Cours de Sortilèges n°1 : Les Limites de la Magie !

Lorsque le réveil sonna ce matin-là, Blodwyn s'imaginait chez ses grands-parents, à Bath, et c'est paresseusement qu'elle s'étira dans son lit, les yeux encore clos. *Pourquoi se lever aussi tôt...* bougonna-t-elle intérieurement, tandis qu'elle parvenait difficilement à s'extirper des draps et à cligner des yeux. Immobile, remarquant qu'elle n'était pas à Bath, elle sursauta sur place, observant assise sur son séant la pièce dans laquelle elle se trouvait. Un sourire vint étirer ses lèvres, tandis qu'elle empoigna sa baguette se trouvant juste à côté du lit. *Et non, ce n'est pas un rêve, en tout cas je n'aurai pas à me réveiller de celui-là... Aujourd'hui, premier cours de Sortilèges et Enchantements!*

Elle voulut se lever sur son lit, triomphalement, la baguette pointée vers le plafond, en poussant un cri de joie, mais elle se ravisa, voyant ses camarades de chambrée s'éveiller peu à peu... Rougissant en imaginant la scène dans laquelle elle serait couverte de honte, elle préféra reposer sa baguette rapidement, sortant du lit sans dire un mot, mais un sourire éternellement scotché au visage. Elle était déjà sortie de sa chambre que ses camarades ouvraient à peine les yeux, poussant des soupirs. Une dizaine de minutes plus tard, Blodwyn était déjà de retour, lavée et habillée, les cheveux cependant encore humides. Son dynamisme sembla se ressentir dans toute la chambre, les filles ayant l'air plus éveillées. Attachant impeccablement ses cheveux en une queue de cheval devant un miroir, elle ajusta sa cravate, et une fois qu'elle sembla satisfaite de son image, elle empoigna sa baguette et le livre trônant sur sa table de chevet qu'elle connaissait déjà presque par coeur, Le Livre des sorts et enchantements niveau 1, de Miranda Fauconnette, ainsi que le manuel Magie Théorique d’Adalbert Lasornette, qu'elle avait achetés au Chemin de Traverse avec toutes ses autres fournitures scolaires. Ceci pour éviter de revenir les chercher dans la Tour de Serdaigle après le petit déjeuner, et faire des aller-retours inutiles et surtout fatigants... Elle voulait être particulièrement en forme pour ce cours qu'elle avait attendu avec tant d'impatience! De plus, le professeur enseignant cette matière n'était autre que le Directeur de sa maison, le Professeur Flitwick.

Un sourire radieux continuait à propager sa lumière alentour, tandis que Blodwyn rejoignit la table de sa maison, dans la Grande Salle. Un garçon de Gryffondor passa devant elle en maugréant, les vêtements trempés de jus de citrouille. Il devait certainement se diriger vers les toilettes afin d'essayer de réparer le désastre... Assise au milieu des élèves plutôt silencieux puisqu'endormis de Serdaigle, elle mangea sans mot un peu de pancake, avalant ensuite d'un trait son jus de citrouille. Poussant un soupir de contentement, elle se leva d'un bond qui fit sursauter son voisin de droite et sortit de la Grande Salle, ajustant son sac à bandoulière sur son épaule.

Troisième étage, Couloir des Enchantements. Blodwyn avait déjà auparavant préparé le terrain, elle ne voulait sous aucun prétexte rater une seule seconde de cours, de ce fait elle avait tout préparé, envisagé, pour que tout incident éventuel ne vienne troubler son premier cours de Sortilèges. Et là, vous allez me dire "il y a un mais..." Il y a toujours un mais! Surtout lorsqu'il s'agit de Blodwyn... En tous les cas, même si elle parvint à la salle à l'heure, elle n'y parvint pas sans désagréments... Peeves était passé par là, et voyant une fillette de Serdaigle impatiente d'aller à son premier cours, il n'avait pas résisté à l'envie de lui faire une petite plaisanterie... La petite vit débouler devant elle un petit homme portant des vêtements de couleur vive, une cravate orange et et un chapeau pointu de la même couleur, mais c'est son regard noir et foncièrement méchant qui la frappa d'abord. Pensant avoir fait son petit effet de surprise, l'esprit frappeur fut bien déçu de voir Blodwyn imperturbable, il était pourtant sûr qu'elle était nouvelle et qu'il ne l'avait jamais croisée jusqu'alors...

"Vous devez être... l'esprit frappeur dont parle le livre "L'histoire de Poudlard"... Peeves."

Un rire tonitruant s'empara de l'esprit frappeur, qui répéta mot pour mot les paroles de Blodwyn dans une caricature grossière et humiliante. "Mais c'est que cette petite futée a raison! Je suis déééééçuuuuu... Moi qui pensais faire sensation, ma célébrité me précède! Remarque, c'est plutôt flatteur... Tiens, c'est quoi ça?" Sans attendre la moindre réponse venant de Blodwyn, il se rendit invisible, puis réapparut juste derrière elle, ce qui la fit sursauter et pousser un petit cri aigu... Il tentait de s'emparer de son sac, mais Blodwyn le lui arracha des mains et courut vers la salle, sans regarder derrière elle... "Oh, mais ne t'en va paaaaas, et ce n'est pas juste, tu connais mon nom, mais moi je ne sais même pas comment tu t'appelles!" Elle ne prit pas la peine de répondre et poursuivit sa course, mais bizarrement, il ne se mit pas à ses trousses... du moins c'est ce qu'elle pensait. Ralentissant en arrivant à la salle, elle reçut soudainement un ballon d'eau sur la tête, la trempant jusqu'aux orteils... Un rire sonore et diabolique s'éloigna petit à petit en écho, et la pauvre dut entrer dans la salle en se faisant déjà remarquer... Bouillonnant de rage, le regard sombre, les joues rouges et les sourcils froncés, elle s'assit dare-dare à la première place venue après avoir salué son professeur d'une petite voix, constatant cependant avec soulagement en ouvrant son sac que ses livres et ses affaires n'avaient pas été atteints par l'eau...

Emma attendait patiemment que le cours commence. Il y avait encore peu d'élèves dans la salle, deux Gryffondor, une Poufsouffle et une autre Serdaigle. Tous avaient l'air plus ou moins impatients, à part la Serdaigle qui affichait un air légèrement contrarié. La jeune fille se tourna vers le professeur Flitwick, qui arborait un air joyeux et dynamique. Elle se demanda ce qu'il penserait d'elle si elle se retrouvait incapable de faire quoi que ce soit, ou pire, si elle jetait mal le sort et qu'elle blessait quelqu'un. Conserverait-il son air jovial ? Mais après tout, il n'y avait pas de raison pour que ça arrive. Emma avait eut le temps de lire ses livres de cours pendant les vacances, et elle pensait avoir plus ou moins compris le côté théorique des sortilèges. Restait la pratique ...

Perdue dans ses pensées, elle ne s'aperçut pas tout de suite qu'un nouvel élève s'était arrêté au niveau de sa table. Il l'observait d'un air bizarre et elle se sentit légèrement mal à l'aise. J'ai quelque chose entre les dents ?

- Beau t..toi…cheveux…bou..che...Hum...Hum...Oui hein? articula-t-il finalement avec quelques difficultés.

Emma le regard d'un air dubitatif. Il avait l'air légèrement gêné.

- "Hum ... Merci ?" répondit-elle avec hésitation, pas très sûre d'avoir compris ce que lui disait le garçon, qui était visiblement de Serpentard.

Pendant ce temps, un autre élève, plus âgé entra dans la pièce et alla s'installer sous le regard enthousiaste du professeur de Sortilèges. Comment fait-il pour être toujours de bonne humeur ?

A présent, la salle commençait à se remplir peu à peu, de nouveaux élèves se succédant. Mike Con'Rad, le Gryffondor qu'Emma avait rencontré le soir du banquet entra dans la pièce en toute discrétion en adressant un salut bruyant et chaleureux au professeur. Difficile de dire lequel était le plus joyeux des deux. Il se mit ensuite en quête d'une place, et ses yeux se posèrent sur Emma. Avec un sourire, il s'approcha et posa son sac sur la table voisine. Puis il se tourna vers la Serdaigle et la salua.

- "Salut ! Oui prête, enfin je crois. On verra bien !" répondit-elle avec un sourire.
A croire que sa bonne humeur était contagieuse.
Un bruit de pas se fit brusquement entendre dans le couloir ainsi qu'un grand "Splash" et un rire suraigu. Enfin, une nouvelle élève entra dans la pièce, trempée et visiblement gênée. Tête baissée, elle alla s'asseoir sans chercher à voir si elle connaissait qui que ce soit. Pourtant, la jeune Serdaigle crut la reconnaître, elle avait l'impression de l'avoir déjà vu, peut-être dans la salle commune ?

Emma se tourna vers Mike et lui adressa un haussement de sourcil interrogateur. Qu'était-il arrivé à cette fille ? Le rire sonore indiquait que c'était probablement l'oeuvre de Peeves, Emma l'avait déjà entendu lors de son arrivée, et elle entendait souvent parler de ses méfaits.

Enfin, la salle était désormais un peu plus remplie, et la jeune Serdaigle ramena son regard sur son professeur. Elle se demandait par quel sortilège ils commenceraient. Elle avait entendu parler du sortilège de lévitation, et elle avait hâte d'essayer, malgré son appréhension.

Le soleil passait doucement ses rayons à travers les fenêtres du dortoir des filles, cette douce lueur tira quasiment tout le monde de son sommeil. Les récalcitrantes, le furent par celles qui commencèrent à s’activer dans la pièce, en quittant leur lit et fouillant dans leur malle. Rory était de celles qui s’étaient réveiller tout de suite, aujourd’hui elle allait prendre son premier cours de quatrième année! Et par chance, c’était le cours de son directeur de Maison. Elle aimait son professeur, et la matière qu’il enseignait était loin de lui déplaire, alors c’était réellement une excellente journée qui s’annonçait.

Cependant, après avoir fait sa toilette et discuter avec un petit groupe de ses amies Serdy, la jeune fille s’aperçu qu’il manquait quelque chose à ses affaires de cours, quelque chose de très important. Sur le coup, elle ne trouva pas. Son uniforme était impeccable, elle avait ses livres, elle avait sa baguette… La baguette! Elle ne l’avait pas!

Elle commença alors à s’activer comme jamais pour retrouver sa précieuse amie, symbole qu’elle était réellement une sorcière, et qu’elle ne rêvait pas depuis quatre ans. Rory passa toute sa malle en revu, scanna la salle de bain, la salle commune, son lit, etc… mais rien, elle était introuvable. Une baguette ne disparait tout de même pas toute seule!

L’horloge de la salle commune sonna la demi-heure, et la pauvre petite aigle sentit son cœur se serrer. Qu’allait-elle faire sans sa baguette? Elle s’assit sur son lit, et essaya de récapituler tous les endroits où la chose avait bien pu atterrir, même par erreur, mais rien!

C’est alors qu’elle vit des étoiles rouges, vertes, argentées, provenir de derrière le rideau d’une des fenêtres du dortoir. Elle s’avança avec précaution, et tira le bout de tissu d’un coup. Tout le monde s’est que ça fait moins mal quand on tire un pansement en une seule fois, et bien c’était la même chose pour découvrir ce qu’il se passait ici.

Et qu’elle ne fut pas la surprise de notre sorcière en découvrant sa chatte en train de triturer sa baguette entre ses petites griffes. Rory était soulagée, elle l’avait enfin retrouvé! Elle avança la main pour saisir ce qui lui appartenait, quand un coup de patte s’abattit sur le dessus de sa main. La petite aigle la retira tout de suite, et remarqua une grosse griffe qui s’étendait tout le long de sa peau.

- Choucroute j’ai pas le temps pour tes humeurs!

Elle prit son courage à deux mains, et repassa devant le museau de l’animal en évitant les coups de griffes comme elle le pouvait, et parvint enfin à sentir le fin bout de bois se glisser entre ses doigts. Passer l’étape du Cerbère version chat, la jeune fille se lança dans une course effrénée dans les couloirs du château. Elle pouvait encore arriver à temps à son cours d’enchantement.

Et c’est ce qu’elle parvint à faire, dans un temps record. Rory entra dans la salle, salua son professeur en ajoutant un petit sourire, et prit place au deuxième rang. Nul besoin de dire qu’elle était complètement essoufflée, et qu’elle tremblait de sa main blessée à cause de l’effort, et un peu de la blessure.

La très fraîchement diplômée une erreur de correction, probablement Susan Bones n'en menait pas large. Elle avait passé la majeure partie de la nuit à se tourner et se retourner anxieusement sur sa paillasse, au fond d'un placard dans son lit et, lorsqu'elle avait enfin trouvé le sommeil, ses rêves n'avaient été qu'une longue suite de catastrophes concernant la journée à venir. Tantôt elle faisait exploser la salle de sortilèges, tantôt elle tuait trois innocents Gryffondors avec un simple lumos, tantôt elle se présentait, tout simplement, en retard, et subissait les foudres de Flitwick devant tous les premières années réunis... Bref, lorsque le réveil avait sonné, elle était à peine plus reposée qu'en se couchant. Elle avait d'ailleurs décidé de se lever très tôt, à l'heure où le château sommeillait encore. Bien qu'elle eût été officiellement présentée à l'école lors du banquet de rentrée, se retrouver installée à la table des professeurs pour déjeuner la mettait horriblement mal à l'aise, un peu comme si tous les yeux étaient subitement braqués sur elle, attendant avec impatience qu'elle ne renverse son bol de thé ou que sa tartine de confiture ne s'écrase sur sa robe de sorcière. Pour une Poufsouffle adepte de la discrétion, c'était une véritable torture ! Aussi avait-elle préféré se lever à l'aube pour petit-déjeuner avant la majorité des élèves et tenter de se détendre autant que possible. Opération délicate tant elle redoutait le tout premier cours de l'année. Si elle ne parvenait pas à imposer son autorité rapidement, elle pourrait fonder un club avec le professeur Trelawney.

*Non ! Si je n'y arrive pas, je démissionne, tant pis !* se promit-elle avec détermination en sirotant une tasse de thé noir, les yeux perdus dans le vague.

Il était hors de question de passer le reste de sa vie d'adulte à supporter l'insolence et l'irrespect des élèves. Si elle ne parvenait pas à s'imposer en tant qu'assistante puis qu'enseignante d'ici cent ou cent cinquante ans, on n'est pas pressé, c'était tout simplement que ce métier n'était pas fait pour elle. Une chance pour elle, elle avait croisé Pomona Chourave, en quittant la Grande Salle, son breakfast avalé pas dit qu'il allait rester longtemps dans son estomac, ceci étant et la gentillesse dont son ancienne directrice de maison adulée fit preuve à son égard la rassura quelque peu. Elle pourrait toujours retourner pleurnicher dans les jupes de cette chère Chourave si jamais elle était au bord du suicide ("Ils sont trop méchants avec moi ! J'en peux plus ! Reprenez-moi à Poufsouffle !"). Le coeur un peu plus léger (mais un peu seulement), elle avait pris le chemin de la salle de classe, bien en avance sur l'heure prévue.
En avance, oui, mais pas assez pour être totalement seule. Flitwick ("Appelez-moi Filius !" "Euh... Non, ça ira, merci...") s'activait déjà dans la pièce. Susan le gratifia d'un sourire bien trop crispé pour ne pas ressembler à un rictus de terreur avant de le saluer respectueusement :

- Bonjour Maître Professeur, vous avez besoin d'aide ?

Car, après tout, les premiers monstres élèves n'allaient pas tarder à arriver et elle n'avait pas envie qu'ils la voient les bras croisés. Sans compter qu'elle était maintenant une esclavette officielle préférait mille fois s'occuper l'esprit à classer des dossiers ou à cocher des noms en face d'un trombinoscope plutôt que de rester inactive, songeant, fatalement, à l'heure qui tournait, la rapprochant, seconde après seconde, de l'instant fatidique où la cloche sonnerait non, Susan n'est pas la cloche de la phrase.
Donc elle avait décidé de plonger dans l'arène. Et quelle arène ! Finalement, elle commençait à se demander si une carrière au ministère n'aurait pas été plus adéquate et surtout, moins dangereuse. "Dark Susan" Lavande, si tu m'entends..., qui n'avait jamais eu de dark que le surnom et une certaine habilité pour faire exploser les mangemorts de bois de l'AD, semblait s'être volatilisée pour laisser la place à une petite chose timide, maladroite, peu rassurée bref, pitoyable.

Oh ! Elle n'avait jamais réellement pensé que les élèves se montreraient tendres avec elle. Après tout, elle était l'un d'eux l'année passée encore et son jeune âge ne la plaçait pas réellement en position de force vis-à-vis des grandes années. Il lui avait, d'entrée de jeu, paru évident que d'aucuns chercheraient à la taquiner, à la tester, réaction somme toute banale de l'élève en face d'un nouvel enseignant. Toutefois, il y avait une marge entre le savoir et se retrouver dans une salle de classe remplie d'élèves hostiles. Oui, hostiles. La plupart des jeunes sorciers qui étaient entrés dans la pièce lui avait lancé des coups d'oeil méfiants, particulièrement peu avenants voire même carrément haineux pour certains. Quant aux autres... Hé bien ils semblaient avoir carrément décidé de l'ignorer. Charmant ! D'autant plus charmant que, si elle avait attendu un peu de soutien de la part de ses anciens camarades de Poufsouffle, elle aurait été cruellement déçue. Visiblement, les Jaunes avaient cours dans une autre partie du château, à cette heure, car ils étaient, pour ainsi dire, absents. Elle aurait donné cher, pour voir apparaître, dans un jet de cheveux viouvioutant, Ophélia MacMillan sa seule amie en ce monde !

*Allez courage ! Après tout, c'est juste un mauvais moment à passer... Tant que Flitwick est dans la salle, ils devraient se limiter, non ?* tenta-t-elle de se rassurer en coulant un oeil prudent en direction de son maître vénéré et tout et tout.

Elle espérait vivement que Flitwick ne lui ferait pas le coup du "Oups, Bones, j'ai oublié de boire mon café, ce matin, je reviens dans un instant, je vous les confie, hein !" uniquement pour voir comment elle s'en sortait lorsqu'il était absent. Elle risquait fort de ne pas y survivre ("Drame à Poudlard : une jeune assistante meurt, lynchée par des boulettes de parchemin lancées par les élèves. Le jeune Siegfried témoigne : 'En même temps, Bones, elle n'était vraiment pas taillée pour le rôle : vous en connaissez beaucoup, vous, des professeurs de sortilèges incapables de détourner d'innocentes boulettes de parchemin de leur trajectoire ?'"). La jeune femme retint de justesse une grimace horrifiée et s'accrocha désespérément à l'image de Sydney Fawcett avec laquelle elle avait coutume de chasser la dépravation qui, à l'heure qu'il était, devait également en voir des vertes et des pas mûres. Certes, elle n'aurait jamais à affronter toute une classe, mais l'un dans l'autre, avoir Argus Rusard pour mentor n'était pas un sort (aha) très enviable. Vivement le vendredi soir, qu'elles puissent aller noyer leur chagrin dans l'alcool !

*Peut-être que le Professeur Chourave acceptera de me prêter une plante carnivore pour amadouer les élèves ?* songea-t-elle distraitement, sans cesser d'observer d'un oeil perçant la valse des élèves arrivant dans la salle de classe.

A moins qu'elle ne demande à Hagrid comment faire pour adopter un bébé dragon vorace ? Après tout, MacGonagall n'avait jamais dit que le corps enseignant ne pouvait pas utiliser tous les moyens de défense qui lui paraissaient bons pour rester en vie. Comment ça, c'était une évidence ? La pauvre Susan mais en même temps elle l'a cherché en était là de ses pensées lorsqu'elle croisa le regard, particulièrement peu rassurant, de Siegfried Léthé. Elle se sentit blêmir malgré elle : pas de doute, le Serpentard était décidé à lui en faire baver et elle connaissait trop l'animal après tout, elle l'avait coursé dans un couloir, une nuit, alors qu'il était en première année. Ce petit était capable de tout. pour ne pas craindre la suite des événements.

*Oh Merlin ! Je veux démissionner !*

Sophie trouvait que le cours mettait du temps à démarrer et elle s'ennuyait un peu, d'autant qu'il n'était arrivé personne qu'elle connût, ce qui lui déplaisait fortement. Elle était vraiment ennuyée d'être seule à ne rien faire et n'osait pas aller voir quelqu'un pour se mettra à discuter. Elle se mit à lire son livre de sortilèges en soupirant chaque fois qu'un nouvel élève entrait. Certains se mirent à discuter entre eux et Sophie aurait véritablement aimé pouvoir se joindre à eux. Mais elle n'osait vraiment pas s'approcher des gens qu'elle ne connaissait pas encore et c'est pourquoi elle resta en place. Soudain, elle vit entrer dans la salle de classe sa sœur de cœur Rory Monroe, qui était une année plus vieille qu'elle et Serdaigle. Mais celle-ci, très essoufflée, ne la vit pas et s'installa non loin. Sophie, heureuse d'avoir quelqu'un avec elle dans cette salle, quelqu'un qu'elle connaissait, se leva et s'approcha de Rory en lui souriant avec beaucoup d'entrain. Elle la vit essayer de reprendre sa respiration.

"Salut Rory, ça va ? Tu as bien couru j'ai l'impression !"

Théophile déboula en trombe dans la classe de Sortilèges, effectua un dérapage presque contrôlé dans la rangée centrale (quelle idée aussi de laisser traîner des sacs de cours en plein milieu d'un salle de classe...) et finit a course à deux mètres exactement du bureau du professeur (et du Professeur Flitwick). Il cogna son poing droit contre sa paume gauche, à la manière des grands maîtres d'art martial et s'inclina à angle droit.

"Salutations, grand Maître Sorcier. J'espère que les lumières de votre sagesse seront un phare pour nos cerveaux égarés cette année encore. Puissiezvous nous guider de vos mots durant les mois à venir..."

Il baissa la voix.

"J'essaierai de ne pas trop vous embêter cette année."

Il recula d'un pas, et cria haut et fort :

"Et vivent les rouge et or !!!"

Sur ce il détala au fond de la classe et se cacha derrière Mike, qu'il gratifia d'un amical coup de poing sur l'épaule.

"Yo toi. Ca va ? Comment se sont passées tes vacances?"


[HS] Théo's come back =P[/HS]

Sortilèges, sortilèges, sortilèges ! En temps normal, la seule idée de retrouver la classe du professeur Flitwick aurait eu de quoi faire jubiler Anabelle pour tout le reste de la journée, mais, cette année, elle avait un peu calmé ses ardeurs. En effet, il y avait une ombre au tableau idyllique qu'était, à ses yeux, un cours de sort. Et quelle ombre ! Rien de moins que la petite amie officielle oui, parce qu'il y en a une officieuse aussi d'un de ses frères aînés, Susan Bones (non, Susan n'est pas le frère, mais la petite amie, il faut suivre, un peu !). Apparemment, son ancienne préfète avait décidé de rester à Poudlard pour assister Flitwick (était-elle sotte ! Flitwick n'avait pas besoin d'une assistante, voyons, il était la perfection incarnée !) mais, bien entendu, l'esprit soupçonneux d'Anabelle avait immédiatement perçu un projet autrement moins avouable derrière le retour de Bones à l'école. Elle avait probablement été envoyé là pour servir d'espionne à Quentin qui voulait surveiller sa jeune soeur de près ! Voilà qui était vraiment indigne d'une ancienne Poufsouffle ! Se vendre ainsi à un Serpentard... Sans compter qu'elle avait déjà assez d'Edward pour la tenir à l'oeil.

*Quelle famille, je te jure, mais quelle famille ! Vivement que je puisse me faire adopter par Shawnie, il est nettement plus cool, lui ! D'ailleurs, je vais envoyer une lettre bien sentie à Quentin dès ce soir pour lui dire ma façon de penser... Non mais, ce n'est pas possible, quand même, d'être fourbe à ce point ! Même cette dépravée de Clarks fait preuve de plus d'honnêteté !* fulminait-elle intérieurement en remontant le couloir qui conduisait à la classe de Flitwick.

Elle aurait pu continuer sur sa sombre lancée et aurait peut-être même commencé à rédiger mentalement sa missive pour Quentin ( "Pas cher frère, c'est une soeur outrée qui t'écrit. Alors comme ça, non contente de briser ma vie sociale, d'empiéter sur la vie privée, de m'empêcher de boire du jus de groseille, de martyriser mon pauvre chat, voilà que tu pénètres un peu plus dans l'ignominie et n'hésite pas à utiliser ta propre copine - une Poufsouffle, de surcroît, faut-il que tu l'aies dévergondée ! - pour parvenir à tes fins diaboliques ? Je ne te félicite pas ! Avoue que c'est également toi qui a introduit cette crapule d'Edward dans l'enceinte de l'école ? Ce serait bien de ton fait... Et blablabla et blablabla...") si elle n'avait pas été détournée de ses pensées par l'arrivée plus qu'empressée d'une jeune deuxième année en charmante compagnie (parce que oui, même un plan de tomates peut-être une charmante compagnie ! Surtout comparé à Edward, ou Quentin, ou Christian, ou... Oui, enfin bref).

- Antigonaïs ! Roberte-Pâquerettaïs ! Je suis vraiment contente de vous voir ! s'exclama-t-elle d'un ton visiblement ravi, l'humeur soudain moins sombre.

Elle ne savait pas réellement pourquoi elle avait affublé Antigone et son cher végétal de ces surnoms mais, sur le coup, ils lui avaient semblé évidents. De toute façon, la réalité semblait prendre une autre forme, quand on était en présence d'Antigone. Sans plus s'attarder sur la question, donc, Anabelle poursuivit son chemin en compagnie de sa camarade, toute mauvaise humeur envolée. Elle en oublia même de lancer un coup d'oeil aussi mauvais que soupçonneux à l'attention de Susan pour se contenter saluer d’une voix guillerette son vieux professeur avant de filer s'installer à côté d'Antigone, qu'elle n'avait pas l'intention de lâcher comme ça (d'ailleurs, les cours de sort sont très dangereux, la preuve, il y a plein de Serdaigles qui le fréquentent ! Il est bon d'avoir un bouclier en cas d'attaque de protéger ses cadets !).
Tout en déballant ses affaires, Anabelle reprit, sans se soucier de l'endroit où elle se trouvait :

- Dites donc, Roberte-Pâquerettaïs a bien grandi, j'ai l'impression... Oh ! Et tu sais quoi ? J'ai eu une super binette customisée, pour mon anniversaire ! J'ai trop hâte de l'utiliser en botanique ! Attends, je te la montre, si, si, ça t'intéresse, je le sens...

Ni une, ni deux, Ana plongea le nez dans son sac de cours et farfouilla un moment dedans, avec force grognements. Mais qu'est-ce que c'était que ce bordel ? D'où ils venaient, ces papiers de chocogrenouilles ? Pourquoi elle avait un crapaud porte-clefs dans une pochette ? Encore un coup d'Edward, certainement !
Finalement, elle brandit, triomphante, une binette miniature décorée de petites amaryllis au milieu desquelles évoluaient des coccinelles. Et comme nous sommes chez les sorciers, le terme "évoluer" n'est pas là uniquement pour faire joli.

- Je crois que je vais leur donner un nom... déclara-t-elle en contemplant d'un oeil ému les chers petits insectes.

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