Encore une dispute idiote (Privé Joryss)

...Joryss, son grand frère. Une rencontre entre les deux frères qui aurait pu être mieux. Joryss n’aurait pas pensé tomber sur Evan cet après-midi, surtout de cette manière ! Evan allait faire en sorte malgré lui que la journée de Joryss se finisse mal, alors qu’elle n’était déjà pas géniale.
Evidemment, c’était une journée de cours comme les autres, mais il s’ennuyait, comme d’habitude. Et le double cours de potions de Rogue avait frisé le cauchemar. Joryss essayait de ne pas s’asseoir devant dans ce cours là, il voulait aller le plus au fond possible à chaque fois. Mais cette fois, les Serpentard avaient presque tous occupés les places du fond. Joryss s’était donc retrouvé à faible distance du maître des potions. D’habitude, Joryss préparait assez bien ses potions, même s’il prenait les remarques acerbes de Rogue en pleine figure (mais ça, c’était habituel à tout élève ne se trouvant pas dans sa maison), mais aujourd’hui la nouvelle préparation avait été très dure à faire pour lui. Et se trouvant aux premières places, les remarques habituelles du professeur avaient doublées en nombre, vu qu’il passait souvent devant. Ainsi, Joryss s’était retrouvé en état de grand mécontentement à cause de lui. Vers la fin du cours, Rogue était repassé une fois de plus devant lui pour commenter le désastre de sa potion. Ainsi, il leva sa baguette magique au dessus du chaudron et murmura « Oh non, vraiment, cela mérite un zéro... Evanesco ! ». Le contenu de son chaudron disparut, et celui-ci se retrouva complètement vide. « Vous avez encore vingt minutes pour essayer de rater votre potion le moins possible » avait-il ajouté d’une voix onctueuse. Joryss fut grandement agacé par le geste du professeur, non pas qu’il n’avait pas l’habitude de vider les chaudrons, mais faire ça en fin de cours l’empêcherait forcément de la finir correctement. Il se dépêcha donc de la refaire, et il se précipita tellement qu’il fit un travail de cochon, inversant et mélangeant l’ordre d’ajouts des éléments de la potion.
A la fin, il avait préparé une mixture épaisse contenant plusieurs gros grumeaux. Il fut soulagé d’entendre la sonnerie, marquant la fin du cours. Chaque élève devait bien sûr amener un échantillon de sa potion pour que Rogue la note. Le directeur de Serpentard prit le sien avec un sourire mauvais. « Et bien Stewers, pas aussi doué que ses frères... n’est-ce pas ? » avait-il dit sur un ton doucereux. Et là, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Joryss sortit furieux des cachots, il détestait être comparé à ses frères. Non, il n’était pas comparable, on ne pouvait comparer aucun d’entre eux à un autre, surtout lui. La façon dont Rogue l’avait fait l’énervait en plus, l’air de dire qu’Evan et Anthony valaient bien mieux que lui. Son orgueil était encore un peu là, même si au fond il pensait un peu que oui, il ne valait pas grand-chose... Il voulut ne pas trop y repenser, mais c’était plus fort que lui, les paroles du professeur lui restaient encore dans un coin de sa tête. S’il avait dit ça, c’était uniquement parce que les deux autres Stewers étaient dans sa maison...

Joryss était donc sorti des sous-sols d’humeur exaspérée. Heureusement qu’ils n’avaient plus de cours après ! Il se mit donc à discuter avec un groupe de Gryffondor de sa classe, devant l’escalier de marbre. Commentant le cours de potions et enfonçant Rogue dans les mauvaises critiques bien lourdes avec brio. Les autres étaient détendus, Joryss essayait de le paraître mais la comparaison avec ses deux frères lui restait encore en tête. Ce n’était vraiment pas grand-chose, pourtant il n’y pouvait rien... Il n’avait pas encore vu son frère qui descendait les escaliers. Et quand il vit que c’était lui qui l’avait bousculé, ses idées s’assombrirent encore plus.
Les autres Gryffondor regardèrent Evan de façon désagréable, moqueuse. Joryss se massa l’épaule et les chassa d’un geste de la main, l’air de dire « vous pouvez nous laisser ? ». Ils laissèrent les deux frères ensemble, car tout ceux qui connaissaient les frères Stewers savaient qu’à chaque fois que Joryss et Evan se rencontraient, ça finissait en dispute. L’aîné des deux regarda son petit frère avec un mépris affiché. Il recula de deux pas et marcha accidentellement sur un livre ouvert. Il fit un « oups » en voyant qu’il avait laissé une petite trace de chaussure sur la page. Il ramassa le livre et le referma, il était intitulé « Comment combattre les créatures de grande taille ? ».

Alors Evan, t’as l’intention d’aller te battre avec des trolls dans la forêt ? Lança t-il d’un ton moqueur. Désolé quand même d’avoir marché dessus, oublie pas d’essuyer la trace que j’ai mis sur une des pages.

Il venait de dire ça d’une façon complètement détachée, gardant son habituel sourire. Il n’aida pas Evan à ramasser les livres, c’était les siens, il l’avait bousculé tout seul, il se débrouillait tout seul. Joryss regarda son frère droit dans les yeux. Il semblait vraiment énervé par le petit incident qui venait de se produire. Joryss ne put s’empêcher d’être prévenant envers son bien-aimé frère.

Et ne passe pas tes nerfs sur moi, c’est pas ma faute si t’es maladroit. Et s'il te plaît cesse de te recoiffer à la moindre occasion sans regarder les gens, tu es ridicule et c'est énervant.

On ne pouvait pas dire que ça commençait bien, mais ils étaient tout deux énervés. Un échange de méchancetés et de vannes se profilait entre eux, une fois de plus...

Joryss...Son détestable frère. Celui-là qui avait eu le pouvoir de se servir de la magie après Evan, malgré le fait que celui-ci soit né après. Evan le haïssait, c'était un faible se disait-il, un faible, un demi cracmol! Il l'insultait sans cesse dans sa tête lorsqu'il pensait à lui où lorsqu'il était confronté à lui. En réalité, cette haine et cette méprise si forte cachaient une forte jalousie envers le frère cadet des Stewers. Evan voulait aller à Gryffondor, il voulait tant...Même si son frère Anthony était à Serpentard. Malheureusement, le choixpeau lui avait chuchoté qu'il était trop froid, et surtout...Qu'il manquait de courage...Une pointe de courage. Depuis ce jour, Evan se disait qu'il était faible, plus faible que son frère et il ne le supportait pas, voilà pourquoi son aversion pour lui s'était d'autant plus renforcé. Il s'évitaient alors depuis déjà longtemps, mais lorsqu'ils se rencontraient...Comme là...C'était l'apocalypse. Déjà, Joryss l'avait heurté violemment, renversant ses livres, et de plus, il avait sali une page...De plus, le cadet Stewers rembarrait déjà le quatrième année désagréablement alors que celui-ci n'avait rien dit. La remarque sur les cheveux le vexa profondément. Il sortit sa baguette, l'air de n'avoir rien entendu, et exécuta un geste en demi-cercle pour que les livres sauf celui souillé par son frère se referment et s'empilent les uns sur les autres. Il se baissa pour ramasser l'autre livre à la main...La page était froissée. Il releva la tête vers son frère et écarta ses cheveux d'un geste de main avant de prendre la parole, d'un ton hautain et dédaigneux:

"Dit moi, très cher frère...Depuis quand les cloportes de ton espèce se croient-ils assez intelligents pour froisser les livres? Tu connais peut-être déjà tout ce qu'il se trouve et tu n'as pas besoin d'en apprendre d'avantage? Sur ces paroles désagréables, il se releva et fixa droit les yeux son frère, d'un air mauvais avant de continuer. Sinon...Oui, moi je me cultive pour devenir quelqu’un dont ma mère n’aura pas honte. Dit-il en retroussant ses lèvres pour arborer un sourire narquois. Il refit un geste pour replacer correctement ses cheveux avant de continuer… Et ensuite, à propos de mes cheveux, je crois que tu n’as pas à me dire ce que je dois faire. C'est déjà assez irritant et humiliant d'avoir à supporter quelqu’un d’aussi incapable dans la famille, alors je compte bien ne pas recevoir d’ordres de mon frère. Finit-il sur un ton moqueur et dédaigneux. Il se retourna, le menton relevé avant de s’arrêter, les yeux plissés, une idée d’une nouvelle réplique désagréable avait germée dans sa tête. Il se retourna et s’adressa de nouveau à son frère mais d’une voix onctueuse cette fois. Au fait…Tu parlais des livres tout à l’heure…Je ne te vois jamais avec ? Moi au moins, je fais payer maman pour ma scolarité pour quelque chose. Je ne sais pas comment elle fait pour ne pas pleurer en pensant qu’elle à un fils si incapable. Finit-il cette fois, sur un ton presque compatissant envers sa pauvre mère.

En effet, le cadet Stewers, le seul Gryffondor de la famille était souvent rabaissé par Evan, surtout devant ses parents, ce qui avait le don de mettre en colère le rouge et or. Joryss l’avait exaspéré aujourd’hui, le plus jeunes des Stewers avait donc décidé d’utiliser des insultes qui pourraient peut-être le mettre hors de lui-même. A la seule idée que Joryss puisse être vexé, Evan en retirait une joie immense. Sur ces pensées mélodieuses (pour Evan), il ramassa à la main le livre froissé et Sali pour essayer d’étirer la page. Elle avait du mal à se défroisser, et la tâche ne partait pas, Madame Pince allait crier alors que ce n’était pas sa faute. Il soupira silencieusement, il faudrait qu’il trouve un moyen de nettoyer ce livre tout seul, conscient qu’on le prendrait pour le fautif, malgré son explication. Il essayait de rester calme, parfaitement calme, et d’énerver son frère pour le faire passer pour le méchant. Mais malgré son sang-froid naturel, Evan avait du mal, beaucoup de mal, à rester calme en face de son cadet, en réalité, sa main le démangeait. Il voulait attraper sa baguette…

[Je sais, c'est court et plus mal écrit, mais mon esprit vagabonde en ce moment, du mal à me concentrer, ferais mieux la prochaine fois =)]

Joryss observa son frère ramasser, sans prononcer un mot, tous les livres éparpillés par terre. Mais son silence ne dura guère bien longtemps, il lui parla de son ton toujours aussi agréable et chaleureux. S’il existait un concours du mépris et de l’arrogance, Evan serait dans les premières places, rivalisant avec des gens comme Drago Malefoy. Il se la ramenait toujours autant avec son goût de la littérature, se donnant l’air de quelqu’un qui s’intéressait à ses études et qui se cultivait… Joryss ne voyait là que passion exagérée pour se donner le style d’étudiant qui faisait tout pour réussir dans tout, ça l’exaspérait… Joryss rendit bien son sourire narquois, à ce petit bonhomme gonflé d’orgueil. Il le fixait dans les yeux, il le laissait vomir son venin pour le lui recracher ensuite à la figure, ça se passait toujours comme ça ; Joryss avait un certain orgueil lui aussi. Qu’Evan parle de leur mère de cette façon le faisait rire intérieurement, car Joryss entretenait de bons rapports avec leurs parents au moins, ça palliait un peu l’absence totale de fraternité chez les fis ; enfin… Dissimulation totale de fraternité plutôt.
Evan arrêta enfin son petit déballage, il se retourna pour partir apparemment, mais il fit demi-tour sur lui-même, avec une expression sur le visage que Joryss n’aimait pas du tout. Et maintenant, voilà qu’il parlait sur son ton onctueux, c’était exaspérant… Il n’aimait pas qu’il parle de leur mère comme ça, il se décida à riposter.

Tu ne me vois jamais avec des livres simplement parce que moi, je ne me promène pas partout avec, je ne les lis pas n’importe où comme tu as l’air de le faire… Tu vas finir par les abîmer. Et je vais peut-être paraître arrogant mais… Quoique à côté de toi… Il laissa sa phrase en suspension et jeta encore un coup d'œil sur les livres. Je n’ai pas besoin de lire autant pour être bon élève, je suppose que je suis avantagé même si j’ai eu mes pouvoirs après toi, non ? Finit-il sur un sourire à pleines dents. En temps normal, c’était plutôt agréable, mais dans cette situation c’était loin de l’être. Joryss savait qu’Evan détestait le genre de remarque qu’il venait de faire. Il continua sur sa lancée :

Tu me fais rire quand tu dis que je fais honte à la famille. Je n’ai rien à envier de toi, loin de là… Cesse donc de parler de Maman comme ça, tu sais très bien qu’elle n’a pas honte de moi, elle. Je ne vois pas pourquoi elle pleurerait, quoi que en voyant ce que tu deviens, c’est vrai qu’on se demande comment elle fait pour se retenir.

Joryss fourra les mains dans ses poches et soupira fortement en regardant Evan. Il fixa ses yeux verts à l’éclat dur, froid. Leurs regards se croisaient et s’échangeaient des éclairs en entretenant un dialogue mesquin et ridicule. Joryss tourna la tête derrière lui pour regarder où étaient passés ses amis de Gryffondor. Ils l’appelèrent et lui dirent qu’ils sortaient dans le parc, puis qu’il en finisse vite pour venir les rejoindre. Alors qu’ils sortaient en ouvrant la gigantesque porte d’entrée, Joryss fit revenir son attention sur son petit frère. Il n’avait pas l’intention de bâcler la discussion, il voulait dire ce qu’il avait à dire maintenant qu’il y était. Il s’expliqua sur ses dernières paroles :

Tu me dégoûtes… A force de vouloir montrer que tu es intelligent, tu vas finir par croire toi-même que tu l’es… Alors que c’est faux. Tu n’es qu’un parfait idiot Evan. Car tu ne vois même pas que Maman aimerait avoir des nouvelles de toi, tu m’as envoyé promener la dernière fois que je t’ai apporté ses lettres. Trop plongé dans tes livres et dans ton monde pour voir que tu deviens un fils odieux ? Elle aimerait vraiment que tu lui écrives, tu sais…

Il avait parlé sur un ton très dur, sauf à la fin, où il laissait paraître que ça l’ennuyait également qu’il soit si distant avec elle. C’était peut-être un adolescent, mais tout de même… Il comprenait pour Anthony, mais pour Evan il trouvait ça assez énervant. Joryss aussi voulait se détacher d’elle, mais il savait encore prouver aux gens qu’il aimait qu’il tenait à eux. Sa façon de faire avec Evan, c’était se montrer dur comme il le faisait tout le temps, même si ce n’était pas forcément une bonne façon de l’aborder…

Sa baguette...Il avait envie d'attraper sa baguette. Sa main le démangeait. La seule présence de son frère l'irritait, le fait que celui-ci ait un air sur de lui l'énervait encore plus. Oh bien sur, il avait l'habitude d'entendre les sermons du cadet Stewers, il était habitué à ses remarques désagréables et autres, mais ce n'était pas le jour. D'autant plus que Joryss vociférait sur ses relations avec sa mère. Oui, Evan depuis le début de l'année, ne répondait plus à ses parents, plus récemment encore, il ne lisait même plus les lettres qui lui étaient adressées. Oh bien sur, il aimait sa mère et était très reconnaissant de ce qu'elle avait fait pour lui jusqu'à présent, mais le plus jeune des Stewers en avait assez qu'on le protège, qu'on l'aide dans tout, c'était un adolescent après tout, il était bien normal qu'il veuille se séparer du contrôle et de l'autorité parentale. Et puis de toute façon pensait-il, elle l'empêchait de grandir, de se développer, de s'épanouir! Il lui en voulait donc dans un sens. Mais malgré le fait qu'il ne voulait pas le reconnaître, Evan était profondément vexé de la remarque de son frère et n'avait pas cessé de lui lancer un regard noir tout en fronçant les sourcils. Il voulut lui répondre, lui envoyer une réplique aussi blessante que Joryss l'avait fait précédemment, mais aucun son, aucun mot, aucune phrase ne sortit de sa bouche. Il referma les lèvres quelques instants, l'air perdu avant de les rouvrir, mais cette fois encore, rien ne sortit, c'était comme si un noeud s'était formé au milieu de sa gorge, l'empêchant de riposter. Il ne trouvait plus les mots pour s'exprimer, il passa donc à la violence physique et bouscula son frère d'un geste de main, déstabilisant le Gryffondor quelques instants, il était presque tomber. Tandis qu'il se relevait, Evan leva la tête et réussit enfin à parler d'une méprisante et fortement désagréable.

"Tais toi! Mais tais toi! Sale demi-cracmol! Comment oses tu me parler sur ce ton?! Je suis bien plus puissant que toi! Et de toute façon, tu ne sais rien sur mes relations avec maman alors tais-toi! Tais-toi!"

Sur ces paroles, il fronça les sourcils et bouscula une seconde fois son frère. Sa rage dépassait ses actes, il se sentait fier et fort. En même temps il avait fait ça car des Serpentard le regardait et il ne voulait surtout pas faire honte à sa réputation en se montrant faible. Sa fierté montait, il se sentait de plus en plus fort, capable de déplacer des montagnes, la haine n'est pas un sentiment comme les autres, il permet de développer sa volonté et sa force, et ce sentiment était particulièrement marqué chez le quatrième année. Finalement, il n'y tint plus et laissa tomber le livre qu'il avait ramassé à même le sol avant de brandir sa baguette au nez de son frère. Il avait vraiment très envie de lui lancer un sort de "Dentaugmentos"...Histoire de gâcher son si beau visage...


[Désolé c't'encore court...]

Joryss remarqua que son jeune frère ne réussissait pas à lui répondre, sans doute parce qu’il ne pouvait rien dire face à la vérité. Joryss était satisfait d’avoir dit ses quatre vérités du jour à son petit frère, il ne pouvait plus laisser faire les choses. S’il aurait laissé faire, Evan aurait définitivement coupé les ponts… Stewers junior n’arrivait toujours pas à lui cracher du venin à la figure. Voyant cela, et estimant que c’en était assez –pour aujourd’hui-, Joryss se recula pour commencer à partir et rejoindre ses amis comme si de rien n’était. Mais Evan profita de cet instant pour le pousser violement à terre, la tête de Joryss avait failli se retrouver sur le sol dur du hall. Le jeune homme se releva rapidement, l’air furieux. Il se redressa et domina Evan en le regardant de haut, la mâchoire serrée. Le petit frère commençait à perdre son sang-froid habituel et se mettait presque à l’insulter, lui, son grand frère, comme s’il lui était supérieur. Joryss ne comprenait vraiment pas comment il pouvait le prendre de haut comme ça, alors qu’il s’énervait comme un enfant que l’on venait d’embêter. Ca en devenait ridicule. Pourtant il savait bien qu’Evan pouvait devenir sérieux en partant d’un simple emportement. Passer de sang-froid au sang bouillant de colère, chez Evan, était quelque chose que l’on voyait rarement… Sauf pour Joryss.

Tu me fais pitié, Evan… Commença t-il d’un ton dur, mais il n’eut pas le temps de continuer car son frère le poussa une fois de plus. Mais cette fois-ci, il ne perdit pas l’équilibre, il profita même de cet instant pour sortir sa baguette de sa poche. Il la gardait habituellement là dedans, car il la sortait très souvent pour jeter de petits sorts avec, ou simplement jouer avec entre ses doigts. Mais cette fois, c’était dans le but de menacer son petit frère qui avait également brandi la sienne. Il était sûr qu’Evan finirait par pointer son frère de sa baguette, il ne le connaissait que trop bien. Joryss n’avait pas la réelle intention de jeter un sort –même si il en avait eu envie sur le moment où il l’avait tirée de sa poche- mais c’était pour dissuader Evan de jeter un sort. Joryss ne fit pas attention aux quelques élèves présents dans le hall, il parla tout bas, dans un murmure impressionnant.

Prononce une seule incantation et je te mets en pièces à mains nues, je n’ai pas besoin de baguette magique… De toute façon les duels magiques sont interdits dans l’école… Tu me dégoûtes, oser menacer ton propre frère de ta baguette, tu es vraiment répugnant…

Ses traits s’étaient fait durs, encore plus contractés, sa mâchoire serrée. Sa voix était basse mais tremblait encore de colère. Il recula d’un pas et abaissa sa baguette, il pensait que c’était allé trop loin comme ça. Pourtant il était loin de lui pardonner son geste, et son orgueil demandait à être vengé. Il essayait de contenir sa colère, mais sans qu’il ne s’en rende compte, il la laissa éclater. Joryss leva la main et gifla violemment son frère.

Non mais pour QUI tu te prends pour me faire tout ce cirque, pauvre crétin ?! Papa et Maman seraient morts de honte s’ils savaient que tu me menaçais de la sorte ! Sans aucune raison en plus… Sale petit…

Mais il se força à s’arrêter, les dents serrées. Il se retint de l’insulter davantage car il pourrait le prendre très violemment. Joryss était un peu plus calme maintenant, mais il s’en voulait de s’être soudainement laissé aller à la violence à son tour. Mais au moins il avait sorti ce qu’il avait sur le cœur, sur le moment. Joryss prit une expression neutre, sans aucun sourire, ce qui n’était pas forcément bon signe… Il observait son jeune frère, sa baguette toujours abaissée, et se demandait à l’instant même comment ils avaient pu en arriver là, pour des sottises…