Victoria Montgomery par elle-même.

Je m’appelle Victoria Montgomery. J’ai 21 ans, presque 22 pour être tout à fait honnête. C’est la fleur de l’âge dit-on, les meilleurs moment de ma vie… Cette expression m’amuse. Tout me distrait, je ne suis pas difficile. Mais j’en étais aux présentations je crois ? Pourquoi est-ce que je commence ainsi ? Je l’ignore, je suis devant ma glace à me maquiller pour sortir en ville et j’ai envie de le faire. C’est un nouveau départ pour moi. On m’a attribué aujourd’hui mes nouvelles fonctions au sein du ministère. Ne croyez que pas que j’attache une quelconque importance à ma carrière. Si je le souhaitais, je pourrais être rentière. Mon riche et anonyme géniteur verse sur mon compte en banque une somme plus que confortable chaque premier du mois. Un jour, je recevrais un peu plus, cela signifiera qu’il est mort et je ne verserais pas une larme pour lui. Payer c’est tout ce qu’il a jamais fait pour moi et à moins que d’ici là il se présente à moi en m’ouvrant les bras, je continuerais à voir en lui un simple moyen de subsistance.

Cela vous paraît étrange ? Allons, c’est que vous ne connaissez pas ma famille. Je suis une Montgomery. Dans le monde sorcier, ces simples mots signifient beaucoup. Cela veut à la fois dire que je suis riche et puissante mais aussi, bien entendu, que je fais partie du Clan. Ma cadette, Anabelle, fait tout pour sortir du carcan familiale. Pour diverses raisons, elle nous hait. Il faut dire qu’on ne lui a pas toujours fait la vie facile, moi la première, mais contrairement à elle, j’aime être une Montgomery avec tout ce que cela représente. Dans ma famille, il n’y a jamais eut de père. Christian a très jeune pris sur lui et s’est chargé sans que personne ne le lui demande de suppléer notre mère, cela étant, ça nous a tous plus ennuyé qu’autre chose… sauf son respect.

Ma mère était une femme sublime. Elle est morte l’an dernier d’un cancer mais on continuera encore pendant des dizaines d’années à célébrer sa beauté. Elle n’avait pas de sang de vélane dans les veines et pourtant elle charmait n’importe quel homme avec une facilité déconcertante. A côté de ça, elle était éprise de liberté. J’adorais ma mère, je crois que nous l’aimions tous… Et elle nous l’a à tous très bien rendu. Cette femme admirable a eu sept enfants. Je suis l’aînée, le trop sérieux Christian vient ensuite, puis les triplés (Quentin le rabatteur du bonheur, Edward le romantique sénile à 18 ans et Isabelle la teigne qui se croit plus intelligente que tout le monde), Anabelle qui porterait mieux son nom si elle se décidait à faire quelque chose pour ses sourcils et enfin, la petite dernière, Opaline. Elle est trop jeune pour que je me permette de lui donner un surnom méchant. Christian est persuadé qu’Anabelle tourne mal parce que je la persécutais quand elle était petite. Vraiment, je ne vois pas d’où il tire cette idée, c’est juste ridicule.

A nous sept nous formons les racines du clan. Ensuite, il faut ajouter les épouses de mes frères. Ashaiah est une blondinette qui a du caractère mais à qui je trouve personnellement un genre vulgaire. On ne me fera pas croire que la fille qui était avec moi à Serpentard a totalement disparu et je sais bien moi que sous ses airs de saintes c’était une belle traînée autrefois. Ceci dit, moi, je dis ça, je dis rien. Par principe je déteste depuis l’enfance quiconque approche mon frère. Ah oui, j’allais oublier, Ash’ est la femme de Christian.

Chris’… C’est un peu le jumeau que je n’ai jamais eu. Nous sommes fondamentalement différent. Il est aussi sage et puritain que je suis délurée et excentrique. Pour autant, on se comprend et on s’aime… enfin, jusqu’à ce qu’il éprouve une passion terrible pour les blondes superficielles. D’abord Maera puis Ash’… Heureusement, j’aime bien Ash’, sinon imaginez ce que ce serait ?

Vous me trouvez méchante pour quelqu’un qui dit bien aimer sa belle-sœur ? C’est vrai qu’on me reproche souvent mon mordant mais il n’y a que la vérité qui blesse et vous n’avez pas encore entendu ce que j’ai à dire sur mon autre belle-sœur…

Roze est une allemande. Si j’ai bien compris – Edward et moi avons cessé toute tentative de communication depuis ses huit ans, ça valait mieux – dans son pays elle était noble et elle a tout fichu aux orties pour mon idiot de frangin. Elle est schizophrène et assume totalement sa maladie… sa manière de parler et son visage de poupée me donnent envie de lui foutre des baffes. Contrairement à Ash’, elle n’est même pas franchement jolie. Elle n’a pour elle qu’une dot confortable et son QI. Car oui, il paraît que la folie et l’intelligence ce n’est pas incompatible. Toutefois, sa conversation est décousu et quand elle marche on dirait un cabris. Au moins, elle est assorti avec Edward qui n’est pas le plus dégourdi de mes frères.

Après les belles-sœurs, il y a les neveux Noé et Candys. Eux, je les adore. Déjà ce sont les enfants de Christian donc ils partaient avec des PA (point d’amour) d’avance mais en plus ils sont vraiment adorables. J’adore les avoir à la maison surtout que je n’en ai que les bons côtés. Ma chambre est assez éloigné de la leur pour que leur piaillement ne me dérange pas et je ne change pas les couches. Je n’ai que les câlins et les sourires vu que dès qu’ils pleurent je les refile à Ash. Je suis une tante parfaite.
Voilà, ça c’est moi, et mon clan. Certains nous appellent les Montgomery-tout-court parce qu’on a des moitiés de cousins. On est assez proches des Carewell mais on est en guerre ouverte contre les White… Mais je vais y venir plus tard.

Pour finir ce petit topo introductif il faut préciser que je suis brune aux yeux clairs – les yeux c’est mon père, ma mère était métis et avait les yeux noirs -, que je suis l’une des mieux roulée du ministère et que je me tape tout ce qui bouge. Je fais la fête jusqu’à 5h le matin et je dors la journée, sauf quand je travaille. Je ne ramène jamais d’hommes à la maison, je sors rarement avec l’un d’eux. Je ne fume pas, je ne bois pas énormément, je suis accro à la caféine et je crois que vous en savez assez pour le moment…

Ah non, j’ai oublié un point très important.
Je suis une Montgomery et je suis fière de l’être.

Signée Victoria.

Claire Montgomery, ma mère, n’a jamais fait de différence entre ses enfants. Elle nous aimait tous de la même façon et ne donnait jamais plus à l’un. Bien qu’elle ait eu un mode de vie spécial, elle était la meilleure des mères. Je crois que c’est dans ce rôle qu’elle était la plus épanouie.

Pourtant, j’ai un caractère d’enfant pourri gâté. Je l’assume d’ailleurs mais il ne faut pas mettre ça sur le compte de ma mère. J’ai toujours su obtenir tout ce que je voulais quitte à mentir ou à dissimuler. Pour moi, un objectif atteint est plus important que ce que je dois sacrifier pour y arriver. Je suis ambitieuse et dénué de scrupule. On m’aime pour ça même si d’autres me déteste aussi pour ces raisons.

Avouons le, même si l’un de mes frères et sœurs entrait dans l’instant et me disait avec froideur me détester, je ne répondrais que « Ah bon ? Tant pis. Moi je t’aime bien. ». L’avis de ma propre famille m’indiffère. Je suis ce que je suis, un point c’est tout. En revanche, et ce que je vais dire là est très important, je ne tolère sous aucun prétexte qu’on blesse quelqu’un du Clan. Ma famille c’est sacré. Que ce soit mes frères et sœurs, mes belles sœurs ou mes neveux, si quelqu’un d’extérieur à notre famille les fait pleurer ou, pire, les blesse physiquement… je les vengerais.

Je n’ai pas un rapport privilégié avec ceux de mon sang. Avec certains, on se supporte, tout au plus. Mais il n’y a pas d’exception à ce que je viens de mentionner. Qu’Edward soit blessé par un tiers et le malheureux qui aura été assez fou pour le blesser vivra la souffrance de mon frère avec les intérêts. Je ne fais pas dans la dentelle, je ne sais pas non plus exprimer mon affection. Je sais que tous me voit comme abominable peste et je dois dire que ça me rassure presque. Il est beaucoup plus facile de les venger que de les protéger.

Une phrase que j’aime beaucoup dit qu’il vaut mieux avoir des remords plutôt que des regrets. Je suis assez d’accord et pourtant, j’ai de nombreux regrets. Si je devais mourir demain aucun de mes proches, à l’exception discutable de Christian, ne saurait combien je tenais à eux. Parfois, je le déplore… Le matin, je me réveille et j’entends Christian s’occuper des enfants ou faire le ménage. Là, je me dis que moi, je serais toujours incapable de connaître ce genre de situation. Comme ma mère, les chaînes me font peur. Je ne parle pas de celles de la famille, mais de celles qu’une affection mutuelle construit. Ma famille n’attend rien de moi, je suis une irresponsable capricieuse et égocentrique et ça convient à tout le monde, moi y compris. Je pourrais me la jouer à la Edward et faire un petit discours disant combien je regrette et combien je les aime mais je n’en ai pas même l’envie. Si j’agissais ainsi, ils finiraient par attendre autre chose de moi et je risquerais de les décevoir car mon caractère se porte naturellement vers le plaisir au mépris du devoir. Je ne suis pas quelqu’un de fiable alors je ne laisse personne compter sur moi.

Mais revenons-en à la vengeance. En ce moment, justement, il y a un affront que je dois réparer. Outre les White qui salissent le doux nom hérité de ma mère, il y a ce Lexy. Il a frappé mon frère, devant moi… et devant Opaline. Bien entendu, j’étais trop loin pour faire quelque chose sur le moment et tout bien réfléchit, la vengeance est un plat qui se mange froid. Christian n’y songe même pas mais moi si. En plus, il est mignon à croquer ce petit Lexy… Je vais n’en faire qu’une bouchée… foi de Montgomery !

Signée Victoria.