-Souviens-toi les années passées- PV

Ce matin là, comme tous les matins précédents d’ailleurs, Keira se mit en boule dans ses draps, bien au chaud, elle n’avait vraiment (mais alors vraiment) pas l’intention de quitter son lit avant (au moins) une bonne vingtaine de minutes à fainéanter bien à l’abri dans son petit cocon si douillé. Dehors, il neigeait certainement (ou il avait neigé il y a de cela quelques heures donc au final c’était, de toute façon, du pareil au même : ça caillait >_<). Soupirant, elle se tourna, ramenant ses jambes contre son corps. Elle mit une bonne minute à se rappeler quel jour on était… Et un peu moins de quatre secondes pour se lever en sursaut. S.O.S !!!

Affolée, elle se jeta hors de son lit, l’œil vif, mais l’air complètement amorphe… bel et bien réveillée malgré tout. Agacée, elle se demanda d’abord pourquoi son maudit réveil n’avait pas daigné sonné. Elle était d’ailleurs prête à se rendre de suite dans la chambre de Lexy, le réveil à la main et lui raconter à quel point ce vilain engin (moldu pourtant u_U) avait été vicieux en ne sonnant pas ce matin là (seul matin où elle avait vraiment besoin de lui qui plus est !) elle posa (enfin) son regard sur son réveil… Et là elle pu vraiment grimacer. L’heure était affichée en rouge et elle s’était bien frottée les yeux histoire dé vérifier si elle n’hallucinait pas… ben non. C’était véridique ! Il était très exactement 3 heures et 12 minutes. Logique que le réveil n’ait pas sonné, il était programmé pour huit heures du matin !!! D’abord très étonnée, la jeune sorcière passa de l’étonnement à la déprime pour bien vite retourner dans ses couvertures qui avaient déjà commencé à refroidir (tssss). La jeune fille ne tarda cependant pas à se rendormir et se réveilla quelques heures plus tard, avec son réveil cette fois-ci.

Keira bondit hors de son lit. Elle se jeta dans la salle de bain, se doucha et sortit une bonne vingtaine de minutes après, ses longs cheveux roux et ondulés descendant jusqu’au niveau de ses hanches. Dans la cuisine, elle trouva Lexy qui lui ébouriffa les cheveux en guise de bonjour. La rouquine grogna et s’assit à la table en sa compagnie. Elle prit comme toujours du thé et rien de plus (oui ça agaçait Lex mais tant pis, elle ne pouvait rien avaler >_<). Lorsqu’ils eurent fini de déjeuner, Keira retourna dans sa chambre pour choisir sa tenue du jour cette fois-ci. Elle hésita un instant et fini par choisir une tenue ‘classique’. La robe était grise, s’arrêtant au-dessus des ses genoux et plutôt près du corps. Elle prit des bas assortis et des bottes noires. Ses longs cheveux roux tombaient sur ses épaules et, le résultat n’étant pas trop effrayant, elle décida de les conserver détachées. Elle noua par précaution, un élastique autour de son poigné et prit une veste longue noire. Nouant son écharpe grise autour de son cou, elle prit son sac à main et se dirigea vers la chambre de Lexy. Frappant à la porte (si si ça lui arrive !) elle entra doucement, souriant au jeune homme. Lexy l’observa et sourit à son tour. Il allait lui faire faire le voyage (puisqu’il avait lui aussi à faire à Pré-Au-Lard… Ainsi, Keira saisit sa main et tous deux transplanèrent.

Comme à chaque fois, keira du se tenir fermement au bras de son ami pour ne pas tomber. Le choc du voyage restait toujours aussi indigeste pour al jeune sorcière qui détestait vraiment transplaner (mais quand on n’a pas le choix…). Lexy resta avec elle jusqu’à ce qu’elle reprenne des couleurs et, à neuve heures, il se séparèrent finalement. La rouquine marchait dans les rues du village sorcier en pensant avec mélancolie à ses années passées à Poudlard… Une certaine appréhension lui tirait les entrailles… Aujourd’hui, elle revoyait Enry pour la première fois depuis plus d’un an !!! Elle avait tellement peur de mal agir, qu’il se mette alors à la détester… Elle se sentait vraiment sous pression…

Le regard azur de la jeune fille vagabondait parmi la foule, cherchant une personne pouvant ressembler de près ou de loin à Enry… Il avait sans doute beaucoup changé depuis tout ce temps !!! Et s’ils ne se reconnaissaient pas ???

Les vacances. Qu'est-ce qu'il n'aimait pas être en vacances ! La raison était simple : Il n'avait pas envi de rentrer chez lui, et rester donc à l'école. Sa jumelle allait encore râler dans sa prochaine lettre, et il allait tout simplement ignorer. La réponse, elle l'aurait plus tard, et il n'avait aucune explication plausible à lui donner. Enry lui dirait donc tout simplement qu'il avait besoin d'un peu d'air, comme toujours. Le train-train habituel qui déboucherait sur une dispute. Même s'il était devenu beaucoup plus sociable qu'avant, il y avait toujours une part de lui même qui réclamer silence et la solitude. Mais les gens ont beau la réclamer, jamais ils ne pourront vivre seul. L'être humain est né pour se lier avec les autres êtres humains. S'il reste seul trop longtemps, il devient fou. Mais en fin de compte, il va tenté de combler cette solitude autrement. Personne ne peut dire qu'il aime la solitude plus que tout, sauf peut être les ermites. Néanmoins, les ermites ne sont pas seuls non plus, puisqu'ils ont leur croyante...

Enfin, Enfin. Pas la peine de penser à ça, c'était franchement pas très important. Le plus important en ce moment même, c'était de relire la dernière lettre que lui avait envoyé Keira. Il bouillonnait tellement d'impatience de pouvoir la revoir, qu'il n'avait pas pu s'empêcher de la relire encore et encore. Comme s'il pouvait connaître le nouveau visage de la rousse rien qu'en lisant et relisant ces lignes. Comme si ces quelques mots allaient dessiné dans son esprit un nouveau visage qu'il devrait reconnaître parmi la foule. Parce qu'à plusieurs reprises, Keira lui avait dit qu'elle avait changé. Mais à quel point ?
S'il ne la reconnaissait pas, comment allait-elle réagir ? Après tout, cela faisait près de deux années qu'ils ne s'étaient pas revu. Et en deux années, ils avaient tout deux eu le temps de changer, de grandir. Lui avait pris quelques bons centimètres. Son visage était beaucoup moins rond, et il avait l'air beaucoup moins androgyne que lorsqu'il était arrivé à l'école. En bref, lui aussi avait changé. Beaucoup. Alors, admettons que la belle rousse ait changé complètement aussi ? Qu'elle se soit teinté les cheveux sous un coup de tête ? Ils tourneraient pendant des heures dans la ruelle de Pré-Au-Lard sans jamais se trouver. L'aigle avait même été tenté de garder son insigne bleu pour qu'elle le retrouve, mais il avait préféré s'habiller normalement, simplement. Jeans, haut noir assez large, ceinture en métal, chaussure large. Son style habituel quoi. Sauf que bon, il était vrai que Keira ne l'avait jamais vraiment vu avec ce style puisqu'ils ne s'étaient jamais vu en dehors de l'école...

Quel casse-tête !
Il n'avait franchement pas à s'en faire pour si peu ! Il allait la retrouver, ils allaient se retrouver sans aucune difficulté.

Finalement, après avoir relu encore et encore la dernière lettre il se redressa pour descendre les escaliers. Enry avait l'impression que le chemin était incroyablement long. Au lieu de prendre une demi-heure de Poudlard jusqu'à Pré-Au-Lard, il avait l'impression d'avoir prit deux heures de son temps à marcher, marcher, et marcher. Pourquoi le temps semblait si long ? Il n'avait quand même pas peur de la revoir ? Pourquoi aurait-il peur après tout ? Non, en réalité, il avait peur de ne pas savoir quoi lui dire sur le moment. La conversation aurait certainement beaucoup de mal à démarrer. Après tout, l'émotion contre l'âme et le corps. On ne sait souvent plus comment réagir. Jusqu'à que l'un des deux décident enfin d'ouvrir la conversation.

La rue principale était... bondée.
C'était un cadeau du ciel.
La question pouvait se poser à nouveau : allait-il la trouver dans cette masse de gens ? La première chose qu'il fit, c'était de rechercher une longue chevelure rousse qui se démarquerait de la foule. Enry espérait qu'elle n'ait pas eu l'idée de mettre une cagoule, sinon, ils ne se retrouveraient jamais. Le hasard avait beau jouer avec les gens, parfois le hasard faisait bien les choses. Comme maintenant... Alors qu'il reculait tout en cherchant toujours ces cheveux couleurs feu, il oublia qu'il y avait peut être des gens derrière lui et bouscula la personne en question. Légèrement surpris, mais gardant son visage de marbre il se retourna tout en s'excusant. Mais ne marmonna que le début de ces piètres excuses.

Il l'avait trouvé, la jeune fille à la chevelure rousse...

" Keira ? C'est bien toi ? " Question fort stupide, mais que voulez-vous, sous le coup de l'émotion, l'homme ne sort que des choses sans importance... De plus, même s'il ne l'avait pas vu depuis des années, il savait pertinemment que c'était elle. Ce regard d'un bleu si profond, ses cheveux ondulés d'un rouge si flamboyant. Elle avait aussi beaucoup repris au niveau du visage, elle ne dévoilait plus des joues aussi creuses qu'avant. Elle avait changé, comme elle l'avait supposé dans sa lettre. Et elle était devenue beaucoup plus belle.

Oui, Keira avait toujours eu un esprit très… débridé. Inventive, émotionnellement instable, elle n’était pas du genre à être vidée de toute forme de pensée, aussi abstraites puissent-elles être… Bien au contraire ! Elle n’avait de cesse d’en être inondée. Keira avait toujours eu un esprit vif. Il suffisait de l’observait quelques secondes avec attention pour en prendre conscience. Ses yeux étincelaient de malice depuis son plus jeune âge et elle ne se taisait aussi que très rarement, comme si elle était sans arrêt inondée de phrases qu’elle se devait de débiter pour ne pas succomber…

Aussi Keira avait-elle imaginé des dizaines de possibilités pour leurs retrouvailles… oui oui vraiment !!!! Elle avait pensé que peut-être ils se reconnaîtraient directement, voire pas du tout (là nous avons les deux cas extrêmes). Le premier cas étant fabuleux, le second juste catastrophique… Ensuite il y avait des nuances… Ils mettaient plus ou moins de temps à se retrouver… Dans la lignée des cauchemars, il n’était pas seul… Keira avait tellement hâte de le voir !!!! Cet instant devait être magique et il serait obligatoirement gâché si jamais quelqu’un d’autre venait se joindre à eux… Evidemment, la rouquine était toujours sociale, bien sûr, elle était bavarde, à l’aise mais… Là elle voulait vraiment voir Enry. Juste Enry. Ce qu’elle n’avait pas envisagé en revanche venait de se produire à l’instant.

La jeune fille cherchant son ‘correspond’ qui était aussi (quand même) un très bon ami à elle, fouillait la masse humaine du regard (elle pouvait aussi y aller en se jetant dans la marée humaine, ce n’était pas ça qui allait la déranger !), il était brun et honnêtement ça ne lui facilitait pas les tâches avec le pourcentage de la population qui possédait cette couleur là de cheveux ! Il aurait pyu être roux comme elle, non ? Ses cheveux au moins (ceux de Keira) étaient loin de passer inaperçu ! Et contre toute attente… (Du moins de Keira), ils se percutèrent ! Haha, qui l’eut cru ??? La rousse posa ses pupilles azur sur son ami brun. Il avait changé depuis la dernière fois ! Il faisait plus vieux… Pas adulte comme Chad et lexy, heureusement, il était bien trop jeune encore !!! Non pas comme ça mais il faisait… moins gamin (même si aux yeux de Keira Enry n’avait jamais rien eu d’un gamin. Des deux, elle avait toujours su qu’elle était la plus immature. Ainsi allait la vie…). Les joues du garçon s’était légèrement aminci, perdant de leurs rondeurs enfantines, il avait aussi pris quelques centimètres, restant loin derrière la rousse qui, elle avait pris seulement deux centimètres depuis la dernière fois… Du haut de son mètre soixante dix sept, Keira n’avait jamais été complexée par sa taille… Pourtant, elle aurait pu. Mais elle s’y était fort bien accoutumée. Son seul complexe avait été et est toujours en quelque sorte, son poids. Mais revenons-en à notre aigle…

La rousse ne tarda guère à adresser un sourire rayonnant au jeune aigle qui était devant elle. Plus que ravie, elle s’écria tout à coup :

« ENRY !!!!!!!!!!! »

Puis tout naturellement elle le prit dans ses bras, le serrant contre elle. Il lui avait tellement manqué !!!! De petites larmes de joie perlèrent ses paupières, tandis qu’elle réalisait qu’enfin, ils se retrouvaient… Elle était tellement heureuse !!!!

Collant un baiser sur le front de son cadet, ravie, elle lui adressa toujours ce même sourire étincelant :

« Je suis tellement…. Tellement contente de te revoir enfin !!!! Tu m’as vraiment beaucoup manqué, tu sais ??? »

Elle n’avait d’ailleurs toujours pas défait son étreinte et n’était par ailleurs, pas spécialement partante pour se faire. La rousse contemplait son ami, comblée. Elle avait toujours su qu’il lui manquait, mais pas à ce point… La sorcière souffla à l’oreille du jeune garçon :

« Je te préviens, tu es mon otage jusqu’à la fin de la journée à présent… J’aurais du apporter des menottes d’ailleurs… sait-on jamais… »

Sitôt dit, sitôt fait, elle leva les yeux, comme si elle cherchait une boutique qui lui fournirait les dites menottes. Il n’y avait là aucune allusion déplacée de la part de la jeune fille, elle n’avait pas ce genre de penchants, non. Elle tenait juste à ne pas être séparée de son petit aigle adoré durant toute cette journée !

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Il n'arrivait pas vraiment à y croire, pourtant, ils s'étaient si vite retrouver. Malgré la foule, le hasard avait fait qu'ils tombent l'un sur l'autre. Après, pour exprimer cette joie qu'il ne faisait que contenir, c'était autre chose. Enry conservait toujours cette expression neutre, mais son regard pétillant ne suivait plus autant les traits de son visage. Keira lui avait tellement manqué ! Il est dit que la distance sépare les gens, alors que dans leur cas, ça avait été le contraire. Chaque jour, il avait attendu la future lettre de la belle rousse avec impatience, tout en se rapprochant peu à peu du moment où ils se reverraient enfin. Chacun de leur coté, ils avaient évolué sans l'autre. Et Enry avait oublié depuis quelques secondes déjà sa principale crainte : se retrouver face à une inconnue. Keira disait avoir changer, mais à quel point ? De ce qu'il voyait, elle était devenue celle que tout le monde connaissait. Celle qu'il n'avait pas eu la chance de vraiment connaître. Celle à qui il n'avait parlé qu'une seule fois. Tous les autres instants qu'il avait pu partager avec Keira avait été si différent. Puisqu'il n'avait fait que tenter de la faire sortir du gouffre. Il l'avait vu partir mal au point, ses premières lettres échangées avaient été emprunte de douleur. Jusqu'à que la thérapie en Amérique lui permette d'aller mieux, de respirer un tout autre air. Enry était vraiment ravis qu'elle ait repris un peu sa vie en main, le fait qu'elle soit partie dans cette autre école l'avait légèrement dérangé : puisque sa seule présence suffisait à lui donner envi d'aller à Poudlard. Pourtant, il en avait été autrement. Il avait rencontrer d'autres personnes, et Keira avait été tout de même très présente. Jusqu'au jour où ils avaient réellement éprouver l'envi de se revoir. Pré-au-Lard était loin d'être le lieu favoris de notre jeune homme...
Il y avait trop de monde à son goût, et Enry était persuadé qu'il mettrait trop de temps à la retrouver.
Alors qu'elle était là, devant lui, resplendissante. C'était comme si tout l'être de la demoiselle était entouré d'un halo lumineux. L'aigle se trouvait dans un bien être qu'il avait longtemps oublier. Depuis combien de temps ne s'était-il pas sentis aussi bien ? Est-ce que... Keira était en train de faire renaître un sentiment perdu ? Enry secoua intérieurement la tête : il ne se comprenait même plus. Tout était trop vague. Mais le plus important en cet instant, c'était ces retrouvailles. Keira fut plus rapide que lui * remarque, ce n'est jamais très difficile d'être plus rapide que lui * et l'enlaça de ses bras fins et pâles. Une étreinte qui semblait durer une éternité alors qu'elle laissait éclaté sa joie. Lui aurait dû faire pareille, exprimer sa joie par des vagues de mots.

— Toi aussi, tu m'as... vraiment beaucoup manquer. Et tu as l'air en meilleur forme, ton sourire est des plus éclatants.

Sur qu'il la préférait comme ça ! Elle était ravissante. Et la remarque qu'elle lui lança le fit sourire, un sourire des plus francs. Elle voulait qu'il soit son prisonnier ? Sans lui demander son avis ? Ah ! Et s'il avait envi de sans aller tout de suite maintenant, l'emprisonnerait-elle pour l'empêcher de s'éloigner ? Enry avait beaucoup de mal à s'imaginer la scène. Mais, le sourire qu'il avait affiché n'était pas éphémère, pour une fois. La présence de Keira était comme un baume sur sa plaie béante qui semblait se refermer plus vite que d'habitude. La douleur, la rage, laissaient place à la joie et la bonne humeur. Keira était sa bouffée d'air frais du moment, et alors qu'ils commençaient à marcher, fondant la foule, il attrapa sa main pour la serrer (sans pour autant lui briser les os hein...) et lui dire dans un murmure :

— Je te rectifie : Tu es ma prisonnière... Et je n'aurais besoin que de mes deux mains pour t'empêcher de t'enfuir. Les menottes seront fort inutiles... Keira était en plus en train de chercher une boutique du regard qui serait susceptible de vendre ce genre de truc. Hm, était-elle sadomasochiste ? C'était une sacré révélation. Mais bon, il se faisait des idées complètement fausses, et il savait quand même capter l'ironie. De plus, Enry n'avait sûrement pas envi de s'en aller maintenant. S'il le pouvait, il resterait ici encore toute la nuit, et demain, et après-demain. Rien que pour restera avec elle. C'était comme s'il avait eu enfin le droit de changer d'air. Retrouver Keira le rendait plus joyeux qu'il ne le pensait. Son sourire restait figé, telle une image.

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Le brun et la rousse après s’être enfin retrouvé (retrouvailles qui avaient été bien plus rapides que celles que tous deux avaient craint, soit dit en passant), cette dernière laissa libre cours à sa joie et sa bonne humeur, étreignant avec ‘force’ (oui on parle de Keira là quand même ^^’) son jeune compagnon qu’elle adorait tant… Elle avait toujours ressentit une grande affection pour le brun. Y comprit le jour où elle s’était fâchée après lui… Elle n’avait jamais pu oublier ce fameux jour par ailleurs… Il était entré dans les toilettes des filles, tandis qu’elle-même n’était pas spécialement dans un bon état (aussi bien psychologique que physique) et il lui avait fait une remarque qu’elle n’avait pas appréciée. Ceci étant, elle n’avait jamais pu en vouloir bien longtemps à son aigle préféré et, bien vite, elle avait su le pardonner… (ou plutôt était-ce lui qui l’avait pardonnée ).

A présent, ils se tenaient par la main, loin de la foule qui les entourait… mentalement. Evidemment, physiquement il y avait toujours autant de monde dans ces ruelles, mais pour Keira, seul Enry comptait en cet instant précis. Son cœur battait follement dans sa poitrine, sensation étrange qu’elle n’avait pu ressentir depuis fort longtemps et qui, tout en l’inquiétant légèrement lui permettait d’afficher sans réserve aucune un énorme sourire niais, et le tout sans même en ressentir la moindre gène (c’est beau la niaiserie… surtout quand on est ado /sbaaf/).

La rouquine avait refermé sa paume dans celle du jeune aigle et observait la foule sans la voir… Elle ne savait pas où elle voulait aller, puisque tout lui convenait à partir du moment où elle restait avec son Enry… Un sourire plus lumineux encore (si tant est que ce soit possible) s’afficha sur les lippes de la sorcière aux cheveux incandescents suite à la remarque que lui adressa son cadet… Posant ses pupilles amusées sur lui, elle pivota, pour prendre la seconde main d’Enry, se trouvant ainsi face à ce dernier, et s’exclama en riant :

« Hé !!!! Tu triches, c’était mon idée !!! »

Puis, coupant la distance qui les séparait, leurs corps se frôlant légèrement tandis que son cœur battait plus vite encore, elle se pencha vers lui en chuchotant :

« Mais bon… venant de toi, je laisse courir. Tu as beaucoup de chance… Tu aurais été un autre, j’aurais sans doute dû me montrer impitoyable ! »

La rouquine lui sourit derechef. Ce n’était évidemment que de l’ironie, pure et dure… Il était de renommée universelle que Keira n’était pas (mais alors pas du tout) de nature violente. Hyperactive, bruyante, extravertie… oui, elle était tout cela. Mais jamais elle ne s’abaisserait à user de violence. Jamais. Un instant, la sorcière eut l’air pensive, comme perdue dans ses pensées, puis, enfin, redressa la tête, accordant un regard à peine hautain à son cadet :

« Ceci étant, je ne peux pas te laisser impuni… le copyright a un prix mon cher ! »

Elle se mit alors à sourire, abandonnant sa façade hautain pour s’avancer un peu plus encore vers le jeune garçon et déposer ses lèvres sur son front.

« Je dois en profiter, après on ne se verra plus ! »

De plus, Keira avait toujours été une jeune fille très tactile. Entretenir une correspondance était très difficile pour la jeune sorcière… Elle était beaucoup plus portée sur les paroles… Agir sans réfléchir, c’était sa devise. Hors quand elle écrivait, elle se devait d’être cohérente, et compréhensive du premier jet, ce qui était loin d’être évident pour l’esprit de feu qui se cachait derrière ses sourire amusés et ses rires nerveux. Oui, tout était beaucoup plus simple en vrai… En face.

Réalisant que c’était bien leur seule journée à eux, Keira fut soudainement mélancolique… c’était injuste !!! Pourquoi ne pouvait-il pas venir avec elle ??? En tassant bien il devait bien passer dans un immense sac de voyage non ? *ou comment faire passer un être humain en fraude à Taliesin*. Rapidement cependant, la tristesse s’en alla. Elle devait à tout prix profiter de l’instant présent, sinon elle le regretterait tout le restant de l’année !!!! S’éloignant donc du garçon, elle observa les environs. Puis, sursauta en apercevant un petit muret plus loin.

« Hoooo !!!!!!!! Viens !!! »

Immédiatement, la rouquine entraîna son ami avec elle, puis, trois minutes plus tard, elle s’arrêta au niveau d’un muret où la foule s’était quelque peu atténuée. Souriant à Enry, elle lui fit signe de prendre place à ses côtés, tandis qu’elle s’asseyait sur le mur de pierres.

« Je me dois d’avoir un souvenir de cette journée ! »

Et elle sortit de son sac son appareil photo que jadis, elle traînait toujours avec elle à Poudlard. Souriant, elle donna un petit coup de coude à Enry, tout en plaçant l’appareil pour les prendre tous deux en photos et approcha son visage de celui du brun :

« Souris !!! »

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Comment ça il n'avait pas le droit de piquer l'idée de Keira ? D'accord, il y avait les droits d'auteur mais elle était quand même son amie... Non ? Enfin amie. Il ne savait pas pourquoi, il avait du mal à la considérer comme une simple amie désormais. Lorsqu'elle avait emprisonner ses doigts tout en le tirant dans la foule qu'il ne voyait d'ailleurs plus, un courant électrique l'avait comme traverser. Mais, c'était bien agréable. Pas une seule fois il n'avait pensé à Heaven, se pourrait-il que ses sentiments qu'il trouvait si ancien soit ressorti au grand jour en compagnie de Keira ? Enry plissa les yeux sans réellement s'en rendre compte. Il était d'un compliquer. Mais comment aurait-il pu tomber amoureux après la distance qui les avait séparer? Était-il possible que de simples lettres l'ait rapproché d'elle à ce point ?
Ce n'était pas le moment de penser à tout ça... Après tout, il fallait simplement qu'il profite de ses instants si magique. La compagnie de Keira était un réel baume sur cette plaie béante qui était en train de se refermer tout doucement. Il aurait aimé la remercier, mais elle n'aurait sûrement pas compris la raison de ce remerciement. Et Enry avait toujours autant de mal à faire ressortir ses propres sentiments. Puis, elle finit par détruire le peu de distance qu'il y avait entre eux, la belle jeune fille aux cheveux de feu s'était tellement rapprochée de lui qu'il eut l'impression que son corps avait pris feu. Un sourire amusé étira de nouveau ses lèvres alors qu'elle le "pardonnait" de lui avoir voler son idée. Enry savait pertinemment que le mot "impitoyable" était inadaptée à la jeune fille. Il la savait douce et gentille, jamais elle n'était capable d'être violente. Même avec quelqu'un qu'elle n'aimait pas. D'ailleurs, n'aimait-elle pas quelqu'un sur cet planète ? Il n'en savait absolument rien... Pourtant, son esprit était ailleurs, ce n'était pas cela qui le préoccuper le plus mais...
Le souffle chaud de Keira qui balayait quelques mèches sur son visage tandis qu'il s'imprégnait de son parfum.

— Tu n'as pas vraiment imposer des droits d'auteur... Donc j'ai tout à fait le droit d'utiliser tes idées pour mon propre compte Keira. Si tu ne voulais vraiment pas que je te la vole, fallait me le dire... Mais c'est trop tard maintenant.

Exactement, trop tard. Ils avaient déjà les mains scellés, et il était hors de question qu'il la lâche. Elle avait dit qu'il était son prisonnier, mais elle était aussi sa prisonnière. En fin de compte, qui était le prisonnier dans l'histoire ? Un nouveau sourire étira ses lèvres tandis qu'il levait les yeux vers elle, examinant à nouveau son visage. Elle était rayonnante, et de la voir si joviale avait balayer tous les soucis qu'il s'était fait pour elle. Ainsi que tout ce qu'il avait pu vivre à Poudlard. Heaven n'était désormais plus qu'un... lointain souvenir. Enfin, pas si lointain que cela...

— Comment ça on ne se verra plus ? Bien sur qu'on se reverra... Même si tu n'auras plus envi de me voir après cette journée horriblement ennuyeuse que je vais te faire passer... Je te ferais mourir d'ennui très cher...

Non pas qu'il était en train de se dévergonder. Enry n'était pas coincé comme certains pouvaient le penser. Après entre coincé et renfermé, il y avait une grande différence. Mais... Alors qu'il disait ses mots, elle ne lui laissa pas le temps de donner son avis. N'empêche, il n'aimait pas spécialement marcher, alors s'installer sur un muret n'était pas à refuser. Pourtant, Keira l'avait quand même tirer vers celui-ci, insistant même pour prendre une photographie. Il n'aimait pas du tout les photographies, mais c'était bien pour lui faire plaisir... Qu'elle n'essaye pas de prendre des centaines de photographie d'eux, sinon il enlèverait la pellicule de son appareil pour l'arrêter. C'était une furie mine de rien, mais elle était très appréciée comme ça. Et qu'est-ce qu'elle était jolie avec ce sourire béat sur son visage ! Elle était complètement différente de la dernière fois qu'il l'avait vu... L'année dernière... Non il y a deux ans plus tôt... Keira devenait une femme, une femme qui avait un sacré charisme. Combien de garçons tournaient autour d'elle ? Hm... Pourquoi il se posait la question... ? Là, aujourd'hui, maintenant, elle était à elle...
Pour la photo, il se força quand même à sourire...

— La photographie ne risque de pas donner grand chose... On est en plein soleil...

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La rouquine observa son cadet en haussant un sourcil et finit par soupirer, prenant un air faussement exaspéré (oui parce que jusqu’à preuve du contraire, pour exaspérer la jeune fille, il fallait vraiment y mettre énormément de bonne volonté ).

« Non mais vous avez quoi tous à jouer sur les mots ??? D’abord Rafiki puis toi… Je suis sûre qu’en fait c’est un truc de mec ça… Nous, les filles on n’est pas comme ça ! »

Gennnre… Hum hum, bref, passons à autre chose. Ô, le joli ciel tout bleu !!!! Ou… Tiens tu as vendu ton uniforme Enry ??? Oui tiens eu d’ailleurs… la rousse posa son regard azur sur la tenue de son jeune ami… jusqu’à preuve du contraire, elle n’avait rien à voir avec un uniforme !

« Je viens de réaliser que c’est la première fois que je te voie sans uniforme… »

Non non, on ne dit pas ‘à poil’ mais avec d’autres vêtements voyons !! Elle l’observa en silence un instant, avant de continuer ;

« J’aime bien, ça te va bien je trouve… »

Heureusement que ça lui allait bien !!! Sinon ç’aurait été légèrement dommage tout de même ! Un sourire amusé transperça le visage de la jeune demoiselle aux cheveux de feu quand Enry lui fit remarquer qu’elle n’aurait pas envie de le voir après cette journée… Que les choses soient claires, Keira n’avait jamais été très douée pour les sous-entendus… Elle était habile avec les mots (heureusement, elle était quand même chanteuse et composé elle-même ses chansons), mais généralement, il y avait certaines choses qui ne passaient juste pas correctement dans son cerveau… c’était comme ça et puis c’est tout !!! Aussi la jeune fille haussa les sourcils et répliqua avec assurance :

« Ah oui ???? J’aimerais bien voir ça, tiens ! »

Lorsqu’ils furent installés sur le muret, la rouquine sortit naturellement son appareil photo et fit fis des propos de son jeune ami brun. Non, mais il était d’un pessimisme !!!! Smile jeune homme, voyons !!! Lorsque la photo fut prise, la rousse se tourna vers Enry, répondant avec assurance et sérieux (oui parce que la photographie c’était son domaine quand même ! Elle était assez peu douée dans presque tout alors qu’on lui laisse ses domaines de prédilections sinon elle ne vaut vraiment plus rien !)

« Tu veux bien être optimiste ? Je te signale, quand même, que la photographie avec la musique et le mannequinât fait partie de mes rares capacités, alors je t’interdis de croire que la photo rendra mal ! En plus Il y a un super joli modèle brun très mignon dessus alors ce sera forcément une très belle photo ! »

La rousse eut un petit sourire narquois, et rangea son appareil avec soin. Si en règle générale, la jeune sorcière n’était guère ordonnée, il y avait certaines choses auxquelles elle portait une attention toute particulière. Son matériel photographique en faisait partie… Une fois le tout bien rangé, elle referma son sac et observa le paysage qui s’étendait devant eux… Ses joues étaient légèrement rosies par le froid environnant et ses longs cheveux couleur feu lui réchauffaient le cou… La sorcière baissa les yeux sur son ami et se perdit un instant dans son regard couleur océan… Elle se sentait vraiment bien avec lui, là maintenant… Elle ne cessa de le fixer dans les yeux et poursuivit d’une voix moins forte, mais pas en murmurant pour autant :

« Je suis vraiment super heureuse qu’on ait pu se voir aujourd’hui Enry… j’attends toutes tes lettres avec impatience et je fais toujours plein de brouillons quand je veux te répondre parce que je finis toujours par m’embrouiller ou j’oublie trop de choses… »

Elle eut un sourire, et glissa sa main dans ses mèches ondulées, poursuivant :

« Et en plus j’avais oublié à quel point tes yeux étaient beaux… Je te l’avais déjà di ? »

Ça ce n’était pas impossible, bavarde comme elle était, elle avait tendance à toujours trop parler ! La jeune fille en avait certes, conscience, mais ne comptait pas changer pour autant… Elle était comme ça, un point c’est tout.

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Keira était vraiment quelqu'un de très agréable, sa joie et sa bonne humeur lui permettait d'oublier un à un tous ses petits problèmes. Quoique, comparer aux soucis qu'avaient eu Keira, ce n'était franchement rien. L'air faussement exaspéré de la demoiselle le fit d'avantage sourit alors qu'il lui ébouriffait les cheveux. Genre, comme si les filles n'agissaient jamais comme ça. Et puis, pour imposer des droits d'auteur, c'était vraiment trop compliquer. Même par voie orale. Valait mieux quand même oublier l'épisode des menottes, le jeune irlandais avait beaucoup de mal à s'imaginer attacher à la belle adolescente de cette manière. Lui prendre la main était un emprisonnement bien plus agréable. Il n'y avait pas le contact froid du métal contre leur peau. Il y avait plutôt ce contact chaud et doux qui faisait vibrer tout son corps. D'accord, stop. Enry était un peu trop en train de s'évader sur un autre terrain, et il quittait tout doucement la planète terre. Rêvasser en plein milieu d'une conversation n'était pas la chose à faire : surtout qu'il ne la voyait qu'une journée ce mois-ci. Bientôt l'école allait reprendre, et ils devraient reprendre leurs habitudes. L'école, et les lettres. Enry ne comptait pas vraiment les amis dans le lot, puisqu'il les mettait un peu dans le dossier "école". Il était vrai qu'en y repensant, Keira avait le droit à un dossier pour elle toute seule. Puisque les lettres de sa famille étaient plutôt rare : vu qu'il n'y répondait pas tout le temps...

Son uniforme... C'est vrai qu'il ne l'avait pas. Normal, puisqu'il était en vacances. L'aigle prenait tellement l'habitude de le mettre qu'il aurait été capable de venir à ce rendez-vous amoureux avec le costume en question... Sa soeur l'aurait tout de suite avertis de toute manière. Mais le compliment qu'elle lui fit aurait pu le faire rougir s'il ne s'appelait pas Enry Stanley... Un mince sourire étira de nouveaux ses lippes alors qu'il rétorquait :

— Pourtant, c'est plutôt... simple. Encore si je serais arriver en costume cravate mais là...

Jamais capable d'accepter tout simplement un compliment. Mais il fallait avouer que ce genre de propos avait le don de beaucoup le gêner, même si ces compliments n'avaient pas été énoncé haut et fort. Il était quand même mal à l'aise. Puis, il y eut le fameux épisode de la photographie. Il n'aimait franchement pas les photos, déjà parce que sa mère l'avait complètement rendu allergique à ça dès son enfance. Mais également parce que le flash lui faisait souvent mal aux yeux : désavantage d'être né avec les yeux clairs. Toutefois, dans le cas ici présent, il n'y avait pas eu besoin de flash : merci au soleil. Donc il avait dû trouver autre chose à dire... Parce que bon, les "j'aime pas les photos" devenait trop commun de nos jours. Alors bon, il avait opté pour prendre le soleil comme fautif. Et l'appareil photo cela va de soi...

Optimiste...

— Tu me demandes de faire un gros effort... Je suis très rarement optimisme. Et ce n'est pas contre toi que je dis ça, mais contre ce truc que tu tiens dans ta main...

En gros, l'appareil photo... Mais bon, il avait quand même bien compris les propos de la demoiselle. Le beau modèle brun, ce n'était certainement pas l'arbre derrière eux... S'il avait ignorer le compliment ? Bien sur que non...

— Tu plaisantes ? Ses beaux cheveux roux ont certainement caché mon visage... On ne me verra même pas... Et c'est tant mieux...

Si Keira n'avait pas comprit qu'il n'aimait pas les photographies, c'est vraiment qu'elle était ailleurs, dans un autre univers. Et puis, franchement, les photographies étaient toujours moins bonnes que les souvenirs des instants passés que l'on figeait dans son esprit. Enry ne se lassait pas de la contempler, sa voix était aussi comme une douce mélodie au creux de son oreille. Il avait complètement oublié à quel point la voix de Keira était si belle. Et c'était comme s'il la redécouvrait. De plus, les propos de Keira furent comme une révélation. Puisque c'était exactement ce qu'il ressentait lui aussi. Enry se rapprocha discrètement d'elle, détaillant cette fois le ciel comme si de rien était puis, alors qu'il tournait la tête pour la détailler à nouveau elle le complimenta sur ses yeux. Lui en profita pour pencher son visage...

— J'avais oublié à quel point tes cheveux sentaient si bon...

Son coeur s'était mis à battre à tout rompre... Ce n'était vraiment pas normal. En fin de compte, ce n'était pas que de simple retrouvailles entre deux amis de longues dates. Du moins, ce n'était pas ce qu'il ressentait...

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La rouquine arqua un sourcil, observant plus attentivement son jeune ami brun. Un costume ? Honnêtement, elle tenta un instant de l’imaginer dans cette tenue mais le résultat ne plaisait guère à la rouquine… Non, les costumes c’était nase !!!! Déjà, ça lui rappelait Shiro, qu’elle préférait oublié (et de loin). Puisque le japonais qui l’avait maltraité l’été passé sortait rarement sans costume… Et puis elle n’imaginait pas vraiment son Enry comme ça… ce qu’elle n’hésita pas à lui faire remarquer :

« Un costume ???? Tu n’es pas sérieux là ? J’aime pas ça moi… »

Puis, amusée, elle se tourna pour faire face au jeune sorcier brun et commenta, pensivement :

« La seule chose sexy dans les costumes ce sont les cravates et on les a déjà au niveau de l’uniforme alors, franchement, non, t’es bien mieux comme ça qu’en costume ! »

Puis le sujet tourna rapidement à un état d’esprit qui était une caractéristique typique de la folle rouquine et qui, de toute évidence n’était guère la tasse de thé du jeune aigle, à savoir l’optimisme… C’était sans doute là la plus grande différence entre les deux jeunes gens. Là où Enry voyait noir, Keira s’efforçait souvent de voir les choses en rose. Enry était réaliste… Keira rêveuse… trop rêveuse. On pouvait lui en faire voir de toutes les couleurs, elle saurait toujours excuser la personne qui se tenait face à elle. Le sentiment de rancœur lui était étranger. La jeune fille eut un petit sourire amusé à la réponse de son ami. Elle rangea son appareil photographique tout en s’adressant à lui (oui oui à l’appareil, pas à Enry !)

« L’écoute pas mon chéri, il ne pense pas ce qu’il dit… Oui, il est vilain… Bouh le méchant !!!! Chut, ça va passer, ne t’inquiètes pas… »

Une fois l’appareil rangé, elle colla le sac contre son oreille, faisant signe à Enry de se taire, posant son index sur ses lèvres, puis au bout de quelques secondes, eut un petit sourire, tout en reposant son sac sur ses genoux.

« C’est bon, il dort… Tu as été très méchant avec lui, tu sais ??? T’as de la chance qu’il ne soit pas rancunier, mais maintenant, s’il t’abîme sur la photo finale, tu l’auras bien cherché !!! »

Keira, ou l’art de donner une âme aux objets… la rouquine observa son ami plus sérieusement. Elle n’avait jamais pu comprendre comment on pouvait détester les appareils photos… la photographie représentait tant dans la vie du jeune mannequin… Avant d’être modèle, elle avait été derrière l’appareil. Elle avait appris à observer les choses différemment grâce à ce gentil petit appareil photographique qu’Enry avait osé critiqué… Pensive, la rouquine reprit, caressant son sac, distraite :

« J’aimerais que tu voies les choses comme moi Enry… pas pour tout, évidemment, mais ça, je trouve que c’est vraiment très important… La photographie permet de saisir une joie présente, un sentiment puissant qu’on ne ressentira peut-être jamais plus… A moins de se replonger dans le souvenir en posant nos yeux sur la photo… C’est pour ça que je n’aime pas du tout les photos des sorciers… Qu’elles bougent casse toute la magie, justement, de la photographie. Et j’aimerais bien qu’en observant la photo que j’ai prise aujourd’hui, dans quelques années, elle te fasse sourire, en souvenir de cet instant passé. »

Keira n’avait pas vu le jeune garçon se rapprocher, ses yeux encrés dans ceux du sorcier… Elle se sentait vraiment très bien là, maintenant… Et c’était tellement rare pour elle, qu’elle en fut quelque peu étonnée… Elle sourit au compliment de son ami sur ses cheveux… Ils étaient après tout la fierté de la jeune fille. Evidemment, on ne pouvait pas ne pas les remarquer… Après, on aimait ou pas… ce n’était là une toute autre histoire.

Le cœur battant contre sa poitrine, elle retint son souffle sans pouvoir détacher son regard de celui d’Enry. Heureusement pour elle (pas forcément pour les autres) Keira était une sorcière très ouverte et, surtout, elle ne se cachait jamais par rapport aux autres, si ce qu’elle faisait ne pouvait les blesser (dans le cas contraire, c’était évidemment une toute autre histoire !). Aussi la rousse rompit-elle sans hésiter la faible distance qui les séparait. Jamais, elle le savait, elle ne regretterait son geste. Même s’il n’éprouvait pas ce qu’elle-même ressentait pour lui, elle ne pouvait tout simplement pas se le cacher plus longtemps.

La jeune fille caressa du bout des doigts la joue froide de son jeune ami et déposa avec une douceur infinie ses lèvres sur le coin de celles du jeune garçon brun. Elle sentait qu’avec lui, tout était bien plus simple qu’avec les ‘amants’ qu’elle avait eu depuis son départ de Poudlard… Tout avait surtout été violence avec les autres, tandis qu’Enry… Il respirait une douceur incroyable et c’était sans doute là une chose qu’elle ne tenait vraiment pas à casser chez lui… Et même si Keira n’était pas forcément la douceur incarnée, elle demeurait naturellement douce, quand elle était à ses côtés…

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Il avait pensé à venir habiller complètement différemment que chez lui pour ce rendez-vous avec Keira, mais jusqu'à aller porter un costume cravate... Ce genre de vêtement ne lui rappelait que de mauvais souvenirs, et entre autre le bal de Noël. Tout ceux qu'il avait fait jusque là avaient été désastreux... ! Raison pour laquelle il ne comptait plus participer au réveillon avec tous ses camarades. Pour l'année prochaine, il tâcherait de trouver un coin tranquille où il pourrait sombrer dans les méandres de la mélancolie. Là où personne ne l'importunerait, et là où il pourrait songer à elle. Heaven n'occupait plus autant ses pensées qu'avant, il avait déjà fait le deuil de ce premier amour fané qu'il ne retrouverait sans doute jamais. La brune allait faire son chemin, et lui en construirait un autre de son coté. Keira allait peut être bâtir cette nouvelle horizon avec lui. Elle était complètement différente de toutes les filles qu'il avait rencontré jusque là, et elle était surtout spéciale. Sa jovialité contrastait complètement avec le caractère de notre aigle, et même si leurs points de vues étaient complètement opposés, c'était avec elle qu'il se sentait le mieux. Keira avait cette énergie à revendre, tandis que lui n'hésitait pas à tout canaliser. La belle rousse aux cheveux de feu lui donnait l'occasion de changer ce trait de sa personnalité : peut être parviendrait-il à mieux laisser aller ses sentiments. Mais jamais il n'irait jusqu'à pleurer devant elle. Après tout, il avait quand même sa fierté... Fierté à la con oui...

Les remarques de Keira à propos des costumes lui firent très bien comprendre qu'elle n'aimait pas du tout ça. Un nouveau sourire naquit aux coins de ses lèvres tandis qu'il rétorquait d'une voix amusée :

— Si j'avais su que tu n'aimais pas ça du tout. Je me serais ramené chez toi comme ça. Ca aurait été une sacré surprise...

Pendant une fraction de seconde, il s'imagina la mine dépité de la jeune fille qui le détailler de haut en bas comme si un zombie avait passé sa porte. La situation aurait pu être amusante. Malgré tout, ce n'était que le fruit de son imagination et au fond, il n'aurait même pas le courage de se pointer chez elle dans ce genre d'accoutrement de cérémonie... À la limite, s'ils avaient dû aller à un mariage ensemble, il aurait été forcé... Mais en dehors il préférait opter pour un style plus ample, et décontracté. Son style quoi... Quant à Keira, son style était toujours aussi particulier. Elle se détachait et savait trouver l'originalité. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait l'âme d'une artiste. Elle savait attirer le regard d'autrui ainsi que leur curiosité. Sans oublier qu'elle savait aussi attirer les regards surpris et curieux rien qu'en ouvrant la bouche... Elle parlait à son appareil photo ? Non, Enry ne rêvait pas, elle était vraiment en train d'avoir une conversation à sens unique avec l'objet. Ce petit jeu l'amusa, c'était un fait, mais il ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel.

— Tssst... On te changera jamais Keira... Parler à un objet immobile qui ne pourra jamais te répondre... La conversation doit être vraiment captivante hein !

Enry était toujours aussi terre à terre, mais cela ne l'empêcher pas d'apprécier le caractère rêveur de son interlocutrice. Keira était toujours aussi décalée qu'avant, et retrouver ce sourire était d'un pure délice. Puis, la discussion partit très rapidement sur le sujet de la photographie. Il se souvenait clairement d'avoir déjà discuter sur ce sujet avec la jeune fille. C'était leur première rencontre, la première fois où ils s'étaient découverts et où ils avaient appris à comprendre l'univers de l'autre. Pourtant, aujourd'hui, Keira espérait pouvoir le ranger de son coté et lui faire comprendre ses impressions sur les photographies. Ce que ces dernières lui inspiraient, les sentiments qu'on laissait couler dans ses images figés à jamais. Des sourires qui ne souriaient peut être plus aujourd'hui. Mais il était vrai que figer une image permettait de raviver certains souvenirs de nombreuses années après. Elle donnait parfois envi de retourner dans le passé et de revivre cet instant, mais elle rendait aussi nostalgique. Trop nostalgique au goût du jeune garçon.

— J'aimerais tellement voir ces photographies de la même manière que toi. Mais, faut dire que ce n'est pas facile. Quand je regarde une photographie, bien sur que je suis heureux... mais ensuite ? Certains regrets peuvent nous accabler. On peut vouloir retourner dans le passé pour oublier le moment présent. Se projeter dans ce qu'on a pu vivre pour oublier qui on est aujourd'hui.

Son regard ne quitta pas la jeune fille, il sentait son souffle pas très loin de lui et toujours l'odeur de ses cheveux. Le parfum si sucré que la demoiselle dégageait commencer à le rendre fou... Tombait-il amoureux ? Ou l'était-il depuis un moment déjà ? Tout était bien trop confus dans son esprit, mais alors qu'il s'évadait encore dans son monde bien assombris par ces interrogations multiples, tout s'effaça... Il venait de tourner la page, oubliant l'histoire Heaven et écrivant sur ces pages blanches une nouvelle histoire... Les lèvres de Keira s'étaient jointes aux siennes alors qu'un frisson incontrôlé parcourait tout le long de son dos... Keira avait, dans ce baiser, laisser passer une douceur qu'il n'avait jamais eu l'occasion de connaître. Peu importe qu'il ne soit pas d'accord avec elle pour le photographie, ce n'était pas le plus important dans l'histoire... Il apprendrait peut être à apprécier tout simplement ses opinions dans le futur. Ce dernier nous le dira sûrement... Keira allait changer le court de sa vie, et ça il en était persuadé. Elle était si douce, si fragile qu'il ferait tout pour construire quelque chose de solide autour d'elle pour la protéger des ouragans. Aussi faible soit notre jeune aigle...

Mais c'est lui qui rompit le baiser au bout de quelques minutes, laissant ses doigts courir dans les longs cheveux roux de la demoiselle. Jamais il n'aurait cru comprendre aussi facilement ses sentiments et ceux de Keira en une fraction de seconde. Tout ce qui avait paru si compliqué devenait tout à coup plus simple. Un faible sourire, un faible éclat, illumina son visage alors qu'il murmurait :

— Je n'aurais jamais cru être tomber amoureux de toi après la distance qui nous a séparé...

C'était une affirmation qui n'attendait pas vraiment de réponses puisque c'était là sa réponse à toutes les questions qu'il s'était posé jusqu'à maintenant...

— T'es douée pour remettre de l'ordre dans la tête des gens.

Un sourire plus joyeux avait éclairé son visage. Tout semblait nouveau. Tout.

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