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 Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan]

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Ξ Sujet: Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan]   Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan] EmptyLun 29 Oct - 18:42

(HJ : allez, on inaugure, on inaugure, mon petit Very Happy !!).


"Il ne s'est pas vraiment montré hostile la dernière fois que nous l'avons approché...".

Apophis Sykes marchait nonchalamment, son pas était régulier et lourd, faisant balancer ses larges épaules couvertes d'un lourd manteau noir.

"Il a juste... crié puis ri comme à son habitude... C'est un fou, un fou dangereux ! Un imbécile de la pire espèce si vous voulez mon avis...".

Il ne remarquait même pas le petit homme agité, fidèle gardien des lieux, à moitié bossu et pourrissant qui sautillait pour suivre son pas de géant. Négligemment, il passa la feuille qu'il venait de lire derrière les autres et continua de parcourir le dossier. Le petit être malingre le jaugea un instant en silence puis continue dérechef :

"Il n'est pas perturbateur... bien moins que sa damnée belle-soeur, marmonna-t-il du coin de sa lèvre, mais étrange et méprisant ! C'est à peine si l'on ne doit pas lui servir un repas varié tous les jours ! Non mais vous vous rendez compte ?!".

Imperturbable, l'Auror continuait sa longue marche et son infranchissable mutisme eut alors le don de fortement courroucer le petit gardien.

"Vous perdez votre temps avec un type pareil, Auror Sykes ! C'est moi qui vous le dit !".

"Eh bien, le jour où je vous demanderai votre avis, je vous ferai signe !".

Et il pressa le pas, impatient d'en arriver aux cellules afin de clore une bonne fois pour tout l'immonde caquet puant de cette espèce de pintade gémissante.
Ses bottes gainées de cuir et de fer claquaient ferme sur le sol froid et brut des couloirs humides, se répercutant en échos à travers les murs, agitant les quelques pauvres ères de ces maudites cellules. Le froid était mordant et le gardien replia même ses bras autour de lui. Cette brise glaciale ne sembla pas incommoder son hôte qui avançait inlassablement.

Au détour d'un passage, les deux hommes débouchèrent bien vite dans une allée sombre, bien plus ténébreuse et sinistre que celles qu'ils avaient déjà parcourues. Le mugissement du vent était nettement présent tandis que le flot des vagues pénétrantes venait se fracasser contre les murs de l'imprenable forteresse : ils étaient dans les bas fonds, le ventre du monstre.

Le petit gardien clopinant tâchait de garder bonne allure mais, à mesure qu'il se rapprochait du but, son entrain s'amenuisait, s'arrangeant même jusqu'à laisser à l'Auror une petite marge d'avance... Peu rassuré, il parcourait les murs suintant de pluie et de calcaire d'un oeil frissonnant sans oublier de maugréer contre les Aurors, le Ministère et ces "crétins du département judiciaire" qui ne "desserraient pas les cordons de la bourse" pour leur octroyer un budget travaux. Il jeta un dernier regard vers Sykes... celui-ci était bien loin à présent. Il se hâta de le suivre, marchant derrière l'ombre de cet homme gigantesque tout de noir vêtu. Arrivant à sa hauteur, il hasarda d'une voix qui se voulait plaisante :


"Il fait froid en ce moment, n'est-ce pas Auror Sykes ? -et, voyant qu'il n'obtenait aucune réponse, il rembraya- Plus froid que l'année dernière je dois dire et ce maudit chauffage qui ne fonctionne même pas...".

Toujours aucune réponse ! Et ils s'approchaient des cellules des Mangemorts les plus recherchés, des véritables criminels assoiffés de sang. Il fallait qu'il trouve un sujet de conversation autrement sa peur le gagnerait pour lui broyer les tripes. Dieu qu'il détestait ce passage !

"Très jolie couleur de cheveux ! S'exclama-t-il en pointant les cheveux péroxydés de l'Auror, c'est naturel ou un effet de sort ? Très à la mode. Une de mes collègues, une jolie secrétaire, a la même figurez-vous !".

Sykes lui adressa un bref regard visiblement agacé et embraya aussi vite :

"Non, ça n'est pas naturel".

"Alors c'est très réussi ! Très réussi !".

L'autre n'ajouta rien mais leva alors la tête de son document au moment où une plainte stridente à percer les tympans s'élevait d'une des cellules avoisinnante... tout de suite suivie par un rire guttural et cinglant.

"Les... les voila qui remettent ça, Auror Sykes. Renchérit le petit homme peu tranquille, Rabastan et sa belle-soeur Bellatrix ! Mon Dieu...".

Et il frissonna, renfonçant les mains dans les poches de sa vieille blouse étriquée et déchirée.
Au même instant, tandis que l'Auror Sykes passait les différentes cellules, arrachant des cris et des exclamations à ses occupants, une main se tendit brusquement vers lui et l'attrapa ferment par le col de son manteau. Surpris Apophis s'arrêta et tourna la tête vers la femme à qui appartenait ce bras décharné, menu. Le gardien, à ses basques, poussa un petit cri stupéfait.


"Alooors, Apophis ? Susurra la terrible créature par-delà ces barreaux, Apophis, Apophis, Apophis Sykes of Woodbury..."
Elle se mit à ricaner et, bien que cette voix lui était familière, le jeune homme ne parvenait pas à remettre un nom dessus. Par chance, la Mangemort se rapprocha et découvrit son visage hideux et creusé à la lueur pâle des torches environnantes. Le regard glauque et sinistre de Bellatrix Lestrange le considéra un instant de haut en bas puis s'attarda sur ses yeux avant de reprendre :

"Comme tu es beau, petit Apophis. Toujours ce visage d'ange, hihihi ! Un visage doux, rond, charmant... pour un démon de ton espèce !".

Sa voix s'était faite plus rauque et elle lui avait lancé un furieux regard plein de mépris et de dégoût. Le dardant du regard, elle lui laissa la possibilité de placer un mot...

"Chère Bellatrix, les rayures te vont si bien ! -il arqua un étrange sourire- Tu es telle que je t'ai toujours rêvée...".

"Tu étais l'un des nôtres, Sykes ! L'un des nôtres ! -elle tira sur son manteau, rapprochant son visage du sien- tu n'es qu'un sale traître...".

"Traître à notre sang !! Hurla son mari de l'autre côté, Sykes !! Sykes !!".

"N'écoute pas ce vieil original, il n'en vaut pas la peine ! -elle lui coula un bref regard aguicheur et déluré- Tu pourrais être tellement mieux en robe noire, mon cher... tellement mieux, hihi ! Au lieu de ça te voila cantonné à ton rôle d'Auror !".

Et Sykes, à cela, rapprocha davantage son horrible visage au regard si bleu...

"Oui mais j'ai un foyer, un lit où dormir, une salle de bain où me laver et une cuisine où manger ! Je suis libre quoi, soeurette !".

"Va crever, Sykes !! Cracha-t-elle comme l'on crache son venin, tu me dégoûtes, vil lâche, tu me dégoûtes ! Tu ne vaux même pas la peine que l'on te parle !".

"Vil lâche ! Vil lâche, haha !!".

"La ferme, Rodolphus ! -elle en revint à l'Auror- C'est toi qui devrait être à ma place, Apophis !".

"Vois-tu, je ne le suis pas...".

Et il détacha vivement sa main toute frêle de son col pour ne s'avancer vers la cellule désirée que d'un pas plus rapide, passant un Rodolphus maugréant "sale femelle ! Toujours à courtiser, sale femelle !" et une Bellatrix beuglant "tais-toi, infâme cloporte !". Le manteau de feutre battait contre ses mollets et le vent glacial dispensé par les Détraqueurs sifflait à ses oreilles, soulevant quelques mèches de ses cheveux.

"Gardien ! Lança-t-il par-dessus son épaule, veuillez être aimable et venir me chercher deux ou trois de vos Détraqueurs ! -il arriva devant la cellule voûtée de Rabastan...- J'en aurai bien besoin...", et se campa devant la porte de fer aux barreaux rouillés...

* ..."Sykes !! Sykes ! Une missive de ton père ! Tu peux venir en vacances à la maison !"...

..."Ne perds jamais de vue que nous sommes les maîtres incontestés, Sykes. Que le monde, bientôt, tombera à nos genoux !"...

..."Tous les choix que nous faisons, Lestrange, déterminent à jamais ce que nous seront. Pour ma part, grâce à mon père, je le sais déjà..."...*.


"Auror Sykes ? Auror Sykes ??".

Sortant brutalement de ses pensées, Apophis se retourna vers le petit homme dont la voix devenue presque un filet trahissait une trop grande terreur. A côté de lui trois silhouettes flottantes et encapuchonnées furretaient à la recherche d'une nouvelle âme à voler. Sykes laissa tarir sur ses lèvres un semblant de sourire.

"Merci", souffla-t-il, et il se tourna vers la cellule qu'il ouvrit d'un seul coup de baguette.

La porte bascula sur elle-même en un léger grincement et livra à la petite pièce obscurcie par les ombres un semblant de lumière. Celle, gigantesque, d'Apophis se découpa sur ce fin trait doré filtrant par l'entrebaillement et, d'une voix suave et profonde, il annonça seulement :

"Bonjour Rabastan...".

N'attendant pas de réponse, il se dirigea vers lui en quelques pas. S'abaissant sur sa ténébreuse silhouette recroquevillée dans un coin il tendit sa baguette et prononça un lumos qui ébloui toute la pièce d'une lueur blaffarde. Rabastan, l'actuel Rabastan, aux vêtements de prisonnier rapiécé, au visage lacéré de rides et à la barbe broussailleuse se tenait là, transi par le froid des Détraqueurs et par la mer toute proche. Son regard aguisé semblait lointain... L'Auror blond esquissa un sourire.

"Je vais te tirer de ta cellule pour quelques minutes seulement... En espérant que tu veuilles bien répondre à mes questions. En homme raisonnable, je sais que tu n'opposeras aucune forme de résistance -il contempla sa baguette un instant-. Auquel cas, je me verrai dans l'obligation d'agir comme avec tes semblables : par un veritaserum. Mais j'ose espérer que nous n'en viendrons pas à cela, n'est-ce pas ?".

Les yeux de l'Auror brillèrent d'une sinistre lueur puis il se redressa de toute sa hauteur, abandonnant Rabastan.

"Tirez-le de là, gardien ! Et amenez-moi ma compagnie !".

Le gardien s'approcha prêt à lui mettre les fers, tirant derrière lui les trois Détraqueurs qui, flottant dans les airs, arrivèrent à leur hauteur. L'Auror blond décocha un sourire des plus machiavéliques à son prisonnier...

"Ils sont là juste au cas où tu ne deviendrais PAS raisonnable, mon cher Rabastan. Je sais que tu les adores et qu'il te tarde à chaque fois de retrouver leur compagnie quelque peu... glaciale, dirons-nous !

Ne t'en fais pas, mon bel ami. Ils nous suivront et resteront avec nous jusqu'à la fin de l'entretien...".


Les monstres étaient tellement proches que leur respiration sifflante et froide allaient jusqu'à soulever quelques cheveux de la nuque de Sykes. Sans plus attendre le petit gardien se faufila entre ses jambes et enchaîna rapidement Rabastan, l'obligeant ainsi à se lever.

"Un invité de marque comme toi mérite, en effet, toute mon attention !", et un dernier sourire cynique dérapa sur ses lèvres juste avant qu'il ne tourna les talons, prêt à ouvrir la marche...


Dernière édition par le Mar 4 Déc - 16:25, édité 1 fois
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Ξ Sujet: Re: Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan]   Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan] EmptyMar 30 Oct - 14:46

[hj: en effet, inaugurons donc ^^]


Et voilà ! Plus d'encre ! Saleté de plume ! GARDIEEEEEEEEEEEN ! Non, non non non... Rabastan allait faire une pause, mal au doigts et manque d'inspiration avait finis par venir à bout de sa subite vocation d'écrivain incarcéré. Le génie machiavélique resta terré dans son coin de cellule et leva la tête vers la fenêtre, observant les épais nuages et les éclairs qui s'en échappaient d'un air menaçant. Ces foutus sortilèges de tempêtes étaient très incommodants ! Non vraiment ! Je dois avoir un teint affreusement pâle, pensa le prisonnier en touchant son visage d'un air inquiet, avant d'éclater de rire, reflétant sa folie. Et voilà Bellatrix qui se sentait soudainement prise d'un acces de tendresse envers son mari... Entre "Horrible cafard putréfié" et "Gargantuesque imbécile", la poésie avait trouvé sa maitresse... Et puis tout d'un coup ça passait à "Je t'aimerai jusqu'à la mort" ou encore "Il n'y a pas de prison tant que je suis à tes côtés mon aimé...". Ca donnait à Rabastan envie de vomir, mais encore aurait-il fallu qu'il ai quelque chose dans l'estomac ! Ces deux-là s'aimaient vraiment d'une étrange façon, et c'était comme ça tout le temps !

Vivement qu'il soit dehors, ce qui ne devrait plus prendre beaucoup de temps d'après son calendrier interne. Oui, être un génie avait de nombreux avantages, à savoir que même après plus de vingt ans enfermé dans un endroit exigu, Rabastan arrivait encore à savoir quel date on était car son cerveau comptait instinctivement les jours. Une véritable horloge interne ! Et il ricanait rien qu'en pensant que sa chère famille n'en avait aucune idée, qui pourrait imaginer Bella en train de comptait les jours hein ? Elle aurait besoin de le faire avec ses doigts ! Oh que je suis méchant, elle est de ma famille quand même, et je l'aime... Je l'aime même encore plus...se dit-il avant de hurler soudainement :

"QUAND ELLE ARRETE DE CRIER !"

"OhoOo chère beau-frère..." entendit-il alors du fond du couloir, comme une voix féminine froide et aigu. "Que j'aime ta douce voix... DE GENIE DE PACOTILLE ! SORS-NOUS DE LA SI T'ES SI FORT QUE CA OU BIEN LA FERME !!!!"

"Oh mais j'y travaille soeurette, j'y travaille..." répondit-il d'un air sournois et plein de sous-entendu, se levant et se dirigeant vers les barreaux à travers lesquels ils passa ses deux bras pour s'y appuyer d'un air nonchalant. Il jeta un coup d'oeil de chaque côté du couloir. Ca ne devrait plus tarder normalement, cela devait se passer aujourd'hui ou demain. Puis il perçut des bruits de pas lents, ceux d'un homme sûr de lui, et d'autres bruits de pas beaucoup plus saccadés qui ne pouvaient être que ceux du Gardien, cet abruti... Mais Rabastan ne put empêcher un large sourire de venir orner son visage abîmé. Il avait vu juste : aucune faille dans son plan si brillant.

"... J'y travaille même plus que tu n'y crois Bella ... "

"De quoi tu parles ?! HEY ! DIS-MOI DE SUITE A QUOI TU PENSES BOUSE SANS CERVELLE ! GRACE A QUOI TU VAS SORTIR HEIN ?! TON BOL DE SOUPE ? AHAHAHAHAHAHAHAHAHA ! Crétin..." cria encore une fois sa belle-soeur du fin fond du couloir, remuant la porte de sa cellule vu le bruit de métal qui retentit comme un écho.

Rabastan soupira. Cette infériorité intellectuelle l'ennuyait souvent, ça lui manquait de ne pas pouvoir avoir d'autres conversations que trois insultes amicales sur quatre mots... Les bruits de pas se rapprochaient, on pouvait même à présent entendre des bribes de conversation. Rabastan tendit l'oreille, les bras pendant toujours négligemment à travers les barreaux.

"Je dirais plutôt grâce à QUI, Bella... Dis-lui bonjour voyons, montrons à notre invité que la prison n'a pas changé la noblesse de notre sang ni les manières qui vont avec..."


Visiblement, la jeune femme ne se fie pas prier ! Elle attaqua avec ardeur dès la vue de ce cher vieux Sykes of Woodbury... Un nom gâché par sa traitrise malheureusement, mais quelle importance quand on sait que cette erreur allait être en partie réparée aujourd'hui involontairement ! Ahahahahah que c'est bon de connaître la suite des évènements alors que les autres n'en ont pas la moindre idée ! Alors que cette chère Bellatrix faisait les présentations comme il se devait, Rabastan s'éloigna des barreaux et revint s'assoir dans son coin miteux, tentant d'effacer son sourire diabolique et essayant de calmer son excitation. Comprenez bien qu'il allait sortir dans peu de temps ! Vous en doutez ? Mais il ne faut pas ! Tout a été prévu depuis des lustres... Tout comme le retour du Seigneur des Ténèbres...

Faisant preuve d'une extraordinaire maitrise de lui-même, se concentrant sur ses objectifs délicats, Rabastan parvint à afficher la mine la plus sinistre qu'il ai pu trouver, ne laissant aucune trace de ce qu'il avait derrière la tête. Il avait à ce moment-là l'air renforgné, du genre qui ne s'attend pas du tout à de la visite. Non seulement je suis brillant mais aussi bon acteur, se vanta-t-il intérieurement, refoulant un sourire prétentieux.

Ecoutant attentivement, il semblait que les présentations avec sa belle-soeur fussent sur le point de se terminer. Elle en était arrivé à "va crever" ou quelque chose du genre, ce qui laissait penser que c'était la fin de ces charmantes retrouvailles. Le prisonnier rangea son journal sous la paille de son lit vétuste et se recroquevilla sur lui-même tandis que les deux personnes arrivaient vers sa cellule. Deux ? Erreur, Rabastan sentit immédiatement le froid glacial propre aux Détraqueurs envahir petit à petit le couloir et les cellules, ainsi que la sienne. Il frissonna, et une envie de rire le submergea mais il la refoula aussitôt. Le voilà... La grille s'ouvrit, laissant apparaître la silhouette de cet Auror inconscient qui venait de commettre l'erreur de sa vie. Rabastan laissa son regard se perdre dans la lumière nouvelle à laquelle il n'était plus habitué.

Il ne répondit rien au "bonjour Rabastan" que lui adressa l'Auror, se contentant de fixer un point loin derrière lui. Entendre sa voix venait de raviver pas mal de souvenirs endormis en lui. Il revoyait à présent cette fameuse journée où lui et Apophys, jeunes adolescents turbulents de Serpentard, avaient enfermé Simon, un Gryffondor tellement maladroit que s'en était inquiétant, dans l'un des passages secret des sous-sols avec une Tarentula presque adulte, de la taille d'un bureau. Qu'est-ce qu'ils avaient rigolé ce jour-là ! Même s'ils avaient ensuite écopés d'une retenue des plus douloureuse avec Rusard... Là encore, ils l'avaient bien fait tourner en bourrique !



"Je vais te tirer de ta cellule pour quelques minutes seulement... En espérant que tu veuilles bien répondre à mes questions. En homme raisonnable, je sais que tu n'opposeras aucune forme de résistance -il contempla sa baguette un instant-. Auquel cas, je me verrai dans l'obligation d'agir comme avec tes semblables : par un veritaserum. Mais j'ose espérer que nous n'en viendrons pas à cela, n'est-ce pas ?".


Rabastan soutint le regard de l'Auror, qui s'était abaissé à ses côtés, d'un regard neutre et inexpressif, toujours l'air ailleurs. Puis soudain, un horrible sourire s'étira sur ses lèvres bleuies par le froid, ses yeux perçants animés d'une subite lueur de folie.


"Apophys Sykes of Woodbury... Mais j'ai toujours le temps de répondre aux questions d'un vieil ami voyons, cependant je me dois de te contredire, le Véritaserum... Ttt ttt ttt non, moi et mes semblables, comme tu dis, préféront largement utiliser l'un des Sortilège Impardonnable mis à notre disposition, c'est tellement plus pratique... et tellement plus drôle..."


Son sourire sétira de plus belle, son visage émincé et creusé par les conditions extrêmes déformé à présent par une expression diabolique. L'Auror se releva et ordonna au Gardien de le sortir de sa cellule, ce qui fit jubiler le Mangemort intérieurement, même s'il n'en montra rien. Tout se mettait en place, doucement mais sûrement... Lorsque le Gardien, complètement terrifié par le regard menaçant de Rabastan, s'approcha de lui avec les chaînes, ce dernier eut un mouvement agressif vers lui qui se résuma à grogner en bondissant brusquement vers lui. Le Gardien, surprit, tomba en arrière sur ses énormes fesses, et le Mangemort éclata à nouveau d'un rire machiavélique et moqueur, qui reçut comme échos ceux de son frère et de sa femme, même si cette dernière n'avait sûrement aucune idée de pourquoi elle rigolait puisque seul Rodolphus avait une vue sur sa cellule.

Le Gardien tout tremblotant fut bientôt rejoint par des Détraqueurs, mais cela n'empêcha pas Rabastan de conserver son sourire aussi glacial que leurs pouvoirs sinitres. Après tant d'années à Azkaban, il commençait à avoir quelque peu l'habitude de ce froid nordique, et pour l'affecter les Détraqueurs avaient besoin de lui aspirer quelques souvenirs, ce qu'ils ne se risqueraient pas à faire tant que l'interrogatoire ne serait pas terminé. Cependant leur présence le calma de suite et il se laissa enchaîner sagement, jetant des regards d'appréhension aux créatures flottantes non loin de lui. L'une d'elle, visiblement ayant du mal à contrôler ses envies, voulut s'approcher encore plus de lui, comme si elle voulait lui voler un peu de son âme et de ses souvenirs, et Rabastan fit un pas de côté en montrant les dents tel un chien enragé, tandis que le Gardien écartait les Détraqueurs à une distance raisonnable.

Sortit de la cellule et face à l'Auror, Rabastan retrouva son sourire provocateur et qui, pour n'importe qui d'autre, pourrait paraître totalement déplacé étant donné la situation. Seulement LUI savait pourquoi il pouvait se permettre de rire, LUI seul savait que sa présence dans cette prison ne serait bientôt plus que du passé... Les yeux dans les yeux, c'était fou comme ce cher Sykes avait changé après tant d'années, ou plutôt comment justement il semblait être resté le même, malgré cet "incident" quelques années plus tôt ici-même, à Azkaban, et dont il n'avait aucun souvenir... Rabastan avait l'avantage et lui seul le savait, ce qui était encore mieux ! L'Auror, avec toute cette arrogance qui l'avait associé au Mangemort durant leur adolescence, lui expliqua sarcastiquement à quoi serviraient les Détraqueurs.


"Oh mais je ne m'en fais pas, je sais très bien que je n'ai rien à craindre de la part de quelqu'un qui connaît aussi bien les Détraqueurs que toi... n'est-ce pas..." répondit le Mangemort en fixant son interlocuteur avec un sourire et un regard des plus énigmatique. Un sous-entendu on ne peut plus clair pour Rabastan, mais tellement flou pour le jeune Auror qui allait sûrement mettre cette phrase sur le compte de sa folie bien connue... Cette remarque ferait son effet le moment venu, le génie psycopathe savait très bien que l'Auror ne comprendrait pas sur le moment cette allusion à son passé vis-à-vis de sa dette méconnue envers Rabastan, cela viendrait lorsque ce dernier serait dehors... En somme, beaucoup trop tard...

"Un invité de marque comme toi mérite, en effet, toute mon attention !"

Ce furent les dernières paroles de l'Auror avant que celui-ci ne se tourne pour prendre la tête du cortège. Rabastan vit bien le petit sourire supérieur qu'il arborait, et cela le faisait lui-même sourire tellement il avait conscience que cette sensation de supériorité de la part de l'Auror était factice, et que c'était en fait totalement l'inverse... Il n'avait aucune idée de ce qu'il était en train de faire, de l'énorme erreur qu'il avait faite en posant le pied ici...

*Tu ne crois pas si bien dire mon cher... Même si pour l'instant, c'est toi l'invité ici...* pensa-t-il en s'alignant sagement derrière l'Auror pour le suivre, entouré des Détraqueurs. Le Mangemort avança à la vitesse de Sykes et atendit stratégiquement de passer devant les cellules de Rodolphus et Bellatrix pour lancer en guise de réponse :

"C'est trop d'honneur, vraiment... Cela voudrait-il dire que je suis encore utile au Ministère ? Quelle bonne nouvelle..."

Il tourna la tête vers Bellatrix, qui le suivait bouche bée du regard tandis qu'il passait devant elle. Il lui fit un clin d'oeil complice en souriant d'un air sûr de lui. Il venait de leur envoyer une sorte de message codé, et il savait bien qu'elle avait compris qu'il venait de réussir, qu'il était loin d'être une "bouse sans cervelle". Son frère souriait aussi, lui aussi avait compris. Ce n'était plus qu'une question de temps pour eux également à présent... Alors qu'ils arrivaient au bout du couloir après un étrange silence dans le couloir tant tous les prisonniers étaient stupéfaits - ce n'était pas tous les jours qu'un Auror venait vous faire sortir dans ce quartier-ci de la prison - un rire strident et incontrôlable retentit soudainement dans tout le couloir et dura, dura ,dura... Cela résonna comme un cri sortant de partout et nulle part à la fois, le Gardien sursauta et frissonna, effrayé. Il accéléra le pas pour rejoindre l'Auror. Bellatrix venait de laisser éclater sa joie, mais avec d'excellentes raison pour le faire cette fois-ci.

*Surtout quand on sait que c'est plutôt le Ministère qui m'est utile...*

Et, dans le dos des deux humains marchant devant lui, le sourire de Rabastan n'avait jamais été aussi inquiétant...
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Ξ Sujet: Re: Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan]   Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan] EmptyMar 30 Oct - 22:10

Le rire particulièrement strident et insupportable de Bellatrix Lestrange éclata à travers le ténébreux couloir que l'Auror, le gardien et le prisonnier travaisaient alors, flanqués tous trois de trois Détraqueurs qui semblaient surveiller le détenu de très près.

Sykes n'avait fait aucune allusion ni n'avait relevé la conversation lorsque Rabastan lui avait parlé de ces créatures, lorgnant ostenciblement sur son ancien camarade sous-entendant clairement quelque chose... Apophis avait souhaité se montrer calme et ferme, laissant de côtés ses impressions et ses sentiments personnels afin de mieux se concentrer sur sa mission. Qu'importe que ce freluquet veuille s'amuser de lui ou non !

Maintenant entre ses doigts gourds les chaines du Mangemort, le petit gardien clopinait derrière l'Auror, tâchant de suivre son pas gigantesque, se cognant parfois le nez dans le long manteau de feutre noir qui se soulevait telle une voile derrière lui. Très calme Sykes balayait son regard de droite à gauche, assurant aussi bien ses arrières que ceux de ses compagnons.

Son poing était d'ailleurs solidement refermé sur sa baguette toujours "allumée" qui les guidaient à travers l'obscurité. Les Détraqueurs, quant à eux, se faisaient de plus en plus impatient, flairant l'odeur si subtile et délicate des deux âmes qu'il trimbalait derrière lui.

Remarquant que les murs se gelaient sur leur passage, l'Auror blond leur lança un bref regard par-dessus son épaule. Il fronça les sourcils lorsqu'il vit que les trois créatures tournaient autour de Rabastan et se penchaient sur lui pour mieux se délecter et s'imprégner de son odeur. Leurs têtes décharnées allaient même jusqu'à éfleurer ses joues, ses cheveux, son cou en une caresse sensuelle mais mortelle. Apophis fit alors volte-face, saisit les chaines que portait le gardien et s'approcha de son détenu ainsi que des créatures.


Les yeux infiniment clairs du jeune homme s'arrêtèrent sur Rabastan puis dévièrent rapidement vers les Détraqueurs qu'il considéra un long moment, comme s'il les défiait. Les monstres, dans de vagues et sombres murmures, s'avançèrent vers lui mais n'allaient guère au-delà comme si la présence si proche de l'Auror avait gêlé tout entrain. Ils se lançèrent des coups de tête surpris et laissèrent éclater leur dépit en de petits gémissements aigus, leur "regard" passant de Rabastan à Apophis et d'Apophis à Rabastan... pour ne finir qu'à s'attacher à ce dernier. L'Auror hocha gravement la tête.

"Ils ne te laisseront pas, articula-t-il et il laissa couler un mauvais sourire sur ses lèvres, tu les intéresses trop... Trop de souvenirs, de choses dans la tête, je présume... -la longue main d'Apophis se tendit et il agrippa le gardien par sa blouse dégoûtante-.
Restez auprès des Détraqueurs derrière nous. Je passerai donc devant avec Lestrange...".


Le petit gardien leva un regard dégoulinant d'imploration en direction de l'Auror mais ce dernier ne s'en préoccupa pas et attrapa Rabastan par le bras, collant sa large main dans le creux de son épaule afin de le maintenir plus fermement. Les deux hommes marchaient à présent à la même allure l'un à côté de l'autre.
Sykes, qui ne perdait jamais une seule occasion, en profita même afin de lui toucher quelques mots dans le creux de l'oreille...


"J'aurais, Rab', tellement de choses à te dire ! Fit-il d'une voix faussement larmoyante, mais les mots me manquent pour exprimer ma joie et mon immense euphorie, mon bon ami !
Toujours est-il que je sens la chose d'ici et que je l'ai toujours sentie, même quand j'étais gosse ! -il lui décocha un insupportable sourire- Toi et tes copains Mangemorts, aussi bien tes parents que les miens, vous me détestez et me détesterez toujours ! Seulement, vois-tu, je ne suis pas né de la dernière pluie...".


Sa main se resserra dans le creux de son bras comme un étau et, même à travers ses guenilles, Rabastan put sentir à quel point elle était gelé.

"Je vous flaire à des kilomètres à la ronde, Rab'... des kilomètres ! Tu sais pourquoi ? Car je suis fait du même bois que vous, et ce bien malgré moi !
Et je sais que l'avénement de Voldemort est pour bientôt. Dommage pour moi, comme vous l'auriez voulu, je ne serai pas là pour l'implorer !
Mais toi, ta belle-soeur et ton frère vous serez là et c'est ça qui me débecte. C'est d'ailleurs ce dont je suis certain...".


Et il s'arrêta brusquement devant une lourde porte en fer forgé dont le bois était aussi noir et lisse que de l'obsidienne. Le gardien d'un geste tremblant en chercha la clé à travers son énorme trousseau puis avança cette dernière vers le verrou. Peu tranquille, le petit homme coulait derrière son épaule des regards en direction de Rabastan et des Détraqueurs. Pressant son poing sur sa petite main chevrotante, l'Auror arrêta son geste.

"Laissez, je m'en occupe ! -et il en revint à Rabastan, d'une voix toute douce- Je t'ai à l'oeil, Rab' comme jamais je ne t'aurai eu à l'oeil !".

Puis, d'un léger geste de la hanche, il repoussa le gardien et s'avança vers la porte. Ouvrant celle-ci d'un coup de baguette, il révéla à Rabastan une pièce circulaire et blanche dans laquelle avaient été disposés une table de bois et deux chaises l'une en face de l'autre. La première qui faisait dos à la porte était plus élaborée et portait chaines et menottes sur ses accoudoirs et ses pieds. Apophis tendit un sourire goguenard à son invité.

"Toute spécialement pour toi, Rabastan ! Souffla-t-il, on l'a préparé afin que tu te sentes à ton aise. En espérant que les fers ne te causeront pas trop de démangeaisons !".

Puis, sans crier gare, il tira Rabastan à sa suite et entra dans la pièce blanche et extrêmement haute de plafond.

"On peut gueuler tout ce que l'on veut !!! Cria-t-il en faisant un tour sur lui-même, tout entier tourné vers le plafond, toutes les insanités possibles et imaginables ! N'est-ce pas génial, Rabastan ?".

Il relâcha sa main posée sur son bras mais conserva les fers, évoluant à présent dans la pièce comme un futur acheteur visitant une propriété.
Brusquement, il fit volte-face sur lui, braquant ses yeux de fou.


"Tu te souviens comment on faisait, Rab' ? Quand nous étions gosses, à Poudlard, chez les Serpents ! Quand j'étais encore "digne" de vous adresser la parole !
Comment on faisait hein ? On gueulait à perdre haleine, à se niquer la gorge, tu te rappelles ? Qu'est-ce qu'on disait, hein ?

"SALE SANG-DE-BOURBE !!" (et sa voix se répercuta à travers toute la pièce en un long et puissant échos), "SALE BOUFFONDORS !!!", "MANGE-LARVES !!", "CLOPORTE INFAME !!", "VIL RAT DEBECTANT !!", "VOMISSURE DE TROLL !"

Yiiihihihihihihiiiii !!! C'était pas génial ça ? Nous étions jeunes, fous et intrépides... peut-être un peu trop même.

Mais peu nous importait, Rab' ! -et, au même instant, il referma dans un geste rageur la lourde porte de fer au nez du gardien- Hinhin...
Peu nous importait car nous savions exactement comment tenir tête à tous ces imbéciles ! Et si quelqu'un trouvait à redire... On le tabassait pas vrai ?".


Il se mordit la lèvre inférieure d'un air canaille puis s'avança vers lui d'un pas dégagé et nonchalant. Dans un geste voluptueux il s'empara de sa nuque, ses doigts glacés glissant le long de la peau de Rabastan...

"Tu es le seul que j'ai vraiment estimé, Rab'. Le reste, les autres n'étaient que de la pâté pour chat, même pas dignes d'un regard...

A la vie, à la mort, mon frère !",
murmura-t-il tout en collant son front contre le sien.

Et il le repoussa l'amenant à atterrir lourdement sur la chaise pourvue de fers.

"Mais prends donc un siège -d'un geste du poignet il réajusta ledit siège de manière à ce qu'il lui fasse face- et assieds-toi à ton aise ! -d'un autre, il fit se refermer les menottes et les chaines tout autour de lui-. Ainsi te voila mieux, bien mieux, Rab' !".

L'Auror prit place à son tour, posant lourdement sa grosse masse sur le petit siège de bois, considérant toujours son "invité".

"Ainsi nous pourrons parler tout à notre aise, mon vieil ami. J'ai laissé les Détraqueurs à la porte. Juste derrière cette maigre planche de bois se trouvent les monstres qui hantent tes nuits glacées... et ont hanté les miennes, hihihi...".

Il sortit une cigarette d'un paquet tout frippé et l'alluma d'un bref coup de baguette, prenant ses aises tel un prince, propriétaire des lieux.

"J't'en propose pas, il paraît que c'est mauvais pour la santé... Bref, tu dois vraiment te demander pourquoi tu te retrouves ici, seul, avec moi".

Il se pencha davantage sur lui, un maigre sourire taillant ses joues grasses d'enfant bien portant.

"Je t'ai toujours fait confiance, Rabastan. Toujours... admiré pour ton intelligence, tes capacités, ton allure et ton élégance. Toujours. Mais aussi car tu es un homme rusé, un terrible stratège et un redoutable manipulateur... Un Mage Noir et un Sang-Pur comme on n'en fait plus.

Mais trève de bavardages et de flatteries, mon ami. -et il croisa ostenciblement les jambes, se mettant davantage à son aise, soufflant dans l'air la fumée de sa cigarette- Je suis là car je sais aussi que tu as de nombreuses relations et encore pas mal d'infos à glaner. Pour cela, je peux compter sur toi...

Alors je vais jouer au sal*ud et toi au gentil martyr... On va s'affronter l'un contre l'autre, s'opposer chacun dans nos camps. Tu répondras à mes questions et j'enchainerai au fur et à mesure !
-Un léger sourire arqua son visage à travers sa cigarette, découvrant des dents de carnassier sur un regard métallique- Et si jamais tu t'amuses à te fo*tre de moi, si jamais tu me donnes une réponse qui ne me satisfait pas, si jamais tu fais preuve d'insolence, je te grille jusqu'au sang avec ça -il lui tendit le mégot-. Et, crois-moi Rabastan, j'en ai tout un paquet de 19".


"Commençons alors...", et sa voix, soudain, s'était faite bien plus sombre...

"Je recherche des informations sur un dénommé September Quint. Ancien élève à Poudlard, il a fait ses classes jusqu'au bout. Il était à Serdaigle. Après cela, dès qu'il est sorti, on ne l'a plus revu... Il a fait sa vie du côté des Moldus, un sale sang-de-bourbe si tu te souviens bien...
Ce mec est revenu il y a un an à Poudlard. Dès qu'il a débarqué il s'est présenté comme étant un écrivain cherchant à faire un bouquin sur l'école. Depuis cette année, c'est le prof d'Etude des Moldus. Et, depuis qu'il est là, je sens qu'il y a des choses pas nettes qui se trament...".


Il se leva d'un bond faisant crisser les pieds de sa chaise puis commença à tourner tout autour de Rabastan, visant bien à ce que ses yeux le suivent.

"Ce petit enfo*ré va régulièrement à la bibliothèque... côté Magie Noire. A cela, il m'évite, ayant compris de quel bord j'étais... Dernièrement, plusieures attaques étranges ont eu lieu à Poudlard depuis le début de l'année où depuis que tes petits copains ont embrasé le ciel lors de la Coupe du Monde de Quidditch".

Il hocha négativement la tête : "Un mec qui s'est fait son trou chez les Moldus et qui avait du mal côté relationnel avec les sorciers quand il était môme va pas revenir dans une école où, étant plus jeune, il aura été martyrisé ! Perso, je reviendrais pas dans un endroit où je me suis fait plusieurs fois casser la gu**le...

Alors soit il est là pour s'intégrer vraiment et s'impliquer en tant que prof... Soit il est là pour autre chose...

Et cet "autre chose" je compte sur toi pour me l'expliquer !".


Penché tout contre le dossier de la chaise de Rabastan, Apophis avança son mégot encore fumant qu'il écrasa sur le rebord de la table, tout près de son prisonnier. Ses gros doigts pressèrent le filtre jusqu'à tant qu'aucune onde brumeuse ne s'en échappe...

"Tu as deux minutes...", souffla-t-il à son visage.
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Ξ Sujet: Re: Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan]   Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan] EmptyVen 2 Nov - 13:55

De plus en plus confiant vis-à-vis de son plan, Rabastan suivit sans histoire son ami d'enfance ainsi que le misérable Gardien. A vrai dire, il n'était pas vraiment tranquille avec les Détraqueurs, qui avaient une fâcheuse tendance à se rapprocher un peu plus de lui à chaque pas qu'il faisait. Il connaissait ces créatures, pour avoir "travaillé" avec elles durant l''Epoque de Gloire du Seigneur des Ténèbres, mais encore plus depuis qu'il était enfermé à Azkaban comme une bête. Il les savait impulsifs et difficilement maitrisables, et même s'il avait confiance dans le fait qu'ils ne lui feraient jamais rien puisqu'ils obéissaient d'une manière ou d'une autre au Lord Noir, il était tout à fait conscient du fait qu'un dérapage de leur part, aguichés par son âme si précieuse et si torturée, pouvait arriver à tout moment. Mais en réalité, la probabilité que cela arrive était encore plus réduite par la présence de l'Auror, donc... Rabastan jouait en quelques sorte la comédie bien que le fait qu'il soit mort de froid était bien réel.

Tout ça visant bien entendu à se rapprocher de ce cher Auror et traître d'Apophys Sykes, dont il savait que le désir de lui parler seul à seul un instant était brûlant et réciproque. Le Mangemort était en train de lui donner un prétexte pour le faire ! D'ailleurs il le remarqua et envoya le Gardien fermer la marche en tirant le Mangemort à ses côtés. Rabastan, la tête baissée, observait le sol glisser devant ses yeux, à nouveau perdu dans ses pensées, mais attendant surtout que l'Auror prenne la parole le premier. Ce dernier ne tarda pas ! Ses murmures à l'oreille déclenchèrent une sorte de suite continue de petits spasmes, son visage tellement baissé qu'on ne voyait pas clairement son expression. En fait, le Mangemort était en train de rire, il venait de repartir dans une de ses crises de folie douce. Il ne regarda pas une seule fois l'Auror qui venait de terminer de parler, souriant d'un air arrogant.


"Te détester ? Oh non mon cher... MOI je ne déteste pas, comment pourrais-je le faire ? Cela me blesse que tu penses cela après toutes ces splendides années à Poudlard en ta compagnie ! Et puis, ce sentiment décore assez ma vie pour que je puisse faire des exceptions ! Au contraire, je suis tellement fier que mon vieil ami des 400 coups en soit arrivé là... Oh bien sûr, le fait que tu ais trahi ton nom, ta famille et tes amis, ça je t'en veux beaucoup, beaucoup tu sais, mais il existe tellement de moyens de se faire pardonner que je mets tes erreurs sur un concours de circonstances... Je te connais Sykes, je sais ce que tu es, ce que tu es vraiment, et tu ne pourras le renier très longtemps... Les vrais amis, se pardonnent toujours...

*Puis comment pourrais-je détester mon libérateur ? Hihihihi...*

Le Mangemort, lorsqu'il parlait de sa fierté vis-à-vis de là où était arrivé son ami, ne parlait pas de sa carrière, implicitement, cela voulait simplement dire qu'il jubilait de voir qu'il était arrivé là, devant lui, et qu'il était en train en ce moment même de faire quelque chose qui pourrait pardonner ses actes. Enfin... Façon de parler, ils seraient pardonnés aux yeux de Rabastan, et peut-être même que cela lui ouvrirait les yeux et libèrerait alors sa véritable nature... Oui Rabastan adorait parler en langage codé, que lui seul la plupart du temps pouvait comprendre ! L'intérêt ? Oh il n'y en a aucun, il est fou, vous vous souvenez ? Il le laissa enchaîner, et fut quelque peu surpris, même s'il n'en montra pas une trace, de voir que l'Auror savait pour le retour du Lord, ou du moins qu'il acceptait le fait que cela soit impossible à empêcher.

Mmmmm tant mieux ! Accepter une telle vérité était une preuve qu'il était parfaitement prêt à revenir dans le droit chemin, à revenir parmi les siens même si pour l'instant il n'en avait pas conscience. Il tourna brusquement sa tête vers lui, un sourire léger aux lèvres et répondit :


"En effet, tu es fait du même bois que nous... Et le bois, soit on le travaille, soit on le brûle mon cher ami... Sache qu'on ne fait pas du métal avec du bois, tout comme on ne fait pas des Aurors à partir de destinés-Mangemorts..."

Il soutint son regard, il aurait voulu continuer, mais ils étaient arrivés devant une porte épaisse qui renfermait sûrement la salle d'interrogatoire. Alors que Sykes bousculait le tas de graisse nommé Gardien, les yeux perçants de Rabastan glissèrent subrepticement sur la baguette qu'il utilisa pour la dévérouiller. Baguette, baguette, baguette... Si seulement il pouvait l'atteindre dès maintenant cela lui réduirait le travail ! Mais impossible, attaché, des Détraqueurs aux fesses, il n'avait aucune chance, il lui faudrait donc mettre tout son talent de manipulateur en action, comme prévu, et y aller par la ruse... Après tout, il n'était pas un digne Serpentard pour rien n'est-ce pas ?

Tandis que l'Auror le menaçait de sa surveillance Ô combien inutile, Rabastan jeta un oeil dans la pièce qui s'étalait devant ses yeux calculateurs. Apophys le devança et le Mangemort murmura quelques mots en souriant, plus pour lui que pour l'autre.


"Les yeux, ça se crève mon cher ami..."

*Ca se mange aussi, à ce qu'il paraît, faudra que j'essaye un de ces jours tiens... Avec un peu de sau...*

Ses pensées cannibales et détraquées furent interrompues par un brusque coup donné sur ses chaînes qui le forcèrent à pénétrer dans la pièce. Apophys était en train de lui faire visiter avec un air de démence le lieu austère et étrange. Comprenez, Rabastan avait été interrogé et torturé par les gens du Ministère, mais pas dans ce genre de pièce, c'était plutôt dans les sous-sol du Ministère, là où se trouvaient toutes les pires inventions de torture magique inimaginables. Des expérimentations comme il les appelait ! Tout le monde se demande ce qui se trame au Département des Mystères ? Ben voilà, la réponse était là... Ou du moins une partie !

Rabastan Lestrange devait bien avouer que voir son ami d'enfance sessaser leurs souvenirs communs le rendait complètement surexcité. Il se tenait non loin de la chaise où il savait qu'il serait dans peu de temps, avec les sangles. Ses yeux aux pupilles fendues et perçantes suivaient chacun des mouvements de l'Auror avec une fascination et une jubilation proche de l'hystérie. Il était en train de redevenir lui-même ! Son vieux camarade ! Il le revoyait là, devant lui, criant ces insultes suprêmes qui sonnaient comme une douce mélodie aux oreilles du Mangemort. Il commença à sautiller sur lui-même, faisant cliqueter les chaînes, et il explosa soudain d'un rire de dément, totalement incontrôlable, sa langue sortant à la manière d'un serpent, découvrant ses dents pointues et jaunâtres, ses yeux laissant transparaître la folie qui état en lui...


"Si je m'en souviens ? AHAH ! RACLURE D'ESCLAVE ! BOUSE D'OGRE DESSECHEE ! Personne ne pouvait nous arrêter ! Tout le monde nous craignait comme la Dragoncelle ! Et en même tant nous admirait ! MWAHAHAHA ! POUDLARD NOUS APPARTENAIT ! A nous ! Les deux frères de caractère !" criait-il en se joignant à l'Auror qui semblait perdre autant la tête que lui, ce qui ne pouvait que le rendre encore plus euphorique. Légèrement voûté, rentrant son cou, Rabastan continua à ricaner d'un air démesuré, d'un rire froid et cruel, fixant à présent le sol.

"Héhéhé ouais... On le tabassait... Nous étions les Maîtres Sykes, Rabastan Lestrange et Apophys Sykes of Woodbury, les deux jeunes amis au destin tout tracé, droit vers la Gloire et le Pouvoir... Mais tu as tout gâché, tu as préféré suivre cette voie futile d'Auror qui ne te mènera jamais aussi loin que tu le voudras, car tu es comme ça, tu es comme moi, tu en veux toujours plus, et je le répète, tu n'échapperas pas à ta véritable personnalité, un jour nous nous retrouverons, comme au bon vieux temps..."

L'Auror vint vers lui et saisit sa nuque avec ses mains froides, mais Rabastan avait tellement l'habitude d'avoir froid, de ne plus sentir son propre corps... Il lui dit alors ce que Rabastan avait toujours su. Il avait raison, Apophys ne pouvait échapper à son passé, il était en train de le démontrer par ses actes et ses paroles. Le Mangemort avait l'impression de revoir ce jeune adolescent arrogant et mauvais juste devant lui. Et lorsqu'il prononça la phrase "A la vie à la mort", Rabastan eut la très nette vision de se retrouver à Poudlard, dans la salle commune des Serpentard. Il revoyait son ami, faire exactement ce qu'il venait de faire - coller son front au sien - en un geste de fraternité indescriptible, murmurant à ce jeune garçon de 15 ans qu'il était lui aussi à cette époque, aux cheveux noirs et à l'allure svelte, le regard déjà empreint de folie, ce qui les liait pour la vie.

La respiration haletante d'avoir tant crié, son coeur s'étant emballé tellement rapidement sous la subite jubilation qu'il avait ressenti, Rabastan plongea ses yeux dans ceux de cet Auror qui n'en était pas un, qui ne l'avait jamais été pour lui, son front toujours contre le sien, avant d'être poussé dans le siège. Pour lui, c'était toujours Apophys Sykes of Woodbury, son "ami des 400 coups", celui à côté duquel il s'asseyait lors des réunions secrètes des Mangemorts de Poudlard, dans la Salle sur Demande. Celui avec qui il testait la Magie Noire, celui avec qui il créait des potions jamais inventées jusqu'alors, des potions horribles grâce à leurs deux cerveaux machiavéliques combinés... Celui avec qui il avait passé son enfance, celui qui le comprenait et que lui comprenait comme personne d'autre ne le pouvait. Voilà qui il avait devant lui à ce moment.

Le fait qu'il soit à présent attaché, qu'il allait subir un interrogatoire sûrement brutal ne représentait rien. Fixant toujours Apophys d'un oeil calculateur, presque neutre, perdu dans ses songes en revoyant ses années passées, Rabastan n'ouvrit plus la bouche. Ca allait commencer, le jeu était fini, il reprenait son travail d'Auror stupide et lui reprenait le sien, répétant le plan dans sa tête et ce qu'il devait faire. Les deux amis en étaient venu à s'affronter, même si maintenant Rabastan avait l'espoir de revoir le vrai Apophys revenir vu son attitude étrange. Ces retrouvailles étaient terminées, maintenant, ils étaient redevenus l'Auror et le Mangemort. Ils avaient chacun quelque chose à faire, restait à savoir qui remporterait cet étrange duel... Les vrais amis se retrouvent toujours, même lorsqu'ils prennent une voie différente, et comme à l'ancienne, c'était son vieil ami qui lui venait en aide, même si c'était à son insu cette fois.

Rabastan fixait toujours aussi intensément son adversaire, sans bouger, ses mains enchaînées sous la table, sans sourire, sans rien faire d'autre que de l'écouter et de suivre ses allées et venues, ses gestes et ses expressions. Le prédateur avait repris le dessus, il l'analysait, il repérait chacun des détails qui lui premettrait de sortir d'ici, chacun de ses rictus, de ses pas était une mine d'information pour le Mangemort, qui agissait comme un véritable profiler. Il ne rigolait plus, enfin dans le sens où il n'allait plus déborder de ses objectifs. Rire ça, il allait le faire ! Il le faisait tout le temps. L'Auror exposait à présent l'objet de sa visite, et Rabastan resta impassible.

Il parla de September Quint, aussi un vieil ami à lui, mais qui lui au moins était revenu plus vite dans le droit chemin ! D'ailleurs, il devait être en train de faire ce que Rabastan, sur ordre de Voldemort, lui avait demandé de faire il y a longtemps. Sykes se leva ensuite et se mit à lui tourner autour tel un Détraqueur examinant sa proie. Rabastan le reconnaissait bien là ! Il n'avait pas changé, pas changé d'un poil, il se cachait simplement derrière son stupide métier d'Auror...


"Tu as deux minutes..."

Rabastan, lorsqu'il s'était mis à lui tourner autour, avait renoncé à le suivre du regard et fixait un point bas sur le mur devant lui, l'air absent. C'était fréquent chez lui, un coup il était là et l'instant d'après il semblait complètement déconnecté de la réalité. Il était derrière lui, adossé au dos de sa chaise sanglée, écrasant son mégot devant lui dans une futile tentative d'intimidation. Les yeux du Mangemort, qui n'avaient pas bougé du mur depuis le début du discours, glissèrent alors sur le mégt qui s'écrasait sur la table, sans que sa tête ne bouge, tel un pantin. Il resta muet quelques secondes, sans rien faire, puis eut soudain un petit rire semblable à un spasme.

"Tu me déçois Woodbury, j'ai passé plus de 14 ans enfermé ici, entouré de Détraqueurs, j'ai été torturé dans les sous-sols du Ministère avec presque autant de hargne que moi-même, mon frère ou ma tarée de belle-soeur aurions eu pour le faire, et tout ce que tu trouve à faire, c'est me menacer de me brûler avec un mégot de cigarette... Vraiment décevant, vraiment..."

Laissant ces paroles en suspens quelques secondes, Rabastan, qui regardait toujours le mégot d'un air distant, tourna alors lentement la tête vers l'Auror et lui sourit, ajoutant alors d'un ton moqueur :

"Etre Auror ne semble pas te réussir, ça t'a ramoli on dirait, toi qui était si inventif en matière de torture dans ta folle jeunesse... A moins que ça n'aie été moi qui t'ai inspiré pendant si longtemps ?"

Pourquoi ne pas jouer un peu avant de sortir ? Ca ne changerait rien à l'issue finale de ce combat... Et puis, Rabastan était bien obligé de le provoquer un peu, lui livrer de suite les informations qu'il recherchait paraîtrait beaucoup trop suspect et il flairerait immédiatement le piège ingénieux et infaillible qu'il avait mis si longtemps à concocter...
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Ξ Sujet: Re: Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan]   Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan] EmptySam 3 Nov - 0:21

"Tu me déçois Woodbury, j'ai passé plus de 14 ans enfermé ici, entouré de Détraqueurs, j'ai été torturé dans les sous-sols du Ministère avec presque autant de hargne que moi-même, mon frère ou ma tarée de belle-soeur aurions eu pour le faire, et tout ce que tu trouve à faire, c'est me menacer de me brûler avec un mégot de cigarette... Vraiment décevant, vraiment...".

La phrase venait de claquer dans l'air, cinglante dans ce pesant silence. Apophis l'observa sans un mot, à demi appuyé contre le rebord du bureau, les bras croisés sur sa poitrine.

"Etre Auror ne semble pas te réussir, poursuivit son "ami", ça t'a ramoli on dirait, toi qui était si inventif en matière de torture dans ta folle jeunesse... A moins que ça n'aie été moi qui t'ai inspiré pendant si longtemps ?".

Un long silence se fit durant lequel Apophis Sykes ne cessait de fixer le Mangemort, instant long et pénible confrontant ainsi deux êtres... pas si différents que cela.
Les pupilles de crystal de l'Auror vinrent à briller et un large sourire fendit son visage en deux, découvrant de grandes dents carnassières. Au bout d'un moment, ce dernier se mit à glousser, secoué de soubresauts ridicules qui eurent tôt fait de se transformer en de petites trilles.

Pour finir, il laissa un long et puissant rire glabre s'échapper de sa gorge tandis qu'il basculait la tête en arrière comme pour lui laisser plus de facilité pour en sortir... En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le jeune homme était redevenu le sanguinaire gamin au regard survolté qu'il avait été jadis.


* "Membres du Conseil, levez-vous !".*.

"Je n'ai jamais mieux appris les choses que par moi-même, Rabastan, souffla l'Auror une trace de rire dans ses yeux, et, ne t'inquiète pas, d'après ce que l'on dit de moi je n'ai rien perdu de mon superbe de jadis...

Disons que je fais les choses avec un peu plus de discernement que toi, à présent...".


D'un bond, l'Auror se jeta sur lui et l'empoigna par le col de sa blouse miteuse et puante, l'amenant à se redresser à sa hauteur. Son visage a quelques millimètres du sien, comme s'il allait l'embrasser, Sykes arqua un dernier sourire.

"Ce que tu sembles ignorer, Rabastan, c'est qu'il y a une claire et nette différence entre toi et moi, si infime soit-elle.

Tu es dedans, je suis dehors. Tu vis dans une pièce de quatre m2 tandis que j'ai un confortable appartement au Chemin de Traverse. Tu ne t'habilles plus, ne prends plus soin de toi. En effet, à quoi bon ? Je ne t'en blames point...
Mais regarde-moi : je suis propre, frais et rasé.

Et surtout, surtout Rabastan, chose qui s'est largement dégradée au fil des années, mon ami, ta lucidité.
Je sais m'arrêter lorsque je perds le contrôle des choses ou de mes sentiments... Pas toi. Tu es un homme rongé par ta folie, rongé comme tous les autres prisonniers de cet édifice. Tu n'échappes pas à ton devenir, Rabastan. Tu n'échappes pas à ce que les Détraqueurs ou les gardiens ou les Aurors comme moi te font subir... Car tu n'as pas en main ta propre vie.

Autrefois oui, tu avais le choix. Maintenant tu n'es plus qu'un pantin que l'on a remisé là, dans un coin, ta cellule.
Alors, pardonne-moi encore mais je ne vois pas vraiment ou est le confortable de ta si enviable et prestigieuse situation !".


Apophis se redressa lentement non sans fixer sur lui un regard plein de mépris, noir et sombre.

"Tu n'es que l'objet de ta douce démence, Rabastan. -sa voix n'était plus qu'un souffle profond- Manipulé par elle alors qu'autrefois tu étais, comme je le disais, un fin stratège, un calculateur hors paire. C'est comme tout à l'heure, soit tu t'y abandonnes soit tu te "déconnectes" de la réalité.
Tu as trouvé que mon petit tour, il y a cinq minutes, était jouissif, mon ami ? Cela t'a rappelé de doux souvenirs ? Tu n'as pas pu t'empêcher, tu t'es laissé regagner... tsst, tsst, tsst...".


* "Aujourd'hui, le thème est simple : que ferons-nous pour ralier les plus faibles à notre cause ?" *.

"Garde cela en tête, conseil de Sykes : ne te laisse jamais dévorer par quoique ce soit.

Surtout si ce "quoique ce soit" est un vieil ami d'enfance !".


Apophis arqua un dernier sourire puis, levant sa main, en abattit furieusement et lourdement le revers -ses phalanges allant "caresser" la joue broussailleuse du jeune Mangemort. L'auror laissa tarir un étrange et vieux regard que son compatriote ne connaissait que trop bien puis se reprit, toujours aussi calme.

"Ca c'est pour te tenir éveillé...

Le reste ne fait que commencer !".


Il se leva, tourna autour de lui puis enfonça ses deux grosses pattes sur les frêles épaules du jeune homme, insistant de tout son poids sur son dos courbatu.

"Maintenant, tu vas clairement répondre à ma première question...

Si jamais tu t'avises de me faire à nouveau affront je te jure que le petit garçon que tu auras connu autrefois parlera à la place de l’Auror, c’est moi qui te le dit ".


Nouveau sourire, mais pour lui-même cette fois. Sykes ne put réprouver cette idée, elle le fit même jubiler, le rire montant à sa gorge. Se ressaisissant enfin il le musela tant qu’il put pour ne pas paraître discourtois et se pencha un peu plus sur son ami, toujours appuyé derrière son dos.

« Je suppose que tu te souviens, Rab’, le temps où nous embêtions les sœurs Halls. –ses dents mordirent avidement sa lèvre inférieure comme pour calmer un élan euphorique- Deux grosses Poufsouffle encroûtées qui ne passaient leur temps qu’à manger. A seize ans, qu’est-ce qu’on leur en a fait voir !

Je me rappelle même qu’on leur menait essentiellement la vie dure au cours de botanique. Mais tiens, puisque j’y suis autant continuer sur ma lancée, cela te fera certainement très plaisir de partager de vieux souvenirs avec moi… peut-être seras-tu plus enclin à répondre comme ça, n’est-ce pas ? Ca avait l’air de te réjouir, je me trompe ? ».


Sykes tremblait. Au fond de lui-même, son cœur chavirait, ne cessant de rater quelques battements. Il suait, ses mains se cramponnant aux épaules de son vieil ami, tâchant de contrôler quelque chose qui montait progressivement en lui telle la marée. Une forme noire, désirable, chaude… un délice s’apparentant à un bonheur total. Il reprit, ravalant convenablement sa salive, apaisant sa gorge sèche :

« Eh bien donc, quand nous étions plus jeunes, nous menions la vie dure à ces deux gamines… Elles avaient le c*l aussi gros que celui d’un éléphant et, pour me marrer, je m’étais amusé en séduire l’une d’elle, tu te souviens ? Magaly, la plus vieille.

Le délire de Magaly c’est qu’elle se croyait toujours poursuivie. Elle flippait à cause des fantômes parce que cette co****sse de Mimi Geignarde n’arrêtait pas de la suivre pour lui fiche la trouille. Incroyable, pas vrai ? Mimi s’amusait aux mêmes jeux pervers que nous, on dirait. Soit… ».


Il se tourna de côté et lui fit maintenant face, plongeant ces yeux couleur glacier dans les siens noirs et profonds.

« Alors, je lui prenais la main, comme ça –et il se saisit de celle de Rabastan qui dépassait de ses sangles d’une manière délicate, presque féminine- et je tâchais de la rassurer, pour jouer le jeu du gentil petit copain attentionné… ».

Il caressa celle du Mangemort avec une extrême douceur, passant ses longs doigts fuselés le long de ses phalanges, s’attardant sur ses veines saillantes, contemplant lentement l’ascension de son index et de son majeur jusqu’au poignet du jeune homme.

« Et ça marchait, dit-il d’un ton d’évidence, cette gosse marchait. Elle croyait que je l’aimais, que je prendrais soin d’elle. Je crois qu’au fond elle m’aimait bien aussi !

Seulement, ce que je lui ai jamais fait, et ça parce que je ne maltraite jamais les animaux, c’est de saisir sa main comme ça…, sa lourde patte se resserra sur la main du Mangemort tel un étau. Il vissa ses yeux d’un bleu électrique sur lui.

C’est drôle, l’effet que ça fait, de se tenir au bord du gouffre… ».


Et d’un coup sec, il empoigna le majeur de Rabastan et le plia fermement dans le sens contraire, comme l’on casserait une brindille... Ses yeux de fous injectés de sang ne cessaient de le fixer, contemplant, admirant sa douleur, cherchant dans son regard le moindre milligramme de peur, la moindre dose d’angoisse distillée lentement dans ses yeux meurtris.

Sur un visage sec et grave, la mâchoire tendue de trop serrer les dents, l’Auror serrait entre ses doigts celui, tordu, de son compatriote…


* « Le tiens pas comme ça, tu vas l’effrayer ! ».

« Peu importe, il l’est déjà. Puis ça n’est qu’un sujet d’expérience… ».

« C’est moche n’empêche cette bestiole… ».

« Très. Tu veux un coup de main ? ».

« Volontiers ! ».

Le petit garçon, frappé de l’écusson des Serpentards sur sa poitrine droite tendit à un autre portant le même insigne une sorte de cafard géant pourvu de grandes et fines pattes s’agitant dans tous les sens. L’animal voulut se débattre lorsqu’il passa de mains en mains mais le jeune garçon aux cheveux bruns le saisit fermement.

« Comme ça, ça sera mieux. Reprit-il d’un ton savant, tu es sûr que ton père va pas piquer une crise ? ».

L’autre hocha négativement et rapidement la tête.

« Non, t’inquiète pas. Il a abandonné cette bestiole voila de cela un mois, il n’y travaille plus… ».

Le garçon acquiesça d’un signe de tête entendu et fronça les sourcils, examinant son « expérience ».

« Je me demande si, si on lui ôte les pattes, ces dernières repoussent après ? ».

Adressant un regard plein de cet innocence enfantine au petit blond il attendit sa réaction. Son camarade haussa négligemment les épaules.

« Je n’en sais rien. Père ne m’en a jamais parlé… A vrai dire, il ne me parle jamais de tout ce qui est expérimental ».

« Il ne te parle jamais tout court… ».

Apophis ne répondit pas.

«Tu devrais prendre le temps de lui adresser la parole, Woodbury ! Renchérit l’autre en bon connaisseur, c’est primordial d’être proche de ses parents ».

« Je sais… ».

« Bon, alors si tu sais, voyons voir ce que cette bestiole à dans le ventre ! ».

Le jeune garçon laissa échapper un sourire coquin et rapprocha le visage de l’insecte aux grandes mandibules. Avançant ses délicats petits doigts vers l’une d’entre elle, il la prit entre son pouce et son index et la cassa aussi nettement que l’on casserait une brindille. La pauvre créature en gémit de douleur et il lui lança un sourire contenté et fier de lui juste avant de la présenter à son coéquipier de « Travaux Pratiques ».

« Tiens, Woodbury, regarde ! J’ai réussi à lui faire un truc. Maintenant, on va attendre jusqu’à ce que sa patte se reforme, d’accord ? ».

« Ca va prendre longtemps… ».

« Ouais, c’est sûr ! Rétorqua l’autre sur un large sourire, ça va prendre longtemps, Woodbury… »*.



Il prit une minute de pause sans rien ajouter et sans rien montrer d’autre que son visage de gosse impassible, cette bouille d’ange au visage arrondi qui regardait son ami comme l’on s’attarde sur une bêtise que l’on a faite. Assis sur le coin de son bureau, les épaules voûtées, il finit par ajouter d’une voix sombre :

"A partir de maintenant, tu seras prié de me répondre convenablement, Rabastan, et de ne pas me prendre pour un idiot. Car, même si tu en sais long sur moi, j’en sais tout autant sur toi et même si tu prétends seulement garder une certaine sympathie pour le « vieux copain Mangemort » que j’étais sache que je n’en garde aucune pour toi, pour vous.

J’ai tué tout un tas de tes petits copains et je suis prêt à recommencer si l’occasion se présente, même concernant mes parents…
Eh oui, Rab’ ! J’ai changé ! Mais pas tant que ça vu ce que tu avais l’air de me dire… Mais, crois-moi, depuis notre dernière rencontre, quelque chose a métamorphosé ma vie.
J’ai une longueur d’avance sur toi, mon frère !".


Et il lui tapota la joue…

"Maintenant, réponds à ma question :

Sais-tu des choses sur September Quint et si oui qu’en sais-tu ?".
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Ξ Sujet: Re: Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan]   Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan] EmptySam 10 Nov - 13:35

Le Mangemort eut à peine le temps de cligner des yeux que Apophys lui sauta dessus pour l'empoigner par le col et le relever de force, une lueur dans les yeux que Rabastan aurait reconnu entre mille, celle de ce jeune ado de 15 ans avec qui il avait fait ses études. Celle de cet Auror qui ne semblait même pas se rendre compte que la plupart de ses réactions étaient préméditées par son génie diabolique... Essayer de faire ressortir la vraie nature de son vieil ami, tel était aussi ce que Rabastan avait en tête, même s'il savait que cela ne se ferait pas en un jour, mais il semblait progresser... Il suffisait de le voir sourire narquoiment comme à l'époque, et s'énerver sur lui en lui expliquant leur "différence" pour le deviner ! Leur visage extrêmement près l'un de l'autre, Rabastan regarda son vieux camarade de classe droit dans les yeux, un léger sourire au coin de ses lèvres bleuies et désséchées. A nouveau, il éclata de rire, d'un rire moqueur et horriblement strident.

"Voyons Woodbury, crois-tu que ce sont ces choses matérielles qui nous différencient ? Vraiment, le crois-tu ? Penses-tu que le fais que tu sois dans un foyer et moi ici, que tu sois rasé et pas moi fasse une grande différence entre nous ? Ahahah comme tu es naïf mon ami... Quoi que tu fasses, tu ne seras jamais plus que ce cher Woodbury de 15 ans avec qui j'ai partagé mon adolescence dans cette école qui est malheureusement aujourd'hui, en danger..."

La fausse pitié que l'on pouvait sentir dans le ton de sa voix était non seulement sarcastique mais aussi et surtout jouissive. Il enchaîna, toujours souriant :

"Que veux-tu, nous avons tous nos "petits" problèmes personnels ! Ma folie me joue des tours, c'est vrai, mais je pense que le plus berné des deux a été, est, et sera toujours... toi ! Je t'en pris, ne me sous-estime pas Woodbury ! Crois-tu vraiment que je suis assez stupide pour laisser cette folie prendre le dessus ? C'est mal me connaître... Encore une déception de ta part, comme c'est dommage... Ahlala si tu pouvais ne serait-ce qu'une seconde imaginer ce que c'est que d'avoir cela en soi... Ah si seulement tu le pouvais Woodbury... Mais peut-être que tu le peux en fait, non ?! Ahahahahaha !"

En réponse il reçut une gifle qui manqua de lui déboîter la mâchoire. Rabastan avait accompagné le coup en tournant la tête pour limiter le choc, et il resta un instant comme ça, la tête tournée, laissant à sa joue glacée se remettre de cette giffle brulante. Il venait de le frapper. Il venait de le frapper. Il venait de... Lentement, le Mangemort tourna sa tête pour faire face à l'Auror, tout sourire ayant disparu de son visage. A présent, ses lèvres étaient pincées et ses yeux exprimaient une colère, figée et étrange. Ca avait été le geste à ne pas faire, mais alors vraiment pas. La nuque raide, les traits de son visage contractés, ses yeux acier et perçants fusillaient ceux de l'Auror avec une intensité à faire pâlir un Détraqueur. C'était le genre de regard qui vous faisait comprendre et regretter votre erreur, le genre de regard qui dévoilait non plus la folie mais le réel danger que le Mangemort représentait, le genre de regard qui réveillait chez vous la sonnette d'alarme et vous obligeait à baisser les yeux. Bien sûr, le seul à avoir toujours réussi à soutenir ce regard intimidant et inquiétant en-dehors de sa famille était la personne en face de lui. Mais quelle importance, Rabastan ne le contrôlait pas, il était vraiment furieux. Furieux mais pourtant calme, car il ne bougeait plus. Il se contentait de le fixer.

Muet de colère, il laissa l'Auror continuer, le suivant de son regard meurtrier qui signifiait clairement que s'il n'y avait pas eu les châines à ses poignets, il lui aurait bondi dessus, torturé et tué sans aucun scrupule, ancien ami ou pas. Woodbury commença alors à raviver de vieux, très vieux souvenirs, très très plaisants... Les soeurs Halls, il ne les avait pas oublié celles-là ! Ces deux grosses barriques de bierraubeurre, aussi stupides que des Scroutts à Pétard, ah oui, Rabastan s'en souvenait comme si c'était hier, mais à vrai dire la giffle avait quelque peu refroidi ses envies de se remémorer... Tandis que l'Auror continuait son discours mémorial, le Mangemort n'avait cessé de le fixer avec toujours la même intensité, ses yeux tantôt acier tantôt jaunes suivant chacun de ses pas, comme s'il espérait qu'à chaque mouvement il lui faisait payer cet affront...

Rabastan sentait parfaitement le glissement des doigts de son vieil ami sur sa main froide et sanglée, même en gardant ses yeux de fauve sanguinaire plongés dans les siens. Il était juste en face de lui, légèrement sur le côté, et il prenait un malin plaisir à évoquer ces souvenirs pourtant si jouissifs tout en préparant sa prochaine action. Toujours grave et sérieux, Rabastan voyait bien que l'Auror avait du mal à refouler sa vraie personnalité, il préssentait instinctivement, il voyait le coup venir. Il ne le lâcha pas des yeux, attendant le moment où il souffrirait sans doute. Car il était logique de deviner que Woodbury ne réitérait pas ces souvenirs sans but précis. Il était là avant tout pour travailler, tout comme le Mangemort... Provoquant jusqu'au bout, Rabastan murmura à son compatriote, toujours sans aucun sourire :


"Vas-y, fais-le Woodbury, prouve-moi donc que tu ne t'es pas dégonflé depuis Poudlard..."

L'Auror passa à l'acte et retourna complètement son majeur contre le dos de sa main, avec une brutalité poussée. La douleur fut atroce et subite. Rabastan serra les dents pour s'empêcher de crier et se força à encaisser silencieusement la douleur, ne voulant pas donner à Woodbury le doux plaisir de le voir souffrir. Pourtant ses yeux acier-jaune se noyaient de larmes sous la souffrance, et un léger gémissement s'échappa de ses lèvres. Mais le Mangemort, buté et digne, soutint le regard explorateur de l'Auror qui cherchait une trace de peur en lui, son visage proche du sien, et tandis qu'il tenait toujours son doigt plié et donc maintenait cette souffrance, le Mangemort envoya sans prévenir un coup de tête en plein dans le nez de l'Auror qui fut forcé de lâcher sa main.

La douleur persistait, mais Rabastan avait déjà tellement souffert dans cette prison lugubre qu'il s'en fichait, fixant toujours méchament son compagnon qui lui demandait à présent de ne plus mentir et de lui répondre. Son regard haineux n'avait pas terni et s'était même accentué avec ce coup de traître. Là, c'était vraiment la fin du jeu...Il était temps de passer aux choses sérieuses, fini de traîner, la liberté avaita ssez attendu... Lorsque l'Auror lui tapota la joue d'un air supérieur, Rabastan plongea son regard perçant dans le sien, sans bouger. Le fait de le laisser gagner, ou du moins croire qu'il gagnait était une idée insupportable, car Rabastan n'avait jamais été vaincu de cette manière, mais bon, puisque c'était pour "la bonne cause", il le ferait... De toute façon ce n'était que partie remise, Woodbury croirait avoir réussi, alors qu'en fait il n'avait réussi qu'à le faire avancer...

Quelques secondes passèrent pendant lesquelles leur regard restèrent figés l'un dans l'autre. Puis, avec beaucoup de rancoeur et de mal, le Mangemort se força à poser ses yeux sombres ailleurs, laissant l'Auror gagner ce duel de regard. Il le fallait, il fallait vaincre sa dignité et son orgueil. Il les récupèrerait lorsqu'il verrait le regard désemparé et rageur de Woodbury une fois qu'il serait libre par sa faute...


"Quint..." commença-t-il, méditant sur ce nom qui lui disait beaucoup de choses, mais des choses qu'il se devait de trier pour ne pas faire de gaffes. Il prit un air de réfléxion, faisant mine d'essayer de se souvenir.

"Ce bon vieux Quint, tête-de-turc et bouc émissaire de notre vieille bande de Poudlard... Oui, je sais pas mal de choses sur lui, comme le nombre de fois où on lui a mis la tête dans la cuvette de Mimi Geignarde, ou encore le nombre de fois où il s'est "accidentellement" pris un de tes Cognards pendant les match de Quidditch même s'il était dans les gradins, ou même combien de temps il est resté enfermé dans le plus vieux cachots inutilisé au sous-sol, dans le noir, à cause de nous etc... mais je suppose qu'il vaudrait mieux que j'en vienne à l'essentiel directement pour économiser mes pauvres doigts..."

En ayant dit cela, son sourire sardonique était revenu se planter sur ses lèvres, d'un air nargueur. Car c'était lui qui avait les cartes en main, quoi qu'on puisse en dire... La douleur de son doigt était encore bien présente mais la perspective d'un nouveau duel invisible le mettait en joie, même s'il gardait rancoeur de la giffle. A la moindre occasion il la lui rendrait, et avec les intérêts...

"Ce qu'il fait à Poudlard en ce moment donc... Voyons... Si je me souviens bien, sa mission d'intégration dans notre chère communauté - et oui, il a l'intention de rejoindre nos rangs mon cher - consistait à..." il abandonna son air songeur en regardant le plafond, pour poser ses yeux sur Woodbury, avec un immense sourire.

"... voler quelques cheveux de chaque personne adulte travaillant dans ce château."

Il avait laissé retomber ces derniers mots avec un ton qui en laissait deviner le pourquoi du comment. Le Polynectar. Il observa la réaction de l'Auror avec une impatience folle, même s'il ne le montra pas. Bien sûr, tout ce ci était une pure invention de sa part, ou du moins en partie. Mais c'était tellement plausible que le Mangemort doutait du fait que Woodbury n'y croit pas. Il l'imaginait envisager tout ce que les Mangemorts pouvaient faire avec ces cheveux, prenant l'apparence de n'importe qui, pour atteindre il ne savait quelle cible... Dumbledore ? Potter ? Ou autre chose ? Quand allaient-ils avoir assez de cheveux pour mettre leur plan à exécution ? Quand ce sang-de-bourbe aurait-il fini son travail ? Toutes ces questions qui devaient flotter dans l'esprit de l'Auror... Comme c'était comique de savoir qu'un Mangemort était déjà sous Polynectar et prêt de sa cible en ce moment même ! Et comme c'était bon de savoir que ce Mangemort avait pris l'apparence de la seule personne qui ne serait jamais soumise à des tests grâce à sa réputation et ses antécédents brillants... ainsi qu'à la protection de Scrimgeour. Cependant, il poursuivit, jugeant qu'il lui avait laissé assez de temps pour que les mots s'impriment dans sa tête.

"Mais avant d'aller plus loin, au cas où tu aurais la stupide idée de mettre fin à cet interrogatoire en pensant en savoir assez pour le coincer, je devrais peut-être te prévenir que tu n'y arriveras pas... sans moi."

Sur ces mots, Rabastan se tut et patienta. Il savait que l'Auror, têtu et solitaire, n'y ferait certainement pas attention... Rabastan lui dirait tout au bon moment, avec le bon ton, afin d'obtenir la réaction voulue, comme d'habitude ! Il était tellement doué pour cela, c'était presque de l'art ! De la manipulation à l'état pure, faite par un pro en la matière... Comment allait-il réagir ? Héhéhé comme le Mangemort se sentait bien tout à coup ! Comme c'était bon d'être si intelligent des fois...
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Ξ Sujet: Re: Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan]   Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan] EmptySam 10 Nov - 19:08

...September... salopard... enflure... enf**ré... vil sang-de-bourbe, je t'aurai aussi sûrement et aussi certainement que je me nomme Apophis Sykes... of Woodbury...

Rabastan continuait de parler, égrainant ses paroles avec calme et froideur, laissant couler le temps aussi bien que ses mots, distillant ses propos, classant ses idées, arrangeant le tout afin d'y mettre de l'ordre et afin qu'Apophis comprenne la menace qui pesait sur eux, gardiens de la Magie Blanche. Il semblait même y prendre un certain plaisir. L'Auror, absent mais tout entier à sa haine, crut percevoir la trace d'une légère satisfaction dans la voix enraillée et douce de son ami d'enfance -signe qu'il ne parvenait à contenir ce petit ton railleur à son égard.

Il se moquait de lui ! Il riait de sa personne ! Il s'amusait à l'observer, regardant non pas l'élève d'autrefois mais l'Auror qu'il était devenu, pointant d'un doigt imaginaire (car il gardait les mains liées) et tremblant d'euphorie l'homme grand et blond à qui il parlait comme à un inconnu. Mais pas tant que cela...
Dans toute sa folle imagination et à travers son esprit fin et éminamment intelligent Rabastan Lestrange essayait de s'adresser au jeune homme qu'il avait été, passant par mille stratagèmes pour écarter l'adulte de 33 ans, repoussant l'Auror, méprisant l'homme mais toujours acceptant dans son coeur l'âme éternelle d'un Apophis Sykes of Woodbury fier et fringuant.


..."Tu pourrais être tellement mieux en robe noire, mon cher... tellement mieux, hihi ! Au lieu de ça te voila cantonné à ton rôle d'Auror !"...

..."Vil lâche ! Vil lâche, haha !!"...

..."Continue d'avoir du mordant, Sykes ! Continue de travailler dur et sans relâche et ne laisse jamais quiconque dire que tu as tort !
Tu y parviendras ! J'ai foi en toi..."...


..."Tu ne le sais peut-être pas, Apophis, mais la personne que tu courseras le plus dans ta misérable vie sera la tienne !"...

..."Enfant du démon ! Tu es maudit, Apophis ! Maudit ! Tu ne te trouveras jamais toi-même et sera toujours partagé entre l'une et l'autre de tes racines !
Tu seras le chasseur et le chassé ! La victime et le bourreau ! Le chat et la souris !
Tu es fini, mon fils, fini ! Tu ne cesseras de te combattre toi-même et finiras par en devenir fou..."...


Un frisson ébranla Sykes, puis un autre, puis encore un autre... Et c'est à peine s'il entendit la dernière phrase que son compatriote d'autrefois eut à son égard.
Un tic nerveux faisant vibrer sa lèvre supérieure, ses yeux injectés de sang fixant toujours son prisonnier, il était sur le point d'exploser, son coeur tembourinant dans sa poitrine tandis que des phrases et des fragments de souvenirs dansaient dans sa tête en une farandole infernale.


..."Vil lâche !! Vil lâche !!"...

..."Tu pourrais être tellement mieux en robe noire..."...


..."Membres du Conseil, levez-vous !"...


... "Tu es maudit, Apophis !"...

..."Tu y parviendras ! J'ai foi en toi..."...


..."... voler quelques cheveux de chaque personne adulte travaillant dans ce château."....



..."Tu es fini, mon fils, fini !"....

..."Apophis"...

..."Apophis"...


..."Apophis"....

..."APOPHIS !!"...


L'Auror poussa un cri déchirant, vrillant ses propres tympans, perçant l'épaisse couche des murs, volant jusqu'au plafond et même au-delà de la prison ! C'était un cri de douleur, un cri de terreur, muant en une souffrance profonde et une atroce lamentation ! Un gémissement si puissant et si torturé qu'aucun mot d'aucune langue n'aurait pu clairement le définir !

Apophis Sykes, le visage tordu d'affliction, la bouche grande ouverte afin de vomir ce cri dans sa totalité, se plia sur lui-même et tomba à genoux. Ses mains cramponnées à ses cheveux paraissait empêcher sa tête d'exploser tandis que ses ongles rentraient dans sa peau trop rouge, formant de petites striations de sang.
Sykes était en train de se mutiler !


"ARRETEZ !!! ARRETEZ !! JE N'EN PEUX PLUS !!!, criait-il de sa voix décharnée, ARRETEZ !! ARRETEZ !!!".

Les images de sa vie défilèrent à la vitesse du son, broyant un peu plus le corps meurtri du jeune homme, dévoilant dans toute sa grossiereté, sa saleté et son horreur sa vie avilie, abjecte, répugnante. Les facettes les plus obscènes, les plus dérangeantes et les plus cauchemardesques commençant à embrumer son esprit comme de l'encre dans de l'eau...

Ses tortures au sous-sol de Poudlard... ses jeux sadiques en compagnie de Rabastan et de son frère... ses moqueries incessantes... sa brutalité... sa perversité... les filles qu'il couchait... le baiser d'adieu à sa mère... les coups qu'il avait donné et essuyé... les persécutions sur Quint...


Tout, absolument tout lui revenait en mémoire tandis qu'il hurlait qu'on le laisse tranquille, suppliant ses "chimères" de disparaitre, le visage enfoui dans ses mains, étouffant ses hurlements d'âme tourmentée.
Apophis se recroquevilla sur lui-même une fois que ses dernières forces l'eussent quittées et, secouer de spasmes douloureux, il se laissa lentement glisser dans le chagrin comme un pauvre supplicié que le bourreau aurait laissé sachant son travail accompli.


Les larges épaules de l'Auror s'agitèrent en des gémissements gênants et il laissa éclater des sanglots de rage et de désespoir, hoquetant, perdant son souffle. Se rattrapant en avant afin de ne pas tomber, il posa une main aux extrémités ensanglantées sur le sol froid et dur, fixant d'un regard embué de pluie la porte du fond qui demeurait close. Pour lui, c'était comme si Rabastan, la prison, sa mission avaient disparu... plus rien ne restait. Rien d'autre qu'une large, lumineuse et blanche lumière comme un écran de brouillard laiteux devant ses yeux.

Apophis cligna des paupières voir s'il ne rêvait pas mais plus rien autour de lui ne semblait avoir de consistance. Interdit, il balaya son regard, cherchant à fixer un point de repère...
Et c'est alors qu'elle apparut.
Brusquement, elle vint à étreindre sa cage thoracique, compressant du plus possible ses côtes, appuyant fortement sur ses poumons pour l'empêcher de respirer. Le jeune homme porta une main à sa gorge, manquant d'air et restant figé dans l'attente d'aspirer à nouveau de l'oxygène. Ses membres tremblaient, son corps s'ébranlait, son teint devenant de plus en plus livide, cadavérique...


"Q... qu... qu'est-ce... qu'est-ce qu... qui... m'a... m'arrive ?, tenta-t-il d'articuler tandis que ses yeux se remplissant de larmes étaient tournés vers Rabastan, que...

Ra... Rabastan...".


Il vit, par intermittence, la silhouette de son prisonnier assit sur sa chaise et l'observant tandis que, la seconde d'après, son vieil ami de toujours se baissait sur lui, touchant ses joues de ses mains chaudes et bienfaisantes, tatant son front, prenant le poul à son poignet...
Un nouveau spasme brisa en deux l'Auror et il se courba en avant, pratiquement à terre. La douleur, quant à elle, semblait provenir du "centre" de son corps et voulait remonter, passant par son estomac, traversant coeur et poumon ainsi que l'oesophage. Sa propre main en suivait le parcours, cherchant inconsciemment à la retenir.


Sykes haletait, gémissait, comme si une boule d'acier aux pointes acérées lacéraient sa gorge à ce moment même. Il ne pouvait plus se retenir, les larmes coulant de ses yeux tandis que les images blanches et vaporeuses revenaient, irréelles, improbables, montrant un Rabastan jeune et changé s'occuper froidement de lui...
La boule sortit ! Apophis toussa, crachota, peinant à reprendre son souffle, cherchant sa respiration en des plaintes rauques et morbides. Il revenait à lui, reprenait peu à peu des couleurs tandis que l'oxygène revenait progressivement dans ses poumons rétrécis. La vie le réinvestissait...


Plusieurs minutes furent nécessaires à l'Auror afin de se rendre compte de l'endroit où il se trouvait et d'enfin pouvoir se redresser sur son séant, gardant un genoux à terre tandis que son corps tâchait de s'élever un peu plus haut pour enfin goûter de cet air respirable. Il toussa une dernière fois, râcla sa gorge, posant sur son coeur une main qui compressait sa poitrine et, finalement, posa un regard rouge et embué sur la silhouette immobile de son camarade. Une fois encore, l'incompréhension se lisait sur ses traits tirés.

"Rabastan, souffla-t-il, Rabastan, que...".

Et toute la lumière se fit !

Les sensations lui arrivèrent par onde de choc et le jeune homme frissonna d'avoir à les endurer. Secoué, il se retrouva à nouveau à quatre pattes par terre et tenta, tant bien que mal, de lutter contre ce qui lui arrivait. Des larmes de sang, quant à elles, vinrent à perler sur le sol...

"Rabastan, enflure, murmurait sa voix désincarnée, Rabastan, enf**ré. Rabastan, raclûre. Rabastan, tu vas crever. Rabastan... -puis il leva soudainement vers lui un visage atroce et insupportable, parcourut de rivières de sang dégoulinant de ses paupières...-".

Sykes eut un très joli sourire :

"Rabastan, brûle en enfer !".

Et, toutes griffes dehors, il se jeta sur son compagnon, l'empoignant par la chemise.

"Tu savais pertinamment qu'en me sauvant je te serais redevable, hein Rabastan ? Tu savais mieux que quiconque que tu deviendrais intouchable suite à ce que tu m'avais fait ! Hihihihihii... comme c'est... comme c'est commode !".

Pendu au col de sa chemise, Sykes avait planté ses yeux agrandis de démence sur lui, son visage blème transcendé par un large et horrible sourire. On eut dit, un instant, que ce n'était plus un homme qui l'observait, mais bien un cadavre... Apophis rembraya, non sans s'accorder un petit rire sénile sui entrecoupait chaque essai à la parole.

"Tu... tu... tu as gardé le faible espoir que je puisse être l'un des vôtres, mon frère tandis que, durant des années, je n'ai fait que le contraire. Hihihi, le contraire !

Comment pouvais-tu être si sûr de toi ? Comment-comment pouvais-tu croire un seul instant que tu me repêcherais et que je reviendrais à vous, hmm ?

Comment peux-tu le croire toujours ?... -sa voix avait pris un ton rauque et gras puis il éclata de rire à nouveau.

Rabastan ! Tu me touches beaucoup ! Et tu me pensais capable d'être aussi bête et de sacrifier ma vie à ces créatures pour, ensuite, revenir vers les miens ? C'est me mésestimer, mon bon ami... hihi... hihihi... yyyiiihahahahahahahaaa !".


Son horrible rire grave emplifia la pièce, faisant trembler murs et fondations tandis que sa tête basculait en arrière dans toute sa folie. Apophis revint à lui, dardant sur son compatriote un regard d'allumé sur un visage hystérique.

"Rabastan, mon cher Rabastan. Je tenais à te remercier car, grâce à toi, j'ai les réponses à mes questions. Mais toi, en as-tu seulement aux tiennes ?

Tu as pourri mon corps, dévasté mon sang, ruiné ma vie... Tu as... tu as emprisonné mon âme, en suspend ! Et pour des queues de cerises, yyiihihihiiii !

Je suis un homme damné, Rab', fit-il en le fixant de ses grands yeux clairs et innocents, c'est toi qui ma fait ainsi... mais ça ne me fait ni chaud ni froid, mon ami, mon frère, mon père...

Car, c'est sans toi que je viendrai cueillir Quint. C'est sans toi que j'irai le tuer et c'est encore sans toi que je ferai mon travail d'Auror ! Car c'est ce que je suis et tu ne me changeras guère ! Ca non, tu ne le changeras pas !".


"Regarde-moi, mon frère -et il posa une main glacée par la Mort sur la joue de Rabastan- c'est là la seule chaleur que tu ressentiras jamais...

GARDIEN !! OUVREZ LA PORTE !!".


Et, à ces mots, l'Auror se releva, prêt à voir se faufiler à travers l'entrebaillement d'une porte ouverte le petit gringalet et sa cohorte de Détraqueurs.
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Ξ Sujet: Re: Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan]   Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan] EmptyLun 12 Nov - 13:20

Rabastant réfléchissait. Et il ne faisait pas semblant, oh non. N'importe qui qui se serait trouvé dans sa tête à ce moment-là serait devenu fou dans la seconde suivante et aurait certainement eut une migraine mortelle tellement le flot de ses réflexions était intense. Ses yeux fauves étaient toujours rivés sur l'Auror, qu'il voyait perdre peu à peu le contrôle de lui-même. Son expression était quasiment neutre tant il était occupé à penser. Quelque chose lui avait échappé... En voyant Apophys être soudainement pris de spasmes et s'écrouler sur le sol, Rabastan réalisa ce qui se passait réellement.

*NON ! NON ! NON ! CA NE DEVAIT PAS SE PASSER MAINTENANT !*

Le Mangemort se mit soudain à s'agiter violemment sur sa chaise, comme s'il se trouvait tout à coup pris de spasmes à son tour sauf que c'était volontaire. Il voulait se détacher ! Il voulait intervenir, il voyait son vieil ami devenir fou, perdre le contrôle ! Lui-même était fou, mais il le maitriser, c'était une partie de lui, comme une bête qu'il pouvait laisser sortir quand il voulait, du moins la plupart du temps. Apophys, quant à lui, n'était plus maître de lui-même. Il semblait assailli de penser involontaires et envahissantes. Il savait pertinemment que ce n'était plus qu'un question de temps avant qu'il ne se souvienne de ce jour fatidique où il lui avait sauvé la vie. Seulement il n'était pas prêt ! Il ne fallait pas que cela se passe maintenant ! Se débattant encore plus violemment, le bruit de ses asngles et de ses chaînes se répercuta à travers la salle, accompagnant les hurlements de l'Auror.

"DETACHE-MOI ! WOODBURY ! DETACHE-MOI IMMEDIATEMENT ! NE TE LAISSE PAS FAIRE ! RESISTE ! AAAAAAARGH SALETE DE CHAINES ! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! MAUDIT SOIS-TU ! FAIBLE D'ESPRIT ! DETACHE-MOOOOOOOOOI ! "


Le Mangemort criait et secouait ses poignets, plus pour sauver ses intérêts sur le moment que ceux de l'Auror. Car il ne fallait pas qu'il sache, pas maintenant ! Le Mangemort avait un plan et il devait être suivi à la lettre, l'effet qui résulterait de cette découverte ne serait pas le même aujourd'hui que le jour où Rabastan avait prévu de le faire ! Ca allait fausser tous ses calculs ! Si seulement il pouvait se détacher ! Si seulement il le pouvait ! Il pourrait ainsi prendre la baguette de l'Auror et l'endormir pour empêcher ses souvenirs de remonter à la surface ! Ou bien carrément l'assomer ! Dans une tentative désespérée, Rabastan essaya de mordre les sangles avec ses dents.

"Q... qu... qu'est-ce... qu'est-ce qu... qui... m'a... m'arrive ?

Le Mangemort se figea, et l'observa, à la fois terrifié et fasciné. Trop tard, c'était en train d'arriver, il pouvait facilement l'imaginer. Il pouvait aisément voir les vieux souvenirs revenir à l'assaut sans aucun moyen de contrôle. Rabastan avait toujours su que cela aurait cet effet-là, mais il ne s'attendait pas à ce que cela arrive si précocement. Immobile sur sa chaise, le Mangemort n'eut d'autre choix que de regarder la scène qui se livrait sous ses yeux, impuissant et désemparé. Alors qu'il voyait l'Auror se mutiler et hurler à la mort, il réfléchissait déjà à la suite des évènements, se forçant à fixer un point sur le mur pour ne pas regarder l'autre se tordre de douleur. Non pas que ça le dérange, car voir souffrir les autres était quasiment un passe-temps, mais il avait besoin de se concentrer et de toute façon, il ne pouvait rien y faire. Il anticipait mentalement la réaction de l'Auror, qui clamerait tout haut qu'il ne lui serait pas redevable. Sa réaction serait certainement brutale étant donné le choc émotionnel. Mettant toute son intelligence en action, Rabastan évalua toutes les possibilités qui lui restait pour arriver à ses fins et accomplir son objectif principal, à savoir sortir d'ici.

Les insultes arrivèrent peu de temps après. Il tourna lentement les yeux vers lui, la mâchoire serrée et crispée à cause de ce changement de programme qui ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Il resta impassible face à ses paroles, réfléchissant encore et toujours. Il lui restait des acrtes en main, de bonnes cartes, et il hésitait à les utiliser. Entre autre il en avait une qui correspondait totalement à la situation, qu'il avait gardé comme un parachute de secours en cas de problème. Et là, en loccurence, il avait un problème. Ce qu'il devait faire, c'était l'obliger à rester dans la pièce. Il ne fallait pas qu'il franchisse le seuil de la porte ! Il devait trouver l'argument qui le retiendrait ici et qui attirerait toute son attention.


GARDIEN !! OUVREZ LA PORTE !!

Le Mangemort tressaillit, et Woodbury passa devant lui pour rejoindre la porte qu'il franchirait définitivement si Rabastan ne trouvait pas le moyen de le faire rester. Décidant finalement d'abattre sa carte de secours, Rabastan soupira et déclara d'un ton grave et neutre :

"C'est ta mère qui me l'a demandé Woodbury, je n'avais pas comme priorité d'avoir un Auror redevable envers moi, c'était avant tout une promesse..."

Il laissa ces mots flotter un instant dans l'air, pour qu'ils aient plus d'impact. Il ne souriait même pas, car il venait de dire l'exacte vérité. Cependant, il poursuivit, cette fois avec un air niais sur le visage, comme quelqu'un qui sait des choses que les autres ignorent.

"Quant à Quint, tu ne trouveras jamais les preuves nécessaires... Il garde les fioles avec les cheveux dans un lieu secret, Incartable et soumis au sortilège de Fidelitas, et dont le Gardien du Secert, j'en ai bien peur est quelqu'un d'un peu trop... puissant pour être soumis à un de tes petits interrogatoires... Nyéhéhéhéhé... Néanmoins... Je peux t'y emmener... Ou du moins juste devant, car on ne verra pas le bâtiment, mais il ne te restera ensuite qu'à trouver le moyen d'y entrer, je suppose qu'avec le Ministère derière toi tu trouveras une solution... Si tu n'as pas peur de repartir sur les routes avec ton vieux compagnon d'antan, bien sûr... "

En fait, en ce moment même, Rabastan était en pleine improvisation, et il espérait que son génie soit à la hauteur pour réussir son coup. Il savait que l'Auror ne tomberait pas de suite dans le piège, mais au moins il y avait des chances pour que ces révélations l'obligent à refermer la porte et à rester bavarder un peu plus longtemps...
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Ξ Sujet: Re: Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan]   Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan] EmptyLun 12 Nov - 16:41

Apophis détâcha lentement ses yeux de la porte qui commençait à s'ouvrir. Les quelques paroles lasses de Rabastan parvinrent à ses oreilles et l'Auror s'arrêta alors sur son vieil ami de toujours. Et, tandis que le souffle glacial du Détraqueur se faisait sentir, irritant sa peau, nimbant de givre les pointes de ses cheveux, il repoussa doucement le battant de la porte, la refermant complètement. La créature poussa un grognement de dépit mais il n'y accorda pas plus d'importance. En moins de temps qu'il ne faut pour le réaliser, Apophis Sykes était redevenu tout à fait calme. Il laissa planer sur le Mangemort un regard sombre et abimé puis se rapprocha de lui, lentement, comme un fantôme... Sa main glacée et dure s'enfonça dans son épaule droite.

"Alors... voila pourquoi je ne change pas... voila pourquoi je ne vieillis pas... Dix ans ont passé et j'ai toujours l'air d'un gosse de vingt ans. Tu fais plus vieux que moi...".

Ses sourcils se fronçèrent et il tendit un regard vague et soucieux sur l'horizon, s'agrandissant à mesure que les morceaux du puzzle de son esprit se reformait, noyant ses doutes, faisant éclater sous une lumière étincelante, scintillante ce qu'en des années il n'avait jamais compris. L'Auror eut un sourire amer...

"Ma mère... hin... ma mère qui t'a demandé ça, ma mère qui l'a voulu -il secoua la tête en un ricanement grinçant-. Et tu n'as pas pu t'empêcher... tu n'as pas pu t'empêcher de lui dire "oui", de lui assurer allégeance, de lui promettre de...".

Sykes s'arrêta. Son esprit s'embrumait aussi bien que sa raison. Il passa une main épuisée et douloureuse sur son visage, pour ensuite commencer à glousser bêtement...

"Tu as promis à la personne la plus changeante émotionnellement, la plus capricieuse, la plus lunatique d'entretenir son égoïsme et son désir d'emprise sur les autres... Comme je te plains, Rabastan...".

Il en revint à lui sur un épais et grand sourire, se baissant à présent à sa hauteur.

"Ca ne te ressemble pas dis-moi d'agir en fonction de l'amour et des peines des autres et pour le bonheur d'autrui. Tu as eu pitié de la pauvre femme effondrée qu'est devenue Lady Honoria Sykes of Woodbury, hm ? Terrassée par la perte de son propre fils à qui elle vouait un amour... éternel...

Alors, tu m'as suivi. Mais depuis quand déjà, Rab' ? Depuis mes dix-neuf ans ? Depuis que je me suis enfui de chez moi ?
Et donc tu as attendu cinq ans... cinq longues années à espionner ma vie privée, cinq ans à me surveiller et à donner de mes nouvelles à ma mère. Par Salazar, tu me débectes...".


Son ton froid laissa place à un gloussement stupide. Il rembraya :

"Puis ce fameux jour est arrivé, jour où je me suis enfermé dans l'espoir, le seul espoir, de voir mes sentiments, mes émotions et ma sensibilité disparaître... Et, ce jour-là, tu as volé à mon secours !

C'était pas trop douloureux ? De venir à l'aide d'un de tes futurs chasseurs ? Surtout qu'à cette époque tu étais déjà à Azkaban... Je me demande comment tu as pu t'échapper de ta cellule pour venir jusqu'à la mienne...".


Un léger sourire coulissa sur ses lèvres fines.

"Mais laissons cela au passé. Le présent m'intéresse ainsi que l'avenir...
Tu m'as vu allongé par terre, vidé par les Détraqueurs et tu as compris, à ce moment-là...

Ces monstres m'avaient pris plus que mes souvenirs, Rabastan, fit-il dans un souffle mortuaire, puisqu'il m'avait pris ma vie. En réalité, j'étais là, face à toi, mais mort !

Et qu'as-tu fait, O Grand Maître des Tortures ? Tu m'as ramené à la vie !".


L'Auror recula, plantant un regard nimbé d'une lueur démente dans les yeux de son compatriote et s'arrêtant à un endroit précis dans la salle, à quelques mètres sur sa droite.

"Ca c'est passé ici, n'est-ce pas ? Lança-t-il afin qu'il l'entende, là où je me trouve ! Dans cette pièce !

Hinhinhinhin... Tu sais pourquoi j'ai choisi cette salle, Rabastan ? Car elle n'offre aucune échappatoire. Elle est circulaire et donc on ne peut pas se replier dans un coin pour échapper à son ennemi !

Mon instinct m'aura guidé jusqu'ici et ce n'est peut-être pas par hasard. C'est un endroit d'Azkaban que je connais très, très bien. Mieux que toi et tes cachots !".


Il en revint à lui dans un pas précipité.

"Certaines choses restent encore une énigme pour moi, mais ce dont je suis certain c'est que je ne souhaite guère en savoir davantage concernant les motivations de ma pauvre mère pleurnicheuse !".

Et il s'arrêta, reprenant sa place sur le coin du bureau tandis qu'il ne parvenait à effacer le petit sourire insolent qu'il lui tendait, ses yeux pétillant de malice. L'enfant, une fois encore, narguait l'adulte qu'était devenu Lestrange.

"Mais, dis-moi, Rab', quels autres effets ton sort aura sur moi ?".

Il releva le menton afin de lui donner la parole comme s'il mourait de savoir, dévoré par un intérêt sans bornes, singeant plus que de coutume son pauvre vieil ami. Il avait même calé son coude droit dans sa main gauche, plaçant sa mâchoire dans le creux de son autre main, prêt à l'écouter...

"Vas-y, lâcha-t-il, j'suis sûr qu'ça va être intéressant !".

Il battit des paupières sur un sourire des plus faux et des plus hypocrites.

"Après, je verrai ce que je pourrais faire pour toi, mon petit. Mais d'abord, prends donc la parole !".

"Attends ! Deux secondes !".


Apophis se détourna un peu puis s'allongea de tout son long sur la table, portant à son estomac ses deux grosses pattes croisées sur sa poitrine.

"Je vous écoute, docteur, souffla-t-il en fixant le plafond, quels sont les symptômes ?".

Puis il éclata de rire ! Un rire fou, jeune, haut perché, filant droit vers le ciel. Un rire puissant et vivant, macabre et cinglant, tordant ses traits sur une expression d'allumé...
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Ξ Sujet: Re: Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan]   Dans les allées sombres d'Azkaban... [PV Rabastan] EmptySam 17 Nov - 11:50

Rabastan eut un tic involontaire lorsque l'Auror prononça le mot "pitié". Il se trompait totalement, Rabastan était tout à fait incapable d'éprouver un semblant de pitié, il était fou, il n'avait pas conscience de la vie d'autrui ! Tuer était comme changer de chemise pour lui, quelque chose de banal, il n'avait aucune idée de l'importance de la vie ! Non, Woodbury se trompait sur toute la ligne, il aurait dû savoir que si Rabastan avait agi de la sorte, ce n'était pas par hasard, le Mangemort ne faisait jamais rien sans être sûr d'y voir un certain profit, ou alors parce qu'il avait une dette lui-même envers quelqu'un. En fait, l'Auror avait deviné de suite que le Mangemort avait anticipé le fait qu'il lui serait redevable. C'était la première chose à laquelle Rabastan avait pensé ! Mais il ne fallait pas que l'Auror pense que se soit la raison principale, tout simplement... D'autant que ce n'était pas la seule, loin de là ! Rabastan ne rétorqua rien à cet affront sur son inexistante pitié, adoptant une expression faciale lui indiquant que, et oui il avait eut pitié... Même si c'était totalement faux, mais c'était le jeu d'acteur qu'il devait faire s'il voulait que tout continue à peu près dans le bon sens.

Le cadet des Lestrange resta muet tandis qu'il observait d'un oeil jubilatoire son vieil ami retrouver peu à peu le chemin de la folie qui l'avait animé pendant ses années à Poudlard. Finalement, c'était plus facile que prévu... Avec un peu de chance, il serait redevenu complètement Apophys Sykes of Woodbury avant la fin de la journée... Oui... Excellent ! Rabastan eut envie d'éclater de rire sous une impulsion de folie mais il se força à ne pas le faire, se contentant de ricaner discrètement sans que l'Auror ne le voit, trop occupé à faire la lumière sur son passé. Rabastan n'avait plus qu'à le laisser faire, à le laisser parler et à laisser sa vraie personnalité reprendre doucement le dessus... Ne se rendait-il pas compte qu'il tombait depuis tout à l'heure dans la toile d'araignée tissée par le Mangemort ? Oh esprit faible et inférieur, comme tu es misérable face au mien... Parfois le Mangemort avait envie de prendre son vieil ami par les épaules et de le secouer en lui criant "Mais réveille-toi un peu ! tu te laisses manipuler comme un vulgaire rat de laboratoire ! tu es un minable Woodbury !".

Tout ce qu'avait à faire Rabastan, c'était renflouer temporairement ses instincts de pure folie pour avoir l'air surpris et dépassé par les évènements. Il ne devait en aucun cas montrer qu'il savait que cela se passerait comme ça ! Il fallait que l'Auror en vienne de lui-même à faire ce qu'il devait. C'était extrêmement difficile pour le Mangemort de rester impassible car il jubilait tellement à l'idée de retrouver son vieux copain d'enfance qu'il avait envie de se joindre à ses délires. Il n'en oubliait pas pour autant l'affront de la giffle et de son doigt meurtri, qu'il lui ferait payer comme il se devait. L'Auror en arriva à s'allonger sur la table et à jouer les patients auprès du Mangemort. Ce dernier le regarda sans le voir vraiment, hésitant, perdu une fois de plus dans ses calculs fastidieux qui dépassaient l'entendement.


 « Les symptômes ? Oh c'est très simple, tu les as en ce moment même Woodbury... »

Il avait dit cela d'un voix douce et inquiétante, un peu moqueuse, après s'être penché par-dessus le visage de son ami allongé devant lui. Un rictus se dessina sur son visage abîmé, laissant échapper un long ricanement nargueur. Mensonge, évidemment. Le Mangemort voulait juste faire croire à son ami d'enfance que les symptômes n'étaient autre que la folie et la stagnation au même niveau à vie. A vrai dire, vu le comportement de Woodbury, c'était tout à fait possible et il ne voyait pas comment l'Auror pourrait penser que ce n'était pas la vérité. En fait, ils étaient tout autre et beaucoup plus complexes. C'était de la Magie Noire tellement poussée que cela aurait pris minimum une journée pour en aborder ne serait-ce que le quart. En tout cas, il était ravi de voir que l'Auror en était un de moins en moins, il semblait presque avoir oublié le but de sa visite, grand signe encourageant de progrès ! Mais ce n'était pas non plus une bonne chose car le plan de Rabastan prenait du retard, il était censé sortir grâce à ses informations sur Quint... Mais il savait qu'il fallait laisser le Temps au Temps ! Que Woodbury prenne le sien pour redevenir lui-même, on était pas à une ou deux heures près de toute manière.

 « Tu deviens plus fou que moi, Woodbury, et tu n'as même pas l'air de t'en rendre compte. Que me disais-tu déjà tout à l'heure ? Ah oui, je me souviens, ne te laisse pas dévorer par quoi que ce soit... As-tu pensé à appliquer tes propres conseils mon ami ? héhéhéhé... Comme tu es comique et naïf, tu n'es et ne seras jamais un Auror, tu ne seras jamais un homme normal, tu ne seras jamais libre et serein, tu n'as même pas idée de ce qui t'attend... »

Le Mangemort calma une fois de plus sa folie qui revenait au galop, se concentrant sur ses objectifs. Il fallait qu'il paraisse moins fou que l'Auror. Ne cherchez pas à comprendre pourquoi, vous ne le saurez que bien plus tard... Car bien sûr, la folie de Rabastan n'avait d'égale que sa cruauté, etavant qu'un être puisse rivaliser avec lui sur ce point-là, les Détraqueurs seraient devenus des animaux de compagnie de couleur rose... En fait, nul ne pouvait avoir idée de la véritable folie qui habitait le Mangemort sans l'avoir vu à l'oeuvre dans son environnement naturel : la torture. Encore fallait-il qu'il soit hors de ces murs, et pour l'instant il devait agir en fonction de son interrogateur... Lui devenait fou, mais gentiment dirons-nous, il perdait juste les pédales et le contrôle, la différence avec Rabastan, c'était qu'il se servait de sa folie meutrière comme d'une arme à part entière ! Il la maitrisait ! Bon, parfois elle lui échappait mais c'était rare...


[encore une fois désolé pour le retard et pour ce post pourri mais je me rattraperai la prochaine fois ! >.< ]
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