"Étude" nocturne...[OPEN]

Avant qu'elle ne puisse changer d'idée, Mary Johnson monta au quatrième, tourna trois fois à gauche, deux fois à droite et une autre fois à gauche et se retrouva en face de la bibliothèque de Poudlard.

C'était une soirée de Janvier. Il était dix-huit heures trente. Cela faisait un moment que Mary savait que la bibliothécaire n'était pas la personne la plus agréable au monde, et que son comportement était carrément nuisible par instants. C'était pour cette raison qu'il lui était venu à l'esprit à plusieurs reprises de venir la nuit, en dehors des heures habituelles (la bibliothèque fermait à vingt heures). Sauf qu'elle craignait trop le châtiment qui lui serait automatiquement infligé si on la prenait sur le fait.

Ce soir, donc, elle s'était rendue à la bibliothèque pour faire un essai qu'elle devait remettre le lendemain. Elle n'était habituellement pas le genre de fille qui remettait l'exécution de ses travaux à plus tard, mais l'histoire de la magie ne la passionnait guère, pas du tout en fait, et c'était de cette matière que traitait l'essai. Il lui fallait décrire l'effet en détail du Code International du Secret Magique de 1693 sur les gobelins. Il s'en était d'ailleurs fallu de peu pour qu'elle ne le repousse pas de nouveau et qu'elle ne le remette en retard.

La bibliothèque en elle-même était stupéfiante. Des dizaines de milliers de livres sur des milliers d'étagères, au moins. Cependant, à peine venait-elle d'entrer qu'une femme ressemblant vaguement à un vautour s'approcha d'elle. La bibliothécaire.

Détestable était un mot qui lui convenait à merveille. Elle était la principale raison de son faible taux de fréquentation à la bibliothèque. Mais quand il fallait, il fallait, et là, il fallait.

Elle esquiva l'assaut habituel (Veuillez respecter le travail des autres imbé... de vos camarades, Vous ne pouvez emprunter que deux livres à la fois, et autres tout aussi colorés) avec pas mal d'adresse et se rendit à la section qui traitait de botanique. Il lui fallut trente minutes avant de se rendre compte que ce n'était pas pour ça qu'elle était venue. Bien sûr. En fanatique de botanique qu'elle était, Mary en avait oublié l'essai d'histoire de la magie. Il lui avait parut étrange aussi qu'elle ait amené une plume, de l'encre et un parchemin pour se divertir en lisant de la botanique, sa matière préférée. Elle se dirigea donc vers la partie réservée à l'histoire de la magie, bien décidée à commencer (et accessoirement à terminer) son essai depuis longtemps repoussé.

Il était dix-neuf heure et le temps continuait de s'écouler.


***


Minuit.

Mary ne savait pas comment elle avait fait. Ou plutôt si. Mais l'un menait inévitablement à l'autre.

Elle s'était bel et bien rendue à la partie de la bibliothèque réservée à l'histoire de la magie, mais au lieu d'y trouver un livre sur le Code International du Secret Magique, elle y avait trouvé un livre sur les plus grands guérisseurs et sur la fondation de Sainte-Mangouste. Le véritable coup de foudre. Ses parents étaient tout les deux sorcier, mais ni l'un ni l'autre ne travaillait dans le monde magique, son père étant avocat et sa mère coiffeuse, alors elle n'avait auparavant aucune idée des métiers auxquels elle aurait accès une fois sa scolarité à Poudlard complétée. Maintenant, elle en connaissait un. Et c'était ce qu'elle voulait devenir plus tard. Guérisseuse. Sauf que ce n'était pas si simple. Elle avait parcouru avec frénésie le livre pendant quinze minutes, puis s'était rendue à la section des guérisseurs. Les préalables; potions, botanique, défense contre les forces du mal, métamorphose, sortilèges, soins aux créatures magiques et histoire de la magie.

Histoire de la magie.

Elle avait de bonnes notes dans toutes ses matières sauf en histoire de la magie. Elle savait que ce n'était pas d'une importance capitale ---seules les notes de fin d'année de cinquième et septième l'étaient--- mais elle voulait faire son essai d'histoire de la magie, histoire de ne pas prendre de chance. Qu'elle est été jetée de la bibliothèque à vingt heures ne changeait rien. Qu'elle ne puisse le faire sans l'aide des livres de la bibliothèque ne changeait rien. Et même qu'il était interdit d'y aller à cette heure ne changeait rien. Elle y irait, un point c'est tout.

Avec une légèreté qu'on aurait pu lui envier, Mary se leva, silencieusement, histoire de ne pas réveiller les autres filles de son dortoir. Elle s'habilla avec discrétion, prit sa baguette, un parchemin, une plume et de l'encre et quitta les cachots.

Elle traversa le château discrètement. Peut-être pas suffisamment, car elle faillit se faire prendre à deux reprises. La première fois, ce fut tout juste après être sorti du dortoir. Elle parvint à la dernière minute à se cacher derrière un pilier, entendant la voix trainante du concierge Rusard et le sifflement étrange qui semblait venir de son chat. La deuxième fois, ce fut au quatrième étage. Elle dut se cacher dans une classe pour ne pas se faire voir. Elle n'entendit ni voix ni sifflement, seulement des pas un peu trop précipités, qu'on ne prenait pas la peine de dissimuler. Un préfet ou un professeur, évidement.

Elle s'essuya le front machinalement, repoussant une mèche de cheveux qui lui était tombé dans les yeux. Par la barbe de Merlin, elle devrait se faire couper les cheveux sous peu. Ils commençaient à être rudement longs.

Ce fut avec cette pensée qu'elle pénétra dans la bibliothèque. Un peu distraite, elle se dirigea vers la section d'histoire de la magie. C'est ainsi que la verte et argent, baguette dans sa poche arrière, plume et encre dans sa main droite et parchemin dans la main gauche, tomba sur Sofairy Night.

Celle-ci se retourna (un peu trop) brusquement, et elle était à Gryffondor. Heureusement, il ne s'agissait pas d'un professeur. Mais tout de même. Elle était à Gryffondor.

972 mots

MMM

Il y eu un drôle de petit silence entre eux. Ce qui était étrange car Mary pensait que la jeune fille aurait tout de suite été sur l'offensive. On lui avait dit à plusieurs reprises que les Gryffondors était indignes de confiance. Arrogants. Et courageux au point d’être stupides. Alors il allait de soit que celle-ci ne faisait pas exception à la règle et qu'elle allait le lui prouver.

Bien sûr, il y avait le choc. Mary ne s'était pas du tout attendue à ce qu'une autre élève ne vienne en pleine nuit à la bibliothèque, le seul et unique jour où elle y était allé. Peut-être était-ce la même chose de son côté à elle. Elle considéra même la possibilité de la planter là, tout simplement, et de commencer finalement son essai.

" Que faites-vous ici ? Je croyais que les Serpentards détestaient aller à la bibliothèque ? "

La voilà qui se mettait à parler, elle. Il était temps! Sauf qu'il ne lui était jamais venu à l'esprit de brises le silence par elle-même.

Elle eut envie de dire un truc stupide du genre il y a des exceptions à la règle, petite et de la planter là, mais ç'aurait été d'un ridicule. Elle y alla donc avec franchise, pensant qu'elle ne risquait pas beaucoup si elle ne la menaçait pas de dire à un professeur où elle était durant la nuit. Elle en aurait eu autant de problème que l'autre.

" Je dois faire un devoir d'histoire de la magie. "

Tout compte fait, ça aussi c'était d'un ridicule. D'un point de vu extérieur à elle même, soit du point de vu de quelqu'un comme la rouge et or, on aurait pu croire qu'elle était en train de se moquer.

Du point de vu de son subconscient, peut-être même était-ce ce qu'elle faisait.