Retour dans le calme [FINI]

Alors que la main de Raphaël se posait sur la joue de l'adolescente avant de la lui caresser avec tendresse, Daphné fermait les yeux avec lenteur. Elle se sentait tellement bien avec lui et sentait bientôt les doigts de son Vert et Argent lui soulever son menton. Relevant les yeux par réflexe, elle ne va pas réaliser de suite le doux baiser qu'il déposa sur ses lèvres. S'empourprant en comprenant ce qui lui arrivait, alors qu'elle plongeait son regard vert-noisette dans celui gris-vert pétillant. Pourquoi pétillant ? Elle n'avait su le dire, mais une chose était sûre, ce n'était pas le regard qu'elle avait croisé à ses retrouvailles. Avait-il reprit goût à la vie ? Que c'était-il donc passé pour que ce regard change ainsi et aussi rapidement ? Avait-elle raté un épisode ? Ne pouvant croire qu'elle était l'unique raison à ce changement temporaire, la jolie brune se posait mille et une questions à ce sujet. Mais se disant que le principal étant de le voir bien, elle finit par remercier Merlin pour avoir écouté ses prières. Ce fut contre toute attente que Raphaël reprit la parole et cette fois, pour surprendre d'avantage la brunette de Serpentard.

- ...

Elle avait été tellement sous le choc de cette question, qu'elle attendait depuis si longtemps, que la Vert et Argent ne pu y répondre. Bien sûr qu'elle le voulait mais alors pourquoi aucun son ne daignait sortir de sa bouche. Elle remarqua alors la lueur de timidité qui avait envahi le regard de son Serpentard mais qui disparu aussi vite qu'elle était apparue. Regardant attentivement l'adolescent, la brunette se rapprocha de lui, se mit légèrement sur ses pointes avant de l'embrasser avec fougue. Elle enlaça avec douceur le cou du garçon, fermant les yeux au passage. Elle l'embrassait comme jamais. Ne prêtant attention aux alentours, elle se fichait bien des regards indiscrets sur leur baiser. Elle n'avait jamais été aussi démonstrative de sa vie, et cela pouvait se ressentir facilement. Un frisson lui parcouru le corps alors qu'elle ne daignait pas se séparer de lui. Son corps collé au sien, la jeune fille ne pouvait même plus se contrôler. Alors qu'elle se séparait enfin de lui, son corps se reposa sur ses talons. Elle plongea à nouveau son regard impassible, bien qu'avec des étincelles qui semblaient apparaître pendant quelques instants. Elle lui sourit discrètement et prit enfin la parole.

- Oui.

Elle s'empourpra alors violemment suite à la réponse qui venait enfin de sortir. Baissant légèrement les yeux de peur qu'il change d'avis, l'adolescente croisa les doigts comme une enfant. Elle avait beau avoir quatorze ans, elle n'en restait pas moins une jeune fille qui avait tout à apprendre de l'amour. A commencer par faire confiance à la personne qu'on aimait et surtout à se faire confiance à soi-même. Etait-ce si compliqué que de montrer simplement ses sentiments, sans rien cacher à côté ? Avait-elle bien fait de lui dire oui alors qu'il risquait de disparaître à nouveau pendant deux ans et peut-être pour toujours ? Durant sa longue absence, jamais la Serpentard n’avait douté de Raphaël et même si elle se persuadait elle-même qu'il reviendrait, retournerait-il auprès d'elle ? Elle avait malgré tout eu des faiblesses et avait douté de son retour. Peut-être était-il mort tout comme Hayden... et pourtant, non. Il était bel et bien vivant, face d'elle, entrain de lui demander d'être sa petite amie. N'était-ce pas le plus beau rêve d'une jeune fille qui croyait encore au prince charmant sur son beau balai cheval blanc.

Daphné était la plus heureuse des filles au monde. Personne ne pouvait lui enlever cela ! Regardant toujours son petit ami elle ne pu s'empêcher de rougir encore un peu. C'était la première fois qu'elle le nommait ainsi, et cela était dès plus plaisant. Elle n'avait même jamais eu l'idée qu'il puisse dire un jour " Daphné, ma petite amie" mais cela n'était pas déplaisant au final. Elle se rapprocha encore une fois vers lui et effleura, avec ses lèvres, celles du jeune homme avant de parcourir sa joue gauche de s'arrêter devant son oreille. Laissant son souffle chaud caresser l'oreille de Raphaël, Daphné ne savait même plus quoi dire. Restant un moment silencieuse, la jolie brune entrouvrît ses lèvres, ne laissant encore aucun son sortir. Elle glissa ses mains le long des hanches de l'adolescent avant de se poser sur les côtes de celui-ci. Se rapprochant d'avantage, elle n'avait qu'une envie, le remercier. Mais cela ne semblait pas approprier malgré tout à la situation et elle préférait rester dans son rêve. Cependant, son regard croisa celui de... Pansy Parkinson. Ecarquillant des yeux, elle reprit un regard impassible avant de dire à Raphaël.

- Il y a Pansy Parkinson qui nous a vu. Je vais devoir y aller. A ce soir... Raphaël.

Elle déposa à léger baiser entre la joue et les lèvres du jeune homme puis se détourna de lui. Daphné monta les marches de son dortoir, ne préférant pas jeter de regard en arrière, de peur de repartir directement dans son rêve. Pourquoi fallait-il que cette Parkinson lui gâche tous ses meilleurs moments...

*- ...*

Il lui avait posé la fameuse question et ses yeux cherchaient instinctivement une réponse dans le regard de la jolie Vert et Argent. Elle était surprise ou plutôt choquée serait le meilleur terme...et il le voyait très bien. Mais cette étonnement était-il bon ou mauvais pour lui? Elle lui avait pourtant dit qu'elle l'aimait, c'était donc bon signe pour lui, non? Aucun son ne sortait de sa bouche et Raphaël semblait visiblement stoïque et tout à fait calme, mais intérieurement...ça bouillonait! Il voyait déjà défiler des scénarios dans sa tête....et il s'y prit à plusieurs reprises pour les chasser de ses pensées. Et si elle refusait, si elle lui disait qu'en fait elle s'était trompée, qu'elle ne l'aimait pas, qu'elle avait dit ça pour rire, qu'elle jouait avec ses sentiments pour lui faire payer son absence, qu'elle... STOOOP! Raphaël se reprit rapidement. Ce n'était pas digne de lui ni de Daphné. Il devait cesser de douter. Il avait sentit les sentiments de la belle Vert et Argent. Il ne devait pas douter d'Elle.

Il la vit alors se rapprocher de lui. Elle le regardait attentivement et s'en y avoir été préparé Daphné l'embrassa avec une telle fougue que son cerveau ne reçevait plus aucune information censée à part celles provenant de ses sens. Et ces derniers étaient en éveil...non, en fusion...en ébullition plutôt! Jamais il n'avait ressentit une telle chose...Il en était...tout retourné! Il sentit qu'elle enlaçait avec douceur son cou et un violent frisson le parcouru. Les bras balants le long du corps il y a encore quelques secondes, il enroula vivement ses bras autour de Daphné. Il n'était plus tout à fait lui-même...ou peut-être que si mais il ignorait alors toute cette partie de sa personnalité. Et Daphné lui permettait alors de la découvrir et d'y goûter. A ses côtés, il pourrait sûrement l'explorer...?! Ce baiser était d'une telle intensité qu'il se fusionna à celui de Raphaël, aussi bien par le corps que l'esprit. Il avait ses propres émotions mais il vivait aussi celles de Daphné. A un tel niveau émotionnel que Raphaël ne connaissait pas...et c'est comme si tout c'était déréglé. Le corps de Daphné contre le sien, il y avait de quoi être...troublé et hors du temps. En tout cas, d'après ce qu'il/elle ressentait, la fougeuse Serpentard ne se contrôlait plus...et Raphaël n'était plus très sûr lui aussi de savoir si oui ou non il avait gardé une pointe de contrôle ou pas dans ce baiser si fougueux qu'il pouvait même être indécent aux yeux de certains.

Quand elle se détacha enfin de lui, il vit son regard étincellant le fixer. Elle sourit discrètement et lui dit "Oui". Hein? Pourquoi oui? Raphaël avait vraiment été perturbé par la fougue de Daphné qu'il en avait oublié sa question. Il la vit rougir violemment et le regard de la jolie Vert et Argent changea de direction. La question lui revint alors à l'esprit alors qu'il commençait à paniquer légèrement. Il poussa un soupir de soulagement et sourit. Elle avait un côté enfant qui le faisait fondre à cet instant précis.
Il lui sourit, heureux de sa réponse...c'est alors qu'il la vit de nouveau se rapprocher de lui. *Non!* Oh bien sûr, il aimait plus que tout les lèvres douces et sucrées de Daphnée, sa taille fine, son corps frissonnant sous ses doigts, mais si Daphné l'embrassait avec une telle intensité, il ne répondait plus de rien...Il retint son souffle en sentant les lèvres de sa belle frôler les siennes avant de dévier sur sur sa joue gauche avant de s'arrêter à hauteur de son oreille...le souffle chaud le saississant violemment. Il n'était pas encore remit de ce baiser fougueux au possible et il serra les poings pour se contrôler. *Maîtrise-toi Gibson! Maîtrise-toi!* se répétait-il. Quel supplice! Elle en rajoutais une couche en plus...elle ne lui disait rien, aucun son ne sortait de la bouche de Daphné et pourtant il sentait très bien son souffle chaud et grisant sur son cou et aux abords de son oreille. Mais le pire arriva quand elle glissa ses mains le long de ses hanches...pour attérir sur ses côtes. Bah si elle voulait le tuer, c'était réussit! Dans sa léthargie, il ne comprit pas tout de suite le sens des propos de Daphné, trop occupé à se contrôler lui.


*Il y a Pansy Parkinson qui nous a vu. Je vais devoir y aller. A ce soir... Raphaël.*

Que? Quoi? Après un léger baiser, elle se détourna et s'en alla, montant les marches de son dortoir. Cela avait été si soudain qu'il resta immobile, sur place, regardant l'entrée du dortoir des filles d'un regard lointain. Que s'était-il passé? Pourquoi était-elle partie si vite? Comme il n'avait pas été très attentif, il dû remonter dans ses souvenirs et il revit alors la scène comme si elle se déroulait sous ses yeux. Parkinson??!! Sale petit....vermine! Il fallait toujours qu'elle foute son nez partout...sale langue de vipère! Il faillit presque se retourner vers elle mais...non, il ne voulait pas gâcher tout ce qu'il venait de vivre pour elle. Il se ressaissit donc enfin et sans accorder le moindre regard au pekinois, comme si elle n'avait jamais été là, il traversa la Salle Commune, et la tête encore pleine des images de cette superbe soirée avec Daphné, il grimpa les marches qui menaient à son dortoir avec légèreté.