Saint-Pétersbourg, le matin de Nöel. [PV]

Le matin de Noël. Aux alentours de huit heures du matin, le jeune Irving se tenait debout près de la fenêtre et observait les gens de la ville se serrer l’un contre l’autre tout en se souhaitant un joyeux noël. Tous ces visages rayonnant lui donnèrent la nausée, mais le pire dans tout ça fut quand il aperçut dans le parc un couple sur un banc s’enlacer puis s’embrasser. Portant sa main à sa bouche, il retint le temps de rejoindre les toilettes un haut le cœur qui disparut dans la cuvette des sanitaires. Ce ne fut pas le seul. Tout le petit déjeuner y passa et fut ainsi bloqué une bonne petite demi-heure la tête sur la lunette du siège.

« Isaac, tout va bien ? » s’inquiéta une voix virile. Une main puis une épaule apparurent à travers la porte entrouverte suivit du visage de la personne qui venait se soucier de lui. Son père l’observa un instant avant de lui porter un verre d’eau pour qu’il se rince la bouche et l’aide à venir s’asseoir sur le lit. Le jeune garçon se frotta le coin des lèvres du revers de sa main et ne regarda pas l’homme qui se tenait près de lui. « Tu ne peux pas continuer à m’ignorer. » dit-il sèchement et exaspéré par le comportement enfantin de son fils.

« Pourquoi pas… vous l’avez bien fait jusqu’il y a peu. » répliqua le fils en levant un regard noir et cerné sur le sorcier. D’un coup, il se ramassa une gifle bien placée. Si pâle d’habitude, sa joue prit une teinte rose vif. Peter savait que son fils avait raison là-dessus mais maintenant il en serait autrement. Il devait accepter l’arrivée d’une nouvelle femme dans la vie de son père, et la naissance d’un prochain Irving. Ses mains se contractèrent sur le drap qui recouvrait le lit. Son père tenta de se rattraper malgré tout et vint s’asseoir à ses côtés. Posant les yeux sur la moquette, il croisa les mains et dit en soupirant : « Isaac… je devais oublier... » … « Et m’oublier par la même occasion. », compléta l’héritier, si encore il était considéré comme tel.

L’homme fut démuni de toute parole. Isaac, quant à lui, se leva pour se rendre dans la salle de bain afin de prendre une douche et de s’habiller pour aller faire le tour de la ville. Il avait besoin d’air, d’air frais, il faisait si étouffant ici. Fermant la porte derrière lui, il la fixa un instant. Par le petit écart entre le sol et la planche de bois, il vit une ombre se dessiner, la voix de son père se fit percevoir entre l’épaisseur du bois et l’eau de la douche qui coulait. « Ecoute-moi, je ne compte plus commettre la même erreur. » … « Tu es un Irving ! ».

Quelques secondes passèrent le temps que l’adolescent encaisse ses paroles. Furtivement, il ouvrit la porte de la salle de bain pour faire face à son père. Tous les deux échangèrent un regard moins dur, qui s’adoucit ensuite. « Prépare-toi. » … « Je dois m’absenter une heure ou deux. » … « Une personne va venir pour toi. Veille à ce qu’elle ne manque de rien. ». Sur ces paroles, il quitta les apparentements de son fils et dans un dernier claquement de porte, il partit. Retournant dans la salle de bain, Isaac traîna un bon quart d’heure sous l’eau chaude. Venait-il de rêver ? Non. Son père le considérait bien comme son fils.

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Nous étions en décembre, toujours. Matin de Noël chrétien. Dawn n’avait rien à fêter avec sa famille, ils étaient russes et pour eux, la nuit de Noël n’était pas celle-ci. Mais avec les arrivées plutôt… imprévues des Irving, père et fils, les choses avaient changé au manoir. La jeune sorcière russe avait vu sa cousine les quitter après le banquet pour aller au bal de Poudlard, Dawn quant à elle préférait rester encore un peu dans le calme du manoir, si grand, si vaste, si désert. La brune se retrouvait seule dans cette immensité. Plus de cousine, pas de frère, un grand père, gentil et attentionné, et une tante, distante et très occupée… Sans oublier de préciser : enceinte. Il y avait les domestiques aussi, mais Dawn était trop préoccupée, et restait cloîtrée dans sa chambre. Ses seules sorties étaient celles faites pour courir et dresser son faucon.

En cette matinée si froide et enneigée, la jeune sorcière avait reçu une lettre, ainsi qu’un colis, cadeau de la belle Myrielle. La jeune sorcière avait ainsi découvert une magnifique robe faite main, la jeune sorcière avait dû y passer un temps impressionnant ! Puis une lettre, courte et précise. La jeune sorcière avait posé sa main doucement sur la tête de la précieuse de son amie. Le faucon était assez distant, n’étant vraiment attentif qu’à sa maîtresse, ce qui fit sourire la jeune sorcière. C’était touchant un tel rapport. Dawn n’en n’était pas encore à ce point là avec Perséphone, mais avec le temps… Elle osait espérer.

La sorcière avait laissé le faucon de son amie se reposer un moment avant de la lui renvoyer, après tout, elle ne pouvait pas repartir sur le champ ! Ensuite elle avait dû se laver puis s’habiller, tenue de ville, plutôt simple. Une jupe longue bleue nuit, avec une chemise blanche. Par-dessus, une gilet épais de la même couleur que la jupe. Ensuite elle descendit rejoindre son grand père dans la salle à manger :

« Grand-père… Savez-vous où je dois aller ? Ma tante ne veut toujours pas me répondre quand je la questionne… »

Le viel homme esquissa un demi sourire en regardant sa petite fille. Il resta un moment à la regarder.

« Tourne toi ? »

Dawn leva un sourcil, un peu agacée, mais s’exécuta. Le grand père eut un hochement de tête. Il sourit plus franchement :

« Tu es très belle comme ça ma petite… »

L’homme se leva ensuite, disparaissant de la pièce, Dawn regardait son dos s’éloigner petit à petit, elle n’avait toujours pas eu de réponse, et ça commençait sérieusement à l’énerver, alors que la silhouette de Graavil passait la porte, elle l’entendit dire :

« Tu le sauras en temps et en heure ma petite… Patience. »

Puis l’homme disparut derrière la porte de bois massif. La russe resta assise attendant sa tante. Cette dernière finit enfin par la rejoindre, elle était resplendissante. Dawn le regardait ne sachant que dire, sa tante se contenta de lui faire signe :

« Dawn, on y va. »

La préfète s’exécuta, se levant elle passa dans le hall, prit sa veste, longue, bleu nuit à l’image du reste de sa tenue, le col en fausse fourrure blanche. Car la sorcière s’opposait fermement au port de la fourrure, et ce depuis son plus jeune âge. Elle enfila ensuite une paire de botte, bleu nuit aussi. Sa tante ne lui demandait plus si elle ne voulait pas de chapka, puisque Dawn répétait sans cesse qu’elle avait des cheveux et que si elle les laissait détachait, ce n’était pas pour décorer. C’était un fait, elle n’aimait pas porter de chapeau ou de bonnet, bref, elle ne supporter pas avoir quelque chose sur la tête.

La russe sortit et attendit la voiture. Elle se gara peu après devant la porte et les deux personnes, tante et nièce y prirent place. La sorcière regardait par la fenêtre, tentant encore de savoir où elle allait :

« Ma tante, où allons-nous ? »

Elle ne reçu que le silence en toute réponse. Dawn en avait vraiment assez, on se jouait d’elle ! Ses nerfs allaient être à bout. Enfin ils arrivèrent à Saint-Pétersbourg. La jeune sorcière regarda là où ils venaient de s’arrêter… Un hôtel ? Elle fronça les sourcils. Sa tante sortit de la voiture tendis que Dawn la suivait. Elle eut enfin une réponse :

« Entre dans l’hôtel. Tu es attendue dans la 132. »

*Et si je n'ai pas envie d'y aller dans ce fichu hôtel? Hein?*

Malgré sa colère, Dawn s’exécuta, qui l’attendait ? Elle grimpa les marches menant aux portes de l’hôtel puis entra. Elle suivit les flèches puis arriva enfin devant la pièce. Elle frappa alors, attendant qu’on daigne lui ouvrir.

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Dans la chambre 132 de l’hôtel, le jeune garçon alla se doucher après le départ de son père. Il souriait. Le sorcier venait de lui dire qu’il était un Irving ce qui signifiait qu’il n’avait rien à craindre de ce bébé dont le sang serait pur. Il mit un temps avant d’encaisser ces paroles qui ne cessaient de résonner dans sa tête. Coupant l’arrivée d’eau, il sortit de la douche pour enfiler un essuie autour de sa tailler. La pièce était chaude, le miroir couvert de buée. De sa paume, il essuya pour voir son reflet qui lui revoyait un grand sourire. Il ne pensait à rien d’autre à part qu’il était un Irving. L’unique fils de Peter… mais ces pensées se noircirent par la vision de l’homme auprès d’une dame aux charmes de l’est.

Une union anglo-russe, un nouveau né, Isaac n’en voulait pas. Il repensa à son père qui disait encore ne pas vouloir commettre de nouvelles erreurs mais c’était fait. En plus d’une belle-mère et d’un demi-frère, il eut droit à une belle-sœur à savoir Diabalzane qui détestait également son idée. D’ailleurs, il ne l’avait plus revue depuis son évanouissement à la réception d’il y a trois jours. Le seul point positif était qu’il verrait plus souvent sa meilleure amie.

Le sourire qu’il affichait fut éphémère, une minute à peine. S’emparant du rasoir, il vira le peu de barbe qu’il avait poussé, et puis sortit de la pièce d’eau pour aller s’habiller. Ôtant la serviette, il parada en tenue d’Adam jusqu’à la commode pour prendre un sous-vêtement qu’il enfila, suivi d’une paire de chaussette noire. Il ignorait le programme de sa journée, son père étant absent. Un pantalon noir ferait l’affaire. Une fois mis, il posa sa serviette sur ses cheveux et les sécha en frottant.

Un bruit sourd se fit entendre. Quelqu’un venait de frapper. Ca devait être le service d’étage ou peut-être son père qui revenait. Quittant sa chambre, il vint dans le salon commun et ouvrit la porte dans sa tenue actuelle, l’essuie sur ses épaules. Son regard passa du sol à la personne postée devant lui. Une main dans les cheveux, il resta figé un instant la bouche entrouverte devant sa meilleure amie. « D… Dawn… Je… », il se regarda un instant puis l’invita à entrer, « … je… j’arrive. », dit-il en fermant la porte derrière elle et retourna dans sa chambre.

Devant l’armoire, il se regarda torse nu. Qu’avait-elle du penser en le voyant si à son aise ? Il ne chercha pas loin et passa un pull noir à col roulé et par-dessus un blazer de velours bleu foncé. Revenant dans la pièce centrale, il se tint à distance de la jeune sorcière gênée qu’elle l’ait vu ainsi. « Hem… tu vas bien ? » demanda-t-il en lui désignant un siège d’époque. Elle était ravissante dans son manteau, une tenue qui lui allait à ravir. Il assimila sa présence à celle de sa tante, d’où l’absence de son père. Il comprenait mieux maintenant. Pendant que les adultes se fréquentaient, ils crurent bon de fourrer les jeunes ensemble pour ne pas qu’ils restent seules dans leur coin.

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L’attente dura un instant. Ce moment ne fut ni particulièrement court, ni réellement long. Juste un peu de patience était requise, mais c’était ce que Dawn n’avait pas vraiment, pour ne pas dire pas du tout, en ce moment. Sa tante l’énervait, et son grand père qui faisait des cachotteries. Elle allait trouver qui dans cette chambre au juste ? Et d’ailleurs, pourquoi une chambre d’hôtel, elle s’imaginait quoi sa tante ? Que sa nièce se prostituait ? Non merci, ça devrait aller. La brune regardait le numéro. 132. C’était presque une suite. Un 123 aurait peut-être été mieux… pour faire une suite des trois premiers chiffres, mais bon, honnêtement, ce n’était pas le genre de choses que beaucoup de gens devaient regarder quand ils prenaient une chambre ou emménager à une adresse donnée…

La jeune fille passa sa main à sa taille, sentant sa baguette dans une poche là, tout contre ses hanches. En cas de problèmes, elle avait toujours ses points et sa baguette, bien que l’usage de la violence physique ne soit pas permis dans la société et que les règles des sorciers interdisaient l’usage de la magie pour les élèves de premier cycle… c’était fou comme toutes ces règles étaient agaçantes !

Enfin un déclic se fit entendre, la porte s’ouvrant sur une personne… torse nue. Non mais c’était quoi cette histoire ? Sa tante la prenait pour une traînée ? Qu’elle la revoie pour lui dire ce qu’elle pensait de sa super tutrice ! C’est alors que laissant sa colère dans son cœur, elle laissa son cerveau agir et reconnu son ami… Isaac ? Um oui… pourquoi pas. Un peu plus habillé serait un peu moins gênant… Elle se souvint alors de Blaise, le jour de leur premier baiser… Il était passé torse nu devant elle avant de la remarquer… Un fin sourire parut sur son visage froid. Les Serpentards se serraient passé le mot ? Ou c’était une sorte de concours ? Non, Dawn n’imaginait pas vraiment une soirée de ce genre… Quoique ce serait amusant… Drago assis sur le lit de Blaise qui hurlait : « Le dernier qui se montre torse nu devant Kostovak devra cirer mes chaussures pendant un trimestre ! ». Ce genre de scènes était si peu probable… mais il fallait avouer que certains événements pouvaient porter à confusion.

Le jeune Isaac semblait fort gêné ce qui donna d’avantage d’assurance à la russe qui attendait qu’il daigne lui expliquer ce qu’il se passait ici. Depuis que le père de l’anglais était arrivé dans la vie de la tante de la jeune fille tout semblait tourné en ridicule, en catastrophe ou alors ne pas tourner du tout… C’était à al fois agaçant, et terriblement lassant. Le jeune anglais finit par reprendre la parole. Dawn l’écouta alors. Suivant son invitation, elle passa la porte en lui adressant un petit sourire. Il était bien mignon Isaac, mentalement, elle le savait déjà ; physiquement elle s’était contentait de trouver qu’il avait un visage agréable, mais son torse n’était pas désagréable non plus… En tout cas, elle savait une chose : Blaise ne devait pas apprendre ce genre de choses… Elle préférait éviter.

L’anglais la laissa après lui avoir di qu’il allait arriver. Sa collègue hocha la tête, le regardant s’éloigner. Ce n’était pas bon de le regarder… Elle détacha donc son regard afin de ne pas avoir l’air trop… attentive à son physique, et passa son regard dans la pièce. Son père ne devait plus être là… Ainsi sa tante la lâchait ici pendant qu’elle flirtait avec son… futur mari… A croire que Dawn avait besoin d’être surveillée ! La crèche ce n’était plus de son âge.

Isaac revint, vêtu d’un pull à présent, son col roulé visible. Il invita la demoiselle à prendre place dans un siège. La demoiselle retira sa veste extrêmement chaude avant de cuire complètement dedans, et la posa sur ses genoux lorsqu’elle fut assise.

« Oui, et toi ? »

C’était une simple formule de politesse. Isaac semblait encore un peu gêné, ce qui amusait un peu la jeune russe qui par respect ne laissait rien paraître. Il était plutôt du genre pudique ? Um il y avait des personnes comme ça… et puis ça pouvait se comprendre. Dawn posa son regard dans la pièce et dit au jeune préfet :

« Ne me dis pas qu’on va avoir une nourrice, sinon je sens que ma tante va savoir comment je m’appelle… »

Oui, Dawn était énervée, Tout cela ne lui plaisait pas. Enfin, elle était contente de revoir Isaac, mais être ballottée de la sorte l’insupportait. Elle n’était pas un vulgaire bagage qu’on promenait au grès des envies d’autrui ! la jeune fille soupira, et reprit d’une voix plus douce :

« Désolée, ma tante m’énerve un peu ces temps-ci… mais je suis contente de te revoir ! »

Pour appuyer ses propos, elle sourit doucement au bel anglais avant de redevenir froide comme elle l’était souvent. Bien que la Russie adoucisse ses traits et ses sentiments, elle était généralement plus expressive, dans son pays. Mais ce n’était pas forcément une bonne chose. Elle était certe, plus joyeuse, plus souriante, mais aussi plus coléreuse ou plus attristée.

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Avant de prendre place dans le fauteuil, elle ôta sa veste pour être mieux à son aise et puis la posa sur ses genoux. Isaac suivit en s’installant sur le siège voisin, tirant un peu sur son pantalon pour se sentir moins serré, il reprit son assurance si célèbre. Alors qu’elle semblait bien se porter, la jeune sorcière lui retourna la question. Il mit un temps à répondre ne sachant définir exactement ce qu’il ressentait. La colère se mêlait à l’amour qu’il portait à son père, en plus de ça s’ajouta un autre problème qui effleurait son esprit depuis son départ de Poudlard. « Avec toutes ces nouvelles… », soupira-t-il en portant sa main à son visage pour s’accouder au siège. Il n’en ajouta pas plus sur lui.

La remarque de Dawn fit sourire le jeune sorcier. Elle n’avait pas tord, de plus, aucun n’avait prévu de se retrouver en compagnie de l’autre pour cette journée de Noël, alors que leurs parents s’absentèrent pour… des raisons inconnues. La situation l’incommodait, pourquoi son père ne s’était pas contenté de fréquenter une sorcière anglaise digne d’un Irving ? Les deux adultes ne se rendaient pas comptes de ce qu’ils infligeaient aux enfants. En tout cas, Isaac voyait l’arrivée de ce bébé d’un très mauvais œil pour lui. L’expression de son visage s’agrandit quand elle lui annonça la satisfaction ressentie en le voyant. Lui-même appréciait de la voir près de lui, et ce si de façon inattendue. « Nous pourrions en profiter pour visiter la ville ? Je n’en ai pas encore eu l’occasion depuis mon arrivée. », proposa-t-il en jetant un œil sur l’horloge du salon qui affichait neuf heures et quelques minutes.

Le jeune Irving n’avait pas encore pris le temps de s’adonner à quelques loisirs. Son père et lui avaient eu de tumultueuses discussions concernant les évènements récents. De plus, Peter toucha un point plus sensible dans ses paroles : celui de Myrielle. Bien qu’elle soit une sublime sorcière issue d’une grande famille de sang-pur, il ne voulait pas que son fils soit associé au nom des Symphonie, connu pour leurs agissements. Isaac connaissait une partie de leur histoire, Myrielle lui avait expliqué qu’elle-même marcherait sur les traces de sa mère, tel était son destin. Le jeune homme se souvint encore de cette fraîche dispute avec son aîné la concernant, il était assis à la même place, retenant quelques pleures face à la décision prise : la rupture. C’était peut-être mieux… De plus, la discussion ne fit qu’être le point final à ces quelques mois d’incompréhensions que les deux adolescents vivaient. Ignorant encore comment s’y prendre, il opta pour profiter de la présence de Dawn, ne sachant pas encore s’il allait lui en toucher mot.

Se remémorer tout ça lui donna l’air préoccupé, son regard était vide, fixant une paire de gant sur la table. Un bruit venant de l’extérieur le sortit de ses préoccupations, et d’un geste vif s’empara des gants en nubuck fourré de peau de mouton noir qu’il enfila. Tendant la main à sa meilleure amie, il dit en esquissant un léger sourire qui surmontait sa mélancolie : « Viens, mettons tout ça de côté, et allons-nous promener. » invita-t-il en attendant qu’elle le suive.

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Le jeune Isaac resta un instant silencieux, peut-être cherchait-il la meilleure façon de répondre à sa collègue ? Dawn ne dit rien, attendant qu’il veuille s’exprimer. Il se contenta de parler des événements récents… Ca voulait tout dire, bien sûr… Oui, beaucoup de nouvelles en un laps de temps si court… Il était difficile pour la russe de se mettre à la place de son ami. Il avait tant de nouveauté qui venaient d’atterrir plus ou moins brusquement sans vraiment recevoir un avertissement auparavant.

Il retrouvait son père après des années d’absences. Puis il arrivait à une réception organisait par la mère d’une élève de serpentard, anciennement sa collègue, tante d’une de ses amie et d’un de ses compagnon de dortoir… Cette femme là se trouvait être en réalité une très bonne amie de son père perdu, puisqu’ils annonçaient durant cette réception à la fois un mariage et une naissance, tout ça en moins d’une semaine… il fallait encaisser le coup. Et puis voilà que pour cette matinée de Noël, le père du jeune préfet le laissait dans l’hôtel pour aller on ne savait où pour faire on ne savait quoi en compagnie d’une personne dont l’identité était à présent connue de tous : Madame Iedovkia Södergren… Prochainement Madame Irving… Ca faisait un choc, c’était certain.

Isaac assis dans le fauteuil avait posa son menton sur sa main, accoudé au siège. Dawn quant à elle restait droite, attendant quoi au juste ? Elle ratait son jogging du matin et son entraînement quotidien. Une chance que ce soit pour la compagnie du bel Irving, sinon elle serait sans doute repartie sans donner la moindre explication. Sa tante l’agaçait vraiment, à croire qu’elle pensait pouvoir se permettre de diriger la vie de sa nièce comme elle l’entendait. Mais en fin de compte, qui était-elle pour le faire ? Une tante, sœur de la mère de la jeune demoiselle… sœur de la défunte Bela. Mais ce lien de parenté avait beau être, elle n’avait pas encore de place dans le cœur de la russe.

Isaac détendit légèrement l’atmosphère proposant une visite de la ville. Dawn ne connaissait pas encore vraiment les lieux par cœur. Elle avait grandit à Moscou puis avait beaucoup voyagé pour faire des ballets… Mais ayant quitté la Russie à 7 ans, elle ne pouvait pas vraiment se souvenir de tout ce qu’elle avait vu et vécu. Néanmoins, elle était avantagée par rapport à son jeune ami qui lui ne connaissait pas la Russie, tout court. Il ne devait même pas parler russe !

Dawn regardait son ami un peu inquiète, il semblait vraiment ailleurs… Comme si rien n’avait vraiment d’attrait à ses yeux. Soudain, il se redressa, enfilant une paire de gant qui était installée sur la table, puis se leva. Il voulait sortir, vraiment sortir à présent. La jeune russe saisit la main qu’il lui tendait, se relevant à son tour, elle passa sa veste, et attendit qu’Isaac ait fait de même.

Une fois parés, ils descendirent les escaliers menant au grand hall d’entrée, lieu d’accueil des hôtes de ce grand hôtel. La russe regarda alors son ami, toujours un peu inquiète, s’exprimant toujours en anglais :

« Dis moi Isaac, si tu as envie de me faire part de tes tracas… n’hésites pas. »

Elle passa sa main autour du bras du jeune garçon, serrant doucement pour lui montrer qu’il pouvait avoir confiance en elle. Libre à lui après d’agir comme bon lui semblait. La russe posa son regard sur l’extérieur, mieux valait savoir ce qu’il comptait voir avant de se jeter dans le froid des ruelles russes.

« Tu as envie de voir quelque chose en particulier ? »

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S’emparant de sa main, il l’aida à se lever du fauteuil. Il s’excusa un instant et se rendit dans sa chambre pour ôter son blazer et enfiler un pull en col en V d’un vert sapin, enroula autour de son cou une écharpe épaisse pour ne pas prendre froid – au point de recouvrir ses oreilles – et puis passa un manteau noir très élégant adapté à la saison. Une fois parés, Isaac lui ouvrit la porte, l’invita à emprunter les escaliers et descendirent dans le hall d’entrée.

Une fois dans ce vaste hall où sorciers mondains se rencontraient, il sentit les mains de son amie s’agripper à son bras. D’abord il pensa à une crise d’agoraphobie, ce qui l’amena à porter sa main à l’étreinte pour serrer les siennes. Faisant fausse route, elle ne semblait pas prise de panique, mais plutôt inquiète pour lui. « Plus tard, tu veux ? Je n’ai pas envie de penser à tout ça pour le moment », demanda-t-il poliment en espérant ne pas l’avoir vexée en refusant de se confier.

Toujours en gardant sa main sur les siennes, il l’entraîna à travers les adultes jusqu’au tourniquet qui faisait la porter d’entrée. Se faufilant entre deux portes, elle lui demanda s’il voulait voir une particularité de la ville. Sur la rue, les pieds sur le trottoir déblayé, il jeta un œil aux alentours. En face de l’hôtel se situait un grand parc muni de grande allée qu’il était possible de parcourir en calèche. D’un mouvement d’épaule pour l’attirer dans sa direction, il traversa la rue en prenant garde aux voitures et s’approcha de celles tirées par les chevaux. Rompant l’étreinte, il l’invita à monter à bord de la calèche tirée par un cheval à la robe ébène brillant. Le jeune sorcier, quant à lui, se dirigea prêt du cochet et lui demanda : « насколько »*, à la réponse, il sortit quelques roubles et régla la promenade. Après ceci, il vint s’installer aux côtés de son amie et tira une grosses couverture sur leurs jambes afin d’être protéger du froid.

Se mettant en route, ils longèrent la route avant d’emprunter une allée du parc où de jeunes gens se promenaient, où des enfants s’amusaient à une batailler de boules de neige, d’autres préféraient la confection de bonhommes de neige. « Tu avais raison… », annonça-t-il en appréciant chaque parcelle de nature couverte de neige du regard avant de le porter sur elle, « … c’est magnifique ! »

*Combien

Les jeunes sorciers avaient rejoint le hall, plus ou moins calme… Quelques sorciers passaient s’affairant à porter des bagages ou encore à prendre commande de choses et d’autres. Les deux amis étaient donc dans ce grand hall, prêts à sortir pour affronter ce froid tant apprécié par la jeune russe. Alors qu’elle s’inquiétait pour son ami, ce dernier lui expliqué qu’il préférait en parler plus tard. N’insistant pas, elle se contenta d’hocher doucement la tête. C’était après tout, comme il voulait.

La main du jeune anglais était posée sur celles qui avaient serré auparavant le bras du jeune homme, celle de Dawn en l’occurrence. N’y prêtant pas vraiment attention, elle suivit le mouvement. Il ne lui avait pas répondu. Que voulait-il voir ? Si il ne le lui disait pas, ça risquait de… coincé à un moment ou à un autre non ? Il traversa alors la route, la russe le suivant sans vraiment savoir ce qu’il voulait faire.

Elle aperçut alors des calèches tirées par des chevaux de traits. Ils étaient grands et impressionnants, mais leur vue fit soudainement sourire la jeune demoiselle. Elle qui aimait tant les animaux, elle parvenait à en avoir à ses côtés en ville aussi ! La jeune sorcière regarda alors Isaac, ne sachant toujours pas ce qu’il comptait faire. Il l’invita alors à monter à bord d’une des calèches, le cheval la tirant était aussi beau que les autres, sa robe sombre le faisait ressortir dans ce décor enneigé. La russe se laissa emporter par cette étrange vague qui avait saisi son ami et l’écouta. Il parlait russe ? Elle lui sourit alors quand il vint à ses côtés et dit d’une voix calme dans laquelle on sentait malgré tout un certain bonheur :

« Je ne savais pas que tu parlais russe ! »

La calèche s’ébranla alors et le cheval se mit en marche, tirant sa charge. La jeune fille et son ami pouvaient contempler le paysage. Bien sûr c’était la ville donc c’était bien moins beau que les grandes plaines enneigées mais la Russie avait un charme dans tout ce qu’elle possédait… Et les villes n’y échappaient pas.

La voix de son collègue s’éleva alors, reposant son regard sur le jeune anglais, elle l’écouta confirmer ce qu’elle lui avait sans doute dit bien des fois… La Russie lui plaisait… Elle laissa alors apparaître un sourire ravi :

« Je suis contente que tu aimes mon pays… Il change de l’Angleterre… Tu as une préférence pour… des éléments ? Quelque chose que tu préfères ? »

Elle avait envie de connaître un peu les goûts de son ami, ils parlaient beaucoup entre eux, certes, mais au fond, elle ne savait pas grand-chose de ses passions, de ses hobbies ou même de ses goûts tout simplement. Sa couleur préférée ? Elle ne le savait même pas… peut-être qu’ils parlaient trop ‘travail’ quand ils se voyaient, le cadre du collège n’encourageant guère les rêveries… mais à présent, ils étaient en vacances et pourraient donc peut-être bien s’intéresser à d’autres sujets !

Son amie fut surprise de savoir que le jeune homme parlait sa langue maternelle. A vrai dire, il avait quelques notions du dialecte local. Il n’aimait pas voyager sans pouvoir se faire comprendre des habitants du pays. En tout, il parlait anglais, sa langue maternelle, avait quelques bases d’allemand, et venait d’ajouter le russe à ses connaissances. Il ne s’attendait pas à ce que la belle Dawn soit surprise par cette révélation, il pensait lui en avoir touché mot avant son départ. Un oubli certainement.

Faisant part de son appréciation pour le paysage, la jeune fille semblait plus que ravie par cette annonce. Le sourire aux lèvres, elle le questionna sur ce qu’il préférait, mais pour tout vous dire, en dehors de ce parc, sa chambre, et la maison des Södergren, il n’avait rien visité. « C’est un peu dur, je ne suis pas encore eu l’occasion de découvrir les lieux… », répondit-il en jetant un œil par ci, par là à la recherche de quelques choses qui pourraient attirer son attention. « J’ai vu un prospectus sur une le musée de l’Ermitage. Nous pouvons peut-être nous y rendre ? J’ai entendu dire que ce lieu était un des plus beaux et importants au monde. » proposa-t-il en la regardant dans les yeux afin de savoir si elle serait d’accord pour une petite visite.

Toujours dans le parc, le jeune couple à bord de la calèche était balloté avec douceur. Après que Dawn lui ai donné son avis sur le musée, le jeune sorcier fut pris d’une fatigue soudaine. Le froid, les mouvements de la charrette, le doux parfum qu’émanait son amie, la chaleur de la couverture sur ses genoux, il ne lui en fallait pas plus pour fermer les yeux et trouver le sommeil.

Assoupi, il entendit les sabots du cheval percer la neige, le cochet fredonner une vieille chanson, son amie restait silencieuse, peut-être qu’elle aussi s’était endormie pour l’ambiance, et la chaleur du moment. Après un petit moment après, il émergea de sa somnolence et tendit ses bras pour se dégourdir. « Excuse-moi… même ici je passe de petites nuits. » avoua-t-il en posant son bras sur la plage arrière de la voiture, en même temps, il se trouvait derrière les épaules de la jeune demoiselle.

Isaac avait les yeux cernés et fatigués par habitude, mais ici, c’était bien pire. Une chose l’empêchait de dormir, une décision plus précisément, enfin, mais également une obligation. Se sentant prêt à parler, il tourna la tête vers son amie. Comment allait-elle prendre la chose ? « Tu sais… pour tout à l’heure… » … « Ce qui ne va pas c’est que… » … « Je vais me séparer de Myrielle. » annonça-t-il . La nouvelle tomba comme ça, sans qu’il puisse la préparer à accepter les fats. Avait-il besoin de se justifier ? Non, elle était assez intelligente pour comprendre, et puis elle voyait clair, leur couple battait de l’aile depuis longtemps.

La regardant, sans expression, pâle tel un fantôme, il sourit d’un coup bref. A cause du froid, sa lèvre gelée péta et le sang se mit doucement à couler sur ses dents blanches. « Zut… », marmonna-t-il en s’emparant d’un tissu de papier pour éponger le liquide chaud.

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DONE

La calèche avait adopté un rythme régulier, portant les deux adolescents dans les chemins du parc russe. Quelques passants longeaient ces mêmes allées, prenant garde à ne point gêner la circulation des véhicules attelés. La question de la jeune sorcière avait été légèrement, et ce pour ne pas dire réellement stupide… Oui, Isaac n’était pas là depuis bien longtemps, il n’avait sans doute pas encore bien visité les lieux… Alors lui demander ses préférences… de toute façon, la question était posée à présent, elle entendit donc sa réponse… Qui ne fut guère étonnante. Cependant, il lui exposa son désir de voir un musé de la ville. Le musée de l’Ermitage. Aussi étonnant que cela puisse être, la jeune sorcière, originaire de Moscou n’avait qu’entendu parlé de ce musé, le voyant parfois à la télévision alors qu’elle habitait encore dans sa première famille… les moldus. En tout cas, elle n’y avait jamais mis les pieds.

« Oh, c’est une excellente idée ! J’en entendais parlé quand j’étais petite… mais je n’ai encore jamais eu l’occasion de le visiter. »

Peu à peu, Dawn pu voir son jeune ami sombrer dans un léger sommeil qu’elle s’abstint de déranger, esquissant un doux sourire, elle avait quitté les traits du jeune homme endormi pour contempler le paysage. Un temps certain s’écoula, sans que Dawn ne pu dire su durée exacte. Puis le préfet se redressa, s’étirant doucement. Il présenta alors des excuses à la soviétique qui se contenta d’y répondre par un simple hochement de tête doublé d’un léger sourire compréhensif. Il n’était pas aisé de changer aussi brusquement de lieu de vie… et avec tous els événements récents… C’était plus que compréhensible.

La jeune sorcière vit alors son ami changer de posture, la regardant, elle lui rendit son regard, elle avait comme une sorte d’impression… comme s’il avait envie de parler. Elle attendit donc qu’il se jette à l’eau, l’encourageant d’un simple regard. Les paroles vinrent alors, et là, ce fut un étonnement sans pareil qui vint saisir le cœur et l’esprit de la jeune demoiselle aux longs cheveux d’ébène. Il allait se séparer de Myrielle ?

Dawn fut incapable de répondre quoique ce soit à cette annonce tant elle était inattendue. Quoique… La sorcière avait déjà senti quelques tentions dans leur couple, et une prise de distance chez son amie rousse, mais de là à en arriver à ce point… C’était presque surnaturel. Depuis qu’elle les connaissait elle les avait vu ensemble. Bien qu’à présent, elle les connaisse individuellement, auparavant, ils n’étaient qu’un couple à ses yeux, l’un n’allant pas sans l’autre… mais les temps changent, et les choses évoluent… Et là, une innovation venait de se faire, tel un arbre phylogénique, leurs chemins qui ne formaient qu’un, venait de se séparer.

La sorcière passa une main blanche sur l’épaule de son ami, se contentant d’un air sincèrement désolé, elle murmura avec douceur :

« Je suis désolée… »

Elle aurait aimé l’aider, mais ce n’était pas possible, c’était impossible, elle ne pouvait rien faire pour ce genre de choses… Seul le temps pouvait, paraît-il guérir les blessures du cœur.

L’allure jusqu’alors régulière de la calèche faiblit doucement pour peu à peu s’arrêter. Les deux jeunes gens étaient arrivés à destination. Ils se trouvaient à environs trois rues du célèbre musée. Isaac, la lèvre ensanglantée passait un tissu de papier sur ses lippes pour calmer la plaie. La jeune sorcière fronça un sourcil, ne sachant que faire pour l’aider… le froid s’en chargerait… les lèvres gerçaient très facilement avec le temps qu’il faisait dans son pays. Mais avec un peu d’expérience, et d’habitude, on finissait par s’en sortir…

Le couple descendit alors de la calèche. La jeune sorcière passa vers le destrier, posant une main froide sur les naseaux brûlants de l’animal, et esquissa un léger sourire, comme à son habitude. Le contact avec les animaux, quels qu’ils soient la rendait toujours joyeuse. Bien sûr, il fallait que les animaux en question aient quelque chose de réel… pas comme ces Scroutts.

Resongeant au musée, la sorcière reprit alors :

« Tu veux aller au musée ? »

DONE 685

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