Je ne sais pas le dire alors je le montre [PV]

Depuis deux jours Cordélia ne tenait tellement plus en place qu’elle avait été obligée de demander à Julia de venir pour la calmer. Toute seule dans son appartement, elle se faisait l’effet d’être un lion en cage, sensation qu’elle détestait… elle n’était pas faites pour la solitude de toute façon ! N’ayant pas précisé l’objet de son énervement à sa meilleure amie, elle vit celle-ci arriver en transplantant quelques minutes après leur conversation par téléphone moldu (Julia était la fille de deux moldus !).

Julia : Qu’Est-ce qui se passe Cordélia ?!

Mais avant même de répondre, Cordélia sauta au cou de son amie, presque en larme tellement elle était contente. « Jan revient ! Jan revient ! » Comme elle avait presque étouffé la bulgare, elle la lâcha et la regarda avec une expression étrange, un mélange de joie et d’anxiété. « Qu’Est-ce que je vais faire ? »

Julia : Je sais pas… Tu faisais quoi à Poulard ?

Réfléchissant quelques minutes, elle ne tarda pas à conclure « Je ne sais pas trop, après le bal de noèl il m’a plus ou moins évité… Ce qui n’était pas difficile avec tout ce qu’on avait à faire sur le bateau ! Et quand on était ensemble je ne faisais rien de spécial, enfin j’étais comme d’habitude et lui aussi… »

Julia : Alors pourquoi ne continues tu pas ainsi ?
- Il va venir vivre à Londres, je ne vais pas pouvoir faire semblant tout les jours, tout le temps… enfin tu vois quoi.
Julia : Je vois… Mais que veux tu que je te dises ? A la limite comporte toi comme d’habitude, ce n’est qu’un homme notre jan.

La jolie Cordélia fronça les sourcils, incapable de comprendre le sous entendu de son amie. Cordélia passait le plus clair de son temps à Durmstrang dans les bras de ses amis garçons en général et dans ceux de Jan en particulier, elle ne voyait pas ce qu’il y avait de mal là dedans mais Julia partait du principe qu’à force Jan se déclarerait. Aux yeux de la blonde bulgare ses deux amis étaient les pires coincés que la terre puisse porter. Un point de vue comme un autre, il faut dire que Cordélia avait compris qu’elle aimait son meilleur ami depuis le mois de novembre, nous n’étions jamais qu’en septembre de l’année d’après…

« Je ne comprend pas… » mais pour toute réponse, Julia s’assit sur le canapé et posa sa veste sur l’accoudoir.

Julia : Je vais rester jusqu’à ce qu’il arrive, va te changer. Tu vas pas l’accueillir comme ça quand même ?

Cordélia jeta un œil sur son reflet dans l’un des nombreux miroirs de la pièce et observa sa tenue, elle portait une petite robe d’été à fleur mignonne… qu’Est-ce qu’elle avait sa tenue ? Enfin, autant obéir, pour ce que ça changeait. Elle alla dans sa chambre et ouvrit en grand son armoire pleine à craquer de vêtements. Réfléchissant ce qu’aimait Jan, elle sortit un blue jean taille basse et un dos nu blanc. Elle alla ensuite chercher les chaussures qu’il lui avait offert il y a deux ans de ça, des sandales blanches à talons haut (enfin c’était Julia qui avait choisi en fait, mais Jan avait payé). Elle passa un rapide coup de brosse dans ses cheveux bruns et retourna vers Julia. « ça va comme ça ? »

Julia : Il manque des bijoux, fais un effort Cordy Tu veux qu’il te résiste ou pas.
- Mais c’est Jan Julia ! Jaaaan ! Il se moque de tout ce qui est fringues ou accessoires !
Julia : Met quand même ton collier en turquoise et les boucles d’oreilles que je t’ai offert avec des plumes blanches.

Cordélia obtempéra et alla s’asseoir à côté de Julia, de plus en plus anxieuse. « Il va venir hein ? Il va pas annuler ? » Lasse, Julia ne répondit pas, elle savait que quoi qu’elle dise Cordélia continuerait à stresser. Dire qu’elle était venue de bulgarie juste pour que l’américaine ne s’enfuit pas de chez elle avant l’arrivée de leur camarade.

Au bout de quelques minutes, on sonna à la porte. La jolie brune se leva comme mu par des ressorts mais ne fit pas un pas, regardant son amie d’un air de dire « Tu veux pas y aller à ma place ? » Ce que Julia fit en soupirant après avoir tapé Cordélia sur le haut du crâne. *Agir normalement… vider son esprit… c’est bon je suis prête ! * La porte ouverte, elle vit Jan et un moment elle hésita entre fondre en larme ou suivre l’idée de Julia (agir comme d’habitude) et elle réussit à se maîtriser pour la seconde option. Elle se jeta dans les bras de Jan comme elle le faisait à chaque fois qu’elle ne l’avait pas vu depuis longtemps. Ce coup ci pourtant, elle fit très fort car elle était carrément dans ses bras, sinon elle serait tombé, les jambes entourant les hanches de son ami. Mais quand on côtoyait Cordy depuis très longtemps il fallait toujours développer ce genre de réflexe au risque de lui faire mal en la laissant tomber.

« Tu es enfin là, tu m’as tellement manqué ! » Et ses pieds retrouvant contact avec le sol, elle posa la tête sur l’épaule de son ami. Julia, se montrant, ignora superbement Jan (ils étaient fâchés à cause de vérités difficiles à entendre que Julia avait écrite à Jan, ou quelque chose comme ça) et fit un signe d’au revoir avant de transplanter ailleurs. « Elle fait sa tête de mule apparemment. » Commenta Cordélia sans quitter Jan. Il allait le falloir pourtant, ils ne pouvaient pas rester sur le palier ! Elle le quitta donc à regret et le fit entrer dans son appartement. La brunette adorait le blanc et de fait son appartement était très sobre au niveau des couleurs et décoré dans un style très moderne. « C’est ici que je vis maintenant ! Ça te plaît ? » Demanda-t-elle à son meilleur ami avec son éternel sourire. Elle aurait bien aimé savoir où vivait Jan à Londres… mais elle aurait tout le temps de lui demander… maintenant qu’il était de retour.

Quelque part près de Copenhague, Danemark.

" Alors ? Que comptes-tu faire ? "

Une voix inconnue retentit dans une pièce adjacente. A première vue, elle s'adressait au seul homme présent dans la miteuse taverne.

" Je n'en sais rien... "

Une autre voix résonna dans la pièce. C'était celle de Jan Jensen, ancien élève de Durmstrang.

" Tu devrais peut-être lui dire que tu ne peux venir. "

Cette fois-ci, un homme frêle, aux allures androgynes, apparu à l'angle du couloir. Il se dirigea vers le comptoir d'un pas lourd, un verre vide à la main, un torchon sale dans l'autre.

" Je ne peux pas, je lui ai dit que je devais passer à Londres. Elle m'attend. "

Enveloppé dans une cape de voyage noire, Jan Jensen, accoudé au comptoir, venait de répondre une nouvelle fois à l'homme, l'air absent. Un verre plein d'une substance rougeâtre trônait devant lui depuis plus d'une heure déjà. Dehors, il faisait nuit noire...

" Partir à Londres n'est pas une obligation. Répondit l'homme calmement. Je peux encore t'héberger pendant un moment si tu le souhaites. "

" Non, rétorqua aussitôt le Danois, impatient. Je dois commencer ma formation d'auror au plus vite possible si je ne veux pas être à la traine. "

Une expression de surprise traversa le visage de l'homme qui reprit peu à peu son expression neutre. Il rangea le verre qu'il venait de nettoyer et jeta le torchon sale sur un siège libre avant de se servir un verre de whisky pur feu.

" Dans ce cas mon cher cousin, tu ne manqueras certainement pas à ta parole. "

Cette fois-ci, Jan ne répondit rien. Il savait pertinemment qu'il irait chez Cordélia quoiqu'il en soit.

Londres, Angleterre.

Le lendemain matin à l'aube, Jan transplana du côté de Londres, près du Ministère de la Magie. Le Danois hésita un instant puis pénétra à l'intérieur de celui-ci. Il avait besoin de quelques informations et emprunta donc le premier ascenseur qui le conduisit à l'étage où siégeait le bureau des aurors. Il voulait s'assurer en personne que sa demande d'inscription au bureau des aurors avait bien été prise en compte et décida par la même occasion de vérifier qui serait son tuteur. A première vue, bien que son inscription ait été validé, on ne lui avait toujours pas assigné un tuteur, ce qui le déçut un peu. Il lui faudrait encore attendre pour se rendre sur le terrain...

Déçu, il quitta alors le Ministère pour se rendre chez Cordélia. Ce devait être un appartement en centre-ville mais, vu l'heure qu'il était, le Danois décida de flâner un peu avant de se rendre chez elle. Il était encore trop tôt et la jeune femme devait sûrement dormir à cette heure-ci. Emmitouflé dans sa cape de voyage, il visita un peu les quartiers alentours, fit un tour près de la célèbre gare King's Cross (il avait entendu dire que les élèves prenaient le Poudlard express de cet endroit-ci) et finit par se rendre chez Cordélia Warldof, sa meilleure amie. Il n'avait plus eu de contact rapproché avec elle depuis qu'ils avaient quittés Poudlard, chacun de son côté. Lui ne parlait plus à Julia depuis qu'elle l'avait traité de tous les noms dans une lettre qui lui avait adressé afin de lui avouer ce qu'il ressentait pour Cordélia.

" J'y suis, je crois bien que c'est là... "

Le jeune homme se tenait devant une porte après avoir marché pendant plus d'une heure. Fatigué mais, plutôt content de revoir son amie, Le jeune homme donna deux petits coups secs à la porte. Il réajusta sa cape, le col de sa chemise et attendit dignement qu'on lui ouvre. Jan avait en tête de passer quelques heures avec son amie et de ne rien lui révéler de spécial sur ses récentes activités. Le soir venu, il partirait à nouveau sans demander son reste. Il retournerait chez son cousin et retournerait au Ministère de la Magie quelques temps plus tard. La vieille dame qui s'occupait des inscriptions lui avait demandé de revenir dans deux jours.

" Enfin, j'ai failli att... Bonjour Julia. "

Le ton de Jan n'était pas particulièrement froid mais, plutôt neutre. Surpris, le Danois se demandait bien ce que faisait la jeune femme ici, dans l'appartement qui se trouvait être celui de Cordélia. Néanmoins, avant qu'il ait pu dire quoique ce soit, Cordy apparut de l'autre côté de la porte et lui sauta au cou. Habitué à ce genre de réaction, Jan la rattrapa alors et attendit que celle-ci se détache de lui pour lui adresser un sourire timide. Entre temps, Julia venait de transplaner sans lui dire un seul mot. C'était triste de voir ça mais, il était sûr que cette histoire s'arrangerait bien assez vite.

" Euh... oui, c'est charmant, répondit Jan à la question de Cordélia en souriant. C'est plutôt moderne comme appartement et... bien décoré. "

Cordélia adorait son appartement tout blanc, tout jolie et tout propre. Elle aimait particulièrement sa chambre et il fallait qu'elle fasse tout visiter à son ami, non ? Elle lui prit la main et le guida jusqu'à la pièce la plus jolie de la maison : sa chambre. Elle regarda un moment le lit et se souvint de tout ce qui s'était passé la dernière fois qu'ils avaient été ensemble dans le même lit. Elle rougit jusqu'aux oreilles et reprit la main de Jan pour le ramener dans le salon. Pas trop d'émotions à la fois, c'était mauvais pour le coeur. Il fallait une préparation psychologique avant de se mettre en face de ses souvenirs gênants. Elle se demandait si les pensées de Jan suivait les siennes... Enfin passons. S'éloignant de son ami, elle lui dit "installe toi sur le canapé, je vais nous chercher à noire et à manger, enfin tu me connais quoi."

Sous entendu : j'ai besoin de ma dose de sucre. Jan faisait toujours attention à ce que Cordy n'abuse pas de sucre parce que Julia et lui pensaient que même quand on gardait naturellement la ligne c'était mauvais pour la santé, cependant, il était impossible de l'empêcher d'en manger au moins un minimum. Elle était bien trop accro à ses gâteaux. Elle en avait cependant préparé des allégés en sucres pour Jan qui préférait ne pas abuser de tout ce que Cordélia affectionnait... Allez comprendre, vous, ce qui passait par la tête des gens parfois ! Pourquoi se priver quand c'est si bon ? Mais les gâteaux avec et sans sucres faisaient partis du plan d'attaque de Cordélia. Prenant le plateau, elle resta un moment immobile et prit une longue respiration *On y va !*. Elle rejoint son ami et posa le plateau de son côté. Elle prit un gâteau et croqua dedans puis d'un air faussement gênée. "Oh pardon, tu peux pas en prendre !" et prenant un des gâteaux pour Jan, elle se mit à califourchon sur lui avec un grand sourire. Bon, ok, objectivement on comprenait son manège à dix lieux à la ronde mais pour elle c'était très bien trouvé ! Elle était belle, sexy, il n'y a objectivement aucune raison que son meilleur ami ne la voit pas ainsi, non ? Elle mit le gâteau près des lèvres de Jan et lui dit avec un air taquin qu'elle arborait souvent lors de leur jeux d'autrefois "Je te donne la béquée ou tu essaie d'attraper ce gâteau ?" Les deux solutions lui convenait pour en arrivée au troisième acte. Il y avait des moments où elle se sentait suprêmement intelligente...

Oui, enfin, ce qui compte c'est de lui laisser ses illusions. Elle a tellement tourné le problème dans sa tête durant le temps où ils ne se sont pas vus qu’elle voulait absolument le régler maintenant. Ils étaient sur son territoire, il ne pouvait pas s’échapper. Elle était sur ses genoux, donc il ne pouvait pas s’endormir non plus. Elle devait absolument se faire confiance et aussi faire confiance à Jan. Elle l’aimait tant… mais elle était incapable de lui dire, elle était paralysé à chaque fois qu’elle essayait. Ne restait que l’autre solution, tout donner, il comprendrait.