[ Au Paradis... ] - [ Terminé ]

Le temps venait de passer d’un coup. Tous c’était enchaîné à une vitesse fulgurante. Les fêtes de Noël étaient passées, Myrielle était enfin sortie… Et les choses avaient plus ou moins repris leur place habituelle. Nous étions une matinée d’hiver ou plutôt de fin d’hiver. Le 14 février… Fête des amoureux. Blaise allait-il penser à elle ? Elle n’en savait trop rien…

Montant les escaliers menant au hall d’entrée, la jeune sorcière chantonnait intérieurement, et non pas à vive voix, une chanson qu’elle avait écouté en France. Une chanson touchante et poignante d’après elle… Les paroles la faisaient beaucoup réfléchir. Non pas parce qu’elles étaient en français, puisque la sorcière n’avait aucunes difficultés ou plutôt pas trop de difficultés avec cette langue, mais pour leur sens… premier comme figuré.

* Paris m’isole, me déboussole, Paris me perd et me promène*

Sur ces paroles, la russe marchait dans la neige encore fraîche de la veille. Nous étions un samedi après midi. Elle avait fini ses devoirs et s’accordait un temps de repos. Apercevant un banc, elle pris place sur ce dernier, et continua à passer les paroles dans son esprit devenant de plus en plus troublé.

La jeune russe posa son regard aux douces teintes bleutées sur l’environnement qui était devenu sien au fil des ans. Une douce mélancolie vint immerger son cœur encore endolori par toute sa petite vie, si misérable soit-elle. Les paroles poursuivaient leur chemin dans la mémoire encore vive de la sorcière.

* Dans les artères, des foules sans gènes, Paris m’ignore.*

S’étendait alors sous le regard de la jeune sorcière une foule sans nom, des personnes inconnues qui semblaient marcher à pas vif dans les rues de Paris… Capitale française qui l’avait vu entamer son adolescence avant de la laisser s’éloigner vers les terres anglaises…

La suite des paroles fit son chemin dans l’esprit de la jeune sorcière, sans qu’elle n’y réfléchisse trop, puis le refrain vint prendre place. Un refrain doux, qui avait ce don si particulier de redonner courage même dans les situations les plus désespérées. Des mots pourtant simples qui sonnaient avec une vigueur semblable à celle d’un opéra. Permettant de se relever face aux insultes et aux injures, aux problèmes quels qu’ils soient.

*Mais je m’en moque, j’ai ta main*

Oui, une main. Il suffisait parfois de si peu de choses pour retrouver le sourire, pour reprendre une forme digne de ce nom… Oui, c’était à la fois tout et rien… Une main… Ce n’était qu’une partie d’un corps, mais c’était aussi une clé, permettant d’ouvrir un nouvel accès vers la liberté.

* Car j’ai ta main qui me conduit au paradis*

L’enfer et le paradis… mythe ou réalité ? Cette chanson ne parlait pas de religion, non ce n’était qu’une image, une simple image pour désigner l’utopie, le bonheur qui régnait dans le monde de l’amour. Un amour doux et partagé… Une simple mélopée qui vous envoûtée. Et là, elle avait cette possibilité à portée de main… justement. Oui, il s’agissait de lui… juste lui, son soleil et sa pluie, ses hauts et ses bas, son paradis et son enfer… Juste lui…. Damian. Vous pensiez peut-être à Blaise ? Non. Pour la jeune Dawn, cette liaison n’avait rien de comparable avec celle qu’elle entretenait avec son double. De plus, elle commençait à laisser son esprit divaguer parfois. Ne voyant guère son jeune ami, elle commençait à perdre de vue le but même de leur relation.

La jeune sorcière laissa sa tête tombait doucement en arrière, toujours assise sur son banc, pour fixer le ciel, cette vaste étendue d’un bleu glacé. Elle aimait bien contempler les éléments de la nature, ils étaient tous si fantastiques… Et puis les cieux sans nuages avaient toujours captiver l’imagination de la demoiselle russe.

[627]

DONE

Siegfried aussi affectionnait les jours d’hivers. La neige froide et immaculée lui rappelait sa propre mémoire, vierge de toute image, vierge de toute émotion, un océan de neige, immobile, et sans trace.
Il y avait autre chose… Quelque chose de caché… Siegfried était persuadé d’avoir oublié quelque chose d’important, et ce, depuis le jour où il avait été mené à l’orphelinat… Mais la neige… Il s’était passé quelque chose en rapport avec la neige. Il avait rêvé à plusieurs reprises qu’il était justement entrain de marcher sur une étendu blanche a perte de vue, avec le ressentiment d’une très grande inquiétude, d’une très grande lassitude, mais il ignorait pourquoi. Dans les rouages empêtrés de sa mémoire défaillante, Siegfried savait qu’il avait fait quelque chose, quelque chose qui l’avait marqué suffisamment pour lui laisser tout ce lot d’émotions incontrôlables.
Il marchait, alors sans but précis, espérant que, au finale, la mémoire lui reviendrait seule… L’espoir…
Mais une fois de plus, le fil de ses souvenirs lui échappait, c’était toujours comme ça. Tout d’abord, il pensait avoir réactivé quelque chose, et puis, tout semblait s'evanouir.
C’est a cette instant qu’il aperçu Dawn, son banc se trouvait sur son chemin. Elle semblait perdue ses pensées, se laissant aller à une rêverie féminine. A quoi pouvait elle rêver ? A une nouvelle robe ? A une sucrerie qui lui faisait envie ? Au prince charmant ? Les filles pouvaient s’émouvoir pour si peu de choses.

Comme il se trouvait a sa hauteur, il ne pu s’empecher de lui adresser la parole.

Siegfried : « Et bien, je m’imaginais que les sorcières ne pouvaient pas rêver devant la neige, je pensais qu’il en fallait plus que ça pour vous faire rêver. »

Juste un refrain pour s’envoler vers de nouveaux horizons, quelques mots pour voir un monde jusqu’alors inconnu… Il fallait parfois si peu de choses pour que se réveille cette chose commune à tant de personnes, mais parfois renier avec presque trop de volonté, une chose simple et fantastique, à la portée de tous mais bien dure à diriger… l’imagination, la créativité, l’art, tout simplement.

Songeant à l’art en question, elle se souvint alors d’un de ces doux moments qu’elle avait passés avec son jeune ami Isaac… C’était en hiver aussi… l’an dernier ? Il y a deux ans ? C’était si loin et si proche à la fois… C’était comme si le temps s’était juste arrêté, et que la veille encore, il lui lisait ce poème. Un poème moldu qui pourtant était magnifique. La poésie…Tout comme la musique elle avait le don de transporter les personnes dans des mondes imaginaires loin des ennuis et de la peine, loin de la douleur et de la souffrance. Juste quelques mots, seulement quelques notes…

Perdue dans de nouveaux songes, la préfète n’entendit les pas s’approchaient que lorsque la personne se trouvait à quelques pas à peine. Ne regardant pas ce nouveau venu qui allait sans doute passer son chemin, elle tenta de retrouver la paix intérieure qui s’était un peu plus tôt emparée de son cœur, mais il n’y avait plus rien à faire… Son esprit était de nouveau harcelé par ces nombreuses questions dont on aimerait pouvoir facilement se débarrasser, s’alléger…

Une voix s’éleva alors. Une voix bien proche, une voix… non enregistrée au répertoire. Ni Damian, qu’elle aurait de toute façon senti venir, ce n’était pas Myrielle non plus… Elea encore moins… pas d’Isaac ni même Blaise… la jeune fille tourna alors doucement son visage assorti au paysage hivernal sur la jeune personne présente, si jamais c’était un idiot d’une maison indéterminée aux origines douteuses, elle allait lui faire passer toute envie de lui adresser la parole. Mais les pupilles de glaces de la jeune fille s’arrêtèrent sur une insigne aux couleurs identiques que la sienne… un jeune serpent donc… Elle posa ensuite son regard sur le visage du jeune garçon… Un nouvel élève… enfin nouvel… Un jeune de 11 années… Siegfried, si ses souvenirs étaient bons.

Le jeune sorcier d’onze années, douze à tout casser, parler de rêveries… Il parlait de neige. Pour lui, les sorciers ne pouvaient donc laisser leur esprit vaquer à ses propres occupations sous le regard si doux et apaisant d’un paysage hivernal recouvert d’une fine épaisseur de neige ? La russe qui d’ordinaire aurait très certainement envoyé son cadet voir ailleurs, se contenta de sourire doucement, la neige ayant comme un effet semblable à un calmant sur son organisme. Tout en restant parfaitement calme, elle reposa son regard sur l’océan qui recouvrait leurs têtes.

« Je ne savais pas qu’il était strictement interdis de se reposer… »

Elle sourit doucement, ses longues mèches noires faisant un contraste sans pareil avec le blanc les entourant. Les uniformes des jeune s gens n’agissaient d’ailleurs pas de manière différente dans cet environnement glacé. La jeune fille reposa peu de temps après ses prunelles sur celles de son jeune collègue et l’invita, s’il le désirait à prendre place à ses côtés, le banc était bien assez grand pour deux, et elle était d’humeur sociable, ce qui n’était pas une chose très courante chez elle, alors autant en profiter autant que possible…

[572]

DONE

Le jeune serpentard réalisa qu’il avait mal évalué sa sœur de maison. Il pensait qu’elle aurait rougi et qu’elle aurait bafouillé une réponse sans aucun sens. Les filles étaient toujours maladroites quand un garçon les tirait brutalement de leurs rêveries. Mais pour elle, ça n’était pas le cas, elle l’avait même envoyé baladé assez facilement. C’est seulement a cet instant qu’il remarqua le badge quelle portait sur sa robe, une prefette, il s’était attaqué plus fort que lui, une erreur de jugement qu’il pourrait payer si il se montrait trop irrévérencieux. Il fallait braver l’autorité, mais toujours discrètement. Ne pas se faire prendre…
Et puis, après tout, ça n’était pas vraiment une prefette, c’était une serpentard avant tout. Une serpentard prefette, un serpent couronné, un cobra… Une allier de taille… Tant bien même si il pouvait s’en faire une allier.
Siegfried pensait toujours de la sorte, cherchant quel était le meilleur parti a retirer d’une rencontre, choisir ses relations en fonction de ce qu’elles pouvaient lui apporter. Il n’était pas méchant garçon pour autant, c’était seulement… Un orphelin, et un amnésique. L’amour et l’affection étaient des notions assez vagues pour lui. Les gens comme lui avaient toujours peur de perdre le peu qu’ils possédaient, il était donc important de ne pas s’entourer de parasites. Cette mentalité devait s’effacer avec le temps, avec le temps…

Siegfried : « Et bien... Je ne sais pas moi non plus, tu devrais être plus au courant que moi, c’est toi la prefette après tout. En fait, je pensais que les préfets ne prenaient Jamais de pause. Toujours a patrouiller, toujours a faire perdre des points aux élèves. Les gens comme toi s’immerge sous tant de responsabilités… »

Siegfried ne s’assit pas sur le banc, mais posa un pied dessus, il s’accouda sur son genou ainsi surélevé. Il pouvait ainsi lui faire face pleinement. Elle avait un accent semblait il, un accent de l’est, une polonaise ? Une russe ? Une Ukrainienne ? Ces filles la avaient du caractère, à croire que les hommes de la bas les dressaient spécialement pour tenir tête aux étrangers.

Siegfried : « J’étais seulement curieux, nous sommes le 14 février. Tu ne devrais pas être entrain de surveiller que les élèves restent… Corrects entre eux ? »

Les relations entre élèves n’étaient pas interdites à Poudlard, mais il y avait un paragraphe du règlement qui stipulait le mot « décence ». L’ambiguïté et le manque de précision de ce mot ouvraient la porte à toute sorte d’interprétation. Siegfried avait la certitude qu’il ne faisait pas bon vivre sa puberté dans ces murs.

La jeune sorcière avait replongé ses yeux de glaces dans le ciel qui les dominait tous de sa grandeur et de sa magnificence encore inégalée. Les dires de son jeune cadet la firent doucement sourire… Ainsi, monsieur était donc un comique ? En tout cas, il se voulait amusant… Ironique convenait aussi. Peu lui importait, ce n’était pas avec ce genre de personnes que la demoiselle se fâchait. Elle avait bien mieux à faire, c’était certain. La seconde partie de la réponse de son collègue la fit sourire plus franchement, et elle se contenta de murmurer en regardant toujours ce ciel si somptueux qui avait décidément, décidé de capter l’attention de la belle russe en cette journée si spéciale qu’était celle des amoureux.

« Oh, tu sais, nous autre préfets, il nous arrive d’être humain… je ne pensais pas que ça pouvait autant t’étonner… »

Elle pensa alors à cette histoire de points… c’était si… distrayant de retirer des points à tous ces imbéciles qui marchaient du mauvais côté, en sens inverse… Oui, elle aimait ce sentiment de supériorité que son poste lui avait donné. La jeune sorcière reposa alors ses prunelles sur son voisin qui semblait décidé à rester debout… Si tel était son désir, elle n’allait pas le contrarier pour une histoire aussi peu importante.

« De plus, je vais te dire un petit secret… »

Les prunelles d’ordinaire neutres de la soviétique étaient devenues beaucoup plus étincelantes, plus sombres, bien plus ressemblantes à celles de son frère jumeau qui devait d’ailleurs traînait quelque part dans le collège en ce moment même… peut-être avec Elea… Dawn l’espérait bien intérieurement. Cependant, son présent à elle était dans ce parc, sous cette neige, en compagnie de ce jeune Léthé.

« Retirer des points… C’est une distraction. Il suffit de faire trois pas dans ce château pour trouver une raison de punir quelqu’un… »

Le jeune homme lui expliqua ensuite que ses questions provenaient de sa simple curiosité, un aspect de la personnalité qui pouvait être de bien mauvaise augure si jamais il était trop exploité… Et donc facilement exploitable. La russe se contenta d’hausser les épaules. Elle s’en moquait bien des couples qui pouvaient se peloter dans ces fichus couloirs. Honnêtement, elle se sentait supérieure à ce genre de bêtise et d’enfantillage. Si certaines personnes étaient exhibitionnistes, et bien qu’elles le restent. Il en faut si peu parfois pour rendre les gens heureux et fiers de leur propre bêtise… c’était vraiment accablant.

« Quant aux couples… Je m’en moque complètement. Qu’ils vivent leur vie… de toute façon, une préfète esseulée et complètement déprimée comme cette idiote d’Olivia se chargera de ce genre de choses à ma place. »

Bon d’accord, c’était faux. Olivia n’était pas du tout comme ça… mais de toute façon, Dawn qui n’avait pas d’avis, ou plutôt, qui restait neutre à son égard la détestait depuis le jour où, cette pauvre Serdaigle s’était permis une intrusion dans une affaire qui ne al regardait pas du tout. Dire qu’elle avait osé retirer des points à Isaac ! Bon d’accord, remplir la volière avec des araignées sur un idiot de Gryffondor, ce fichu Weasmoche n’avait pas été très censé… mais quand même… de toute façon, Dawn s’était chargée de cette gamine après… Il ne fallait pas qu’elle commence à se croire supérieure non plus, c’aurait été un comble.

[559]

DONE

Ainsi, elle reconnaissait elle-même qu’on pouvait faire perdre des points a n’importe qui pour des raisons bénignes. Intéressant songea t il. Il était encore trop jeune, mais il réalisa que pour avoir du pouvoir, il valait mieux avoir un préfet dans sa poche plutôt que d’être soit même préfet. Agir caché… Ca ne serait pas possible avec cette fille la, visiblement trop bien vissée sur ses épaules. Et puis, ce serait tellement plus amusant de s’attirer les bienfaits d’une prefette d’une autre maison. Intéressant songea t il encore…
Et puis, Dawn parla d’olivia. Voila encore une chose intéressante, il y avait des tensions même entre préfets, plus il passait de temps ici, plus poudlard lui semblait être une gigantesque poudrière qui n’attendait qu’une étincelle pour exploser. En vérité, le directeur devait être un diplomate aguerrit pour réussir a maintenir toutes cette tension intrinsèque à l’école. Les différences entre élèves étaient cultivées, et encouragées par le système de maisons, et pourtant, on prônait l’unité… A l’orphelinat au moins, les adultes cherchaient à mettre tous les élèves au même niveau. De toute façon, comment différencier des orphelins. Pas de statut social, pas d’histoire, pas de propriété privée, tout se partageait a 100%. C’était la seule façon de limité les tentions.

Siegfried : « Cette Olivia, c’est une serdaigle n’est ce pas ? Ca ne m’étonnerait pas, de la part d’une fille esseulée. Les filles comme ça sont soit trop timides soit trop absorbées par leurs études pour intéresser les mecs, et je trouve que les serdaigle sont tout à fait comme ça. »

Il sourie doucement, certain qu’il avait vu juste. Lorsque Siegfried souriait comme ça, il donnait à la fois l’impression d’être sincère, mais aussi celle de ne pas dévoiler toute sa pensée, de cacher quelque chose plus sombre qu’un simple sourire. Cette apparence le rendait un peu plus « serpentard ». Ici encore il ne fallait pas y voir le moindre esprit de malveillance de sa part, ni même une volonté de nuire. C’était une simple manifestation de son instinct de survie.

Siegfried : « c’est très intéressant ce que tu dis la. Et… cela entraîne une autre question. Mais bien sure… Ce sont des questions de serpentard à serpentard, rien de ce que tu pourrais dire ne sera répété. C’est très simple en fait, supposons, je dis bien, supposons que quelqu’un te demande de favoriser la maison serpentard, en fermant les yeux sur les agissements de quelqu’un de ta maison, ou alors, au contraire, en t’acharnant a faire perdre des points a une autre maison. Si on te demandait une telle chose, est ce que tu mettrais ton impartialité de coté ? »

La question était insidieuse, et très grave. Siegfried remettait ainsi en question le fondement même et le rôle des préfets. Pour le moment, il n’avait aucune raison d’exploiter ce qu’il pourrait apprendre, mais la survie tenait aussi beaucoup à l’anticipation. Dawn pouvait répondre sincèrement, mais elle pouvait aussi décider d’inviter Siegfried a plus de raison. Tout dépendrait de son humeur.

DONE 504

La jeune sorcière restait à la fois songeuse et souriante, elle était décidément très bien lunée en cette journée enneigée et elle semblait fermement décidée à rester de bonne humeur, quoiqu’on lui dise ou qu’on insinue. Ses pupilles de glaces fixaient toujours ce ciel si clair qui trônait actuellement au-dessus d’elle. Quelques oiseaux non migrateurs volaient de ci de là. On pouvait aussi apercevoir les hiboux, ou chouettes, rapportant des colis ou lettres à leurs propriétaires… Le jeune Siegfried ne semblait pas être aussi immature que la plupart des élèves de 1ère année. Il semblait bien réfléchir à chacun de ses mots, de ses gestes, et cela le rendait très intéressant. Une personne à surveiller, à garder sous la main, car il pourrait s’avérer utile… mais aussi néfaste. Et pour cela, la russe ne le laisserait pas gâcher son travail, fait pour sa maison.

Le sorcier entra dans le sujet portant sur la préfète des Serdaigle. Oui, elle était bel et bien sous le blason de cette chère Rowena à l’ego surdimensionné… prétendre que les élèves de Serdaigle étaient intelligents… Rien que ça. Pourquoi pas une maison pour incarner la beauté tant qu’on y était ? C’était si ridicule… Tout comme ces élèves aux couleurs bleu et bronze par ailleurs.

« Oui, elle est de Serdaigle. De toute façon, elle est stupide. C’est un très beau résumé, voilà tout. Inutile d’en parler pendant des heures. »

Le visage froid de al jeune sorcière s’était doucement refermé, tandis qu’elle baissait son regard sur les arbres qui étaient plantés, de ci de là dans ce décor hivernal. Elle passa une main dans sa poche pour en sortir une balle ensorcelée, s’entraînant pour le match prochain… La balle se mit à léviter autour de la jeune demoiselle qui ne lui prêta pas la moindre attention, la laissant partir, puis revenir pour repartir rapidement.

Le jeune sorcier quant à lui commençait à formuler des hypothèses… Ses dires rendirent à la russe ce qu’elle avait égaré quelques minutes plus tôt, un léger sourire sarcastique. Elle attendit la fin du discours de son jeune collègue, mais savait déjà ce qu’elle allait répondre. C’était si évident… et dire qu’il se permettait de la remettre, elle, en question… La brune resta un instant silencieuse, toujours souriante, elle se releva, dominant par la même occasion son cadet, de par sa taille. Puis elle laissa son regard frôler une dernière fois ce paysage hivernal avant de se poser dans les yeux du jeune garçon :

« Saches Léthé, que, pour ta gouverne, personne, je dis bien personne, ne me dis ce que je dois faire ou ne pas faire. Aucune personne ici ne peut avoir ce rôle. »

La jeune sorcière ne rajouta rien. Ce qu’elle disait n’était pas faux, mais elle ne disait pas tout non plus. Son frère, Damian avait en effet une très grande influence sur elle, mais elle savait qu’il agissait toujours pour son bien à elle, et ne se faisait pas de soucis pour ça. De plus, elle favorisait déjà Serpentard, mais de toute façon, cela avait toujours été ainsi, de tous les temps, les préfets de sa maison avaient favorisés leur maison au détriment des autres, et elle n’en éprouvait pas le moindre remord.

[540]

DONE

Siegfried, sourie, et écarta les mains en signe d’apaisement. Ne pas entrer en conflit avec quelqu’un de sa maison, surtout si cette personne avait plus de pouvoirs que lui. Cette fille avait un caractère bien affirmé, une taille plus élevée, et une autorité de préfet, sacro saint des saints, pilier du système d’éducation de poudlard. Elle avait réagi avec force, mais cela lui convenait tout a fait. Il se senti en même temps rassuré en pensant qu’il était « chaperonné » par des gens comme elle, des enfants futurs dirigeants, a la poigne de fer, et aux nerfs d’acier.

Siegfried : « Voyons Dawn, tu permets que je t’appelle Dawn, allons allons Dawn, je n’ai pas du tout la prétention de te dire ce que tu dois faire, ce serait très imprudent de ma part. Je voulais juste savoir si tu étais du genre… Magnanime… »

Ce dernier mot aurait eu de quoi choquer la plus part des puristes, la plus parts des partisans fidèles de la loi et du code. Ce dernier mot résumait à lui tout seul la question posée sous un autre jour, Dawn était elle prête à accorder des passe droit. Un silence s’installa quelques secondes, à peine troublé par le bruit du vent. Siegfried rompit le silence avant que Dawn n’ait pu émettre un commentaire.

Siegfried : « Au cours de ma… Très courte existence… J’ai appris que pour arriver a ses fins, il faut toujours être amené à contourner le règlement, et c’est toujours plus facile quand on a de son coté quelqu’un qui est censé faire respecter ce règlement. Oh, ne soit pas choquée, je n’ai pas dit « enfoncer » le règlement, j’ai juste dit contourner. Attention, la balle revient. »

Voila qui venait s’ajouter à l’effet de surprise, Siegfried était passé dans ses propos du contournement de règlement au retour de la balle avec une légèreté déconcertante. Siegfried tandit la main pour l’attraper, mais il manqua son coup. Dawn par contre, entraînée, et parfaitement aguerrie, se saisi de la balle, le jeune garçon pu ainsi la regarder le narguer gentiment, puis, elle laissa la balle s’enfuir a nouveau. Il chercha à la suivre du regard avant de reporter son attention sur son aînée.

Siegfried : « Bravo, tu es beaucoup plus agile que moi sur ce genre de jeu. Tu joues dans notre équipe je crois, Avec toi, les matchs ne risquent pas de manquer d’éclat. J’ai postulé moi-même pour un poste de remplaçant, mais ça ne s’est pas très bien passé en fait. Je peux, peut être, t’aider si tu veux t’entraîner. Avec un peu de chance, je pourrais devenir aussi bon que toi. »

Essayait il de l’amadouer ? De la flatter ? Passer ainsi de l’insubordination à l’admiration… Ou alors cherchait il à changer de sujet sans la moindre once de subtilité ? Peut être faudrait il consulter son dossier pour avoir un œil sur lui, peut être faudrait il en parler à quelqu’un peut etre... Avait il déjà des plans en tête ? Etrange, inquiétant Siegfried…

DONE 509

La jeune demoiselle écouta sans grande attention la réplique du jeune garçon. Elle n’aimait pas ce qui se dégageait de cet être… Quelque chose ne lui plaisait pas mais elle ne pouvait dire quoi exactement. Cependant il y avait bel et bien une sorte de ‘bug’ qui rendait le contact plus difficile et surtout la compréhension bien plus complexe. Non pas la compréhension dans le sens de ce qui est di… mais plutôt de la personne… Comprendre l’autre…

La jeune sorcière se contenta de froncer les sourcils. S’il pensait pouvoir s’octroyer ses faveurs… il se mettait le doigt dans l’œil. Oui, al sorcière n’était pas juste dans ses jugements, dans ses sanctions, mais cette injustice allait uniquement en faveur de sa maison, ou des gens qu’elle aimait, comme à cette fameuse soirée d’accueil… Quand elle avait retiré des points à cette idiote de Millicent, pour sauver l’honneur de sa cousine germaine, se moquant bien à l’instant de sa cousine bien plus éloignée qu’était Bullstrode. Cependant, le jeune Siegfried ne devait pas s’attendre à des miracle,s c’était évident. Sa personnalité ne plaisait déjà pas beaucoup à son aînée.

L’adolescente ne répondit pas à sa phrase, estimant y avoir déjà répondu avant. Elle n’avait pas envie de répéter cinquante fois la même chose dans la conversation après tout. Le sorcier expliqua ensuite qu’il aimerait avoir à ses côtés une personne qui peut avoir un effet certain sur le règlement et son suivi, la jeune fille se contenta de sourire mesquinement, posant de nouveau ses yeux sur l’horizon, elle soupira doucement. Il était vraiment dans la bonne maison.

« On dit souvent que les personnes passant à Serpentard ont un certain mépris du règlement… je le retrouve chez toi… mais on dit aussi qu’ils sont rusés. Tu sembles l’être mais pas assez… encore. Ca va venir. »

La balle revint alors, tandis que le garçon la prévenait. La jeune sorcière récupéra le projectile, se souvenant des explications que son jumeau avait faites à son intention. Elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il était infiniment plus doué qu’elle dans cette discipline. Mais bon, ils se complétaient en fin de compte… Le jeune sorcier complimenta alors son aînée qui fut un peu étonnée… Cependant, elle nota que le jeune garçon était du genre… à faire ce qu’on aimait pour se faire apprécier, c’était en tout cas l’impression qu’il lui donnait… un lèche-botte. Elle se contenta d’un petit sourire et lui répondit :

« Oui je t’ai vu… Tu devrais bien t’en sortir… le poste de batteur était celui que j’occupais jusqu’à mon dernier accident. Je ne sais pas si Damian t’a prévenu… Tu es pris dans l’équipe. »

Sortant un parchemin, la sorcière donna un coup de baguette et il se dédoubla. Elle en donna un exemplaire au jeune sorcier :

« Ce sont les créneaux horaires qu’on a pour les entraînements. On se retrouve dans les vestiaires, toujours. Bien sûr, il est interdit de communiquer nos techniques aux autres maisons, mais ça tu dois t’en douter. De plus, consultes régulièrement le panneau d’affichage, c’est là que sont notés les changements dans l’équipe, les horaires ou les jours de match… »

[527]

DONE

Curieuse façon de faire une photocopie, et tellement plus économique. Toutes ces choses futiles, et pourtant si pratiques, Siegfried ne savait pas encore les faire. Mais il lui tardait. Il étudia le parchemin que son aînée lui avait donné. Ca faisait pas mal de créneaux, beaucoup de temps. Il allait falloir mettre les bouchées doubles pour assurer à la fois son niveau d’étude, et ses progrès dans ce sport. Le vol restait quelque chose d’instable pour lui, il avait encore du mal à se concentrer à la fois sur sa lévitation, et sur sa frappe. Dès qu’il visait le cognard, dès qu’il se préparait à mettre hors jeu un adversaire, son balais devenait chaotique, et tremblant.
Il ne comptait pas lâcher l’équipe pour autant. Ces match, et ce poste, cela pouvait l’aider à extérioriser son excitation latente, toute cette énergie et cette rage qu’il refoulait en permanence. Un défouloir en quelque sorte.
Et puis… Pour un orphelin inconnu, le quiditch représentait un formidable moyen d’ascension, une façon d’accéder à une forme de reconnaissance. Mais en cas d’échec, il n’aurait droit qu'à l’exclusion et à l’humiliation.
Il rangeât le parchemin dans sa robe, cherchant tant bien que mal à paraître aussi détendu que possible, cherchant à faire preuve de plus d’assurance qu’il n’en avait réellement. Sans le savoir, Dawn venait de faire naître en lui un sentiment d’angoisse mêlé d’anxiété. Siegfried était terrorisé et jubilait en même temps. Allait elle s’en rendre compte ? Réalisant que son silence pouvait mettre a jour ses craintes, il se décida à dire ce qui lui passait par la tête.

Siegfried : « Et bien c’est… Intéressant… On va se revoir alors… J’espère que tu es moins dans la lune sur un terrain que dans un champs de neige. »

Une espièglerie gratuite pour détourner l’attention, pour masquer le flot des émotions qui le traversait. Siegfried sourit, et plongeât la main dans sa poche. Il en sorti sa baguette. Depuis que Drake l’avait « arrangé », elle paraissait moins vieille, mais le cal formé sur la poignée, la couleur du bois légèrement passée, tout montrait qu’il s’agissait d’une baguette qui avait déjà vécu quelques années.

Siegfried : « Tu m’as l’air de savoir beaucoup de choses pour une fille. Euh… le prends pas mal… J’ai ça avec moi. C’est ma baguette… Mon tuteur me l’a donné avant d’arriver ici. J’ai l’impression qu’elle a déjà bien servi avant d’arriver à moi. Je ne fais pas confiance aux adultes, alors, je préfères poser la question à quelqu’un comme toi. Y a-t-il une façon de savoir à qui a appartenu une baguette au paravent ? Je ne sais pas moi… Une paque d’immatriculation, un truc comme ça… »

Il lui tendit sa baguette au cas ou elle voulait l’examiner. Siegfried ne s’était pas aperçu qu’il s’était confié à elle sous le coup de l’émotion. Tout cela, juste a cause d’une sélection victorieuse, et ce, même pas au poste de titulaire, seulement remplaçant. Il voulait rester discret sur cette histoire, mais l’émotion l’avait poussé à… baisser sa garde…

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