Cassie entra en trombe dans la bibliothèque, elle cherchait un coin tranquille, ses yeux fuyaient chaque regard, signe qu’elle ne voulait pas être déranger. Elle partit s’avachir sur une chaise, tout au fond des allées de livres. Ici elle serait tranquille, ou tout du moins l’espérait-elle. Elle ouvrit le carnet noir qu’elle tenait à la main, et laissa sa plume glisser à son aise sur les légères pages aussi blanches que de la neige immaculée.
« La preuve que ma mère me connaît mieux que moi-même… Elle m’a offert ce carnet, ce « journal intime » si j’ose dire. C’est un mot que je déteste. Enfin je crois, j’avais toujours trouvé que c’était idiot de raconter les petits riens de la vie quotidienne, je n’ai jamais cessé de le répéter d’ailleurs. Mais elle a quand même tenu à me l’offrir. Pourquoi ? Elle me connaît comme si elle m’avait faite figurez vous… J’avais d’abord la ferme intention de le jeter, de m’en débarrasser définitivement, mais je n’ai put m’y résoudre. Un premier pas vers la tentation. Il m’a tout de même fallut toute une année scolaire à Poudlard pour me décider à écrire. Je me demande pourquoi j’ai mis tellement de temps… De quoi j’avais peur ? D’un stupide journal ? Ou peut être plutôt de ce que j’allais écrire dedans. Je devrais peut-être déchirer chaque page après l’avoir noircie… Comme ça je n’aurais pas à relire les imbécillités que j’ai écrites. »
La jeune Priestly leva les yeux et s’arrêta d’écrire. Elle ne se sentait pas bien, non elle n’était pas bien installée. De plus, il lui fallait un endroit qui stimule son imaginaire… quel meilleur lieu que le lac. Le magnifique lac qui bordait Poudlard. Cassie se leva, et entama son trajet. Elle avançait de plus en plus vite, serrant son journal contre son cœur. Heart. Elle le sentait battre à travers son carnet. Elle ressentait le besoin d’écrire. Un tas d’idées fusaient à travers sa tête lorsqu’elle arriva au lac. Elle s’assit dans l’herbe, dans un coin assez isolé…
« J’imagine. J’imagine beaucoup de choses. Parfois je n’arrive même pas à me souvenir de tout. Mais le plus souvent, je peaufine mon monde. Il m’appartient, il est rien qu’à moi. Ça fait gamin de dire ça pas vrai ? Mais je m’en tape complètement. Personne ne viendra troubler mon imagination… c’est bien une de ses seules choses qui me plait en moi. « Mon monde » est assez spécial… Il est montagneux au centre, des centaines d’hectares de sublimes forêts bordent les montagnes, et les plages de sables fins ornent les côtes. La mer est chaude bien sur. Il y a un même un endroit entièrement constitué de bonbons, pour les plus gourmands. Les réverbères sont des sucres d’orges, il y a partout des rivières de chocolats. Ce n’est bien sur qu’une toute petite partie de mon monde… il y en a pour tous les goûts. Mais à force d’imaginer autant de choses délicieuses à manger, mon estomac se creuse, et je vais devoir abandonner ma belle description pour aller me goinfrer. Avant de fermer mon carnet, je ne veux pas oublier d’écrire que mon si beau monde cache en vérité un lourd, sombre et noir destin… mais il ne laisse rien paraître.
Que les apparences soient belles, car on ne juge que par elles. »
Cassie referma son journal en un bruit sourd. Elle le rangea soigneusement dans son sac, se leva, et pris la direction des cuisines, une lueur gourmande brillant au fond de ses yeux sombres…
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