Un frère abusif ? [PV]

Il était certain que ce n’était pas Camille qui allait écrire à leur mère toutes les bêtises de Hugh, déjà, il n’était pas une balance, ensuite il était bien le dernier des trois à avoir envie de voir sa mère pleurer… Et oui, qui l’eût cru ? Le point faible de Camille c’était quelques larmes, tout simplement ! Il ne savait jamais comment réagir quand quelqu’un pleurait, il devrait être habitué avec sa mère, mais pas du tout, à priori son père biologique était comme ça aussi, complètement incapable d’un mot consolant mais aussi tellement sec qu’il était souvent le fautif lorsque l’actuelle maman de Camille pleurait. C’est sûr que si sieur Taillebourg avait donné en héritage à son fils son sens aigu de la réplique qui tue et du silence acharné (tout ça en même temps et sans réelle contradiction) ça devait donner dans leurs jeunes années quand ils étaient tous très amis… les vrais parents de Camille et Hugh et ceux de Nina… comme quoi, leur destin était déjà d’être ensemble en quelque sorte, parfois Camille se demandait quand même ce qu’il serait devenu et si sa relation avec sa sœur adoptive aurait été différente si ses vrais parents n’étaient pas morts avant même qu’il soit en âge d’avoir un véritable souvenir d’eux… Sûrement. Peut-être qu’il serait tombé amoureux de Nina en fait… dis comme ça, ça pouvait paraître idiot, mais d’après Camille ce n’était pas idiot, il n’était pas vraiment son frère, c’est seulement parce qu’il avait grandi comme tel avec elle que leur relation actuelle lui semblait la meilleure… mais si ça n’avait pas été le cas, puisque Nina était la plus merveilleuse, la plus drôle, la plus jolie etc… il se disait qu’il aurait été logique qu’il en tombe amoureux. Comme quoi, son sister complexe n’est pas prêt de guérir avec de telles pensées !

« Aucune chance que j’écrive ça à maman. » Conclusion logique de leur conversation. Toutefous, Camille commençait à se lasser de la conversation (pas de sa sœur bien entendu, juste du son de sa propre voix) et il montrait des signes d’ennuis plus qu’évidents pour qui le connaissait. « Je crois que je vais monter aux dortoirs. » C’était selon lui le plus simple et aussi le plus sage des actes à faire maintenant que la situation était dénouée avec Nina. Bien sûr, ils pouvaient encore continuer à épiloguer sur la question de Hugh mais ils avaient toute la vie pour ça, non ? Ce n’était pas comme si le sujet risquait de se tarir demain !

Il se leva et déposa une bise sur la joue de sa sœur en guise d’au revoir, un dernier coup d’œil à son frère qui signifiait en décoder « Tu voulais qu’on se fâche, et bah regarde, c’est raté ! » et ensuite il se dirigea tranquillement vers sa chambre, aspirant juste à un peu de tranquillité. C’est dur la vie d’associable dans un internat !