[PV] Un couloir au 7ème étage. [PV Aelita et Michael]

J’arriva dans un couloirs du septième étage, j’étais exténuée, mais j’aurais voulu avoir encore plus de marches à gravir. Je regarda la tapisserie qui cacher la salle sur demande j’avais envie d’y entrer, pour m’y réfugier. Mais je resta là, un moment à la regarder, je venais de fuir Diabalzane, parce qu’elle m’avait dit des choses tellement vrais. Pourquoi, je continuais de m’accrocher, à quelque chose qui tout compte fait n’aurait pas dû arriver ?

Je m’appuya alors contre un mur et me laissa glisser, je sentis mon dos frotter contre la pierre, une douleur fulgurante me prit alors, mais je serai, les dents pour ne pas gémir ma douleur. Je ne voulais voir personne, je voulais rester seul, dans ce couloir, qui était si proche de ma salle commune et si loin des sous-sols.

Je devrais rester ici…, pour le reste de l’année…, ne plus le voir..., ne plus rien avoir à faire avec lui…, l’oublier comme lui m’a oublié ?, me demandais-je en regardant le mur d’en face est-ce une bonne solution ? Je n’en sais rien, je ne sais plus, je suis perdue…, me dis-je en posant ma tête sur mes genoux que j’avais amené vers moi.

Michael venait de finir de monter les escaliers avec difficulté... Le vertige lui rendait très pénible cette ascension et il venait tout juste d'arriver dans son couloir préféré ! Celui de la salle sur demande. C'était la deuxième fois qu'il s'y rendait, et la première fois qu'il y allait seul, mais il l'aurait reconnu entre 1000.

Arrivé au bout du couloir il était essouflé et heureux. Il n'était pas seul dans le couloir. Une chevelure blonde et bouclée, son visage était enfoui dans ses genoux, mais Michael reconnu Mlle Stones. Elle avait peut-être mal quelque part ?

Sans penser qu'il dérangerait peut-être, Michael s'approcha d'elle sans faire de bruit et s'agenouilla juste devant elle.

"Est-ce que ça va ?"

Il était un peu inquiet. Si elle voulait le jeter il partirait, mais il voulait être rassuré, voir qu'elle allait bien. Pas besoin d'être devin pour deviner qu'elle n'allait pas bien. Sa tristesse était tellement flagrante qu'elle en était presque palpable. Michael, lui, souriait gentiment. Si ça pouvait rendre le sourire à la préfète cela le ravirait !

En entendant une voix masculine, je relevai la tête et vit que c’était Michael, il me demanda si j’allais bien, ce qui n’était pas tout à fait le cas. Il me sourit néanmoins, s’en doute pour me réconforter, mais je ne voyais pas se sourire comme une réconfort quelconque.

Je…, tu sais tu n’es pas obligé d’être gentil avec moi, lui dis-je sans vraiment, savoir pourquoi, je lui disais ça.

Mon dos me faisait mal, c’était peut-être cette douleur, qui me faisait dire des bêtises, je le regardais encore, quand je me relevai doucement, pour me tenir en face de lui.

Je suis désolée, je ne sais pas pourquoi je t’ai dit ça, lui dis-je en le regardant, je vais bien, ne t’en fais pas pour moi…, j’ennuie tout le monde avec mes problèmes, lui dis-je en esquissant un petit sourire.

Je ne savais plus vraiment, sourire, la tristesse avait prit une grande partie de mon cœur, depuis que Drago m’avait oublié. Je regardai cependant Michael qui voulait m’aider et qui me souriait comme pour m’inciter à lui sourire. Je voulais lui rendre ce sourire qu’il me tendait et pourtant impossible, pour sourire, il fallait être heureuse et j’étais tout le contraire. J’aurais voulu m’enfermer quelque part et pleurer en silence mais ça aurait été de la lâcheté. Alors je regardais Maichael entrain de me sourire, dans sourire, qui pourrait faire fondre n’importe qui d’autre sauf moi. Michael ressemblait à un ange tombé du ciel, qui faisait ses premiers pas sur terre pour sauver des vies sans vraiment savoir comment s’y prendre.

Bien que ne connaissant strictement rien à l'amour, la tête que faisait Aelita faisait penser à toutes ces héroïnes de roman éperdument amoureuses d'un garçon qui n'était pas le bon. Peut-être que son problème était tout autre : décès, maladie, mais Michael, cet éternel rêveur s'en tint à sa première supposition.

"J'aime bien être gentil avec toi. Toi tu es bien gentille avec moi"

Elle n'était pas non plus obligée d'être gentille avec lui, pourtant elle l'était. Michael avait moins vu Mlle Stones que sa Mlle Toppinen, mais il pouvait affirmer que toutes les deux étaient très gentilles à leur manières. Les deux premières personnes à agir ainsi avec lui en tous cas.

Le sourire de Michael tomba et se changea en expression rêveuse. Il aurait voulu la consoler, lui faire plaisir, mais il ne savait pas. Elle pouvait pleurer devant lui, Michael resterait là pour l'écouter pleurer.

Elle ressemblait à Juliette. Comme dans l'histoire de Shakespeare, comme dans la musique de Berlioz. Un visage de petite fée, toute jeune et pourtant déjà si triste. Roméo était-il dans le même état ? Mais peu importe le Roméo, Michael n'aimait pas cette histoire. Cette histoire finissait mal et faisait du mal à tous.

Michael regardait la jeune fille. Il aurait voulu lui toucher le visage, mais ne le fit pas. Ils étaient à quelques mètres de la salle sur demande. Si elle aimait la musique autant que Mlle Toppinen, il pourrait peut-être lui changer les idées.

"Est-ce que tu connais Berlioz ?" lui demanda-t-il en souriant à nouveau.

J’entendis alors Michael me répondre qu’il aimait être gentil avec moi, parce que j’étais gentille avec lui, on ne c’était pourtant vu que deux fois… C’était vrai que je ne m’étais pas montrer désagréable avec lui, d’ailleurs je n’étais pratiquement jamais désagréable avec qui que ce soit. Mon seul défaut était que je parlais trop, pour une femme du monde c’est inconvenant, mon père n’arrêtait pas de me répéter cette phrase.

Puis, il me parla de Berloz, j’aurais voulu lui demander si il parlait du chat ou du virtuose, pour plaisanter un peu, mais je n’avais guère le cœur à rire. Alors je soupira et le regarda droit dans les yeux.

Oui, je connais, dis-je en me frottant les phalanges.

A partir de mes quatre ans, mon père voulait absolument que j’apprenne à jouer d’un instrument, ma mère proposa alors le piano. Chaque jours jusqu’à l’âge de huit ans, je répétais sans cesse faisant des gammes, jusqu’au jour fatidique où mon père énervé entra dans la pièce et referma le couvercle sur mes doigts. Depuis, je n’ai plus jamais touché un piano, mais j’écouté par contre tout les grands compositeurs.

Elle connaissait Berlioz... C'était rare de connaître ce compositeur à 11 ans mais Michael n'en fut que plus enchanté.

"Est-ce que tu veux en entendre ?" lui demanda-t-il avec tout le sérieux du monde.

Michael ne voulait pas qu'elle lui parle de ses malheurs, il voulait juste lui faire plaisir et la soulager un peu. Si elle ne voulait pas en parler c'était son problème. De toute façon, Michael n'était pas psychologue et il aurait été bien en peine de la conseiller. Surtout s'il s'agissait d'amour, ses seules références étaient littéraires, mais lui même, le seul amour auquel il avait jamais gouté, c'était la musique...

Il se releva et passa trois fois devant la salle sur demande... La porte apparut, le piano était derrière et le coeur de Michael se remit à battre la chamade. Il se retourna une dernière fois vers Mlle Stones. Si elle voulait le suivre, elle était la bienvenue. Michael s'engouffra dans la salle et fut surpris de la voir différente de la dernière fois... Moins éclairée mais plus spacieuse. Une grande différence aussi, une bibliothèque de partition. Le coeur de Michael manqua un battement quand il vit tous ces morceaux qu'il n'avait jamais joué couchés sur papier.

Il n'avait jamais joué le morceau de Berlioz auquel il pensait d'ailleurs... Il regarda les partitions et attrappa celle qu'il cherchait. En la feuilletant, il trouva qu'elle sentait bon le vieux papier. Des chaises étaient disposées dans la salle, pour un éventuel "public". Si Stones voulait entrer, la porte lui était grande ouverte et c'était avec plaisir qu'il lui jouerait de la musique. Sinon il respecterait son choix. Et puis pour le moment, le nez dans sa partition, il était retourné quelques instants dans ses pensées.

[Salle sur Demande]

Michael brûlait d’envie de lui jouer du Roméo et Juliette. Cependant il n’avait jamais joué la version « piano » de l’œuvre et malgré la partition claire qu’il avait entre les mains, il était certain de ne pas y arriver du premier coup. Pourtant il se voyait mal jouer autre chose alors qu’il avait l’incarnation vivante de Juliette sous les yeux. Est-ce qu’il oserait chanter ? Non…

Michael ouvrit la partition du « bal des chevaliers », un morceau prenant et entraînant. En l’entendant, on pouvait presque s’imaginer au bal et Michael jugea ce morceau bien pour commencer. Il lut la partition deux fois sans relever la tête s’imprégnant des notes, et visualisant les accords du piano.

« Je n’ai jamais joué ce morceau… » dit-il pour prévenir Mlle Stones de ses futures maladresses.

Il releva ses yeux bleus et aperçut un métronome. Parfait, ça allait lui servir pour le rythme. Il remonta la petite clé, régla le rythme de l’appareil moldu qui se mit à danser en rythme et Michael plaça la partition sous ses yeux. Il espérait ne pas faire trop de fautes, même si elles étaient inévitables et il s’élança.

Le commencement fut plutôt laborieux. La main droite de Michael jouant parfaitement les notes, quoi que un peu lentement par rapport au rythme mais la main gauche avait du mal à suivre. Toutefois, il ne se permettait pas de s’arrêter plus de 2 fois sur une faute, pour ne pas rendre l’écoute trop désagréable. Rapidement, il se familiarisa avec le rythme et l’atmosphère de la musique, même si cela ressemblait encore beaucoup à du déchiffrage.

Arrivé au bout du morceau, Michael avait chaud. Il savait que s’il le rejouait une nouvelle fois, il ferait considérablement moins de faute et donnerait plus de vie à son morceau.

« Je… j’essaye encore ! »

Peut-être restait-elle l’écouter par politesse pure tout simplement, mais si elle patientait encore un peu, elle serait récompensée de sa patience. Après Berlioz, il pourrait lui jouer ce qu’elle voulait, mais il voulait arriver à bout de ce morceau. Il y travaillerait sans relâche jusqu’à le connaître par cœur et dans une semaine, il serait capable de le jouer parfaitement. En attendant, comme il n’était pas certain qu’elle revienne une deuxième fois l’écouter jouer, il souhaitait lui proposer juste cette deuxième écoute, moins hasardeuse.

Michael frôla les touches du bout des doigts puis pris la décision d’éteindre le métronome dont le tic tac commençait à devenir gênant. Il remit sa partition à la première page et recommença.

Il s’imaginait pianiste au bal des cavaliers, et Juliette était là, presque en face de lui. Ca ne servait à rien de la regarder puisque c’était de Roméo dont elle était amoureuse. Pourtant elle était si belle que la tentation était grande. Michael rejoua le morceau, se trompant peu et parvenant à rattraper aisément ses maladresses. L’ambiance était changée par rapport à la première fois qu’il avait tenté le morceau.

Les doigts s’enfonçaient dans les touches et Michael était en train de vivre ce bal à l’intérieur de sa tête. Un bal somptueux, digne des plus grands… Est-ce que Mlle Stones faisait de même ? Elle ne devait pas connaître ce morceau ou peu… Et même si elle l’avait déjà entendu, c’était peu probable qu’elle le reconnaisse… Si elle savait à quel point Michael pensait à elle comme à Juliette serait-elle vexée ?

Pourtant elle avait tout de Juliette. Un visage fin, un regard profond pour une fille de son âge, des cheveux impeccablement coiffés tombant en cascade sur ses épaules. Il lui manquait le sourire, peut-être l’avait-elle eut avant, mais elle semblait l’avoir perdu.

*Est-ce qu’elle est déjà séparée de Roméo ?*

Le morceau s’acheva sur un point d’orgue que Michael laissa durer et il ôta les mains du piano. Est-ce qu’elle avait reconnu ? Il brûlait de lui demander. Elle le trouverait sûrement impoli et indiscret s’il lui dévoilait le fond de sa pensée, mais Michael ne s’en souciait pas. Il était de nature spontanée et plutôt franc. Quand il parlait, c’était pour livrer ses pensées en intégralité, sans vraiment se soucier des conséquences.

« Est-ce que tu connais ce morceau ? » lui demanda-t-il dans un sourire.

Michael venait de finir de jouer son bal à Mlle Stones… Il avait toujours aussi chaud, et était toujours aussi heureux, si ce n’est plus car il jouait du piano. Il ne lui en fallait pas plus…

En tournant la tête, Michael fut surpris de voir sa Juliette assise juste à côté de lui. Il ne sursauta pas… Il sursautait rarement puisqu’il gardait toujours un pied dans son monde plein de rêverie. Mais là il était surpris de la voir aussi près de lui, elle voulait sûrement voir ses mains pendant qu’il jouait, souvent les gens aimaient voir les mains du pianiste. Lui même aimait bien quand c’était un autre que lui qu’il jouait. Il comprenait donc tout à fait qu’elle se soit mise ici, même si à son avis on entendait mieux le son des chaises.

Michael souriait toujours. Un sourire franc, presque un sourire « d’imbécile heureux » en fait… toujours accroché à ses lèvres dans presque toutes les circonstances…

Mlle Stones secoua la tête négativement pour répondre à sa question tout en baissant les yeux. Michael voulait lui parler de Berlioz, lui raconter l’histoire de la chanson. Pour une fois qu’il pourrait parler musique avec quelqu’un… Avec l’incarnation vivante d’un de ses personnages de roman. Il ne pouvait pas dire préféré car il les aimait tous, trouvant même de bons côtés aux méchants. C’était comme ça dans le monde merveilleux de Michael !

« C’était Roméo & Juliette…»

Il guettait une réaction, comme si elle allait dire le plus naturellement du monde « mais Juliette c’est moi ! » et lui, il répondrait « je le savais », et ils riraient tous les deux et lui l’écouterait parler avec attention de Roméo… Il n’écoutait pas les gens parler en général, mais si on lui racontait une histoire qu’il aimait : si il pouvait entendre parler d’amour par Juliette, il écouterait de toutes ses oreilles, bien que n’y connaissant rien à l’amour, il connaissait ce classique et comprenait la profondeur des sentiments de Juliette.

« Tu ressembles à Juliette ! »

Remarque signée Michael, aucune préparation, remarque sur le ton de la conversation, remarque complètement déplacée qui était susceptible de faire plaisir comme de faire de la peine… Il ne pensait pas à ça. Quiconque aurait voulu lire ses pensées n’auraient pas compris grand chose. Beaucoup de musique et d’image, mais quand une reflexion lui venait en tête, il la disait spontanément. Il n’avait rien à cacher.

Il regardait Juliette, heu… Mlle Stones, sa beauté malgré sa jeunesse et ses yeux qui avaient l’air d’avoir déjà tellement pleuré…

Puis il détacha son regard, reportant son attention sur sa partition. Il la prit et la posa sur le haut du piano. Michael ensuite se leva rapidement et alla chercher la suivante. Toujours Roméo et Juliette et il la feuilleta rapidement, se jouant la musique dans la tête, ne regardant plus Mlle Stones le temps qu’il consacrait à sa partition. Suivant les notes du doigt et remuant de manière presque imperceptible les lèvres.