<Mon univers>

Cher journal,
J’ai un petit ami. Comme quoi, tout arrive. Le pire ? Je trouve ça presque normal. Le mieux ? Je me sens enfin complètement en paix avec moi-même. De toute évidence, je ne suis pas faites pour le dénie parce que maintenant que la situation est claire, quand bien même je pense que cela change de trop mes habitudes, je me suis rarement sentie aussi bien ! Bien sûr, je me sens un peu mal parce que je viens de briser mes belles résolutions, mais on dit bien toujours que « qui ne tente rien, n’a rien » et je suis pile dans ce cas de figure. Je n’ai aucune certitude quant au fait que ma relation avec Enry fonctionne, mais si je n’essaie pas, je me poserais sans cesse la question, ce qui serait pire qu’une simple déception. Ce n’est pas comme si je n’étais pas habituée à être déçue après tout.

Pour ce qui était du rendez-vous en lui-même, le plus long a été de me préparer et, bien sûr, d’obtenir la permission de sortir. Andrew croit que j’étais chez Tosca qui me couvre en cas de vérification de mon emploi du temps. Je ne vais pas pouvoir voir Enry pendant les vacances autrement dit mais j’ai encore droit à une sortie et j’ai aussi mon rendez-vous avec Emma un peu plus tard dans le mois d’août pour acheter les fournitures qui pourra me servir à cet effet. Je me donne l’impression de me précipiter mais en même temps, quel est l’intérêt d’avoir un petit ami qu’on ne voit jamais ? On se le demande

Pour ne pas me faire pincer (on dirait une criminelle) par Andrew, je me suis arrangée pour choisir un endroit où il ne se rendait jamais, soit un parc à l’autre bout de Londres. Le soleil tapait fort et je n’avais pas mis de chapeau, heureusement que le centre ville m’a sauvé d’une insolation ! La coquetterie est quelque chose auquel je ne suis pas habituée et il va falloir que j’arrive à trouver un juste milieu entre ce qui est nécessaire pour être une bonne petite amie et ce qui est dangereux ou inacceptable à cet effet. Il est regrettable que je ne connaisse personne qui puisse m’aider à résoudre ces problèmes et à faire le tri mais mes amies sont à peu près aussi douées que moi avec les histoires de cœur. Qui se ressemble s’assemble après tout…

Il va être l’heure que je me couche mais je me sens encore toute énervée par les évènements de la journée, je doute de trouver le sommeil. Malheureusement, ici ce n’est pas Poudlard, et je suis réellement surveillée de très près… Je n’ai pas de salle commune où je puisse descendre et faire des expériences qui changent radicalement ma vie… et qui font qu’au final, je ne cesse de penser à lui. Finalement, peut-être que je parviendrais à dormir, mais il y a fort à parier qu’il peuple mes rêves…

Vivement que je le revois…
Bonne nuit petit journal.

Cher journal,
C’est le grand jour de la rentrée ! Je suis enfin arrivée à Poudlard qui ne m’avait jamais tant manqué que cet été, surtout ce dernier mois. Je ne suis pas prête de l’avouer tout haut, mais à toi je peux bien le dire (au risque que la Voix me fasse encore ses réflexions acides) c’est surtout Enry qui me manquait. Bien sûr, j’ai conscience que nous n’avons qu’un an à passer encore ensemble à Poudlard et qu’après lui entrera dans la vie active, mais je ne suis pas de ces filles qui se tracassent à l’avance de ces détails. Pour l’instant, je m’occupe de mes petites affaires et je profite de ces moments que je passe avec lui, c’est le meilleur moyen pour vivre pleinement cette expérience. Si je commence à me prendre la tête pour ce qui se passera plus tard, je n’ai pas fini, surtout que j’ai déjà pas mal de choses à gérer au quotidien.

La première c’est qu’Enry ne doit rien savoir d’Andrew tant que je ne serais pas certaine qu’il soit prêt à l’entendre. Bien sûr, il sait que j’ai un tuteur, il sait aussi que je suis russe d’origine, mais il ne sait rien d’autre et ça me va très bien ainsi parce que le sous entendu non négligeable qui se cache derrière le fait que j’ai été achetée c’est que j’appartiens corps et biens à Andrew… et que je ne peux lui désobéir. Il m’est bien plus facile de cacher ce fait à Enry que de cacher ma relation nouvelle à mon tuteur. Admettons qu’Enry soit de l’eau, alors Andrew est de l’huile, ils ne peuvent absolument pas et sous aucun prétexte se mélanger. Heureusement, c’est particulièrement facile lorsqu’on est dans un internat. Autant les nouvelles circulent vite chez les élèves, autant les parents sont mis à l’écart de ce qui s’y trame.

La deuxième est donc de veiller que les deux seules personnes au courant se taisent. A savoir Damon et Monsieur Jarvinen. J’ai pleinement confiance en Damon, un peu moins en Wade, je dois bien l’admettre. C’est la raison pour laquelle je lui ai explicitement demandé de se taire, bien que cela ait retardé d’autant mes retrouvailles avec Enry (cela dit, je déteste chercher les gens là au moins c’est lui qui m’a trouvé).

La troisième chose c’est de ne pas faire honte à Enry justement. Je ne suis pas un modèle de fille populaire contrairement à Heaven Clarks dont la rumeur prétend qu’il a été fou amoureux… Du coup, je songe à m’améliorer. Ma dignité ne craint rien mais je ne veux pas qu’on lui fasse des réflexions à cause de moi. Et puis, cultiver un peu de ma beauté – le tout en toute discrétion, je n’aime pas le racolage ! – ne peut m’être que bénéfique. Je ne suis, après tout, plus une enfant, il est temps que je me mette à avoir mon propre style, le tout dans le respect des règlements et des désirs d’Andrew… sauf pour la robe du bal de noël. J’ai entendu certaines de mes camarades qui en parlaient déjà et cela m’a fait penser que je ferais sûrement une exception pour cette occasion à ma sobriété coutumière. Cela dit, je ne sais pas encore dans quelle mesure, j’ai largement le temps d’y songer !

Cher journal,
J’ai bien failli mourir d’ennui aujourd’hui ! Heureusement, l’idée m’est rapidement venu que je m’ennuierais beaucoup moins si j’allais voir mes amies, du coup je suis partie à la recherche de mademoiselle Watters que mes visions m’avaient indiqués. J’ai appris à faire ainsi usage de mon pouvoir depuis cet été, quand je voulais savoir ce que faisais monsieur Stanley (c’est mal d’espionner me dit la voix, mais ce n’est pas vraiment de l’espionnage, plus un moyen de me renseigner discrètement). Le principe est simple, je ne peux pas voir au-delà de quelques minutes dans le futur, donc si je me concentre très fort sur une personne, je la verrais en train de faire ce qui se passera quelques minutes plus tard, donc si je la cherche il suffit que je me rende à l’endroit de ma vision. Cela dit, ça ne marche pas toujours, et c’est en général des visions peu intéressantes puisqu’elles sont provoqués et que la vie de mon entourage est à peu près aussi plate que la mienne. D’ailleurs, tout ce que j’ai appris cet été de monsieur Stanley dans mes visions c’est qu’il faisait ses devoirs avec autant de sérieux que moi. Il faudrait qu’il songe sérieusement à se refaire une vie sociale, mais avec des garçons, parce que je suis plutôt jalouse. C’est un fait dont j’ai d’ailleurs discuté avec ma chère amie Eva-Rose parce que cela me perturbe un peu ! Je ne pensais pas être ainsi et il faut pourtant se rendre à l’évidence, si mon regard pouvait tuer, il y aurait déjà eu des pertes à déplorer dans le château. Je ne supporte pas toutes ces pimbêches qui viennent parler avec mon petit ami pour rien ! C’est fort désagréable ! Cela l’est à tel point que la pauvre cravate que je lui ai subtilisé (à son gré, il me l’a donné en fait) a déjà subi mon ire plusieurs fois puisque pour rester calme, je la serre très fort entre mes doigts. Je ne vous explique pas comme je dois lutter ensuite pour la repasser ! Mais peu importe, c’est moi sa petite amie ! Et Eva-Rose m’a dit qu’il faudrait que je me raisonne et que j’apprenne à lui faire confiance, sur le principe c’est très facile, mais je ne suis pas idiote, je me rends bien compte qu’il n’a rien à faire avec moi, qu’il est trop bien pour moi, et ça me rend vaguement triste… même si je suis la gagnante au grand jeu des sentiments amoureux, je suis aussi la perdante parce que je suis devenue bien complexée depuis que je suis amoureuse. Amoureuse, non mais quel mot ! Je n’aurais jamais pensé l’être un jour, et je ne suis pas encore prête à le dire franchement, néanmoins c’est bien ça, au bout d’un mois je dois bien finir par te l’avouer au moins à toi. D’ailleurs, j’aimerais vraiment lui faire confiance, ne pas craindre mes sentiments et aussi tout lui dire, mais finalement, même Tosca et Eva-Rose de qui je suis devenue proche je ne leur raconte jamais mes petits tracas (petits étant un euphémisme), alors j’ai du mal à m’imaginer lui parler de mes parents et d’Andrew. Enfin, même si je ne parle pas de ma vie d’avant à mes amies, je peux leur parler d’Enry ! Je suis devenue une vraie fille, c’est une horreur ! Je me préserve tant bien que mal de la mièvrerie qui accompagne ce genre de chose, mais bon, en attendant, j’admets que en ce moment j’en parle beaucoup à mes deux copines qui doivent finir par en avoir mal de mes interrogations diverses sur le sujet. J’en suis arrivée à un point tel que j’en viens même à en parler à Elyna Artanis, ma préfète ! Ce qui me fait penser que je devrais essayer de parler à Emma prochainement, on ne s’est pas vraiment vu en cette semaine de rentrée, je ne l’ai pas vraiment cherchée non plus, je la sais stressée par ses devoirs de préfète. Bref, je devrais peut-être arrêter de parler pour ne rien dire. Oui, c’est une bonne idée.
A bientôt !

Cher journal,
Presque deux mois se sont passés dans un calme absolu et un train-train tout ce qu’il y a de plus reposant (et d’ennuyeux par moment). Chaque matin, je me lève pour aller petit-déjeuner après m’être lavée et coiffée, je rejoins dans la grande salle (ou les grands jours la salle commune) Enry et nous mangeons ensemble comme nous le faisons depuis le mois de mars dernier. Ensuite nous nous séparons soit parce qu’il a des rondes à faire le week-end, soit simplement parce qu’il nous faut aller en cours et que Taliesin excepté nous n’en avons pas en commun. La journée si on ne se croise pas, on ne se cherche pas, ou du moins moi je ne le fais pas, parce que je considère qu’il y a assez à faire sans ça et que s’il est là, je vais me déconcentrer. Je lutte toujours contre les tendances à la mièvrerie qu’entraîne toute relation donc je m’éloigne autant que possible de la tentation. A ce jour, j’y parviens assez bien. Ensuite, il y a la soirée, le moment que l’on passe le plus dans l’intimité puisque je suis insomniaque et que donc je me couche très tard (et personne n’est dupe, je me relève régulièrement). Gaël est un peu triste que je le laisse de côté le soir alors qu’avant je passais mes soirées avec lui, mais il faut bien qu’il comprenne que ce n’est pas parce que je l’aime moins, c’est seulement que je ne peux pas me dédoubler !

Dans ces habitudes rassurantes qui ne valaient pas vraiment la peine de t’ouvrir, il y a eu une légère erreur tactique de ma part, pas désagréable cela dit, j’ai juste été égale à moi-même. En effet, j’ai passé la nuit dernière dans le dortoir des garçons, avec Enry bien sûr. Cela me semblait être une bonne idée à l’origine, tout à fait innocente de ma part au demeurant bien que je sache qu’il est interdit pour les jeunes filles de se rendre dans le dortoir des hommes après le couvre feu… il faut dire que mon jugement était altéré par des peurs qui me dépassent et me dominent, j’avais vraiment besoin de sentir une présence rassurante. J’aurais pu réveiller mademoiselle Artanis ou mademoiselle Carter mais j’ai préféré aller voir mon petit ami, peut-être parce que à lui je pensais pouvoir me confier enfin… je ne sais pas, je n’ai pas vraiment réfléchi, j’y ai été parce que ça me semblait la meilleure chose à faire et c’est tout. Lui a été bien surpris sur le moment ! Et j’ai mis un bon moment à comprendre son malaise ! Mais je crois quand même que cela nous a rapproché, parce que comme je lui disais pour justifier ma présence que j’avais fait un cauchemar, j’ai pu embrayé sur l’un des faits de mon passé, sur la mort de ma mère et ma peur des flammes qui en découlent. Ce n’est pas l’un des faits les plus important de mon passé pour me comprendre au présent, mais c’est déjà un bon début. J’aimerais bien pouvoir dormir un jour avec lui sans qu’il y est les autres autour… mais je crois que autant par notre situation d’internes que par mon manque de maturité, il vaut mieux que je me montre patiente à cet égard. Enfin, ça viendra sûrement, je me sens plutôt confiante aujourd’hui ! Mais ce soir, je dors dans mon lit, sinon Enry va finir par mourir d’une crise cardiaque, ce serait dommage quand même

Cher journal,
Je me pose une question qui pourra te sembler anodine mais qui me travaille depuis hier : comment m’habiller pour le bal de noël ? C’est une question que je trouve tout de même pertinente, surtout que jusqu’ici je n’avais pas vraiment de raison de beaucoup me la poser, certes je faisais attention, mais franchement l’avis de Damon m’a toujours assez peu importé (d’ailleurs, par politesse, il me dira toujours que je suis jolie, alors…). Toutefois, j’ai envie de susciter un brin d’admiration cette année, de la part d’Enry pour commencer car cela est le point principal de mes préoccupations (il ne faudrait pas qu’une fille plus belle et surtout mieux habillée attire son regard, cela provoquerait quelques remous impropre à cette soirée !) mais aussi de la part de mes camarades. Je suis plutôt discrète en temps normal, j’ai envie de me montrer un peu, la dernière fois que j’ai ressenti ce besoin c’était il y a plus d’un an, me faire belle une fois l’année ne me semble pas trop demandé. Reste que je dois choisir la tenue que je porterais pour l’occasion et que j’hésite grandement entre plusieurs choix.
Tout d’abord se pose la question de la couleur. J’aurais tendance à mettre du bleu comme chaque année, mais voilà, justement, j’en mets tous les ans ! Cela n’aurait rien d’extraordinaire de ma part… après le blanc me va bien, mais nous sommes en hiver, j’ai peur que cela ne soit salissant dans le cas où nous irions nous promener dans le parc (je ne vois pas pourquoi on le ferait, mais il ne faut laisser de côté aucune possibilité dans le choix d’une tenue de bal, sans compte que le risque du jus de fruit qui tombe malencontreusement n’est pas à négliger, bien que je pense qu’Enry sache les sorts de nettoyage – moi je les connais mais je n’ai pas le droit de les utiliser -) . Du coup, j’opterais plutôt pour du noir, mais peut-être pas un noir simple, plutôt un noir brillant, ce n’est pas à des funérailles que je compte me rendre après tout !
Pour le reste, en revanche, je sais à peu près ce que je veux. Il faut que ça change de ce que je porte d’habitude, j’ai plus envie d’être sexy que d’être belle pour tout dire, parce que je ne pense pas que ce soit parce que je porte plus de vêtements qui couvrent que je le suis moins, en revanche j’ai conscience que ce n’est pas aussi sexy que ces filles qui ont retouché leur uniforme ou qui mettent des mini-short le week-end. Je ne crois pas non plus que cela dérange Enry que je m’habille comme je le veux, mais le but étant de bousculer mes habitudes juste pour une soirée, je préfère prendre un extrême (dans les limites de la convenance). J’ai un peu feuilleté les magazines, j’en ai trouvé plusieurs qui me plaisaient. Pour bien faire, il faut que je ne commande pas trop tard, sinon avec les délais de livraison, s’il y avait un problème de taille, je ne pourrais pas la changer à temps.
Je me suis rarement posée autant de questions sur mes vêtements, mais vous savez ce que l’on dit, il y a un début à tout.

Cher journal,
Les choses n’ont pas bien été aujourd’hui, vraiment pas même je dirais. Je ne sais plus comment ça a commencé mais je crois que dès le matin, ça ne se passait pas comme je le voulais. Je me suis levée avec une migraine affreuse et les voix valsaient dans ma tête comme si j’étais… je ne sais pas… un hochet peut-être. Oui, comme si elles étaient les billes de plastiques et que moi je n’étais que le contenant en plastique. Cela n’allait vraiment pas du coup, tu t’en doutes, j’ai cru sincèrement que je ne m’en sortirais pas. A cet égard, vu que je t’écris, tu te doutes que cela a fini par se calmer, mais cela n’a pas été sans mal, et je crains d’avoir brisé ma réputation de fille insensible pour toujours ! Enfin, au moins auprès de mademoiselle Carter et de monsieur Jones, ce qui en soit est déjà beaucoup je trouve.

Les deux compères (qui forment un couple d’ailleurs) m’ont aidé quand j’ai perdu le contrôle. Voilà longtemps que cela m’était arrivé mais j’ai bel et bien fait une crise d’hallucination. La cause ? Il n’y en a pas à ma connaissance, mais après, peut-être est-ce parce que j’oublie trop ma pauvre maman depuis que je suis avec Enry. Elle m’en veut sûrement de ne pas penser plus à elle, de ne pas obéir à mes propres règles, de défier mon manque de chance… Bref, tout ça pour dire que j’ai complètement perdu les pédales ! Et bien comme il faut qui plus est ! J’ai vraiment cru que j’allais craquer. Une partie de moi savait que c’était faux, qu’il n’y avait rien, mais la panique était plus forte que tout le reste, je n’arrivais pas à résister à la peur que provoque toujours en moi la vision des flammes. J’ai si peur du feu depuis que maman est morte dedans… Lorsque je ferme les yeux, je revois l’accident, j’entends de nouveau sa voix hurler, l’odeur de la fumée me monte au nez et me ferait presque pleurer…

Mais ce n’est pas le pire. Je veux dire, que j’hallucine n’est un secret pour personne (même si je ne pense pas qu’il faille en faire un tel scandale !), le problème c’est que je réclamais Enry, qui bien entendu ne pouvait pas deviner que j’avais besoin de lui. C’est moi qui voit le futur, pas lui, alors je me suis retrouvée bien embêtée, surtout quand j’ai réalisé à quel point ma demande était stupide et égoïste. Monsieur Jones et Mademoiselle Carter ne pouvaient pas trouver Enry, cela m’a semblé parfaitement logique après coup.

Il n’empêche qu’actuellement je suis à l’infirmerie. Mon petit ami est venu me voir peu après mon arrivée en ces lieux… et il m’a un peu grondé, sûrement parce qu’il était inquiet. Je suis bien trop fatiguée pour chercher à le comprendre… mais je lui ai calmement expliqué les faits. Soit que j’ai des hallucinations parfois, et sur un thème qu’il connaît bien, celui du feu et de la mort. Je ne sais pas si ces explications lui ont suffi, j’étais tellement fatiguée que l’infirmière a fini par lui demander de sortir et de repasser demain. Je verrais bien à ce moment là, mais il finira par comprendre, il est intelligent… quant à moi, j’espère que mon inconscient va me laisser en paix le plus longtemps possible. Ce n’est jamais agréable de faire face à ses démons…

Cher journal,
Je n’ai pas écrit depuis des mois et des mois. C’est, comme tu le sais, particulièrement inhabituel de ma part. Certains diront que c’est parce que je grandis, moi je te le dis, c’est uniquement parce que j’ai manqué de temps. J’ai voulu profiter de la dernière année que je passais avec Enry autant que possible et j’avais les BUSES en fin d’année, du coup tu t’en doutes, je n’ai pas pu vraiment te parler. Et puis, entre nous, avoir une vie sociale, ça occupe vraiment trop. Je ne savais même plus où donner de la tête ! Mais maintenant l’été est revenu et pendant deux mois je suis chez Andrew, du coup tout va bien se passer, ou du moins se passer comme d’habitude, dans le plus grand calme. Même si au bout de deux semaines je commencerais à m’ennuyer très sévèrement, je pense que cela va m’être bénéfique un tant, j’ai besoin de réfléchir à plusieurs choses que je ne peux même pas te confier tellement cela a tendance à me perturber. Dire que cela me perturbe c’est y penser déjà, et c’est trop. Changeons donc de sujet (quand bien même tu ignores de quoi il s’agisse, excuse moi pour toutes ces cachotteries !).

Lorsque je suis arrivée du train, j’ai du quitter très vite mon petit ami parce qu’il y avait Andrew qui était déjà sur le quai. Lui aurais-je manqué ? Je n’en aurais pas juré. Comme à chaque fois que je rentre, il m’a tendu sa main gantée et je l’ai prise comme lorsque j’étais encore petite fille, soumise comme telle à mon tuteur et maître, mais très anxieuse que quelqu’un m’aperçoive. A peine franchie le seuil de notre porte (sa porte devrais-je dire), j’ai eu mon cadeau, une robe, encore, il est vrai que je change encore un peu de mensuration donc que j’ai forcément besoin d’une nouvelle robe de temps à autres, et puis elles sont de bonnes qualités, j’ai de quoi le remercier. Elle est d’un joli mauve, comme les petites fleurs sur mon balcon. Comme d’habitude, elle arrive en dessous du genoux et son décolleté n’en ait pas vraiment un tant il y a de froufrous pour le cacher. Une ceinture marque ma taille, c’est l’une des différences avec les robes qu’il m’offre habituellement, et j’ai eu une paire de chaussures assorties, des bottines qui vont avec. On me dirait tout habillée ainsi directement sortie d’un film d’époque. Ce n’est pas pour me déplaire, j’aime ce style. Au début, je n’aimais rien et je mettais simplement ce qu’il me demandait de mettre, mais je me suis prise d’affection pour les robes longues, les chemisiers et ce petit aspect rétro. C’est discret tout en étant original, jamais provocateur, je trouve que finalement ça me ressemble, que me faire m’habiller ainsi, c’est presque bien me connaître… mais cela fait plusieurs années maintenant que j’ai quitté la Russie, c’est peut-être normal que Andrew finisse par me cerner, surtout maintenant que même contre mon gré je suis moins… comment dit monsieur Jones déjà ? ah oui, moins Reine des Glaces.

Contrairement à beaucoup d’humains vendus, mon maître s’occupe bien de moi, il m’envoie à Poudlard (mais je pense qu’à ce niveau, il n’a pas trop le choix), il m’achète de beaux vêtements et des livres, il me nourrit, me loge et jamais ne hausse la voix avec moi. Je crois que dans l’ensemble je n’ai pas de raison de me plaindre. Cela dit, ses cadeaux me mettent un peu mal à l’aise depuis l’année dernière. J’ai l’impression de tromper Enry avec Andrew et de tromper Andrew avec Enry. Je n’ai pourtant pas le même type de relation avec eux deux mais j’appartiens à Andrew, il m’a acheté, il me possède, ce qui signifie par là que lorsque j’ai donné mon cœur à Enry, j’ai donné quelque chose qui ne m’appartient pas ! Quant à ma relation avec Andrew, le simple fait qu’un autre homme ait pouvoir de vie ou de mort sur moi est une forme de tromperie. Et je continue à mentir par omission, parce que je n’ai pas le choix, Andrew serait parfaitement capable de s’en prendre à Enry pour récupérer pleinement son bien, quant à Enry, j’ignore complètement sa réaction, et cette incertitude me ronge… Si je pouvais deviner quelle serait sa réaction, sûrement que je me sentirais moins tirailler, mais la crainte qu’il ne s’offusque et ne fasse une bêtise comme aller voir Andrew me paralyse depuis des mois. Enry est souvent renfermé et silencieux, mais je l’ai déjà vu être jaloux, il peut lui arriver d’être surprenant. C’est aussi un trait de caractère que j’aime chez lui, mais paradoxalement (et j’adore les paradoxes, ce qui est aussi un problème) c’est ce qui m’empêche de lui parler, j’ai peur de le perdre à cause d’une parole malheureuse… ou parce qu’il ne supportera pas d’être avec une fille qui appartient à un autre.

Cela fait parti, entre autre, des choses auxquels je dois réfléchir durant ces vacances, avant de retourner à Poudlard et de m’éloigner d’Enry qui restera à Londres (si proche de Andrew !), je vais devoir prendre une décision. Continuer à ne pas dire la vérité ne la changera pas, la dire risque d’être toutefois particulièrement difficile pour moi. Enry ignore encore énormément de choses sur moi et comme il ne pose pas de questions, il ne peut pas en apprendre la teneur. Car s’il me demandait clairement pourquoi j’ai un tuteur, je me sentirais obligée de lui répondre, mais ce n’est pas son style d’être aussi direct, alors on tourne autour du pot et au final il ne sait rien. Peut-être croit-il que je suis sous tutelle à cause du décès de mama ? C’est peut-être de la délicatesse de sa part que de ne pas poser de questions ? A moins que ça ne lui traverse pas seulement l’esprit une seconde. Que croire ?

Mais quels que soient les réponses à ces questions, ce sera à moi de mettre un terme à ce silence, alors, la seule qu’il reste est la suivante : comment ?

Cher journal,
J’aurais eu beaucoup de choses à te dire au sujet de mon été et j’attendais d’être à Poudlard pour le faire, cependant les événements de ces derniers jours ne pouvaient que supplanter ceux de mon existence personnelle. La rentrée s’est passé normalement, là n’était pas le problème, mais ensuite il y a eu quelque chose de différent, dès le lendemain, nous ne pouvions plus utiliser nos baguettes… et pas seulement nous, mais tout le monde dans le château, même les professeurs. Puis, dans l’après midi, on nous a appris que c’était tout le monde magique qui était touché, nous ne pouvions plus utiliser nos baguettes. J'ai tout de suite écrit à Enry (mais pas à Andrew, je me moque pas mal qu'il n'ait plus de magie lui, c'est peut-être mieux même en y pensant), je voulais vérifier qu'il ne lui était rien arrivé vu cette disparition subite, vérifier que même sans magie, tout le monde et surtout lui était encore en sécurité à Londres. Sait-on jamais... cela aurait pu être les prémices d’autre chose. Mais voilà deux jours que nous fonctionnons sans la magie et j'ai l'impression pour l'instant que tout reste calme. Enry me l'a confirmé par lettre. Il n'y a plus de magie et cela complique la vie de tous, mais par contre tout va bien en dehors de ça.
En résumé, cette année commence sur les chapeaux de roues et je dois avouer que sur le moment cela m'a beaucoup perturbé. Je me suis évanouie lorsque j'ai appris ce qui s'était passé. Être sorcière cela fait parti de mon identité, la perdre est non seulement perturbant mais en plus de ça, je me sens mal face à un danger potentiel où je n'aurais pas ma baguette pour me défendre. Bref, j'ai reçu trop d'informations d'un coup, cherchant inconsciemment dans le futur des réponses, et je suis tombée dans les pommes, le trou noir, juste après. Manque de chance pour la première personne concernée, Nina Moreau se trouvait là et elle a été obligée de me surveiller, au cas où j'aurais des hallucinations. Mais je n'en ai eu aucune, j'ai été choqué, mais au réveil, j'avais assimilé la nouvelle et me sentait assez bien pour sortir de l'infirmerie. Elle m'a accompagnée (bon gré, mal gré) jusqu'à ma salle commune et même si je ne la connais pas beaucoup, je peux affirmer qu'elle a de gros problèmes avec son frère, et aussi avec mademoiselle Davidson extraordinairement, car je ne vois pas bien pourquoi. Cela étant, je n'ai jamais eu de frère, je pense donc ne pas pouvoir comprendre et je me suis bien gardée de vraiment me mêler à ça ou de donner mon avis. Je ne me serais pas permise de la juger ou d'intervenir outre mesure alors que je lui étais déjà tombée dessus en m'évanouissant. C'est bien assez gênant pour moi comme ça d'avoir réagit de cette manière... mais c'est le risque lorsque l'on entend des voix sans cesse dans sa tête. Parfois c'est l'implosion, tout simplement. Et perdre la magie c'est bien suffisant pour me faire imploser justement !!!

Cher journal,
Crois moi, dans le château, en ce moment, c’est du grand n’importe quoi. Entre les armures qui tombent sur des premières années sans prévenir, moi qui justement doit m’occuper d’une autre première année, la disparition de la magie qui perturbe tout le monde au point qu’ils la cherchent partout… c’est vraiment du grand n’importe quoi ! Même mademoiselle Carter semble perturbée, enfin, elle a toujours été du genre à stresser, mais là, c’est différent, surtout qu’elle ne participe pas aux recherches avec les autres qui le font surtout pour avoir à s’occuper. C’est très étrange. Et je sens aussi que monsieur Jones n’est pas comme d’habitude, il me cache des choses en quelque sorte. Plus que d’habitude je veux dire, car il y a énormément de silence en lui, je le sais. On me dit souvent que je suis quelqu’un d’étrange, et je crois que c’est parce que moi je ne fais pas de secret de ma différence, ça choque les autres que j’assume complètement ma vie. Lorsque je parle d’Andrew, cela met mal à l’aise les autres, ils croient que je devrais le prendre… je ne sais pas, peut-être moins bien. Après tout, est-ce que je ne suis pas celle qui s’est évanouie lorsque la magie a disparu ? Oui, c’est vrai, peut-être que je ne devrais pas prendre les choses avec autant de légèreté. Malheureusement, je suis ainsi faite. Je réagis très mal sur le moment, et puis ensuite, j’enferme tout et je ne montre plus rien. Cela ne signifie nullement que je ne sois pas triste de ce qui m’est arrivé dans le passé, que je ne voudrais pas d’une famille normale, mais à quoi bon avoir des regrets ? Je ne peux pas revenir en arrière ! Autant vivre avec !

Nicolas Jones a une attitude diamétralement opposée à la mienne. Il se montre enjoué avec tout le monde, il cache sa noirceur, du coup il est très bien intégré. Mais son comportement est peut-être le plus destructeur des deux. J’entends des voix, la belle affaire ! Lui, il se taillade le bras ! De nous deux, qui a la vie la plus saine ? Il semblait aller mieux dernièrement, grâce à Emma, mais si celle-ci sombre, elle va l’emporter avec lui. Et moi, je ne peux que regarder couler le navire, parce que je ne suis pas douée avec les gens, et j’ai déjà bien assez à faire entre les recherches désespérées, les sauvetages in extremis et les cours particuliers que je donne à mademoiselle Cinnamon.

Charmante jeune fille d’ailleurs, mais difficile à canaliser, elle pose souvent des questions sortie de nulle part, c’est très déstabilisant pour moi. Que l’on n’interprète pas mal mes paroles, par déstabilisant, je ne veux pas dire désagréable, juste que ça change. C’est une forme de franchise je suppose, mais la première fois, cela m’a heurté. En même temps, me demander pourquoi les autres me trouvent bizarre, ce n’était pas des plus délicat. Cela ne partait pas d’un mauvais sentiment je crois, mais tout de même… Enfin, depuis, nous sommes passés à autre chose, et j’arrive malgré tout à lui faire réviser ses sortilèges, sans la magie en plus de ça, ce qui est déjà pas mal puisque c’est le but de ces heures là. En parlant de ça, je dois d’ailleurs m’y rendre, je n’ai jamais une minute à moi, c’est incroyable !

Cher journal,
J’avais passé de très bonnes vacances de noël jusqu’à ce que j’apprenne à la rentrée une affreuse nouvelle. Mais commençons par le positif, j’ai besoin de me calmer. Je suis allée au bal avec mes amis Eva-Rose, Damon et Blake. En ce qui concerne cette dernière, ce n’était pas vraiment une amie en fait, mais puisqu’elle était là le soir de Noël avec nous, c’était tout comme. Je suis toujours plus clémente à Noël, la preuve puisque j’ai laissé Damon incruster une étrangère, fort sympathique au demeurant, je ne le regrette pas. Nous avons passé une bonne soirée tous les quatre, je m’étais même mise sur mon trente et un pour l’occasion. C’était amusant de passer ce genre de soirée à Poudlard et j’ai trouvé que ça ne compensait pas trop mal l’absence de Enry. Après tout, j’avais eu droit à un bal en sa compagnie, ce n’était pas si mal, maintenant je me contenterais de bal entre amis. C’est un autre genre d’ambiance mais ça détend pas mal quand même.

Ensuite je suis rentrée chez Andrew et j’ai pu voir Enry en cachette. Mon tuteur a pris ma visite pour ce qu’elle n’était pas, soit le signe que j’étais prête à faire la paix avec lui. Il rêve je pense. Hum… la voix vient de me faire remarquer qu’en réalité je n’ai jamais été en guerre contre Andrew, donc que ce que je raconte n’a aucun sens. Elle n’a pas tord. C’est vrai que je ne suis pas réellement en conflit avec mon tuteur, je l’ai même remarqué à plusieurs reprises, il est plutôt gentil avec moi dans l’ensemble, mais je me méfie un peu de lui tout de même. Acheter une petite fille, ce n’est pas très sain comme comportement.

Enfin, qu’il croit donc ce qu’il veut, ce qui comptait à ce moment là, c’est qu’être à Londres signifiait pouvoir voir Enry. Je lui ai offert mon cadeau, un cadre magique, et il m’a offert le sien. C’est une boussole dans laquelle on peut insérer une photographie. Elle montre toujours la direction de l’endroit où se trouve Enry et si jamais il est triste ou qu’il se sent mal, elle réagit. Il a la même je crois (mais je n’en jurerais pas). En tout cas, c’est un très beau cadeau qu’aujourd’hui je n’ai pas quitté. Cela m’a aidé à surmonter cette épreuve, je me sens tellement mal depuis que Nicolas m’a parlé à propos de mon père…

Car pendant que je faisais des recherches avec les Serdaigle, Nicolas m’a chuchoté que mon père était à Pré-au-lard, ce matin j’ai réussi à lui demander de plus amples informations. Il a été assez réticent mais il a fini par parler. C’est sa sœur qui le lui a raconté, décidément, ça se voit que cette fille était la reine des ragots quand elle était élève, j’ai la vague impression qu’elle est toujours au courant de tout ! Bref, en tout cas, mademoiselle Jones a entendu dire qu’un certain monsieur Kostovak, un homme d’un certain âge, résidait dans l’auberge du village. Elle a voulu en savoir plus et en a discuté avec des clients de la boutique de vêtements où elle travaille. Cet homme dit qu’il est ici pour voir sa fille… et cette fille, c’est moi.

Je n’ai jamais pardonné à mon père de m’avoir abandonné. Jamais. Et l’idée qu’il est là, à quelques kilomètres, sans mauvais jeu de mot, cela me rend dingue… Comme si je ne cachais pas assez de choses à Andrew, voilà que Père est dans les parages, lui qui a signé dans le contrat qui me vendait à mon tuteur qu’il ne devait plus jamais ni me voir, ni me parler. Qu’est-ce qui lui prend ? Pourquoi après toutes ces années ? Aurait-il des regrets ? Est-ce que, même, j’ai envie qu’il en ait ? Plus que du reste j’ai peur d’être déçue. Une partie de moi espère qu’il est là pour vérifier que je vais bien, que Andrew s’occupe bien de moi voire même pour s’excuser de m’avoir fait ça… mais l’autre me dit de se méfier. Une fois n’est pas coutume, je me sens vraiment partagée. Et serrer contre moi le cadeau d’Enry me console mais ne m’aide pas à y voir plus clair. Si seulement il était là, en personne, et pas juste en photo… s’il pouvait me dire ce que je dois faire. Est-ce que je dois aller parler à mon père ? D’après la loi, il ne l’est plus, il a renoncé à toute autorité parentale sur moi au profit de Andrew. Vaut-il la peine que je me donne ? N’a-t-il pas vendu son unique enfant pour sauver sa société ? Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à me moquer du fait qu’il soit là ? J’aimerais en parler à quelqu’un, mais personne ne peut me comprendre. Il faut avoir vécu l’abandon pour en saisir la morsure. Je sais que je ne suis pas seule, que même si Enry n’est pas là, je pourrais parler à Elyna, à Emma, à Nicolas, à Tosca, à Eva-Rose et à Damon. Mes amis… Mes amis qui m’aiment, qui s’inquièteraient pour moi peut-être… Et à qui je n’ai pas parlé depuis que je sais, exception faites de Nicolas ce matin.

Je ne suis pas seule. Ces mots ne me réconfortent pas. Je devrais être seule. Voilà à quoi mènent les sentiments, à la douleur, à la crainte, aux questions. Si je pouvais vraiment être aussi froide que le prétend ma réputation, comme ce serait bien… mais ce n’est qu’un masque, et il suffit qu’il réapparaisse pour qu’il se brise. Je pensais être devenue plus forte que ça, m’être fait une raison. J’essaie vraiment de prendre la vie comme elle vient… mais en même temps, j’ai tellement envie qu’il se tourne vers moi, qu’il me dise qu’il est fier, que je suis sa digne fille, qu’il me demande pardon… si seulement mon père pouvait être comme avant la mort de mama. Si seulement il pouvait redevenir mon papa, et pas juste l’image d’un dos tourné comme dans mon dernier souvenir de lui…

Mais avec des si, je pourrais refaire le monde. Aussi, ma décision est prise. Je dois savoir ce qu’il fait là, en avoir le cœur net. Et avant ça, je vais écrire à Dawn, ma cousine. C’est ma seule famille avec son frère qu’il me reste, outre des gens que je ne connais pas du tout. C’est mon dernier recours, ma dernière bouteille à la mer…

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