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 |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres

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Ξ Sujet: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres   |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres EmptyDim 6 Avr - 23:42

    _Oh ! Amanda tu nous quittes déjà ?! il n’est que 23h !

    _Oui Mélinda, je vais rentrer il est bien assez tard !

    _Bon et bien j’espère que la prochaine fois tu te joindras à nous au côté de ton époux !! Comment s’appelle t il déjà ?!

    Ce fut sur ces « joyeuses » paroles et sans prendre la peine de donner le prénom de son époux qu’Amanda transplana pour le Kent…Son époux…elle préférait de loin qu’il ne l’accompagne pas, elle préférait de loin que tous ignorent quel homme il était devenu. Ainsi c’était encore une fois seule, qu’elle quittait un diner mondain, diners auxquels la jolie brune était régulièrement conviée depuis déjà quelques mois. Et il était évident que pas une seule fois elle n’en avait parlé à son époux, comme pas une seule fois elle avait évoqué le fait qu’elle passait la grande majorité de son temps en compagnie de son frère, qui n’était autre que l’un de ceux contre qui Aaron se battait, soit un mangemort. Comment l’aurait il pris ? Comment aurait il seulement pu comprendre qu’elle ait un jour trouvé refuge près de tout ce que lui haïssait ? comment aurait il pu comprendre qu’elle aimait passer ses soirées dans ce milieu de sang pur où l’on parlait politique et argent ? Mais, Amanda ne lui demandait pas son avis, elle se moquait bien de savoir ce qu’il penserait du semblant de vie qu’elle se reconstruisait, elle se foutait de savoir comment l’orgueil de son époux réagirait face à ses agissements et surtout face à ses fréquentations.

    Ainsi ce soir, n’était qu’un soir parmi tant d’autres où Amanda désertait la demeure familiale afin de se joindre au Beau Monde, rire et s’amuser. Durant ce temps là, la jolie brune laissait sa fille à une nourrice et elle prenait soin de rentrer vers 22h afin de libérer la nourrice…en somme ce soir elle était en retard. S’inquiétait elle de croiser son époux ? non elle savait qu’il ne serait probablement pas là à son arrivée, certainement encore fourré dans un bar quelque conque à regarder et bavasser avec une bouteille de Whisky. Mais Amanda tenait simplement à rentrer à 22h car elle travaillait le lendemain et qu’elle désirait également libérer la jeune femme qui gardait sa fille, à une heure convenable. Une soirée à rire et sourire sans cesse, faisait oublier à la jolie brune les difficultés du quotidien et lui permettait ainsi de s’éloigner de la réalité oppressante. Une soirée durant laquelle elle avait la sensation de s’évader, de penser à autre chose…un beau rêve dont elle aurait aimé ne jamais s’éveiller…Mais pourtant, c’était Mélissa qui la sortait de ce rêve, Amanda se rappeler chaque soir où elle sortait qu’elle se devait de rentrer chez elle…tout simplement pour pouvoir venir embrasser sa fille.

    De ce fait, lorsqu’Amanda apparut dans l’allée, elle fut soucieuse de se demander si sa fille serait encore éveillée pour lui donner un baiser. Elle s’en voulait presque de rentrer si tard, se refusant à priver sa fille unique de sa mère comme elle l’était de son père. Sa cape d’un émeraude profond virevoltant au rythme de ses pas gracieux, Amanda accéléra le pas pour rentrer chez elle, continuant à remonter l’allée bordée de chênes qui menait à la vieille demeure. Enfin elle poussa la lourde porte d’ébène et déposa sa cape sur le porte manteau alors qu’en ôtant ses gants noirs elle montait d’un pas rapide au première étage afin d’y retrouver sa fille et la nourrice. A son grand soulagement, Mélissa ne dormait pas, la jeune fille lui racontant, probablement, une énième histoire. La fillette ne tarda pas à apercevoir sa mère dans l’encadrement de la porte, sa silhouette féminine superbement vêtue d’une robe de soirée émeraude. La petite tornade brune sauta alors du lit pour venir embrasser sa mère avec tendresse.


    _Maman !! Anne me racontait l’histoire de l’hyppogrife ! tu veux écouter , hein ?!

    Amanda sourit à sa fille, elle adorait cette vivacité que Mélissa avait, cette joie de vivre qui pétillait dans son regard… Elle serait une jeune femme d’exception, Amanda en était sure, elle y veillerait soigneusement… Mais, alors qu’elle prenait sa fille dans ses bras, la jolie brune lui rétorqua calmement

    _Je crois que nous allons plutôt laisser Anne rentrer chez elle, Mélissa.

    Mélissa ne protesta pas, et la jeune Anne fut heureuse de pouvoir prendre congés. Ce fut alors Amanda qui prit la relève afin de coucher sa fille. La jolie brune n’était jamais plus heureuse que lorsqu’elle s’occupait de sa fille unique, elle était sa petit bout à elle, la seule qu’elle pouvait chérir à sa guise, sans aucune limite sans que jamais personne ne le lui reproche.

    _ Dis maman… pourquoi tu ressembles à une princesse le soir ?

    Amanda ne put que rire des propos si enfantins que lui tenait sa fille, il était vrai que pour une enfant de 5ans, vêtue ainsi, elle devait ressembler à l’une des princesses de ses contes de fées…Une princesse qui, comme dans les contes, ne prenait vie que la nuit. Ainsi, alors qu’elle remettait Mélissa au lit, la jeune femme lui répondit avec douceur, un sourire amusé au coin des lèvres.

    _J’étais à un diner avec ton oncle…et là bas, toutes les dames ont des robes de princesse, chérie. Allez maintenant au lit, il est tard, Mélissa.

    Mélissa acquiesça puis vint embrasser sa mère avant de se coucher docilement, la fatigue s’emparant d’elle et Morphée lui ouvrant, avec générosité, grand ses bras. Amanda se redressa en silence et elle demeura dans l’encadrement de la porte à observer sa fille quelques instants, avant de quitter la pièce pour regagner le salon dans un silence des plus profonds. Amanda soupira tout en jetant un regard circulaire à la vaste pièce. Elle était nostalgique lorsqu’elle rentrait chaque soir, car chaque soir, dans cette solitude qui la berçait, elle se rappelait un temps plus heureux où elle avait vécu ici…Une temps lointain et si dérisoire aujourd’hui. Les temps changeaient…le temps passait. Elle avait changé.
    Ce soir encore elle était seule, mais comme depuis déjà plusieurs mois, elle n’éprouvait plus rien, plus aucune tristesse…plus rien à l’idée de se retrouver une nuit encore toute seule. Peut être que dans quelques mois elle finirait par éprouver de la plénitude. Qui savait. Quoi qu’il put en être, sans prendre la peine d’oter sa robe de soirée, Amanda pris place dans l’un des imposants fauteuils de cuirs du salon, et elle prit une plume et un parchemin afin d’envoyer un courrier à son jumeau, qui attendait sa réponse pour son invitation à diner demain soir chez lui, avec Mélissa… Une réponse qui serait positive, car Amanda avait envi de voir son filleule nait il y avait de cela trois jours…Après tout il était là un joli moyen pour Amanda de jouer à la poupée et de se changer les idées et un moyen pour Mélissa de sortir de cette demeure et s’ouvrir un peu au monde qui l’entourait…
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Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres   |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres EmptyLun 7 Avr - 1:05

Les chances pour qu'Amanda et Aaron se croisent le soir, en effet, étaient infimes, presque inexistantes. Aussi, la jeune femme pouvait se permettre des rentrées de plus en plus tard chez elle qu'elle ne voyait pas le bout du nez d'Aaron avant le lendemain matin, si d'aventure il lui arrivait de le voir partir au travail sur les coups de 8 heures. Ce n'était pas tant les horaires de l'Auror qui le poussaient à revenir chez lui du Ministère plus tard encore qu'Amanda de ses soirées, évidemment, mais plutôt les petites virées qu'il s'accordait régulièrement, pour ne pas dire quotidiennement, juste après son boulot. Faire la tournée des bars en compagnie de pochetrons encore plus ravagés que lui, de braves piliers de bistrots qui le suivaient un peu partout tant qu'il lui restait des Gallions pour payer ses tournées, Aaron en était un fervent spécialiste pour baigner là-dedans depuis déjà quelques années. Il n'avait jamais clairement avoué à Amanda ce qu'il faisait de tellement important le soir après le travail, et le fait qu'ils se voient de moins en moins avait joué en sa faveur pour qu'elle évite de trop poser de question, mais il n'avait pas pu se voiler la face très longtemps. Sa femme n'était pas stupide et elle avait très vite remarqué l'état dans lequel il rentrait souvent chez lui, et si elle ne lui en disait rien, Aaron savait très bien ce que ça lui faisait. Mais il ne pouvait pas arrêter. Il ne voulait pas arrêter. La facilité avec laquelle ses soucis s'en allaient lorsqu'il buvait était trop séduisante, et habitué à décevoir Amanda, c'était de moins en moins difficile pour Aaron, malheureusement. Alors il ne faisait que nier la certitude qu'il avait quant au fait qu'Amanda savait sûrement d'où il rentrait en fait le soir, et il mettait de côté les regards de plus en plus noirs qu'elle lui lançait les rares fois où ils se rencontraient.

Bref, ce soir là n'avait pas dérogé à la règle, sinon qu'Aaron était relativement en avance sur son horaire et qu'il n'avait pas bu autant que les autres jours. Coïncidence ou pas, ses aigreurs d'estomac et ses douleurs au foie l'avaient momentanément rappelé à l'ordre pour la soirée, et il ne s'était pas saoulé jusqu'à en vomir. L'odeur de whisky autour de lui en était d'ailleurs beaucoup moins forte. Un léger mieux, n'est-ce pas, qui ne pouvait pas masquer le fait qu'il voyait déjà trouble et que sa démarche était assez maladroite...

Il était donc 22h20, à peu près, lorsque la carrure massive d'Aaron apparut à l'angle de Neptune's Alley. Il remonta la rue d'un pas lourd, son long manteau noir, typiquement Moldu, lui battant les mollets à mesure qu'il marchait. Mécaniquement, il comptait les maisons qui défilaient sur sa gauche, comme pour ne pas se tromper de porte, et à la sixième, enfin, s'engagea sur le petit chemin en gravillons. Ce n'est qu'une fois arrivé sur le perron, alors qu'il essuyait ses chaussures parfaitement sèches sur le paillasson, qu'il se rendit compte de la lumière allumée dans le salon.

Oh Merlin, qu'avait-il encore fait... Si Amanda l'attendait encore à cette heure là, c'est qu'elle avait quelque chose à lui reprocher, et Aaron n'avait pas eu le loisir de faire la liste de toutes ces choses là. Il fouilla rapidement dans sa mémoire en scrutant le salon par la petite fenêtre attenante à la porte, mais rien de très probant ne lui vint à l'esprit. Ca faisait déjà des mois qu'il n'avait plus vomi partout ou s'était endormi, ivre mort, sur le perron... Il n'avait pas oublié d'aller chercher Mélissa quelque part, non... Il avait bien ramené sa paye... Oh, il avait bien oublié de faire la vaisselle, mais Amanda n'en aurait pas fait cas si important pour l'attendre à cette heure ci dans le salon. Non, vraiment, il ne voyait pas ce qui avait pu la retenir comme ça... Peut-être un imprévu.

Dansant sur ses pieds, incertain devant la porte, Aaron se demanda s'il ne valait mieux pas ne pas entrer et plutôt attendre que sa femme se lasse et monte se coucher. Il n'avait pas envie de subir une énième scène de ménage cette nuit, sentant déjà venir la migraine, et l'idée même d'affronter le regard de son épouse à cette heure tardive le mettait réellement à mal. Oui, non, il allait plutôt attendre, quitte à y passer des heures sur ce patio humide à observer son chien et son regard idiot, attendre qu'elle parte au lit... c'est ce à quoi pensa Aaron avec force...

... Jusqu'à ce qu'il se mette à pleuvoir, violemment, dans une averse aussi imprévue qu'elle était à haïr. Jurant dans sa barbe d'une semaine ou deux, Aaron leva vers le ciel noir et nuageux un regard profondément mauvais, et les gouttes qui lui tombèrent sur le visage et dans les cheveux le dissuadèrent de rester là comme un poteau. Il préférait s'engager dans l'arène aux lions (ou plutôt à tigresse...) que de supporter de la pluie, n'était-ce pas courageux, hein?

Sans se soucier de ne pas faire de bruit en entrant, Aaron activa la clenche et pénétra dans le hall de la maison, ruisselant de pluie pour les quelques secondes pendant lesquelles il avait encore hésité. En soupirant, il se dirigea vers le salon, certain que de toute manière, Amanda l'avait entendu arriver.

Ses pas produisant un bruit merveilleusement élégant à cause de la pluie ('Smouik-Smouik!'), Aaron entra dans le salon en défaisant lentement son manteau trempé qu'il suspendit au porte-manteau, à côté de la belle cape d'Amanda (il s'était empêché de le déposer DESSUS, craignant que l'eau sur son vêtement ait fait rugir son éposue). Evitant son regard, Aaron s'ébouriffa les cheveux pour en chasser la pluie, et, se mouvant assez maladroitement sous le coup de la gêne et d'un début d'ivresse, alla s'asseoir sur le canapé, face à Amanda.

- " B'soir..."

De la main, il tâtonna sur le canapé à la recherche de sa chère télécommande, avant de se souvenir avec une nouvelle pointe de mauvaise humeur que la télé avait mystérieusement disparu... Levant son regard malade, il fouilla dans la pièce à la recherche de l'objet Moldu tellement aimé, au cas où Amanda lui aurait rendu par pure compassion, et ne le trouvant pas, ne put que soupirer, sans rien dire. Si sa femme avait déjà quelque chose à lui reprocher, autant ne pas lui donner d'arme supplémentaire.

Ce ne fut donc qu'à cet instant là, alors qu'il tournait ses prunelles délavées vers elle, qu'il se rendit compte de la tenue que portait sa femme.

Sa première impression fut une surprise totale, qui se traduit par un visage totalement hébété, les yeux écarquillés, la bouche légèrement entrouverte et incapable de prononcer un mot. Il la fixa sans comprendre, détaillant la jolie robe qui soulignait ses formes, se demandant même où elle avait pu acheter ce vêtement qu'il n'avait jamais vu. Un peu voûté en avant, il déposa les coudes sur ses genoux, se grattant le front en récupérant l'habituel masque d'indifférence qui le caractérisait si bien, allant jusqu'à s'interroger quant à la nécessité ou non de poser des questions là dessus à Amanda. Détournant légèrement le regard pour contempler sans entrain le mur en face de lui, il décida de faire un peu les deux... Surtout, surtout, ne pas l'énerver...

- " T'es... T'es allée quelque part?" fit-il d'un ton hésitant, maladroit, sa voix morne et rocailleuse ne s'élevant pas très haut pour ne pas réveiller Mélissa - si elle dormait déjà.

Remarquant au passage qu'Amanda écrivait - ah-ah, donc, elle ne l'attendait pas, c'était déjà pas mal - Aaron se détendit sur le canapé, sans trop se soucier de ce qu'elle faisait donc. Sûrement de la paperasse pour son nouveau boulot...

Avec des gestes sans vigueur, Aaron tira sur son t-shirt pour l'enlever, se retrouvant torse nu et les cheveux encore plus en désordre. Car après tout, si ce canapé était son nouveau lit, il avait bien le droit de se mettre à l'aise, hein?
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Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres   |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres EmptyLun 7 Avr - 10:52

    « Cher Thomas,

    La nuit se fera courte, mais la soirée fut un délice. Je fus heureuse de revoir Mélinda et davantage surprise d’apprendre ses fiançailles ressentes… nous qui la pension finir vieille fille. Qui sait finiras tu peut être un jour parrain. Je me réjouis déjà par avance de pouvoir assister à son mariage, un mariage qui risque fort d’être somptueux.

    Tu devines aisément que c’est avec plaisir que Mélissa et moi-même viendront diner dans le Whilshirt dès demain, je suis bien trop curieuse et exciter à l’idée de voir enfin mon filleul ! Par ailleurs excuse moi au près d’Elisabeth de n’avoir pu passer plutôt, mais mon travail m’a retenu bien davantage ces derniers jours. De plus, j’ose supposer que Père sera présent… et j’espère mon cher Thomas, qu’aucune esclandre n’aura lieu…car tu sais aussi bien que moi que Père et moi-même ne sommes guère en bon terme, ces jours ci.
    Enfin, c’est avec une infinie tendresse je te souhaite une agréable nuit et avec un infini plaisir que je te dis à demain.
    Ta bien aimée sœur,

    Amanda Lucinda »


    Alors qu’Amanda ponctuait sa lettre, elle daigna enfin relever son regard de cristal sur son époux, qui jusqu’alors avait été invisible à ses yeux. En effet, Amanda l’avait entendu rentrer, elle avait perçu ses salutations et ses questions mais elle n’avait en aucun cas pris la peine de lui répondre…Par manque d’habitude peut être, le manque d’habitude que de le voir rentrer si « tôt ». Plus encore la jolie brune savait pertinemment que si elle relevait son regard sur Aaron, elle n’y verrait que les marques indélébiles de l’alcool et ce elle tenait à l’éviter, sachant qu’encore une fois son cœur se serrait à cette vue. Ainsi, elle avait préféré le laisser invisible à elle, car lui rétorquer serait revenir à la réalité, sortir de son petit monde dans lequel elle s’enfermait chaque soir, pour revenir affronter son époux et leurs problèmes… et Amanda était lasse de ces confrontations, elle était fatiguée par cette situation interminable dans laquelle ils s’étaient tous deux perdus. Leur situation ne semblait avoir aucun issue, mis à part une issue fatale… Si Aaron ne changeait pas bien vite, Amanda ne tarderait à prendre la décision qui s’imposait de jour en jour, toujours plus fermement à elle…le divorce. Elle ne voulait pas en arriver là, mais elle en avait assez, assez de cette souffrance qu’il lui imposait par son égoïsme…assez de cette vie misérable qui la minait jour après jours, année après année….

    Toujours dans ce même silence de marbre, Amanda se redressa sans pour autant adresser le moindre regard à son époux, pas un bonsoir, pas un sourire…rien. La froideur était de mise car elle était désormais la seule protection qu’avait Amanda à sa disposition, pour empêcher les frasques d’Aaron de l’atteindre trop profondément. La jolie brune traversa le grand salon et s’approcha de la cage où une chouette somnolée. Doucement elle ouvrit la porte de la cage puis elle accrocha son parchemin avec délicatesse, à la patte de l’animal, avant d’ouvrir la fenêtre et de murmurer sa destination à l’animal…tout cela en persistant à faire de son époux l’homme invisible. Ce ne fut qu’une fois que la chouette hulotte, eut disparu sous la pluie qui se calmait peu à peu à l’extérieure, qu’Amanda daigna enfin reposer son regard d’acier sur Aaron. Ce dernier avait remarqué sa tenue et à son éternelle habitude il avait paru tout aussi glacée qu’à l’ordinaire…se contentant de demander avec une touche de curiosité si elle était sortie. Pensait il obtenir une réponse sincère de la part de son épouse ? Amanda avait elle seulement dans l’envie de lui répondre sincèrement ? Mais après tout, tout ce qui pouvait faire prendre conscience à Aaron qu’il ne faisait plus partie de sa vie, était bon à prendre.

    Ainsi la jeune femme revint vers son époux, elle prit sur le rebord de l’imposante cheminée, sa baguette en bois de rosier… et se refusant à bavasser avec un homme soul, elle n’hésita pas une seconde à l’asperger d’eau pour lui rendre une once de sobriété. Enfin, comme si elle n’avait rien fait, alors que son époux dégoulinait d’eau, Amanda reprit place avec grâce, en face de lui remettant posément quelques plis de son imposante robe émeraude avant de lui rétorquer avec un calme et une neutralité désarmants.


    _Bonsoir…quel sens de l’observation… oui je suis sortie, d’autres questions peut être ?

    Implacable…Amanda l’était, elle était glaciale comme si rien ne l’atteignait et elle observait son époux avec toute la déception qu’il lui inspirait par son attitude si puérile et lâche…Car oui il était lâche, il la fuyait et il fuyait leur fille, car il était bien plus facile pour lui d’épancher ses problèmes dans l’alcool, préférant de loin se détruire la santé et sombrer plutôt que de parler avec son épouse et tenter de résoudre leurs problèmes…Tant et si bien, que tellement agacée et déçue Amanda avait demandé, ou plutôt exigée, de faire chambre à part, elle se refusait à le voir et se refusait à l’entendre rentrer le soir ivre mort.

    Ainsi ce soir était un peu un cas particulier. En effet, Amanda ne côtoyait presque plus Aaron, elle le croisait de temps à autre dans la demeure, le matin parfois, mais il était on ne peut plus rare qu’elle le croise le soir ! Et davantage qu’elle parle avec lui…Car la jolie brune avait depuis déjà quelques mois abandonnée…elle avait abandonné tout espoir de pouvoir faire changer son époux, il ne pouvait plus changer, il ne le voulait pas. Alors que pouvait elle faire contre sa volonté ? elle en avait plus qu’assez de devoir lui faire des scènes, elle en avait plus qu’assez d’avoir à lui crier dessus pour tenter de lui faire prendre conscience de tout ce qu’il détruisait. De ce fait elle avait pris le parti de l’ignorer, par facilité. A quoi bon s’entêter dans un cause que l’on sait perdu d’avance ?! Alors elle sortait, elle voyait du monde et vivait sa vie de son côté, côtoyait à nouveau sa famille et se penchait de plus en plus vers la solution du divorce…plus réellement certaine d’aimer son époux. Il la décevait, elle l’avait cru plus fort, elle avait pensé qu’il pourrait surmonter la mort de leur fils…Mais Aaron semblait s’être abandonné à la dérision et autant qu’il se détruisait lui-même il la détruisait elle, et détruisait leur famille..Amanda refusait que leur fille paie le prix des erreurs de son père…Alors plus d’une fois, elle avait envisagé de confier leur fille à sa belle sœur, le temps peut être qu’Aaron comprenne que tout pouvait être bouleversé du jour au lendemain…que cette famille qu’il croyait stable malgré ses bêtises pouvait l’abandonner… Peut être que le départ de leur fille pour quelques temps, ferait prendre conscience à son époux, qu’elles avaient besoin de lui…Si cela ne fonctionnait pas…Amanda se déciderait alors à opter pour le divorce, réclamant bien évidemment la garde Mélissa, une garde qui lui était déjà acquise.

    La jolie brune avait perdu son regard sur son époux, elle l’observait, cherchant désespérément l’homme qu’elle avait épousé…et c’était à regret qu’elle ne le voyait nullement en l’homme qui se tenait face à elle…Il avait tellement changé et Amanda se doutait qu’il se foutrait du fait qu’elle ait pu passer sa soirée hors de la demeure, au même titre qu’il se foutait royalement de détruire tout ce qu’il avait construit ! Alors à quoi bon lui mentir ? oui elle était dehors, à un diner en compagnie de tous ces gens de la haute société magique, qu’il détestait tant pour leurs idéaux. Elle avait souri toute la soirée, dansé avec nombre de sorciers…en somme elle s’était amusée en tout insouciance se doutant que son époux n’en serait nullement affecté.

    Lorsqu’Amanda quitta ses pensées, son regard de glace se reporta dans celui d’Aaron et ce fut sur un ton neutre qu’elle reprit la parole, un ton si familier désormais, un ton dont Amanda ne se départageait plus depuis bien des mois...des années.


    _Demain soir nous ne serons pas présentes avec Mélissa…enfin on ne sait jamais que tu t’en rendes compte…je préfère te prévenir par avance.
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Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres   |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres EmptyLun 7 Avr - 13:09

Il l'avait espéré l'espace de quelques secondes, mais Amanda ne lui donna évidemment pas la satisfaction de lui répondre immédiatement. En fait, il put à peine capter le regard métallique qui le transperçait d'indifférence, car sa femme semblait faire tous les efforts possibles et imaginables pour ne pas lui donner une once d'attention. Aaron avait l'habitude de cette tactique, il avait l'habitude que sa femme passe près de lui sans le regarder, il avait l'habitude de lui parler sans jamais obtenir de réponse, car de tout cela, il lui avait de nombreuses fois rendu la réciproque. Aussi, l'Auror ne s'en formalisa pas, laissa tranquillement son épouse terminer sa lettre dans un silence profond, troublé seulement par les quelques aboiements du chien, dehors. Lorsqu'elle se leva pour aller attacher sa lettre à la patte de sa maudite chouette - Aaron n'aimait pas ces bestioles - lui ne la regardait plus, il était penché en avant et s'efforçait de retirer ses chaussures en baillant discrètement.

Alors qu'il allait de nouveau tenter de lancer sa question, avec en prime l'interrogation qui lui pesait sur le destinataire de sa lettre sans grand espoir de réponse, Aaron releva son regard éteint sur Amanda et fut destabilisé de voir qu'elle le regardait. C'était une preuve incroyable de l'amour malade de ce couple agonisant! Leurs regards ne se croisaient même presque plus...

S'il n'avait pas été certain qu'Amanda était en colère contre lui, il aurait risqué un petit sourire; Aaron se contenta donc de se passer la main dans les cheveux, une chaussure à la main et ses prunelles lagons ne quittant plus celles de sa femme, si intransigeantes. Presque inconsciemment, il se prit à la détailler, à la l'observer, à la dévorer des yeux, au final, scrutant son physique à la recherche d'un défaut inexistant. Il n'y avait pas à dire, il aurait toujours la fierté, l'honneur de se dire que sa femme était la plus belle du monde... Si au moins elle avait pu penser la même chose de lui... Aaron plissa légèrement les yeux en suivant les courbes généreuses de sa femme qui s'avançait vers la cheminée, remontant sur la chute de reins parfaite, sur les cheveux noirs qui tombaient en cascade, sur la peau opaline qui rendait terne tout autre chose à ses côtés. Avec un sentiment un peu étrange, l'Auror se demanda à quand remontait la dernière fois où il lui avait dit qu'elle était jolie, où il lui avait offert des fleurs, ce genre de choses qu'on faisait souvent dans un couple marié, n'est-ce pas? Mais à bien y réfléchir, ça datait d'au moins des années... Peut-être qu'elle était en colère contre lui à cause de ça? Peut-être qu'elle attendait juste qu'il lui dise...? Oh, c'était faire preuve d'une grande naïveté, mais l'espoir d'Aaron était simplement de l'apaiser, alors il ne risquait rien... Il la vit saisir sa baguette sur la cheminée sans s'en inquiéter, se souvenant au passage qu'il avait dans la poche de son manteau les invitations pour lui, Amanda et Mélissa à la petite réception qui se donnait au Ministère le lendemain - c'était certainement sa robe qui lui avait fait penser. Elle devrait apprécier, non?

- " En... En tout cas, t'es très bel..." commença Aaron avec la plus grande des maladresses, avant de se faire asperger d'eau.

Ce fut tellement soudain et innattendu qu'il coupa net sa phrase et resta raide comme un piquet sans songer à se protéger la tête. L'eau gifla son visage et son torse nu, clarifia légèrement ses pensées et le rafraîchissant avec excessivité. Trempé et dégoulinant, Aaron ne mit pas longtemps à faire le lien entre la baguette d'Amanda et le sortilège lanceur d'eau. Il se releva en un bond, ses vêtements trempés et son visage rendu furieux par le geste.

- " Nan, mais t'es folle! Qu'est-ce qui t'as pris?!" grogna-t-il sans oser la regarder.

Il se dégagea du canapé et de l'angle serré que la table basse formait avec lui, vacillant légèrement au passage. Aaron avait dans l'idée de prendre sa baguette dans la poche de son manteau pour se sécher lui-même, conscient qu'il serait proche de la folie d'espérer qu'Amanda s'en chargerait s'il lui demandait gentiment, mais il préféra s'arrêter à mi-chemin et se retourner vers elle lorsque sa femme prit enfin la parole. Malgré tous ses efforts, il frissonnait légèrement mais se refusa à trop le laisser paraître, se contentant de rester droit, les bras tombant de chaque côté de son corps, le visage neutre et même froid, et dégoulinant de la tête aux pieds de l'eau frigorifiante.

La dureté avec laquelle Amanda lui répondit ne l'étonna guère, et sûr que de toute façon, elle ne réclamait aucune vraie réponse de sa part, Aaron se tourna vers le porte-manteau, et tira enfin de son vêtement sa baguette magique ainsi que les trois invitations, un peu froissées. Il resta là quelques secondes à les regarder, trempant au passage allègrement la cape d'Amanda sans même s'en rendre compte, songeant qu'elle n'accepterait plus à présent qu'il l'avait qualifié de folle. Oh, et puis elle faisait ce qu'elle voulait... Lui, de toute façon, n'avait pas vraiment envie d'y assister, à cette réception... Ce genre de mondanités n'était pas pour le séduire. Et puis si elle ne voulait pas qu'il s'énerve contre elle, elle n'avait qu'à pas lui lancer de l'eau dessus, voila!

Grelottant légèrement, Aaron s'extirpa difficilement de ce genre de pensées sombres et passa la baguette sur à peu près tout son corps, pour se sécher. Il n'y avait pas à dire, le jet d'eau remettait les idées en place, mais de quelle façon...! S'avançant droit vers le canapé, Aaron rejeta le sort pour sécher les housses du divant, et le reste de ses vêtements, par terre. Face à sa femme, il put donc se rasseoir et la fixer à loisir, laissant tomber sans douceur sa baguette et les invitations sur la table basse. Le visage renfrogné, il s'aprêtait à reparler quand Amanda le surprit en prenant elle même la parole.

Comment put-il vraiment réagir à ça? Grattant distraitement le bras du canapé, Aaron la regardait sans exprimer quoi que ce soit sur son visage buriné, barbu, presque pensivement. Elles n'allaient pas être là... Avait-il seulement le droit de demander pourquoi sans risque d'être une nouvelle fois aspergé? Il baissa les yeux, comme un gamin pris en faute devant sa mère, et se contenta de hausser les épaules dans une déception aussi curieuse que venant de lui, elle était étonnante.

- " D'accord..." répondit-il seulement en se frottant les paupières d'un geste las.

C'était juste qu'il s'était un peu habitué à la vision de la petite famille Millers à la réception du Ministère... Ca aurait pu être drôle, finalement. Il se souvenait avoir déjà assisté à ce genre de soirées, trèèès longtemps auparavant, lorsqu'ils étaient jeunes... S'il avait bien grogné pour mettre un smoking, il se rappelait surtout que la soirée avait été amusante et qu'Amanda avait beaucoup apprécié... Puisqu'il n'avait même plus le droit de lui dire qu'elle était belle, il avait au moins espéré pouvoir l'inviter de lui-même là-bas... Pour lui faire... Umpf... Plaisir.

Il redressa légèrement la tête, sans la regarder, et tira vers lui les trois pauvres invitations qui devaient faire pâle figure face à celles qui devaient convier Amanda à des dîners extravagants. Comment battre ça, hein? Silencieusement, il les déchira, envahi puissamment par l'image qu'il déchirait là bien d'autres choses que de simples morceaux de papiers. Il les laissa retomber sur la table avant de s'adosser complètement à son canapé, et de rouvrir les yeux pour les planter dans ceux de sa femme.

- " Tu t'es amusée?" demanda-t-il à voix basse.

Aaron n'était pas vraiment conscient que cette question pourrait être très mal tournée dans l'esprit blessée de sa femme, mais lui voulait simplement savoir par sincère intérêt. Après tout, il avait convenu depuis longtemps avec lui-même qu'il laisserait sa femme s'amuser et faire tout ce qu'elle voulait pour palier aux souffrances qu'il lui causait.

Un petit temps de silence, avant d'ajouter:

- " C'est quoi ce que vous faites, demain?"

Elle avait bien demandé s'il avait des questions, hein...? Il en avait des tonnes, comme ça, mais pour ne pas asticoter encore plus l'état sous tension de sa femme, il avait préféré en sélectionner seulement quelques unes, les plus importantes à ses yeux... Keuf keuf...

Dégageant de côté ses affaires qui s'entassaient sur le canapé, Aaron considéra la petite étendue où il allait encore devoir dormir, limite à l'envers à se tordre les côtes parce qu'elle ne supportait plus sa présence dans les mêmes draps qu'elle. Se passant la main sur son torse tendu et musclé (Cool ), Aaron se força à poser la question qui le hantait depuis déjà des semaines, avec une faiblesse et un ton si neutre, puisque déjà préparé à la réponse négative qui allait derrière. Il leva même son regard sur elle, pensant qu'en plus, en tant que mari... Hé bien, il y avait peut-être des choses qu'il avait envie de faire avec elle le soir et dont il était l'heureux légataire, merci bien! (Nan, vous voyez pas? Vraiment pas? OBSEDES!)

- " 'manda... Je peux dormir avec toi ce soir?"
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Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres   |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres EmptyLun 7 Avr - 16:29

    Après avoir laissé un silence de marbre s’installer dans la pièce, offrant à son époux l’indifférence qu’il lui déléguait si souvent, ses prunelles d’aciers se posèrent enfin dans celles d’Aaron. Autrefois elle pouvait se perdre dans ce regard, ne plus penser à rien, autrefois dans ce regard, elle se sentait capable de refaire le monde, de le façonner à leur façon…A travers les prunelles de son mari, il fut un temps où elle se sentait aimée, où elle voyait dans ses yeux toute la tendresse de son amour… Mais ce soir, comme bien d’autres jours avant cela, tout ce qu’elle pouvait voir dans le regard de son époux ce n’était autre que les désillusions qu’elle éprouvait et l’amertume qu’elle ressentait. Amanda ne parvenait plus à percevoir autre chose dans ce regard vide qui caractérisait désormais son époux…Le regard d’un homme qui semblait avoir cessé de se battre, qui semblait ne plus rien attendre de la vie et à 34 ans, Amanda trouvait cela détestable et regrettable…surtout qu’il aurait du se pousser à surmonter tout cela, pour elle…pour eux. Et pourtant, par Merlin, elle avait essayé de redonner à son époux le goût de l’existence ! Elle aurait aimé lui sourire encore et encore. Elle aurait aimé pouvoir lui murmurer sans fin, qu’elle l’aimait…mais tout cela semblait si loin aujourd’hui, si impossible si inaccessible…

    Le cœur lourd, comme à chaque fois qu’elle posait ses iris de cristal sur son mari, Amanda le laissa la détailler à sa guise. Elle le laissa l’observer sans pour autant prendre garde à cela. Pourquoi l’observait il de la sorte ? ouvrait il les yeux ce soir ? Se disait il qu’il avait toujours une épouse, une épouse qui elle continuait à vivre dans le monde présent ? Il était un peu tard pour prendre conscience de cela…Un peu tard pour réaliser qu’il avait une épouse ravissante qui aurait aimé tant lui donner, mais qui avait désormais abandonné. Amanda, aurait souhaité en faire autant, le contempler à sa guise et se dire qu’elle aimait toujours autant cet homme, qu’elle en était toujours autant raide dingue qu’au premier jour et que leur mariage avait été la meilleure chose qu’il soit au monde…qu’elle avait fait le bon choix, qu’Aaron valait mille fois l’avenir que lui avait arrangé sa famille…qu’il était toujours aussi beau et que le moindre de ses sourires l’auraient encore fait fondre sur place… Mais malheureusement pour Amanda depuis déjà bien des mois, elle avait réalisé qu’elle avait probablement tout donné à son époux et qu’aujourd’hui elle ne pouvait que reprendre et regretter amèrement ce mariage qui la menait à sa perte. Pourtant au fond d’elle-même elle savait qu’elle ne pourrait jamais véritablement cesser de l’aimer, mais pourtant elle savait aussi qu’en continuant ainsi elle ne pourrait que souffrir davantage et Amanda se refusait à souffrir encore.

    Amanda ne se rappelait plus même à quand remontait la dernière fois où elle avait eu une conversation réjouissante avec Aaron, elle ne se rappelait plus de la dernière fois où il l’avait complimenté et elle ne se rappelait même plus de la dernière fois où il lui avait offert un sourire…Et pourtant elle aimait tant le voir sourire autrefois… Amanda sentait les prunelles de son époux posées sur elle et qui la dévoraient à chaque seconde. Elle aurait tant aimé savoir ce qui se passait dans l’esprit d’Aaron. Mais Amanda préféra chasser tout cela de ses pensées et rendre à Aaron un esprit lucide en l’aspergeant d’eau dans un mouvement nonchalant de sa baguette sans même crier garde et ainsi sans même qu’Aaron, autant auror qu’il soit, n’ait eu le temps de se protéger de l’eau glacée..A ce même instant il allait lui faire un compliment…mais un compliment qui aurait été des plus mal venu car Aaron était soul !

    Reprenant place dans un fauteuil avec une grâce naturelle et un calme déconcertant, Amanda ne broncha pas lorsqu’ il la traita de folle…au moins il était redevenu lui-même c’était l’essentiel. Etait elle folle ? Pas le moins du monde…malgré qu’après tout ce qui lui était arrivé elle aurait probablement pu le devenir. Mais non, elle était parfaitement consciente d’elle-même et si elle venait de lui envoyer de l’eau à la figure ce n’était que dans le seul but de voir réapparaitre, au moins le temps d’une conversation, l’homme qu’elle avait épousé…et voyant qu’Aaron fuyait son regard, elle en conclu qu’il savait parfaitement pourquoi elle venait de faire cela…


    _J’espère que tu as retrouvé une once de lucidité…

    Amanda avait repris la parole toujours avec ce même ton trop calme et elle avait à nouveau tourner son regard vers son époux trempé et frigorifié qui tentait à grand mal de se sécher comme il le pouvait. Elle savait son geste compréhensif et Aaron savait qu’elle ne recommencerait pas, malgré qu’elle se fasse implacable envers lui, elle n’aimait pas pour autant le martyriser ! La jolie brune déposa alors sa baguette sur le fauteuil et suivit Aaron du regard alors qu’il se réinstallait face à elle en déposant à son tour sa baguette ainsi que trois bouts de parchemins , dont elle ignorait l’origine et auxquels elle ne préféra ne pas toucher, sur la table basse du salon… Aaron était imprévisible et Amanda préférait de loin qu’il la mette lui-même au courant du contenu des parchemins…elle espérait fortement qu’il ne s’agissait là, pas de trois mauvaises nouvelles ! Elle n’était pas d’humeur à entendre des mauvaises nouvelles…elle n’avait pas envie d’entendre des mauvaises nouvelles ! Mais, elle savait son époux bien incapable de la préserver de quoi que ce soit et pour ce, Amanda s’attendait à tout !

    Après lui avoir annoncé qu’elle ne serait pas présente demain soir et que leur fille non plus, Aaron eut alors une bien étrange réaction…une réaction qui surpris pour le moins Amanda. Habituée à son indifférence la plus totale, elle ne s’attendait en rien à percevoir du regret dans le regard clair de son époux ! Du regret ?! elle se demanda un court instant si elle n’avait pas complètement rêvé…mais elle réalisa bien vite qu’elle ne s’était pas trompée et que dans le regard de l’auror avait brillé l’espace de quelques instants une pointe de remord. Amanda sentit son cœur se serrer, lui aurait fait mal, ou bien causé une peine quelque conque ? Amanda s’y refusait clairement, malgré qu’elle ne soit pas des plus aimable et tendre, elle se refusait à faire souffrir son époux pour la simple et bonne raison qu’elle refusait qu’il puisse ressentir ce que lui-même la forçait à ressentir. Le remord envahit Amanda, mais rien ne transparaissait sur son visage de porcelaine, jusqu’à ce que son regard azuré en vienne à exprimer de l’incompréhension lorsqu’Aaron déchira les trois petits bouts de parchemins…Qui avait il dont de si important demain soir ?! Pourquoi réagissait il ainsi ?! Amanda ne se rappelait pas avoir oublié quelque chose…aucune promotions à fêter, aucun anniversaire, encore moins celui de leur mariage qu’Aaron avait oublié depuis bien des années…alors qu’était ce ?! Amanda décida d’en avoir le cœur net et elle se releva lentement pour récupérer les miettes de parchemin tombées sur la table. La jolie brune fronça légèrement les sourcils et dans un mouvement de baguette elle recolla le tout… Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant les invitations et elle en voulu à Aaron d’avoir pensé dans sa petite tête qu’elle préférait ne pas l’accompagner !

    Depuis bien des années maintenant, ils n’avaient pas assisté à l’une des soirées données par le ministère, la dernière à laquelle Amanda s’était montrée au bras de son époux, revenait à lorsqu’elle était enceinte de James… soit cela remontait à des temps bien plus glorieux… Mais Amanda se rappelait aisément comme elle avait apprécié passer cette soirée en la compagnie d’Aaron, rien que la préparation pour y aller avait été un plaisir ! Elle se revoyait encore tenter de faire le nœud de cravate de son époux, qui n’avait de cesse de bouger en tous les sens tellement il détestait l’idée de ressembler à un pingouin ! Elle se rappelait de leurs sourires réciproques, des danses qu’il lui avait accordé… cette soirée avait été un délice et Aaron pensait l’en priver demain soir car il estimait qu’elle avait mieux à faire… Il avait tout simplement aucunement le droit de décider pour elle…Et il n’avait pas le droit de si mal la connaitre !
    Amanda lui lança alors un regard assassin avant de lui renvoyer les invitations sur les genoux et de reprendre sur un ton qui laissait transparaitre sa colère


    _Est ce si dérisoire pour que tu ne trouves pas nécessaire de me le proposer ?

    Alors qu’Amanda l’interrogeait du regard, elle se retint à grand mal de lui envoyer sa main à la figure pour qu’il prenne un peu conscience des choses ! Elle ne prit pas même la peine de lui répondre, oui elle s’était amusée…oh oui elle avait ri, elle avait dansé, elle avait souri ! Cette soirée avait été des plus agréable et bien évidemment il n’était pas à ses côtés ! Pourquoi ? parce qu’il trouvait préférable d’aller se pencher sur un verre d’alcool !

    La jolie brune fit quelque pas dans la pièce, délaissant le regard de son époux, tentant de calmer ses nerfs. Aaron avait la fâcheuse tendance de l’agacer profondément par ses attitudes puériles ! Mais alors qu’elle continuait à marcher dans le salon, ses paroles lui échappèrent et elle rétorqua avec la plus grande sincérité à la question que lui posait son époux… une sincérité qu’elle aurait voulu s’épargner.


    _Nous dinons chez mon frère, Thomas et son épouse viennent d’avoir un petit garçon.

    Amanda ne réalisa qu’après ce qu’elle venait de dire…jamais clairement elle n’avait dit à son mari qu’elle côtoyait à nouveau sa famille et avouer qu’elle fréquentait Thomas revenait à avouer qu’elle côtoyait des gens bien peu fréquentable au point de vue de son époux…Plus encore évoquer la naissance d’un enfant n’était pas le sujet favoris du couple Millers…bien loin de là. Amanda s’en voulu d’avoir trop parlé et elle cessa aussitôt sa petite « promenade » dans le salon. Demeurant figée quelques instants, elle tourna enfin son regard sur son époux, se demandant quelle réaction elle aurait à affronter de sa part…

    Aaron observait son nouveau lit, se disant probablement que la place lui manquait et irrémédiablement Amanda attendait la question fatidique…mais une question qu’il n’osait plus lui poser depuis quelques semaines puisqu’il connaissait la réponse…la réponse qui était un grand NON ! Il avait mérité le canapé et il ne méritait pas de revenir dormir avec elle. Certes son absence lui était pesante et Amanda avait bien du mal à trouver le sommeil depuis qu’elle était seule, mais donner à Aaron la permission de regagner leur chambre reviendrait à faillir et lui démontrer qu’elle était encore trop faible pour lui refuser quelque chose…Et cela était tout bonnement impensable ! Amanda refusait de donner à Aaron une chose qu’il ne méritait pas. Ce fut alors, avec un léger soupire et un léger pincement au cœur qu’Amanda reprit la parole, doucement, la voix basse. Ses doigts fins jouant inconsciemment avec l'une de ses boucles parfaites qui s'échappait de son chignon faussement négligé.


    _ Mérites tu de dormir avec moi Aaron ? lorsque tu pourras m’affirmer que oui…alors peut être que je t’autoriserai à monter dormir avec moi…
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Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres   |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres EmptyLun 7 Avr - 22:54

Ereinté par une journée de travail sur le terrain et une soirée plutôt mouvementée, Aaron se passait continuellement les mains sur le visage, comme pour détendre sa peau tirée, repassant à de nombreuses reprises sous ses yeux cernés de fatigue. Penché en avant, comme avachi, il ne faisait guère bonne figure car il ne se dégageait de lui qu'une image un peu brute, un peu molle, pendu à son canapé.

Du coin du regard, il suivit le manège d'Amanda qui avait réparé les invitations, et déjà fatigué des conflits de ce soir, Aaron n'avait pas cherché à la retenir. En fait, c'était même avec une certaine curiosité qu'il guetta sa réaction lorsqu'elle lut les morceaux de papier rafistolés par ses soins, et avec une grande surprise qu'il la subit. Il s'était peut-être attendu (et même s'il s'en voulait) à ce qu'elle regrette ses paroles, qu'elle s'excuse dans un grand accès de miséricorde, qu'elle lui dise que finalement, elle irait avec lui et qu'ils s'amuseraient ENSEMBLE. Mais sa froideur, doublée de sa colère, lui fit froncer les sourcils. Il craignit même un instant de se faire gifler, idée qui avait du séduire Amanda un instant, et recula légèrement, comme par réflexe. On ne savait jamais, la brune avait de l'expérience dans ce domaine et les claques qu'elle lui réservait n'avaient pas la même intensité que les faibles tapes données à Mélissa quand elle faisait une bêtise...

Son regard furieux ne l'atteint guère, du moins en surface. Il se rajoutait simplement à la très longue liste, non exhaustive, des preuves de la haine qu'elle lui vouait jour et nuit, et Aaron songea avec une force peu coutumière qu'il était vraiment stupide d'avoir cru un instant qu'Amanda le laisserait dormir dans son lit. Lorsqu'elle lui jeta les invitations sur les genoux, Aaron les suivit du regard avant de les chasser d'un revers de la main, songeant qu'ils finiraient de toutes les façons déchirés dans la poubelle. Il ne se formalisa pas de ce geste qu'avait eu Amanda, mais quand elle prit la parole pour la harenguer un peu plus, il releva vers elle deux yeux métalliques.

- " Dérisoire? Evidemment que ça l'est!" marmonna-t-il d'un ton lourd, de sa voix si grave. "Du moins beaucoup plus que tes propres dîners où je ne suis pas invité. Ose dire le contraire...! C'est sûr que c'est pas le même monde, hein? Désolé si je reçois pas d'invitation pour des galas, comme toi..."

Un peu éconduit par sa propre colère, Aaron se frotta la nuque. Il était sûrement allé un peu loin, mais ne pourrait plus agraver son cas même avec la meilleure volonté du monde. Et puisqu'il allait devoir coûte que coûte dormir sur ce maudit canapé, comme le lui avait sympathiquement rappelé sa femme, autant lui donner un peu plus de confort.

L'Auror était donc en train d'arranger sa future couche pendant qu'Amanda faisait les cent pas dans le salon, dédaignant encore une fois sa présence. Etre traité comme un objet par la femme qu'il avait épousé avait longtemps, et profondément, blessé Aaron, mais depuis peu, il n'y faisait plus vraiment attention. L'alcool aidant...

Repoussant sans ménagement les quelques affaires qui traînaient encore sur le canapé, Aaron commençait à se laisser aller à s'allonger lorsque... Amanda prononça les mots qui fâchent... Mettant enfin un visage sur les êtres anonymes dont Aaron savait qu'ils accaparaient les soirées de sa femme, Amanda venait de reconnaître à voix haute qu'elle continuait de voir sa pourriture de frère. Il se figea, estomaqué, et tourna très lentement la tête vers elle au moment où elle captait son regard dans le sien.

Beaucoup de pensées se bousculèrent alors dans l'esprit d'Aaron. Dans un premier temps, il fut incapable d'y croire. Une partie de son esprit, celle qui se rapprochait le plus de son irraisonnabilité, criait à la traîtrise, à l'infidélité, presque. Amanda côtoyait des Mangemorts! Sa femme, sa femme qui vivait sous le même toit que lui et qui éduquait en solitaire leur fille voyait régulièrement des assassins et des mages noirs! Famille ou non, lorsque la face dégueulasse de ce chien de Thomas s'était enfin révélée au grand jour, Aaron avait clairement marqué son intention de couper court à toute entente entre lui et sa femme. Visiblement, l'autorité d'un mari qui passait plus d'heures à boire qu'à être avec elle n'avait pas le poids escompté.

L'allusion quant au fait que son frère jumeau avait LUI réussi à avoir un fils ne fit que l'énerver encore plus, attisant le brasier d'une haine qui ne s'était jamais éteinte. L'incrédulité dans son regard laissa place à une sincère colère, une nouvelle fois teintée de déception. Aaron voyait rouge, persuadé qu'Amanda cherchait à lui faire du mal en rappelant de vive voix que lui n'avait pas été capable de lui donner un fils sain. Il se releva en un bond, sans se soucier de sa tête qui lui tournait un peu, et s'avança vers Amanda pour la regarder bien en face. A un mètre, à peine, il la fixa un instant en silence, les muscles de ses mâchoires battant violemment comme s'il était en train de se mordre la langue pour éviter de parler, de crier trop vite. Son propre regard passait de l'oeil gauche à l'oeil droit d'Amanda, cherchant peut-être la lueur de la plaisanterie dans l'une des deux prunelles, qu'il ne trouva évidemment pas. Il se força à se calmer un peu avant de parler, car beugler sur Amanda n'arrangerait rien à cette histoire sordide.

- " Pourquoi ne m'as tu pas dit que tu le revoyais?" gronda-t-il en s'approchant encore un peu. "Tu sais très bien que c'est simplement l'affection stupide que tu lui portes qui a permis que je ne l'arrête pas une seconde fois. Mais j'ai fait ça avec ta promesse que tu ne le côtoierai plus jamais!"

La fin de sa phrase, sèche et mauvaise, s'était perdue dans un ton un peu plus élevé que les autres. Détournant un peu le regard, stupéfait que sa femme ait pu se remettre à parler à un frère criminel, il donna le change en se frottant les tempes où une veine de colère s'estompait progressivement. Mais il éclata de nouveau, laissant claquer ses bras le long de son corps, et l'image de l'homme-animal, saoul à en vomir, l'image de l'ivrogne incapable de faire quoi que ce soit, à demi-mort sur son canapé, avait momentanément disparu. Même sa voix s'était faite claire et sévère. Aaron avait repris possession de ce que sa condition d'Auror lui avait permis d'acquérir: du cran et un tant soit peu de pertinence.

- " Il est dangereux, Amanda!" lança-t-il en se saisissant des épaules de sa femme pour se pencher vers elle, afin que sa supériorité physique ne soit pas trop mise en valeur. "C'est un meurtrier! Je ne veux pas qu'il soit proche de toi!"

Aaron lui-même ne connaissait pas réellement le fameux Thomas auquel Amanda était si attachée, mais il en savait assez sur cette famille et sur les accusations qui avaient autrefois pesés sur cet homme pour se forger son jugement. Les personnages de sa trempe n'avaient pas leur place dans SA famille, ils n'avaient pas le droit de mettre en danger une femme qui, même si elle le détestait, ne méritait pas de mourir comme ça. Et puis s'il kidnappait Mélissa un jour, hein? Nièce ou pas, Thomas Collin n'en ferait certainement pas cure.

Se rendant peu à peu compte de la hargne qu'il avait là témoigné à défendre implicitement la vie de sa femme, Aaron papillonna légèrement et lâcha brusquement les épaules d'Amanda. Le souffle à présent irrégulier, il recula de quelques pas, son regard s'arrondissant pour se voiler un peu de malaise. Il était certain qu'elle n'allait pas bien réagir à ce genre d'attaques dirigées vers son cher jumeau, mais Aaron était prêt à tenir un véritable débat pour l'empêcher d'aller à cette maudite soirée, surtout si sa petite fille y était aussi conviée.

- " N'y vas pas." reprit-il plus calmement, persistant à la fixer droit dans les yeux. "S'il-te-plaît."

Sa voix s'était faite basse, et même s'il avait exagérément articulé ce dernier mot, il était presque inaudible dans le vaste salon, dominé par le tic-tac lancinant de l'horloge. Nouant ses mains au-dessus de sa tête, l'air infiniment morose, Aaron s'apprêta à recevoir les critiques acérées, les reproches et les gueuleries habituels mais se prépara aussi à les parer. Si Amanda allait voir Thomas demain soir, il serait là aussi.
Avec une patrouille d'Aurors.

Comme il était vexant, paradoxallement, de se rendre compte avec tant de soudaineté qu'Amanda préférait la compagnie de son frère et sa haute société à la sienne... C'est sûr qu'Aaron ne faisait pas partie de cette sphère mondaine et luxueuse... Il avait toujours été persuadé qu'Amanda s'en moquait parfaitement, de ça et de l' "impureté" de son pauvre sang mêlé, mais cette révélation choquante bouleversait complètement son point de vue. Amanda était une Sang-Pur, il ne lui fallait jamais oublier. Elle avait été habituée à ce statut de force, et peut-être que son Thomas réactivait le bourrage de crâne qu'elle avait subi pendant son enfance, à savoir qu'elle était supérieure aux Sang-Mêlés et aux Nés-Moldus. Aaron pensait qu'elle avait changé à son contact, et bénéfiquement, évidemment, mais son jumeau était un homme qui pouvait facilement changer cette donne tant il possédait de l'influence sur sa femme.

- " Pourquoi tu me l'as pas dit...?" murmura-t-il sans la regarder.
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Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres   |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres EmptyMar 8 Avr - 1:04

    Amanda n’en revenait pas…son époux la décevait toujours plus. Il n’imaginait pas une seule seconde qu’elle ait eu envie de passer du temps avec lui, il n’imaginait pas une seule seconde qu’elle avait envie de pouvoir à nouveau s’afficher à son bras, et ce Amanda ne le comprenait pas ! Comment pouvait il penser qu’elle voulait à ce point le délaisser ! La connaissait il si mal ? Amanda en venait à le penser…avec les années ils s’étaient perdus et finalement peut être ne la connaissait il plus… Elle avait de plus en plus la sensation de vivre aux côtés d’un inconnu…Un inconnu qui avait volontairement choisi de le devenir. Alors peut être était ce lui, lui et lui seul qui ne désirait nullement s’afficher avec elle ! Peut être était ce lui qui avait choisi de la délaisser pour elle ne savait trop quelle raison ! Amanda ne savait plus quoi penser et elle se demandait simplement si Aaron éprouvait encore quoi que ce soit, pour elle et pour leur fille.

    Mais ce ne fut en rien ce manque de compréhension qui blessa le plus la jolie brune… non ce fut les paroles que prononça Aaron sans ménagement et sans retenue aucune…Ainsi donc voilà ce qu’il pensait d’elle ?! Il pensait qu’elle préférait se pavaner à des diners mondains et porter des robes hors de prix juste pour le prestige plutôt que de paraitre à son bras à l’une des soirées d’une Ministère ?! Elle n’arrivait pas à le digérer..oh non elle n’arrivait pas à comprendre une telle réaction ! N’avait elle pas renoncé à son statut pour lui ! Par amour pour lui !? N’était elle pas passée outre son sang souillé juste parce qu’elle l’aimait ?! n’avait elle pas renié sa famille pour lui ?!! Et n’avait elle pas autant souffert que lui à la perte de leur fils !? la croyait il si différente ?! pensait il un seul instant qu’elle puisse se montrer si superficielle ?! Elle passait simplement son temps à ces soirées parce que son époux préferait passer les siennes dans des bars. Amanda avait mal…Son cœur se serra sous les paroles de son époux et un court instant elle crut qu’elle allait suffoquer. Comment avait elle pu être aussi sotte…ce n’était pas elle qui avait un problème avec la pureté du sang mais c’était lui ! Aaron ne parvenait pas à oublier à quelle classe sociale elle avait appartenu, il ne parvenait pas à oublier le sang pur qui coulait dans ses veines ! Mais il était un peu tard pour réaliser..

    Ses iris de cristal posées sur Aaron, Amanda ne parvint pas à lui répondre durant de longues minutes, toujours sous le choc, elle ne parvenait pas à comprendre une telle réaction de la part de son mari…Décidemment elle ne le comprenait plus. Ce fut en se redressant et en retrouvant un calme certain, complètement désabusée qu’Amanda reprit la parole, sur un ton amer.


    _ Penses tu réellement cela ?! Tu penses que je me préoccupes plus de ces soirées mondaines ?! Tu penses que cela m’importe d’y être conviée ?! Mais Aaron rappelle moi pourquoi je sors sans toi ?!! Ah oui c’est vrai…parce que tu préfères finir ivre mort dans un bar !!! Je me fous de toutes ces mondanités sinon une choses est certaine je ne t’aurais jamais épousé !! J’ai renoncé à ce monde dès lors que tu as daigné m’épouser !

    Amanda s’était emportée, complètement folle de rage face aux propos aberrants que venait de tenir son époux ! Le choc était dur à encaisser pour Amanda…décidemment elle tomberait toujours de bien haut avec lui. Elle avait pourtant pensé qu’il aurait tout de suite su qu’elle préférait mille fois l’accompagner ou bien ne serait ce que diner avec lui, plutôt que sortir assister à ces mondanités…Il l’avait poussé lui-même à se replonger dans un monde qu’elle avait autrefois tant fuis…et aujourd’hui il le lui reprochait car il prenait conscience qu’elle avait d’autres occupations ! Il n’avait pas le droit ! Il n’avait pas le droit d’intervenir sans cesse dans sa vie et de lui reprocher de continuer à vivre sans lui ! Il n’avait pas le droit de l’obliger à sombrer comme il le faisait lui-même !
    Amanda lui en voulait, elle lui en voulait d’être aussi pathétique ! D’être aussi puéril et fermé ! Il lui reprochait des choses qu’il n’avait pas le droit de lui reprocher et en plus il faisait comme si de rien n’était ! Il était là à se préparer à dormir dans ce salon comme si tout était si naturel ! si normal ! Mais rien n’était normal ! Leur couple battait de l’aile ! ne s’en rendait il pas compte ?! était il devenu aveugle et stupide pour ne pas s’en rendre compte ? Ou bien aimait il tant dormir sur le canapé ?! Amanda aurait eu envi de le gifler, de le frapper jusqu’à ce qu’il réalise qu’il détruisait tout ! Jusqu’à ce qu’il ouvre enfin les yeux et qu’il entrevoit les dégâts qu’il avait provoqué ! Mais tout cela n’était que peine perdue, Aaron était égoïste, il refusait depuis bien longtemps de voir le malheur qu’il avait engendré par son attitude irresponsable.

    Puis des mots échappèrent à Amanda…des mots, ce simple nom qui n’aurait jamais du lui échapper…Thomas. A cet évocation elle savait qu’elle éveillerait la colère de son époux, qu’il verrait là une trahison pure et simple de la part de son épouse. Et il n’avait pas tord...elle l’avait trahi…oh oui elle l’avait trahi en se tournant vers Thomas alors qu’elle avait juré que plus jamais elle ne l’approcherait…. Elle lui avait promis que Thomas ferait à tout jamais partie de son passé…pour la simple et unique raison que son jumeau incarnait tout ce qu’Aaron combattait, il était l’incarnation du mal et de la perfidie…Il avait tué, il avait trompé, trahi…il n’était pas fréquentable, enfin du point de vue de son époux, mais Thomas demeurait pour Amanda celui qui lui avait ouvert les bras alors qu’Aaron avait choisi de se détourner d’elle !

    Ainsi, la jolie brune n’osa regarder son époux et lorsqu’elle reposa enfin ses prunelles azurées sur lui, elle perçut ce qu’elle redoutait…Soit de une colère infinie. Tout d’abord il avait semblé ne pas y croire, car après tout comment soupçonner que son épouse vous trompe ouvertement lorsqu’on est jamais là ! Ainsi, il ne l’avait pas vu venir et la surprise n’en était qu’encore plus grande ! Amanda le laissa s’approcher d’elle alors qu’il sondait ses iris, cherchant probablement la moindre marque qui trahirait une plaisanterie quelque conque…mais il ne trouva rien, car Amanda ne plaisantait pas. Elle était bien retournée se réfugier dans ce monde doré que son époux détestait. Elle avait bien retrouvé les bras de son jumeau et elle avait préféré tout lui dissimuler et ainsi espérer qu’il ne l’apprenne jamais…Mais ce soir, elle avait fait un faux pas, elle avait parlé sans même s’en rendre compte et désormais, elle lui devait des explications. Des explications qu’elle aurait bien du mal à lui fournir, mais Amanda gardait en tête quoi qu’il puisse dire, la seule personne qui l’avait poussé à retrouver ses origines ce n’était autre que lui !
    Son regard d’acier planté de celui de son époux, Amanda reprit avec froideur…que croyait il ? qu’elle le laisserait blâmer les siens ainsi alors qu’il n’était pas capable de tenir son rôle d’époux ?! encore une fois il se trompait lourdement.


    _L’affection stupide ?! C’est mon frère Aaron ! Et j’ai bafoué ma promesse pour la simple et bonne raison que tu m’as poussé à le faire !! Tu as choisi de déserter cette demeure ! Tu m’as laissé que croyais tu ?! que je pouvais me relever seule !

    Amanda parlait bien évidemment du décès de leur fils, c’était à la suite de cela que tout avait réellement changé pour eux, Aaron avait sombré dans l’alcool délaissant son épouse déjà très affectée par la mort d’un enfant…Et il avait cru qu’elle était assez forte pour s’en relever seule ? Mais il s’était trompée…Amanda en avait été incapable et Thomas l’avait aidé. Qu’Aaron veuille le voir ou non, il en était ainsi ! Contrairement à lui, son frère avait été là pour elle . Cependant Amanda pouvait comprendre son manque de compassion et de compréhension face à son attitude car pour lui il était tout bonnement impensable que son épouse retombe dans les bras d’un assassin…alors l’avait il peut sur estimé. Pour Amanda, Thomas avait changé et il la soutenait autant qu’Aaron aurait du le faire. Elle avait envi de profiter de son frère et de ses filleuls, que son mari soit de cet avis ou bien non peu importait à la jolie brune.
    Lorsqu’il la saisit par les épaules pour lui faire comprendre le sacrilège qu’elle avait commis, Amanda se détacha aussitôt de lui, comment pouvait il encore évoquer de la sorte celui qui était son jumeau ! Ce fut à grand mal qu’elle retint sa gifle et avec amertume qu’elle vit réapparaitre cet instinct protecteur chez son époux, qui avait si longtemps disparu..mais qu’Amanda n’était plus prête à accepter.


    _Ca suffit ! Surveilles ton langage ! je t’interdis tu m’entends, je t’interdis de parler ainsi de mon frère ! Car contrairement à toi, il est le seul qui daigne m’accorder de l’attention, Aaron !

    La jeune femme connaissait la répugnance de son époux et pour ce elle savait pertinemment que Thomas ne serait jamais le bien venu dans sa famille…il se refusait tout bonnement à côtoyer cet assassin et se refusait qu’il puisse mettre en danger sa famille…mais encore aurait il fallu qu’il ait toujours une famille…Car Amanda et Mélissa côtoyait bien plus Thomas qu’Aaron et que depuis bien des mois, Thomas faisait partie de leur vie bien davantage qu’Aaron.

    Alors il lui demanda, la supplia de ne pas aller à cette soirée…pourquoi n’irait elle pas ? que croyait il ? que Thomas pouvait lui faire le moindre mal…il se trompait ! Amanda irait et Melissa viendrait avec elle. Elle ne donnait pas le choix à son époux, un époux qui s’éveiller bien trop tard et qui réalisait brusquement que sa famille lui échappait…ou plutôt que sa famille lui avait déjà échappé. Mais il ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même, il était seul responsable de cette dérision.


    _Donne moi une seule bonne raison de ne pas y aller Aaron…une seule que je puisse accepter venant de toi…

    Amanda s’était calmée et elle observait son époux comme si elle le découvrait pour la première fois et son regard écœuré parce qu’elle découvrait…déçue. Ils ne faisaient pas partie du même monde, il n’avait jamais fait partie du même monde…Et jusqu’à ce soir, Amanda ne s’en était jamais formalisée, pensant que le rang et le sang n’avaient aucune espèce d’importance… et pourtant ce soir, le fossé qui la séparait de son époux lui démontrait que peut être tout cela avait une espèce d’importance. Peut être que leurs éducations trop distinctes, les séparaient encore plus aujourd’hui. Ou bien était ce Thomas qui avait pris grand soin de lui rappeler son statut…peut être était ce Thomas qui lui avait rappelé qu’elle était une Sang Pur.

    Amanda ne savait plus, elle était un peu perdue et doucement elle revint s’assoir face à son époux, silencieuse durant quelques minutes, son regard se reposa sur Aaron et elle reprit dans un murmure alors qu’elle l’observait d’un regard pénétrant ses doigts fins se mettant à jouer nerveusement avec l'un des plis de sa robe émeraude.


    _ Parce que je savais que tu désapprouverais…
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Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres   |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres EmptyMar 8 Avr - 23:37

L'attaque sur son alcoolisme le laissa froid en apparence. Aaron avait simplement contracté les mâchoires de frustration, honteux que sa femme puisse lui dire des choses comme ça mais ne les niant pas, jamais. Il avait depuis longtemps accepté le fait d'être un alcoolique, et parfois, même, s'en complaisait, mais il était certain que ce n'était pas le cas de sa femme. Ainsi, ses insultes à elle, puisqu'il n'était pas capable de se reprocher quelque chose tout seul, avait deux fois plus de poids et lui faisait si mal. Dans le fond, faire souffrir sa femme lui était très difficile, mais il n'avait plus ni la force, ni la volonté de changer. Alors il espérait simplement que tout s'arrangerait sans son aide... Le temps guérissait toutes les blessures, disait-on... Mais la boisson les rendait plus vives et plus douloureuses.

Heureusement inconscient de tout ce qui se tramait dans la jolie petite tête d'Amanda, Aaron avait ses propres pensées, toutes aussi sinistres les unes que les autres. Les paroles incisives d'Amanda lui révélaient quelque chose qu'il n'avait jamais voulu soupçonner chez sa chère et tendre. Elle ne lui disait pas clairement, en fait, elle avouait le contraire, mais Aaron voyait étrangement très clair dans ses mots: elle était et elle resterait jusqu'à sa mort tellement attachée à son ancienne famille et au monde puritain dans lequel elle se trouvait que jamais personne, et surtout pas lui, ne pourrait l'en détacher. Cette prise de conscience n'était pas une simple et légère réflexion, elle le laissait même proprement effaré, mais il n'avait pas le temps de s'y concentrer pour le moment. Il réfléchirait à la perte, à l'abandon lent de sa femme lorsqu'il le pourrait, lorsqu'il aurait envie de se faire du mal.

- " Justement, au cas où tu l'aurais oublié, chérie, nous sommes toujours mariés..." lança Aaron à voix basse et tranchante, accentuant bien le mot tabou. "Tu as quitté ce monde-là, tu me l'as promis! Ce n'est pas toi, tout ça! Tu es différente! Tu vaux mieux qu'eux, bordel!"

L'esprit borné, blessé d'Aaron refusait de convenir qu'elle passait ses soirées loin de la demeure familiale à cause de lui. Oui, certes, il buvait, pratiquement chaque soir, jusqu'à la folie, mais alors? C'était ça, sans doute, qui l'éloignait hein? Se moquait-elle de lui, vraiment... L'alcool ne changeait rien. Il aurait pu être un bon mari attentif et aimant... qu'Amanda se serait tout de même éloigné de lui, inéluctablement. C'était ainsi. C'était dans l'ordre des choses. Il ne la méritait plus depuis le jour où toute leur vie commune avait foutu le camp.

- " Et puis laisse l'alcool en dehors de ça..." marmonna-t-il, comme s'il défendait une très chère amie. "Ca n'a rien à voir. Tu ne m'approches même plus, tu ne veux plus me parler, ni même que je dorme avec toi. Même si... même si j'étais avec toi, tu voudrais... Tu voudrais quand même aller à tes soirées parce que tu ne me supportes plus. Je sais que j'ai raison."

La tête légèrement inclinée en avant, il releva ses pauvres yeux meurtris dans ceux de sa femme qu'il scruta, la moue aux lèvres, un peu revêche. Détournant finalement la tête en sachant pertinnemment ce qu'il venait de risquer en laissant éclater ses plus gros doutes, Aaron se prit à redouter la réponse que lui donnerait peut-être Amanda. Oui, tout cela, il se l'était répété souvent en seul à seul, devant le miroir, le soir. Mais comment réagirait-il en l'entendant approuver de la bouche de sa femme? Que ferait-il si elle en venait à lui dire... A lui dire qu'elle ne l'aimait plus?

Aaron avait envie de vomir, de se prendre la tête entre les mains et de se recroqueviller par terre, contre le mur. C'était humiliant, mais il avait envie de chialer comme un gamin, il avait envie qu'Amanda s'en aille tout en ayant le besoin profond de la serrer contre lui, il n'avait plus envie de se disputer avec elle tout en réclamant encore et toujours sa voix, blessante ou non. Evidemment, qu'elle ne l'aimait plus. Il le savait très bien, il le savait depuis longtemps. Mais l'amour, ça revenait... Il le fallait. Tout seul, il n'y arriverait pas, il avait besoin d'elle comme elle avait besoin de lui, autrefois. Ce brusque malaise, cette sensation d'étouffement de plus en plus intense le fit presque s'étrangler, s'asphyxier. Tout seul, il n'y arriverait pas... Sa présence lointaine l'avait aidé... Il n'y arriverait pas... Mais pourquoi penser à tout cela maintenant, hein?! Quel rapport avec la situation présente, qu'est-ce que ça pouvait bien changer ce soir?! Il n'avait pas le temps, pas le temps de s'appitoyer sur lui-même comme il le faisait continuellement, pas aujourd'hui alors que sa femme lui avouait garder contact avec un dangereux criminel.

Perdant peu à peu pied avec la réalité, perdant le fil des choses tant la tête lui tournait, Aaron se sentait bizarrement attiré vers une abyme sans fond, qui, inexorablement, l'emmenait loin d'Amanda. En cette nuit noire, ils partageaient au moins une chose: tous deux se savaient cruellement séparés par une épaisse barrière sociale qu'ils avaient construit ensemble. Plus que jamais, l'envie de boire quelque chose de très fort le saisit, et Aaron se promit de se saouler jusqu'à la mort après cette conversation.

_L’affection stupide ?! C’est mon frère Aaron ! Et j’ai bafoué ma promesse pour la simple et bonne raison que tu m’as poussé à le faire !! Tu as choisi de déserter cette demeure ! Tu m’as laissé que croyais tu ?! que je pouvais me relever seule !

Aaron en resta tout simplement impuissant, l'espace de quelques secondes. Il l'avait poussé à bafouer sa promesse, lui! Pourquoi mettait-elle tout sur son dos? Pourquoi croyait-elle qu'elle était la seule à souffrir de cette situation? Elle avait du oublier au passage qu'il était doué des mêmes sentiments qu'elle, et que la perte de son fils unique - car évidemment, elle se sentait obligée de remettre sur le tapis son erreur! - l'avait meurtri autant qu'elle, sinon plus. Elle ne se rendait pas compte du mal qu'elle venait de lui faire, c'était impossible, autrement. C'était comme une ancestrale blessure qu'il s'efforçait de soigner tout seul, dans son coin, depuis des années, et qu'Amanda s'évertuait à rouvrir à chacun de ses moments de faiblesse. Comme passer du sel sur une plaie béante qui ne cicatriserait jamais. Comme raviver au grand jour sa faiblesse et son incapacité à lui donner un fils. Comme lui rappeler quel homme horrible il faisait, quel père incapable il était.

- " Parce que tu penses que je peux, moi? Tu penses que ça va m'aider, que ça va t'aider, TOI, de côtoyer un assassin? Réponds moi, Amanda, est-ce que tu le crois?!" s'emporta Aaron.

L'instant d'après, par rage, par frustration - Amanda venait de rumer allègrement un couteau aiguisé dans sa blessure avide - Aaron renversait au sol le meuble qui avait, il n'y a pas si longtemps, soutenu sa télé. Il savait très bien ce qui nourissait sa fureur, sans vouloir pourtant l'analyser, et une fois le petit buffet à l'envers sur le parquet, l'Auror n'était toujours pas défoulé. Il lui faudrait plus que mettre à sac à coup de tout ce qui lui passait sous la main son salon propret et élégant pour se calmer un tant soit peu la conscience, mais pour le moment, il s'en satisferait.

La façon dont Amanda le repoussa creusa un peu plus l'aigreur qui s'installait chez Aaron. Même son contact l'insupportait! Même sa vue devait la répugner! Alors qu'est-ce qu'elle faisait encore là, hein? Pourquoi ne pas lui dire concrètement, histoire de le ridiculiser encore plus, histoire de lui faire le plus de mal possible? Ses paroles, par la suite, agravèrent encore un peu la colère de son mari.

Amanda se bornait à vouloir défendre son frère. Plus que quiconque, peut-être, Aaron savait et ressentait l'importance du sang, des liens familiaux, mais jamais il ne pourrait concevoir que cet amour fraternel si dangereux la mène à sa perte. Thomas pouvait faire de sa jumelle tout ce qu'il désirait! Il pouvait la mener dans le camp du Seigneur des Ténèbres, s'il en avait simplement envie, il pouvait lui faire renier sa fille au sang honteusement mêlé... L'amertume d'Aaron le regagna plus vite qu'une flèche et il considéra sa femme avec un grand méoris.

- " Tu m'interdis, hein? Tu m'interdis de traiter ton frère comme ce qu'il est? Et lui, tu lui as déjà interdit de tuer des gens? Ou peut-être que ça te plait finalement, ça te fait monter de le voir assassiner des Sang-mêlé? Et le jour où il s'en prendra à Mélissa? A sa nièce! Parce que je te rappelle, ma chère femme au Sang si pur qu'il vaut mieux que le mien, tu as fait de ta fille une Sang-Mêlé en la faisant avec moi!"

Sa litanie terminée, Aaron en était encore moins apaisé, et il se retint à grand peine de fracasser la table basse. Comment Amanda pouvait-elle à tout moment garder ce calme froid qui la caractérisait si bien? C'était donc ça, l'éducation que desservait la grande société des Sang Pur? Savoir conserver même dans les moments les plus intenses et les plus durs un masque indifférent et glacial? L'envie de sortir à l'air libre le saisit aux tripes, Aaron ressentait étrangement le désir de courir, courir sans s'arrêter, loin de tout ça. Fuir... C'est encore ce qu'il faisait le mieux.

Son regard fuligineux se posa de nouveau sur les invitations à la petite réception du Ministère. Se mettant à son tour aux cent pas dans la pièce, comme un lion en cage qui manquait d'espace, il ignora la superbe d'Amanda qui, évidemment, faisant preuve d'un sang froid olympien. Ressassant sans trève tout ce qui pourrait arriver à sa famille à cause de Thomas, Aaron noua ses mains derrière sa tête - vieux tic qui le suivait depuis des années.

- " Tu sais ce qu'on va faire?" fit-il au bout d'un moment, sans s'arrêter de tourner en rond. "On va y aller, à cette foutue soirée du Ministère. C'est ça, ma raison pour que tu n'ailles pas voir ton cher frère. Tu vas passer la soirée avec ton mari et ta fille. Après, tu pourras faire tout ce que tu veux! Me faire dormir dehors si ça t'amuse, enoyer du courrier à tous les Mangemorts d'Angleterre, tout ce que je te demande, c'est une soirée avec moi."

Il s'arrêta, se tourna vers elle et son visage marbré et sec n'exprimait plus rien. Il avait l'air de donner des ordres, parce que proposer quelque chose à Amanda ou lui quémander était la porte d'entrée à un refus immédiat. C'est au moins ce qu'il savait de sa femme - ou croyait savoir.

- " Si tu ne veux vraiment pas, tant pis. J'aurais juste la preuve concrète que je ne suis plus prioritaire dans ta vie et que tu préfères la compagnie d'un tueur à la mienne."

Brusquement, il écarta les bras sur un sourire u peu lugubre, comme s'il était simplement en train d'exposer à Amanda l'idée d'un pique-nique très agréable.

- " Et là, je suis dans un bar, peut-être? Je suis ivre? Non! Qu'est-ce qui t'empêche de passer le reste de la soirée avec moi? T'es déjà fatiguée? Bien sûr que non... Non, ce qui t'en empêche, c'est que tu n'as pas envie d'être moi! Tu m'accuses de te délaisser, mais dès que j'essaye de faire un pas vers toi, tu me recales!"

Sa voix s'érailla très netemment vers la fin de son petit discours, comme brisée. Aaron n'avait pas l'habitude de parler autant, et surtout pas de ce sujet en particulier qu'il n'avait jamais tenu à aborder avec Amanda, la principale concernée. Comme toujours, il préférait garder tout ça pour lui et recueillir les fautes, éternellement, en songeant qu'il n'était qu'un incompris éternel qui méritait pourtant son châtiment.

La gorge un peu contractée, il s'avança vers elle. Il était presque certain qu'elle n'accepterait pas son geste, mais il partait sur une sorte d'instinct, une sorte de réflexe ancien qu'il avait cru oublier. Si elle le refusait, tant pis.

A quelques centimètres d'elle, il lui prit doucement les bras. Lentement, sa main remonta le long du coude, puis sur l'épaule, et enfin se mit à caresser la joue comme s'il ne la connaissait pas.

- " Reste avec moi..." murmura-t-il. "Reste toujours avec moi."
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Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres   |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres EmptyMer 9 Avr - 1:31

    Etait elle allée trop loin ?! N’aurait elle pas du l’attaquer sur son alcoolisme ?! Non Amanda ne le regrettait pas ! Il était temps pour Aaron d’ouvrir enfin les yeux ! Il était responsable de la situation car elle avait fuis lui-même son épouse ! Il était parti ! Il l’avait abandonné incapable d’affronter la réalité ! Et que voulait il ? qu’aujourd’hui elle préfère fermer les yeux alors qu’il lui reprochait d’avoir compensé son absence par la présence de son frère ?! Non il n’avait nullement le droit de le lui reprocher ! Il avait choisi l’alcool à elle ! Il avait tout détruit et Amanda ne pouvait plus contenir sa colère. Elle lui en voulait ! Oh oui elle lui en voulait d’avoir tout gâché et de fermer obstinément les yeux sur ce qu’il avait fait ! Il se refusait à reconnaitre ses tords et ce Amanda ne l’acceptait plus. Mais le faisait elle souffrir ? Ses propos étaient ils si blessants ? Amanda ne s’en rendait pas réellement compte, après tout elle était sincère et si elle ne pouvait pas se montrer sincère envers son époux envers qui pouvait elle l’être ?!

    Cependant, Aaron semblait prendre très à cœur les liens qui la liaient à Thomas…il semblait réaliser peu à peu qu’elle ne pouvait se détacher de sa famille, mais, elle le connaissait suffisamment aujourd’hui pour dire qu’il préférait croire cela et que pas une seule seconde il ne devait se remettre en question ! Pour lui le choix était déjà fait ! Pour lui, elle avait choisi sa famille plutôt que lui…et Amanda en était déçue ! Elle était déçue qu’un seul instant il puisse penser qu’il comptait moins ! Mais, en même temps à cet instant ci, elle se le demandait . Aaron l’avait fait souffrir, tellement fait souffrir, qu’elle ne savait plus très bien de quel côté se tourner…tout ce qu’elle voyait c’était les faits…Soit qu’il l’avait abandonné et que Thomas, lui, lui avait ouvert les bras ! Alors quoi ?! croyait il qu’elle pouvait se détacher de ceux qui s’étaient toujours montrés présents pour elle ?! Que voulait il ? elle avait failli à sa promesse…mais il devait se faire à l’idée qu’il était seul responsable !


    _ Comment oublierais je, chéri, que nous sommes toujours mariés !? elle accentua elle aussi ce simple petit mot qui pourtant venait de lui serrer les entrailles, tellement il lui avait fait mal Comme tu m’avais promis de toujours être là pour moi !! comme tu me l’avais promis !

    Etait elle différente d’eux ? Amanda ne le savait plus, elle se sentait plus à sa place dans ce monde doré de fastes et de paillettes, que dans cette demeure à se morfondre seule dans son lit ! Pouvait il comprendre cela ? Amanda en doutait, car Aaron était bien trop butté pour accepter l’évidence ! Il n’était pas là ! Il avait déserté la demeure familiale et aujourd’hui il lui reprochait d’en avoir fait autant ?!! Amanda n’acceptait pas ces reproches, non elle n’acceptait qu’il ose la remettre en cause elle ! Elle n’avait rien à se reprocher, elle avait tout fait pour leur couple, elle avait tout essayé…mais rien n’y faisait et désormais elle voulait passer à autre chose et il décidait qu’il n’en était pas question ?! Pourquoi ?! pourquoi subitement semblait il se préoccuper d’elle…

    _Laisser l’alcool en dehors de tout cela ?! reprit elle incrédule Mais c’est l’alcool le centre du problème, Aaron ! C’est les bars qui t’éloignent de moi chaque soir ! Comment peux tu dire que je préférai aller à mes soirées si tu étais présent ?! Comment peux tu remettre en question mon affection pour toi et mon dévouement pour notre famille ?!! Mais…j’ai assez donné Aaron ! j’ai assez donné et tu n’as rien vu ! tu as préféré te murer dans l’alcool au lieu de rentrer le soir quand j’avais besoin de toi !

    Pensait il une seule seconde ce qu’il disait ?! pensait il une seule seconde qu’elle ne voulait plus de lui ? Amanda avait le cœur qui se serait derrière chacun des mots que prononçaient son époux . Elle n’arrivait pas à le croire…n’avait il rien vu de sa souffrance durant toutes ces années ? était il resté aveugle à elle ? Amanda avait mal, elle avait envi de pleurer, de laisser échapper sa souffrance ou bien tout simplement de se réveiller et de réaliser qu’il ne s’agissait là que d’un bien mauvais rêve ! Elle l’avait aimé plus que tout, elle avait tout donné pour lui, elle avait surmonté la mort de leur fils et était revenue vers lui et…Et aujourd’hui il le lui reprochait, il lui reprochait de ne pas lui accorder son attention. Ne pouvait il pas comprendre qu’elle était fatiguée, lasse de tout cela…elle ne pouvait plus donner sans rien obtenir en retour, l’amour à sens unique cela ne fonctionnait pas !

    Elle réalisa alors…Il doutait de son amour, il doutait de ses sentiments. Ne sentait il plus aimé ? Amanda avait elle réellement cessé de lui apporter son affection ? peut être…peut être avait elle réellement cessé de lui démontrer toute son affection, mais quoi de plus normale lorsque devant elle, elle avait un mari passif, qui se foutait bien de ce qu’elle pouvait ressentir. C’était avec cette expression complètement perdue qu’Amanda observait alors son époux, n’arrivant pas à véritable comprendre qu’il doutait d’elle. Elle l’aimait, comment aurait il pu en être différemment !? Il était le seul qu’elle eut jamais aimé ! Devait elle le lui dire, afin de lui redonner confiance en leur couple, en eux…Amanda doutait simplement que cela ait un quelque conque impact sur Aaron, car elle-même doutait de l’amour qu’il lui portait, encore aurait il fallu qu’il ressente quelque chose à son égard…

    Avait elle alors choisi de le délaisser au profit de son jumeau ? Thomas comptait il désormais plus aux yeux d’Amanda ? Amanda s’était tout simplement montré bien plus indulgente envers son frère…Pourquoi ? tout simplement parce qu’il était son frère et qu’il avait su revenir dans sa vie au bon moment. Un fossé séparait désormais Aaron et Amanda, un fossé qu’ils s’étaient eux même creusés…qu’ils avaient creusé par leur souffrance, pas l’alcoolisme et par les sociétés, les milieux distincts dans lesquels ils vivaient…Leurs milieux…il n’était pas à une chose récente ! Amanda avait toujours été une Sang Pur, elle avait toujours été élevé comme telle…mais jusqu’à, il y avait de cela quelques mois, elle avait préféré oublier ce milieu auquel elle appartenait…pour lui, pour leur famille… Fallait il croire qu’aujourd’hui en retrouvant la haute société, elle avait renoncé à lui ?

    De plus, elle savait qu’en lui évoquant la mort de leur fils, une perte qu’Aaron avait fuis et un douleur qu’il avait enfouis dans l’alcool, elle savait que par là elle lui ferait mal…mais peut être voulait elle lui faire mal ! lui rappeler à quel point il avait été difficile pour elle de se retrouver seule face à la dure vérité ! Elle voulait lui rappeler qu’ils étaient deux à avoir perdu un enfant et que pendant ces mois difficiles ils auraient du se soutenir et non s’éloigner ! Elle avait si mal, que regarder son époux lui devenait insupportable, comme si toutes les blessures de ces derniers années s’étaient rouvertes soudainement…mais en plus de cela, elle avait l’impression de pouvoir ressentir tout le mal que son époux éprouvait…elle avait l’impression qu’en le regardant elle pouvait voir toute cette souffrance qui lui bouffait les entrailles depuis si longtemps ! Ce n’en était que plus douloureux !


    _Oui ça m’a aidé Aaron ! Ca m’a aidé de savoir que je comptais encore pour quelqu’un ! Ca m’a aidé de voir qu’il y avait toujours une personne pour moi ! Une personne qui aurait du être toi ! Nous l’avons perdu tous les deux, Aaron ! James était aussi mon fils !S’importa t’elle à son tour alors que son regard se détournait de celui furieux de son mari

    Aaron passa alors sa colère sur le mobilier, il croyait qu’ainsi il pourrait extérioriser tout ce qu’il ressentait et Amanda demeura de marbre face à cela…Elle ne broncha pas le laissant détruire le salon à sa guise si cela pouvait le calmer…De toutes les façons que pouvait il lui faire à elle ? la frapper ? la violenter ? qu’il fasse donc…il savait cela bien inutile ! Et ainsi, il ne bougea, incapable de faire le moindre mouvement face à la colère palpable qu’Aaron ressentait à cet instant précis comme si évoquer tout ces vieux démons lui était insupportable..insoutenable…

    La jolie brune le repoussa n’attisant que davantage la colère qui l’animait déjà. Non pas qu’elle fut répugner par son contact, mais tout simplement qu’elle ne supportait pas sa réaction, non elle ne supportait pas la réaction qu’il avait face à son frère, il parlait de son jumeau comme d’un monstre..mais en attendant ce monstre remplissait ses devoirs de père, d’époux et de frère à merveille ! Alors que lui en était incapable ! Il était incapable de se comporter en époux et encore plus en père ! A croire qu’il la fuyait elle, à croire qu’il avait peur d’elle ! de la décevoir peut être, ou Amanda ne savait quoi d’autre ! Elle ne le comprenait plus .

    Aaron ne pouvait comprendre les liens qui l’unissaient à Thomas, il ne pouvait concevoir que son affection se porte vers un homme qui prenait plaisir à tuer…Mais alors peut être ne la comprenait il pas ! Peut être ne connaissait il plus son épouse ! Amanda avait besoin de se sentir aimer et l’amour que lui apportait son frère compensait celui que lui refusait son époux ! Il était vrai, et Amanda en était consciente, que Thomas avait beaucoup d’influence sur elle…mais elle se refusait à lutter contre son frère…par simplicité, par facilité, par lâcheté… Son regard pénétrant posé dans celui emplit de mépris d’Aaron, Amanda détesta ses propos et elle le détesta de tout son être alors qu’elle lui rétorquer avec tout le mépris et l’amertume dont elle était capable.


    _ La ferme Aaron ! ça suffit ! tu es puéril ! Si pathétique !Pourquoi t’attaches tu tant à mon sang !? me crois tu comme tous les autres ! tu crois que je vous méprise ! tu crois que te méprise pour son ton sang ! que je méprise ma fille ?! Me connais tu si mal ?! Je me fous du sang qui coule dans tes veines comme j’ai renié le mien en te donnant cette enfant ! Je ne jugerais pas mon frère pour ce qu’il fait tout comme je ne te jugerais jamais par le sang que tu portes !! Alors oui je t’interdis de parler de lui ainsi comme je lui interdis de t’insulter ouvertement !!

    Amanda avait l’horrible sensation d’être prise au piège. Elle avait l’horrible sensation qu’à cet instant elle aurait du choisir entre son mari et son frère..mais elle ne le pouvait pas, elle ne le pouvait plus ! Elle se refusait à juger son jumeau pour ses crimes, non pas qu’elle les cautionnait, mais Amanda lui était redevable, et désormais elle ne bafouerait plus ses principes pour l’homme qu’était devenu Aaron ! Il lui reprochait son sang, il lui reprochait ses origines…pourtant tout avait toujours été très clair entre eux…Et jamais, jusqu’à maintenant, le sang n’avait été un problème. Amanda avait même accepté ce qualificatif, pourtant si déshonorant, de traitre à son sang…pour lui, parce qu’elle l’aimait. Et ce soir il lui renvoyait tout à la figure, comme si tout cela n’avait été qu’absurdité pure et simple !

    Et Amanda ne se sentit que plus oppressée, confrontée à un dilemme lorsqu’il lui ordonna d’assister à cette soirée en sa compagnie…Il voulait ainsi, la bloquer de la sorte, il voulait l’empêcher de voir son frère en se servant de son autorité et des sentiments qu’elle éprouvait à son égard. Elle trouva cela si mesquin, si bas ! Etait il obligé d’en venir là pour récupérer son épouse ! Etait il descendu si bas ! il fallait le croire, elle le croyait. Cependant, elle demeura de marbre, parfaitement calme comme on lui avait si bien apprit lorsqu’elle était fin…Elle conservait tout à l’intérieure n’exposant pas le moindre de ses sentiments, ne dévoilant pas la moindre de ses pensées. Oh oui…son père aurait pu être fière d’elle…tout dans son attitude démontrait son éducation aristocratique, qui consistait à éduquer de belles petites statuts glacées !


    _ Bien…Nous irons donc…puis que tu ne sais pas le demander différemment qu’en me l’ordonnant. Et si tu crois une seule seconde que Thomas acceptera que tu m’empêches de le voir…je peux te dire Aaron que tu te trompes lourdement…

    Le menaçait elle ? pas le moins du monde…mais en voyant qu’il était incapable de lui demander une soirée en sa compagnie sans le lui ordonner…Amanda en avait un pincement au cœur. Comme si elle aurait pu lui refuser une soirée. Elle était tout bonnement incapable de refuser sa compagnie s’il la lui demandait. Mais, Aaron ne semblait plus la connaitre et cela Amanda en avait mal au cœur, elle avait envi de vomir face à cet inconnu qui s’exposait à son regard.

    _ Plus..prioritaire dans ma vie… Amanda crut qu’elle allait suffoquer alors qu’elle prononcer ses mots et le masque de marbre qu’elle portait jusque là tomba, laissant place à de la détresse Qui serait dont prioritaire dans ma vie si ce n’est toi…je…par Merlin…Est-ce là toute l’opinion que tu as de moi.

    Amanda avait l’impression qu’il lui chapitrait tous les malheurs de leur vie…qui lui reprochait d’être absente, alors qu’elle, elle, elle avait toujours été là pour lui, qu’elle avait tout donné pour l’aider comme elle le pouvait. Elle avait l’impression que son époux n’avait que de l’ingratitude dans la bouche et à chaque mot qu’il prononçait elle ressentait comme une petite dague qui lui meurtrissait l’estomac..

    _ Pardon ? Je te délaisse, Aaron ? Ne peux tu dont pas comprendre que suis fatiguée d’aller vers toi ? que je suis lasse de te voir t’éloigner sans cesse ?! J’ai tout fait pour que tu reviennes vers moi ! Et tu me reproches de ne pas avoir envie d’être avec toi ?! mais n’est ce pas tout simplement toi qui me fuis sans arrêt !!

    Amanda n’était plus capable de se maitriser et elle avait crié sur Aaron, elle se foutait qu’il puisse hurler à son tour, mais pour elle c'en était trop. Il fallait qu’il comprenne, elle avait besoin qu’il comprenne ! Elle avait besoin de lui, et aurait toujours besoin de lui, mais elle ne pouvait continuer à faire seule des efforts ! Elle ne pouvait continuer à lui apporter vainement un amour qu’il refusait…

    Alors il s’avança vers elle, et si Amanda n’avait pas eu le mur derrière elle, elle aurait probablement reculé d’un pas. Elle frissonna alors sous ses doigts, sentant sa main remonter le long de son bras et venir se poser sur sa joue de porcelaine…une joue sur laquelle perla une larme, une larme de détresse et de colère mais surtout une larme de tristesse…Une tristesse infinie qui put se lire dans le regard de la jolie brune lorsqu’elle releva ses iris de cristal une nouvelle fois sur son époux. C’est alors qu’elle eut un geste inattendu et qu’elle déposa doucement l’une de ses mains ivoires sur celle de son époux, et incertaine et troublée, elle lui répondit dans un murmure


    _Je reste avec toi…je suis à toi…pour toujours…n’en doute pas, je t’en prie…
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Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres   |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres EmptyMer 9 Avr - 15:00

Sans quitter sa femme des yeux, et le regard incertain, Aaron faisait macérer en silence tout ce qu'elle venait de lui dire. La douceur de sa peau sur sa main différait tellement de la dureté de ses propos qu'Aaron avait l'impression de caresser une autre femme. Mais c'était bien elle... C'était bien Amanda, si froide et si difficile, qui lui crachait à la figure que James était aussi son fils...

Aaron eut une réaction convulsive, comme un réflexe. Il se crispa et son visage se durcit, porteur pourtant d'une intense et fulgurante douleur qui semblait le clouer sur place. Jamais depuis sa mort il n'avait prononcé le nom de son fils, et jamais au grand jamais il n'avait désiré en parler à Amanda. Même maintenant, il ne se rendait pas compte qu'en parler aurait pu l'aider, l'apaiser, tant le sujet lui était cause de souffrance et de remords. Légèrement haletant, l'estomac noué et les tripes comme des poids, Aaron jeta à sa femme un regard blessé et faible.

- " Ne parlons pas de lui..." chuchota-t-il en secouant la tête.

Il n'était pas prêt à ça, et à bien y réfléchir, ne le serait jamais. La mort de son fils, c'était l'erreur de sa vie, la lame dans son coeur, le désespoir infini qui le liaierait à l'alcoolisme jusqu'à la fin des temps... Amanda ne le comprendrait jamais, mais c'était lui le responsable, c'était lui qui n'avait pas réussi à sauver son fils d'une maladie dévoreuse, et plus que le chagrin encore, ressurgissait la culpabilité à cette pensée. Tout était de sa faute... Amanda ne se doutait pas qu'avoir totalement délaissé sa femme après l'horreur qu'ils avaient enduré avait été encore plus pénible pour Aaron. Pas très emballé à l'idée d'avoir des enfants, il n'avait pu que s'incliner de tendresse devant le ventre rebondi de sa femme qu'il avait cajolé à l'extrême. Puis quand il était né... Son fils, son premier fils, son héritier... Il aurait pu tout quitter pour eux, son travail, ses amis, son pays... Marié à Amanda, il avait cru à tort que leur bonheur serait éternel, toujours plus intense à chaque jour qui passait.

Mais voila. La Faucheuse était passée et n'avait pas embarqué le bon candidat. Aaron ne gardait que des souvenirs farouchement gardés de la terrible maladie de son fils, mais l'exactitude des mois qui avaient précédé son décès lui apparaissait à la lumière... Il s'était forcé à éviter Amanda, certain qu'elle lui en voulait. Il avait déserté leur maison un bon bout de temps, ne réapparaissant que pour prendre des affaires. Il s'en était tellement voulu que beaucoup de fois, Aaron avait songé au suicide avec une telle langueur qu'il s'en effrayait aujourd'hui. L'alcool lui avait tenu la main, d'abord ingérable, puis prenant peu à peu la place de compagne, de confidente... Il était finalement revenu auprès d'Amanda, mais ne la regardait plus. Il ne méritait plus sa présence, la plaie était encore trop fraîche. Mélissa devait sa naissance à peu de chose, finalement. Sa procréation devait symboliser la dernière fois où les deux amants s'étaient touchés.

C'était peut-être le whisky qui tournoyait encore dans ses veines qui le faisait penser à tout ça avec tant de puissance, ou bien le regard d'acier que sa femme lui réservait si gentiment.

La ferme, Aaron... Tu es si pathétique, Aaron... Tu ne me comprends pas... Amanda était la reine incontestée des tendres mots d'amour, mais il devait bien avouer qu'elle y allait très fort, ce soir. Un peu incrédule, les sourcils arqués, il ne savait plus à quoi s'en tenir et la laissa l'insulter avec la gêne constante d'être traité ainsi par la femme qu'il avait épousé. Constat suffoquant: Aaron et Amanda n'étaient bons qu'à se faire du mal mutuellement.

Aaron se refusa à répéter à grands cris ce qu'il pensait de son crétin de frère, pour éviter une autre hystérie de sa femme qui l'aurait encore affublé de diverses insultes pas très élégantes dans la bouche d'une noble dame. Pourtant, comme il en avait envie! Comme il avait envie de préciser à sa femme qu'elle n'était pas la mieux placée pour lui interdire quelque chose, et que dès lors il aurait envie d'insulter son frère, il le ferait... Il fallait absolument qu'il règle cette histoire. Aaron décida d'aller trouver ce foutu Collin sans Amanda et de régler leurs quelques petits désaccords, à la baguette s'il le fallait. Il ne le laisserait pas manipuler sa femme comme ça. Tout d'abord parce qu'il ne supportait pas, dans son égo de mari surclassé, qu'il lui monopolise l'attention de sa femme, mais aussi et surtout parce que c'était très dangereux. Son jumeau ne devait pas être loin de la retourner complètement contre lui... Peut-être avait-il fait doucement entrer dans la tête trop influençable d'Amanda d'horribles considérations de Mangemorts... Peut-être qu'à l'heure actuelle elle se jouait de lui, que des plans déjà tout tracés pianotaient dans sa tête dans l'attente de leur éxécution...

- " Je ne l'insulterais plus ouvertement." consentit-il à dire à voix basse, mais claire.

Aaron se rendait compte que l'alcool le rendait légèrement paranoïaque. Il avait douté, l'espace d'une seconde, sur sa femme! C'était n'importe quoi... Elle ne serait jamais capable de le tuer, ou de tuer Mélissa, de leur faire du mal... Quoique pouvait penser son jumeau...

Alors pourquoi se sentait-il si mal à l'aise, soudain? Pourquoi en venait-il à se dire que cette indifférence glacée dont faisait preuve sa femme n'était pas aussi innocente qu'il le pensait auparavant? Pourquoi scrutait-il ses yeux à la recherche d'autre chose que son dégoût, si clairement vissé dans ses pupilles? Pendant un instant, Aaron détourna la tête, étourdi. Finalement, il n'aurait pas été contre un second jet d'eau. Il se sentait étouffer.

- " Je ne te l'ordonne pas...!" mentit Aaron en s'emportant une nouvelle fois, bien malgré lui. "Je te le demande...!"

Il était effarant de constater à quelle vitesse Aaron pouvait passer de la figure totalement dévastée à qui l'on venait de faire ressurgir les démons du passé à celle, éphémère mais tranchante, pleine de colère et de frustration. Les sourcils froncés, Aaron laissa ses dents grincer désagréablement avant de rajouter avec mauvaise humeur:

- " Ah, ouais? Il n'acceptera pas? Mais ça me fait une belle jambe, ça! Il n'aura pas le choix! Amanda, tu sais très bien que je serais capable d'aller le..."

Il s'interrompit en soupirant, ne voulant surtout pas prononcer ce dernier mot qui n'aurait fait que tout ébranler, une nouvelle fois. Mais oui, pourtant... Aaron aurait été capable d'aller trouver ce Thomas Collin... La diplomatie n'était pas son fort, malheureusement... Et au moindre écart de conduite... Il était Auror, n'est-ce pas...

Mais de toute façon, ce n'était pas ce qui allait décoincer leur situation, ni calmer sa femme qui bouillonnait littéralement de rage. Encore une fois, Aaron souffla, lassé de ne pouvoir rien dire sans que sa femme veuille l'étriper par la suite.

Ah, mais... Aaron frissonna légèrement quand il vit sa femme lever sa main à son tour. Dans un instinct un peu bête, il avait cru qu'elle allait le gifler, ou à moindre mesure, retirer sa main de son visage. Son visage s'adoucit tellement lorsqu'elle posa ses doigts contre les siens qu'il en apparut beaucoup plus jeune, les rides précoces autour de ses yeux pâles disparaissant, et la beauté un peu rugueuse de ses traits façonnés surgissant d'on ne sait où. Il la regarda, sa jolie femme qui pleurait, sans comprendre d'où elle tirait cette larme passagère. Handicapé des sentiments, Aaron ne put la réconforter comme elle l'aurait voulu, il resta là à caresser sa joue dans l'espoir secret qu'elle s'arrête de pleurer mais sans rien faire pour cela.

Elle resterait toujours avec lui. Elle venait de le dire! Elle venait de l'avouer, il n'était pas sourd...! Tranquillisé à vie, à présent, Aaron se permit un très léger sourire, sentant ses tripes revenir au galop, plus légères.

- " J'en douterais plus..." avança-t-il un peu trop vite.

Maladroit, il s'avança un peu vers elle et se pencha. Mais brusquement saisi par la peur viscérale qu'elle le repousse, il se figea. Non, il n'avait pas le droit de l'embrasser. Il n'avait PLUS le droit. De toute façon, elle refuserait.

Alors, lentement, Aaron changea la direction de son rapprochement et détourna légèrement la tête pour serrer simplement Amanda contre lui, pas assez fort pour être rassurant, pas assez doucement pour être tendre. Sa tête sur son épaule, il se sentait étrangement rassuré d'être à l'abri de son regard métallique, contemplant ainsi d'un air vide le mur en face de lui. C'était très peu, mais ça faisait tellement longtemps qu'ils ne s'étaient plus serrés l'un contre l'autre qu'Aaron avait l'impression que ça suffirait, pour très longtemps. Amanda ne réclamerait rien d'autre, et lui non plus. Fin de l'histoire.

- " Je... Je vais me coucher je crois..." lança soudain Aaron en se séparant de sa femme. "Je suis crevé..."

Sous entendu: je n'ai plus envie de m'engueuler avec toi pour ce soir, je vais éteindre la lumière du salon et me pieuter dans mon canapé, une bouteille de whisky à la main, merci de ton attention et à demain. Bonne nuit, Amanda, seule dans le lit...
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