[Défi] 30 baisers - Quentin Montgomery [TERMINE]

Citation :

Titre : Il était une fois...
Couple : Quentin / Susan
Personnages concernés : Quentin & Susan
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : G
Thème : 30 : Baiser
Tomes concernés : 1 à 4
Cadre : Pré-au-Lard, rentrée 1995-1996
Nombre de mots : 1652

Plus que quelques jours et ils allaient enfin quitter Poudlard. Attaché depuis toujours à ce lieu si particulier à ses yeux, Quentin Montgomery appréciait également depuis sa troisième année les ruelles rustiques et anciennes du plus grand village sorcier d'Angleterre, Pré-au-Lard. Sa quiétude était souvent gâchée par le vacarme des élèves de Poudlard qui se jetaient sur les boutiques de friandises et de farces et attrapes telle la misère sur le monde, mais le Serpentard avait apprit avec le temps à détecter les coins calmes et paisibles, qui le laisseraient pleinement profiter du paysage.

Cette fois-ci, tout était différent. Il y'avait bien moins d'élèves à Pré-au-Lard, une bonne partie d'entre eux n'ayant pas entendu la fin de l'année scolaire pour partir. L'ambiance au château était devenue trop pesante pour que Quentin puisse l'apprécier et cette ultime sortie hors Poudlard lui ferait du bien. Les derniers évènements du château avaient finit de saper le moral des élèves, pour ceux bien évidemment qui n'étaient pas ou morts de peur, ou complètement dépassés par les évènements.

La mort de Barthemius Croupton et particulièrement celle de Cédric Diggory avaient marqué les esprits cette année, mais la nouvelle qui avait fait le plus de bruit était le prétendu retour de Lord Voldemort, le plus grand mage noir que le monde ait jamais connu. Certains y croyaient, d'autres non. Ce qui était certains, c'était que la communauté magique avait connu trop de pertes cette année pour qu'on puisse ignorer les yeux fermés ce que ce Harry Potter avait à dire. Quentin n'aimait pas particulièrement ce garçon de la même année que lui, mais l'intelligence du Serpentard lui hurlait que la sélection du Gryffondor au poste de champion de Poudlard (alors qu'il n'avait pas 17 ans), ajoutée à la mort d'un participant du tournoi et à l'usurpation d'identité d'un professeur, ne pouvaient pas être de simples coïncidences. Potter n'avait aucune raison de tuer Cédric Diggory et aucune d'inviter le possible retour de Lord Voldemort, selon Quentin du moins.

Ce jour de juin-là, le jeune vert et argent - du haut de ses récents 15 ans – errait dans Pré-au-Lard, l'air pensif. Les récents évènements avaient eut le don de mettre tout le monde un peu sur les nerfs et dans ces cas là, le seul moyen que Quentin trouvait pour réfléchir intelligemment, c'était d'être au calme et de poser tous les éléments à plat pour en faire une synthèse et en tirer les conclusions logiques qui en découlaient. Le jeune garçon avait toujours agit ainsi depuis tout petit, à l'inverse de ses frères et soeurs triplés qui étaient de nature plus impulsives et spontannées, laissant à leur Quentin le soin de gérer tout ce qui était intellectuel.

Alors que le garçon marchait d'un pas tranquille vers son coin favori – un banc à l'orée de la forêt interdite qui donnait sur le village, le lac et Poudlard à la fois – il fut sortit de ses pensées par une présence devant lui. Elle était plus que devant lui, à vrai dire, puisqu'elle était sur le banc. Sur son banc, même ! Quentin s'arrêta, resta quelques secondes immobile à se demander s'il devait ou non rejoindre la jeune fille qui... qui... et bien qui pleurait. A chaudes larmes, même. Et si on en croyait par l'état de ses sanglots, cette fille avait du récemment apprendre une mauvaise nouvelle. Ou plusieurs peut être, même.

Bien qu'il soit à Serpentard et qu'il se donne cette apparence d'empereur des glaces qui le faisait surtout sourire, Quentin était un garçon assez avenant, et extraverti. Il aimait simplement imposer le respect et il fallait dire que les attitudes de ses amis Dawn et Raphaël avaient beaucoup, beaucoup, joués sur son changement d'attitude.

Quentin hésita un peu, partagé entre l'envie d'aller réconforter la jeune fille qui paraissait avoir son âge – bien qu'elle ait le visage caché - et le désir de la laisser en paix. Personne ne l'avait vu, il ne risquait absolument rien à partir, hormis bien sûr la sensation de lacheté qui ne le quitterait pas. Ce qui le décida, bizzarement, c'était la couleur de cheveux de la jeune fille. Elle était rousse, et Quentin aimait depuis toujours énormément les rousses. D'un pas calme, il avança donc vers elle.

Il essaya de faire un peu de bruit en arrivant vers elle, mais les pleurs de la jeune fille couvrirent ses bruits de pas. Ainsi, il fut obligé de tousser légèrement pour qu'elle relève au moins la tête. Il voulait bien lui parler, mais s'il pouvait éviter de lui faire peur, ce serait mieux. Quand la jeune fille releva la tête, le visage couvert de larmes, Quentin lui demanda, avec toute la conviction possible qu'il pouvait mettre dans sa voix :

« Euh... est-ce que ça ? »
« Oui très bien, et toi ?. Ça pourrait aller mieux... »

Quentin la reconnut après quelques secondes à la dévisager mais discrètement. C'était Susan Bones, préfète de Poufsouffle, sang pur, qui avait quelques cours communs avec lui. Il ne savait pas si elle l'avait reconnu ou non, elle avait les yeux tellement humides de larmes qu'il lui semblait difficile de discerner les traits de Quentin. Puis de toute manière, elle avait surtout les yeux rivés sur Poudlard, et non sur son interlocuteur.

« Je peux m'asseoir ? »
« Oui, vas-y... »

Elle pleurait moins, mais on sentait bien que son chagrin n'attendait qu'une occasion pour ressurgir. Quentin n'avait pas voir les gens pleurer, tout comme il détestait voir les gens malades. Qu'il connaisse si peu cette fille ne changeait rien à vrai dire, puisque pour lui le résultait était le même : il n'aimait pas voir les gens mal. Il fallait si préparer de toute manière, la mort de Cédric Diggory allait laisser derrière lui une trainée de tristesse qui ne s'effacerait pas si facilement.

« Tu le connaissais bien, Cédric Diggory ? »
« Il était de ma maison... On avait... On avait déjà discuté ensemble. Il était gentil... Il... Il ne méritait pas de mourir comme ça... »
« Je suis d'accord. C'est affreux. »

La Poufsouffle recommença à pleurer. Quentin ne savait trop que dire. Il n'avait pas connu ce Cédric Diggory outre mesure et il avait lui-même supporté Fleur Delacour pendant tout le tournoi. Autant dire qu'il était mal placé pour faire son éloge funèbre.

Il avait envie de dire des dizaines de choses, mais aucune ne lui paraissait approprié. Il ne pouvait ignorer qu'elle pleurait et dans un sens, le faire remarquer aurait été impoli. Ce qu'il pouvait faire, à la limite, pour pas qu'elle ne se sente mal de se laisser aller ainsi devant lui, c'était lui trouver des excuses. Enfin, des excuses elle devait en avoir bien évidemment, mais lui faire comprendre qu'il les connaissait allait peut être l'aider.

« Cette année a vraiment été... spéciale...»

C'était le moins que l'on puisse dire. Quentin ne rajouta rien, par respect pour la jeune fille qui pleurait ainsi que pour les morts qui les avaient quittés, Diggory entre autres. Les deux jeunes restèrent un petit moment à parler de Cédric, ce qu'il avait fait pendant le tournoi des trois sorciers, ce qu'il était en général, et bien que Susan s'arrêtait parfois de parler pour laisser échapper un sanglot, Quentin apprit beaucoup de choses sur le Poufsouffle. Il n'aurait pas cru qu'un blaireau puisse être aussi courageux, tout en étant loyal, honnête et intelligent. C'était triste de voir combien on pouvait se rendre compte de la valeur des gens trop tard...

Mais il en appris aussi beaucoup sur Susan, car mine de rien, en se confiant un peu au Serpentard (le savait-elle, d'ailleurs ?) sur Cédric, elle en disait beaucoup sur elle. A force de faire ressurgir un peu plus de souvenirs sur le jaune et noir décédé, Susan se retrouva une nouvelle face à la réalité, celle à Cédric avait disparut, et où il avait périt d'une bien triste manière.

La préfète pleura une nouvelle fois, plus intensément encore, comme pour montrer la cruauté de la vie. La cruauté de la mort plutôt, puisqu'elle[//i] était l'unique responsable de son chagrin. Tout naturellement, et ce comme s'ils connaissaient depuis de nombreuses années (à vrai dire c'était le cas, ils se connaissaient depuis leur première année, même s'ils ne s'était pour ainsi dire jamais parlé), Quentin passa son bras autour des épaules de Susan. Ce n'était pas le moment de jouer les effarouchés n'est-ce pas Susan ?, pour Quentin du moins. Le tournoi avait souligné la coopération magique internationale, mais que faisions-nous de la coopération magique [i]nationale ? C'était toujours les Serpentard contre le reste du monde ? Quentin n'avait jamais été d'accord et ne le serait jamais, il vallait mieux qu'un vulgaire élève qu'on méprisait et détestait parce qu'il était à Serpentard. Pour lui les 4 maisons devaient se serrer les coudes dans les moments difficiles et même si certains élèves étaient plus cruels que d'autres. Et si là ce n'était pas le moment, ce ne le serait jamais.

Cette soudaine proximité éveilla des sentiments nouveaux en Quentin. Un contact aussi rapproché avec une fille, il n'avait jamais connu, à vrai dire. Et à vrai dire aussi, il devait reconnaitre que connaitre plus Susan lui plaisait. Le fait de la connaitre plus ne lui plaisait pas en soi – enfin si – mais c'était surtout ce qu'il avait découvert chez elle qui lui avait plu. Jamais, il n'aurait cru qu'elle avait les yeux gris. C'était rare ça, les yeux gris. Et c'était beau, aussi. Elle était rousse aussi, ce qu'il avait toujours vu, sans vraiment le remarquer. Elle était vraiment belle en réalité et sa compagnie était agréable. Bien qu'il aurait aimé la revoir en d'autres circonstances, c'était vrai. Mais il l'a reverrait, il le savait. Ne serait-ce que pour donner le baiser qu'il avait eut envie de lui donner pour la réconforter, pendant toute la durée de leur recontre.