Sykes n'avait pas bougé de là où il s'était assis, observant Jalyn sans un mot, s'attardant sur ses formes arrondies par une grossesse plus que naissante. Il laissa un joli sourire insolent s'épanouir sur son visage tandis que la belle commençait à parler.
"Je... Je crois que j'ai besoin d'une petite pause, d'accord?".
Elle s'était levée, un peu patraque, un peu nauséeuse et sans doute encore sous le choc de ce qu'il venait de lui arriver. Lui aussi n'était pas dans sa meilleure forme mais semblait davantage tenir la distance que sa jeune amie... En effet, il n'était pas enceinte, lui.
Il la laissa gagner la porte, amusé de voir à quel point elle préparait le terrain et à quel point elle agissait avec méfiance tandis qu'elle s'adressait à lui. On eut dit une négociatrice au prise avec un fou dangereux, s'activant à le faire revenir progressivement à des sentiments plus raisonnables. ainsi c'était de cette façon qu'elle le voyait, lui, le père de son enfant ? "Père"... il faudrait vraiment qu'il s'y fasse...
"On se revoit plus tard, hein...?, baragouina-t-elle, Là, il faut que je rentre chez moi. Vraiment."
"Tu n'étais pas autant impatiente en sortant de chez moi il y a de cela quelques mois...", et son regard d'argent accrocha quelque peu celui de la jeune femme sur un sourire lubrique.
Lola ne sembla guère y faire attention et s'arrangea de manière à préparer convenablement sa retraite. Le médicament commençait à faire de l'effet... Bientôt, ses jambes ne pourraient même plus la supporter. Le sourire de l'auror s'imprima davantage dans ses grosses joues de bébé.
"Et t'en fais pas pour... pour ça. J'y arriverai très bien, physiquement et financièrement donc... Je... Je te contacterai si besoin est, mais ça m'étonnerait...".
"Loin de moi l'idée d'être inquiet...". Et il se releva lentement sans cesser de la fixer de son regard trop clair, trop jeune, trop... dur à supporter tant il était le reflet de son âme, alliant décadence et arrogance.
La jeune femme se rapprocha davntage de la porte et alla jusqu'à se saisir de la poignée afin de l'actionner. Lui faisant dos, elle s'apprêtait à faire basculer la porte lorsque deux mains se reposèrent doucement sur ses épaules, caressant l'ovale marqué de ses os. Apophis la ramena contre lui, la soutenant par la même occasion -l'effet de la potion devenant de plus en plus visible.
"Lllaaaa..., murmura-t-il doucement à son oreille, je suis là, je suis là, Lola... Doucement... -et il la sentit trébucher- oh la, qu'est-ce que tu nous fais ? tu es complètement dans les vapes, il faut te reposer...".
Il la resserra contre lui, calant ses bras solides sous ses aisselles, la tirant lentement jusqu'au lit.
"Ne crains rien, cette potion calme plus qu'elle n'abrutit... Mais, voila que je t'ai donné la même dose que pour moi, quel étourdi je fais !".
Il lui décocha un sourire biaiseux et se pencha afin de redresser le cousins et de mieux l'installer. Repliant la couverture sur elle avec une douceur pleine d'attention, il chassa quelques mèches qui étaient retombées sur son visage et l'observa s'apaiser lentement.
"Attends donc d'être calmée avant de revenir chez toi, Lola. Tu pourrais faire des choses, prendre des décisions que tu regretterais par la suite, ma chérie...".
Et il se leva, posant un baiser sur son front.
"Laisse-moi donc m'occuper de toi...".
Passant une main câline sur sa joue, remontant jusqu'à ses tempes, éfleurant ses sourcils, son nez, il laissa son pouce et son index s'apesantir sur ses paupières comme l'on fait pour refermer celles d'un cadavre. La respiration de la jeune femme commençait à devenir régulière...
Certains qu'à présent elle dormait et convaincu qu'elle ne pouvait l'entendre, Sykes en considérations, murmurant d'une voix très douce pour un colosse de sa taille, tandis qu'il laissait sa tête reposer contre la poitrine de la jeune femme.
"On ne garde jamais une partie de moi tout en s'évertuant à ne pas m'en faire bénéficier. Ca serait comme me voler, me garder pour toi toute seule, tu sais... et c'est quelque chose d'inconcevable, ma chérie !
Il n'y a qu'une seule personne qui possède Sykes... c'est Sykes lui-même !
Quant à toi, tu es mienne, que tu le veuilles ou non... Tu es venue à moi, tu t'es abandonnée, donnée, laissée faire. Oh, bien sûr, je ne te considère pas comme une simple possession... J'ai plus de respect pour la mère de mon fils...
Tu auras toute l'attention dont une femme porteuse a besoin... Toute la protection qui me sera possible de te donner...
Car, c'est dans mon attention que de vous protéger et de vous défendre, et ce jusqu'à la mort...
Vous êtes miens, toi, et l'enfant... Aimerais-tu briser l'homme que je suis en m'empêchant de voir celui que je désire et attends avec tant d'impatience ? Laisse-moi donc le bercer, m'occuper de lui, le chérir, le couvrir d'attention, histoire de voir ce que cela fait, procure comme sensation... Je brûle de curiosité !
De ma vie, je n'aurai eu pareille occasion...".
Et il se laissa, s'abandonna contre elle, fermant les yeux comme un enfant épuisé par trop de chamailleries ou de jeux, ses mains d'adultes se confondant avec les poings d'un bébé posées délicatement sur sa poitrine...
"J'ai besoin de connaître ça...", murmura-t-il dans un souffle fiévreux.
Accueil 
