’a donné faim, donc je me suis absentée un petit peu. Mais je vais continuer mon récit.
On est arrivé en Egypte en début d’après-midi, donc Papa a insisté pour qu’on aille directement sur le toit de l’hôtel. Il paraît que pour faire de la plongée, il faut tout d’abord une initiation, qu’on fait dans une piscine. D’après Rodrigo, normalement, on n’a pas le droit de plonger avant une semaine, dans le meilleur des cas. Mais comme il est sorcier, il a pu nous donner un coup de pouce et utiliser la magie lorsqu’on était sous l’eau. Du coup, il réduisait tous les mauvais effets que pouvait avait la pression sur nous. Il a quand même insisté pour qu’on s’entraîne dans la piscine avant, pour limiter les dégâts. C’était amusant d’aller sous l’eau avec la grosse combinaison, et la bouteille de gaz. On avait même de grandes palmes. J’ai eu la chance d’en avoir deux de séparées, mais Papa a eu celles collées. Donc il devait tordre les fesses pour nager comme une sirène. C’était trop marrant !

Je pense qu’on a passé presque toute l’après-midi à s’entraîner comme ça. Evan est aussi descendu dans l’eau, et il était très content. Il me faisait même des signes de la main, et on essayait de communiquer en muets. Mais bon, ce n’était pas très facile.
Une fois que Rodrigo ait jugé qu’on était prêt, et est remonté et on s’est changé pour aller visiter le marché. Il y avait plein de stands avec des Egyptiens qui vendaient des souvenirs de vacances, et des objets censés détenir des propriétés anti-esprits. Mais le guide nous a dit que c’était que du pipo, et que si on voulait vraiment acheter quelque chose qui fonctionnait, il valait mieux aller au marché des sorciers. On n’a pas pu y aller ce jour ci, parce qu’Evan était là, et qu’il n’est pas au courant du fait que j’ai des pouvoirs magiques. Mais bon. On s’est quand même bien amusé en regardant des vendeurs de scarabées séchés, des charmeurs de serpents, et même un type qui avalait une épée. Je ne sais pas trop comment il s’y prenait, mais à le voir, j’avais mal à la gorge.

Papa a fait quelques achats, parce qu’il trouvait qu’une carpette brodée ferait ‘cool’ dans le salon. Il l’a payée plutôt cher, et je pense qu’il s’est fait entuber quand le vendeur a dit (traduction made by Rodrigo) qu’il s’agissait d’un tapis qui avait appartenu à Ramsès je-sais-plus-combien. Mais bon, comme Papa est naïf, je l’ai laissé faire. Et puis je m’en fiche, on a plein d’argent. D’ailleurs, on a donné quelques pièces à des enfants qui faisaient l’aumône. Mais comme juste après, des quinzaines de petits sont venus pour réclamer, et qu’on n’avait pas de pièces pour tout le monde, Papa a déclaré que c’était la dernière fois. Puis on a acheté de la Pastèque à grignoter sur le retour, et on est rentré à l’hôtel. Le soir, on est ressorti pour manger dehors en plein air, et on a goûté des spécialités locales. J’ai même goûté de gros insectes grillés, et c’était plutôt bon. Papa a eu peur, et a préféré se jeter sur de la viande, avant que Rodrigo ne lui dise que c’était des brochettes de chameau. Il a eu mal au ventre toute la soirée, et je crois même qu’il a passé la nuit dans les toilettes. Mais comme j’étais pas dans sa chambre, je ne peux pas trop savoir. Il faudra que je demande à Evan, un de ces quatre.

“ 29 Août 2000 „
Récit de l'Egypte : jour 2 - Plongée sous-marine
" Dans ma chambre, à 14:30"

Cher Journal,

Le lendemain, nous avons pu enfin faire de la plongée. Bon. Rodrigo disait que si on se faisait contrôler, on aurait sûrement des problèmes vu que c’était illégal (et c’était où d’ailleurs, île et gale ? clin d’œil à Harry, ahah). Nous sommes donc arrivés dès 9 heures au quai, parce qu’apparemment, l’après-midi, les plages étaient noires de monde. On a pu louer un bateau, et Rodrigo nous a guidés vers un coin qu’il avait déniché et qui était, paraît-il, idéal pour la plongée. Il nous a ensuite fait enfiler toute une artillerie de protections, puis nous a permis de plonger. Papa avait encore hérité des palmes collées qui le faisait ressembler à une sirène.

Lorsque j’ai sauté dans l’eau, j’étais partagée entre l’excitation et l’appréhension. Après tout, on ne savait pas ce qui pouvait se passer, sous l’océan. Et puis, j’aurai eu beau crier, personne ne m’aurait entendue… J’avais peur de rencontrer un requin, en fait. Mais Rodrigo nous avait assuré qu’il n’en avait jamais vu à ces endroits-là. Il disait qu’à cause des coraux, le PH de l’eau repoussait les requins. Il faudra que je me renseigne là-dessus. Bref.
Les premières secondes, j’avais du mal à réaliser ce qui m'arrivait. C'était comme un monde tout nouveau qui s'offrait à moi, et me livrait ses secrets. De l’eau claire et turquoise à perte de vue ! Il y avait même des récifs de coraux justes en dessous, et un silence qui était perturbant… Au départ, j’avais un peu peur. Mais finalement, ce silence inquiétant est devenu très agréable. C’était incroyable de se retrouver coupé du reste du monde. On se serait cru dans une bulle. Parfois, cette sensation me faisait un peu penser à celle qu’un embryon devait ressentir à l’intérieur du ventre de sa mère. Mais comme je n’ai aucun souvenir de cette période de ma vie, je ne peux pas trop comparer. C’était merveilleux. J’avais l’impression que ma tête s’embrouillait, et que je pouvais ne plus penser à rien. J’oubliais. J’oubliais tout.

L’arrivée de Papa et d’Evan m’a un peu tirée de ma rêverie. J’ai regardé autour de moi, et ait remarqué d’autres détails que les coraux. Il y avait beaucoup d’algues et d’anémones de mer. Quelques rochers, sur lesquels étaient accrochés diverses moules, et du sable blanc à plusieurs mètres sous nos pieds. Evan a même trouvé un Bernard l’Ermite en fouillant un petit peu. Au départ, nous avions l’impression d’être totalement seuls. Mais bientôt, de nombreux poissons sont venus à notre rencontre. Je pense qu’en sautant et en remuant l’eau, ils se sont enfuis par peur. Mais étant donné qu’on ne bougeait que très peu, ou qu’on le faisait à leur manière, ils sont revenus. Les poissons sont plutôt curieux. Il y en a même un qui me suivait à la trace, et essayait de me palper le haut du dos avec sa bouche en forme de ventouse. Peut-être me prenait-il pour une algue bizarre, avec ma combinaison verdâtre.
Nous n’avions même pas besoin de nous déplacer, car les poissons se succédaient, comme s’il voulait qu’on les admire à la file. Il y en avait un gros qui était moitié jaune, et moitié magenta ! C’était impressionnant. Je ne savais pas que des poissons pouvaient avoir de telles couleurs. Un moment, nous avons même eu la chance d’admirer un gros banc de poissons minuscules et lumineux. J’aurai bien voulu voir des dauphins aussi, mais il paraîtrait qu’il n’y en ait pas dans ce coin d’eau. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion d’en voir de tout le voyage. Mais bon.

Je ne sais plus combien de temps nous avons passé à rester là, contemplant le monde marin. Un moment, même, Papa est tombé sur un énorme poisson avec de gros yeux globuleux, qui, disait-il, avait le signe des Mangemorts sur le front. Persuadé que c’était un animagus au service du Seigneur des Ténèbres, il est remonté illico presto, craignant de se faire prendre pour cible. Si vous voulez mon avis, il psychote un peu beaucoup. Non mais c’est vrai quoi. Ça doit faire 3 ans que Celui-dont-on-a-oublié-le-nom est mort, et il faut toujours qu’il me pose ses questions débiles pour s’assurer que je suis bien sa fille et pas un ennemi qui aurait pris mon apparence. Enfin. Il le fait moins maintenant, parce que le regard de tueur que je lui lance à chaque fois est tellement caractéristique, qu’il m’identifie immédiatement. Mais revenons à la plongée.
C’était si fascinant, que je n’ai pas vu l’heure passer. Alors, quand Rodrigo est arrivé et nous a fait signe de sortir parce qu’il était l’heure de rentrer, j’ai été très déçue. Par chance, nous avons recommencé l’opération tous les matins. On faisait de la plongée avant d’aller visiter le reste du pays. Enfin. Sauf Papa. Parce que Papa avait eu trop peur du gros poisson.

“ 29 Août 2000 „
Récit de l'Egypte : jour 3 - Le Marché Sorcier
" Dans ma chambre, à 15:00"

Cher Journal,

Le 3 ème jour, Evan est tombé malade. Et il a insisté pour qu’on sorte sans se préoccuper de lui. Il disait qu’il avait envie de rester tout seul. Sûrement pour ne pas nous gâcher le voyage. Nous l’avons donc laissé à l’hôtel, et j’ai demandé à une dame de chambre de vérifier régulièrement si Evan n’avait pas besoin de quelque chose. Je lui ai même glissé un pourboire. J’avais demandé à Papa de le faire, mais il m’a répondu que ce n’était « pas nécessaire ». Ce n’est pourtant pas son genre. Mais bon, peut-être était-il fâché parce qu’Evan ne voulait pas qu’on reste avec lui ? Je ne saurais sans doute jamais.

En tout cas, Rodrigo en a profité pour nous faire visiter le marché sorcier. Ce matin-là, je ne suis pas partie faire de la plongée parce que l’idée d’y aller toute seule ne m’enchantait pas vraiment. Du coup, nous sommes retournés en ville, et notre guide nous a amené jusqu’à une sorte de petite maison en pierre où vivait un guérisseur et une vendeuse de plantes médicinales. Là, il s’est dirigé vers un grand vase de forme bizarre qui servait de décoration, et a tapoté avec sa baguette magique dessus, en prononçant quelque chose en Egyptien –en tout cas c’est ce qu’il me semblait. Je sais pas en quelle langue parlent les Egyptiens, moi !-. Une large trappe est alors apparue à côté du vase, et Rodrigo nous a fait signe de descendre par les escaliers qui étaient dissimulés. C’est alors qu’après quelques secondes de marche, nous avons débouché dans le quartier sorcier.

Apparemment, les Egyptiens ont le même mode de fonctionnement que les Anglais. Sauf que leur rue ne s’appelait pas Chemin de Traverse, comme à Londres, mais quelque chose comme Ludakar Kabou (en tout cas, c’est ce que j’ai cru comprendre lorsque Rodrigo nous a présenté l’endroit). Mais si on faisait la traduction, peut être que ça reviendrait au même. En tout cas, c’était le même principe : une grande avenue cachée aux yeux des moldus où il y avait tout un tas de boutiques typique du monde des sorciers. Des magasins de Quidditch, de livres, d’ingrédients magiques et de potions. Il y avait même un fabriquant de baguettes magiques. Rodrigo nous a dit que la majorité des baguettes Egyptienne étaient faites avec des roches et de l’argile, plutôt que du bois. D’ailleurs, la sienne était faite de granit rouge. Je me demandais si ce n’était pas trop lourd, et si l’argile n’allait pas s’altérer avec l’eau, mais Rodrigo m’a répondu que c’était la raison pour laquelle les baguettes égyptiennes étaient bien plus courtes, et que le flux magique qui passait à travers les rendait incassables. Il n’empêche que je trouve que la mienne est plus belle. Avec son joli bois de bouleau blanc.

Nous nous sommes tout de même bien plus attardés dans la Confiserie Magique, qui était aussi grande que Honeydukes à Londres. Par contre, ils ne vendaient pas exactement les mêmes sucreries. Bon d’accord, il y avait des Chocogrenouilles –même si je crois que c’était plus des Chococrapaudcornud’Egypte qu’autre chose- et des Dragées Surprises de Bertie Crochue. Mais Rodrigo nous a dit que les cartes à collectionner représentaient surtout des mages célèbres d’origine égyptienne, et que les Dragées avaient des goûts qu’on ne trouvait pas en Angleterre, comme « scarabée », « chameau », « dromadaire » ou « sable ». Du coup, j’en ai acheté une boîte, juste pour essayer. Je suis tombée sur une dragée qui avait une couleur mauve, mais je n’ai pas réussi à identifier le parfum. En tout cas, c’était parfaitement ignoble. Rodrigo et Papa ont explosé de rire quand ils ont vu ma tête. Mais Papa a moins rigolé lorsqu’il est tombé sur le goût « chameau ». Surtout vu les impacts gastriques qu’avaient eu les brochettes, deux jours plus tôt. Rodrigo, plus malin, a refusé poliment lorsque je lui en ai proposé.

J’ai acheté pas mal d’autres bonbons originaux, dont une boîte qui permettait de cracher de l’eau à la manière des dromadaires, et des pharaons et scarabées en sucre. Nous avons ensuite fait un arrêt à la terrasse d’un café qui faisait des glaces pilées, afin de nous rafraîchir. Il faisait tellement chaud qu’on s’enduisait de crème solaire toutes les demi-heures pour ne pas se transformer en écrevisse. Mais Rodrigo n’avait pas vraiment ce problème, lui. veinard.
On a aussi voulu visiter l’Animalerie, mais Papa a vu dans la vitrine une énorme mygale vivante jaune et noire qui bougeait, et a jugé préférable de ne pas y entrer. Il avait la frousse, ce trouillard. J’ai ensuite acheté une jolie plume d’un oiseau exotique je ne connaissais pas, et nous sommes revenu à l’hôtel.

En rentrant, j’ai croisé la dame de chambre à qui j’avais donné quelques pièces. Je lui ai demandé si elle s’était bien occupée d’Evan en anglais, et elle a répondu assez approximativement qu’il n’y avait personne dans cette chambre-là. Inquiète, pensant qu’il était sorti pour essayer de nous trouver, je suis remontée et je l’ai vu qu’il dormait. En le réveillant pour savoir où il était parti, il m’a répondu qu’il n’avait pas quitté la chambre, même pour manger, et qu’il était resté à roupiller ici jusqu’à ce qu’on rentre. C’était incohérent.
Bah. La dame devait certainement avoir eu la flemme de s’occuper de lui. Voilà que je regrettais déjà les pièces que je lui avais filées. L’ingrate.

“ 29 Août 2000 „
Récit de l'Egypte : la fin du voyage
" Dans ma chambre, à 15:30"

Cher Journal,

Je pense que m’étendre sur le reste du voyage en Egypte n’est pas nécessaire. Après tout, il n’y a rien eu de notable de tout le reste du séjour.
Nous avons continué à plonger tous les matins, et nous avons visité tout un tas de monuments les après-midi. Nous sommes allés voir la Vallée des Rois, et d’autres coins où avaient été construites des pyramides. Il y avait énormément de touristes, et apparemment, certaines tombes étaient fermées au public. Mais comme Rodrigo est un sorcier, il a réussi à nous faire visiter certaines pièces que les moldus ne devaient surtout pas voir. Alors, tandis qu’Evan était occupé à marchander un objet avec un vendeur, Rodrigo nous a dit d’aller jeter un coup d’œil dans l’antichambre de Toutankhamon. D’ailleurs, heureusement qu’Evan n’était pas là, parce que Toutankhamon, il se croyait trop à Sterne. Il dansait la salsa devant son sarcophage. Et le pire, c’est qu’il dansait super bien !

Papa a éclaté de rire, ce qui a paru offusquer Toutankhamon. Du coup, il s’est arrêté de danser, et s’est approché de nous les bras tendus pour nous faire peur. Et pendant que Papa prenait ses jambes à son cou c’est trop un froussard, Papa, Toutankhamon s’est pris les pieds dans une de ses bandelettes, et s’est mangé le carreau. C’était vraiment trop comique ! Mais bon. Rodrigo m’a fait signe de partir, et nous sommes ressortis de la Pyramide. Evan était toujours en train de marchander, et je l’ai attrapé par le bras pour le ramener à l’hôtel. Apparemment, le vendeur avait fait comme s’il n’y avait eu personne devant lui. On dirait qu’il ne voyait pas Evan. D’ailleurs, je crois que personne ne voit Evan. C’est que Rodrigo, quand on s’est présenté, a mis beaucoup de temps à le remarquer, et il a fini par dire « Ahh.. Bonjour Evan », sous le regard inquiet de Papa. Sûrement plus par politesse, que parce qu’il l’avait vraiment vu. Mais les jours suivant, il n’avait aucun mal à le discerner. Pourtant, Evan est bien là. Papa le voit aussi, je crois. Ou bien est-ce que je suis devenue folle ?

Et après presqu’un mois, nous sommes rentré en avion. On a d’ailleurs été bien embêté, parce qu’il y avait déjà quelqu’un à la place d’Evan, et qu’il ne voulait pas le laisser s’assoir. Du coup, il a dû rester dans les allées, et se pousser à chaque fois que quelqu’un allait aux toilettes. Ce n’était pas vraiment pratique. Et puis quand l’avion a atterrit, il n’a même pas pu accrocher sa ceinture. Mais bon, il ne lui est rien arrivé, encore heureux !
En rentrant, je me suis aperçue que j’avais beaucoup bronzé en Egypte. Enfin c’est normal, vu qu’il faisait vraiment très chaud, et qu’il n’y avait jamais aucun nuage pour masquer le soleil. Par contre Papa, lui, a attrapé beaucoup de coups de soleil. Il n’a jamais eu vraiment de chance, Papa… Gerbille aussi a bronzé, j’ai l’impression. Mais c’est peut-être parce qu’en revenant, il s’est jeté dans une flaque d’eau sale. Il paraissait plus sombre. Depuis, je ne l’ai pas revu, parce qu’il est parti s’amuser avec des copains du quartier. J’espère juste qu’il ne se fera pas manger par un chat.

Bon, je crois que je vais commencer mes devoirs de vacances, parce qu’il y en a plein, et que je n’ai ouvert aucun cahier depuis fin Juin. J’espère que j’aurai le temps de les finir. Au pire, je demanderais à Nicolas si je peux recopier sur lui s’il peut m’aider. Et puis il reste un jour de vacance. A la rigueur, je les ferais dans le train. Ou bien je demanderais à Barny Harper, le Succulent de venir les faire à ma place. Il est gentil, Harry.

“ 30 Août 2000 „
Chemin de Traverse avec Orla Quirke
" Dans ma chambre, à 20:00"

Cher Journal,

Aujourd’hui, nous sommes partis faire nos emplettes pour la rentrée. J’ai toujours bien aimé faire les fournitures, étant donné que c’est l’occasion d’acheter tout un tas de nouveaux gadgets amusants. Surtout dans le monde sorcier, où rien n’est fixe. J’en ai profité pour acheter une nouvelle plume en sucre. L’ancienne était trop vieille. Et puis l’année dernière je me suis faite griller par le Professeur MacGonagall parce qu’elle trouvait que ma plume avait une forme bizarre. Je savais bien que je n’aurai pas dû la croquer en cours d’Histoire de la Magie, mais j’avais tellement faim… Du coup, elle me l’a confisquée, et n’a pas voulu me la rendre. En plus, elle disait que réutiliser la même plume plusieurs fois n’était « pas très hygiénique ». Mais bon, si je devais en racheter une à chaque fois que je m’ennuie en cours, j’aurai plus d’argent de poche au bout de trois jours !
Pour ce qui est des Livres, je ne les ai pas achetés parce que Barny et Isaac m’ont donné les leurs. Ça aide d’avoir des amis plus âgés ! Mais il y a eu quelques changements dans les programmes, donc j’ai dû quand même en payer deux. Après, j’ai racheté quelques ingrédients qu’il me manquait pour les potions, vu que je compte continuer cette matière. J’ai aussi croisé Orla qui faisait des courses, et nous sommes parties ensemble chez Honeydukes tandis que Papa est parti flemmarder dans un bar.

Ben je peux dire que le Honeydukes de Londres il est nettement mieux que celui en Egypte ! Au moins, il n’y a pas trop de trucs bizarroïdes. J’ai acheté quelques paquets de Suçacides, parce que j’adore les goûts acidulés, de Chocoballes et de Fizwizbiz. Avec Orla, on a fait un concours de celle qui arrivait à flotter le plus haut. Mais c’est Orla qui a gagné !
Puis on est parti à l’Animalerie Magique –sans grosses mygales, cette fois-, et on a acheté des granulés pour Gerbille et Spaghetti, qui lançait des « Wouabêt » sonores depuis la poche d’Orla.
On a fait un grand détour à la Boutique de Georges Weasley : Farces pour Sorciers Facétieux, où il y avait plein de nouveautés, comme d’habitude ! Georges m’a reconnue et m’a fait un clin d’œil. Je me souviens que lors de ma Cérémonie de Répartition, les jumeaux Weasley m’avaient sifflée. Ça m’attriste que Fred soit mort… Je l’aimais bien.

Avec Orla, nous avons acheté quelques bricoles, comme des Boîtes à Flemme –même si certains Professeurs ne se laissent plus avoir- et des Feuxfous Fuseboum que nous prévoyons de faire exploser ensemble lorsqu’on sera retournées à Poudlard. J’ai aussi pris une de leur plume qui s’auto-encre, parce que les trouve très pratiques. Même si là, j’écris avec la jolie plume bleu verte jaune et marron que j’ai acheté en Egypte –je ne sais d’ailleurs toujours pas de quel oiseau elle provient-. Après avoir pris une glace ensemble (praliné/menthe-chocolat/Kinder/Nutella pour moi), nous sommes reparties. J’ai promis à Orla qu’on se retrouverait à la Gare pour être dans le même compartiment. Au moins, je sais avec qui je passerais le trajet.

Je suis ensuite rentrée avec Papa, et Gerbille aussi était revenu de son escapade. Malgré ses protestations, j’ai quand même réussi à le laver : il était trop crade.
Nous avons ensuite dîné, et je suis partie me coucher. Après-demain, ce sera la rentrée. Il faut que d’ici là, je finisse mes devoirs. Je crois que ça risque d’être difficile.

“ 1er Septembre 2000 „
Poudlard Express et Crapaud Soleil
" Dans le Train, juste avant d'arriver à Poudlard "

Cher Journal,

Finalement, je n’ai pas eu le temps de finir tous mes devoirs de vacances. Il me reste encore 20 cm de parchemin pour le cours de Défense Contre les Forces du Mal, et 30 cm à rendre à Trelawney sur les songes prémonitoires. Heureusement que j’ai abandonné certaines matières. Sinon, j’aurai eu encore plus de choses à faire. Je pense que Nicolas pourra m’aider pour la DCFM. Je n’ai pas encore fait de rêve pour Trelawney, mais de toute façon, je ne crois pas à la Divination. Et je ne me souviens pratiquement jamais de mes rêves. Si jamais je n’ai rien à écrire d’ici le premier cours de Divination, je crois que je vais inventer quelque chose. Harry m’a dit qu’il le faisait très souvent, lui. Et que généralement, il obtenait de meilleures notes que quand il faisait le travail correctement, l’essentiel étant, selon lui, d’écrire le plus de catastrophes possibles. Les destins tragiques sont les préférés de cette vieille folle de Trelawney. Je crois que je vais faire en sorte de me prédire un futur avec au moins trois passage à Ste Mangouste, et deux ruptures amoureuses. Ça devrait faire bon effet.

En tout cas, j’ai dû faire ma valise en quatrième vitesse ce matin. J’espère que je n’ai rien oublié à la maison, mais au pire, j’enverrais un hibou à Papa pour qu’il me les renvois. Il m’a ensuite amenée jusqu’à la Gare King-Cross, et je suis passée par le mur de la voie 9 ¾, comme tous les ans. Papa ne m’a pas accompagnée, parce qu’il a toujours eu peur de passer par là, et étant donné qu’il est moldu, il n’est pas sûr que le passage s’ouvre pour lui. Il aurait juste l’air d’un gros crétin qui a foncé dans un mur.

J’ai rapidement retrouvé Orla qui m’attendait sur un banc, parmi des centaines d’élèves qui piaillaient comme des poules. Je n’ai vu ni Marine, ni June, mais je suppose qu’elles sont restées ensemble dans un même compartiment. Avec Lenalee, peut-être. En tout cas, Orla n’aime pas traîner avec elles, et je pense que c’est réciproque. Elles n’ont pas tellement les mêmes sujets de conversation. Avec Orla par exemple, on ne parle jamais de garçons. Sujet que Marine aborde au moins une fois par heure. Mais bref.
Nous sommes montées dans le Poudlard Express, et nous avons pu trouver un compartiment vide. Je n’ai pas eu le courage de chercher Nico dans tout le train, et je suppose que Fredericke et Billie sont restées dans le compartiment réservé aux préfets. Ah oui. Fredericke m’a dit qu’elle était préfète quand je l’ai vue sur le quai ! Je suis tellement contente pour elle, elle le méritait depuis longtemps. Mais elle n’avait pas l’air très enthousiaste. D’ailleurs, je me demande pourquoi Haven n’est plus préfet. Enfin bon…

Orla m’avait déjà parlé de ses vacances la veille. Elle était partie à Boston le mois de Juillet, et s’est ennuyée à son manoir pendant tout Août. C’est dommage, puisque moi je n’étais pas là en Août. Sinon, on aurait pu aller l’une chez l’autre, ça aurait déjà été plus amusant.
On a donc parlé de Crapaud Soleil, et de ce qu’on comptait faire cette année pour que le spectacle remporte encore plus de succès. On pensait à créer des affiches plus attrayantes, et on a même commencé à faire des croquis. Comme toujours, c’est moi qui me suis occupée des dessins. Orla trouve que je suis douée. Je pense que le résultat final était plutôt bon. Orla a dit que c’était « trop banane ! », et si on n’a pas d’idée avant le spectacle, je pense qu’on va garder cette esquisse. Je sens qu’on va encore bien s’amuser !

Bon. Le train vient d’arriver, et Orla ne va pas tarder à revenir. Elle était partie aux toilettes parce que Spag’ avait le mal de transport. Pendant ce temps, j’en ai profité pour me changer et écrire un peu. D’ailleurs, la voilà. J’espère que notre Crapaud vedette va mieux. Sinon, pas de Crapaud Soleil cette année !

“ 1er Septembre 2000 „
Cérémonie de Répartition
" Grande Salle, pendant la Cérémonie "

Cher Journal,

Orla est revenue juste après, et Spag’ allait visiblement un peu mieux. Il était quand même encore un peu violet, mais je pense qu’il reprendra ses couleurs normales lorsqu’on descendra du train. Et puis même, en violet, il est super beau ! Peut-être que pour Crapaud Soleil, un crapaud pas vert ça serait encore plus banane ! Voire même jaune ou orange, pour symboliser le soleil. J’en ai parlé à Orla, pour voir si on pouvait utiliser des sorts pour le faire changer de couleur, et elle avait l’air super enchantée à cette idée. Elle trouvait justement que Spag’ était un peu « Vert Serpentard ». Mais je trouve qu’il est quand même beau, le vert de Spag’ ! D’ailleurs, j’ai une chaussette qui lui ressemble vachement ! Avec toutes ses pustules ! Je me demande même s’ils n’ont pas utilisé un des cousins de Spaghetti comme modèle pour les faire. Je pense que je vais l’offrir à Dobby, puisque ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu. En tout cas, cette année, Crapaud Soleil, ça risque d’être vachement bien ! En plus, j’ai appris de nouveaux tours à Gerbille… Ça va être trop banane !

Nous sommes ensuite sorties du Poudlard Express, et nous sommes montées dans les Diligences qui menaient au château, tirées par ces bizarres créatures noires. On les avait étudiées, une année, en Cours de Soins aux Créatures Magiques. Je crois que ça s’appelait des Sombrals. Mais à l’époque, je ne les voyais pas. Je pense que tous ceux qui ont participé à la Bataille de Poudlard peuvent les discerner, à présent. C’est étrange de dire ça, mais c’est comme si c’était un privilège. On aurait quand même tous préféré ne jamais avoir à les voir… mais une fois qu’on s’y habitue, ils sont plutôt sympathiques. J’ai essayé de donner un Chocogrenouille à l’un d’entre eux, mais il n’en a pas voulu. Je crois que ça ne mange que de la viande fraîche. En tout cas, c’était ce que Hagrid leur avait donné quand il nous les a présentés.

Arrivés au Château, nous sommes directement entrés dans la Grande Salle, tandis que les 1 ère années attendaient dans les escaliers et écoutaient plus ou moins attentivement les explications du Professeur McGonagall. Je me suis séparée d’Orla pour aller m’assoir à la table des Gryffondors, tandis qu’elle rejoignait les Serdaigle. C’est trop bête qu’on ne soit pas dans la même maison… Même si on va souvent manger à la table l’une de l’autre.
J’ai aperçu vaguement Anabelle Montgomery chez les Poufsouffle, qui papotait d’un air inexpressif avec l’autre préfète des Blaireaux, dont je ne me souviens plus le nom. Je crois que ça ressemble à une marque de pain de mie, mais j’en suis pas sûre. Je ne parle plus à Ana’ depuis super longtemps. Je ne sais pas comment ça se fait, alors qu’on s’entendait vachement bien juste avant que je parte du Château. J’ai l’impression qu’elle a beaucoup changé… elle a l’air… intimidante, maintenant. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas osé aller la voir. Mais elle ne fait pas trop d’efforts non plus de son côté. Bah. Tant pis.

A présent, je suis assise juste en face de Fredericke et Billie. Nicolas m’avait gardé une place à côté de lui. Ça me fait très plaisir de le revoir, il m’a beaucoup manqué durant les vacances. Mais comme il était en voyage avec ses cousins, on n’a pas pu passer du temps ensemble. Pour le moment, il suit avec attention la Cérémonie de Répartition, en applaudissant à chaque élève envoyé dans notre maison. Le Choixpeau Magique a encore fait un discours bizarre, et je l’ai écouté à moitié. J’ai l’impression qu’il est de plus en plus usé. Mais la répartition ne m’intéresse pas trop. J’en profite donc pour écrire un peu, pendant que personne ne me regarde.
Une fois la répartition terminée, et le Choixpeau rangé, Fredericke et Billie se sont levées pour faire un discours, immédiatement suivies du Capitaine de l’Equipe de Quidditch, qui s’est présenté. Mais comme je pensais à autre chose, et que j’écrivais, je ne me rappelle plus de son prénom. Zut alors. Enfin, ça n’a aucune importance.

Oh Oh! Il y a un 2 ème année qui me pose des questions sur le Manchot Empereur de Floride. Je crois que je vais arrêter d’écrire pour lui répondre. C’est bien d’avoir des jeunes élèves intéressés. Il ira loin, ce petit…

“ 2 Septembre 2000 „
Dortoir des Gryffondor
" Après le Banquet, vers 23:00 "

Cher Journal,

Ce soir, j’ai fait une rencontre fan-tas-ti-que ! Je ne m’étais pas trompée. Le 2 ème année qui était intéressé par les Manchots de Floride est vraiment prometteur. Je pensais que c’était une tête creuse à qui j’allais pouvoir enseigner tout un tas de truc sur les manchots, mais il s’est révélé être encore plus cultivé que moi ! Bon en même temps, c’est normal. Lui c’est un passionné des oiseaux, donc il est très doué, mais juste dans ce domaine. Tandis que moi je connais pas mal de choses sur plusieurs sujets, alors c’est encore mieux ! de toute façon, j’avouerais jamais que quelqu’un est plus doué que moi En tout cas, j’ai pu apprendre plein de choses avec lui. J’ai fait semblant de déjà les savoir, pour ne pas paraître ignorante, mais j’avoue qu’il a failli me clouer le bec. et sans mauvais jeu de mot C’est un petit Gryffondor à surveiller. Je pense que je lui demanderai très prochainement de faire partie des émissaires, et de me suivre dans ma quête de sauvegarde des manchots de Floride et des pingouins d’Alaska ! Camille Moreau, qu’il s’appelle. On a un peu discuté sur les manchots, mais après, Nicolas m’a parlé, alors j’ai fini la fin de la soirée sur le sujet de nos vacances respectives.

Nicolas a passé l’été chez ses cousins, pour ne pas se retrouver tout seul. Etant donné que Dennis est… décédé, il se sent un peu délaissé pendant les grandes vacances. Mais l’année prochaine, je demanderais à Papa si Nico peut venir avec nous. Je ne sais pas trop où on ira, mais il semblerait que ce soit la France. Ce sera chouette, j’ai toujours voulu voir la grande Tour Eiffel ! Même si Papa m’a dit qu’avec mes vertiges, je risquais de même pas pouvoir y monter. Pfff ! Même pas vrai ! Je suis sûre qu’il dit ça parce qu’il n’a pas envie de faire la queue. Apparemment, on en a pour facilement 3 heures, rien que pour prendre les escaliers. Alors pour l’ascenseur, j’imagine même pas… –il est hors de question que je monte tout ça à pied !- Enfin bon. Nico a dit qu’il s’était pas mal amusé, même s’il aurait bien voulu que je vienne passer quelques jours chez lui. Mais étant donné que j’étais en Égypte, je n’ai pas pu. Il a joué au Quidditch tout le mois de Juillet. Et là, heureusement que je n’étais pas avec lui, parce que je me serai fichtrement ennuyée.

En dehors, Fredericke m’a dit qu’il n’y avait pas de croissants dans le compartiment des préfets. Moi qui croyais qu’ils avaient un traitement de faveur ! Décidément, à Poudlard, ce sont vraiment des radins ! J’espère qu’il n’y aura pas de rupture de stock de lait, cette année. Je n’ai toujours pas trouvé les vaches de Poudlard, alors ce serait plutôt gênant. Il faudra que je repasse voir Dobby aussi, un de ces quatre. Ça fait une éternité que je ne l’ai pas vu. Il est peut-être parti avec Barny ? Qui sait. Les autres elfes de maisons ne veulent pas trop me dire, on dirait. Bah. Je finirais bien par le savoir un jour. J’ai préparé mes plus belles chaussettes rien que pour lui !

Je suis assez contente d’être revenue à Poudlard. C’est sûr, j’aurais préféré rester un peu plus en Égypte avec Papa, Gerbille, Rodrigo, et surtout, Evan, mais bon. Retrouver les amis de l’école, c’est chouette aussi. Sans Nico, Orla et Fredericke cette année, j’aurais certainement supplié Papa de m’accorder une année sabbatique. M’enfin. Je commence à fatiguer, là. Et demain sera une rude journée. Je suis impatiente de recevoir mon emploi du temps. Pas pour savoir quand j’aurais telles ou telles matières, vu que je m’en fiche un peu. Mais plutôt pour connaître mes heures de libre. J’espère que j’en aurai beaucoup !

Bonne nuit.