S'abreuver de temps et de solitude.

Diabalzane sortit dans le parc vers 16 heures. Ses cours étaient enfin terminés et elle en était plutôt heureuse même s'il en fallait plus que ça pour la mettre en joie. Elle reserra sa cape sur ses épaules mais le temps se faisait plus chaud malgré cela. Elle parcourut quelques mètres dans l'herbe et s'assit sur un banc. Il n'y avait pas un souffle de vent. Elle portait un bonnet noir qui lui allait vraiment bien et mettait en valeur ses yeux gris pâle. Ses longs cheveux d'un blond presque blanc contrastaient avec sa tenue noire.

Elle figea son regard sur l'écorce d'un arbre sinueux qui s'élevait devant elle avec grâce, comme espérant toucher le ciel. Elle entendit le Saule Cogneur frémire au loin, idéal si l'on voulait se faire mal. Elle haussa les épaule, posa son sac à côté d'elle et bascula sa tête en arrière pour regarder le ciel.

Luna était cachée derrière un buisson, hypnotisée par la jeune fille assise dans l'herbe. Tant de dignité quand une si petite personne... Luna n'avait jamais compris comment des enfants pouvait contenir une telle prestance, une telle magnificence, si jeune... Sûrment en regardant leur parents. C'était très beau, car un visage qui respirait la jeunesse semblait tout à coup figé dans le temps, car insondable... On ne retrouvait cela que chez peu de personne, et Luna s'extasiait à chaque fois, car elle même n'avait pas une grâce et une élégance exemplaire. Elle préférait courir dans les prés et sauter dans l'eau. Mais pour cela, il fallait plus de chaleur, bien que la jeune fille portait un col un peu trop chaud pour la saison.

D'un autre côté, Luna était vétu d'un immense pancho rouge qui la couvrait de la tête aux pieds.

Diabalzane se sentit soudain observée. Elle tourna la tête violemment et fixa le buisson qui lui paraissait suspect. Un morceau de tissus rouge dépassait de l'arbuste. La jeune fille leva un sourcil et fit un sourire glacé. Elle se leva et regarda Luna Lovegood avec un soupçon de mépris.

- Je peux savoir ce que tu fais ?

Elle montra un léger signe d'impatience mais il n'était jamais clair de savoir ce qu'elle pensait ou ressentait.

- Si c'est illégal sache que je suis Préfète et que tu risques gros Lovegood.

Elle avait reconnu la jeune fille de Serdaigle pour son excentricité et les radis qu'elle portait en guise boucles d'oreilles. Elle en avait souvent entendu parlé dans la salle commune, son père était le rédacteur en chef du Chicaneur que Diabalzane n'avait jamais lu, elle n'en connaissait même pas la couverture.