Tu m'aides à m'évader ? [ Terminé ]

C'est d'un air morne que Faith scrutait son assiette de purée, remuant de temps à autre l'aliment couleur crème sans pour autant se décider à en prendre une bouchée. Rien que d'en imaginer le goût elle se sentait nauséeuse. Elle était dégoutée de tout ce qu'on pouvait lui servir ici. A quand le jour où elle quitterait enfin ces lieux déprimants pour retrouver une vraie vie ? A quand un vrai repas ? Elle commençait à dépérir. Ceci dit, elle n'avait pas particulièrement d'appétit, mais elle était convaincue que tout serait plus facile à ingurgiter que les aliments fades qu'on lui refilait ici. Heureusement qu'elle avait la compagnie de Damon pour lui remonter le moral. Il était d'un réel soutien. Pourtant auparavant elle n'aurait jamais pensé que ce serait sur lui qu'elle pourrait compter dans une pareille situation. Après tout, avant l'accident, ils se connaissaient à peine. Il était juste "le petit frère" d'Asher. Et à présent il était devenu un homme, un vrai un ami à part entière. Il lui parlait, il la divertissait, bref il était là. Et on ne pouvait malheureusement pas en dire autant de tout le monde. A l'heure actuelle elle avait plus de chances de croiser sa mère en sortant de sa chambre d'hôpital que de voir arriver Erwan. En même temps, elle ne se savait pas en droit de lui reprocher son absence: il n'était sans doute même pas au courant. Ni lui, ni Luca d'ailleurs. Ils étaient en Roumanie... Bravo la famille hein ! Si on peut même plus compter sur ses proches ! Elle avait bien choisi son moment pour avoir un accident de voiture il faut croire... Elle choisissait toujours bien ses moments.

Elle sourit à Damon, qui lui annonça qu'il devait retourner chez lui pour quelques heures, mais qu'il ne tarderait pas à revenir lui rendre visite. Il était simplement adorable. Lorsqu'il eut refermé la porte, elle en revînt à son satané déjeuner. C'est qu'on la faisait manger plus tôt qu'à son habitude aussi, quelle idée. Le crâne encore endolori, elle ferma les yeux, s'attendant à passer une partie de son après-midi, au moins, seule. Elle n'aimait pas être seule. Dès que le silence s'installait, dès qu'il n'y avait plus personne, même pas une infirmière de passage pour la divertir, les images de l'accident lui revenaient, par flash douloureux. Elle revoyait le visage de Matthew, la voiture qui arrivait droit sur eux, le sang, la voiture complètement défoncée... Et ça l'insupportait. Elle se sentait incapable de remettre les pieds aux Etats-Unis, de retourner à l'université comme si de rien n'était. En fait elle n'était même pas sûre d'avoir le courage de quitter sa chambre d'hôpital et de retrouver le monde extérieur. Elle n'avait jamais été vraiment courageuse. Mais en l'occurrence, elle finirait par ne plus avoir le choix. Partagée entre l'envie de quitter ces lieux sinistres, et la peur de la réalité, elle se sentait coincée.

La porte grinça. « Oui, Damon, je mangerai cette bouillie infâme, je le jure... » marmonna-t-elle d'un ton grincheux, certaine que c'était le jeune homme, revenu pour s'assurer qu'elle avait bien avalé quelque chose avant qu'il ne quitte l'hôpital. Mais lorsqu'elle ouvrit les yeux, ceux-ci s'écarquillèrent aussitôt. C'était bien un Lion, mais pas celui auquel elle s'était attendue, aussi sa bouche resta-t-elle légèrement entrouverte tandis qu'elle tâchait de se redresser un peu. Pendant une fraction de secondes, elle observa le nouveau venu avec un air de poisson rouge sorti du bocal. « Oh. » Ses joues rougissant sensiblement, elle tâcha de reprendre un minimum contenance. « Salut... Tu viens me rendre visite sur mon lit de mort ? » finit-elle par ajouter avec ironie. Les saluts de circonstance n'avaient jamais vraiment été son fort il faut croire. Elle finit quand même par laisser un doux sourire se glisser sur ses lèvres. « C'est gentil d'être venu. » Parce qu'au fond, même si elle n'avait pas particulièrement envie qu'on la voie dans cet état, elle était sincèrement heureuse que Faris soit là. Il était son ami, envers et contre tout.

Ladies and gentlemen, aujourd'hui ce sera pour miss Faith Of Curty la visite du siècle. Pour les infirmières travaillant à l'hôpital de Londres aussi d'ailleurs. Tout commença un beau jour d'été, lors de ces matinées bien ensoleillés où il fait bon de vivre. A vrai dire il y a de nombreux jours voir au minimum 362 par an où il fait bon de vivre depuis quelques années. Parmi les trois jours restant il y avait bien évidemment le mariage de sa sœur, mais là après c'était une autre paire de manche et pour ne pas se miner le moral mieux valait éviter d'y penser. Donc aujourd'hui le garçon allait rendre visite à Faith Of Curty à l'hôpital. Pourquoi? Il n'en savait rien du tout il en avait juste entendu parler et c'était un peu une visite surprise. Était il possible qu'elle ne veuille pas de lui? Oui c'était probable. Peut être qu'elle avait besoins de repos et que ça présence au contraire l'en empêcherait. Il faut dire qu'un Faris qui parle est surtout un Faris qui fatigue. Qui fatigue énormément même et l'infirmière allait être sujette à cela.

Sortant de chez lui en cette belle matinée donc, le garçon se rendait à l'hôpital où Faith avait élu à surement contre cœur domicile pendant un moment. Ah ouais tiens, peut être qu'elle était déjà partie et que lorsqu'il arriverait elle ne serait plus là. Il aurait l'air bien con devant l'infirmière mais bon ça ne changerait pas de d'habitude n'est ce pas. « Un Ticket pour l'hôpital. » demanda-t-il dans un bus moldus. Le Bus roula et lui scrutait le paysage anglais à l'extérieur. Il aimerait bien faire un petit jogging un jour dans ses rues, mais le courage était tel qu'il avait clairement la flemme de se casser la binette pour tenter de se maintenir en bonne forme. Sa grande taille faisait qu'il n'y avait que les restes d'une enfance de garçon rond qui se voyait sur son physique. Mais il faisait attention à ce qu'il mangeait et son maniement des casseroles faisait qu'il variait ses plats et qu'il cuisinait toujours équilibré comme sa sœur le lui avait appris. A vrai dire Faris était un vrai homme à marier, mais il était seul depuis bien longtemps contrairement à d'autres. Prenons par exemple ce couple assit juste devant lui. Ces deux jeunes moldus qui devait avoir à peu près le même âge que Faris et qui s'embrassait à pleine bouche mettant surement la langue. Eh bien, c'était des gens qui faisait un peu enrager Faris. En même temps normal, s'afficher devant quelqu'un qui n'a jamais connu l'amour ce n'est pas très gentil. Après bien sur il n'était pas au courant pour sa situation mais dans ce cas on ne s'affiche tout simplement pas.

L'hôpital enfin. Il pouvait sortir avant qu'il ne vole les amygdales à sa petite amie le mec là. Faris se leva et descendit du bus. Ah ça faisait du bien. L'hôpital était vraiment jolie de l'extérieur. Il passa la porte et alla jusqu'au comptoir d'accueil où une infirmière tapotait sur un ordinateur un peu vieillot. « C'est pourquoi? » demanda-t-elle. Elle avait un air plutôt renfrogné et des poches sous les yeux. Elle devait avoir beaucoup de boulot pour avoir du mal à dormir. Avec un grand sourire sur le visage pour essayer de lui redonner gout à la vie et une voix joyeux je lui lança: « Je viens voir une amie Faith Of Curty. » La dame tapa sur son ordinateur le nom de la jeune fille puis dénicha le numéro de la chambre. Cependant elle m'indiqua que pour le moment ça n'allait pas être possible étant donné qu'elle avait de la visite.

« Très bien je patienterai avec vous. Dites moi ces poches sous les yeux ne sont pas gênantes. Non parce que sinon je peux vous donner un super conseil beauté. Que je n'utilise pas parce qu'avec mes neuf heures de sommeil par jour je m'en sors très bien, mais que j'ai trouvé dans un magazine féminin pour les femmes ayant des enfants qui ne font pas encore leur nuit. Vous avez des enfants?
- Non du tout, j'ai juste un mari qui ronfle.
- Ah oui ça c'est gênant. Mon père ronfle aussi c'est pas vraiment très supportable. Faire lit à part quand on est marié n'est pas super non plus. Ce que je peux vous conseiller ce sont les boules quiès mais pour dormir faut vraiment ne pas avoir de problème quant à l'idée d'avoir des trucs dans les oreilles. Ou alors une tisane. Il existe des infusions pour bien dormir et ce très efficaces vous voyez....
- Ah je pense que vous pouvez y aller maintenant, le garçon vient de partir. »

Un garçon? Faris ne l'avait pas vu. Si c'était un élève de Poudlard et un ami de Faith il devait sans aucun doute le connaître c'est dommage d'avoir raté cela. Il s'engouffra dans les couloirs de l'hopital et arriva jusqu'à l'étage de Faith. Il oublia de toquer avant d'entrer et ouvrit la porte grinçante de la chambre de la jeune fille qui disait quelque chose que le garçon n'entendit pas. A la vue du garçon elle lâcha quand même un petit: « Oh! ». On pouvait alors l'interpréter de diverses manières. On avait le Oh ce n'est que toi, classique, légèrement méchant, le Oh tu m'as surpris, plus amicale, plus agréable qui laisse présager quelque chose de sympathique, ou encore le Oh qu'est ce que tu fais là que l'on peut alors traduire par, t'as rien d'autre à foutre que de venir me voir. Mais pour cette fois il opta pour la seconde option et s'assit aux côtés de la demoiselle. « Mais c'est un honneur que de te rendre visite. Ca fait dix minutes que j'attendais de pouvoir entrer dans ta chambre du coup j'ai tapé la discut' avec l'infirmière à l'accueil. Très sympathique et en fait elle a des problèmes dans son mariage.... Son mari ronfle! Du coup bonjour les cernes alors je lui ai donné le conseil des sachets de thé sur les yeux. Je t'assure d'après un magazine féminin ça marche et...tu devrais peut être essayer. » Oh en disant ça il ne pensait pas du tout mal au contraire c'était un sympathique conseil pour son ami. Maintenant autant passer aux choses plus intéressantes et à ce qui avait amené Faith ici. Faris lui posa donc la question : « Au fait qu'est ce que tu fais ici? Et oh c'est de la purée! Quelle veinarde. » Oui oui, il était complètement sérieux en disant ça.

Faith n'aimait pas tellement les visites. C'est vrai quoi, elle n'était pas vraiment sous son meilleur jour, et elle ne disait pas ça pour des raisons superficielles. Elle n'avait juste pas envie que ses proches gardent cette image d'elle, vulnérable et idiote, dans son lit d'hôpital. D'accord, elle n'allait pas mourir, donc ils auraient le temps de se faire d'autres souvenirs, mais elle savait malgré tout pertinemment qu'ils n'oublieraient pas ce souvenir là non plus, et ça la dérangeait. Ceci dit, elle ne pouvait pas non plus empêcher ses amis de venir la voir. Elle aurait pu demander à interdire les visites bien sûr, mais ça n'aurait pas été très sympa. S'ils faisaient le voyage, c'était quand même pour elle, donc les rembarrer au moment d'arriver à sa chambre... Non, ils lui en voudraient d'autant plus. Et puis, elle était quand même sacrément contente quand elle les revoyait. Elle avait passé un an aux Etats-Unis, dès sa sortie de Poudlard, alors forcément, il y avait beaucoup de ses anciens camarades qu'elle n'avait pas eu l'occasion de revoir. Et ils finissaient par lui manquer, inévitablement !

Aussi, lorsqu'elle vit Faris apparaître à l'emplacement où elle pensait voir Damon, elle ne sut pas exactement comment réagir. D'où le "Oh". C'était plus de la surprise qu'autre chose, pas de la colère ou de l'indignation. Juste un sincère étonnement. Elle ne s'attendait pas à le voir. Elle ne savait même pas qu'il était au courant, en vérité. Elle avait préféré éviter d'inquiéter trop de monde, alors elle n'avait pas vraiment cherché à diffuser la nouvelle de son accident à travers l'univers... Mais pourtant, il était là. Et un léger sourire finit par venir se glisser sur son visage. Elle ne l'avait pas vu depuis une éternité, et elle ne savait pas si c'était une impression, mais il semblait vraiment avoir changé. Il paraissait... Plus adulte à présent. Son visage avait complètement perdu toute rondeur enfantine. Et il était sacrément grand aussi, et pour une fois elle fut bien contente de ne pas avoir à se lever et se planter à côté de lui, autrement leur écart de taille aurait été bien trop visible. Non, elle ne complexait pas. Mais à force de devoir se dévisser le cou lorsqu'elle parlait à certains, elle finissait par avoir des torticolis. Mouchoir ?

Une fois n'est pas coutume, il ne fallut qu'une trentaine de secondes avant que l'ancien Gryffondor ne se mette à monologuer. Il s'était assis à côté d'elle, et elle se redressa afin de se mettre en position assise, tournée vers lui, ses jambes sortant hors du lit. Elle n'était plus aussi faible qu'au début, elle pouvait au moins s'installer de manière plus traditionnelle pour pouvoir le voir, non ? Elle ne demandait l'avis de personne, de toute façon. Elle sourit, attendrie de voir à quel point certaines choses ne changeaient pas. Il était peut-être plus grand, mais au fond, il restait toujours le même Faris. Bavard, ouvert aux autres, gentil. « C'est une manière subtile de me dire que j'ai une mine épouvantable, c'est ça ? On va dire que je le prends bien, après tout ce qui s'est passé, c'est pas étonnant après tout. Et... Depuis quand tu lis des magasines féminins ? » interrogea-t-elle, intriguée. Alala, le brun ne finirait jamais de la surprendre. Même elle ne lisait pas ce genre d'articles concernant les méthodes sachets de thé, c'est pour dire. Mais en même temps, elle n'était pas forcément la plus féminine possible, donc ça ne voulait pas dire grand chose. D'ailleurs elle préférait les magasines avec des photos uniquement, genre avec les fesses de Kaïn à la une, par exemple.

Son teint s'assombrit quelque peu lorsque le Lion lui demanda l'origine de sa présence en ces hauts lieux. Donc, il n'était pas au courant des détails. Elle soupira, passant nerveusement une main dans ses cheveux. « J'ai eu un accident de voiture... On sortait d'une fête près du campus, et Matthew n'était pas tout à fait sobre, et ce type complètement bourré a perdu le contrôle de sa voiture et nous est rentré dedans. La voiture a fini dans le fossé et moi... Je suis là, comme tu peux le voir. » Elle évita de s'attarder concernant ce qui était arrivé ensuite, notamment sur le fait que Matt était toujours dans le coma. Elle avait encore assez de mal à le réaliser elle-même à vrai dire, et aborder le sujet lui était douloureux. Profitant du changement de sujet que lui offrait Faris, elle grimaça, repoussant l'assiette de purée un peu plus loin. « Brr, t'es sérieux ? Prends la si tu veux, moi je n'en veux pas... C'est dégoûtant. » Et qu'il n'essaye même pas de lui faire manger avec la méthode de l'avion ou de l'aspirateur ou une autre idiotie du genre, elle n'avalerait rien. Point.

Lorsqu'il arriva dans la chambre de Faith il regrettait de ne pas avoir pu continuer sa conversation avec l'infirmière, ils commençaient à bien s'entendre tous les deux. Mais l'heure n'était plus à la plaisanterie, Faith Of Curty sa très bonne amie était à l'hôpital et ça semblait être assez important pour qu'elle y soit clouée. Il était donc partie lui rendre visite et le voici à présent dans sa chambre. Il est vrai que son merveilleux conseil pouvait être très mal interprété à condition qu'on ne connaisse pas du tout le jeune homme. A partir du moment où on faisait partie de ses connaisses et encore mieux si on faisait parti de ses amis, il n'y avait pas de problème, tout ce qui peut paraitre blessant, à partir du moment où il le dit avec le sourire n'est qu'un conseil innocent qu'il donne avec plaisir. Puis de toute façon il y était déjà allé à l'hôpital et savait que pour y dormir agréablement ça n'était pas le grand luxe. Le pire c'était quand on pouvait pas se lever, pour les petits besoins à faire dans leur espèce de bouteille bizarre c'était l'horreur. Heureusement que c'était un mec quand même, il n'imaginait pas du tout comme ça pouvait être pour les filles. " Non mais je dis ça pour quand tu sortiras tu vois histoire que t'aille draguer sans problème. Ma pauvre le célibat peut te tuer tu sais. " Hum...Oui c'était bien lui qui parlait, célibataire endurci depuis maintes années du coup il devrait plutôt se la fermer. Elle lui raconta alors le jour l'accident. Il s'était tu pour une fois et écouta le récit de la jeune femme. Ah les méfaits de l'alcool. Il irait bien voir ce Matthew pour lui faire la morale mais c'était peut être la dernière chose que la jeune fille serait capable de laisser faire.

" Ah ah je lis les magazines féminin quand je vais aux toilettes chez ma soeur ! Il faut bien s'occuper hein. ". Ben oui, l'habitude dans leur famille c'est de laisser un magazine aux toilettes comme ça ça faisait de la lecture. Bon ça n'était pas très charmant à dire mais Faith c'était Faith elle devait avoir l'habitude depuis le temps. Quoiqu'en un an elle avait peut être oublié. il est vrai que son départ aux Etats Unis a fait qu'ils ne s'étaient pas revus après Poudlard. Il fallait du coup lui faire l'annonce de pleins de choses maintenant eh eh, car dans la vie de Faris il s'en était passé des choses. " Tu vois je suis devenu apprenti pâtissier. Si un jour tu passes dans mon appart' je te ferai gouter mon meilleur gateau. Il fait des merveilles en magasin. Puis tiens au fait je t'ai ramené ça. " Il sortit de sa poche une petite carte. Il fit attention à ce qu'il n'y ait personne qui s'apprêtait à rentrer avant de l'ouvrir. En lettre d'or dans l'air l'invitation au mariage expliquait l'heure et la date de celui ci. " Ca te dit de venir au mariage de ma soeur? Il y aura plein de monde de Poudlard normalement comme Jo'! " Oui il en avait invité des gens pour éviter de sombrer dans le désespoir d'un mariage qu'il ne voulait pas voir du tout.

" Bon allez passes moi ta tambouille je goute. " Il prit une cuillerée de purée. Oooh elle abusait Faith, ça n'était pas divin mais en même temps c'était pas mauvais. Il la regarda avec un air faussement mécontent puis prit une autre fourchette de purée qu'il lui planta sous le nez : " Je ne te ferai pas le coup du petit avion mais si tu bouffes pas je te la met de force et tu ne pourras pas résister. Au pire je t'embrasserai avec de la purée pour te refourguer ça dans la bouche. ". Ah non non il ne rigolait pas. Si on ne l'en empêchait pas il serait capable de le faire...en fait non, ça n'était que des paroles en l'air mais il mettait tant de conviction que Faith ne pourrait pas résister. A moins qu'elle veuille l'embrasser mais à ses risques et périls le prémâché n'était pas forcément meilleur. Bon appétit bien sur!

Pardon ? Faith ne put s'en empêcher, elle laissa échapper un éclat de rire. Après la remarque sur les sachets de thé, cette fois-ci Faris faisait encore plus fort ! Il lui donnait des conseils de drague ? C'était trop mignon, et en même tellement drôle venant de sa part ! N'était-il pas célibataire depuis bien plus longtemps qu'elle ? Reprenant son sérieux, elle ne se départit pourtant pas du sourire qui était apparu ses lèvres. « Ah bah oui, tu parles en connaissance de cause j'imagine ! Désolée, c'était pas très sympa. Dis-moi, tu as trouvé l'amour pendant cette année entière sans me voir ? » se permit-elle malgré tout de demander avec curiosité. Indiscrète ? Pas du tout ! Il était normal qu'elle sache ce qui se passait dans la vie de ses amis, non ? Et puis elle était clouée au lit depuis un moment maintenant, elle avait besoin qu'on lui raconte des histoires croustillantes ! Alors Faris avait intérêt à avoir au moins épousé une femme inconnue dotée d'un accent bizarre venu d'une contrée lointaine et ce à Las Vegas ! Ah, comment ça, c'était elle qui vivait aux Etats-Unis jusqu'à maintenant ?

Chose miraculeuse, l'ancien Lion se tut durant tout le temps que dura le récit de la jeune femme. Et elle lui en fut reconnaissante, parce qu'elle n'aurait pas eu la force de dire tout ça autrement que d'une seule traite. C'était plus facile comme ça. Elle s'attendait à ce qu'il lui pose des questions –avec tact, toujours !– mais il n'en fit rien. Au contraire, il partit sur des sujets complètements différents, lui donnant des détails tout à fait passionnants concernant ses activités lorsqu'il était au petit coin, avant d'embrayer sur son nouveau métier. Et c'était ça une des choses les plus merveilleuses avec Faris. Il n'insistait pas, il ne se morfondait pas. Elle ne lisait même aucune pitié ou aucune remontrance sur son visage. Il lui changeait les idées, en ne s'attardant pas sur ce qui était désagréable, désolant, comprenant sans doute de lui-même que Faith ne voulait pas s'attarder sur l'accident. Il lui changeait les idées, il la faisait rire, et elle l'adorait pour ça. Sans même réfléchir, elle attira le jeune homme à elle pour le serrer dans ses bras, en guise de remerciement silencieux. « Apprenti pâtissier ? C'est trop cool ! Je savais que tu étais doué en cuisine, et que tu adorais les gâteaux –on se souvient tous de cette histoire de cake à la banane– mais je ne pensais pas que tu voulais t'orienter dans cette voie ! J'adorerais goûter une de tes créations oui, et visiter ton appartement aussi, dès que je serai enfin sortie d'ici ! » répondit-elle avec fébrilité, se sentant bien plus vivante d'un seul coup. Elle avait une envie folle de prendre ses affaires et de partir chez Faris tout de suite, histoire de goûter ce gâteau au lieu de sa purée infâme.

Lorsqu'il lui dit qu'il lui avait amené quelque chose, elle fronça les sourcils, étonnée. De quoi pouvait-il s'agir pour qu'il en fasse tout un secret ainsi ? Le regard qu'il avait jeté à la porte en disait en effet long sur son inquiétude de voir l'objet révélé au grand public. C'était une carte. Elle la prit délicatement avant de la lire, et de relever les yeux vers Faris à l'évocation du nom de son meilleur ami. « Oh je serais ravie de venir, oui ! Mais ça m'embête un peu, je ne connais pas ta sœur. Tu dois être ravi pour elle, non ? » Bon en fait, pas forcément. Tout dépendait du mari, déjà. Et puis, quand votre frangin ou votre frangine se marie, c'est qu'en un sens, il vous laisse aussi un peu tomber ! Ceci dit, si Edward venait à se marier, elle ne serait même pas sûre d'être mise au courant. Peut-être l'était-il déjà ? Peut-être était-ce lui qui s'était marié à Las Vegas, qui sait. « Jo sera là ? Tu l'as vu récemment ? J'ai l'impression que notre dernière discussion remonte à un siècle. Il me manque tellement ! » Johan Fawcett. Son meilleur ami, celui qui l'aidait à finir ses devoirs de métamorphose lorsqu'elle s'y prenait au dernier moment, qui la soutenait dans ses histoires de famille compliquées... Qu'elle sauvait occasionnellement quand il débarquait dans les toilettes des filles, complètement à côté de la plaque.

Sans aucun regret, Faith laissa Faris s'emparer de la purée. Elle n'en voulait pas de ce truc ! Sans mot dire, elle vit le jeune homme porter la fourchette à sa bouche... Et lui déclarer avec mécontentement qu'il lui ferait manger sa purée quoiqu'elle dise. Quoi ?! Et voilà que son sauveur se transformait en bourreau. Le monde était vraiment mal fait. Elle croisa les bras sur sa poitrine, bien conscient du côté puéril de la situation. « Je t'interdis de m'embrasser avec de la purée plein la bouche ! Je te jure que si tu fais ça... C'est simple. Je ne répondrai plus de rien. Si tu veux que je te vomisse dessus, c'est à tes risques et périls ! » déclara-t-elle d'un air buté. Mais le jeune homme avait l'air résolu, et elle n'avait pas particulièrement envie de se voir traiter comme une gamine de six ans plus longtemps. « Bon. Passe moi cette foutue fourchette ! » Et elle lui arracha le couvert des mains sans plus de cérémonie. Les lèvres pincées, le teint pâle, elle planta la fourchette dans la purée avant d'en prendre une bouchée. « Satisfait ? » Et il avait intérêt à l'être, parce qu'il y avait peu de personnes au monde pour qui elle aurait fait ça !

Parler en connaissance de cause? Célibataire endurcit lui? Faris Mosan célibataire endurcit?!! AH AH AH AH AH....Oui c'était vrai. Il fit mine d'être triste, il fit semblant de pleurer en exagérant cette petite scène dramatique, en surjouant complètement avant de reprendre subitement un air sérieux pour continuer sa discussion avec Faith. Il parait qu'il aurait du faire du théâtre parce qu'il avait de grandes facilités dans ce domaine, mais passer devant la scène le rendait assez maladroit donc il ne préférait pas. " T'es méchante Faith! Dire des choses pareil voyons. La vérité n'est pas toujours bonne à entendre et puis ça ne fait que dix huit ans hein, j'ai encore le temps devant moi pour naviguer sur la voie de l'amour. Quoiqu'à ce que je vois autours de moi ça ne rapporte pas que des bonnes choses. " En ce qui concerne sa recherche de l'âme sœur eh bien ça n'amenait à rien puisqu'il ne faisait pas vraiment de recherche. Ça n'était pas un très grand dragueur le Faris, d'ailleurs il parlait aux filles comme à n'importe qui d'autres, pas de mots doux rien niet nada, ce qui faisait peut être son célibat.

Un cake à la banane? Mais il n'y avait jamais eu d'histoire de cake à la banane. C'était une tarte à la banane mais mieux vaut garder son calme, elle n'avait surement pas fait exprès. Un cake à la banane c'est plutôt sec tandis qu'une tarte au contraire c'est fait pour être frais, et elle au moins n'est pas obligée d'être accompagnée par une boisson tandis que le cake si. " Oui, apprenti pâtissier c'est la classe interplanétaire, Pâtissier tout court c'est dieu! Eh bien tu sais quoi si tu veux aussi visiter mon appartement, tu viens quand tu veux et je te ferai ma spécialité. " Après l'invitation au mariage qu'elle avait accepté, ce fut l'invitation à la maison. L'appartement de Faris n'était pas très très grand mais bien sympathique et pouvait accueillir deux personnes (ou comment mettre en place la colocation possible). " Non mais c'est pas grave si tu connais pas forcément ma soeur, t'es une amie à moi c'est suffisant. Puis ça me fera vraiment du bien un peu de compagnie. Pas que je sois contre ce mariage, mais le beau frère est vachement trop mystérieux pour moi c'est bizarre. " Il n'émettait pas l'hypothèse comme ça sur un coup de tête. Le jour où un diner familiale avait été organisé pour que sa sœur présente à la famille le futur époux, il avait plus trouvé que le beau frère contournait les questions plus que d'y répondre.

" Jo' Jo' Jo' toujours Johan. Ah la la pourquoi tu ne sors pas avec lui? Me laissant sur la touche sniff. " Il rejoua la comédie en faisant mine de pleurer et de bouder en même temps avant de rire aux éclats. Soudainement une infirmière débarqua et Faris l'a reconnue. C'était celle de l'accueil qui leur demanda de faire un peu moins de bruits. Faris acquiesça avant d'ajouter à Faith: " Tiens tu vois c'est elle qui a des problèmes avec son mari. ". L'infirmière repartit sans dire un mot. Elle pensait surement qu'elle aurait mieux fait de se taire. " Ah...la pauvre. Non mais je rigolais pour Jo'. Ben ouais je l'ai vu il y a peu et puis ben je lui ai dit que t'étais à l'hosto ma pauvre Lucette. ". Puis la jeune fille bouda la petite blagounette pour la faire manger sa purée. L'embrasser jamais il n'oserait mais autant jouer là dessus. Elle mangea la purée avec dégout (la pauvre ça n'était que de la nourriture pourtant.) et lui demanda s'il était satisfait. " Ben pas vraiment ma petite. Tu préfères bouffer à en vomir plutôt que m'embrasser. Je suis assez vexé tu sais. Ah la la. " Il se retint de rire de nouveau aux éclats de peur d'être viré par l'infirmière qui devait vraiment en avoir marre de lui mais peu importe.

Faith ne se laissa nullement impressionner par la petite comédie jouée par Faris. Elle était passée par là, parfaitement. Elle aussi jouait sur la fibre dramatique de temps à autres, juste pour le plaisir. Donc non, elle n'était pas dupe, elle était même en mesure de dire que le brun ne faisait semblant de pleurer que pour mieux la faire se sentir coupable. Tss, elle sourit, presque attendrie. Il lui avait manqué, le bougre. Cela dit... Faith, méchante ? Là il n'y avait pas plus faux ! Elle était maladivement gentille. En fait, elle était la dernière personne qu'on verrait lancer un regard haineux à autrui, se mettre en colère, haïr qui que ce soit. Ce n'était pas dans sa nature. Elle leva les yeux au ciel, amusée. « T'as pas tort. Peut-être que tu t'en portes mieux sans, qui sait. Mais à mon avis, tu ne peux pas vraiment en être sûr avant d'avoir essayé au moins une fois. L'amour peut être une belle expérience. Il parait. » ajouta-t-elle après réflexion. Oui parce qu'il fallait bien préciser qu'elle non plus, elle n'était pas vraiment heureuse en amour. Mais tout ça ravivait des souvenirs qu'elle préférait laisser de côté pour l'instant.

Son sourire s'élargit lorsque Faris l'invita à visiter son appartement, et lui proposa même de lui préparer sa "spécialité". Que demandait le peuple ? Elle, tout ce qu'elle souhaitait, c'était quitter ce lieu sinistre. Mais si en plus on lui proposait des pâtisseries à sa sortie, alors là elle était comblée. Bonjour, je m'appelle Faith, et je suis une morfale. Bonjouuuur Faith ! « Le rendez-vous est pris, impossible de faire marche arrière désormais, Mosan ! Assure-toi de ne pas laisser traîner des caleçons partout quand je viendrai ! » conseilla-t-elle d'un air entendu. Elle connaissait les garçons, elle connaissait surtout son frère. Donc non, il était clair qu'il ne venait pas de l'engager comme femme de ménage, n'est-ce pas ? Elle venait visiter, pas ranger. De toute façon, elle n'était pas une maniaque de la propreté, loin de là même, donc elle survivrait très bien !

Elle hocha la tête sans trop savoir quoi dire au commentaire sur le beau-frère. Bon forcément, vu comment c'était raconté, ça faisait tout de suite louche. Genre le gars avait des antécédents judiciaires pas très nets, ou bien il menait une double-vie, par exemple vendeur de beignets le jour et superhéros en collants la nuit. Mais bon, tant que le mariage n'était pas un guet-apens pour la kidnapper car oui c'est le genre de choses auquel il faut toujours se préparer dans la vie, quand on est aussi célèbre qu'elle, tout allait bien. « C'est un sorcier ? Il fait quoi dans la vie ? » interrogea-t-elle avec curiosité. Et là s'il lui disait vendeur de beignets, elle aurait de quoi se méfier.

Faith ouvrit des yeux ronds lorsque Faris se mit à criser concernant Johan. Okay, elle ne s'était vraiment pas attendue à celle-là par contre ! Elle n'y tînt pas, un large sourire se dessina sur ses lèvres. « Dis-moi, tu ne serais pas jaloux quand même, hein Fafa ? » Si c'était pas trop mignon, ça ? Ce garçon craignait visiblement à longueur de journées que Jo et elle ne se mettent à sortir ensemble. Il leur avait déjà fait une remarque du même genre en sixième année, le même soir où il avait sorti ce commentaire sur la tarte à la banane. Paranoïa à traiter d'urgence ! Elle n'eut pas le temps de l'embêter davantage, car une infirmière débarqua brusquement dans la chambre, l'air ennuyée quand elle aperçut Faris. Sans mot dire, Faith lui adressa un sourire d'excuse bien qu'à moitié curieux. Un mélange de "Désolée je n'ai aucun contrôle sur ce fauve !" et de "Hohoho c'est donc vous ?!". Radio potins, bonjour !

Bien, Jo serait donc au mariage. Mais moins bien, Faris lui avait parlé de l'accident. Il devait sûrement se demander pourquoi elle ne lui en avait pas parlé d'elle-même, non ? Ça ne ferait donc que des explications supplémentaires à lui donner. Elle acquiesça, juste avant de se voir forcer à ingurgiter sa purée peu ragoûtante. Ah elle est belle l'amitié ! Forcer des gens innocents à avaler cette chose infâme ! Elle croisa les bras d'un air buté, bien décidée à ne plus en reprendre, avant de sourire à son ami, un air malicieux sur le visage. « Je n'ai pas dit que tu ne pouvais pas m'embrasser, j'ai dit que tu n'avais pas intérêt à le faire avec de la purée plein la bouche. » corrigea-t-elle posément. Et oui, la différence était subtile ! Cela dit, elle ne se voyait pas embrasser Faris, ce serait trop bizarre. Leur relation n'avait rien de sentimental, et n'en avait jamais rien eu. Ils étaient amis, et c'était parti pour durer !

Le " il parait " de Faith sonna étrangement aux oreilles de Faris. Oui, Faith avait quand même eut une histoire d'amour. Si ça rendait heureux elle ne devait pas en douter. Faris pouvait en douter, lui n'avait jamais eu d'histoire d'amour, mais Faith...Faith non elle ne pouvait pas, mais alors là pas du tout. Après ça dépend de quel amour elle parlait. Là il y avait le sentiment d'amour puis l'amour plus matériel, plus physique qui concernait l'expression faire l'amour. " Faith t'es toujours vierge dis moi? ". A ce moment là vous vous dites. Peut-on vraiment poser ce genre de question à quelqu'un? Faris vous répondra alors que quand il s'agit d'un ami proche c'est tout à fait possible. Puis comme il n'était pas vraiment sérieux en posant cette question, si Faith ne lui répondait pas il s'en contrefichait royalement. " Moi aussi je suis vierge, y a pas de honte à avoir. Deuxième décan. " Ah ah. L'avantage chez Faris c'est qu'il pouvait blaguer sur son signe astrologique et le fait qu'il soit vierge sexuellement parlant et astrologiquement parlant. Combien de fois il avait pu sortir ce genre de blague aux gens. Il avait ensuite proposé un rendez vous à Faith chez lui pour un petit gouter. La demoiselle ne refusa guère et heureusement pour lui, sinon il se serait sentit offusqué et terriblement triste de ne pas la voir. Elle fit une petite blague. Qu'il range ses caleçons avant qu'elle n'arrive sinon quoi ce serait la honte? " Ah ah mais ma pauvre Faith tu ne me connais pas du tout. Je ne met jamais de caleçons........Mais des boxers! " Il avait gardé un peu le silence pour qu'elle s'imagine qu'il ne porte rien du tout avant qu'il n'ajoute ensuite qu'il portait des boxers. Oui il préférait les boxers, mais on va peut être s'éloigner de l'endroit pour éviter d'entrer dans les détails hein. Après ça devient un peu indiscret.

De toute façon jamais il ne laisserait trainer un quelconque sous vêtement dans son appartement que quelqu'un vienne ou non. Il ne supportait pas, ça le stressait trop après. Qu'il y ait une vieille assiette encore sale qui puisse trainer sur la table ok (pendant deux ou trois jours maximum) mais les vêtements sales non non non, on mettait ça dans un panier de linge sale et hop, ça passerait à la machine à laver ensuite et puis voilà. Enfin bref, ils abordèrent ensuite le sujet du beau frère. Oui parce que Faris n'avait pas confiance en celui que sa soeur épousait. Il y avait eu cette soirée au restaurant. Toutes les questions que ses parents avaient posé, il les avait détournées habilement et ses parents n'y avaient vu que du feu. Par contre lui n'avait pas été dupe (faut dire qu'il avait l'habitude de ce genre de chose) et ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas répondu sincèrement à des questions du genre: " Comment comptez vous la rendre heureuse? " ou encore " Que pense vos parents de ce mariage ? ". C'était bizarre. Faith lui demanda alors si c'était un sorcier. " Oui il en est un. Ils se sont rencontrés à la boutique de potions de ma soeur d'ailleurs. Il venait acheter quelques ingrédients. Ce qu'il fait comme boulot? C'est bien la seule chose dans lequel il est clair à force de s'en vanter. Il est directeur du Département de la coopération magique internationale ce cher homme. ". Il accentua sa dernière phrase avec une voix où le ton était celui d'un vantard. C'était à peu près comme ça que se comportait son beau frère à chaque fois qu'il en parlait.

Ils partirent ensuite sur le sujet Johan. Ah ah, finalement Faris était peut être doué en théatre si elle croyait vraiment qu'il crisait sur la relation que Jo' et elle entretenait. " Ah mais si ma pauvre Faith. Je suis trop j-a-l-o-u-x. Je t'aime Faith t'as pas compris! " Puis il partit dans un fou rire des plus totale en enfouissant sa tête dans la couverture de son amie pour éviter de s'attirer une nouvelle fois les foudres de l'infirmière. Une fois calmé il soupira. Non, mais il s'en foutait totalement de la relation Faith/Johan tant qu'ils ne le mettaient pas à l'écart, les deux z'oiseaux faisaient ce qu'ils voulaient. Ah bon dieu, à chaque fois qu'il se retrouvait avec Faith ou d'autres amis il ne pouvait s'empêcher de rire tout seul de ses blagues pourries. En parlant de blague pourrie hein. " Ah mais là j'ai pas de purée dans la bouche donc on s'embrasse quand tu veux hein ! " Est ce qu'il était sérieux? Bien sur que non, Faith n'était qu'une amie. Il réservait son premier baiser langoureux et passionné à l'amour de sa vie, celle avec qui il sortira pour la première fois quoi. Un jour peut être ce sera le cas...Un jour.

Faith manqua de recracher son verre d'eau –et non, ils n'ont même pas de jus de citrouille dans cet hôpital, c'est une honte non mais je vous jure !– lorsqu'elle entendit la question de Faris. « Tu pourrais prévenir avant de lancer des sujets pareils. » marmonna-t-elle avec une pointe de mécontentement, bien que nullement fâchée. Elle avait juste été prise de court ! Mais c'était sa faute aussi, elle avait presque oublié à quel point le garçon savait faire dans la subtilité quand il voulait. Elle sourit lorsque son ami lui donna des précisions sur sa propre situation. Certaines personnes auraient pu trouver la blague de l'ex Gryffondor un peu facile, elle elle le trouvait juste mignon. Okay c'était pas de très haut vol, mais ça restait mignon, si, si ! « Tu t'inquiètes pour ma vertu maintenant ? » plaisanta-t-elle à son tour, réellement amusée à présent. Se sentir mal à l'aise ? Pourquoi ? Certes, ce n'était pas le sujet le plus commode, mais si elle ne pouvait même pas en parler avec ses amis... « Bref, pour faire court, tu n'as pas de souci à te faire, ma vertu est sauve. » Juste pour que tout soit bien clair, hein. Elle avait été sage jusqu'à maintenant, elle contrairement à d'autres dont nous ne citerons pas le nom, mais qui commence, pour l'anecdote par un W et finit par un R.

Et là Faris lui donna une information concernant ses habitudes niveau sous-vêtements dont elle se serait bien passée. Jamais de caleçons ? Jamais jamais ? Elle lui jeta un regard un poil interloqué. Quoique, après tout chacun son truc finalement. Et visiblement son truc à lui, c'était les courants d'air. Mais lorsqu'il corrigea son affirmation, elle ne put s'empêcher de rire. « T'es trop bête... » Mais c'était dit avec affection hein, que personne n'en doute ! Seulement ça voulait tout dire à ses yeux, pas besoin de préciser davantage sa pensée. Quelle idée de lui faire part d'un détail pareil aussi ! Enfin bon, la conclusion de cette histoire, c'était qu'à présent, si jamais elle voulait lui acheter des sous-vêtements pour son anniversaire, elle saurait que les caleçons étaient proscrits. Pourquoi, ça elle ne le savait pas, et elle n'avait pas envie de le lui demander !

La discussion s'orienta ensuite vers un sujet bien plus concret et sérieux –même s'il est clair que parler caleçons et boxers c'est concret, c'est même du lourd n'est-ce pas ?–, à savoir le mariage de la sœur du jeune homme, auquel il venait de convier Faith. Visiblement Faris n'avait pas confiance l'homme que sa sœur allait épouser. Cela dit, la brune mettait surtout ça sur le coup d'un côté protecteur un peu poussé chez l'ancien Gryffondor. C'était normal après tout, elle était sa sœur, il s'inquiétait pour elle, et elle était certaine qu'Erwan aurait le même genre de réserves un beau jour, si elle venait à trouver chaussure à son pied. Mais ça c'est pas gagné. Elle sourit devant l'intonation de voix que prit Faris pour imiter le futur marié. « Rien que ça ? C'est quelqu'un d'important alors ! Mais je ne vois pas du tout qui c'est cela dit. T'inquiètes pas, je peux le cuisiner si tu veux ? Un mot de ta part et je suis sur l'affaire ! » promit-elle même si on sentait très bien le second degré dans sa phrase. Cela dit, s'il lui demandait vraiment elle pourrait mener sa petite enquête, elle ne plaisantait pas. Elle s'ennuyait comme un rat crevé dans cet hôpital, la mise au point d'un super plan ultra perfectionné pourrait sérieusement la détourner de ses problèmes !

A la pseudo déclaration d'amour que lui fit Faris Faith laissa un air ahuri se glisser sur son visage, avant que sa surprise ne se transforme en un air fort réjoui et surtout fort exagéré. « Est-ce bien vrai ? Je... je n'aurais jamais cru que mon amour serait réciproque... Oh enfuyons nous et allons nous marier sans attendre Farisounet ! » s'exclama-t-elle, un large sourire sur les lèvres, avant de se laisser retomber sur son lit. Elle n'aurait jamais cru qu'une simple conversation pourrait la fatiguer, et certainement pas à ce point, mais c'était visiblement le cas. S'exprimer et s'agiter en même temps était profondément fatigant. Elle se redressa néanmoins péniblement avant de se pencher vers Faris pour l'embrasser... sur la joue. Et oui, purée ou pas ils étaient presque comme frère et sœur, alors lui rouler une pelle, certainement pas ! « Satisfait ? » interrogea-t-elle d'une petite voix avant de se replacer convenablement dans son lit.

Dans le genre blague pourrie oui, on ne pouvait pas faire mieux que Faris, du moins on ne pouvait pas faire mieux pour en balancer à n'importe quel moment et pour n'importe quoi ainsi lorsqu'il demanda à Faith si elle était vierge, c'était vraiment dans le sens de vierge pour avoir fait l'amour ou non sauf que pour garder une certaine innocence de petit garçon il avait fini par en même temps lui dire qu'il l'était aussi en associant cela au signe astrologique. Oui en étant né un peu après le début septembre, il était vierge, deuxième décan. Faisait il vraiment attention à son astrologie? Pas vraiment non, il s'en contrefichait. D'ailleurs voilà un an qu'on lui disait qu'il était censé trouver l'amour et que nenni, il était toujours célibataire. Oui, ça n'est pas parce qu'il n'y croit pas qu'il ne lit pas la page astrologie dans les magasines féminin voyons ! Enfin bref, encore un peu et Faith recrachait ce qu'elle avait dans la bouche. Ca aurait été drôle que ça arrive surtout si ensuite l'infirmière se pose des questions. Cette fille aurait elle des problèmes de vessie? " Je pourrais prévenir, mais ça reviendrait au même de te dire que : Oh attention je vais te poser une question sur ta viriginité ! " Il esquissa un grand sourire et la laissa plaisanter elle aussi. Ah ah c'était toujours un délice quand ils discutaient tous les deux. " Ah ah si ta vertu est sauve ça me rassure. Au moins je sais que t'attendras le mariage! " Ou pas. Il commençait à connaitre des gens qui avaient déjà...Eh bien qui avait déjà fait....voilà quoi pas besoins de faire un dessin ou une encyclopédie hein, vous comprenez.

" Je suis trop bête ! Plutôt mourir que d'entendre ça de la miss qui croit vraiment que je l'inviterai en laissant trainer mes calbutes partout dans mon appart'! Ah ah! " Il rit. Au pire il lui ferait une dédicace en laissant trainer peut être un boxer sur le canapé. Ca lui fera plaisir de ne pas se tromper ou quoique ce soit. Enfin qu'elle continue à dire des choses bêtes et elle n'aurait pas de gâteau nah! Suite de la discussion, le superbe beau frère de Faris. Enfin pas encore mais pour bientôt et quand on dit superbe....c'est de l'ironie. " Ouais c'est quelqu'un de haut placé. Boarf, à moins de s'intéresser à ceux qui travaillent au Ministère de la magie tu risques pas de le connaitre. " Puis...la plupart des personnes ne connaissent que le ministre de la magie puisqu'il apparaissait souvent dans les journaux. " Non mais si je met trop de personnes sur le coup il va grillé que je cherche à l'espionner. J'ai déjà un plan que j'établirai un jour ou l'autre. Enfin déjà viens au mariage ce sera parfait ! " dit-il avant de jouer la comédie avec Faith sur cette fausse idylle. Bon elle aurait pu mieux choisir comme surnom pour Faris que Farisounet mais ça passait surtout qu'après, après ce fut la fête....Ou pas. Il lui avait dit qu'elle pouvait l'embrasser étant donné qu'il n'avait pas de purée dans la bouche, mais non, la seule chose qu'elle fit c'est un petit bisou sur la joue.

" Satisfait? Tu rigoles. Déçu plutôt. Je ne connaitrais ainsi pas ce que c'est que les pelles en tant qu'adolescent. Peut être à l'âge de la retraite. " Il fit mine d'être triste avant d'afficher un grand sourire. Puis regardant l'heure sur sa montre il en conclut qu'il allait être l'heure de la laisser. " Bon je sais que tu es déçue de me voir disparaitre ma Faithou mais je vais devoir partir. " Il lui fit une bise puis de grand signe de la main avant d'ouvrir la porte et de se cogner à quelqu'un. C'est ça de ne pas regarder devant lui. Il n'était plus visible dans la chambre mais sa voix portait bien et on pouvait l'entendre dire: " Oh excusez moi madame l'infirmière. Voyez vous j'ai beau ne pas avoir de poches sous les yeux je suis aussi un peu fatigué. Laissez moi vous aider...non? Vous voulez que je parte immédiatement? Bon eh bien bonne soirée! "

Fin pour Faris