Heure maudite. Jour maudit. Semaine maudite. Année maudite. Magasin maudit. Mais surtout, famille maudite ! La rentrée scolaire, du moins en première année, est censée être porteuse de bonheur n'est-ce pas ? C'est comme cela pour les trois quarts de la population. Pour Lena, c'est hélas l'inverse. Tout était bien parti, une famille riche, influente, une vraie Malefoy en somme... mais le destin en décida autrement. Des parents morts trop tôt, une adoption indigne par une famille de... pauvres. Rien qu'en pensant à cette famille d'adoption, elle a honte, elle souffre, elle ne peut imaginer le regard des futurs élèves de Poudlard, ceux de Serpentard sans aucun doute, à part si le sort s'acharne contre elle. Se retrouver à Gryffondor serait un comble, on ne parle même pas de Serdaigle ou de l'horrible... Poufsouffle. Indignité. Mais revenons à notre sujet de départ, à savoir 'Heure maudite. Jour maudit, et patati et patata...'. Pourquoi est-ce une journée exécrable ? Aujourd'hui, c'est le jour des courses de rentrée, sur le chemin de traverse. Idem que le reste, d'ordinaire c'est un prétexte de réjouissance, seulement avec une famille de gueux... En effet, ses 'faux' parents ne sont pas sortables. Dans leurs habits sales et dépareillés, ils sont une honte pour le pays tout entier.
Et comme si cela n’était pas suffisant, les fournitures de la rentrée vont être achetées… d’occasion. Horreur ! Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie !, comme dirait l’autre. N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? Pas de chaudron en or, pas de vêtements de renommée, pas de magnifique chat noir… pourquoi refuse-t-on le bonheur à certains ? Ainsi ce jour était arrivé. Sa famille lui demandait ce qui lui plairait, aussitôt après la réponse de notre Lena ils répliquaient un vague « tu sais bien que c’est trop cher pour nous ma chérie ». Et bien pourquoi avoir adopté un enfant si c’est pour le rendre malheureux et ne pas pouvoir satisfaire ses besoins matériels ? Car après tout, de quoi a besoin un enfant, et même un humain, à part d’argent ? Rien. Quand notre jeune fille voulut aller se rafraîchir en buvant une boisson fraîche à la terrasse d’un café, on lui répliqua « à quoi bon acheter une boisson quand on peut avoir de l’eau à la maison ? ». Et bien parce que nous n’y sommes pas, à la maison ! Pauvre idiote de mère ! Une fois la boutique de brocante faite, puisque c’est certainement la seule boutique qui rentre à peu près dans le budget, Lena voulut aller chez Ollivanders, mais il y avait panne d’argent. Comment faire ? Aller chez Gringotts ? Pas question, la famille n’a pas de compte en banque, le seul argent qu’elle possède se trouve sous l’oreiller dans le lit conjugal ! Alors il fallait retourner à la maison ? Est-ce une blague ? Alors que les parents tergiversaient sur le ‘oui’, ‘non’ , Lena s’enfonça dans une ruelle et trouva ce qu’elle cherchait, un mendiant. Elle profita du fait qu’il mange un os d’on ne sait quoi pour lui prendre sa casquette et évidemment les quelques sous qu’il y avait dedans. Voilà assez pour la baguette et les robes. Comment auriez-vous fait à sa place ? Elle est dans le besoin enfin !
Elle retourna au milieu des deux idiots, les parents, et prétexta une trouvaille dans sa poche, pour expliquer l’apparition de ces quelques billets. Enfin ils allaient acheter les robes. Évidemment, elle se rendit compte qu’elle se dirigeait vers une boutique de vêtements d’occasion… cela aurait été trop simple. Si seulement ils avaient pu faire les courses dans l’allée des embrumes…